L'érosion actuelle dans la partie occidentale des Alpes du Sud

376 Pages·2015·8.54 MB·French

by  Descroix, Luc

·UNIVERSITE LUMIERE-LYON II
INSTITUT DE GEOGRAPHIE
THESE
presentéepar
Luc DESCROIX
pourobtenir le grade de Docteur en Géographiede l'Université LumièreLyon Il
L'EROSION ACTUELLE DANS LA PARTIE
OCCIDENTALE DES ALPES DU SlTD
soutenueen septembre 1994, à Lyon
DIRECTEURS DE RECHERCHE:
Pierre CLEMENT, professeur à l'Université Lumière
Jean-Claude OLIVRY, directeurde recherche àl'ORSTOM
A VIRGILE,
né lejour même où s'achevait ce travail..

1 : 1
, t
Le progrès est un monstre pourceux qui s.'y
perdent...
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Resterdébranché de cette humanité domiKlée par
les choses, être capable de se dépouiller, de faire face,
de faire front dans la simplicité de ce que nous
sommes, des humains nipires ni meilleurs que nqs
ancêtres, voilà ce qui va devenir une ligne de il
démarcation entre les individus. Entre ceux qui 0
s'époumonent à courir après des chimères et ceu~qui
feront ce qu'il y a à faire, vivre etmourirdroit, comme
ceux qui nous ont précédés".
Michel Anselme, 1993
'.

REMERCIEMENTS
A l'issue de ce travail, je tiens à remercier ici tous ceux qui d'une manière
ou d'une autre, m'ont aidé dans sa réalisation, à commencer par MM. Pierre
CLEMENT et Jean-Claude OUVRY, qui ont accepté de diriger mes recherches
durant de longues années, ainsi que M. Pierre MANDIER, qui m'a guidé et
appuyé au départ, et conseillé aussi par la suite; leurs conseils et leurs
encouragements, m'ont soutenu au cours de toutes ces années et m'ont permis
de mener à bien ce travail qui leur doit beaucoup. Je remercie aussi tous les
membres du jury d'avoir bien voulu consacrer un peu de leur temps précieux à
ce travail. Ma reconnaissance va de même à tous les enseignants de l'université
LYON Il, en particulier MM. Jean PELLETIER et Michel FOUCHER, qui m'ont
donné goût aux travaux de terrain, ainsi qu'à MM. Roland PASKOFF et Alain LE
GRIEL, dont l'appui a été primordial pour moi. L'aide de M. Robert PETIOT et du
Laboratoire de Géomorphologie Rhodanienne a été aussi indispensable
qu'efficace. M. Jacques HOORELBECK de l'ORSTOM, m'a beaucoup aidé sur le
terrain, en me conseillant sur les techniques de mesure, et chez lui en m'initiant
à l'informatique: son soutien permanent m'a permis de franchir de nombreux
obstacles dans l'avancement des travaux. Je tiens à remercier tout
particulièrement aussi M. Bernard POUYAUD, de l'ORSTOM, qui, en mission au
Mexique, m'a gentiment proposé de relire mon brouillon et m'a offert pour sa
correction sa grande connaissance hydrologique.
Sur le terrain, j'ai eu la chance de rencontrer des gens très compréhensifs
et tiens à remercier tous les agriculteurs qui m'ont laissé arpenter leurs terrains
et y installer du matériel de mesure: un grand merci en particulier à Hippolite
JOUVE, d'Etoile (Hautes_Alpes), à Jean-Pierre FAURE de La Vière de Glandage
(Drôme), et à Pierre et Georges IZARD, du hameau d'Astoin (Claret, AIP. de
JJ
Haute Provence).
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L'amitié d'Emmanuèle GAUTIER, de Thierry FANTHOU et de Mal!'rice
BUFALO, ainsi que les relations de travail que nous avons eu le temps de tisser,
en particulier sur le terrain, m'ont apporté expérience et souvent aussi un appui
moral de premier ordre.
Les expérimentations menées par d'autres équipes de recherche sur le
terrain m'ont permis de mieux adapter mes protocoles de mesure aux réalités du
terrain; en cela les rencontres régulières avec MM. LHENAFF, LECOMPTE et
DUMAS (de Paris VI) dans la vallée de la Méouge, et avec MM. VAN ASCH,
BEUKENKAMP et VAN GENUCHTEN (de l'Université d'Utrecht) à Orpierre ont
été particulièrement fructueuses. Mme Huguette VIVIAN, Mr et Mme Pierre
GABERT, m'ont également fourni beaucoup d'informations concernant la région,
qu'ils connaissent bien.
Je tiens à témoigner d'une profonde reconnaissance à ma famille, qui m'a
beaucoup appuyé: ma mère, Irène JAMBON-DESCROIX. qui m'a apporté
réconfort et appui moral et matériel pendant ces années de thèse. Elle relève
depuis 1982 le pluviomètre de Courriau et a souvent réalisé elle-même certains

