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Le vocabulaire de l’union et du rapport des natures chez saint Grégoire de Nysse: Gregory of Nyssa PDF

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REVUE THOMISTE REVUE DOCTRINALE DE THÉOLOGIE ET DE PHILOSOPHIE LXXVJIÈME ANNÉE -, T. LXVIII - N° 1 JANVIER-MARS 1968 Le vocabulaire de l'union et du rapport des natures chez saint Grégoire de Nysse Les grandes définitions conciliaires qui scandent l'histoire de l'Église sont pour la plupart l'aboutissement de longues et difficiles démarches que l'on ne peut bien percevoir qu'avec un suffisant recul. Après une première saisie quasi intuitive du donné, qui est assez caractéristique des premières générations chrétiennes, apparaît un effort tâtonnant et laborieux pour en rendre raison. Et les mises en question, les théologies orthodoxes ou aberrantes, les hérésies elles-mêmes ne sont que la manifestation de cet effort. Il arrive que .. les termes ne changent guère de la phase intuitive à la phase réfléchie, mais dans le second temps ils sont porteurs d'une densité toute nouvelle. Ainsi, lorsque les Pères de Chalcédoine confessent urie seule personne et deux natures dans le Christ, un immense effort d'intelligence de la foi les sépare de Tertullien, même si les expres sions qu'ils emploient rappellent certaines des siennes. Le dogme christologique n'a pas échappé à cette loi. Après une première période de saisie intuitive, un changement radical s'opère avec Origène. Avec lui nous nous trouvons devant un essai conscient et lucide d'intelligence du mystère du Verbe fait chair. Le De Principiis amorce en ce sens une phase nouvelle de la pensée de l'Église. Il ne s'agit plus d'intuitions, si lumineuses soient-elles, ni d'une contemplation où l'intelligence, en tant que faculté de re cherche, se tiendrait sur le parvis d'un domaine secret et interdit. Il s'agit, toujours dans la foi, de comprendre et de faire comprendre. Aussitôt, l'équilibre des premières formulations est sinon ~rompu, du moins ébranlé. Combien faudra-t-il désormais de travaux pour que les Pères pratiquent la communication des idiomes avec autant de liberté qu'Ignace d'Antioche? Combien de luttes? Combien en faudra-t-il pour que la vision de l'économie du salut retrouve la présentation limpide que lui avait donnée saint Irénée? Pour que l~on distingue les natures sans division comme le faisait Tertullien? Beaucoup certes, et ce résultat aura souvent des conséquences très douloureuses pour la vie de l'Église, mais elle y trouvera une con science plus vive du dépôt qui lui a été confié. En christologie, le mouvement est donc lancé par Origène et le concile de Nicée. Il peut paraître surprenant de rapprocher ce grand théologien d'un concile qui a dû redresser des erreurs venues 534 REVUE THOMISTE VOCABULAIRE DE L'UNION CHEZ S. GRÉGOIRE DE NYSSE 535 en bonne partie de lui. Pourtant la christologie doit à Origène non En christologie, ~Vc.>O'L<; peut désigner deux chosés : l'acte d'union, seulement ses principes, mais une bonne part de sa méthode. Les et c'est en ce sens que l'emploiera saint Cyrille 1, ou l'état d'union 2. Pères de Nicée en introduisant le « consubstantiel» lui donnent sa Au moment de Chalcédoine, on opposera ces deux sens de ~c.>O'L<;. droite orientation et son chemin. C'est ainsi qu'à Nicée s'amorce le Grégoire ne les distingue pas. Tout au plus peut-on dire que l'in m?uvement qui passe par Constantinople, Éphèse, Chalcédoine. carnation étant surtout pour lui un état, son emploi de ~Vc.>O'L<; se NIcée postule les conciles qui lui feront suite; on ne put s'arrêter à rattache plutôt à cet aspect du mystère. 'Ev6c.> ou ~Vc.>O'L<; sont la consubstantialité du Fils avec le Père, il fallait approfondir le utilisés par l'évêque de Nysse dans un sens très large, lorsqu'il veut rI:?-ystère du Verbe fait chair. Ce sera le travail des conciles posté signifier la connexion dans le Christ des deux natures. Ainsi dans eurs, préparé et souten~ par l'œuvre d'Athanase, des Cappado la Grande Catéchèse, il parle d'une union (~Vc.