ebook img

Les arts somptuaires de Byzance: étude sur l'art impérial de Constantinople PDF

87 Pages·1923·14.686 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Les arts somptuaires de Byzance: étude sur l'art impérial de Constantinople

JEAN HBERSOLT /1/ LES ARTS SOMPTUAIRES BYZANCE DE • • ! 1 ':1 't • :' • ÉTUDE SUR L'ART IMPÉRIAL DE CONSTANTINOPLE 1 ILLUSTR)~E DE 67 GHAVURES , f ! j 1 1 PARIS " i ÉDITIONS ERNEST LEROUX 1 28, HUE BONAPAH'l'E (VIe) 1 1923 INTRODUCTION ,'. L'étude des arts somptuaires ou industriels ou utilitaires que l'on qualifie impl'oprement de minems, est l'indispensahle corollaire de l'histoire des peuples. Elle pOl'met d'évoquer le décor tangible, révélateur dc leur vic même et de saisir la signification vraiment humainc dcs œuvres d'art qui formaient lc cadre de leur existence. Replacés dans leur véritable milieu, ccs objets d'art s'animent d'une vie intense. Ils ne sont plus cles pièces de collection plus ou moins disparate, mais ils rc!}rennent leur place dans les ensembles d'où ils ont été arrachés. L'histoire s'intéresse non seulement ù la surface visihle des pro ductionsde l'art, mais au milieu d'où elles ont surgi et aux sources littéraires . , '1 l' . , qU! reve ent espl'1t createur. En ce qui concerne les arts somptuail'es dc Constantinople, cette méthode s'impo~;ait d'autant plus qu'on a peine ù réaliser un intérieur byzantin, tant la ville impériale du Bosphore a sou/fert dans son passé païen commc dans son passé chrétien. Des tissus qui ornaient les sanctuaires, les demeures impériales et princières, il reste à peine quelques lambeaux d'étoffc. On ne samait trop déplorer la perte de cette collection unique, la plus précieuse peut=ôtl'C de tous les trésors qu'énumèrent les sourCcs littéraires. POUl' se fairc une idée du costume il ne subsiste à peu près que des monuments figurés: sculptures, ivoires, minia tures, émaux. On trouvera plus loin toute une galerie de portraits, l'assemblés non dans le but de constituer une iconogl'aphie impériale, mais dans l'inten tion de montrer les costumes d'apparat, les tissus de prix, les hijoux dont se paraient les emperems, les impératrices et les grands dignitaires. Ces effigies présentent les empereurs cavalcadant ou figés dans des attitudes triomphantes, puis, lorsque l'empire penche vers sa fin, des vieux souverains au visage véné rahle et des puissants seigneurs aux traits distingués. 1 • 2 LES AnTS SOMPTUAInIlS DE BYZANCE Les œuvres d'arl, étudiées dans leur encha1nement historique, et présentées daus l'ordrc chronologique, permcttront de suivre le développement des idées de luxe. L'histoirc apprendra souvent les causes profondes des transforma- , tions qu'ont whics l'orfèvrcrie monumentale, l'orfèvrerie religieuse et civile, les costumes ct les parures, les étoffes liturgiques et les tissus décoratifs. Ces arts du métal, du feu, de 'la terre et du tissu plongent aussi leurs racines dans un passé très lointain. Constantinople est l'héritière de la culture antique et des civilisations du vieil Orient. L'héritage de ce passé très lourd a pesé sur elle, mais n'a pas CHAPITRE PREMIER entravé son aetivÎltj créatrice. Son art a rayonné dans la péninsule balkanique, en Russie, en Italie, en Allemagne et en France. Cette expansion considérable LES ATELIEns DE CONSTANTINOPLE ET LES TnÉSOnS lMP,f.:nIAUX ne peut être comparée, un moyen âge, qu'à celle de l'art français ch, xme siècle. Byzance fut le grand centre de production artistiquc de la moitié grecque du monde médiéval. Elle fut la villc qui enfermait dans ses murs les richesses les plus considérablcs du moyen âge. Certes, il faut se garder des exagérations. Lcs pcrles ct les pierrcs précicuscs n'étaient pas toujours de grandes dimen En se transportant avec sa cour et son gouvernement SUI' les rivag~s du Bos sions, ni dc prcmière qualité. Les pièces d'orfèvrcrie pouvaient être parfois phore, Constantin le Grand avait accompli un acte d'une portée considérable. L'an en cuivre doré. Il convient de faire la part de l'exagération chez les historiens cienne Byzance devenait la ville souveraine, lc siège du gouvernement impérial, byzaütins et de ne pas surestimer les trésors que gardait la capitale. Néanmoins la résidence des principanx fonctionnaircs de l'empir? Ellc sc couvrit rapidement ses richesses furent immenses, on le verra. Et Byzance appara1t comme une de monuments somptueux, d'églises, de palais, d'édifices qui abritaient les rouages cité d'or ct de perlcs, reflétée dans une mer d'azur. compliqués d'unc vaste administration. Elle devait devenir Ü'ès vite un grand centre industriel. Constantin, qui inaugurc sa ville éponyme le H mai 330, promulgue, J. E. en effet, dès 333, un édit SUI' les manufactures impéI'iales ct l'industrie textile '. Ses successeurs du IV" siècle, Constance II, Valens, Théodose 101', puis ceux de la première moitié du vO Arcadius et Théodose II, suivent son exemple ct, par cie , nombreux édits, manifestent l'intérêt que l'administmtion impériale pOl'tait à l'inclus Les auleurs ou les lextes, donl .l'édition n!cst pas mentionnée, sont cités d'après le Corpus trie qui sa développait d'une manière continue dans la nouvelle cité '. scriptol'um hislo,.iae' byzantinae, édit. Bonn. Constantinople prenait ainsi sa place parmi les grands centres industriels de l'époque et devenait l'émule des anciennes villes de Syrie, d'Egypte, d'Anatolie et du continent asiatique, qui avaient derrièrc clics un long passé d'activité ct de cultme artistiques, Dès le siècle, lcs magasins d'orfèvrcrie étaient amplement IVe i f pourvus. Lors de la tentative de Gaïnas contre Constantinople, en l'un 400, le ~hef ,i des Goths avait manifesté l'intention de piller les boutiques d'orfèvrcs. Lc bl'UÎt i, t s'en étant répandu, les trafiquants mirent aussitôt loms marchandises à l'nbri et r ,n'exposèrent plus les richesses dont leurs comptoirs regorgeaient '. Ces orfèvres [ f , 1. Codex Juslin/anus, XI, 8. 2, Cd. I(rucgt'r, !lIB'lin, 1877. p. HO. f 2. 1'henclosiani libl'i ""'YI, X, 20,2, éd. Mommsen et MeycI'. L. 1, 2, Oel'lin, 1U05, p. Ml: X, 20, 5, p. li62jX, 20, 1. p. 562j X, 20, 12, p. 5GS; X, 20,13, p. /iIH; X, 20, HI 10,16, p. (j6.J:; X, 211, 17, 18; p. 565; X, 21, 1, p. 565; X, 21, li 2, p. 666; X, 2J, 3, p. t:i6Uj cl. VII, 6, 5, Il. 325; Codex Justin/allI/S, Xl, 8, 3, p. -130: XI, 8, 14, p. ,131; XI, 0,1 S. tfi Il. 4iU j XI, 0, 5, p. 'J32. . S. Sozomène, lIisl. eccl" VIII, <1: (~lign(', P. G., t, 67, p. 152·1). R ~ i , 1 LES ARTS SOMPTUAIRES DE DYZANCE 4 LES ATELIERS DE CONSTANTINOPLE ET LES TRÉSORS ElIP(mIAlJX 5 eurent plus tard d'autres sujets de tribulation, Pendant la sédition de Niea, en 532, çants (P.E'tCl.