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Les Abîmes PDF

391 Pages·2008·32.47 MB·French
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OUVRAGES DU MÊME AUTEUR Les Cévennes (Étude des Causses, 1883-1889) — Paris, Delagrave, 1890 5 » Les Abîmes (Explorations souterraines, 1888-1893) — Paris, Delagrave, 1894 20 » (Couronnépar VAcadémie des sciences,prix Gay, 1894.) Irlande et cavernes anglaises (Mission du ministère de l'Instruction publique, 1895) — Paris, Delagrave, 1897 . 7 50 Le Trayas et l'Estérel. —Paris, Delagrave, 1899 . .. 1 » Le Gouffre et la rivière souterraine de Padirac. — Paris, Delagrave, 1901 2 50 La Spéléologie. — Paris, Gauthier-Villars, 1900 . . .. 2 » La Photographie souterraine. — Paris, Gauthier-Villars, 1903 2 » Carte de l'Estérel au 20.000e (1893-1902), publiée parle Touring-Club de France (1903). . 2 50 La Spéléologie au XX9siècle. — Paris, Société de Spé léologie et Hermann, 1905-1906 25 » [Grand prix des sciences physiques de l'Académie des Sciences, 1901.) EN COLLABORATION A. LORRIA et E.-A. MARTEL. — Le Massif de la Bernina. — Zurich, Orell-Fùssli, 1895 (Épuisé) 100 » DE LADKAY, MARTEL, OGIBR, BONJEAN. — Le Sol et l'Eau. — Paris, J.-B. Baillière, 1906 (Fascicule II du Traité d'hygiène de Brouardel et Mosny) 10 » VAN BEN BROECK, MARTEL et RAHIR. — Cavernes et eaux souterraines de la Belgique (Sous presse). EN PRÉPARATION L'eau souterraine (Encyclopédie scientifique; Paris, Doin, pour 1908). Voyage au Caucase occidental (Mission du Ministère de l'Agri culture de Russie, 1903). Les Problèmes de l'eau potable. Sous la terre (Explorations de cavernes depuis 1894). Fig. 1. — Orifice d'un anîme_(Aven de Lou-Cervi, Vaucluse). Bibliothèque de Philosophie scientifique E.-A. M A R T EL Directeur de La Tiature L'Évolution souterraine Avec 80 figures. FISSURATION DE LA TERRE. L'OEUVRE DE L'EAU ET nu FEU SOUTERRAINS. DESSICCATION DE LA PLANÈTE. CONTAMINATION DES SOURCES. TRANSFORMISME ET FAUNE DES CAVERNES. ÉVOLUTION RÉGRESSIVE. — PRÉHISTOIRE ET ÉVOLUTION PROGRESSIVE. PARIS ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR 26, RUE RACINE, 26 1908 Droits de traduction et de reproduction réservés poor tous les pays y compris la Suède et la Norvège. L'Évolution souterraine. AVANT-PROPOS Par évolution souterraine, il faut entendre, croyons- nous, au point de vue philosophique : 1° l'exposé et l'explication sommaires des phénomènes (passés ou présents) réalisés et parvenus à notre connaissance sous la surface du sol terrestre; —2° la déduction des conséquences actuellement appliquées, en vertu de ces phénomènes, aux divers composants tangibles de la nature terrestre, depuis le minéral jusqu'à l'homme; — 3° la prévision rationnelle des autres manifesta tions souterraines, que l'avenir pourra voir éclore ; — -i° l'aperçu hypothétique des plus plausibles change ments, qui risquent d'en découlerencore, au cours des temps futurs, pour la planète, pour ses éléments constitutifs et pour ses habitants. Ainsi envisagée, l'évolution souterraine revendique, certes, un cadre singulièrement ambitieux; mais elle y est autorisée, parce que, depuis une vingtaine d'an nées, le développement inattendu d'explorations, de recherches, d'études souterraines, extrêmement diver sifiées, et codifiées sous le nom de spéléologie (science des cavernes), a prouvé le caractère polymorphe des innombrables faits nouveaux qu'elles ont mis en iu- mière. î Si bien que le tableau de l'évolution souterraine, dont la zoologie, la géologie, l'anthropologie ont fourni les premières esquisses, s'est peu à peu agrandi, jus qu'à la physique, la chimie, l'hydrologie, l'hygiène, le magnétisme, la météorologie, l'astronomie, la bota nique, Fart, l'industrie, les travaux publics, pour con finer, en dernière analyse, à la physiologie, la biologie, la psychologie, la sociologie, voire à la morale et à la religion ! De sorte que, sous la terre, il y a une appli cation, plus ou moins étendue, pour presque toutes les branches du savoir humain : le démontrer va être la tentative de ce petit volume. Avec une si haute pré tention, et à une époque de diffusion scientifique et de division du travail, où l'encyclopédisme est devenu une matérielle impossibilité, beaucoup de ses pages se montreront, certes, fautives, erronées, obscures, in complètes : il n'y a plus de Pic de la Mirandole pour disserter avec succès de omni rc scibili. Et cependant, tout spécialiste qui, non content d'ap profondir sa tâche personnelle, risque un coup d'œil curieux sur les innombrables besognes des autres tra vailleurs, se laisse immanquablement