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Les ailes d'argent de Janet Dailey PDF

322 Pages·2011·1.44 MB·French
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“Je me suis dégagé des tristes liens de la terre pour aller danser dans les deux sur des ailes d’argent.” Ces ailes, insigne récompense des pilotes de l’armée de l’air, quatre femmes, Marie-Pierre, Cappy, Eden et Marty, les gagneront. Elles tenteront l’aventure, malgré la désapprobation de leurs proches et la morgue des pilotes masculins. Pour grimper toujours plus haut vers le soleil, de quoi ne sont-elles pas capables ? Renoncer au confort, braver l’ironie, mépriser le danger, se lancer à corps perdu dans un entraînement intensif et rigoureux. Courageuses, généreuses, passionnées, ces pilotes de charme, de choc, atteindront le top-niveau pour assouvir leurs rêves de conquérantes… et n’en resteront pas moins femmes. A Jerry, mon instructeur, qui m’a aidée à obtenir ma licence de pilote privé en 1968, A Frank, pilote de la F.A.A.1, qui m’a fait passer mon premier vol de contrôle. Et à Bill, mon mari, agent, ami et amant, qui, ce qui est plus important encore, m’a fait connaître le ciel et m’a aidée à assumer cette passion. Maintenant, je sais ce que c’est que de survoler la Terre, de manoeuvrer un avion; je sais ce que sont les vols en solo, où l’on chante à tue-tête pour faire éclater sa joie. Je remercie tout spécialement Harriett « Tuffy » Kenyon Call, pour les souvenirs qu’elle a bien voulu me faire partager. 1. F.A.A. : Fédéral Administration of Aviation NOTE DE L’AUTEUR Les paroles des chansons qui apparaissent en tête de chaque partie de ce livre sont celles des chants des S.A.F.P. (Service Aérien des Femmes Pilotes) lorsqu’elles se rendaient en rang des pistes aux salles de cours ou à leurs bâtiments. Ce sont d’excellents témoins, à leur façon, de la vie de ces filles. Ce roman a paru sous le titre original : SILVER WINGS, SANTIAGO BLUE © Janet Dailey Pour la traduction française : © Presses de la Cité, 1985 HAUT VOL Je me suis dégagé des tristes liens de la terre Pour aller danser dans les cieux sur des ailes d’argent. Je suis monté vers le soleil et je me suis mêlé au rayonnement Des nuages éclatés. J’ai fait cent choses Que vous ne pouvez imaginer. J’ai tournoyé, J’ai volé, je me suis balancé là-haut dans le silence de la lumière. J’ai plané, j’ai poursuivi les hurlements des vents. J’ai parcouru avidement des corridors sans fond, Toujours plus haut, vers un ciel toujours plus bleu, J’ai survolé sans crainte les sommets balayés par les tempêtes, Que l’alouette et l’aigle ne connaissent pas. Et tandis que je traversais l’espace sacré, Dans le silence de l’esprit qui monte, J’ai tendu la main et j’ai touché la face de Dieu. John GILLESPIE MAGEE Jr. En décembre 1941, le pilote et officier Magee, un Américain de dix-neuf ans qui servait dans l’armée de l’air canadienne engagée en Grande-Bretagne, fut tué lors d’une collision entre son Spitfire et un autre avion, à l’intérieur d’un nuage. Ce poème fut découvert dans ses papiers, au dos d’une lettre. Il l’avait écrit lors de ses études à l’école de pilotage de Farnborough, en Angleterre. PROLOGUE Elle était assise au milieu d’une carcasse de toile et de fils de fer. Elle avait serré sa longue jupe autour de ses genoux et étendu ses jambes loin devant elle. Son cœur battait à tout rompre, au rythme du moteur de trente chevaux qui faisait tourner l’hélice. Quand fut décroché le fil qui rivait la machine volante des frères Wright au rocher, le Flyer fut lancé dans les airs, du haut de cinq étages. Edith Berg était si émue qu’elle en oublia presque de se tenir à son fauteuil. Wilbur Wright était aux commandes. Comme d’habitude, il portait un costume gris, une casquette et un col amidonné. Ils survolèrent la ligne droite des Hunaudières, sur le circuit du Mans, pendant deux minutes et trois secondes. Ce fut ainsi qu’Edith Berg entra dans l’histoire de l’aviation, la première femme à monter sur une machine volante. Son mari, Hart O. Berg, avait eu cette idée pour démontrer la fiabilité du dernier