Ç07tp&:'t~~) se procurajent la soie hruto ((.1.É'tCf.ÇCf.). Leurs transactions sur tout le portique des argentiers, qui se trouvait SUl' la rue eentrale, la Môs(l, entre le forum étaient étroitemcnt surveillées; ils ne pouvaient vendre la soic à des revon le forum de Constautin ct l'eutrée du Grand Palais, la Chaleé, fut détruit pal' lc fCIl " deurs pour]' écouler en dehors dcs mms de la ville '. Dix ans plus tard, ces mêmes comptoirs furent pillés pal' les faetions " Ces magasins La précieuse matière était ensuite livrée à ries artisans, chargés de l'apprêter de luxe n'étaient pas toujOUl'S protégés eontro les violences ct les oonvoi~ises du (XCf.'t'C(p"Crl.ptot). Ces ouvriers devaient tous ,lonner leur nom ail préfet et fOll1'nir cI~s peuple, Ils étaieut cependant installés tout ])L'ès do la dOUlc1ll'e impériale, à l'omhre preuves de leur honorabilité 2. Les 'lisserands (cr1jpLX&plOt, sel'ical'ii, le.1;lores) confec du palais, dans le voisinage de cette cour dont ils eOlrtrilmèL'mlt tant à l'chu ussel' .tionnaicnt spécialement pour la Cour les sojcl'ics prohibées (~)\rI.'t''t'tCl; Y.Ex(Ù)~ufLE'JO:), l'éclat ct la splendeU\', c'est-à-dire les étoITes qui ne pouvaient être mises librement dans le eommercc. Prrls des thermes de Zeuxippe, qui étaient situés à ]ll'oximhé do l'Ilippodrome Ces tissus, contrôlés pm' le préfet, ne pouvaient être vendus sans une lIutol'isa~ion ct dc l'cntrée du palais, sc (hessait nu hâtimout, appelé la Maison des Imuiôrcs, spéciale de cc haut fonctionnaire qui y apposait son seellu '. Ces prohibitions ne parcc' qu' clic était éclairl\e tous les soirs, Là, des marchands vendaient des tissus s'appliquaient pas à toutcs les étoITes. Les fabricants ct les vendeurs de toiles de cie soie (<J·~ptXrI.), des étoITes hrodées d'al' (Xpuü61t1Y.<J~c() et d'autres ohjets de prix", lin (lintcal'ii, ciOwvto1tprl.'t'C(t, p.lOC(vdç) faisaient vcnir sans eontrôle [a matière ]we Là , se trouvait aussi une manufacture impériale, le Zeuxippc, d'où est sortie ulle des. mière dans la capitale et écoulaient libremcnt lelll's produits D'autres étoITes, 4. étoITes byzan'tines les plus précir.uscs, le tissu lI\IX t\léphan'ls cl' Aix-la-Chapelle, qUI importées cIe l'étranger, étaient venclues pal' IIlle autl'e catégorie de commerçants, li conservé dans ses plis l'inseription greCf[lle attestant son originc" (fig, 38), Cettc les 1tp",v8to1tprl.""'t, qui oeeupaient un emplacement sn•é cial dans le Portique '. Sculs inscription révèle, en eITet, l'existence d'un archonte du Zeuxippe, II cxistait lIussi les ~e<J"to1tprl."Cf.t avaient le privilège exclusi/ cie la vClIte dcs vêtemcnts de soie, un chef du service de la soie (&pX'ùv "oü ~),C("lou)', mais ils ne pouvaicnt exercer aucun autre tralle 0. A ce privilège s'ajoutait celui de La création de ces manufacturcs impôl'iules (gynœcewn, gynœcium, l'uvC(txetov) livrer au Grand Palais, pOlll' les réceptions ct les fêtes o [fieielles, cles tissus cie soie remonte au IV" siècle. Dès le début clIcs cureut le monopole de la fabrication des (~),rI.""tC(), cles tentures et des étoITes préeieuscs " é laITes teintes en vraie pourprc (l'estes holoc'erre) et hrochôes d' 01' (aura in/ex/œ)", Au Palais même 't1'availIaicnt des artisans, les tailleUl's (?rl.1t~".t, p""p"ç), chargés L'industrie privée ne pouvait fabriquer em'taines étoITes précieuses, réservées à de la confection et de l'entretien cles vêtements impériaux. Un local spécial ('Pc(?ETov) l'usage exclusif de la eour. Ceux qui essayaient d'enfreindre ces lois vcxutoires leur était aITecté 8, Dans l' cnceinte de la dememe impériale sc trouvait un autre ° étaient sévèrement punis', Le personnel, attaché aux manufactures impériales bâtimcnt (Xpu0"6xÀC(oov) où d'autres spécialistes, les xpuaox),c(orl.p,.ot, con/ection (gynœcearii ou gynœciarii), formait une corporation (corpus) 8, La fahl'ication des tissus naient les hancles d' 01' (claf,i cturei) , clestinées aux costumes d'apparat 10, impériaux exigeait un nomhreux pcrsonnel de spécialistes. Les nHtl'ileguli ou con Dans la ville chaque eorporation occupait un quartier spécial où elle se livrait chyleguli étaient chargés de se procurer les mollusqucs purpurifères ct de préparcr à son commerce ou à son métier, Les verriers (ri/I'arii, f!ilrearii) avaient leurs ateliérs la matière tinctoriale D. Celle-ci était ensuite livrée aux teinturiers (~C(TaÇ), qui près cie la porte de la VerrCl'ic, s'ouvrant SUl' la Corne cI'Or ". Les négoeiants en devaient employer uniquement les nuances imposées pal' la eour10 Des commer- objets cie bronze étaient installés, à l'époque de Constantin le Grand, clans un quartier • appelé XC(ÀX01tpC('t'ErC(, qui donna plus tard son nom à une cles églises les plus célèbres l'. 1. Chl'onicon paschale, p. 623; Thcophllncs, Clll'Oll., u. m. û02·l, p. 283. cie la capitale Comme les négociants en soieries et en tissus de luxe, les orfèv'res 2. Theopll/.\tlOS, Chl'Oll" o.. m. 6042. p. 352. a. Ccdl'cnus, ~. l, p. MS. 1. Le Liure du préfet, p. al-83. 4. Sur cc tissu v. plus loin char. Ill. L'in~c1'ipf,ion est rcpl'oduilc en phO(O~I'IlVUl'C dnns Fnl1w, m1ll81ges~ 2. Ibid., p. Ill-fil), ch/ollie deI' Seidemuebcl'ei. t. II. DOI'lin. H113, fig. 212. s. Coclex Jusllaimil/s, XI, 8, H, p. 481; le Liure du préfel, p. 27M28, 35-Stt 5. Plmtchcnlw, Itaialoo motiveloulliov (Iwjeslija de ['ln!'>litul lll'chéologiquc l'liSSe de C01lstantinople. t. VIII, 4. Codex Jllslilliallll,'f,[oe. cil.; le Liure dtl p,'éfel, p. 80. 1002, p. 207-208, nG 9). 5. Le Liure da p/'éfet, p. 29.30. 6. Theodosiani libri XVI, X, 21, 1. 2, R, p. 561i-/ifiO j Codex Jusliniallus, Xl, 8, 2, p. ·130j XI, 0, 1 S" p. ,un. SUl' 6. ibid" p, 26, celte vraie pourpre v. plus loin cllnp. II. 7. De cc/'{m,OIûis alilae byzanlinae, l, l, p.12. Cet ouvrllge sern cit6 plus Juin pat' l'nbl'évilltion Cel'. 7. Theodosiani libl'i XVI, X, 20, la, p. 564; X, 20, 18, p. 5fl5; Codex Jm;liniallIl8, X,' 0, 3. p. 431; X, 0, 5, p. '(32. S. Cer .. II, l, p. 518 seoI. 1. 20; Il, 52, p. 725. 8. 7'heodosiani libri XVi, VIf, (l, 0, p. 325; X, 20. 2, p. 501; X. 20, Hi, p. 56!; Cocle.u J/lslinÎallfls, XI, 8, 2, 3, p. 430. 9. Pl'cgcl" SCf'lp(ol'es ol'igillunt COlIsfalillnopolilanarlllll, L. II, Leipzig, 1[101, p. H5. 9. l'l!eodosianllibJ'i XVI, X, 20, 2, 5, p. 501-1502 j X, 20, 12, p. 5US; X, 20, 1-.1" Hi, p. ii64.; X, 20, F, p. 565. 10. Cer., II, 52, p. 720. 10. Codex Jllslillianus, XI, H, H, p. ·131; le UVI'/! dl! préfet, éd. Nicole (Mémoires cie l'!