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Les Aliénés et les Correctionnaires à Saint-Lazare PDF

254 Pages·1610·22.49 MB·French
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Docteur JACQUES VIE Ancien Interne des Asiles de la Seine Médecin des Asiles Les Aliénés et les Correctionnaires à Saint-Lazare au XVIIe et au XVIIIe siècles LIBRAIRIE FÉLIX ALCAN Les Aliénés et les Correctionnaires à Saint-Lazare au XVIIe et au XVIIIe siècles DU MÊME AUTEUR Maladie du doute avec polyphobie (avec MM. Deny et Klippel), Soc. de Psychiatrie 16 juin 1921. Ostéite engainante des diaphyses (avec M. et Mme Sorrel), Soc. anatomique, 3 juin 1922. Trois cas de luxation précoce au cours de la coxalgie (avec M. Tridon), Soc. anato mique, novembre 1922. Pièces concernant la peste de 1721-22 dans le Gévaudan. Soc. franc, d’histoire d» la médecine, 6 février 1926. Neuro syphilis acquise à lorme mentale avec vitiligo (avec M. Laignel-Lavas- tine), Soc. médicale des hôpitaux, 21 janvier 1927. Cénestopathie ou topoalgie intermittente (avec M. Courbon), Soc. clinique de méde­ cine mentale, 20 juin 1927. Périodicité essentielle des fonctions du système nerveux ; une modalité du réflexe tonodynamique (avec MM. Laignel-Lavastine et P. Chevallier), Soc. de Biologie18 juin 1927. Exploration du réflexe tonodynamique et ses résultats (avec MM. Laignel-Lavas tine et Chevallier), Soc. Méd. Hôp., 24 juin 1927. Un cas d’athétose double (avec MM. Th. Simon et J.-C. M iller), Soc. médico-psy- chologique, 18 juillet 1927. Récidive simultanée de phlegmons et de confusion mentale chez une cyclothymique (avec M. Courbon), Soc. de psychiâtrie, 17 novembre 1927. Délire épisodique de persécution par ectopisme mental chez une paysanne cuisi nière à Paris (avec M. Courbon), Soc. clin, de Méd. mentale, 16 janvier 1928. Deux cas de dysphasie. Soc. clin, de Médecine mentale, 19 mars 1928. Un maître de la Neuro psychiatrie au XVIIe siècle : Thomas Willis (avec M. Vin chon), Annales médico-psychologiques, juillet 1928. Le réflexe tonodynamique, étude clinique (avec MM. Laignel-Lavastine et Che­ vallier), Revue de Médecine, 1928, n° 4. Le réflexe tonodynamique, étude biologique (avec MM. Laignel-Lavastine et Chevallier), Revue de Médecine, 1928, n° 6. La pratique neuro-psychiâtrique au XVIIe siècle : Ettmüller et Isbrand de Diemer- broeck (avec M. Vinchon), Progrès médical, 10 nov. 1928. Guérison d’une influencée catatonique à la suite de vaccin antityphique (avec Mlle Pascal et M. Agasse), Soc. de Psychiâtrie, 15 nov. 1928. Automatisme mental chez deux sœurs (avec M. A. Dupont), Soc. clin, de méd. mentale, 16 déc. 1928. Troubles mentaux similaires chez trois sœurs, démence précoce familiale (avec M. A. Dupont), Soc. clin, de méd. mentale, 21 janvier 1929. Impulsions homicides chez une mélancolique intermittente atteinte d’encéphalite (avec MUe Pascal et M. Agasse), Soc. Psychiatrie, 21 février 1929. Action de la stovarsolthérapie sur quelques aliénées syphilitiques (avec MUe Pascal et M. Agasse), Soc. Psychiâtrie, 21 fév. 1929. Instructions à l’usage des Infirmiers de la colonie de Perray-Vaucluse (avec M. Simon et Mlle Bonnis), 20 juillet 1929. Hébéphrénie et terrain. Mémoire pour la Fondation de l’hébéphrénie (avec MUe Pascal et M. Capgras), remis le 19 sept. 1929. Délire imaginatif et métabolique chez une paralytique générale atypique (avec M. Cap- gras), Soc. clin, de Méd. mentale, 18 novembre 1929. Docteur JACQUES VIE Ancien Interne des Asiles de la Seine Médecin des Asiles Les Aliénés et les Correctionnaires à Saint-Lazare au XVIIe et au XVIIIe siècles PARIS LIBRAIRIE FÉLIX ALCAN I08, BOULEVARD S A IN T-G E R M A IN, I 08 i93o Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays. A MON MAITRE M. le Professeur agrégé LAIGNEL-LAVASTINE Médecin de l’Hôpital de la Pitié A MON MAITRE M. le D octeur SÉRIEUX Médecin-Chef honoraire des Asiles de la Seine INTRODUCTION M. le docteur Sérieux, dans une série de travaux pour­ suivis depuis 1911 avec le regretté Lucien Libert, ou dans les thèses qu’il a inspirées à divers collaborateurs, a repris d’une façon méthodique et approfondie l’étude des maisons qui, sous l’ancien régime, recevaient des aliénés. Ces établissements étaient de nature fort diverse : les uns tels que la Bastille ou Vincennes, pures maisons de force, éliminèrent de la vie sociale nombre d’anormaux constitutionnels, de déséquilibrés malfaisants. L’Hôtel Dieu, les Charités (par