5 Les anges dorment COURT-POÈME et comme nous sommes des anges à la merci dedans dans nous dormons le corps le remerciement à celui qui sait dans sa poigne serrer l’être remercié Gravi grouillé vengeur de vers Les Portes ouvertes regardent dernier debout bondit l’or consumme tracassé d’air et chacun plie ci-gît L’ivresse désarme jamais le geste d’arme Le cœur évidé martèle la mitraille Court-poème,le matin veille grossi d’art d’ivres fresques friquées et glissant sur l’épave des souhaits abîmés brise l’ordre broie l’heure plie seul pleure Si l’unique souci d’errer dû au bond Rapides avec ce qu’il reste ce reçu dû au rang râle pris suffit rire rêves déçus le rite soucieux l’estime d’élégance d’un geste qui fait ce nous moi avec vides lourds 72 73 vaches Des hypothèses Encore trop tard Et des hypothèses toujours regardent Et cela se tient Trop de vides nous fûmes Il n’y a pas d’homme ou de femme Strictement non pas Rapièce rampe roue Des gens sexués oui et sur le sol désole l’or de corps Des gens avec de l’appétit rare l’organe vil sinon d’âge trompe d’or Je ne dors plus Chaque nuit regarde là juste au bord Là L’attente l’attente d’un cercle qui puisse voir STOP Et la tension dedans râle s’époumone de ne plus rien voir voir Du monde Ne plus voir voir aucun monde aucun noyé Les mots additionnés n’ont plus aucune valeur La circulation de la pensée qui va trop vite pour s’inscrire pour laisser Le reste de la vie n’a pas le monde à dire trace et regret Rien Je m’embaume et je regarde Il peut se taire aussi Défiler le sens d’échappements perpétuels s’en dédire et flâner triomphant son manque d’air La roue la grande qui ne cesse et varie sa mesure son calme Ça ce calme à rechercher non plus pour penser pour juste savoir que le corps peut lever Soulever des montagnes et des villes et des routes à emprunter Il n’y a que l’homme Y parvenir et te pour ? Le sexe se rabougrit d’aberrations de pensées circulatoires racicionnées Où le sexe s’étire se rabougrit se flasquifie accepter de disparaître Ne sait plus si l’homme ou la femme s’inquiètent à se mêler et te pour ? Il n’y a pas d’histoire ni de sauvetage en vue D’à peine des gens qui convoitent ou surmoite l’ensemble de l’offrande possible 74 75 (incidents) Monsieur Lorsque. Lorsque « un degré à Auxerre » devient une langue étrangère « au revoir merci » de même. le reflet du tourment d’une feuille Tourné court à tout commentaire. Assis à égrener des prénoms des noms des expressions populaires. la lumière brève d’un rond Lorsque le temps passe lent. Vers cinq heures par exemple. de tremblement tenace L’homme fixe regarde une femme à frange les cheveux plats. Vers neuf heures une petite fille lisse devant un expresso son pantalon de tergal. Lorsque n’a cessé de regarder lisser ramasser émietter et lorsque « un degré à Longe une façade me retourne Auxerre ».Lorsque la voix informe suggère en langue étrangère « un degré à Espère aspire Auxerre » et le monde au-delà de la miette. Où le monde se recueille dans la miette. D’un coup l’homme dit « l’espace ah l’espace j’en ai jusque-là de l’espace » tout le monde le regarde alors que « un degré à Auxerre » Pas de faille penser pas de faille « Ah l’espace » hébété. Puis se tu. J’y vais je vais où manger de penser Se tu.Se tu. Se dit « tu dis l’espace » et su « ce monde n’est pas le mien ». Dans la faille de penser des nouilles je vais manger « Pas le mien ». D’accord se répéta « pas le mien tiens bien ». dans la faille à penser des nouilles et du salami dans D’accord. Se répéta « tiens bien ». plat de faille sans faille Ce monde-là. « Suis dessous et pas un sou tiens bien » Pas le mien tiens bien et « un degré à Auxerre » « Ah pieds ? » s’entendit et dit « ah pieds » J’y pieds nu ou pas nu venu pied nu venu ou pas qu’importe je venu là. Et « un degré à Auxerre » comme langue étrangère. Et regarda la route. Une langue qui courre à longer le manque qui courre Voilà regarda. Et ne sut pas s’il y était parvenu à pied et s’il était arrivé. Le manque qui courre A Auxerre. 