/lslli/ll naUolI<t1 genevois, 11. Theodosiani libl'i XV!. XIII, '!, 2, p. 74.6; Du Cangc, COlls/anfinopolis chl'isflanu, Paris, 1080, lib. l, p. -18. 12. Pl'egel'_ Scripl. 01'iO. Cons/., L. II, p. 227·228 i cf. Ebersolt, Sanctuaires de Byzance Pads. 1021. p. 54 s'. •• t, XVIII, Genève, 1803, p, 37). LES ATELIEllS DE CONSTANTINOPLE ET LES TRÉSOllS IMPÉllIAUX 7 6 LES AllTS SOMPTUAIllES· DE BYZANCE . d G 1 PI' , Ils avaient le clroit teur fut exilé en Asie, à Pétra, où il mourut '. Ce n'est pas seulement dans les Pl'O (apyupo7tp6.~",) avaient élu domicile non lOIn urane a m~ , • ' ' vinees que les faussaires exerçaient leur vilain métier, qui, on le voit, est très ancien, de faire le commerce dc 1'01', de l'argent, des perles et des plCrres preCIeuses, malS Dans la capitale mêlllc, un ciseleur sur argent (apyUp~X6iCO~), nommé Carcinelos, ne pouvaient vendre ni les ohj ets de bronze, ni les tiSSIIS', Pour les grandes fêtes vendait à faux poids " et les réceptions solennelles de la COllr, ils fournissaient des objets d'or ou. d',argent Dès le IV" siècle, les empcreurs de Constantinoplc, qui voulaient faire de leU!' ciselés ct des émaux, l'OUI' purcr la demeure impériale " . Leur commerce et~It sous ville un grand ecntrc industriel ct artistique, protégôrent les artistcs et les artisans. la surveillance étroite du préfet', Ils exerçaient aussi le métier de banqUlers, cie Constantin le Grand leur accorde des immunités, Constance II et Valens, des exemp changeurs·, " tions Parmi les empereurs plusieurs furent cux-mêmes des artistes. Au v. siècle, Une autre corporation était celle dcs foncleurs d'or (Xpu,O'.oX~o~), ayan: a, leur 3. Théodosc II, qui avait reçu de la nature une grande habileté manuelle·, cultivait tête un archonte', C'est à leur propos que Jean Chrysostome s eenaIt avec mdlgna la peinture ct Ics arts plastiques·, Au x· siècle, Constantin Porphyrogénète était, tian dans une de SeS homélies: « Toute nott'e admiration est réservée aux fondeurs d'après lc témoignage de ses contemporains, un peintre dc talent, un correcteur, d'or ct aux tisscrands 7, » Ces artisans fabriquaient non seulement les obj ets en or, un maître admiré de tous, Il donnait des conseils aux tailleurs de pierre, aux mar- ,X mais aussi ceux en argent. Ils ne pouvaient travailler que dans les ateliers de la rue briers (ÀcOoç6oc), à ceux qui travaillaient l'or (XpuO"oo-,rx,o:,), qui ciselaient l'argent centrale, la Mésè, ct le préfet devait connaÎtrc ·le nom de chacun d'eux '. A cette (b.pyupOX67tOL) ct qui battaient le fer (0"~6·IJPox.6itOL) 6, cOI'poration appartenaient sans doute des spécialistes, les affineurs d'or (Xpuo-oE~YJ'tal)', . L'immense foule de ces artisans et de ccs artistes qui bcsognèrent à Byzancc cst l'estée anonyme, Très l'ares sont ceux dont la renommée est parvenue jusqu'à " * •• nous, Au IX· siècle, Michel III 011'rit à l'église de Sainte-Sophic un calice d'or, enrichi de pierres précieuses c·t de perles, et confia à un spathaire affineur cl' 01' (XpUO'OE~'~"~ç) Ainsi, dans la capitale, la fabrication et le commerce de certains objets, comme le soin de transporter ce présent à la Grande Eglise, le jour de la fête de l'Épiphanie '. les tissus de luxc ct les pièces d'orfèvrerie, étaient sous la surveillance du gouver C'est sans doute à l'auteur de cet objet d'art que l'empereur avait réservé cet hon-. nement, Ce contrôle, du l'este, ne fut pas touj ours inutile, A la fin du v· siècle, sous neur, Sous le règne de Théophile, le prédécesseur de Michel III, un très habile archonte le règne de l'empereur Anastase, parut à Antioche là Gmnde un imposteur, Jean des fondeurs d'or, parent du patriarche Antoine, avait ouvré plusieurs pièces des. Isthméos, qui y jeta le trouble, Originaire de la ville d'Amida, fondeur de son état, tinées au Grand Palais 7, il pénétrait dans les magasins pour montrer aux orfèvres dcs mains en ?r, des, pie~s Protecteurs des arts, parfois artistes eux-mêmes, les empereurs de Constan et autres fragments de statues, pl'Ovenant d'un prétendu trésor, Apres aVOIr fart tinople encourageaient les vrais artistes et n'hésitaient pas à poursuivre les faus beaucoup de dupes, il s'enfuit à Constantinople où il se livra aux mêmes pl'atiques, saires, Ils établirent aussi un contrôle sévère SUl' les industries du luxe clans leur Beaucoup d'orfèvres ayant été trompés par lui, l'empereur apprit la chose et fit capitale ct promulguèrent à cet 011'et des édits prohibant l'exportation de certains venir le personnage auprès de lui, L'habile contrefacteur lui ol1'rit, l'OUI' l'amadouer, articles, On connaît l'aventure qui arriva à l'évêque de Crémone, Luitprand, à la un frein d'or massif, scmé de perles, Mais ·10 basileus, flaÎ1'ant le piège, lui déclara : fin de sa deuxième ambassade, SOIIS Nicéphore Phocas', Quand il repassa la fron « Si tu as réussi à tromper tous les autres, moi, tu ne me tromperas pas, » Et l'i111pos- tière, les douaniers saisirent cinq de ses plus précieuses éto11'es de pourpre, déela mnt qu'elles figuraient sur la liste des marchandises clont l'exportation é·tait inteL' 1. v, plus haut p, .j, , . •• dite (XExwÀup.lvo:), Luitpl'and plaida sa cause avec habileté et fit les obsel'vations 2, Le Liure du préfel, p. 22; y, 10 sccon d'un momhl'c Ile celle corporation publié pUI' Pantchonko (huJcsllJa de l'Instilut lll'cht'>olog:iquc l'usse do Constantinople, 1. IX, p. 8-17, n-139); S. Cer., J. l, p. 12-13; Il. Iii, p. 572, j 1. Malalas, C/u'on .. iVI, p. HU'} ; TheophIlIlO:;, Chron" a. m. üOOIl, p. 2lH; Cel1l'enll~, L. l, p. G2~. 4. Le Livre du préfet. p. 23. , 2. Pregol'. Script. orlg. Consl' L. 1. Leipzig, 1901, p. 40. 5. L'impél'nh'lcc Sophie, ft'mme de Juslin Il (il6ô-57~), nt un jour délivl'cl' Lous les Objets mis en gag!'!, après i B. Theodosialli lib!'i XVI, XI IllI .'!' 1--1, p. 7-J5-147. R nvoh' convoqué les orlèvres el les courliel's; cl. ThcopllllllCS, Chron., n. m. 6060, p. SH. l' 4. Cedrenus, t. l, p. 687. 6, GCOI'ges moine, De l'heophilo, li, p. i!l3; Cer" II. 52, p. 72il. l'; 5. Theophanes conLinualus. VI. 22, p. ,J50. 7. Jean CllI'ysoslomc. III )oanflem homilia LXIX, :1 (Migne, P. G., t. 59. p. 380). 6. Ce1' .. Il, 31, p. 631: TheophancB cont .. IV, 45. p. 211. 