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Les actes du langage : Essai de philosophie du langage PDF

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::ll: ;:j JoHN R. sEÂRLE est frrofesseur d9 philosophie a l'University of Caiifornia" Berkeley. Table 'rtIt ,ç Publié en anglais en i969 par Carnbrige University Fress sous le titre sPnË,crr Âcrs. T'raduction française par F{élène Pauchard 1 v_<r, 'l- rl it De Snssurc à la phitotopttic fu langage par Oswald l)ucrot ?JT". û Q / -" ', -'1 I r'.L,-,/, tl --U,L.uV pRgl.rtÈRn PÂRTrE: tr*Éontn DEs ACTEs DE LÂNGÂC;E ! ' .) ;t ç jr') ç' i 1 I \ I. ,'...( r.,. '.. -\ 1t. 1,-y,; -/-r"" *.,ç+rni+.:. (i r ltLôthodes et objet )Z ti i ,V r.tr La philosoPhie du langage )Z r..z Caractérisations linguistiques; i9 t,j. l,a ({ vérification rt des caractérlsâtions iinguistiques 47 r..4 Poutquoi étudier ies actes de l'angage? l2 r i. I-e < principe cl'exprimabilité rr I t z Expressionr, signifcation et actes dc langage J9 *" a.r Expressions et différents types d'actes de Xangage Jtl ï;.; \ 'v:|i. 2..2 La Prédication d7 2,1 I-a réfétence comme acte de iangage 64 -dts 2.4 Les propositions 67 :L.s l,es règles 7 2 2"6 La signification 81 z.'l Distinition entre faits bruis et faits institutionncls 9I j ,, i ; -[ É,\". J /';,ç'1 1 Î,-- ') l"l JI -1 Slrttclurc det actes i//octtlionnaires It !i',.,'\J, J.r Le promesse : un acte conlplexe 98 :l '( 1"i'iJ ''^rA '/'ç'l''ir'4l j,z Prc.ntesses non-sincères r o4 Il 3.j Règles cl'ernploi du rnarqueur de force illocutionnaire r0J isnw z-7o56-5727-4 j,4 Extension de l'arulYse 'oU , Q *rnnlr,tnn, pÂRrs rg72 4 La rà-t'érence çorlme aîte de langage II.l Torr droits de rcprodrctiott, méne .fragnteûaire, sou qwlque --4.r Enrploi ct nrcntioo .I17 Jorme qte ce soit, J camprir p\otographh, nicrofla, barde ntagnétiqae, 4..2. .1\xiomes <ie référcnce r2o distlae, oa tnlre, téxr"tê.r Pzflr tltlr pdJr, j DifT.|rents types d'expressions référentielles défi'nies r 2J 4. 4.4 Cou,rlitions nécessaires à I'acte de référence rz6 iri [1 !I Itl.; i.. it l1,tB..r4 lli "\*.,"o;;, .$r il' I't HY., LES ÂCTES DE LÂNGAGE De Saussure à la pbilosophie fu langage tùent précisément le type d'acte qu'ellcs constituent, ceci dépend âvant tout Mais si, contrairement à Saussure, Brunot ne croit pas la langue capable <lc de ce,que j'ai voulu faire en les prononçant. On peut donc âclnlettre que résister à l'énonciation, il s'accorde avec saussure pour clécrire l'énoncia- mon intention individuelle assigne à I'acte d'énonciation sa valeur ProPre, tion comme le lieu de l'invention individuelle. Étant infinies, les possibilités tout en reconnaissant qu'une causalité sociale explique dans une bonne de l'énonciation ne peuvent pas être codi6ées, et ne relèvent donc certaine- 'm-e" sPuroeu qr urées iu'ami earc, ciol mnpolui su nse amctbel ea yqaun'ut nju sstaeumsseunrti ecne tdteis tvianlgeuuer.rait trois fac- mBreunnto pt alse dc'aurnaec tèinres taitnuatirochni q:u Ie'a cetniv viteér tdue sd usquujeetsl spaaurslasnufrse croenfussearvite dceh elaz teuts dans tout phénomène de langage. re Les conventions sociales - la prendre pour objet de sciènce. On comptend par suite l'espèce de nihilisme langue - qgi font que tel énoncé (indépendamment de son énonciation) linguistique qui est suggéré par Brunot/Tout ce qui est donné à l,énoncia- portad. tefe signifiiation; zo Les motivations individuelles qui font de tion est retiré, du même coup, àJa législation. Si I'on identifie en effet, l'énonciation de cet énoncé un acte de telle ou telle nature (et cette c t^ctê- comme Saussure, activité linguistique et initiative individuelle, on ne peut iisation de l'acte d'énonciation relèverait essentiellement de ia parole); mettre en valeur la première sans soutenir en même temps que la seconde 1o Un ensemble très complexe de conditionnements, d'ordre largement commande, .dans Ie domaine sémantique au moins, la plupart des phéno- socîâI, qui détermine pourquoi un tyPe d'acte plutôt qu'un autre a été choisi mènes de langage. De ce fait route sémantique linguistique apparalt comme par le locuteur. La thèse fondamentale de Saussure nous semble que le pre- une utopie, et seules testent ouvertes, en ce qui concerne les problèmes de mier facteur peut et doit être isolé, et constitue par lui mêrne I'obiet de la signification, les recherches stylistiques - à la condition encore que celles- linguistique. Autrement dit, les conventions sociales qui assignent à un ci ne se préoccupent pas trop d'énoncer des règles, et ne fetrouvent pas dâns Srlon_c9 sa signi6cation formeraietlt un ( tout en soi >, indépendant non le style une nouvelle forme de conventions, seulement des contraintes (à dominante sociale) qui expliquent de façon causale l'énonciation de cet énoncé (le facteur 3), mais aussi de la valeur que l'énoncé est susceptible de prendre dans et par l'énonciation (le fac- LEs ÉNoNcÉs prnnonuarrFs teur z). En utilisant la terminologie mise à la rnode par les logiciens néo- positivistes, la théorie saussurienne revient à dire qu'il est à lâ fois légitime Si les travaux de la philosophie analytiquc anglaise --- dont l,ouvrage et indispensable de distinguer le rapport sémantique existant ente un énoncé de Searle est, à de nombreux égards, une continuation - sont susceptibles et son sens, et'la valeur pragmatique que peut lui conférer son énonciation d'intéresser les linguistes, c'est qu'ils rompent beaucoup plus profondé- -- Sàns mêrne'parler des différentes causalités qui sont à I'origine de l'énon- ment que Brunot avec la conception saussurienne de la langue, et notant- ciation. ment âvec I'assimilation de l'activité linguistique et de la créativité inclivi- Que I'on puisse traiter séparément la signification d'un énoncé - qui duelle. Du mêmc coup ce qu'ils donnent à l'énonciation n'esr plus, ipto serait fixée par une institution sociale - et la valeur de son énonciation - faclo, retké à l'institution sociale, et il devient possible de reconnaître le .qgi dépendrait de la psychologie individuelle -, nous voyons peu de lin- pouvoir spécifique incorporé à l'acte de langage sans êrre amené pour autant luistes qui aient mis ce dogme en doutg Ou plutôt, ceux qui s'opposent à ce que nous avons appelé, tropdramatiquement, le nihilisme de Brunot. sur ce point à Saussure ne le font généralement - ç's5f le cas de F. Brunot A I'ongine de ce courant il faut placer sans doute les recherches du phi- et, moins nettemegt, de Ch. Bally - qu'en reftisant toute existence réelle losophe J. L. Austin concernanr les énoucés pcrfornattf.r. On sait que Austin