Les amours malheureuses et tragiques d'un jeune Pasteur dans une Bourgade Vaudoise

17 Pages·2010·2.29 MB·French

by  Trial User

Jacques Chessex
Prix Goncourt 1973
Grand Prix de la langue française 1999
Prix Jean Giono 2007

La confession du pasteur Burg

Une mise en scène de Didier Nkebereza
Avec Frédéric Landenberg

Sommaire :

 La distribution p. 1
 Le résumé de l’histoire p. 1
 La présentation du spectacle p. 2
 La pensée de l'auteur p. 3
 L’analyse d’un critique p. 4
 Les questions au metteur en scène p. 5-6
 La bande annonce p. 7
 L'extrait p. 7
 Le CV de Jacques Chessex (l’auteur) p. 8
 Le CV de Didier Nkebereza (le metteur en scène) p. 9
 Le CV de Frédéric Landenberg (le comédien) p. 10
 Le CV de Danielle Milovic (l’éclairagiste) p. 11
 L’émission de télévision sur internet p. 12

 L’annexe : article de presse sur l’hypersensibilité p.13
 Pistes de travail pour enseignants p.14
 Fiche technique p.15-16

DOSSIER DE PRESENTATION

Pocket Prod 4, rue Louis-Favre CH – 1201 Genève SUISSE
Contact: Didier Nkebereza [phone] ou + 33 (0)6 48 43 65 65
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LA DISTRIBUTION

Le Pasteur Burg Frédéric Landenberg

Mise en scène Didier Nkebereza
Scénographie Lothar Hüttling
Lumières Danielle Milovic
Dramaturgie Stéphane Mitchell
Administration Roland Gerber

LE RESUME
La confession du pasteur Burg est une pièce contemporaine qui raconte
les amours tragiques entre un pasteur fondamentaliste et une catéchumène
mineure.

Le jeune pasteur Jean Burg vient d’être nommé dans un bourg de
l'arrière-pays montagnard du canton de Vaud, en Suisse.

Immédiatement, la fougue de sa jeunesse, son intransigeance morale et le
sentiment calviniste de sa vocation éclatent dans des sermons
dominicaux, provoquant l'hostilité des paroissiens qui dépêchent le
synode pour mâter le jeune fondamentaliste.

Sonné par ce qui équivaut à un blâme de sa hiérarchie, Burg feint de
courber le dos tout en ruminant un châtiment contre le bourg.

Geneviève H., fille d'un ponte local, dépravé mais affluent, est une jeune
catéchumène. Burg tient sa vengeance : il immolera Geneviève !

Mais le pasteur se prend à son propre piège et tombe amoureux de celle
qui devait rendre sa vengeance implacable. Il persiste cependant dans son
projet et devient l'amant de Geneviève. Cette liaison amoureuse change sa
perception de la parole divine, et goûtant au bonheur, il renonce à son
projet de vengeance.

Geneviève tombe enceinte. Burg est heureux, il croit qu'une demande de
pardon et l'annonce d'un mariage arrangeront l'affaire. Mais H. exige de
sa fille qu’elle avorte. Geneviève meurt en clinique des suites d'une
hémorragie interne. Burg, suspendu de ses fonctions, ivre de douleur,
termine sa confession en se tournant vers Dieu.
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LA PRESENTATION DU SPECTACLE

Après avoir été largement plébiscité par la critique suisse romande pour sa
mise en scène de Rodogune de Corneille, le metteur en scène genevois Didier
Nkebereza a choisi de mettre en scène un auteur contemporain de la région,
aussi honoré que controversé : Jacques Chessex.

Parmi l’œuvre abondante de l’homme de lettres vaudois, Didier Nkebereza a
revisité La confession du pasteur Burg.

À sa publication en 1967, ce texte sulfureux avait scandalisé les milieux
protestants romands et, depuis, il a gardé une position particulière dans la
littérature helvétique. En effet, en Suisse, non seulement La confession a
acquis sa place parmi les lectures scolaires, mais elle a aussi déjà été adaptée
à la scène comme à l’écran.

Pour sa mise en scène, Didier Nkebereza a transformé La confession du
pasteur Burg en un monologue tragique intense. Sous les magnifiques
lumières de Danielle Milovic, une des éclairagistes les plus en vue en
Romandie, l’excellent comédien genevois Frédéric Landenberg incarne avec
une rage sublime la folie du pasteur Burg, cet être dévoré par le désir de Dieu
et de sa pureté absolue.

À sa création en janvier 2006 au Théâtre de la Parfumerie de Genève, La
confession du pasteur Burg a été acclamée par le public. L’Hebdo, le
magazine de référence romand, a affirmé qu’on ne ressort pas indemne de ce
spectacle, tant la force dévoratrice du roman trouve ici un écho, d’une
justesse et d’une intensité magnifiquement cataclysmiques.

