Description:La Maison Mirette, “Gaines et soutien-gorges”, est en pleine prospérité. C’est un univers minuscule pour les clientes à la recherche d’arguments séducteurs ou de robustes échafaudages. Mais, c’est un univers qui existe aussi par lui-même : coupeuses et mannequins, couturières et surveillantes, et le comptable, et la patronne... Cette vie quotidienne et secrète de l’Atelier Mirette, la voici qui s’éclaire, au hasard apparent des existences qui la tissent : Marie Epure, l’employée qui va nourrir en cachette son bébé ; Marguerite, l’acariâtre, qui préside aux présentations de modèles ; la belle Camélia qui “s’adore” et deviendra vedette de cinéma ; Mademoiselle Timothée, à la vie double, diurne et nocturne, dont la béquille d’infirme assommera l’inquiétant Nandi comblé d’abord de ses faveurs ; Bisotte, petite provinciale choisie comme mannequin, revenue par goût au métier d’ouvrière, et qui porte en elle l’empreinte de son enfance ensoleillée ; M. Georges, le seul homme de ce gynécée, charmant garçon dont la présence anime la clientèle et alimente les papotages de la ruche... Aimé secrètement de Bisotte, M. Georges ne s’en doute pas. Il a une liaison avec Camélia, après quoi, à l’occasion d’une clef perdue et d’un bonheur trouvé, il épouse sa voisine de mansarde, la jeune et volontaire Véronique, dont il attend un enfant, et qui en mourra. Dans sa solitude, M. Georges découvrira le sort des autres, la vie que mènent ouvrières et employées sous la poigne de Madame Mirette. Et, en même temps que se révèlent et se rejoignent les espoirs de la petite communauté bouillonnante, l’amour de la fidèle Bisotte vient combler M. Georges. Sûrement, il n’existe et n’a jamais existé ni d’Atelier Mirette, ni de Madame Mirette, ni de Camélia, ni de Bisotte... Monde de pure fantaisie, aime à dire Hélène Bannerot, et les êtres qu’on y croise “ne doivent à la réalité qu’une impulsion”. Et elle ajoute : “Si la vie s’y est insinuée, anonyme, sous le coude de l’auteur, c’est qu’on ne peut faire, avec rien, quelque chose.”