à I'un des deux termes de I'opposition, mais sans nier la validité théorique .dés_ignq de cette façon certains énoncés de forme indicative (qui se pré- de I'opposition elle-même. Pour Brunot il est impossible de déterminer le sentent donc comme des descriptions d'événernents), mais qui possèclent sens d'un énoncé, car on peut, en I'emplovant dans les conditions aPPro- cette propriété que leur énonciation accomplit l'événemcnt qu'ils décrivent. priées, lui faire dire les choses les plus diverses : les possibilités infinies qui Ainsi, en disant /e te proîletr de aenir, je fais I'acte qui est mentionné clans s'ouvrent au moment de l'énonciation (Brunot parlerait plutôt'de l'usage) l'énoncé, je promets. Il en va de même pov Je t'ordotne, Je le pcran/s,.. ctc. interdisent, ou rendent vaine, la caractérisation sémantique de l'énoncé. Uç critère commode permet de détecter ces énoncés, c'est leur comporte- II I _-&\ l LES ACTES DE LANGAGE De Saussure à la philosopbie du langage ft>at exemple les opérations intellectuelles liées à l'exercice du langage), langue par les sujets parlants, la mise en ceuvre de ces relations entle concePts mais alors on échappe difûcilement à l'accusation d'être partiel, ou, ce qui et sons qui constituent la substance même de la langue. C'est eln! ce seûs- que est plus gt^ve, de déformer la Éalité en la compartimentant - car rien -t la langué est comparée à une partition musicale, et la parole à exécution > n'assure que les phénomènes isolés peuvent être compris s'ils sont étudiés de ceite parririo; par des artistes. De cette conception première découle de façon autonome. l,idée que la paroie est individuelle, puisque c'est aux individus que revient Pour éviter ce dilemme, Saussure demande au linguiste de construire un I l'< exécution,r de la langue. Mais que faut-il entendre précisément par là? . objet qui ne soit pas une simple région délimitée à l'intérieur du donné, une i Si Saussure a voulu dire simplcment que ce sont les individus qui parlent, peaxtrrtaieit )d, eq ulai remparétisèernet,e m uani sa sqpueci te pnr ivsioléitg viéé,r ietat bnloenm peanst uanb ssetrcateitu (re pt rnivoilné gpiéas, ,':ILI!r Ib'aieffnir mintaétrieosns aenstte p e: uo cno fnetmesatarqbulee, faP atso uast seazu cpoluntse sqtuaebl ed asnasn sc edrotauintee sp osuocr iéêttéres des phénomènes, fnaugurant ainsi en linguistique le renversement coper- la parole peut être une activité collective oir le groupe, en tânt que gfoupc, nicien qui, selon Kant, ouvre à une discipline la voie royale de la science, ré"fÊrmeies pfopres cfoyances, et qu'il n'est pas prouvé que cette fonction Saussure demande au linguiste de choisir délibérément, âvant toute recher- du langage, assez eflacée de nos jours (en apparence au moins), soit purement che, le point de vue selon lequel il interrogera les phénomènes. et qui lui ma.ginati et quasi pathologique. Si, maintenant, Saussure a voulu dire que permettra de construire I'objet scientifique proprement di1 2. A ce point de l,utilisation do langrge dépend de la simple initiative individuelle, et que, vue deux conditions seulement sont imposées, qui déterminent de façon parmi toutes nos activités, elle constitue cotnme un îlot de liberté indépen- néce-siâire et suffisante sa validité. L'obiet constitué à partir de lui doit être du.,t de la pression sociale, il s'agit d'une thèse pour le moins hasardeuse. àré Iga i fopiasr udne s(( tlooiust iennte srnoei sD -- eentt eunnd o<n psr inpacrip leà qdue 'icl lafosrsmifiec âutino ns ytq,t èsmusec feeprtmibéle, qOun'u nne a.vuotriei paâusx pcoountfrqauinotie sl'a dctue mdeil iepua.r oSleau assuurraei tlsae mchbalen caev odi'ré céhtéa pdp'aeilrl epulurss d'introduire de l'ordre dans la confusion du donné. On sait quâcet objet de iarfaitement conscient de ces contraintes, bien que cela n'apparaisse pas la linguistique, Saussure le nomme < la langue r. àons le Cours tle Lingai$içte Générale tel qu'il a été publié, mais seulement A peu près tous les linguistes serâient d'accord aujourd'hui surla néces- dans cE qu'on a pu reconstituer de son enseignement oral 3. -D'après cer- cseitén td l'oécrshqapup'iel rs -'a gpitr odev isdoéifrienmir elan t la-n gauue d. oSnanués.s uMrea isl' olepsp doisffeic du'luténse cpoamrmt àe nla- tpaainroelse neosti elasf gcel'émtuednita nrétsg,i ee pna er ffdeets, fSaacutesusursre s aocuiraauixt ients iqsuté'e lsleu ra lpep faaniite qnut eà llaa 'c1e& q.qul'tilé a pàpoe tll"et tlgar g< .p a)t,o elet dD'.a Cuetrttee pdaerrnt,i ècr'ee sdt icseti npcotiinotn qeusit evlale -nmoêums ere pterénsire,n à- , - <c esipoh, èlure p ,aorcoiolele, dua dnus llaen tgeaxgtee . ( ocnan donoiiqt udeo nt cà use Cdoeumrsa, nedsetr cpoonusirdqéuréoei, cmoamlgmreé têtoiis forme de deux oppositions, que Saussure prend pour équivalentes, <r individuelle r. l'opposition entre l'aspect social et I'aspect indiuiduel, et l'opposition entre supposons que je vous dise rr Pierre p?rtk^demain r. ce faisant i'accom- l'aspect actif et l'aspect passif dw langage. La langue, en effet, est définie I plis un àcte, et cet acte est sâns doute, en bonne part, conditionné-pat ma \d'abord comme une institution, comme un ensemble de conventions dont situation sociale. Mais ce qui dépend de moi, c'est la natufe même de I'acte Iad'aborsnbtnriaétrc atpiioroenu rmf acêiatmera edc etdé értoicsuètitqleeu elae c dtcieva ittlaaéc ltlaiènntgegu usieso tcdiqi'aêult.er e,M elaan itsrree el auntni om ncêe pmrtaaesi nsti evnmeo pemsxb isirlet a endste,t "lII; q[i'.aueemo jt'iatti"ié , a vcoocuou msd p,ihnlio.q iuStiieléiltotéen,r qdou'uue nvj'eao ium rs4e onmuâelcute tv feoou ucs n df a'ugiraner dapevl.ae..ir,st iisri ls oesum' avegoniurta's.. dêCt'rueen rdt eéassca tie-l sons (les signifiants) et un certain nombre d'idées (les signifiés). Corrélative- faut faire intervenir un conditionnement social pour comprendre pourquoi ment la parole apparalt à la fois comme une activité et comme le propre de j'ai voulu accomplir tel acte et non pas tel autre (pourquoi i'ai voulu être I'individu. C'est une activité car elle n'est rien d'autre que I'utilisation de la aggressif et non pas bienveillant) mais le fait même que mes paroles consti- z D'où la fotmule < Le poiot de vue ctée I'obielr, absurde si I'obiet n'était pas tout autre 3Cl'R.Godel,Lersot,trrctmannscritesdlCottrsdeLingistiqueGhérale,Genève,r957, chose quc le donné cmpirique, Pp' r4t-6- I Y, ? #... F*:i' - .