séduire par une irrésistible tentation : chercher un terrain de synthèse pour la satisfaction philosophique du triple problème qui, partout et toujours, tourmente et tourmentera l'humanité : Quomodo? Cur? Quando? selon la triple formule antique, dont la psycho-biologie moderne peut, tant qu'elle voudra, modifier l'énoncé, mais dont jamais elle ne changera le fond ! Elucider le comment, le pourquoi et le quand des choses et des êtres, au sein du passé, du présent et du futur, n'est- ce pas le but de la réelle philosophie? Or, — sans as pirer à nous fournir le champ véritable de l'univer selle et idéale synthèse, — il se trouve que, par leur variété et leur multiplicité, les questions et les objets, soumis à l'influence médiate ou immédiate de l'évolu tion souterraine, fourmillent de capitales contributions pour l'investigation des trois entités fondamentales, qui préoccupent l'intelligence humaine: la modalité ou le comment de la matière, de ses réactions, transforma tions, radiations, dissociations, utilisations; —la cau salité, ou le pourquoi des évolutions qui, sur la terre actuelle, ont, quant à présent, par une progression croissante indéniable, abouti à l'épanouissement mer veilleux de la pensée; — la finalité, ou le quand des origines et des devenirs, dont la conception et la genèse surpassent encore notre entendement, parmi les pro fondeurs insondables de l'espace et de la durée : ceci est le double mystère du principe et du temps, jusqu'ici impénétrable pour nous1, et cachant sans doute, bien au delà des mécanismes, bien plus haut que les combi naisons (ou décompositions) de la matière et de l'éner gie,le Grand Promoteur universel et surnaturel, queson actuelle incompréhensibilité2 ne suffit pas. raisonna blement, à nous faire révoquer en doute : « La loi sou veraine qui fait naître, grandir, périr, les êtres et le monde. » (Gustave Le Bon.) Or, les enseignements fournis par le sous-sol terres tre sont tirés d'observations qui relèvent à la fois de la matière, — de l'énergie, — de la pensée — et du temps. Ils empruntent donc à ce multiple caractère une réelle portée philosophique ; déjàils fixent certains repères permettant d'ordonner des découvertes, de proclamer des vérités et de construire des hypothèses. 1. « Nous ne pouvons avoir aucune idée de l'absolu... toutes nos idées sont relatives » (L. BUCHNER, Force et Matière). « "Vous vivons d'hypothèses et de conventions », (H. POINCARÉ;,. «Nous ne connaissons pas le monde réel»... Le temps, l'espace, la matière, la force « sont des conceptions de l'esprit recouvrant des réalités inconnues ». (GUSTAVE LE BON, Evolution des Foires.) «Il n'y a ni temps,ni espace en dehors de l'esprit». (RADEXHAI- SEN, Isis.) 2. «Il y a contradiction entre infini et comprendre... L'incom- préhensibilité même est contenue dans la raison formelle de l'infini. » (DESCARTES, réponse aux 5es objections de Gassendi.) Ce sont ces repères que nous allons examiner dans leurs formes constatées. — leurs provenances proba bles, — et leurs avenirs supposés. Mais je dois prévenir le lecteur qu'il ne trouvera pas toujours ci-après la forme théorique, immatérielle en quelque sorte, usuelle aux ouvrages de philosophie : il est arrivé en effet que, dans la multiplicité et la diversité des observations enregistrées, les analystes se sont trop souvent confinés dans la seule vue de leurs spécialités; cela les a conduits, pour la plupart, à des idées ou à des hypothèses adéquates, certes, à leur personnelle documentation, mais catégoriquement contredites par les résultats formels où sont parvenus d'autres chercheurs. De telle sorte que la difficulté est immense d'établir la sélection, parmi les fragments de conclusions ouJes portions de théories, qui peuvent bien concorder entre elles : on le verra surtout dans les chapitres consacrés à la Préhistoire, où je n'ai point réussi, je le sais, à harmoniser les oppositions flagrantes que de hâtives, enfantines ou passionnées interprétations ont intro duites entre l'archéologie et la paléontologie, entre la géologie et l'anthropologie, par exemple. Ce jeu de patience, qui consiste à éliminer les anti nomies mutuelles des déductions, et par conséquent beaucoup de ces déductions elles-mêmes, nécessite primordialement deux qualités indispensables à tout synthétiste : l'érudition ; et l'impartialité, que j'appelle rai nettement bonne foi. De la seconde j'espère m'être montré suffisamment pourvu ; — mais j'ai dû renoncer à justifier la première par les références recueillies, ayant vu que cela serait sans fin, eu égard à l'océan de matériaux dépouillés. Du moins y ai-je, de mon mieux, puisé les preuves, d'après lesquelles je vais essayer de séparer, scientifi quement et honnêtement, — en détaillant (quelquefois avec trop d'ampleur) nombre de faits, soit nouveaux, soit insuffisamment vulgarisés encore, et en évitant avec soin toute influence dogmatique1. — ce que nous croyons savoir, — ce que nous restons ignorer, — et ce que nous pouvons supposer en matière d'évolution souterraine passée, présente et future-. 