>O'LC;) et d'un rapproche CIens, de Proclus, de CyrIlle et, à Chalcédoine, par l'intervention ment (1tpOcreYYLO'{lOC;) dans le Christ de la nature divine avec l'hu de dernière heure de la théologie latine, assez archaïque. main 3. Cette union ne doit pas empêcher de garder de Dieu une C'est à l'intérieur de ce mouvement que se situe l'œuvre de Gré idée digne de lui et de penser que, même lorsqu'il s'unit à la nature goire de Nysse. Dans l'histoire de la christologie, il représente l'un humaine, il échappe à toute délimitation. A l'appui de sa démon de ces nombreux chaînons qui conduiront à la définition de Chal stration, Grégoire fait appel à l'image de la flamme qui est attachée cé?oine. L'intér~t de son œuvre dogmatique tient à ce qu'il doit à la matière qui l'alimente sans s'y renfermer pour autant. Cette farre face à la fOlS aux Ariens et aux Apollinaristes, position incon image ne nous éclaire pas beaucoup, malgré l'exhortation de l'auteur fortable s'il en est. Il se situe également à un moment où le vocabu de ne garder d'elle que ce qu'elle a de convenable, en rejetant ce laire. n'a pas acquis cette rigueur qui ne s'obtient parfois qu'au qu'elle a d'inapplicable'. Il semble qu'il veuille surtout manifester détrIment d'une certaine richesse. C'est pourquoi il nous a paru par là que la divinité est unie avec la nature humaine sans être ~té~e~ant d'étudier le vocabulaire qu'il utilise pour marquer circonscrite par elle 6. 1 UnIon et le rapport des natures dans le Christ. Tous les mots ne se Dans le même sens, encore large et imprécis, nous trouvons les valent pas. Ils n'ont pas toujours et partout la même signification. expressions suivantes: «l'union de l'homme avec le divin », ({ celui 6 Nous trouvant devant un ensemble extrêmement riche, nous avons qui a été uni à la divinité? », ({ l'homme qui a été uni à la droite de ,,:oulu dégager le sens que Grégoire donne à union, mélange, assomp Dieu 8 », la droite de Dieu étant le Fils Monogène. t~on, transformation, en nous référant à l'utilisation de ces expres Au cours de notre étude, nous n'avons jamais trouvé que l'un des SIOns dans des domaines autres que la christologie. Le plan que nous termes de l'union soit appelé le ({ Verbe» ni le « Fils de Dieu ». Il avons choisi se vérifie en fonction de l'usage de ces expressions: serait naïf de préciser que l'idée y est, surtout dans le contexte de les premières, union, contact, mélange, ont trait à l'union des na l'Épître aux PhiUppiens où Grégoire pa.rle de Christ et de Seigneur. tures ; les autres, assomption, transformation, etc., à leurs rapports. Ailleurs, presque toujours, il dira « le divin 9 D, « la nature divine 10 », ({ la divinité 11», « le Très-Haut 12 ». Ce détail de vocabulaire manifeste deux choses: d'abord la perspective très unitaire de Grégoire lors qu'il aborde le mystère de la Trinité: il ne veut jamais se laisser 1. - LE VOCABULAIRE DE L'UNION DES NATURES. 1. Cf. le troisième anathématisme de saint CYRILLE D'ALEXANDRIE, Apologeticus A. Les termes utilisés contra Theodoretum pro XII capitibus (PG LXXVI, c. 401 C). 2. Cf. IRtNtE, Adversus Haereses IV, XXXIII, II (éd. Harvey, II, p. 266). . 3. GRtGOIRE DE NYSSE, Discours catéchétique, x,. 4 (éd. L. MtRIDIER, Parls~ 1908, p. 68). Nous utilisons indifféremment les deux titres: Grande Catéchèse ou D,scours 1. "Evc.>O't<; et ses synonymes catéc hétique. 4. ID., ibidem, x, ~. , . . . 5. «IncirconscriptIble » (,*mpLypM'to~) est l un des ~dJectifs c. apophatIques • que Pour signifier les rapports de la nature humaine et de la nature Grégoire utilise le plus souv~nt. Il ne fig;ure pa;; dans la list«: ~tablie par A. VAN HEcK, Gregorii Nysseni de pauper.bus amandis orat.ones duo, edidlt A. VAN HEcK, Leyde, divine dans le Christ, Grégoire de Nysse paraît accorder une certaine Bri1l, 1964, pp. 107-108. préférence à {lLÇLC; et à OCVOCXpIXO'LC;. Encore ne savons-nous pas si 6. GRtGOIRE DE NYSSE, Contra Eunomium libri, III, m, 69 (éd. W. JAE~~R, Leyde, 1960, Gregori~ f:lysseni Opera II, p. 133). - Nous renvoyons à cette édition nous pouvons parler de préférence ou seulement d'emploi plus sous le sigle GNO, SUIVI du tome et de la page. fréquent en raison d'une tradition théologique. Notre enquête ne 7. ID., Anti"heticus, Adversus Apolinarium, éd. Fr. MUELLER, 1958, Opera dog matica minora (GNO III/l, p. 162). doit pas pour autant se limiter à ces deux expressions. Aux côtés de 8. ID., C. Eun. III, III, 43 (GNO Il, p. 123). 9. ID., ibid., 69 (p. 133)· {lLÇLC; et de OCVOCXpIXO'LC; tout un groupe de mots sert à désigner l'union 10. ID., Discours cat. x, 4 (éd. L. Méridier, p. 68). des deux natures; en premier lieu, ~Vc.>O"LC;. II. ID., Adv. Apol. (GNO III/l, p. 224). 