É"-= iGÀGE De Satssure à la pltilonphie dt langage de perfomratif. Comrne Searle fait arnplement usage de cette notion, il lisation de ces mots équivaut à une pronresse. Certes, s'il s'agissait seulement du verbe prontettre, sans précision de personne, ufle définition objective per.rt être utile d'en dire quelques mots, et quelques mots aussi des résis- tances qu'elle a rencontrées. serait relativement aisée (même si i'on s'impose de ne pas recourir à des expressions'comme prendrc l'engagerteat, s'obliger â, qui posent les mêmes Supposons que je forrnule la phrase interrogative Est-ce qu'il fera beat problèmes). On peut penser ainsi à un article de dictionnaire qui comporte- denait ? Ce faisant j'accomplis, selon Austin, trois actes tout à fait différents. rait l'équation : promettre : accomplir un acte d'énonciation à la suitc D'abord un âcte < locutionnaire l. Comme pour toute énonciation en effet (aussi bien celle d'un ordre, d'une promesse ou d'uoe constatation) j'ai dû duquel le locuteur devient sujet d'une certaine obligation. (On temarquera accomplir à la fois une activité d'ordre phonétique (articulation de certains que cette définition est objective au sens donné plus haut, bien qu'elle utilise sons selon les règles de la phonologie française), une autre d'ordre*gramma- la notion d'énonciation : l'énonciation en questiori, en effet, n'est pas belle tical (j'ar cornbiné des morphèmes selon les règles de la syntaxe française), de.l'exprcssion dont on tlonne la définition.) II faudrait d'ailleurs compliquer encore la définition, en exigeant paf exemple que.l'auteur de l'énonciation et en6n une opération proprement sémantique (j'ai cherché à exprimer, à l'aide d'un énoncé, une certaine signification) 5. Cette activité locutionnaire ait I'intention de devenir, paf, son énonciation, sujet de l'obligation. Admet- est exigée par toutes les énonciations porteuses de sens, et est indépendante, tsoantiss faqius'aanvte cp oduesr ldeé tveerrmbein partoiomnest tdree. cIel greesntree eonnc oprueis -s e as1b oç'ustsirf làa u pnr irnécsipulatalet rséeamlisbaleti-ot-nil , adrteic ulala stoitiurea tidoen ldae p chlriascsoeu qrsu eo ùs ojen ollreg atnroisLarvtieo n: garuasmsim baiteicna llea difficulté - à passer de 1à à une définition < objective > de Je promets. Cat ou sémantique posent les mêmes problèmes, par exemple, que la phrase cette expression n'a pas pour contenu de signifier que le locuteur accomplit uchno asect.e S ei nte vl eérttaui t dleuq cuaesl einl seef fetrto, uilv ese, roaiut aseu dméosiinres, poobslisgiébl ed,e d faanirse cqeurtealiqnuese psooiut rdqiuteo i< iàl lfaa ucatn dtoisntninagdeu e>r, toruè sa dsroeisgsnéeeu sàe umne natu ddiete ul'ar cbteie nlo cduétfiionni.n Cai'rees,t l'acte que constitue mon énonciation lorsque l'on prend en'considération cmiracotinosnta oncue us,n Qcoum'emn ednistaanirte J es uprr omneotnt cdeo mj'epnotertnedmee vnot,u sq ufeo ujern viro uusn ed éincfroivre' les rapports qu'elle institue entre moi et mes interiocuteurs. Pour revenir à ce que je fais, comme lorsque je dis /e marche. Mais il se trouve que l'énon- notre exemple, si Ia phrase Est-ce qa'ilfera beau denain / constitue seulement ciation de Je pronetr, lorsque le présent de l'indicatif est pris dans son une interrogation rhétorique à l'intérieur d'une tirade dont elle est juste un sens littéral de présent, n'est jamais communication d'une information fragment, elle n'aura fai! r_ien d'autre qu'exp_rimgq un doute ou une inquié- tude. Si en revanche elle est adtessée à des auditéurs. déterminés, ellc quelle qu'elle soit. Comment alors attribuer à.I'expression elie-même un - contenu informatif? Àvec les. énoncés performatifs on assiste donc au' pr-e-"àiâ, qpe tout âutre valeut, elle dev_iendJunq q;"rtion, ii *Ëiiîiërlo- renversement du rapport admis par les saussuriens entré--le sens d'un cuteurs seront obligés, sous peine d'impolitesse, de Iui donnér quelque -énoncé et Ia valeur de son énonciation. Pour comprendre ces énonèés, il "-rtéTpirctëiniiseeu.r Cei caractères que prend l'énonciation lorsqu'on 1^ repl^cé a faut donner à l'énonciation une certaine priorité. des relâtions de discours, Austin les appelle .t il]o-ctrtio,JagafgÊ.i, La définition reste cependant cncore trop générale caf, telle quelle, elle alrrènerait à considérer comme illocutionnaires tous les rapports qui s'insti- PERFORMATIFS ET ÂCTES ILLOCUTIONNAIRES tuent entre les interlocuteurs à l'occasion du discours, toutes les manceuvres dont la parole est le moyen. Supposons que la phrase Est-ce qu'il1fera beau La découverte de Austin resterait cependant de peu de portée si les per- denain ? soit prononcée en tant que question, et adressée, âvec obligation formatG constituaient une exception dans la langue, et si, partout aillegrq, de répondre, à un auditeur bien déterminé. Le locuteur peut avoir eu en vue la hiérarchie saussurienne pouvait être maintenue. On sait que Austin, des résultats uès différents : obliger I'auditeur à répondre qu'il n'en sait après certaines hésitations, a pris pârti, de la façon la plus explicite, contre d, une telle limitation, et qu'il a construit 5. Àustin appelle, respcctivernent, phonétiquc, phatiquc, ct rhétique, ces trois aspecrs ""e_rloj_Ie-l_1.:*llgËl^*î9ff]gi _*?gçç* de I'actc locutionnaire. j:ll1':::-l*q"*:*e.-r,destinéeIelfraGîllitil;âôîâîË;îiËffi b.,""pt . tt t4 .l .1r.. l I I I LES ACTES DE LANGAGE De Sasssure à la pltiknpltie fu langagc I I meût parriculier lorsqu'ils sont traduits du style direct dans le style indirect. Si la réflexion sur les performatifs fzît apparaltte que des conventions ,! iI La phrase Il m'a dit < Je te promets xr liare D Pegt se rendre, au style indirect sociales définissent non seulement le sens des énoncés, mais la valeur des-- comme Il m'a promis un /iure, atrcrs quie Il m'a dit < Je t'apporte tut liare )) ne sau- énonciations, si donc elle met en question la thèse saussurienne qui identifie rait avoir pour équivalent Il m'a apporlé an liare. Quand nous disons que l'activité linguistique et l'initiative individuelie, elle n'empêche pas cepen- l'énonciation du petformatif, accomplit |taction décrite dans l'énoncé, il dant de maintenir une bonne Part de cette thèse, moyennant quelques faut entendre par là que l'accomplissement de cette action est la fonction concessions et retouches de détail' Tels que nous les avons définis en même de l'énonciation et non pas seulement une de, ses conséquences effet, les perfonlatifs ne constituent après tout qu'une classe d'énoncés indirectes. Ainsi l'énoncé Je te parh n'est Pas un performatif, bien que son assez restreinte, nettement délimitée, et qui a dans la langue une situation énonciation implique que I'on parle. Si en