8. Le Liu/'c du préfet, p. U. 7. Georges moine. De TIzeophilo, 5, p, 7Uil. O. Cer.,'II, Si, p. 631; Il,52, p. 736; Taclicoll p .. blié plll' Ouspensky (lzujeslija de l'Institut 1ll'chéo1ogiqlle 8. Luitpl'Ilnd, Legafio (Monumenla Gel'muniae his/ol'ica. SCl'iplores l . .III, p. 359 s.). rU~lic de ContltollLinople. L., III, 181.l8~ p. U7). l LgS All'l'S SOMP'i'UAlI\ES DE IJYZANCE LES ATELIERS DE CONSTANTINOPLE ET LES TRÉSORS IMPÉRIAUX 9 , t Des tissus semblables parvenaient en Italie pal' l'intermédiaire cles mat'- invasions des Barbares ct par les conquêtes de l'Islam, cette tradition artistique SUlval1 cs, , 1 1 C,' cl1an'1c s ve"nl,tle ns c' t arna lDlt(a ins 1 . A l'époc[ue de sa pl'emlère am, )ass.ac e, 'sons onl s' - ne fut jamais complètement intel'l'ompue, même pendant l'occnpation l o.tine , ou tantI, n VII , 1'1 ava'h" 1, a pp orté des, étoffes du même genre et 11 avmt pas e,u a SU)1I' quo.nd le flot des envahisseUl's venait battre. l es murailles de la cité, ' de visite; il n'avait pas dû fairc apposer SUl' ses tissus la b~lle de plomb 'lU! cn aut~- , • ris ait la sortic' au su l'plus, ces étoffcs n'étaicnt pas dcstlllé:,s au commerce, mais , ' " , \ ,l' Rien n'y fit ' les précieux tissus de pourpl'e fUl'cllL devaletTt scrvll' a ornel son cg Ise.' , . ' le gouvernement Inettait toutes sortes d'cntraves à l'expOl'to.tlOIl de Les ateliers eonstantinopolitains clont l'activité, on le verra, Iut considérable, con" fiI sques., '1J - dl~ ' l CUI' SOl'tI• e e, ta.it ,lu tel'd"rtc a. mO'!ll S (l ' une au.t. ol"ls a t'I OU spe'- ne réussirent pas à satisfaire tous les besoins cle luxe dc cc grand centre urbain. certaIns artlc cs c uxo. - " . . " 'C l ') ',' , obt mit pas touJ' ours son effet ct les contrebandiers rcuS- Pal' sa situation géographique, Byzance était merveilleusement placée pour recevoir male, ette pro 11 )ltlOn n CI ' , les apports des pays les plus éloignés, Elle a cles relations commerciales ou diploma sissaient' à trompe l' la vigilance des agents des douanes, , , , s l '", 1 aval't omis d'accomplir les formalités donamères, avant de repasser tiques avec un grand nombre clc peuples, Quand elle ne reçoit pas leurs produits I,UJeplanc, l')b' pal' des achats ou des échanges pacifiques, elle est en guel'l'e ; et ses conquêtes font "f' t'\, d'a' U"l'es étrangers s'y conformaient scrupuleusement, Lorsque a) e l Il, Ion IC'IC C, ' eD '(l'l'ius envoya à Constantinople un mo'me (e lson mo'nastere , affiuer dans ses murs les dépouilles des peuples vaincus, ' (li l l"n ont ',a. SlS'll l, , CSld ' e bten) ir de l'empereur l'autori.sa,tIO n {u. npenc.t lem. h"centuu)n Un chroniqueur byzantin raconte une anecdote curieuse, montrant combien CelUI-C' l pfr üJ 'e som 'CO0l l's"'all"I'110\)10 même les ouvrages d'orfcV, l'erlC' des,t"m es au les produits de l' Extrême-Orient étaient appréciés au IVe siècle, Sous le règne de c1e fau'e a JrH{UCl' a • L L.. "' , , .. 1 astèrc et de les ramener avec lui en Italie', Los empcmHrs grecs, retn'es Constautin le Grand, un certain Métrodoros, cl' ol'igine persane, aventurier sc faisant gl anC mon , "12()!.'" \", '- passel' pOUl' philosophe, se rendit dans l'Inde, chez les Bruhmallcs, Ill'éussit à capter " N" 'la pI'l'se de Constantlllople pal' les Latms, en ±, eontmuclelh a plO a Ieee a pres ' . ' : leur confiance et, comme il pratiquait la continence, on sc mit à le vélléror, Les té rel' l'industrie nationale, Jean III Vatatzès, voyant les maisons de ses s~Jets sc g l' d cl ',t « I)al'I)ares» publia un édit interdisant l'entrée dans ses Etats de Bl'ahmanes lui permirent de pénétrer clans leurs 'sanctuaires, où il déroba un g;and l'Clnp 11' e pro Ul S (., . , , . '.....'. . , 1 11cll'ses étrangères ct pl'esel'Ivant lusagc exclusif des etoffcs fab11 nomhre de pierres précieuses ct dc perles, Il en reçut o.ussi du roi du pays~ qui le chargea CCl'taInes marc la - '. ,"' . do les porter en présent à ]'empercUl' cie Constantinople. Revenu à Byzance, Métro , c les produits du pays eL pal' la main-d'œuvre byzantme ", qUGes avc , , ' " ,6, 't cloros s'cmpresso. cie remettre le précieux cnv,Di à Constantin qui le reçut avec empms , Ainsi les ateliers tl'Uvaillaient sous la survC111anee de la ,cour, qu: suIt leSSaI directement à lems travaux, Les œuvres sorties de ces atclIel's vellUlC1Jt: en e~et, sement', Sous lc règl1e de Théodose le Grand, un petit éléphant qùi venait du pays 'd ' ,des souverains et contribuaient à formel' le décor oit sc deployment des Brahmanes, fut produit à l' Hippodrome 2, Au ve siècle, lorsque Théodose II ornel' l a emeUI C . .... . 'ét'iales Elles donnaient au palais cet éclat, qU! parmssaIt m(lIspen-' envoya une amhassade à Attila, le chef de l'ambassade hyzantine, Maximin, remit l es pompes Imp , .. '1 l' , le l'empire Autour de eettc cour fastueuse, autour de ces pl'mecs dcs pierrel'ies indiennes à Edéon et à Orcsto pour s'assurer leur protection auprès sa1) l e a a galle c , " , , cl 1 cl val't se formel' une gro.nde école o.rtistique, Les revenus lmt eleves de leur tCl'rihle roi 8, Les produits cie l'Inde figurent aussi parmi les présents envoyés amiS u uxe e , , , ' , el'mettaient aux souvC1'ains de se livrer à des dépenses variees et tros aux princes barbares, en relations amicales avec Byzance d. Au VIe siècle, ,les (1 e l empn'e p , ' , , " , ' Byzantins qui communiquaient alors avec l'Hindoustan pal' la mer Rouge", en ,d, 4 La centralisation politique ct admll1lstratIve valut a la co.pItalc une prl: l OUI cs , , 1 l' l" firent venir des objets précieux, employés pal' Justinien à la décoration de Sainte , ' dt' Il l'ncon"es'tal)lc Elle amena la créatlOn de gram s ate lCrs, ( ou mau,t e ltl 1 d' lIS la'lre" tl'est es de t"a ,l ent 'd c mcrveilleux al;üsans qui eol!o.horèrcnt au décor Sophie 6, Au IXe siècle, « toutes les richesses de l'Inde »furent mi~es à contribution sortlrcn es - , de là vie, Ces artisans, gl'oupés dès le IVe siècle cu eorpomtions ,possédant leu~' statut pOUl' orner l'oratoire du Sauveur qu'élevo.it, à grands frais, Basile Ie~', Au Graitd '1 1 contribuèrent à établir la fixité de l'art de la capitale et assmcrent la 'fLn~o Cr\ ml'V laCt iuoen , d'une tradition contm, ue, Dans cette V.ille 'priv I.l e,g i."e e, epargne1 e par 1e s 21.. CPlc'CcgllC'cIn',u sS,c /·ti. pll., 0p1'.1 (f1i,] OC~O01l7iS.! ., l. If, p. 2,17. 3. Exccl'pla e Pl'isci historia, U, p, 171. 4. Thco-phylDctc Simocntla, IIisf., VII, 10, p, 294 j Theophnnes. Chro/l., a. m. 60.92. 1>. 'J29. ü. Antoninus mal'lyr, De lacis saf/clis (Toillel' ct h'IoliniCl', llinel'Q IJje/'osolymilalJo cf (fescl'ipliones TCI'I·ae smiclae, l S . 1 Sitl111tioll c:)mmerciale d'Amalfi et ln pince impol'lnnLc <IllC cette ville maritime occnpail dans le . UI Il. l's BYlunlins v Hofmeislcl' (Bylall/inisc/H/CIlUl'iechischc JaltrMiC'.hel', l, l, Bodin,' HI2Q, p. 98, lOl) 1: J. Genève, 1879, p. 115, 1S2); Rey, les C%"ies (ralll]lU!S cie Syrie aux .XlIe el XII!' sit)clcs, P.o.ris. 1883, p. 202 8.; \!o.nlOol'ce avec c· ' Dicbl, Justillien, Pl\l'is, HIOl, p. 533 s, " 2. Cliron. monasf. Casill' III, 33 (Mm'atori, Ile/'um iJaficarwll scriplol'es, t. IV, p. 4IH). 