12. ID., ibid. (p. 160). VOCABULAIRE DE L'UNION CHEZ S. GRÉGOIRE DE NYSSE 537 REVUE THOMISTE ainsi on ne peut pas dire que pendant la Passion la divinité ait p:endre au piège de l'arianisme christologique. D'autre part, il a VIv~ment perçu, surtout dans sa lutte contre Apolljnaire, que souffert, c'était l'homme adhérant (7tpoacpueLC;) à la divinité par l'UIUon se fait au plan des natures. Dire que le Fils s'est uni à l' huma l'union 1. Cependant la divinité, étant dans celui qui souffrait la nité, n'est-ce pas, comme Apollinaire le reproche aux orthodoxes Passion, s'appropriait (ob<.eLoeù) sa passion par l'union avec lui 2. Grégoire dans ces textes semble refuser la communication des confesser deux Fils? Cette perspective arrête toujours notre auteur: idiomes et il serait facile, à partir de passages empruntés à ses C'est pourquoi il préfère, somme toute, parler de Christ et de Sei sermons, de le mettre en contradiction avec lui-même. Il ne faut gneur. Pour que son intuition perdît sa tournure gauche et mala jamais oublier que, lorsqu'il se dispute avec les hérétiques de son droite, il aurait fallu qu'il distinguât en christologie, aussi nettement temps, il doit fortement affirmer l'intégrité des natures. Autre est et rigoureusement qu'il le faisait pour la Trinité, nature et personne. l'exposition de la foi devant des fidèles dans l'Église, autre la réfu Nous aurons l'occasion de montrer qu'il n'a pas été loin de le faire, tation qui oblige à s'en tenir à des distinctions plus rigoureus~s et mais il est difficile de prétendre qu'il y soit arrivé. à éviter tout ce qui serait prétexte à confusion. Il est assez éclaIrant Jusqu'ici nous avons rencontré des emplois assez imprécis de ~veù(nc;. Comme pour d'autre~ termes christologiques, &.VcXÀ1)\jJLC; et 7tpoaÀ1)\jJLC; en ce sens de comparer le commentaire de Philippiens Il, 6-II que nous trouvons dans le de BeatituàinibUS et celui du Contre Apolli par exemple, GrégOIre refuse de s'engager dans des subtilités de naire. On les croirait écrit par deux auteurs différents. Et saint Cyrille caractère trop philosophique, car il se méfie d'une présentation de l'a bien vu qui a choisi le premier à l'appui de son XIIe anathéma la Parole du mystère qui ne serait assaisonnée « du sel de l'Écriture tisme, alors que ses adversaires auraient pu utiliser l'autre. divine ». Aussi lorsque Apollinaire oppose (c union de la chair» et L'union que réalise les deux natures dans le Christ ne comporte cc 7tpoaÀ1)\jJLC; de l'homme ll, il refuse le débat. Aucun évangéliste ne aucune altération, même si l'on admet que « celui qui s'est uni à parle d'union de la chair 1. D'ailleurs il est bien difficile de distinguer notre nature s'approprie nOs passions 3 ». Et comme la ~vinité c~s ~ifférente~ manières de parler, en raison des multiples formes s'approprie les passions de cc l'homme» à laquelle elle est .~I~, (~la d UnIon; « unIOn dans.la forme et dans la nature, union dans les nature humaine unie au Seigneur est surélevée avec la dIVInIté ». coutumes, dans les sciences, dans les propriétés et dans les habitudes, selon le mal et selon la vertu 2. » Cette longue énumération tend à Par la Pâque, Dieu dait Christ l'homme qui a été uni à lui 5». Dès la vie terrestre du Christ d'ailleurs, cc la part de notre chair» qui a montrer discrètement que si l'évêque de Nysse refuse le débat, ce été unie à la divinité a reçu par participation le don de la sagesse, n'est pas par ignorance, mais par principe. Aussi ce passage du Contre Apollinaire n'apporte-t-il rien d'autre à notre dossier que la grâce à son union à la Sagesse de Dieu 6. Il ressort de cette brève analyse de l'emploi de ~veùaLC; que ce terme méfiance de Grégoire pour les expressions non scripturaires et la sert autant à marquer l'altérité des natures que leur état d'union. constatation de bon sens que l'union est 7tpOC; 'rL et la 7tpoaÀ1)\jJLC;, Ceci nous surprendra moins lorsque nous aurons étudié les sources 'r1.VOC; 3. philosophiques de ce terme ; ~veùaLC;, dans le vocabulaire du temps, Malgré ces déclarations de principe, nous allons trouver des est un terme des plus forts pour marquer la connexion de deux précisions sur la manière dont se réalise l'union. C'est d'abord une réalités. La tendance de Grégoire sera donc de montrer que l'union union avec le corps et avec l'âme et non avec le corps mediante anima. des deux