effet l'énonciation de Je te parh marginale. D'autre Part les expressions Je te pronets, Je t'ordonne sont Presque :ne peut se faire sans pafole, I'emploi de cette formule n'est pas destiné des formules stéréotypées, qui font Penser à une sorte de rituel désacralisé. .essentiellement à constituer une patole, mais à appele4 I'attention d'un Personne ne songe à nier que beaucoup de teligions attribuent une efficacité audite-trr drstiait ou récalcitrant. Le critère du discours indirect corrobore particulière à l'énonciation de certaines paroles (les prières ou les erptes- -d'ailleurs,les;résultats de I'analyse intuitive : Il ny'a parlê ne peut pas être en sions taboues par exemple). Peut-être les performatifs ne constituent-ils génétal'considéré comme une trâductio n de Il m'a dit < Je te parle >. qu'un cas particulier de ce phénomène, voire une sutvivance. Pour les La découverte des Pedormatifs çonstitue.sans doute une première étape expliquer il suffirait d'apporter à la thèse de Saussure une resttiction, que Sariùe_tapbroc-hement-de-la laogrre-: entendue comme insfitution sociale l'on peut estimer très naturelle. Parmi les institutions sociales qui concer- - J a. factivité d'énonciation. Pour deux raisons. D'abord parcç qotlle nent le langage, on distinguera'l'institution linguistique ProPrement dite' fouàft.!'exemple de conventions sociales qui déterminent'la vale-q1. qui fure le sens des énoncés, et les prolongements linguistiques de diverses '=. no" ptot seulement d'énoncés - mais d'actes d'énonciation. Car c'est bien institutions (religieuses ou juridiques Par exemPle), en elles-mêmes très une convention qui fait que I'emploi d'une certaine formule a pour effet étrangères au langage, mais qui se trouvent, pour leurs besoins PtoPres' de lier celui qui I'a prononcée, de créer pour lui une obligation. Et cet imposer à certaines énonciations une vaieur particulière' On peut alors .effetr. c'est le point important, n'est pas une simple conséquence externe maintenir, avec Saussure, que les conventions sociales ne concernent pas de l,acte d'énonciation, conséquence dont on pouffait faire abstraction, l'énonciation : il suffit de préciser que I'on parle des seules conventions et conservef néanmoins la possibilité de déctire et de caractériser l'acte. La qui appartiennent è l'institution linguistique proprement dite, sans prendte création d'une obligation a, avec I'acte de dire Je promets, un tapport infi- en considération les conventions que des institutions extralinguistiques . niment plus étroit que celui qui lie par exemple une sanction et un acte peuvent, occasionnellement, suraiouter à la langue, considéré socialement comme criminel. Cat un vol et un meuftre peuvent Il y a cependant uri deuxième volet de la notion saussurienne de langue .encore être décrits sans qu'on fasse allusion à la condamnation dont ils sont qui est menacé par la notion de performatif. Selon le schéma saussurien l'objet; mais l'acte linguistique de ptomettre ne serait plus rien - juste un en effet, le sens des énoncés doit pouvoir se définir indépendâmment de la simulacre ou une plaisantetie - s'il n'e4gageait pas celui qui I'accomplit. valeur que Peut Prend.re leur énonciation. L'activité linguistique Peut, tout Il cesse d'être.lui-même dès qu'il n'inaugure plus une obligation. C'est la au plus, modiiier un sens préexistant, ou lui aiouter cettaines nuances. Or il ,raison pour. laquelle nous avons emp-lrcyé le mot'.u4feut (nows aurions senrble diflrcile de donner un sens à l'énoncé Je prontets sans mentionner d,ailleuis pu dkê seU ou sigriJlcatiot, si nous ne préfiricins, provisoirem'ent, d'unç façon ou d'une autre, dans la description de ce sens, que l'énonciation .réserver ces. mots pour parler des énoncés) : la convention sociale qui de cette expression constituç l'acte de promettre''Pour simplifier la dis- ,^ttarche I'obligation à l'acte de promettre est inséparable de la valeur même cussion, appelons < objective > la description sémantique d'une *pression, de cet acte a. quand elie ne fait aucune allusion au pouvoir que possède l'énonciation de cette expression (et nommons la subiective dans le cas contraire). Une 4 Scarle exprime cc fait cn disant quc I'obligation est, ici, co,trtittii'e dè I'acte' i < description objective t de Je prluetr devrait donc.éviter de dire que I'uii- t2 l t, LES ACTES DB LÀNGAG De Saussure à la philonphie du latgage nous trorlvions ce sens jnadrnissible parce qu'ii implicrr-rait que l'énonciation l,énonciation (grâce à cles expressions sui-référentielles) que le sens de de l'énoncé soit équivalente, parfois au moins, à une information sur le' l'énoncé comporte, Pour pârtie intégrante, la valeur de son énonciation' comporterrrent du locuteur, ce qui n'est guère le cas en fait : l'énonciation de Pour les auttes o{1 pourrait maintenir la hiérarchie saussurienne. Supposons Je promefu ne consiste pas à .parler d'une promesse, mais à promettfe. en revanche qu'on admette la doctrine austinienne des actes illocutionnaires; Mais ce pouvoir particulier de Je pronet's ticnt peut-étre (c'est l'opini,cn-de d"lr, .. .ur, piou, h {uasi-totalité des énoncés, il faut introduire à I'intérieur Benveniste) à ce que l'énoncé est fait à la premièie petsohnc-dr"r présent, de leur ,.n, l'.ff.t que les lois du discours attribuent à leur énonciation' c'est-à*dire dans des conditions éminemment sui-téférentielles. Comme Le phénomène de la sui-référence ne serait plus alors qu'une application, lm'éennosnocniagteio (nd 'odùe Jlees n peanrta pdooxrtees scuorn enlules-)m, êcmelele, dcet aJem prmroen cdtosn bp oqiute'e laleu sessi t suunr parmRei vbeenaouncso udPo dn'ca uatruexs ,é ndo'unnceés l oimi fpoéndraatmifse netat lein tdeurr olagnagtaigfse.' Il y a deux elle-même, et afÊrme donc qu'elle est une sourcc yôlontaire ci'obligation. façons, tout à fâit différentes, de leur refuser le caractère illocutionnairc. Ceci admis, si une parole n'a pas d'autre valeur que de se présenter elle-urên-re O.r p"..,t dire d'abord" que le pouvoir pragmatique lié à lBur énonciation comme source volontaire d'une certaine obligaticn, n'csi-il pas natLri'el que, est ;e simple conséquence, un produit, de leur sens; qu'il est donc logique- prononcée sérieusement, eile revicnne à prendrc cette obligati'on,. qu'elle ment postéiieur à ce sens et nc saurait le constituer. Le sens nlême du tour constitue donc une promesse ? Un linguiste comme Benveniste n'est par interràgatif aurait pour effet qu'utiliscr ce tour> c'est accomPlir I'action bien suite pas embarrassé pout expliquer que