1. « Les dogmes scientifiques inspirent la môme crainte supers titieuse que les dieux des vieux âges, bien qu'ils en aient parfois tonte la fragilité. » (GUSTAVE LE BON, Évolution de la Matière.) 2. Sauf indication contraire, toutes les figures sont faites d'après les photographies ou levés de l'auteur (1883-1907V 1. CHAPITRE I Fissuration de l'Écorce terrestre. Importance, origine et éléments de la fissuration. — Mouvements tectoniques. — Récurrences. — Charriages. — Continuité de ]a fissuration. — Détonations orogéniques. — Mistpoeffers. — Tremblements de terre. — Macroscismcs et microséismes. — Bradyseismes. mouvements lents du sol. — Classification des tissures. — Failles et plis. — Lithoclases. — Joints et diaclases. (irible terrestre. — Age des fissures. — Anciens puits naturels de Belgique (Iguanodons). — Abannets de Belgique et puits à phosphorites du Quercy. — Rôle des cassures. — Action péné trante du l'eu, de l'eau, de l'air. — Profondeur du craquelagc. — Son ancienneté eL sa persistance. Dès que la terre eut réalisé — sauf modifications ultérieures de relief externe — les grandes lignes de sa structure actuelle ; dès qu'elle se fut revêtue, no tamment, d'une écorce dure sinon épaisse, continue sinon cohérente, cette croûte de pierre devint le siège incessant de mouvements locaux ou de dislocations étendues, qui y développèrent de toutes parts les variés phénomènes, petits et grands, du crevassement et de la fissuration. L'influence de ces phénomènes sur l'évolution ter restre tout entière, à la périphérie même du globe et à l'intérieur de ses couches supérieures, fut spéciale ment considérable : en particulier, elle régit l'évolu tion souterraine dans presque toutes ses branches et dans presque toutes ses phases. Aussi convient-il d'examiner tout d'abord l'origine et les éléments de ce capital facteur de l'histoire de la terre, la fissuration. La géologie nous enseigne ce qu'on croit pouvoir en dire, quant à présent. Dans son hypothèse du feu central, la plus vrai semblable, quoique non universellement acceptée, elle nous montre, au préalable, qu'il y a incompatibi lité absolue entre la consolidation totale, définitive, immuable, de l'enveloppe terrestre, et l'existence, au- dessous d'elle, d'amas ignés, encore en fusion, et, par suite, animés de réactions et de mouvements divers; conformément à la théorie de Laplace (qui, par lente condensation, refroidit et réduit progressi vement le noyau d'abord gazeux, puis métallique liquide) l'écorce, tout en se figeant à l'extérieur, n'ac quiert pas assez de rigidité pour se prendre définiti vement, comme un enduit sans craquelures; elle conserve une malléabilité, une plasticité (déroutante d'ailleurs pour tout autre que les géologues profes sionnels), et cette plasticité la contraint de se mouler sur le noyau interne ; elle n'a pu s'affranchir d'une adhérence intime avec lui, elle doit subir les contre coups de tous les retraits de la masse en cours de réduction générale, et, par conséquent, elle est sou mise à une contraction progressive. Il paraît probable (conformément aux vues de l'Américain Dana, 1846) que ce travail continu de contraction (et des pressions tangentielles qu'il engen dre) est la principale cause des mouvements dits tectoniques ou orogéniques, qui ont bossue la surface du globe, dressé les montagnes et creusé les océans, dans la proportion relativement faible (quoique énorme pour l'homme) de moins de vingt kilomètres, depuis les fonds de l'île Guam 9,636 m.), dans le Paci fique, jusqu'au sommet du mont Everest (S,840 m.), dans l'Himalaya. En effet, si incontestable qu'appa raisse la flexibilité de l'écorce, les matériaux et assises qui la composent n'étaient pas ployables à ce point,

Description:
des pierres. En Europe, ils sont mentionnés, dès 1868, par Berlepsch, qui leur attribue d'après Hiigi une interprétation d'ordre atmosphérique, relles des matières profondes les plus diverses, on est peut-être dans la bonne voie des plus instructives et sensationnelles découvertes (V. ch.
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