natures' dans le Christ a des limites, en raison même du Unie au corps et à l'âme « directement », la divinité pourra les sens de l'Incarnation; les natures ne sont pas détruites ou altérées réunir après que l'œuvre de la mort les aura disjoints. Parler ainsi après l'union. Elles réalisent un certain type d'unité (~v), quVpermet revient à dire que ce qui fait subsister cet homme Jésus, c'est la à chacune, selon l'économie, de s'approprier les qualités de l'autre. divinité. On n'a pas suffisamment lnÎs en valeur le rôle de tette On peut remarquer aussi que dans la pensée de Grégoire cette ~v~aLC; théorie de l'union distincte. de la divinité avec l'âme et avec le corps tend à se parfaire: réalisée au plan des natures dès l'IncarnatIon, dans l'Incarnation " comme préparation de la définition de Chalcé elle se caractérise pendant le temps de « l'éconolnÎe selon la Passion» doine. par une appropriation des passions et des souffrances de la nature. L'union ainsi envisagée est une !1-;:~LC; de réalités distinctes selon humaine par la divinité, tandis qu'après Pâques la forma serm la nature 5 qui les fait cc un »6. Les natures ne sont pas altérées, et x. GRÉqO!RE DE NVSSE, Adv. Apol. (GNO III/x, p. x84). x. ID., ibidem. 2. ID., JbJdem. 2. ID., ibid. (p. 224). 3. ID., ibidem. 3. ID., ibid. (p. x60). 4. ID., ibid. (p. x54). 4. ID., ibid. (p. x6x). 5. ID., ibid. (p. 2x7). 5. ID., ibid. (p. 222). 6. ID., ibid. (p. x60). 6. ID., ibid. (p. 175). VOCABULAIRE DE L'UNION CHEZ S. GRÉGOIRE DE NYSSE 539 REVUE THOMISTE reçoit la gloire de la divinité. A ce stade de notre recherche, le plus Grégoire se demande avec quoi, dans l'Inca~ation, le. di;m e~t difficile à préciser reste la signification du second terme <le l'union: entré en contact (~({>6IXL) : «Ce n'est pas le VIce auquel 11 s est lié &v6pCù1tot;. Il ne s'agit pas, comme l'a pensé Harnack, de" la nature (~({>~({>6IXL), mais avec notre nature qui tenait de lui son origine et le humaine collective; pas davantage d'un homme préexistant à principe de son existence 1. » , . . Il a soin de souligner que, dans l IncarnatIon, DIeu est entré en l'union. Il semble que la solution se trouve dans ce que dit Grégoire de l'union directe de la divinité à l'âme et au corps: c'est un homme contact avec l'homme tout entier 2 et note que, grâce à leur O1JVcX({>e:LIX et leur O1JfL({>utlX s, les actions des deux natures deviennent communes que « la nature divine», « Dieu», nous dirions la Personne du Verbe fait subsister en restant unie à chacun de ses éléments, mais qui ne à chacune". cesse pas pOUl: autant d'être homme car il peut mourir. Lorsqu'on retrouve O1JVcX({>L€ IX dans le comme~taire.sur le Canti~ue pour signifier l'union mystique, on est frappé de VOIr que GrégoIre Nous aurons l'occasion de revenir sur ce terme ~vCùaLt;, à propos n'a jamais, à notre connaissance, marqué l'originalité et la spécifi des sources philosophiques du vocabulaire christologique de Gré cité de cette «entrée en contact» lorsqu'il s'agit de la personne du goire. Mais, auparavant, nous devons étudier d'mitres termes par lesquels notre auteur signifie l'union des deux natures dans le Christ; il semble parfois tellement fasciné par les conséquen~es pour nous de l'union du divin et de l'humain dans le Christ qU'lI paraît Christ. envisager leur réalisation hypostatique uniquement sous l'angle de 2. "A7t't'Cù l'exemplarité. C'est certainement l'une des faiblesses de son «plato nisme christologique», qu'il ne faudrait pourtant pas majorer. . Avec les synonymes de ~vCùaLt;, nous entrons dans un domaine assez A ces composés d'&.1tTCù, il faut ajouter d'autres expressions qUI réduit, mais plein d'intérêt: nous assistons à cette recherche tâton essaient de cerner la même réalité: O1Jv3pofL1} qui signifie rencontre, nante du mot juste pour exprimer cette réalité unique de l'union concursus au sens où deux réalités concourent à en faire une troisième. de la nature divine et de la nature humaine en Jésus-Christ, Verbe «Celui qui dit que le Verbe s'est uni à la chair ne dit rien d'autre que fait chair. la O1Jv3pofL1} des deux 0. » 1 . ' "A7t't'Cù et O1JVcX7t't'Cù signifient entrer en contact, s'attacher à, s'appli "EvWJLt; 6, O1JVcX({>L€ IX 7, O1Jv3pOfL'Yj 8 sont employés aUSSI par GrégOIre quer à ... Grégoire utilise ces verbes dans leur sens profane 1. En pour désigner l'union de l'âme et du corps: nouS aurons