l'énonciation de Jt prancls, tout en particulière que l'àn appelle ( Poser une question >. Lorsque ie demande ayant I'air d'un commentaire sur un comportement, soit en réalité un Eit-ce qt,il fera beau( l'effet interrogatif cie ma parole serait entièfement comportement, Cela viendrait seulement de ce qu'elle est, d'après ia simple déductible à partir du ( contenu ,> des mots employés, sans qu'il soit néces- constitutionlrammaticâle de l'énoncé utilisé, identique à ce dont elte pârle. saire de faire intervenir autre chose que les mécanismes iinguistiques les Le-mystérieux pouvoir qu'elle a de créer une obligation tiendrait,seulement plus habituels, ceux, par exemple, en vertu desquels, lorsque i'emploie -hi,,tuon, à ce que; padant d'elle-même, elle se dénonce colnme crigine cl'obligation. lemotcralon, 1" ttr. trouve parler de tel ou tel obiet qui possède S'il*en est ainsi I'emploi d'un pronom et d'un temps verbal sui-référentiels les caractères spécifiés dans la définition cle ce mot. Il nous faut pat consé- est essentiel pour I'appatition du phénomène perfcrrnatif s. C'est lui qui quent cherchei si I'on peut irnaginer une définition de l'expressiorr .Erl-ra fait qu'un énoncé peut contenir cette indication que le langage juridique qrr, qtli soit comparable à la définition des mots du lexique ou des mor- rend, maladroitement, à I'aide d'expressions comme < par ia présente D. Et pten-., grailrnaticaux cornmolcs adjectifs numéfaux, la négation, le mode .grâce à cette indication l'énonciation peut constituer sa propre glose, et, subjonctif... etc., une définition, donc, qui n'indique pas, rnais qui pcrmette' par suite, accomplk l'action qu'elle déclare accomplir. de comprendre après coup, les modifications que l'emploi du terme défini Un corollaire de cette analyse est qu'on s'intcrdira de rapprocher les introcluit dans la situation de discours. performatifs d'énoncés non auto-référentiels comme les impératifs ( Viens.! ) Considérons les deux Phrases : ou les interrogatifs (E$-æ qa'il fera beaa deatain f . Il n'est plus qucstion j r. savoir s'il fera beau demain et alors d'admettre une catégorie géné,rale de l'illocutionnaire. Dans ces condi- J'aimerais z. Est-ce qu'il fera beau demain?. tions, on le voit, la critique que nous avons aclressée à la ûotion sâussu- rienne de langue voit sa portée sensiblement restreinte. C'cst seulement On notera d'abord, d'un point de vue tout à fait empirique, que r et 2 lorsqu'on considère les énoncés qui comportent une référence explicite à n'ont pas la même < disûibution u dans ce ( texte D que constitue le.discours : I'observateur le plus positiviste se doit de remarquer que les répliques pos- 8 Dans un cas seulement Benveniste reconnaît I'cxistcncc de la petlormativité bicn que sibles pour les àestinataires de ces deux énoncés sont sensiblement diffé- l'énoncé utilisé ne soit pas du type sui-référentiel. C'.est lorsque les citconstances de rentes. Après r on enregistrera parfois la réplique Moi arssi, impossible lls'céu nfpÊortéo sàci difaaetinirote n d v'ouaaipte pq oaurst'siele nmst' baclgélaeit, i rdep'umandeean net tl Ili'èpinss deqi ucpaaolitutiéor ,n Ja ens dnuéoic-ntlacôerfté lLraea ns étsiaéenalcnlecc e,o tcpteialr llret /.te)exrctem. pLlac ,s iltouarstiq<u.ren a,èprrè"si. .zr,t eet,x créecpiptiroonqnueelnle-sIe natp, rèO'sa ri,. NMoênm, Jee lnee luinigs upisatse, tlreè sp flruésq udeénstireesu xa pdrèes nze, r9 r8 i rt !taL LES ACTES DE LÀNGAGE De Sastsare à la philonphie du langage rien, et lui rnontret son ignorance, lui donner au contraire l'occasion tinction entre actes locutioanaircs 'ct illocutionnaires. Lorsque i'utilise, d'étaler devant l'assistance ses connaissances en météorologie (afin de le pour interroger un le performatif Je aous deuarde s'i/ Jera beaa faire valoir ou de le ridiculiser), ou encore I'amener à faire aujourd'hui une denain,I'acte locution"noaâiriet" .ar.c,c ornpli est celui d'un énoncé indicatif (comme ptomenade qu'il envisageait seulement pour demain, ou simplement dans Il fait beau), et il se trouve Pourtânt que I'acte illocutionnaire est relancer la conversatlon, ou faire semblant de la relancer... etc. Selon le une question, qui impose au destinataire l'obligation de répondre. Le phé- Ésultat visé I'acte accompli,est à coup sûr très différent, et l'énonciation - nomène est tout à fait semblable (semblable par symétrie) à ce qui sc éh".rge totalemeàt de vàleur. Il faut r"*"rq.r", cepçndant,que, dans tous passe dans I'interrogation rhétorique. Celle-ci ne constitue une inter- les cas qui viennent d'être passés èn revue, il s'agit encore d'une question, rogation que du point de vue locutionnaire, mais, du point de vue illocu- --en ce senstque les règles_du discours imposent è l'auditeur de tépondre (ce tionnaire, elle n'est Pas une question, puisqu'elle n'a pas pour effet, selon qui n'était-pas le cas pour l'interrogation rhétorique), et cela, quellè qu_é^ les lois du discours, de mettre l'auditeur en demeure de répondre. soit I'intention lointaine d" q._l"i qui a parlé. Bien plus, dans tous les èas, si Alors que la notion de performatif 'n'avait Pas reçu trop mauvais le locuteur a choisi de pos"r-i,.re questionl'est iust€ment parce qu'il a accueil, même chez les linguistes, la doctrine des actes illocutionnaires a besoin, pour une raison ou pour une autre, de faire parler son auditeur. suscité, aussitôt connue, de nombreuses résetves, raême chez les philoso- Il y a donc toirt intérêt à distilrguer le caracrère de question que possède phes 6.  plus forte raison trn linguiste corlûle E. Benvenistg qui âvait l'acte accompli, et tous les autres.caractères que peuvent lui suralouter les -' reconnu I'inrportanie de la théorie des performatifs,:s'est séparé de Âustin intentions du locuteur. C'est pour iaire cette distinction que Austin oppose, dès que la notion dé force illocutionnaire a commencé à se constituer, et . ,parmi les actes relatifs à'la situ4gion de discours, les illocutionnaires et les qu'elle a menacé d'englober la théorie des performatifs 7. On comprend : p- erlocutionnailes. aisément'pourquoi. Si la découverte des performatifs a fait apparaître - Les prem:ers-.s-snl dé.clr!.rIl9q-.ptl-.4-e-s-. lèglç-l-lp_éci.lSues du discoirs norls avons. essayé de le mottrer - la faiblesse de la dichotomie saussu- (c'est une règle cue les énoncés dè tele form; pô;ôfiE; de i.