1 G. Pl'Cgcl', SCl'ipl. 01'iU. COllsl., t. l, p. 1(10. . S. Nicéphore GI'égoN1S, 11isl. buz., H, 6, p. ·HL . , 7. Tbeoph.nnes conL, V, 87, p.3::10. 4:. Andl'éndès le MOlllard du budget de l'empire byzalllin (ReUlle des Btudes grecques, l. XXX(V. Hl:!l, p. 20 s.). t 2 LES AI\'i'S soMp'i'UAIHES DE nYzANCll LES ATELmnS DE CONSTANTINOPLE ET LES TnÉSOHS IMP(.:HIAUX 11 Palais sc trouvait un Incal appelé « les Indiens)) (0\ 'l'I8ol) l, Constantinoplo roçut la soie, pal' l'intermédiaire des Perses et des Arabes, des matières premières et des de cc lointain pays non seulement des ]Jl'odllits lHtLUl'els, pierreries. "t porlos, mais obj ets fabriqués. aussi des ohjets d'art, Jenn do Chateaumomnrl, lin héros des I\I'ri<ll'e-el'oisadcs Cil La Persc était en contact dircct avec l'empirc hyzantin, Dès le IVe siècle, Cons Orient, à la fin du XIVe sièelo ct au déhut du xvc, avait l'UppOl,t6 ,le COJlHtantinoplc tantin le Gmnd entmit en relation avec le roi dc Perse, Sapor II Au moment de l, « deux bUl'ettes de deux l'ois d'Inde g'ul'nics d'aJ'()'mlt ,101''', Ù un long col sans allSOs 2 'l, la fondation de sa ville éponyme, il avait envay'" aupr!:s de cc monmque asiatique b , Pal' les ports de la mel' Noirc, Kérasonte et 'fl'c\hiwndc, ul'l'ivaiont aussi dnns ulle délégaûon cie Ionetionnaires, qui séjournèrent un ccrtain temps en Perse', la capitale les toiles de lin ct d'autres produits do ln Chaldée', Mnis los tiSSIlH [>1'c, Constantinople avait des relatiolls cOIllmerciales avec cc pays, qui lui procurait la cieux devaient être recherchés tout partieulièrclllcnt dnns uuo ville Oll lu coU!' cl; soie chinoise, Mais ceS rappol'ts no fment pas touj ours paei r,CjUCS, Au VIe siècle ct les hautes classes donnaient le ton il la so"i(,t(" Les "'to[fos do soie (sm'icn, (1'~P~Xcl.), au début du VIle, les guerres que Byzance eut il souteni,' contre la dynastio des Sas ainsi appelées du nom du ver Il soie (<1'~p), venaiont depuis long'temps du vcll'ituhle sanides amenèrent .de fréquents contacts ontre les deux nations, Lorsque le l'ai pays producteUl' de la soie, la Chine, d' oi! elle était expé.diée hl'ute ou tissiw, C'est Chosl'oès II fut vaincu, en 638, pal' les armées hyzantines, sa résidence favorite, pOUl' cette raI, son que 1o s C"In'l lOl.S e"t ment (les'1"g 11Ds SOUH 1c nOln {1e S~,'e l'es ('-",' '1pe; ) ,1 . Dastagerd, Iut pillée avec tous les trésors qu'elle l'enfermait, L'empereur Hémeli,," Lc voisinage des contrées eentrales de l'Asie, les communientiolls pur earaVUlIcs trouva dans cc palais une gl'andc quantité de soieries, des vêtements tout en soie, des donnèrent longtemps ù ln l'orse de grands avantages pOUl' s'approvisionller en ROin tapis moelleux (v~xo,,&7t'~'tEç) ct d'autres tapis hrodés il l'aiguille (-!(h'~"oç ri7tO ~Û,6'1'~ç)', chinoise, Les Perses exercèrent un véritahlc monopole SUl' cc commcro" jusqu'au Les produits artistiques de la Perse furent toujOUl"S appl'"eiés à la eoUl' de Constan jour où les Byzantins curent trouvé le moyen d" s'affl'llllchir cie leur dôpcnt!unco '. tinople, Au xe siècle, pour les réceptions solennelles au Grand Palais, on étendait Los efforts du gouvornement de Constuntinople pOUl' se lihérm' de ce lllOnOjHlle SUl' le sol les précieux tapis de Perse (ri7t),Ûlfi.MC( 7tip'nx~ 7toÀtJ"~V.~) 4. Le bleu pers aboutirent au VIe siècle, On sait comment, SOIIS le rilgne de J Ilstinion, ln cnlture du (mp(1~x6ç) , était une nuance très appréciée pal' les Byzantins, qui onttoujoUl'S eu, ver à soie fut introduite dans l'empire hyzantin", L'industrie de ln soie, ,m develllUlt comme tous les Orientaux, le sens inné de la couleur, européenne, entrait dans une nouvelle phasc, Constantinoplo allait devenir un gl'llllli La Syrie eut au moyen âge une activité eommel'Cialc et industrielle surprenante, eentro de fabrication. Cependant les produits de l'Exùêllle-Oriollt étaient toujours Au VIC siècle, Tyr possédait dcs gynécées (gynccea) où l'on fabriquait des tissus recherchés dans le Prochc-Orient, Au XO ct au XIIO Hic',e!c, (ln pouvait sc proeurcr, tont en soie (holosCI'icwn), D'après Antonin martyr, elle était une cit" très riche, dans les entrepôts de Syrie, des soieries ct des poreelnirws de Chine'. Le" étoffes oit l'amour du luxe était effl'éné', A côté de Tyr, Tripoli, Antioche, Damas, Saint chinoises étaient aussi connues à la eoUl' hyzantine, Duns le hutin, pris pal' Jean 1er Jean-d'Acre étaient des villes renommées pOUl' lems étoffes de soie ou pour leurs Tzimiscès aux Arabes ct l'apporté à COllsLantinople, en D74, se trouvaient des tissus verreries Alep ct Damas étaient deux grands centres du commerce de la Syrie 7, pr~cnant du pays des Sères (0;;'" ax ~'r,pwv Ù?cI.()"fi.~'t~) 8, Byzance reçut du pays cio avec l'Asie centrale 8, Antioche n'était pas moins prospère, Dans cotte grande'IIICité cosmopolite aboutissait une des routes principales pal' laquelle arrivaient les mU!' chan dises de l'Inde ct de la Chine', On trouvait en Syrie les belles cotonnades pel'- 1. Ce"., I, '10, p. 21H, 236. cr. 2. Invcnlf\Ïl'o du duc de BOI'I'j (Dollt\'iIl0 Le ltoulx, la Ff'UIICd Cil Orie,,! (1/1 XIV' sièclc, P.lI'is. 18136, Il. 70) 1 Sclilumhcl'gcl', Jean de C/w/ca/tll!o/'aml, Pal'i~1 l!JJ!I, p. 3a. 1. Preger, SC/'ipl. orly. COllsl., t. Il p. 102. 3. Le Liure du pré/el, p. agi 42. 2. Prege}', op. 011., L. II, p. 14G. '1. Pnri.lcssus, Mémoire 6uI' Id commerce de lu !loie chc~ les AllciNIS (MJmoircs de l',lclIClémie dc.~ IlIscrifllions tl 3. Thcophanes, Cliron., a. m. !IU8, p. 4-U5; Ccdl'enus, t. l, p. 732; cf. l'Ioeldckc, Ê'ludes hislol'iquf1s stlr la Perse, i BtUcs~Lelll'es, t. XV, 1842, p. H s,l. Llll:ioio écntc cHoit désjglLt~ll nus!;1 ptH' 10 mut p.lt~~IX: cC. BWl1lllt'I', l'eJ/lllol(J~ Paris, 1806, p. 10!. oie IIlId Terminologie cler G/lwcl'be Ill/cl [(;lf/sle bel Gl'ierlwl/ uf/d /Wml'l'fI, t. I, Leipzig, mu. p. 102j ZllclulI'illO von t 4. Cel'., Il.15. p. 5U. Lingenthal, Eifle Vel'oN{nung JusUl/jalls ilba (.'en Scidcllhamlel (Mémoil'es de l'Académie impél'iale de, Sciences cie IL Du CAnge, Gloss. med. et I/lf. o,·oee. s. v. Saill/~Pélel'sboul'a, VII" série, t. IX, n" fi, UW(l, p. In. 1). ,,, 6. Antoninus mnrtyl', op. eit oJ p. 92 .. Ü. De Guignes, Dl! commerce el des {jai:;ollS qlle les Chinois 0111 ClIS avec les I/a/iolls accitlelliaies (,l/éllloir~s tic 7. Rey, op. cil., p. 2H 5 .. 