Depuis sa création, La confession est déjà partie trois fois en tournée en
Suisse (en 2007, 2008 et 2009). Entre autres, elle a été présentée à La Chaux-
de-Fonds, Neuchâtel, Winterthur, Porrentruy, Saint-Imier, Yverdon, Bienne et
Sion. Elle a été choisie en 2008 pour participer à la Bourse suisse aux
spectacles de Thoune. Le plus grand journal de Suisse romande, Le Matin
dimanche, l’a retenue dans sa sélection des meilleurs spectacles. Finalement,
depuis 2006, plus de 3000 spectateurs ont déjà applaudi ce monologue hors
du commun.

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LA PENSEE DE L'AUTEUR

« La confession du pasteur Burg » est un récit de neige et de feu. Car la faute
obsède au pays de Calvin. Le sentiment de culpabilité taraude les âmes et les
cœurs. Il est le plus souvent lié à la chair, objet d’angoisse et de fascination :
Geneviève. La vocation métaphysique, d’autre part, ou sa plus naturelle
intuition, rend plus aigu, plus érodant, l’effet de l’introspection.

Jean Burg se manifestera-t-il en vengeur ?

Mais Geneviève révèle et change : elle est, au sens propre, celle qui annonce,
l’évangéliste s’incarnant enfin au regard du juge médusé. La médiation de
Geneviève gomme toute faute, le péché cède, s’efface, disparaît. Et c’est
précisément à cet instant que le récit se crispe, que le drame se mue en
tragédie et bascule dans l’immolation.

Jacques Chessex
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L’ANALYSE D’UN CRITIQUE

Dans La confession du pasteur Burg, Jacques Chessex peint le désordre, la
névrose, l’aberration du pasteur Burg « de l’intérieur ». Nous ne voyons Burg
opérer la monstrueuse conversion du bien en mal, de l’apostolat en crime,
qu’à travers sa propre conscience – ou inconscience. À aucun moment son
dérèglement, la perversion de son zèle évangélique et de sa prétendue pureté,
ne sont reflétés dans d’autres regards que le sien. La loi de son aveuglement
est la loi même du récit.

L’originalité de La confession est dans l’ambiguïté du procédé narratif. Une
ambiguïté si naturelle, si totale qu’on pourrait presque ne pas la sentir assez
vite. L’auteur semble d’abord, par la voix forcenée de Burg, dénoncer les
faux chrétiens, les impurs, les violents, les jouisseurs. Ce n’est que peu à peu
que nous devinons de braves gens ordinaires dans ces paroissiens que
harasse leur berger, et dans celui-ci un malade, un puritain démoniaque, un
être « retourné ». L’offensive n’était pas menée sur le front que nous
croyions. La charge explosive est déposée dans le personnage même de Burg.
Burg ne « prête pas sa voix » à Chessex, mais à ce que veut dénoncer
Chessex : une abominable perversion de la leçon calviniste. De sorte que tout
le talent de l’auteur consiste à rendre vivant, vraisemblable, éloquent, voire
émouvant, un héros à travers qui s’expriment le Mal et la maladie. Nous
n’entendons pas une voix qui dénonce le Mal, mais la voix même du Mal : à
nous d’oser pénétrer jusqu’au cœur équivoque du propos. C’est le cœur et le
sens du livre.

La confession du pasteur Burg est une sorte d’esquisse de L’Ogre, aux
démonstrations plus appuyées, aux ombres et lumières plus contrastées. Mais
les thèmes essentiels sont déjà là : haine de l’homme faible pour le Fort, le
Père, le Puissant ; fascination exercée sur les intelligences pusillanimes par
les « régimes autoritaires » ; plaisir de l’auteur à décrire la jeunesse, les
jeunes corps, mais dans une lumière de menace et de mort ; sens aigu de la
Nature ; obsession du suicide.

François Nourissier
Préface de l’édition de 1974

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LES QUESTIONS AU METTEUR EN SCENE

La confession du pasteur Burg est un court roman.
Comment l’avez-vous adapté pour la scène ?
J’ai transformé le récit à la première personne en un monologue
dramatique. C’est-à-dire que j’ai effectué d’importantes coupes et récrit
au présent le récit qui, originellement, était au passé.

En tant que metteur en scène, comment avez-vous abordé
La confession ?
Je me suis demandé quel était le personnage qui pouvait dire, vivre cette
histoire.

Ce personnage, n’est-ce pas « Jean Burg » ?
Oui. Mais Chessex ne dit que peu de choses à son sujet. C’est pourquoi,
sur le plateau, il est tel que je l’ai imaginé: dans ma mise en scène, Jean
Burg est un borderline.