[e t'^"iôii,' rienne selon laquelle les énoncés doivent êtrc décrits indépcndamment de s'ils sont adressés, dans tel type de circonstancès, à des auditeurs déter- l'acte,d'énonciation, on trouvait àéià chez certains linguistes :- chez miriés obligent ces auditeurs à répondre;.leur énonciation, si les conditioos Benveniste notamment - des remarques de portée analogue, relatives ati requises sont réalisées, constituent àlors l'acte illocutionnaire de question). pouvoir sui-référentiel de certaincs expressions de la iangue' Commenf Lçs-acæs -F-edôêît-ionïaheû. en revânche font in-tdelr:vcedn"iri ';d'pes; ùloi is dont le décrire Ie pronomTa sans mentionner qu'il réfère à ia personne qui le pro- 6a,"p ;6plt""fiô"-aëboàe de lèào.A,rp r. ,.pr"ia." nonce ? Que dire de ta, sinon qu'il désigne la pcrsonne à qui il est adressé, I'exemple précédent, ce sont-des mécanîsmês psychg_lggiques très généraux quel sens donner aux morphèrnes verbaux de présent, de passé et de futur, qui font éprouver de l'admiratiôn1ôu;âffi dautres iis,-"dù'mépris) pôur si I'on ne précise pas qu'ils servent à indiquer une période contemporaine, celui qui étale sa science, c'est une nécessité logique sans rapport particulier antérieure ou postérieure à celle de leur énonciation ? Autant de descrip.- avec le discouts qui fait qu'un aveu d'ignorance contredit la prétentiop à tions que nous avons convenu d'appeler < subiectives r. Arrivés à ce point, ItomniscienCe... etc. Les ressorts mis en ceuvre dans I'acte perlocutiônnaire U les linguistes étaient tout PréParés à accueillir l'idée d'énoncé performatif. et dans l'acte illocutionnaire se distinguent donc clairement (même si I'on \$\ Ne seraient-ce pas en effet les capacités sui-référentielles du langage qui peut découvrir des cas limites sur lesquels il serait difficile de se ptononcer).' t\ rendent compte du caractère performatif de l'énoncé Je pronets ? Nous De même qu'un acte illocutionnaire peut fournir matière à divers actes avons vLr qu'on'peut proPoser Pour cet énoncé le sens < le locuteur accomplit illo,-cutionnaires, un acte illocutionnaire est souvent le moyen tactique de \\ un acte d'énonciation qui le rend suiet volontaire d'une obligation l. Et stratégies pedocutionnaires Io.ut_ à fait différentes. È Ç-es distinctions une fois admises, on voit que les énoncés performatifs 6 Voir par exemple L. J, Cohen a Do illocutionary forces exist? r>, Philonphical Rcuiev, cessent d'être.une exception dans la langue. On peut'dife tout au plus 4 Q96$, pp, .rra-r37. Ôn ttoooer" une discussion de ces critiques dans un article de qu'ils montrent d'une fiçon patiiculièrenient nette et 'spectaculaire la dis- P. Gochet, r Performatif et force illocutionnaire t, Logique el Analse, ry67, p. t55-172. 7 Cf, Problèaes-de linguistiEte générale,Paris t966, pp. 267-216.. r6 t7 LES ACTES .DE LANGAGE De S'aussure à la philosopbie da langage sémantique des énoncés (sauf dans le cas des performatifs, et, plus générarc- Car il en va de taêtnc pour tout ce que le langage peut exprimer' On peut ment', des sui-référentiels) une mention quelconclue de la vàlcur p.^g*^- touiours inventer un autre code qui Permette de le signifier : même le tique de leur énonciation. théorème de Goclel peut être signi6é Pat un geste, si I'on convient d'abord Q,re penser de I'argumentation de Benveniste ? Il est difficile de discuter que ce geste signifie le théorèrne de Godel. Pourquoi une signification ici la thèse qui fait de l'impératif la présentation du < sémantème nu )), car cesserait-elle d'être linguistique sous prétexte qu'on peut, aussi, la trans- elle s'insère dans une théorie gén&ale, fort complexe et fort profonde, de la poser dans un autre code ? L'important nous semble plutôt que, dans sa morphologie verbale. Mais l'important, de notre point de vue, clest surtout présentation linguistique, elle soit liée de façon couventionnelle à certains ce qui est dit de l'énonciation des-impératifs. celle-ci aurait simplemenr pour faits de langage. Et c'est bien le cas pour le commandement. trrésultat empiriqùe-rde-faire venir la persorine à qui l'on s'adresse. Et en Les interrogatifs et les impératifs nous ont donc fourni des exemples effet c'est une question tout à fait empirique de savoir si les ordres sont ou d'énoncés qui, sans être sui-référentiels, peuvent et doivent se décrire -pîaat ne sont pas exécutés. c'est même une question empirique de savoir si celui rapport au résultat convcntionllellement attaché à leur'éno-nciation. qui les donae veut ioujours être obéi (Il est bien clair ql'il y a des cas oir on clèmonstration scrait peut-êtrc plus convaincante si I'on pouvait montrer fonng un ordre pour des raisons toutes différentes; montrer son autorité, que les performatifs eux-mêmes ne doivent pas leur valeur particulière à humilier l'interlocuteur, ou même I'amener à faire le contraire de ce qu'on leur caractère sui-référenticl. Ou, c'est ce que nous allons essayer de faire lui demande). Mais, ceci reconnu, tout ordre a au rnoins un autre résirltut, voir, que l.eur caractère sui-référentiel lui-même est le résultat d'une 9t qui n'est plus de nature empirique. C'est que la p-e_rs_onne qui a reçu nécessité plus profoncie, qui est d'ordre illocutionnaire. En disant Je pro- I'ordre se trouve désormais devant une situatiou to,tt à fait nouvelie, ?nets, je veux dire - nous suivons ici Benveniste - (la parole que ie pro- devant une alternative - obéir ou clésobéir -- dir".t.rrr"nt issue de l'énon- nonce actuelleinent est une promesse>. Mais à quoi cela est-il dù? Nous ciation, on pourrait même dire, créée par l'énonciation. une fois que avons fait semblant d'admettrc, tout à I'heure, que Jes morphèmes gramma- Iq'o:.r1dr1e uan é tcéa draocntnèére, uqnu 'cile rnta'ainu rcaoimt jpaomrateism eenut s-a nsc ecleulia q, uili ad eévtéie pntte qs:cor iat c-te tnicoauus xa vdoen ps redmoniènrée cpoemrsmoen nper eeutv dee q pureés.Ie/ ntut esnus ffsisigenniftr .àe <elx'apclitqioune rq cuee fjaei ts, ueist d'o-béissance, et, symétriqgement, le comportement inverse crevient ùn acte en train c1'accomplir par rnx parole est un mensonge L Mais, en réalité, de désobéissance. Ainsi, pour la personne à qui le commaÀ?ement était c'est seulement dans les livres de philosophie que Je netts a ce sens, et si adressé, le champ des actions possibles ^ etê. brusquement restructuré. cette phrase était ianiais prononcée ailleuts, elle serait interptétée bien diffé- une'dimension nouvelle s'y est dessinée, q,ri i*pos" irne.nouvelle -me5u?