engin des frères Wright dont il représentait les intérêts. Cet événement eut lieu en 1908 et Edith Berg fit sensation. Elle portait une superbe combinaison de satin couleur prune, du capuchon qui recouvrait ses cheveux noirs de jais aux bandes molletières qui lui entouraient les jambes du genou à la cheville. Tous les hommes de l’aéroclub du quartier général de Long Island n’en crurent pas leurs oreilles quand Harriet Quimby demanda à passer sa licence de pilote. Celle-ci ne sera délivrée par l’État qu’à partir de 1925. Un journaliste de Leslie’s Magazine suggéra qu’on la laissât faire ses preuves. Ce fut avec le plus grand scepticisme qu’ils regardèrent Harriet Quimby monter dans un biplan ultraléger et décoller. Elle survola un champ de pommes de terre et revint se poser à moins de trois mètres de son point de départ, établissant le nouveau record du club en atterrissage de précision. C’était le 1er août 1911, et Harriet Quimby fut la première femme qui obtint une licence de pilote. Les journalistes firent de l’humour noir en écrivant : « Il est apparemment plus facile de voler que de voter. » Les femmes, en effet, n’eurent le droit de vote qu’en 1920. Elle s’assit en tailleur, dans l’ouverture du fuselage du Fokker, un trimoteur rouge flamboyant avec des ailes d’or. L’Amitié était sur un ponton au large de Burry Port, au Pays de Galles. Ses cheveux courts avaient la couleur des dunes de Kill Devil Hill, la plage d’où les frères Wright avaient fait décoller un engin pour la première fois. Le capitaine Milton Railey se glissa le long de l’appareil et lui cria : - Quel effet cela vous fait-il d’être la première femme à avoir traversé l’Atlantique ? - Ce fut une expérience passionnante, répondit Amelia Earhart. Mais elle savait parfaitement que ce n’était pas elle qui avait traversé l’Atlantique. Bill Stutz était le pilote et le navigateur de l’expédition. - Je n’étais qu’un bagage, ajouta-t-elle, mais un jour, je le ferai seule. C’était le 18 juin 1928. Quatre ans plus tard, le 21 mai 1932, Amelia Earhart posa son Lockheed Vega sur les terres d’une ferme, près de Londonderry, en Irlande, et déclara au fermier ébahi : - Je viens d’Amérique ! Cinq ans après la fabuleuse traversée de Lindberg, le 12 janvier 1935, Amelia Earhart effectua une autre grande première de l’histoire de l’aviation. Elle relia Hawaii et les États-Unis. Elle réussit ensuite le premier vol sans escale entre New York et Mexico, aller retour. À l’université Purdue, dans l’Indiana, elle donna le conseil suivant à un groupe d’étudiantes : - De nos jours, une femme doit croire en elle-même. Il faut qu’elle sache qu’elle devra faire mieux qu’un homme pour être reconnue son égale. Elle doit être consciente des discriminations légales et traditionnelles que subissent les femmes dans le monde du travail et des affaires. Amelia avait connu ce genre de problème quand la Continental Air Transport, devenue plus tard la Transworld Airlines, l’engagea comme conseillère aux côtés de Lindbergh. C’était lui qui voyageait de ville en ville, essayant les nouvelles routes aériennes. C’était elle qui, éternelle passagère, donnait des conférences sur les joies de l’aviation dans les clubs féminins. Lors de la Transcontinental Bendix, course qui eut lieu en 1935, Amelia Earhart eut la chance de rencontrer Jacqueline Cochran, une nouvelle venue dont les antécédents auraient inspiré Dickens. Orpheline, elle eut une enfance dure et misérable. Ses parents et même sa date de naissance lui étaient inconnus. Elle avait été élevée en Floride par une famille adoptive. Quand elle eut huit ans, ils partirent pour Columbus, en Georgie, pour y travailler dans les filatures de coton. La petite Jacqueline trimait parfois douze heures de suite dans l’équipe de nuit. Un an plus tard, elle avait une quinzaine d’enfants sous ses ordres. Elle quitta la filature pour un salon de coiffure. À treize ans, elle était une des seules à savoir effectuer une permanente. Elle voyagea pour développer cette technique dans les salons d’Alabama et de Floride jusqu’à ce que l’une de ses clientes la persuade