76 77 – L’homme a tué l’homme 6 – a tué l’homme RITOURNELLES – on lui a dit ? – L’homme a tué l’homme – qui lui a dit ? – L’homme a tué l’homme 1 Je suis à l’hôpital – dis-lui j’ai oublié mon pagne Les murs sont hauts et froids j’ai un groin dans ma voix 2004 2 Des souvenirs,gamin sur une chaise se tient et des souvenirs de faims épuisements soudain 1.il se lamente,geint,gargouille 2.il se dévêt,il a la trouille 3.il lisse sa main en fait le tour 4.il renacle 5.il se rue,il se love,il se couche 6.il tombe de maladie 7.il se relève,ouvre la bouche 8.les mots sont siens 9.il se souvient Des souvenirs,gamin avec qui semble vain des souvenirs de rien 78 79 3 4 C’est l’enfance de l’autre Des giboulettes,des giboulées qui glisse dans les doigts des canards griots des encornés Laisse une atroce trace des cancanettes énamourées si l’autre ne revient pas des gibelottes et des paniers C’est l’enfance coulée Porte porte les petits effets à lier le lendemain Porte porte du manger Et s’il ne revient pas Des Ginettes des gigues des fées le lendemain viendra aigrelettes des orscandés Et de constance force oursins de bourges décervelés l’enfance en plaie se tord assassins de sots dans le panier Et s’il ne revient pas Porte porte les petits méfaits de plier fou se mord Porte porte du danger C’est de l’enfance où Des titis tapis des rots rêts l’abandon creuse l’effroi dans des hôtels particuliers Et de l’enfance morte des assiettes des gamelles qu’il put venir à moi des mots des mets doués de la mie mais trouée Porte porte les petits brûlés Porte porte du manqué Des capsules de couronnes des tiges des madonnes des têtes tranchées des maux de lèvres presqu’oubliés Et porte porte tes précieux effets Et porte porte elle est fermée 80 81 5 7 Gling gling L’eau ruisselle sur le carreau les cloches sonnent le toit luit sur le bistrot s’empire temps les poules mouillées restent au chaud sang cogne Oh oh Et gling Et pleurent des lits vides des lits de moitié vides 8 Et gling Trois frères s’en allaient à la ville Soudain s’éteint Des filles tournoient lisses Gling gling dans des robes érodées les cloches sonnent Elles sont quatre s’empire temps et paraissent sang cogne les lèvres dégoulinantes Les cliques en bandes rognent embrasser l’air où respirer l’os du vol l’os du gain Bouche bée nous étions Gling gling claquent dans des costumes doublés ne reste rien trois frères pétrifiés Soudain s’éteint à contempler Pleurent des lits de butins le ravage morbide d’une nuit de fin d’été La Première se changea en destin 6 La Seconde en ravin Trois boules roulent et la Troisième en truite Un garçon sinistre Celle qui restait eut au nez épaté les regarde quatre bouches pour nous crier: rouler « Soyez les noyés vigoureux du monde riche » Trois cous saouls douillent Et nous reprîmes notre route Un garçon sinistre entre un canal et une forêt au nez épaté les regarde saoûls douiller Trois rêves s’écroulent Un garçon sinistre et hilare au nez épaté les regarde s’écrouler C’est que ça devient drôle 82 83 9 –Si les Ténèbres vous aspirent –Si les cygnes saignent serions-nous donc en paix ? c’est parce qu’ils sont blancs –Oh oh c’est faux –Oh oh c’est faux. Les Ténèbres sont là Si un cygne était noir et Vous ne le saviez pas ? si ce cygne saignait –Serions-nous donc ? –Cela se verrait moins –Sommes – Si les truites se teignent c’est parce qu’elles ont des cheveux gris 10 –Oh oh c’est faux Je suis fou Si les truites se teignent Le monde s’engornit de lopes c’est parce qu’elles ont des ristournes et au tréfonds de l’hémisphère le déni jusqu’indiffère –Si une anguille sans ongle Je suis fou se fait les ongles Le front scarlope la moindre lotte c’est parce qu’elle s’ennuie et au tréfonds des sphères –Oh oh c’est faux l’irresponsable jusqu’indiffère Si une anguille sans ongle Je suis fou se fait les ongles Les scaroles chantent en chœur c’est parce qu’elle fait de la publicité la perte tragique de la mémoire des lottes et au tréfonds de l’air –Si une renoncule