l'occasion contexte chrétien, O1JVcX7t't'OfLIXL peut indiquer l'union mystique de de revenir sur ce point. l'âme avec Dieu 2, que l'on trouve parfois appelée O1JVcX({>L€ IX 8. ~UfL1tÀox1} (de O1JfL1tÀÉxCù) indique égaleI?ent ~ne union étroite: et L'évêque de Nysse n'ignore pas que ses prédécesseurs ont employé dans un sens dérivé, celle de "lutteurs qUI en VIennent aux mams. ces termes en christologie et en théologie trinitaire: c'est ainsi Grégoire l'emploie dans ce dernier sens, à propos de nos luttes qu'Athanase utilise O1JVcX({>e:LIX pour parler du rapport des hypostases contre les passions de la chair, dans le de Virginitate9• Dans son dans la Trinité". L'emploi de O1JVcX({>e:LIX en christologie n'a donc rien ouvrage Contre les Macédoniens, il écrit qu'il ne faut pas d'une innovation. L'originalité de Grégoire semble plutôt porter croire du Saint-Esprit qu'il est le fruit du mélange et de l'union sur la résonance affective qu'il donne à cette «entrée en contact Il (fLi:~Lt; XlXt O1JfL1tÀox1}) d'une réalité créée et d'une autre incréée 10. Il de la nature divine avec l'humanité: elle exprime la condescendance emploie enfin O1JfL1tÀox1} dans un sens christologique : « Dans la con de Dieu, son amour pour les hommes. Nous en trouvons des exemples descendance qui incline le Seigneur vers la bassesse de notre nat~e, dans les chapitres xv et XVI de la Grande Cat6chèse: «Pourquoi nous voyons la divinité, unie (aUfL1tÀIXXi€:alX) à la nature humame, rougit-on de confesser que Dieu est entré en contact (&.t/iIXa6iXL) avec qui devient ceci tout en restant cela 11. » Le texte .de l'Adversus la nature humaine, puisqu'on n'observe dans la condition de l'honhne M acedonianos nous aide à préciser le sens de ce dernIer texte: En aucune opposition avec la" conception de la vertu? 5» Plus loin, général, lorsque Grégoire emploie deux mots reliés par XIXt, il précise Tr1a.i téG RdÉe GtaO IRviEr gDiEn iNtéY, SinSEtr,o Ddeu cVtiirogni,n itteaxtete, IcVr,i tl iq; uXeI,I It, rla d; uetcct.i o(néd, .c GomRÉmGeOnIRtaEir eD Ee Nt YinSdSeEx, 2x.. IIDD..,, Aibdidv.. AXpVoI,l . 2( G(pN. O8 4I)I.I /x, pp. 140,215). dc!ilt eMroinchs eSl CA.U BINEAU, • Sources chrétiennes, U9 >, Paris, I966, pp. 304, 4211-... ). Nous 43.. IIDD..,, iCb.i dE.u (np.p I. IIla, 8II,I ,1 6329 )(· GNO II, p. 131). 7L6A2)N.. G CEIfDR. B.d,E eI CVn~$ ,Cr gaL. neVtyiIcd, aex .c (BaSnCrtiil,c ly,o -r.X u39m4640, ,,1 lgeigrtn eIegI Io 4r(4iP)i GN; XyXsI,sL e5In V(ip ,i. nc3. 9C72a7,n17t. i Dc3a-, 4 8c)X.a 2n tDic o;r éudm. , HVeIr,m papn. n3u2s, 657... IIIDDD...,,, DAibdiisdvc..o AuXrpVso I,cl .a4 t (. G(pXN. I,O8 61 )I.(I éId/.l ,L p.. M14é0ri)d. ier, p. 70). de 43n.. oSItrDaei. ,na uItv ncAX T'CI'HtaLAœnt Noa AvceSacEn ,tl oeD s1e a (snPegGnet esXn: tLIianI V DP, isoCan.l my7s7oi6ri u B(mP ;Gi nG sXcNrXOipV tVi,o ICn, .e ps5., 0 I24X8) .) (. PGGré XgoLirIeV p' aCr. l4e8 a4u Bss)i. xO89... IIIDDD... ,, DAAedd vvVe. irrAsgup.s o IlXM. , a(2Gc eN(dSOoCn ,i IapIn.I o/3sl6,, 6pX)..I Xx 3(3P)G· XLV, c. 1324 A). 5. GRÉGOIRE DE NYSSE, Discours cat. XV, 7 (éd. L. Méridier, p. 82). II. ID.; Discours cat. XXIV, 3 (éd. L. Méridier, p. 114)· 540 REVUE THOMISTE VOCABULAIRE DE L'UNION CHEZ S. GRÉGOIRE DE NYSSE 54! ~si le se~s de l'un et ~e l'autre: .nous avons trouvé par exemple 1. Ils peuvent servir à désigner les rapports de l'âme et du corps ~vCù.(l"LC; xou 7tP.ocré:"î(Lcr!LOC;: une unIOn et un rapprochement, c'est dans l'être humain. C'est dire à quel point Grégoire de Nysse, qui a a-dire une umon sans confusion des natures. Il écrit ici '!L~1;LC; xoct découvert et qui utilise le schéma Verbe-homme pour des raisons c:ru!L':,Àox~ pour .signi~er, ~ou~ semble-t-il, que cru!L7tÀox~, plus dogmatiques et polémiques, est dépendant au plan de la vision plus que é:VCù~L~, a traIt à 1 acte d umon, la c:ru!L7tÀox~ serait la ~VCùcrLC; au profonde du mystère du schéma Verbe-chair même lorsqu'il combat sens cynllien du terme. C'est pourquoi dans le texte de la Grande l'un de ses tenants, Apollinaire. Cette analogie anthropologique Catéchèse, Grégoire fait allusion à l'Incarnation et à la condescendance nous oriente dans une perspective fortement unitaire. du Verbe et conclut par cette admirable formule: «il devient ceci tout en restant celaI.» 