d’entrer dans une école d’infirmières. Cela lui permit par la suite de gagner sa vie auprès d’un médecin de campagne de Bonifay, une ville aussi pauvre que celle où elle avait passé son enfance. Elle abandonna cette carrière après un accouchement trop pénible et retourna dans les salons de beauté. Elle devint styliste d’Antoine, coiffeur de Saks sur la Cinquième Avenue, à Miami et à New York. En 1932, dans un club de Miami, Jacqueline Cochran rencontra Floyd Bostwick Odlum, millionnaire et financier de Wall Street. Elle rêvait de fonder sa propre entreprise de cosmétiques. Odlum lui dit que, pour être la première dans sa branche, il lui faudrait parcourir un maximum de distance en un minimum de temps. Elle passa ses vacances dans une école de pilotage et obtint sa licence après un entraînement tout à fait honorable. La société des Cosmétiques Jacqueline Cochran et une nouvelle aviatrice virent le jour en même temps. En 1934, elle fit ses débuts dans la course Angleterre- Australie. Des problèmes mécaniques l’obligèrent à se poser à Bucarest, en Roumanie. En 1935, dans la Transcontinental Bendix, où les deux femmes se rencontrèrent, Amelia Earhart décolla en pleine nuit avec les autres concurrents. Le Northrop Gamma de Jacqueline Cochran allait prendre le départ quand un épais brouillard s’abattit sur l’aéroport de Los Angeles. L’avion d’Amelia Earhart avait disparu dans la purée de pois lorsqu’on entendit une explosion suivie d’une lumière étrange. La réaction de Jacqueline fut immédiate. Son instinct d’infirmière reprit le dessus. Elle sauta dans sa voiture et suivit les traces de feu sur la piste. Elle arriva trop tard. Le pilote était mort. Jackie se tenait près de son appareil quand on dégagea l’épave distordue. Elle était encore sous le choc quand elle appela Floyd Odlum, son homme d’affaires et fiancé, en lui demandant conseil. Il refusa de l’influencer. À trois heures du matin,Jacqueline Cochran décolla sans aucune visibilité. Son avion, alourdi par le plein d’essence, accrocha une barrière, ce qui arracha l’antenne de radio placée sous la carlingue. Elle monta en spirale dans le brouillard et se dirigea à la boussole. Elle prit suffisamment d’altitude pour survoler les montagnes qui la séparaient de la côte. Amelia Earhart arriva en cinquième position, mais Jacqueline Cochran n’eut pas autant de chance. Son moteur chauffait et de dangereuses vibrations la contraignirent à retourner à Los Angeles. Le lu mai 1936, elle épousa le blond et élégant Floyd Odlum. Enfin elle trouva le foyer qui lui avait tant fait défaut dans son enfance, un ranch dans le Connecticut et un appartement à Manhattan qui donnait sur l’East River. Floyd Odlum s’intéressait depuis longtemps à l’aviation. Il s’occupait de la Curtiss- Wright Corporation et de la Société Convair Aircraft. Ce fut ainsi que les Odlum financèrent la course autour du monde d’Amelia Earhart. Le 1er juin 1937, ils étaient là pour la voir partir. Ce serait son dernier vol. Avant le décollage, Amelia donna un petit drapeau américain en soie à Jacqueline. Ce fut un transfert symbolique. Lors d’une conférence, Jacqueline Cochran parla de la célèbre aviatrice en ces termes : - Si son dernier vol l’a menée à l’éternité, on peut pleurer sa perte, non regretter son effort. Amelia n’a pas perdu la partie, car ce voyage n’a pas eu de fin. Dans la course de relais du progrès, elle a passé la torche à d’autres qui sauront l’amener plus loin. Cette année-là, Jacqueline gagna la course réservée aux femmes, et fut troisième de tous les concurrents. Le 4 décembre 1937, elle établit un record national, reliant New York à Miami en quatre heures et douze minutes, améliorant le précédent record détenu par Howard Hughes, le célèbre milliardaire. L’année suivante, elle gagna la Bendix, sur un P-35, un appareil aux longues ailes, qui ressemblait à un avion de chasse. En 1939, elle établit le nouveau record féminin de traversée des États-Unis, et celui de l’altitude. Elle fut lauréate du trophée Harmon, la plus haute récompense qu’un aviateur américain puisse convoiter. Il lui fut remis par