articule l’immonde jusqu’indiffère le mot baiser pensez-vous qu’elle soit vicieuse ? –Oh oh c’est faux 11 une renoncule n’articule Monsieur Dorimizon pêche que quand elle est pressée sur un grand lac noir Monsieur Dorimizon cherche –Si un jardin de buissons ardents le poisson qui le fera coûler se trémousse quand vous le traversez Monsieur Dorimizon attend c’est parce qu’il est habité sur un grand lac noir –Oh oh c’est faux que la barque cède sous ses pieds Les buissons se trémoussent quand ils protègent des champs de navets 84 85 12 13 Des gamines sans gambette Le courbeur arraisonne la marque du déni remuent sans cesse leur tête tente reconstituer son corps d’échappé Assises alignées pâles Il tonne rogne grogne face aux murs écaillés s’ennerve se heurte s’abîme elles dodelinent en chœur coule se méprend Et sans un mot inquiètent interroge cherche trouve Les rêves d’ailes une parcelle de faits Girandoles charnelles Le monde se tait jouxtent grillages et fer forgé où sont les corps échappés ornements sommaires Le courbeur se courbe continue de chercher aux portes refermées Les rêves sont cruels Des gamins sans gambette 14 aux têtes secouées quêtent Doménia Circus agitent alignés pâles Luxe Luxe! face aux portes rouillées Crie une trapéziste les mains menues et pleurent de son trapèze En chants de doigts inquiètent Pèze pèze! Les rêves cruels Crie l’odalisque Guirlandes d’ailes à son mécène de frémissante fixité Cène Cène! cernent l’arbitraire Crient les touristes des corps délaissés du temple alertes Alerte Alerte! Les gamins sont rouges La liberté Les rêves sont cruels est éphémère Ils meurent de faim Mère Mère! Crie un personnage atypique Pique Pique! Dans le bras droit 86 87 15 18 Les bourdes se bernent Il arrivera d’être Puis l’été niquent à moitié morte Naissent les berniques à moitié Sur les rivages vont en cônes à moitié Des gamines sages avec leurs pieds Et pire d’être sotte Sur les berniques glissaient Elles eurent mal Très mal Et pleurèrent des jets de salive 19 Accusèrent la rive La républicaine Accusèrent leurs pieds La pierre lisse Jusqu’à ce qu’elles comprirent longe la déception Comment bernique naît des demandes défuntes Et bourdes recommencèrent l’hostilité close de noirs desseins Hivers comme été La foule glisse Sachant ce qu’elles faisaient longe brutale une allée d’astres noirs qu’un deuil de deuils d’or feint 16 Les marins marinent Les mutins mutinent 20 Les menteurs mentent Volubile en ses lèvres Et les cons couinent garçon de fièvres allonge pèse son mystère 17 Dors la vie réelle Deux gaillards pâlichons mangeaient Renversé à terre assis dans un caniveau sans mot Mangeaient ensemble de la chair fraîche le garçon s’apaise Deux passantes graciles sortaient prolonge la mer de la bouche du métro de ses tourments déments Passait furtive de la chair fraîche délivré des mystères mortels Mangeaient ensemble deux blaireaux Meurt la vie réelle Passaient lambines deux lambeaux Silence sur terre aucune mort n’apaise 88 89 l’éphémère 22 de la chair Un vieil homme bouffait du cheval La mer s’acharne avec des slurp dégoûtants déchiquette le pèse Un vieil homme bouffait de la carne caresse le mystère éparpillé avec son flingue et ses dents les chairs Un gros rôti trônait Il pleut,amer des impatients. à côté d’un gros fusil Une vieille chienne le regardait avec un pelage râpé 21 Une vieille horloge en bois Des enfants petits pourrie sonnait la demi ils tombent des bras Un vieux canapé s’imbibait Des enfants chutés de sang frais les toucher fit froid une vieille femme avec sa jupe Le corps pèle gèle y reposait l’os vrille gèle le sang fige l’œil d’émois 23 Des gens petits Des hommes déroutés personne ne les voit glissaient le long des voûtes Têtes chutées ils portaient Des gens sans bras des cercueils clos La terre fraîche gèle sertis de dynamite ils allaient vite sans un bruit de pas sans un mot avec des cendres d’organes et des os concassés dans des cercueils clos 90 91
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