relevés de terrain pendant mes séjours au Sénégal et au Mexique. Mon père
Claude DESCROIX m'a beaucoup aidé matériellement de même que ma marraine
Monique DESCROIX, qui m'a donné une voiture sans laquelle les travaux de
terrain n'auraient jamais pu se faire.
La réalisation de toute l'installation de terrain n'aurait jamais été possible
sAns "aide concrète et énorme de mes amis Emmanuel GONON, Jean-Marc
LABROSSE, Jacques AUBERT, Philippe DESHAYES et Claire WOLF, qui y ont
participé activement; Anca IANOS a usé de sa patience pour les traitements
informatiques. Je leur suis, à tous extrèmement reconnaissant.
L'affection, les sourires, l'appui sans faille de Brigitte, Bénédicte et Joris
DEXTREIT, d'Orpierre, m'ont accompagné durant mon séjour dans les Hautes
Alpes. J'espère leur avoir apporté aussi une partie de tout ce qu'ils m'ont offert,
eux, si gentiment et de manière complètement désintéressée.
Je tiens à remercier tous ceux qui m'ont permis de mener, parallèlement à
cette thèse, d'autres activités plus rémunératrices et matériellement
indispensables: Brigitte et Pierre-Yves, du restaurant Croq'Roc à Orpierre, grâce
à qui j'ai pu travailler le soir (sans empiéter sur les heures de terrain) et sur
place; l'équipe de Latitude (Lyon) qui m'a si souvent dépanné lors des moments
difficiles, me proposant alors du travail et un revenu; le père Marc PERROT, de
l'Externat Sainte-Marie (Lyon) a eu la grande gentillesse de me concocter un
emploi du temps qui me permit durant deux années scolaires de passer cinq
lours d'affilé'3 p3r semaine s~r le terrain; le directeur de L'Observatoire Eurl)péen
de Géopolitique, grâce à qui j'ai pu, en 1989, m'acheter mon premier ordinateur.
Les responsables des collectivités locales et des organismes spécialisés
m'ont toujours bien accueilli, et j'éprouve une profonde Gratitude pour
MM.BESSON, de "ONF de Gap, MATHIEU, de l'Equipement de Sçrres, ainsi que
pour les responsables du SMARD (Valence), grâce à qui a pu être réalisée toute
l'étude sur le Bèz (Drôme).
De nombreux collègues et amis m'ont un jour apporté un coup de main
décisif et désintéressé: je pense particulièrement à Frédéric et Annie ROSSEL, à
Stéphane MaRIAUD, à Didier GALLARD, à Olivier GRUNBERGER et à Laurent
8ROUSTE: qu'ils soient remerciés ici pour m'avoir dépanné et appuyé en
statistiques et en informatique.
Un grand MERCI aux habitants de Laborel qui ont supporté pendant plus
d'un an "associai thésard que j'étais dans le nid d'aigle de La Montagne, et qui,
avec les amis d'ailleurs, ont rendu cette année d'ermitage beaucoup moins
ascétique que prévue...MERCI à tous ceux que j'oublie ici....
Mais ma plus profonde reconnaissance va à ma femme Angélique, qui ne
m'a encore jamais connu que thésard et qui a bien voulu m'accepter ainsi, avec
tout ce que cela suppose de sacrifices et de frustrations, de manques de
distractions et de vacances, d'absences même quand je suis là...
les pbotos d'introduction sont de Claude Aigon
INTRODUCTION
Les recherches sur l'érosion des sols dans les Alpes du Sud ont, à certaines épo
ques, constitué un thème de choix dans la géographie alpine. C'est évidemment devant l'acuité
du problème, exacerbée par le ravage des eaux ces derniers siècles, que les techniciens et les
chercheurs ont, au milieu du siècle dernier, ressenti l'importance de cette question, très intime
ment liée aux rapports entre l'Homme et son Milieu.
C'est en effet un ingénieur des Ponts et Chaussées, Alexandre Surell, qui, au siè
cle dernier, a le premier étudié scientifiquement la relation que l'on supposait exister depuis long
temps entre la surexploitation des terrains de montagne d'une part, les dérèglements de l'hydro
logie et la dégradation des milieux de l'autre; Prosper Demontzey, ingénieur forestier, et d'autres
à sa suite, ont montré que la phase rhéxistasique, fortement soupçonnée d'être d'origine an
thropique, pouvait aussi être freinée grace à l'action de l'homme.
Mais après ces conclusions des ingénieurs -hommes de terrain ~'il en est-, les
géographes (Grenoblois en particulier) ont soulevé le débat concernant le rOle de "homme: Marie
Thérèse Sclaffert et Félix Lenoble surtout, dans l'Entre-deux-Guerres. ont animé ce sujet si émi
nemment géographique que les relations Homme/Milieu Naturel. Si Surell s'était intéressé essen
tiellement aux Hautes-Alpes où il était en poste, le débat sur le rOle de l'homme, comme les pro
blèmes de torrentialité ou de rhéxistasie sont une réalité dans l'ensemble de l'arc alpin.
Il revient à Raoul Blanchard d'avOIr cherChé dans les archives ce qui pouvait
constituer une preuve de l'historicité de l'érosion actuelle, confirmant ainsi ce que Surell avait
étudié méthodiquement. Les archives paroissiales de l'ensemble des Alpes du Sud regorgent des
doléances des habitants contre les dégats des eaux, attribués en amont. pêle-mêle, à l'action des
chêvres, des bûcherons ou d'une évolution climatique...
~
Depuis les dernières conclusions de ma thèse de 3ème cycle, beaucoup d'évène-
ments se sont produits, concernant l'étude de l'érosion dans les Alpes du Sud. Alors que j'étais