Eleanor Roosevelt. Elle accumula les heures de vol et les exploits, essayant les nouveaux modèles et les derniers équipements. Mais les événements qui se déroulaient en Europe occupèrent soudain la première place dans l’actualité. Les puissances de l’Axe prirent le contrôle de la Tchécoslovaquie et de l’Albanie. Hitler avait déjà envoyé ses blindés sur la Pologne. Le 28 septembre, le lendemain de la chute de Varsovie, Jacqueline Cochran envoya une lettre à Eleanor Roosevelt, lui disant que les femmes pilotes avaient un rôle à jouer et qu’il serait temps de s’en occuper. Mais Eleanor Roosevelt ne détenait pas le pouvoir. En 1940 et 1941, Jacqueline Cochran continua à prôner la création d’un corps féminin dans l’armée de l’air. Un jour, elle déjeuna avec H.H. Arnold, chef d’état-major de l’armée de l’air, et Clayton Knight, chargé du recrutement des pilotes américains devant servir d’auxiliaires aux transports aériens britanniques. Le général Arnold suggéra que les femmes pilotes conduisent des bombardiers en Angleterre, pour remédier à une éventuelle pénurie de pilotes. Clayton Knight trouva l’idée excellente. Mais le quartier général du Transport Aérien Auxiliaire (T.A.A.) à Montréal ne partagea pas leur enthousiasme. L’affaire fit long feu. Jacqueline Cochran ne se découragea pas. Elle contacta lord Beaverbrook, qui venait d’être nommé à la production aéronautique. Il fut plus efficace. La seconde semaine de juin, Montréal proposa à Jacqueline Cochran de faire un vol d’essai. Après trois jours de tests épuisants, destinés à mettre à l’épreuve sa résistance physique plus que ses talents de pilote, Jacqueline Cochran commit l’erreur de se plaindre de son bras. Elle avait du mal à s’habituer au frein à main. Le chef pilote le nota dans son rapport en ajoutant qu’il ne saurait la recommander pour cette tâche, craignant une incapacité à se servir du frein. Le quartier général du T.A.A. passa outre et Jacqueline Cochran reçut l’ordre de piloter un bombardier Lockheed Hudson de Montréal à Prestwick en Écosse, avec un copilote qui remplissait les fonctions de navigateur et un opérateur radio. Les ennuis ne s’arrêtèrent pourtant pas là. Les hommes du T.A.A. menacèrent de faire grève, furieux qu’une femme ait pris leur place, dévalorisant ainsi leur métier. Un compromis fut trouvé : son copilote ferait les décollages et les atterrissages. Le 18 juin 1941, Jacqueline Cochran fut la première femme à piloter un bombardier au-dessus de l’océan Atlantique. Le 1er juillet, elle revint à Manhattan, et donna une conférence de presse pour raconter son voyage en Grande-Bretagne. Après le départ des journalistes, elle reçut un coup de téléphone l’invitant à dîner chez le président Roosevelt. Le lendemain, une escorte la conduisit à Grum Elbow, la célèbre maison de Hyde Park avec ses majestueuses colonnes. Elle resta deux heures avec le président qui l’introduisit auprès de Robert Lovett, secrétaire d’Etat aux Forces Aériennes. Le président lui avait parlé du projet de Jacqueline Cochran, quant à la création d’un corps de femmes pilotes. C’est ainsi qu’elle devint conseillère benévole, avec un bureau et une équipe. Utilisant les archives de l’administration de l’Aviation Civile, elle recensa deux mille sept cents femmes pilotes, dont cent cinquante avaient plus de deux cents heures de vol à leur actif. Quand elle entra en contact avec elles, la plupart accueillirent le projet avec enthousiasme. Jacqueline Cochran put donc faire une proposition concrète à son premier interlocuteur, le général Arnold, afin de donner la formation nécessaire au plus grand nombre possible de ces pilotes. Elle ne fut pas la seule à entreprendre une telle démarche auprès de l’armée de l’air. Nancy Harkness Love, pilote d’une compagnie commerciale qu’elle possédait avec son mari, Inter-City Airlines, contacta également le commandement de l’armée de l’air dans le même but. Elle avait conçu un programme où les femmes auraient été utilisées pour transporter les avions de l’usine de fabrication aux différentes bases.

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