22·1 Fi.: Pariset, op. cit., t. II, Paris, 1805, p. 11, 12; IIeyd, op. cU., L. l, p. HI j Fr. MiR l'~lcadémic des lliscripliofl' el1Jcllc$-Lcfll'cs, t. XLVI, 17\13, p. f1ii'l). che!, Uec/lCrches Sill' le l!ommerce, la fabrication el l'usagt des éloffes de soie, d'al' el (fol'gent el aU/l'es tissus précieux 1 6. Zachal'illc von Lingcnlhal, 0i>. cil., p. 1 s.; lIi1'lh, Gllbw amll.'lc l'omOI/ Oriel/l, HIS;), p. 21i6; PUl'ifiOl, l1i8~ en Decidcnl, lJl'ilicipalemeli1 en Pranee pendant le moyen dge, t. 1, Paris, 18fi2, p. 32 n. 3. 103; t. II, Pal'is, 185-1, loil'e dc la soie, l. l, Pads, 1862, p. 170 S., Ul2 s. j lIayd, lti1ûoire du èOllll/lI.Wce du LevûlII ail moyen dyel 1. J, p. 11. Loipzig, 1885, p. 12j Oichl, Jllsti/lien, Paris, HIll1, p. (HZ. ! 8. Rey, op. cil., p. 189. 7. Bey, op. ell .• p. 205, 218, 2H, 218. U. ill·éhier. les T"éao/'s d'al'genlcl'ie syl'ietl1lc cf l'école artistique d'Alllioche (ExLl'. de la Gazelle des Beall:r~Arls. 8. Léon diacre, Wsl., X, 2, p. 103. 1020, p. 1) j Diohl, l'licole artistique d'Anfioche ef les trésol's cl'm'venlcrie syrienne (Surin, t. II, Ul21, p. 81). 12 LES AHTS SOMPTUAIRES DE BYZANCE. LES ATELIERS DE CONSTANTINOPLE ET LES Tmisons IMPÉHlAUX 13 sanes, les étoffes égyptiennes en soie ct en coton, les tapis apportés pal' caravanes tion de Sainte-Sophie', A COllst~ntinople même, on trouvait chez les marchands de Bagdad, de Pm'se, d'Asie MincUl'e ct d'Égypte, les verres dits de T Irak '. Au du Forum des vêtements égyptiens en soie (tp.±-:w. ,u.<,~.;w-:± alyu1t'tw:y.±) " VIle siècle, Jérusalem possédait aussi un marché, où .les commerçants de tous pays En Afrique, Byzance acquit d'autres richesses, Lorsquc, sous Justinien, le venaient offrir leurs produits", Ses foires attiraient non seulement les Orientaux royaumc vandale l'entra au scin de l'unité impériale, Bélisaire, qui avait mené cette mais aussi les négociants francs', Les pèlerins qui allaient visiter les Lieux saints, campagne rapide et triomphante, l'amena dans la capitale un butin considérable. rcncontraient sur leur chemin dc grandes caravanes de commerçants, « sc joignaient Ces dépouilles furent trainées derrière lui à travers la ville jusqu'à l'Hippodrome, à clics et faisaient route ensemble avec grande joie et sans crainte' », Les Syriens, C'étaient des armes, dcs trônes, des litières ct des lits en al' et décorés de pierres qui furent touj ours des commerçants entreprenants, venaient vendre à Jérusalem précieuses, des tapis bl'odés d'or, cl cs services de table en m'et en urgent, des coupes « leurs draperies» et leur orfèvrerie '. Pal' les importations de Syrie Constantinople d' 01', incrustées de pierl'cries, des vêtements de pourpl'e et clcs tissus, des couronnes pouvait participer à ce grand mouvement d'échange qui s'étendait alors du rivage royales ct des parures féminines, emichics de perles et de pierres précieuses, des oriental cie la Méditcrranéc jusqu'aux régions les plus reculées de l'Extrême-Orient. eoffl'cs l'emplis de monnaie d'or et des évangéliaires resplendissants de l'éclat de De la SYI'ie même Byzance importait des vêtements (ÈO"O'~ fl-Cl."ia Èx 2:upC"ç) 0. La l'a\' et des pierrcries de toute espèce'. Cc tl'ésor des Vandales, d'une richesse l'éputa tion de Tyr et de Béryte pour les vêtements de soie était, du l'este, tt'ès inouïe, vint encore enrichit, la ville impériale. ancicnne 7, Les étoffes de Siclon, appelées vulgairement O"Eyt;È:;, étaient plus spé Aux Arabes les Byzantins l'uvirent d'autrcs objcts d'urt. Après la conquête de cialement ,'echerchées, Au XC siècle, elles servaient à ornel' les édifices du Grand l'île de Crète, en 961, Nicéphore Phocas, le général victorieux, rcçut les honneurs du Palais ". triomphe. Tout le butin fnt exposé au Cirque; « on eût dit, relate un chroniqueur, L'Égypte, comme la Syrio, oITi'ait un vaste marché au" produits de l'Orient que tous les trésors de la tene Barharo avaient été l'assemblés dans l'Hippodrome », 0. Au VC siècle, Alexandrie possédait IInc manufacture cie tissus de soie (gynœceum) 10, Les yeux des spectateurs furent éblouis pal' la masse d'or, d'argent ct dc monnaies, Les « pailes cl' Alexanclrie ", les rela A lexandl'ina furent célèbres en Europe, durant pal' les tissus brodés d'or, les tapis de pourpre, pal' des objets de tout gelll'e, ouvrés le moyen âge J1. Le J)azar d'Alexandrie était \In gmncl ~ntrepôt où s'approvision avec un al't merveilleux: armures, casques, épées, cuil'asses, lances, boucliers, arcs et naient presque toutes les nations, Le Caim avai t aussi un marché où sc rencontraient autres engins de gum'l'e ", Jean leI' Tzimiscès, après sa campagne contre les Arabes, des Orientaux ct cles Occidentaux qui y trouvaient en abondance les pierres Pl'é en 974, rapportait aussi dans la capitale des trophées considérables, Les Constanti ciouBes ct les étoffes de soie", Au VIe siècle, J L1stillien rer, utilisant toutes les ressources nopolitains, qui accompagnèrent leur empereur jusqu'au Palais en l'acclamant, do son vaste empire, fait venir d'Égypte des objets précieux destinés à la déeora- furent étonnés de la quantité d'or et d'argent qui figlll'ait dans le butin ", Cependant les Arabes Olll'ent aussi avec l'empire des relations pacifiques, A Constantinople exis tait une mosquée pOllr les Sarrasins, qui s'étaient fixés dans la capitale, attirés sans 1, Rey, op. cil., p. 219~221, 225; F~'. l\lichel, op. cU., l. I, p. (JO. 2., Couret, la Palcsllne sous les empel'elll'8 g/'ecs, Grenoble, 18!iO, p. 200 S" 220. doute pal' les intérêts de lem commel'ce li, Des étoffes arabes de Syric ct de Bagdad 3. POuflucville, Mémoire his/ol'iqlle el diplomatiqlle Bill' le eommCl'ce el les élablissemcnfs français au Levant étaient importées à Byzance, ainsi que des vêtements sarrasins " Dans le butin que (Mémoires de. 1'.AcruMmie des If18criplioJls ef Beties-Lelll'C$, l. X, 18313, p. 531); de Guignci'I. Mémoi/'e SlII' le r.ommel'ce firent les Latins, après la prise de la ville, en 120/" sc trouvaient des tissus sarrasins dcs Français ef! Ég"P/e cf en SYl'ie avant les Croisades (Mémoil'es de l'Académie des I/lscl'iptions el Belles-Lettres, l. xxxvrr, lnl, p, '180, ,ISa~, (pannos sal'acenicos) ", '.1. Vie ct pèlal'inagc de Daniel (1100-1107) (Itilléraires l'liSSes en Oricnl t1'ad. pm' l\lme de Kllih'owo, Genève. 1880, p. ,11, 72, 7H). G. i'l'hchclftnt cL Hnynnud, lli/2érail'es à Jérusalem el descl'iptions de la Terre saillie rédigés ell français aux X/o, 1. PI't'gCl', Ser'/pl, ol-ig. Consl" t. 1. p. 100. Xljo ef XIII' siècles, GcnCvc, 1882, p, 27, 'lH, '13, H)5. 2. Cer., App. ad lib. l, p. 473j Il,45, p. 678. G. Le Livre du pl'J(el, p. 29, 30. ,a. Zonaras, Epif. his/., XIV, 7, p. Hifi; cr. Diohl, .lustlnien. Paris. HlOl, p. ]77. 