2. Tous ces termes permettent d~ bien distinguer les deux natures. Leur union est une communiou, une entrée,en contact, un concursus, Pour signifier l'acte d'union, notre auteur refuse par contre jamais une synthèse ou une confusion, et, en ce sens, le Christ ne l'expression crUV6é:crLC; èx Mo qlucré:CùV 2, à laquelle il trouve une peut être appelé cXv6pCù7t66é:oC; : l'état d'union est aussi une commu-, saveur apollinariste, bien que dans le Contre Eunome il lui arrive nion de natures distinctes. de parler ~e crYV6é:crLC; xoct c:ruV~PO!L~ 3. Dans ce dernier cas, le second 3. La plupart de ces termes ont pour origine la philosophie des terme corrIge le premier en le précisant. Dans la mesure où crUv6é:crLC; 1 mélanges, et nous aurons à faire ci-après l'étude des sources de notre évoque une composition de nature, un cXv6pCù7t66é:oc; qui ne serait ni auteur. un vrai Dieu ni un vrai homme, on comprend pourquoi Grégoire A moins d'aller plus loin que ne le veut Grégoire dans ce contexte, refuse ce terme. C'est pour les mêmes raisons qu'il se méfie du on ne peut pas dire que ces termes nous. renseignent su~ le mode de terme scripturaire de « médiateur )) dans sa controverse avec Eunome. l'union: ce sera le rôle d'autres expreSSIOns de le mamfester et en le Christ n'est pas un ~oc(!LCùv intermédiaire entre Dieu et les hommes· particulier !L~1;LC; et xpiicrLC;. syn~hèse des deux, mais différent par nature de l'un et de l'autre4: L emploi de crU!LqlULOC nous ramène à l'analogie de l'union de l'âme et du corps. « Si tu cherches comment la divinité s'est unie à l'huma nité, il est temps de chercher auparavant de quelle nature est l'union (crU!LqlULOC) de l'âme et de la chair. Et si l'on ignore la manière "EVCùcrLC; et ses synonymes nous ont appris que les deux natur~s ~ont votre ~me s:unit au corps, n'allez pas croire non plus que dans le Christ étaient unies sans confusion, et que chacune pOUVaIt 1 au~re questIOn SOIt du ressort de votre intelligence 0. » faire siennes selon le temps- les propriétés de l'autre, l'analogie la ~Ignalons encore l'usage de crUvo~oc; - Grégoire parle de l'inex plus commune étant celle des rapports de l'âme et du corps. L'étude prImable cruvo~oc; et !L~1;LC; du divin et de l'humain dans le Christ 6 de !L~ÇLC; et de ses composés, de xpiicrLC; et des siens, t.t0us permettra de le premier terme paraissant désigner l'acte d'union et le second mieux percevoir comment Grégoire de Nysse enVIsage ce que nous l'état - XOLVCùVLOC 7, emprunté à l'Épître aux Hébreux et enfin appelons l'union hypostatique. crUO"t"OCcrLC; 8. ' M~ÇLC; dans le grec ancien a un sens plus large que le mot ~m~lange» par lequel nous le traduisons généralement. Il peut SIgnIfier le Tous ces termes dont Grégoire se sert pour désigner à la fois l'acte mélange au sens strict, c'est ainsi que l'évangile de saint Jean parle, et l'état d'union des deux natures, nuance que seul le contexte nous à propos de la sépulture du Christ, d'une !L~~LC; de myrrhe et d'aloès; pe~meLde déterminer, présentent semble-t-il en commun les-points ou simplement une union étroite: on emploiera !L~1;LC; à propos du SUIvants: '1 commerce sexuel. Nous exruninons plus loin les sources cultur~lles de l'emploi de !L~1;LC; ; pour le moment, désireux ~va~~ tout d'~:CPli­ 1. GRÉGOIRE DE NYSSE, Discours cat. XXIV, 3 (éd. L. Méridier, p. II4). quer Grégoire par Grégoire, nous préférons étudier 1 usage qu Il en 2. ID., Adv. Apol. (GNO III/l, p. 215). fait à divers niveaux, pour voir ensuite comment ce terme peut 3· ID., C. Eun. III, IV (GNO II, p. 144). 4· ID., Cf: Adv. Apol. (GNO III/l, p. 133). s'appliquer en christologie. 5· ID., DMcours cat. XI, 1 (éd. L. Méridier, pp. 68-70). 6. ID., C. Eu!'. III, IV, 27 (GNO II, p. 158). ft.·7 . Cf. ID., D~scours cat. XVI, 3 (é.d. L. Méridier, p. 86) ; Adv. Apol. (GNO III/l, A. L'EMPLOI DE !L~1;LC; EN DEHORS DU CONTEXTE CHRI~TOLOGIQUE ;~~i. 178,205) ; C. Bun., RefutatIo, 80 (GNQ II, p. 345) ; pour aÛMCXCllç, cf. ibid., 56 CHEZ GRÉGOIRE DE NYSSE. - L'évêque de Nysse emplOIe dans son dev8a. !'Jt epatu.tu D, AMNéIÉlaLnOgUe,s So.f jeJr.t,s «a Cuo Pns. pHir.a tdioe Lchuebza cG, rPéagroiisr,e Adueb Nieyr,s s1e9»6 3d :a n1.s ELx'éHgoèmsem eet œ1fvre une vingtaine d'expressipns ayant !L~1;LC; pour racine1 : c'est patr~t,que, pp. ~95:308 (p. 306), semble croire que Grégoire aurait aussi parlé d'une om61e-'r''' 'OaUICSXS Ir cpornésCf?I,sréamt~eon)t .d es natures dans le Christ. Nous pensons qu'on ne peut1'affir 1. Certains de ces composés paraissent bien avoir été forgés par Gr~goire selo~ son habitude. Seul, un lexique critique de son vocabulaire nous permettrait de le vérifier. 