exemple Charenton, Senlis), la maison de Saint- Yon, avaient un caractère beaucoup plus médical de formations hospitalières et recevaient les aliénés aigus ou chroniques, expressément considérés comme des malades, et traités comme tels. Des hospices enfin, Bicêtre, la Salpétrière possédaient une destination multiple : la maison de force qui retenait les éléments antisociaux et turbulents (mendiants, prostituées ou amoraux, dégénérés ou criminels), y voisinait avec les bâtiments d’hospice hébergeant les infirmes, les faibles d’esprit, les idiots, les aliénés ; les porteuses d’écrouelles ou de maladies du sein à la Salpétrière, les vénériens à Bicêtre. L’entrée des aliénés dans ces établissements, leur séjour, leur sortie n’étaient pas, comme on l’a cru pendant tout le xixe siècle, abandonnés au hasard. Et M. Sérieux au moyen de documents conservés dans les archives nationales, départementales, hospitalières, a pu recons­ tituer pièce par pièce, tout l’appareil de formalités et aussi d’efforts thérapeutiques qui entouraient les aliénés. Vie. 1 Ces mesures tendaient depuis le xvne siècle à se généraliser et à s’unifier, si bien que « le régime des aliénés en France au xvme siècle >» synthétisé par Sérieux et Libert a pu être confronté par eux, dans son ensemble, avec la loi de 1838 et se montrer sur certains points, riche de possibilités que le législateur du xixe siècle n’a pas utilisées dans toutes leurs ressources. A la veille de la Révolution, le grand courant réforma­ teur qui humanisait si puissamment la notion d’utilité sociale, ouvrait aussi pour les aliénés la voie du progrès. L’enquête confiée en 1785 aux Inspecteurs généraux Colombier et Doublet aboutissait à une suggestive Ins­ truction sur la manière de gouverner les insensés et de tra­ vailler à leur guérison... La Révolution ajourna la réali­ sation de ces projets, qui s’abimèrent dans l’oubli pendant la période de réaction politique et sociale consécutive. La maison de Saint-Lazare que nous étudions dans ce travail se distingua au cours du xvii® et du xvme siècle par la renommée toute spéciale de son quartier de correc­ tion. Des 18 pensionnats qui dans Paris recevaient de jeunes libertins, Saint-Lazare était vite devenu le prin­ cipal et le plus connu ; on y amenait même de province, des fils de familles nobles et bourgeoises, des ecclésias­ tiques tombés dans l’inconduite. De bons résultats cou­ ronnaient souvent les efforts des Prêtres de la Mission que leur illustre fondateur Vincent de Paul avait inté­ ressés aux psychopathes dès l’entrée de la congrégation dans la vieille léproserie du faubourg Saint-Denis. Les Maisons dk correction sous l’Ancien Régime C’est qu’à l’époque, le problème de la correction des jeunes gens se posait avec une acuité considérable : Tins- tabilité de la vie dans la première moitié du xvne siècle au milieu des désordres politiques ; le dévergondage voilé par l’austérité apparente du grand règne ; la dé­ bauche prenant ouvertement sa revanche depuis 1715, l’oisiveté des classes privilégiées, l’ignorance des autres, nécessitaient pour l’autorité familiale le contrepoids de rigueurs d’exception. Comme le disait Albert Sorel, à propos du drame des poisons, rien, plus que l’étude de ces dessous de la société « ne contredit plus radicalement les préjugés courants sur l’ancien régime et le grand siècle, siècle d’autorité, siècle de foi, de religion d’État, de bonne bourgeoisie austère et parlementaire, de belle, ferme éducation de famille, de traditions puissantes... » Les vieux établissements, collège de Montaigu, abbaye de Saint-Victor, prieuré de Saint-Martin des Champs, ne suffisent plus. Saint-Lazare, nous le verrons, accueille déjà vers 1630 quelques correctionnaires. Avec Vincent de Paul le nombre s’en accroît rapidement. Mais Saint- Lazare ne s’ouvre qu’aux enfants « de bonne maison », « la plupart des pères et des mères, des Bourgeois et des artisans, n’étant pas en état de payer par an une pen­ sion de 600 livres aiment mieux souffrir et gémir des désordres de leurs enfants que de payer une si grosse pension, de les enfermer à Bicêtre ou dans les prisons avec des scélérats » (1). C’était en effet le sort des correction­ naires pauvres. Des essais faits par la royauté pour pallier à cette promiscuité fâcheuse n’avaient pu aboutir. Un mémoire du xvme siècle (entre 1731 et 1741), dû à M. de la Galissonnière (2), rapporte le texte d’arrêts du Parlement de