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L'empire de la honte PDF

269 Pages·2008·1.66 MB·French
by  Ziegler
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Jean Ziegler L’EMPIRE DE LA HONTE fayard Nous assistons aujourd’hui à un formidable mouvement de reféodalisation du monde. C’est que le 11 septembre n’a pas seulement été l’occasion pour George W. Bush d’étendre l’emprise des États-Unis sur le monde, l’événement a frappé les trois coups de la mise en coupe réglée des peuples de l’hémisphère Sud par les grandes sociétés transcontinentales. Pour parvenir à imposer ce régime inédit de soumission des peuples aux intérêts des grandes compagnies privées, il est deux armes de destruction massive dont les maîtres de l’empire de la honte savent admirablement jouer : la dette et la faim. Par l’endettement, les États abdiquent leur souveraineté ; par la faim qui en découle, les peuples agonisent et renoncent à la liberté. Cette formidable machine à broyer et à soumettre ne supporte plus aucune des limitations que le droit international prétendait traditionnellement imposer aux rapports entre les États et entre les peuples. Du coup, c’est le régime de la violence structurelle et permanente qui, partout, gagne du terrain au Sud, tandis que le droit international agonise. Mais qui sont donc ces cosmocrates qui, peu à peu, privatisent jusqu’à l’eau que les peuples doivent désormais leur acheter ? Ce livre traque leurs méthodes les plus sournoises : ici on brevète le vivant, là on casse les résistances syndicales, ailleurs on impose la culture des OGM par la force. Oui, c’est bien l’empire de la honte qui s’est mis subrepticement en place sur la planète. Mais c’est précisément sur la honte qu’est fondé le ressort révolutionnaire, comme nous l’ont appris les insurgés de 1789. Cette révolution, elle est en marche : insurrections des consciences ici, insurrections de la faim là-bas. Elle seule peut conduire à la refondation du droit à la recherche du bonheur, cette vieille affaire du XVIIIe siècle. Jean Ziegler, qui témoigne ici d’une connaissance exceptionnelle du terrain, y appelle sans réserve en conclusion. Jean Ziegler est rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels La Suisse lave plus blanc (1990), La Suisse, l’or et les morts (1997), Les Nouveaux maîtres du monde (2002). © Librairie Arthème Fayard, 2005. Ce livre est dédié à la mémoire de mes amis : George L. Marner Reginaldo Di Piero Sergio Vieira de Mello Saddrudhin Aga Khan Yves Fricker Gérard Pierre-Charles Remerciements Olivier Bétoumé a accompagné la naissance de ce livre de son érudition, de son amitié et de ses conseils indispensables. Érica Deuber Ziegler, Christophe Golay, Sally-Anne Way et Dominique Ziegler ont relu mon manuscrit et m’ont fait bénéficier de leurs observations. Ariette Sallin et Camille Marchaut ont assuré sa mise en forme. Je leur dis ma profonde gratitude. Table des matières Introduction I Du droit au bonheur 1. Le fantôme de la liberté 2. La rareté organisée 3. La violence structurelle 4. L’agonie du droit 5. La barbarie et son miroir II Armes de destruction massive 1. La dette 2. La faim III Éthiopie : l’épuisement et la solidarité 1. Alem Tsehaye 2. La famine verte 3. La résistance IV Brésil : les voies de la libération 1. Lula 2. Programa Fome zero 3. Le spectre de Salvador Allende V La reféodalisation du monde 1. Les féodalités capitalistes 2. L’impunité 3. Briser la concurrence déloyale du vivant 4. La pieuvre de Vevey 5. Casser les syndicats 6. Les vaches grasses sont immortelles 7. L’arrogance 8. Les droits de l’homme c’est bien, le marché c’est mieux ! Épilogue : Recommencer Introduction En 1776, Benjamin Franklin fut nommé premier ambassadeur de la jeune République américaine en France. Il avait 70 ans. Franklin arriva à Paris le 21 décembre, venant de Nantes, après une longue et périlleuse traversée sur le Reprisal. Le grand savant s’installa dans une modeste maison à Passy. Les échotiers commencèrent bien vite à épier chacun de ses faits et gestes. Celui de La Gazette écrit : «Personne ne l’appelle Monsieur... tout le monde s’adresse à lui en l’appelant tout simplement Docteur Franklin... comme on l’aurait fait avec Platon ou Socrate. » Un autre dit : « Protée n’était finalement qu’un homme. Benjamin Franklin aussi... mais quels hommes[1] ! » Voltaire qui, à 84 ans, ne sortait pratiquement plus de chez lui, se déplaça jusqu’à l’Académie royale pour l’y accueillir avec solennité. Coauteur, avec Thomas Jefferson, de la Déclaration d’indépendance des États-Unis, signée le 4 juillet 1776 à Philadelphie, Franklin jouit aussitôt, dans les cercles révolutionnaires et les salons littéraires de Paris, d’un prestige immense. Que disait cette déclaration ? Relisons son préambule : « Nous tenons les vérités suivantes pour évidentes par elles-mêmes : tous les hommes ont été créés égaux ; le Créateur leur a conféré des droits inaliénables, dont les premiers sont : le droit à la vie, le droit à la liberté, le droit au bonheur [...]. « C’est pour s’assurer de la jouissance de ces droits que les hommes se sont donné des gouvernements dont l’autorité devient légitime par le consentement des administrés [...]. «Lorsqu’un gouvernement, quelle que soit sa forme, s’éloigne de ces buts, le peuple a le droit de le changer ou de l’abolir, et d’établir un nouveau gouvernement en le fondant sur ces principes et en l’organisant

Description:
Nous assistons aujourd’hui à un formidable mouvement de reféodalisation du monde. C’est que le 11 septembre n’a pas seulement été l’occasion pour George W. Bush d’étendre l’emprise des États-Unis sur le monde, l’événement a frappé les trois coups de la mise en coupe réglée d
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