é ' remment, et prendrait le sens d'une affirmation générale équivalent à /a pour les comportements. Etpette réorganisation ,r'.rt pas un fait empirique, sais an ilteilletlr. Car, même falte à la. prernière Persorure du présent, une uF accident intervenu à l'occasion de l'énoncé. c'est elle et elle seule qui énonciation ne se commente elle-mêne que dans des cas très particuliers, fait que la phrase prononcée doit être considérée comme un ordre. Il ne et justement, dans le seul cas des énoncés performatifs. Je uout ueax du bien servirait à rien d'alléguer qu'un ordre, tout en restant tel, peut n,êtie pas ne signifie pas ( mon actuelle parole est destinée à vous réconforter l1 mais gnte+du gu pas cowrpris, et ne pas modifier par suite la sitùtion réelle du Je uous congédie, Je uour engdgc, et, bien sûr, Je uoas promelr... sont des paroles destinataire. car qous pourrions aussi bien restreindre notre analyse aux qui se ré11échissent elles-mêmes. Pour que l'énonciation soit sui-référen- intentions du locuteur. Pour celui-ci, vouloir donner un ordre, et vouloir tielle il faut donc que l'action dont elle traite soit justement de çelles qui, piovoquer "ette modification, les deux projets n,en font qu,un. Si je n,ai pas conventionnellenrent, peuvcnt s'accornplir en parlant. Si Je uoas pronels... I'intention de placer go,4. auditeur, p^i -" parole, devant I'alteqnative de est sui-référentiel, et, par suite, performatif, c'est parce que, dans cet I'obéissance et de Ia désobéissance, ce que j. .,r.,r* n'est prus donner un énoncé, il est question de promesse, et que la promesse fait partie, dans nos ordre, mâis, toutau plus, exprimer un dàsir,'voire une,i*pf. sur sociétés, des <, actes de langage r. Il se pourrait donc parfaitement que .Is ce qy est souhaitable. on ne gagnera rien non plus à objecter q"pu'iurino nôr dte L,lxtr ilellx fu ltien soit, Iui eussi, sui-référentiel et performatif, si, conven- peut être'transmis de façon non linguistique, par un gesre par exemple. tionnellernent, une virletir faste était attachée à I'ernploi de ces mots, s'il 2Z 23 ( j De Saasnre à la pltilonpltie da langage LES ÀCTES DE LANGAGE contre la notion d'acte illocutionnaire..sn-peut envisager une seconde piiaosn s d'éec atertlesf fadeit sl.a D< 'lainugtureis tpiqaurte, àP muIeo inD se sdte o sb'iiingtée rddeir ep retonudtree reenc hceofncshideé qrau-i od,baliellecutirosn d (Jp rhé spernétcééed èPnâtte. . eOxenm np'eless Paieârra Bpelunsv ednei sdteé)r,iv teoru lat àfo rfcaei tp irnavgemrsae- n'est pas de simple observatiôn (ce dont nous comPtenons mal l'intérêt), tique de l,énonciation à partir du < sens > de l'énoncé; tout au contralre on iI va falloir tenter une explication des faits distributionnels enregistrés. Et, àtdarer^ que cette forcJ s" surâjoute à l'énoncé d'une façon imprévisible, pour cette explication - nous revenons ici au problème des actes illocution- et qu'elle 'n'u ti"r, à voir pat suite avec la langue' en quelque a.cception nre2si1psesc ti-fs dile se sétn foonrcté sd, ifsfiucri lece d qeu s'il'sa pepxupyteimr esnetu.l eCmaer nitl seustt bleiesn ( ccloanirte qnuu'sil sD qJeot. tel'o dné Pmreonnnset fcaet iotenrm. Ie1. Cs''eesffto àr cPèr odPeos mdeo nl'itmrepré rqaut'iaf uqcuuen Be einnvdeinciastteio tne ndtee expriment la même chose, I'incertitude et le désir de softir de I'incettitude. commandement, qu'âucune valeur <rlussive I n'appartient àçroprement Omna dnfe d p ecufot ymanêcmee qPuaes ld'iifrrete qduoec ulete tuofu re sint tcearProagbalet ifd ee xlepvreimr ec eptltues i nqcueef tli'taufdfeit.- pi'iamrlepré àra l,téifn onn'ecsét vpiaenss v é! tDitaebulxe msoerntet s udne rtaeimsopnss vseornbt aalv,a pncuéisesq. uD'il', anb'eosrdt rqieuen Car il n'est pas interdit de poser une question sans savoir au préalable que d,au^tre que la silple présentation du radical du verbe (< le sémantème Ie destinataire peut fournir le renseignement demandé : la réponse Je ne sais nu >). Dans l" sens de l'énoncé Viens ! il n'y a donc rien de plus que la paî est admise parmi les répliques acceptables, et ne constitue Pas nécessai- ,i-pt" idée de venue r0 : la valeur jussive de l'énonciation n'a âucun Point rement, de la part du questionné, un comportemeût aggressif, qui < disqua- d,ai.crage dans la sémantique propre de l'énoncé. Cette vue semble confir- lifierait I la question, eui la f.erait apparaitre comme incongrue ou simple- *ée pur"lu nécessité d'ajouier à l,impératif, dans le langage oral, une intona- ment déplacée. tion particulière si l'on veut obtenir l'effet cherché. une deuxième raison En fait, il nous semble nécessaire, Pour distinguer r de z, de ptendre en amène Benveniste au même résultat. l-J-pÉt"rrf-nous est-il dit, vise seule- considéfâtion certaines règles de discours, certaines règles de ce ieu parti- mentà(agirsurl'auditeuru,àproduiteun(Îésultatempirique>:endisant culief que constitue le discours, en vertu desquelles on doit répondre àux venel !il se ttouve que I'on tend effectivement à faire venir celui à qui I'on questions qui vous sont adressées, c'est-à-dire prononcer, en réplique, des s'adresse. Or il est bien. évident que le linguiste n'a pas à tenir comPte des phfâses d'un type bien particulier qui sont_ seules considérées comme ayant résultats empiriques q.ti p.o.'".tt s'attachet aux Paroles' Où 6nirait' sinon' ltaio vna, leaubra nddeo rnénpeorn slee sj,e Nu ed up adsi stécopuornsd, rceo, mcem see roanit asbe âfnedtiofennf ed eu nlae cpoanlvteiers ad-e lVa ulinrrgi uti sptioquuer f?a bir'eri lvleeon.isr Il'ein ftaeirtl omcêumteeu rq, ue'itl qneu 'suoni t gpeasste -n épcueisssseai rter èdse bdiieren bridge si I'on refuse de donner une cârte au moment où on a à le faire. s,'ffirË, .L fuit p.orrrre que la valeur jussive de I'impératif n'est pas.liée de tci,oenst, duonn cq ueenl cvoaniûq uqeu e( lc'oonnt ecnhue rDch. eTroaiut,t pcoeu qr ule'o mn opfpehuèt mdeir ed ed le'in ltueir,r ocg'eas-t fl'^aç'uor.a, ,r,e.ém"a"rrrqauiàé , àe ssta roig ioeu^Ure,ues leinmgeunist tiiqnuvee rsr'e Ld'aer gcuemluei nqtu ed en oBuesn vaevnoinstse 'P roén- que son eÀploi a pour effet de mettre l'interlocuteur dans une situation senté auparavant. Ii n'e-st plus question de déduire la valeur de l'énonciation pqtoau.rert. incI'uoolrin"è. r aeinp, ipeoerirrl olielg (ea sftéitv poeob,n liscgeeé l a>d .e nM bfouausis r- nssiere m cdbeel emty Paanueds dseeir pcqeouume pPl oerrostemt mleeet tne<rt us efp'n as(sr rtai cudufe lsi el'airl àélat â pcnrocrhntiecr l^uedsnoitole ns eéennsostn dicdeée nle'étti qnéuàneno cn:éc i,ia l tmieosanti. s in Ddue'ét itlceaeb s dldir'ie nuâtxruo d dôéuominroetrn asditrarean tsiuo lnnaes dsceéespPcaerirnpadttiaioonnnt s'agit d'une interrogation rhétorique, et encofe) que de chercher le sens du contre au bridge ou de la touche-au rugby; leur seulsens, c'est ld façon la situation de discours. I1 va sans dire que les conventipns détetminant.la valeut des dont ils transforment, quând on a recours à eux, la situation de l'adversaire.e. ;;;;;r;iirr6l1irl1.rrt ptr, qie les règles des échecs, et qu'elles.possèdent i';rématiqui ""qÀ"p'" uf"",. règles des éàhecs sont relativement indépendantes g Le parallèle du langage et du ieu est.ampiement développé par selFle. Mais ûous "lieiris-À "ui"n.rte^iso. id.