Paris, donnés sous la remontrance du Procu­ reur général du Roy de 1672 à 1699. Le 2 août 1672, le Procureur remontre « qu’il y avait plusieurs personnes détenues dans les prisons de cette ville et particulièrement dans celle du temple de Saint- (1) Bibliothèque Nationale, Joly de Fleury, ma. 130?, f. 47. (2) Bibliothèque Nationale, Joly de Fleury, ma. 1309, f. 79. Martin, sous prétexte de correction », et l’on décide d’en établir des états. Le 9 mars 1673, « la Cour a ordonné que ceux qui seront arrêtés prisonniers par correction en cette ville de Paris ne pourront estre mis que dans la prison de Villeneuve sur Gravois où ils paieront la somme de 300 livres de pension par an au geollier qui sera proposé par les prestres de la Mission de cette ville dont le supé­ rieur choisira ceux de la maison de Saint-Lazare qu’il trouvera à propos pour instruire les enfans qui seront ainsy détenus et avoir soing de leur conduitte ». Malheureusement ces arrêts ne sont pas exactement appliqués ; le 5 décembre 1673, il est nécessaire « de choi­ sir un concierge qui eust assez d’experience pour luy en confier le soin et les meubles et autres choses qui sont nécessaires pour les recevoir et nourrir » ; il faut réitérer aux geôliers des prisons l’interdiction de recevoir des enfants correctionnaires ((22 juin 1674). Enfin le 14 mars 1678, comme la maison de Villeneuve sur Gravois a ne se trouve ny assez grande ny assez forte et d’ailleurs les prestres de Saint-Lazare voulant la faire rétablir, il estait nécessaire de faire establir un autre lieu plus spacieux et seur en meme tems pour y mettre lesdits Enfans, telle que seroit l’Ofïicialité si la Cour le trouve agréable, la Cour a ordonné par provision que les Enfans qui sont préventivement détenu par correction paternelle dans ladite maison de Villeneuve sur Gravois seront trans­ férés dans la prison de l’officialité et que ceux qui seront enfermes à l’advenir y seront pareillement conduits.» C’était l’échec de cette première tentative. Un second essai opéré l’année suivante à la requête du procureur général du roi (13 mars 1679) n’eut lui aussi qu’un succès éphémère. Transportés, à la suite d’éva­ sions multiples, de la prison de l’Officialité à celle de Saint-Germain-des-Prés, les jeunes correctionnaires s’y maintinrent pendant 20 ans ; mais en 1699, ils faisaient scandale, leur vacarme troublait les offices ; ils jetaient des ordures par les fenêtres, incendiaient leurs locaux ; on dut les remettre à l’Ofïicialité (arrêt du 30 juillet 1699). De ces prisons, « les jeunes gens ne sortent guere meilleurs de la plus part des maisons où l’on a coutume de les enfermer, et ils y apprennent meme souvent plus de mal qu’ils n’en sçavaient en y entrant... » Des contemporains le déploraient ; l’auteur anonyme d’un Projet d’une Maison de correction pour les écoliers et pour les autres enfants libertins et vicieux (1) souhaitait, vers 1725, la création d’un établissement de prix modique, confié à un ecclésiastique sage et désintéressé, assisté d’un économe, d’un maître d’écriture et de latin... En présence de cette situation, des particuliers s’étaient mis à prendre chez eux quelques jeunes libertins, mais les résultats étaient tout aussi désastreux, les maîtres de pension n’offraient aucune garantie intellectuelle ni morale. « Le bon ordre et le bien public, conclut l’auteur du projet, demanderoient qu’on remédiât à ce désordre. » L’Ancien Régime ne devait pas apporter la solution du problème. Ces notions sur les maisons de correction du xvne et du xvme siècle permettent de situer l’objet de notre étude au milieu des institutions similaires contempo­ raines : bien supérieur à celles-ci, tout au moins au XVIIe siècle, Saint-Lazare ne s’adressait malheureusement qu’à un public restreint, privilégié de la fortune. Mais, pour important qu’ait été le rôle joué par ce quartier de correction, il n’en constituait pas moins pour la congrégation qui le régissait qu’une annexe d’une maison extraordinairement polymorphe. A côté des jeunes libertins, Saint-Lazare accueillait aussi des alié­ nés, déments, insensés, des faibles d’esprit. 1) Bibliothèque Nationale, Joly de Fleury, 1309, f. 46, sqq.

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LAIGNEL-LAVASTINE. Médecin de l'Hôpital de la Pitié. A MON MAITRE. M. l e D o c t e u r SÉRIEUX. Médecin-Chef honoraire des Asiles de la Seine
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