7. Proc.ope, /Jisi. al'c., 26, p. HO. 4. Lt;(}!l Diacre, Il/si., Ir, 8, p. 2Sj cf. Schlumbcl'gcl'. Nicéphore Phocas, Pal'i,...1890, p.!Jg. s. S. Cer'., If, 15. p'. 571, 612, 573; Theuphnncs cont., V, 14, p. 318, 5. Léon Diucl'I.l, llis/., X, 2, Il. 163. D. Htlyd, op. cil .• l. l, p. 19; LU. p. {iO!; POllflllcvillc, op. cU., p. 61H; de Guigne::;, op. clt., p. 480j BOlll'quelot, 6. Con~tnntin POl'phyl'ogénèle, De alllll, Imp., ~21, p. 101~l02~ Nicélas Choniatcs, Isaac. Ang. el Alex., Z, p.133; Éludes SIU' lcs {oh'cs de Champag,ne (Mémoireil de l'Acad~mie des Inscriptions el Belles~Lelf,.es; 2' serie"t. V. 1'" pal'" cr. Heyd, op. cil., t. I, r. 31. tic, IS()ü, p. 260 n. 3). 7. Le Liul'e du préfel, p. 20: CCI'., lit 45, p.677. la. Fanee, KUlIsl!lcscllichfe d~r Seidenll'ebel'ci, t. l, Bl'I'lin. 10HI, p. 48. 8. Riant, EœulJlae IWCl'ae COl/slanUflopolifanae, t.. l, Genève, 1871. p. CLVUI j t. H, 1818, p. O:J. La' Diata:cis de 11. Pnriset, op. cil., t. II, p. 12; FI'. Michel, op. eil., t. l, p, li) n. 2,18 n. 4, HI n. 1, 279. Michp.\ AUllleiatcs mentionne deux fois ,un tissu sal'l'nsin (r.C(V{O'1 act;;-«)'.ll'llY.O'l); cf. Miklosiuh et .\li.\lIe,I', Acta et di~ }2. MichelunL ct. Hn)'nnud, op, cil" p. 127, plol1wfa (/l'acCflmcdii aeui, t. VI \Vicn, Hl87, p. 'Hl, wu q LES AIlTS SOMPTUAIHES DE BYZANCE tilS A'I'IlLlERS Dt! CONS'l'AN'i'INOPtE E'l' LJ~S 'l'RÎèSOnS tMP1~nJAUX De" provinces de l'empil'C la capitale reeevait aus"i des objets d'art. Au IX· siècle, ments, brodés d'or et les tissus de soie \ ct, nu xc, des costumes de toute espèce 2. une gl'[lllde dame du Péloponnèse, Danilis, apporta elle-même à Constantinople Duns le V cstiarion (BEû,"'&p,ov) sc trouvnient des plats rI'argent ciselés, ries vête pour en fail'e don à son souvnl'ain, 13a"ile jcr, des étoITo" de Sidon, des toiles de lin, ments de soie', ct, au XC siôele, Une quuntité d'autres objets '. A celte époque il des objets en or et Cil mg(mt 1. Pendant son "éjour clle fit prendl'e les mesures de cxistait un autre local, appelé Kot1"'ov, qui n'()tait pus unc simple salle, ni une ehalllbl'e r la Nouvelle Église quo l'empereur faisait justement orll1"tl'uire. De retam dans particulière, Inuis un véritable trésor, où on conservait, nu xe siècle, des SOlUIllCS sa pl'ovinee, ellc fit eon('cetionncl' à ~WH l'l'aiR de grands tapis moelleux: (vCI./to",:&rnj'uç) d'argent, des vêtements et une massc d'autres objets 6. ct les envoya à Con"tantillople où ils recouvrirent le sol du sanctuaire palatin, qui Les richesses aceumulées nu Grand Palais étaient si consid(Jrables rlu'un seullocul semblait pavé de pierl'es p!'éciemcg ct de mogaïqucs, tant étaient riches et variées ne pouvait les contenir toutes. Aussi les cmpel'eUl'S qui habitôrent cette vaste ct les couleurs de ces épais tapis '. somptueuse dememe du IV· au XIIIe siècle fment-ils obligés cl'nlll'iter leur forLnne Constantinople était Cil relation directe ou indirecte avec les grands centres et leurs objets d'art dans plusiems trésors. Le fait est eonfirmé , du l'este , I)ar Jllu< ' dc production de l'Orient méditerranéen ct cie l'Orient asiatique. Ses marehands "eurs témoins. Hobcrt, due de Normandic, ut sÎl'e Eustache, frère de Godefroy de étaient de hardis pionuie!'s. Jean Chl'ysostome parle dans une de ses homélies de ces Bouillon, vi,'ent ces trésors (ae!'a1ùt) lorsqu'ils lUl'ent reçus, en :lO97, pal' Alexis 101' voyageurs de eOlnrnCl'eC qui, «( eonfiant leur rnne aux flots de la lUel'», s'en allaient Comnène', Quand le roi Amaury de Jérusalem visita, en 1'1.71, le Grand Palais, dans les conü.ées barbarcs, hravant millc dangers, pour se procurer des tissus'. Manuel Ior Comnène lui fit ouvrir « Ics trésors ct les dépôts oit étaient gardés tous La nouvelle capitale de l'Orient chrétien devint mpiclement un marché incompa les biens précieux de ses aïeux' )). De ces locaux fment tirés les dons destinés au rahle, un grand centre cosmopolite où convergeaicnt toutes lcs routes commerciales sultan seldjoukide, Kilidj Arslan II. Manuel Comnène, (( sachant que tout Barbare du monde connu. Vers le milieu du XIVe siècle, Byzance était toujours une place se laisse vaincrc pal' l'appût du gain)) e't voulant éhlouit, le sultan pal' l'étalage des ,de premier ordre pOUl' les voiles cie soie ct les clraps d'or '. Elle avait su tirer pm'ti richesses dont se glorifiait l'empire, fit exposer ces présents dans une des salles les de sa situation géographique pour augmenter sa prospérité ct accroître ses riehesses plus brillantes'. Les Latins nc furcnt pas moins étonnés à la vuc de toutes ces richcsses. artistiques. On a souvent dit que les idées suivent los marchandises ct que les routes GeoITroi de Villehardouin, parlant de eettc même demeure qu'il appcllc « Bouchc commerciales sont aussi des voies intellectuelles. Dans le domaine de l'art Constan lion» (Boucoléon) écrit: « Du trésor qui était dans ce palais, il ne convient pas de tinople reçut beaucoup dc l'étranger ct fit rayonncr, il son tour, ses propres créations parler, cal' il y en avait tant que ecla n'avait ni fin ni mesure '. )) à l1'avers le monde. •*• 1. Theophcmcs conl.. IV,21, p.liS; Ccdl'cnus, 1. If, p. 160; le Liure du pl'éfet, p. 30. L'Iùil~on etait ndmlnistrd pUI' plusiems fonclionnoÎl'es, il ln tôte desquels (!lait un PI'{tP05é, tlppclé b ir.I,Qij Wi:hwü ou 0 ÛOIXO;. Co fonc tionnaire est nomme"avec. les notaires de co déptll'lcmcnl. dans le 'foCliCOIl, rcdigé nu IX· siècle, sous Je règne La plupart des richesses qui amuaient dalis la capitale, venaient alimenter le do Michel lU rt de sn. mlH'c Théodora; of. Ouspensky (lzujeslija de l'lnslllut al'chéologique l'usse de Conslanti trésor impérial. La cour, qui faisait une consommation prodigieuse d'objets de luxe; nople, L. III, 189S, p. l~O, ]27). Gea mèmcs roncLlonnoil'ca sont am·si mentionnés dons le Clelol'ologion do Philo avait ses roumis sc urs attitrés qui lui livl'aient les pièces d'orfèvrerie, ses manufae thoc, l'édigê en l'on 000; cf. Cer., Il, 02, \1. 7H, 720, 729, 732, 73ii. Au X' j>ièclc, l'idik.os et son Il seCl'eton " sont cllés pluslcUl's fois; cf. Cer., Il, Hi, p. 594j II, Mi, p, 671,673; App. nd lib. l, p. 473. ,. tmes qui fabriquaient spécialement pour elle Ics étoITes de prix. Un personnel nom ~. Cer., Il, Hl, p. 077-078; cf. Ebcrsolt, op, cU., p. 124. breux était ehargé de la garde et de l'entretien de tous ces objets précieux. Au Grand 3, Conslonlin Porphyrogénète, De {IIemaUblls, J, p. 15; Cer" II, 15, p. 082, fJU2; Theophancs conL., III, ,j2, r p, 130-140j cr. Ellcrsoll. op. clt .. p. 110, 117, HO. Palais plusieurs locaux étaient aITcetés à leur eonservation. Dans le Phylax (c]:>u),C(~) 1 4. Cer., App. ad 1ib. I. p . ..106; Il, 45, p. 072, 070. Le Vcsliarion Moil, comme l'idikon,lldminlsll'é par plm;Îcurs e se trouvait, au IX siècle, le trésor impél'ial; au X· siècle, on y gardait aussi des fOllctionnaires, ehul'Iuloll'cs, notaires; cl. TacLicon (Ousllcns]Q"/oc. cil .. ll. 117. 