*,c".s> a u(tpteusb.l iNé od"^tn "^ "ïOùàt)ttrtt, ,àt-étot "qioupi pleË irta"tctt"u raidliésem dea?n sP uxni se's sLaei tS Leeu isl't rru9c6tu8r)a'.loisùm cn oeuns Éo-prË.ro...mal I'espùcJde r.*otd. qui I'amène à restreindre ensuite/la pottée de la ;léTÏ,"i:";;Hï" l^Ir'!rfi"n. du'stru*uralisme I'assimilation dc la langue..à un jeu' comparaison, en ajoutant que le langage, à la différence des échecs, est pofteuf de sens Ïà'-iiÏirii".i ;;i,\ ;;; ;.;-prc, la dcuxième^personnc du singulier de I'impéretif àGtft. iôo.n stl")".n Ptiâ"ro rc onânrtresn lue d< asnènss le'r sd 'munocd-i-fqicuaetsiotionns, qcuo'melmlee alep pto sretens, c> odn'uvnen ctoiounpn eaiulexm écehnet,c sà, "", fàà"ri".i".rt, urr"iogi," ut' *d'i*i du verbe (cf' Ama' Mone' Audi"' etc')' 21 20 LES ACiTES DE LANGAG De Saatnre à la pbilosopltie fu langage dàt. io.otionnaire qui doit maintenant être examinée la' C)n se rappelle locutionnaires certains caractères sémantiqucs d'un énoncé s'ils peuvent que Austin désigne ainsi trois sortes d'actes, les actes- phonétiques (arti- être définis indépendamment des résultats produits, dans la situation de culàtion de phonèmes); phatiques (combinaison de morphèrnes) et rhétiques dis.cours, par l'énonciatio-n de l'énoncé. Ce serait là, croyons-nous, la seulc' (exp,rç-ssiôn^.d'une certaine signification), qui setaient indépendants de la dèfinitiôn de la signification locutionnaire qui rendrait cette notion symé- force illocutionnaire de l'énonciation, et susceptibles de se maintenir trique du concept d'acte illocutioinaire tel que nous llavons utilisé jus- ,-lorSqu'on fait varier celle-ci. On ne peut rien objecter contre les deux pre- qu'ici. Mais cette nouvelle définition,rrorrs allons essayer maintenant de le mièris catégories ; les contraintes de la phonologie et de la grammairê suggérer, risque de n'avoir pas grand objet, de ne dénoter qu'une classc sont en effet les mêmes dans un ordre, dans une Promesse ou dans une vide - en ce qui concerne au moins les langues naturelles. question, en ce sens que les combinaisons de morphèmes ou de phonèmes Toute recherche de sémantique linguistique en effet, dès qu'elle s'appro- qui sont interdites clans un {e ces actes le sont dans les autres. Mais en fondit quelque peu, tend à fake intervenir des déterminations d'ordre quoi peut csnsister I'acte rl-rétiqod? Qu'est-ce que cette signification-qui* pragmatique. Pour tempérer le caractère abrupt de cette affirmation, pré- s-e-rlal'iot psapnos sriatpiopno rdt u.d irlegcctu ativoencn laai lefo recêt diloec ui'itlilooncnuatiioren?naire nous semble cgiésnoénrasl'iqsaut'iiol nn,e pse'augt-iêt tprea sh aiàs adrd'uenues ed, éàc lapraartitoirn ddee rpercihnecricphee, sm daeis ddé'utaniel. confonâic en réalité cleux distinctions qui ne sont pas du tout équivâlentes. Aucune justification rigoureuse n'en est donc possible; à plus forte raison Une première est Ia distinction, d'otdre causal, entte les caractères sémanti* les quelques exemples qui vont être présentés ne peuvent-ils prétendre ques attachés à l'énoncé isolé, et ceux qui sont déterninés par le contexte avoir valeur de démonstration. de l'énonciation. Piènons l'énoncé J'irai à la ùontagte cet été. Selon les Beaucoup de linguistes contemporains, s'inspirant de recherches à circonstances dans lesquelles il est employé, sa valeut .sera celle d'une l'origine philos-qphiques ou logiques, font un usage de plus en plus étendu information ou d'une promessç (on a la premiète éventualité si l'énoncé du concept de présupposition r5. Si f 'ai à décrire, sémantiqr"rement, l'énoncé répond à la question t Que ferez-vous cet été ? ), et la seconde, s'il qst C'est Pierre qui est uena" tl me faut signaler que trois renseignements au destiné à satisfaire un interlocuteur désireux de vous voir aller à la mon- moins sont apportés par cette phrase : tagne). Mais, quel que soit le cohtexte de discours, c'est toujours la même (a) Quelqu'un est venu ânnonce clui est faitc par la phrase. On peut donc convenir de réserver le (b) lJne seule personne est venue (parmi celles sur qui porte .la terme (( illocutionnaire D polrr la valeur liée aux circonstances d'énoncjalion, convelsation) et à'appelet locutionnaire celle qui subsiste dans tous les cas' Mais cette (c) Piere est venu. définition est, on le rernarquera, tout à fait dif{éreôte de cello dont nous rlous sommes servi jusqu'ici. Un énoncé performatif comme Je te pronets de Il y a, d'autre part, des raisons d'ordre purement syntâxique pour aenir gatde en effet sa valeur de promesse quelles que soient les situations constituer deux catégories parmi ces informations, en opposant (c) au db discours (sauf si I'on imagine des situations tout à f4it elceptionnelles), groupe formé par (a) et (b). La raison la plus immédiate, mais qui est et.nou3 serions donc obligés,,en:verlu de la définition précédente, de très loin d'être la seule, est que, dans la phrase négative Ce n'est pas Pierre refuser à cette.valeur le caractère illocutionnaire. 'Si, mai$tenânt, nous qai ett uenu,-on retrouve, inchangées, les informations (a) et (b), mais non refusons une telle palinodie, il nou,s fautrdonner à l'opposition d.g!*o,çution. point (c). Pour exprimer ce fait on dira que (a) et (b) sont présupposés naire et de I'illocutionnaire une iàterprétatiori" bien différente, qui ne par l'énoncé,.alors que (c) est posé. En appliquant systématiquement le concernerait plus les conclitions déterminant Ia.signification. On appellera r t L'origine philosophique de concept se trouve, particulièrement claire, dans P, Straw- t4 La notion austinicnne'diactc locutionnairé a été notamment cliscutéc par Searle srnoenn t< , CO.n J .r eFfiellrmrinogre ' >r, MDeinicdt,i cr 9ctaot,e gpopri.e 3sz oin-4 t4h.e P soeumr aI'natpicp ioicfa ctiôomn e litn>, gFuoiasntidqauteio,r cv ooifr l annogtuaamge-, dans un atticle de.!a Pbilotophical.Rcaiea, (oçt, .6,8,'pp.,4o5:24) : t Austin on locutionary and 1966, pp. zr9-27, et -Q."Ducrot, <rLa description sémantique des énoncés français et la illocutionary acts l, notion de présupposition t>, L'Ilomme, 1968, pp. 71-55. I z6 27 l i !

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