542 REVUE THOMISTE VOCABULAIRE DE L'UNION CHEZ S. GRÉGOIRE DE NYSSE 543 dire sa prédilection pour ce tenne. Il en donne une définition, mais avait un mélange ((.LLÇLÇ) merveilleux de ce que l'un et l'autre âge à propos du Christ: ({ Celui qui dit (.LLÇLÇ signifie l'union de deux offrent d'éléments contraires (TWV ÈVotv-r(<ùv) ou plutôt un échange réalités distinctes selon la nature 1. » Dans le même contexte, nous de leurs propriétés (\>1totÀÀoty-Y) TWV t~L<Ù(.LaT<ÙV) 1»: fonnulation très trouvons (.LLÇLÇ jumelé avec crovo~oç, O"U(.L1tÀox~. A propos de là: sim riche et qu'il nous faudra garder présente à l'esprit. Nous trouvons plicité du Verbe, nous le trouvons lié à auv~po(.L~ 2. Grégoire l'utilise encore les expressions «connaissance mélangée », «nature mélan encore avec XOLVC,.lVtot, suivant en cela l'exemple de Philon 3. gée 2 ». Il est des réalités incompatibles (il faudrait traduire «im De nombreux emplois de ce tenne et de ses composés nous aident miscibles», &.(.L(XT<ÙV) par nature: «ainsi, l'âme saisie par un vice est à préciser le type d'union dont il s'agit. MLÇLÇ est employé avec d~s absolument étrangère au bien et incapable de cohabiter avec lui 3. » expressions tendant à marquer la participation: c'est ainsi que Cette réserve nous explique pourquoi Grégoire, lorsqu'il étudie la ~rég~ire ~arle ,du B!en ~ans sa pureté « sans mélange et sans parti convenance de l'Incarnation, s'efforce de montrer qu'elle n'est pas CIpatIOn (ot(.LLyY)Ç XotL &.(.Le:TOXOç) avec le mal'». Dans la même ligne contraire à la vertu: elle eût en ce cas été métaphysiquement im ce tenne évoque la transformation de l'un des éléments' mélangés: possible. « (.Le:Tot1tOL~aotç ~Là. 'tÏjç 1tpOç TO xpe:Lnov È7tL(.LLÇtotÇ 0 » ; ou même leur En raison même des premiers résultats de notre enquête sur le destruction pour en constituer un troisième hétérogène aux vocabulaire de l'union des natures chez Grégoire de Nysse, nous éléments de base: «Si les sons retentissent aux oreilles mêlés, une devons accorder une attention spéciale à l'utilisation de (.LLÇLÇ en confusion (cro'"(XuaLç TtÇ) s'empare de la pensée 6. » anthropologie: le composé (croyxpL(.Lot) humain réalise un type de Dans la Lettre II nous trouvons l'expression &.Ve:1tt(.LLXTOV XCltL (.LLÇLÇ. Dom Gillet, dans un article consacré à l'anthropologie de &.cro'"(XUTOV à propos de la séparation des sexes dans la vie « selon la . Grégoire de Nysse, écrit: « Sous l'influence de Platon et de Plotin, philosophie », c'est-à-dire la vie monastique. Si nous laissons de côté la philosophie religieuse de Grégoire de Nysse est fondée sur l'oppo les emplois de (.LLÇLÇ joint à &.vaXpotaLç que nous réservons pour le sition du monde intelligible et du monde sensible'.» En raison moment où nous étudierons cette dernière expression, nous pouvons même du caractère profondément chrétien de cette philosophie dire qu'en raison même des mots avec lesquels il jumelle ce tenne, religieuse, nous préférerions parler de distinction de ces deux mondes Grégoire signifie par (.LLÇLÇ un type d'union très étroite qui entraîne que d'opposition. Dans la Grande Catéchèse, Grégoire distingue la transformation de l'un des éléments lorsque ceux-ci sont de valeur donc deux ({ mondes» ou si l'on veut deux «natures»: la nature inégale (le terrestre avec le « meilleur» par exemple) , et leur confusion intelligible et incorporelle, impalpable, sans fonne, nous dirions la lorsqu'ils sont de même nature (les sons). nature spirituelle, et la nature sensible qui, comme son nom l'indique, Grégoire utilise aussi (.LLÇLÇ isolément: les résultats sont les mêmes. tombe sous la perception des sens o. Dans l'univers total, sensible et Le cultivateur sépare la baIe du froment auquel elle est mêlée intelligible, Grégoire note une OCp(.Lovtot, une (jU(.Lcp<ùvtot et rien ne rompt (&.Vot(.LtyvU(.LL) 7 ; la nourriture et la boisson se mêlent aux organes de la continuité de l'accord. A travers les résonances stoïciennes de la vie 8; l'eau se mêle au courant 9. Nous avons déjà parlé de l'exem ces expressions on perçoit leur signification chrétienne. Où donc ple des sons 10. Les unions illicites sont appelées (.LLÇe:LÇ 1totpavO(.LOL 11. cette OCp(.Lovtot se manifeste-t-elle mieux que dans le Christ, et dans C'est