110, ]27); Cletol'ologion de Phi JoUlée (Cel' .. II, 62, p. 7H, 731, 785). émanx et d'autres objets, servant à la décoration du palais, les jours de grande 1 1 5. Cer., U, J5, p. 668, 677 j App. od lib. l, Il. 460, 'j73. A ce I<ilon élnionl pl'éposés plusicur,; fonctionnllires. réception 6. Duns l'Idikon (E!gtxov, 'Igtxov) étaient déposés, au IX. siècle, les vête- les ;:or,Mvt,lXlj cf. Cer., r, ], p. 8, 21, 25; II, 16, p. 6S4:, liSO, U87, G02, 5ll3. Le TncLtcon, rédigé nu IX' siècle. sous Je r l'ègll~ de Micllel III, ne mentionne aucun fonclionnnil'c du Kitou; cf. ()uspcntllty, lac. cil. Pal' con(l'o 10 Clclol'O 1. Thco\lhancs conL, y, 7·1, p. lBS. 1 logion de Philothée, rédigé cn l'an UOO, nomme les spallllll'ocubîculuiJ'cs ct les cubiculClh'o~ du IWon imperial i 2.1hid., V, 7ti, p. 3HI. t cr. Cel'"I1, 62, p. 73a,7a!. B. Jean Chl'y1ioslomc. 1/1 Mallhawm l!Omit" XLIX (Migne, P. G., f. 57, p. (02). 6. GuilloJme de TYI', Ilist., II,22 (Recl/cil dt8 his/ariens dcs croisades, t. 1, l, p, 107). .l , PcgololLi, p,.affica della mCl'caltu'a. cilé dans Gay, Glo$saire archéologique, t. J, ParlR, J887, p. /Jill. 7. Ibid., XX, 28 (op. cil., t. J, 2:p. 985) . fi. Thcophonc8 cont.; V. 27,]l. 258; Ctr" I, 1, p. 7i 1. 20, p. 119; l, GO, p. 267; JI, 1n, p. 571,580, 5S2j cf. Ebel'. 1 8. Nicolas Chonialcs, De Man. Comn .• III, 6, p. 157·158 i Cinname, [liS/., V, 3, p.200. soH, le a,'and Palais de Con:l/alllinopic el le liure des cél'émonies, Purls, 1\.110. p. 01. { 9. Geoffl'oi de Villehardouin,la ·CollquUe 'de 'Constalltinople, éd. Bouchel, t. l, Plll'is, 1891, p. ln. 1 c Iii. 16 LES AfiTS SOMPTUAInES DE BYZANCE LES ATELIERS DE CONSTANTINOPLE ET LES TfiÉSOfiS IMI'ÉnIAUX 17 A cette époque, en 1204, les empereurs possédaient une autre résidence, le d'honorer de riches présents les princes ct les ambassadcurs étrangers. Les ambassa palais des Blachernes, situé au fond de la Corne d'Or. « Là aussi, ajoute Villehar deurs byzantins n'arrivaient jamais dans unc COur étl'[lllgèl'e qu'avec des dons magni douin, le trésor trouvé fut tellement grand qu'il n'yen eut pas moins que dans celui fiques. Enumérer tous ces préscnts, c'est montrcr les richesses de la capitale et le de Bouehelionl, " Rohert de Clary s'extasie ans si le « moult grand trésor» du rayonnement de l'art byzantin à l'étranger. . SUl' palais des Blachernes et se déclare impuissant à en dénombrer toutes les richesses '. Lcs goûts de luxe des milieux palatins, la volonté constante d'Cil imposer aux D'après le témoignage des Vénitiens, la résidence du Boucoléon l'enfermait des nationaux pal' lu magnificencc cxtél'iel\re, ct aux étl'angers pm' dcs libéralités, « richesses inestimables ", mais celle des BIaehernes contenait « un trésor qui n'était tinrent les artistes et les artisans de la capitale toujours en haleine. La production pas moindre 3 ». Ce dédoublemcnt des trésors impériaux devait ccsser à partir du dcs ateliers de Constantinople fut considérable. Beaucoup dc leurs œuvrcs furent moment où le Grand Palais, complètement délaissé pal' la com, commença à tomber détruites, soit pal' les empercUl'S eux-mêmes qui les transformèrent cn monnaies, en mine. A la fin du XIIIe siècle, toutes les richesses dc la cour avaient été trans soit pal' les étrangers qui s'installèrent en maîtrcs dans la capitale. Ces destructions portées du rivagc de la MarmU\'u au fond dc la Corne d'Or. C'est là que l'on con systématiques donneront, elles aussi, des l'enseignements Pl'éeicux SUl' les trésors servait, au XIve sièclc, l'épée du basileus, ses vêtements d'apparat, sa vaisselle d'or artistiques de la ville. L'histoire des mts somptuaires reflétera alternativement les ct d'argent '. C'est là, dans l'actuel quarticr d'Eïvan-SeraÏ, que se trouvait le trésor périodes de splendcur ct de joie, d'appanvrissemcnt et de tristesse que Byzance impérial le jour où l'empire le plus riche du moyen âge, la com pour laquelle 1'0\' a traversées au cours de sa longue ct attachante histoire. et lc luxc avaient été une arme si puissante, succombèrent ct disparurent en 1453. Ainsi fut éteint un foyer dont l'éclat avait ébloui le monde; ainsi fut tarie la source où tant de généra tians d'artistes avaient puisé leUl' inspiration. Ce sont leurs œuvres qu'il s'agim de rechercher; c'cst l'activité des ateliers de cette grande cité qu'on sc propose de mettre en relief. Cette activité, on peut l'apprécier, en premier lieu, pal' les œuvres d'art parve nues jusqu'à nous. Malheureusement lc nombre n'est pas très grand des objets qui ont échappé à la destruction et dont l'origine constantinopolituine puisse être éta blie avec certitude. Ces œuvres sont néanmoins des points de repère sûrs; mais pOUl' certaines périodes les lacunes n'ont pas été .eomblées jusqu'ici. Trop souvent les sources littéraires seules font connaltrc les œuvres sorties des ateliers de Byzance. Ces textes relatent l'érection des sanctuaires et des palais ct mentionnent les objets d'art qui les décoraient, lcs trésors qui y étaient conservés. Les emperelll's donnaient aux églises et aux monastères des pièces d'orfèvrerie, des tissus qui aj outaient à la magnificence des sanctuaires et témoignaient de la libéralité impériale '. Sou- . vent, aux grandes fêtes ou à l'occasion de son couronnement, le hasileus oITrait aux églises des ohjets dc prix a. Au slll'plus, ce fut un usage constant de la cour 1. Geoffl'oi de Villehardouin, op. cil. 2. Robert de Clal'Y, la Prise de Constantinople (Hopf. Chro1liques O,'éco-,'omancs, Berlin, 1878, p. 66). S. A. MOI'csini, l'Impl'cse ef espediliolli di Terl'a sanla et l'acqll/slo {allo delt' imperla di GOllstanlinopoli dalla sCl'cnissima Rep"bllca di Venelia, Venise. Hi27, p. lnn. 4. Codinus. De a/ficlis, V, p. 31, VI, p. 53, VII, p. 02, XVII, p. ilS. I\U palais des Blnchel'llcs plusiem's locaux tUaient aussi IIffcclt\s à la conservation des ll'ésol's: le ·Poq:~p.io'l ct le Uicr,t-:ipIOV. A la garde de cc uOl'nier était pl'{lpol:3é un nI'chanle. 5; Theophanes cont .• VI, 28, p. 4ü2. Vie de Jean l'ermilc, surnomme l'r~tl'angCl' (Delehaye, DemI; typica byzan- till' de l'époque des Paléo/oglles, DJ'uxcllcs, W21, p. HH). . 6. Gel'., 1,·01, p. 415. s

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.