Qu’est-ce qu’un borderline?
Ce sont des personnes apparemment intégrées dans la société mais qui, en
réalité, n’en font pas partie. Elles essaient désespérément de s’intégrer,
mais elles n’y arrivent jamais. Elles sont trop fragiles pour supporter les
interactions humaines et malgré leur désir de communiquer, elles en sont
incapables. C’est que le moindre conflit les met horriblement sous
pression et les rend exagérément émotives. Plus les conflits sociaux que
ces personnes doivent gérer sont importants et plus leurs réponses sont
inadaptées. D’ailleurs, une de leurs réactions habituelles est le suicide.
L’article en annexe en fait une excellente description.

Quand a lieu l’action de votre mise en scène?
Aujourd’hui.

Pourquoi?
Chessex a écrit La confession du pasteur Burg en 1967; son action se
déroule au cours des années 60. J’ai mis en scène La confession en 2006,
son action a lieu dans les années 2000: manifestement, il y a une certaine
logique.

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Pourquoi avez-vous choisi de mettre en scène La confession ?
Parce que c’est un récit de «neige et de feu». Qui oppose raison et
passion. Une langue contenue, une structure narrative implacable, des
sentiments incandescents. Tout ce qui m’excite. Et procure du plaisir au
public.

Quel type de plaisir ?
Celui de la tragédie : un mélange de crainte et de pitié. Et quelques
sourires en plus !

Le récit de Chessex n’est-il pas démodé ?
Personnellement, je le lis comme un appel à la modération. C’est un texte
qui prône la raison plutôt que la passion. À notre époque de fanatisme, je
pense que c’est un message hautement actuel.

Pourtant, votre Confession du pasteur Burg met à nu la passion.
N’est-ce pas une manière d’en faire l’apologie?
Non. Comme toute tragédie, La confession ne montre la passion que pour
la condamner. La mort de Geneviève châtie le pasteur Burg pour s’être
adonné à la passion. De plus, s’il se tue, c’est pour extirper le passionnel
de son âme et se tourner vers Dieu, qui est ici symbole de modération.

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LA BANDE ANNONCE

Le pasteur Jean Burg deviendra-t-il l'amant de Geneviève,
sa catéchumène préférée ?

En abusera-t-il quelques semaines avant de la rendre souillée à son père ?

L'ordre divin triomphera.

L’EXTRAIT

C’est mon horreur de la paillardise qui me détourne des femmes.

Cette méfiance, cette horreur, a aussi une autre conséquence : l’idée du
châtiment des vicieux me plonge dans un trouble curieux. Ces deux ou
trois dernières années surtout, je me représente de plus en plus
fréquemment les punitions que j’infligerais aux pécheresses si elles me
tombaient sous la main.

Je ne provoque pas ces rêveries. Elles viennent me hanter au cours de
mes méditations…

Dès qu’elles sont entre mes mains, je ne déteste plus mes victimes. Le
fouet m’approche d’elles, le pardon vient avec le supplice. J’éprouve un
sentiment de complicité à leur égard quand je les vois dans mes liens. Et
les cris, les supplications ne me sont si délicieux que par ce qu’ils ont
d’immédiatement aimables.

Je deviendrai l’amant de Geneviève ! Elle payera pour les autres. J’en
abuserai quelques semaines, puis je la rendrai à son père pour savourer
seul mon triomphe !

Il n’est pas de victoire impossible à l’ordre et au calcul ! J’y mettrai le
temps, peu importe. Mais Geneviève tombera.

Jean Burg,
37 ans, pasteur.
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Jacques Chessex
1934-2009

Auteur
Prix Goncourt 1973
Membre du jury du Prix Médicis depuis 1996
Grand Prix de la langue française 1999

 1934 Naissance à Payerne (Canton de Vaud, Suisse)
 1954 Publication de Le jour proche, son premier recueil de poésie
 1967 La confession du pasteur Burg
 1973 L’Ogre obtient le Prix Goncourt
 1999 Grand prix de la langue française pour l’ensemble de son œuvre
 2004 L’Éternel sentit une odeur agréable
 2007 Le vampire de Ropraz
 2008 Un Juif pour l’exemple
 2010 Le dernier crâne de M. de Sade

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Didier Nkebereza
Mise en scène

Formation de metteur en scène au Regieinstitut der Hochschule für
Schauspielkunst „Ernst-Busch“, Berlin

Une dizaine de mises en scène: Chessex, La confession du pasteur Burg /
Corneille, Rodogune / Tchekhov, La Mouette / / Shakespeare, Le Songe
d’une nuit d’été / Corneille, La Place Royale / Claus, Retour au bercail /
Kroetz, Travail à domicile / Corneille, Cinna / Claudel, L’échange /
Sartre, Morts sans sépulture / Shakespeare, Hamlet / Pasolini, Orgie / etc.

Assistant à la mise en scène pour Manfred Karge, Claude Stratz,
P. Naftule, Gino Zampieri et Franco Però.

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