O"U(.L(.LtyvU(.LL qu'emploie notre auteur pour parler du rire mêlé le Christ ressuscité? aux larmes 12. Déjà au plan de l'homme, se produit une (.LLÇLÇ et une &.vaxpotaLç MLÇLÇ est utilisé à propos des réalités de la vie de l'esprit, de la vie du sensible et de l'intelligible afin que tout puisse participer au bien selon la vertu: Grégoire parle du bien « sans mélange 13 », des vertus et que rien ne soit exclu de la nature supérieure 6. Grégoire trouve des jeunes gens et des vieillards réunies en un seul homme: «Il y ce mélange décrit en Genèse II, 7. Il n'est pas confusion: l'âme demeure une réalité du monde spirituel et le corps -du monde sen 1. GRÉGOIRE DE NYSSE, Adv. Apol. (GNO III/l, p. 217). sible, mais ils n'en réalisent pas moins une unité personnelle et 2. ID., Discours cat. l, 8 (éd. L. MéIiruer, p. 12). s'interpénètrent d'une certaine façon (l'on pense à ce que dit notre 3· ~HILON ;D'ALEXANDRIE, De speciaUbus legibus, II, XVI; De virtutibus, CXLI; Legat10 ad CaJum, XXXIV. auteur des « spirituels» ou des ({ charnels» des épîtres de saint Paul 4· GRÉGOIRE DE NYSSE, De Virg. XIII, 1 ; XVII, 2 (SC, p. 426, 1. 26 ; p. 460, 1. 22). 5· ID., Adv. Apol. (GNO IIf.I' /l, p. 213). 6. ID., De Virg. xx, 2 (SC, 496,1. 16). 7· ID., ibid. XXI, 3 (p. 510, . 1). 1. ID., ibid. XXIII, 6 (p. 546, 1. 14'). 8. ID., Discours cat. XXXVII, 4 (éd. MéIidier, p. 174). 2. ID., De hominis opJficio, xx (PG XLIV, c. 200 A). 9· ID., De Virg. VIII (SC, p. 358, 1. 12). 3. ID., De Virg. XVI, 2 (SC, p. 454,1. 7). 10. ID., ibid. xx, 2 (J>. 496, 1. 15). 4. R. GILLET, O. S. B., L'homme divinisateur cosmique dans la pensée de Grégoire II. ID., ibid. III, 10 (p. 300, 1. 20). de Nysse, dans Studia Patristica VI, pp. 62-83 (p. 62). 12. ID., ibid. III, 3 (p. 280, 1. 22). 5. GRÉGOIRE DE NYSSE, Discours cat. VI, 2 (éd. L. MéIidier, p. 34). 13. ID., ibid. XIII, 1 (p. 426,1. 26). 6. ID., ibid., 3 (p. 34). " 544 REVUE THOMISTE VOCABULAIRE DE L'UNION CHEZ S. GRÉGOIRE DE NySSE 545 dans le Contre Apollinaire). Toutefois, contrairement à ce qu'évoque C'est sur l'emploi qu'en fait Grégoire de Nysse en èhristologie que pour nous l'idée de mélange, l'union de l'âme et du corps ne réalise se fondent pour une bonne part ceux qui taxent sa doctrine de pas une fusion qui produirait un troisième terme, un « mixte» après monophysisme. C'est pourquoi nous avons essayé d'en ce~er le la destruction des éléments. Nous voyons la rigueur d'un tel emploi sens Il profane» avec précision, avant de voir comment 11 peut et son intérêt dans le cas qui nous occupe. s'appliquer au Verbe Incarné. . Si cruv&<pe:~ot que nous avons déjà étudié a été largement utilisé Le « mélange» du divin et de l'humain est l'une, de~ caracté~s­ en théologie trinitaire 1, Grégoire refuse de parler de !Lr:~~<; en ce tiques de l'économie du salut. Dans la Grande Catechese, GrégOIre domaine. ' AfL~Y~t; fait d'ailleurs partie de ces adjectifs privatifs qui constate que rien, dans l'Évangile, «n'échappe à ce caractère de se con~rnent la nature. divine, le « Bien sans mélange, sans partici révéler absolument comme un mélange du divin et de l'humain, la patIon au mal». Pareillement, pour-la personne du Verbe, Grégoire parole et les faits se déroulant de façon humaine et ce qui -est conçu refuse toute fLr:~~t; de puissance et d'impuissance qui irait à l'encontre selon ce qui est caché ('t'oG aè Kot't'&. 't'à Kpu1t't'àv voou!,:é~ou) révélant de sa simplicité 2. Nous avons déjà fait allusion au texte de l'Adver le divin 1». C'est la loi même de la condescendance divme que nous sus M acedonianos dans lequel il critique ceux qui admettraient que trouvons ainsi formulée dans le commentaire de la seconde Béati la Personne de l'Esprit soit un mélange (fLL~~V 't'LV&.) de Créé et tude: « Le Logos condescend à la faiblesse de nos oreilles, lui qui d'incréé, car on ne peut concevoir une conjonction du créé et de est descendu auprès de nous pour que nous puiss~ons no~s élever à l'incréé: ce serait admettre la réunion de deux contraires~. Il faut lui. C'est pourquoi, par des paroles et des expresslOns qUl nouS sont bien voir la « pointe li de ce texte. Il s'agit de défendre la divinité du intelligibles, il nous transmet les mystères divins, se servant des Saint-Esprit que les Macédoniens considèrent comme une créature· mots que l'on a coutume d'utiliser chez les hommes 2. » Le Logos se intermédiaire. C'est là-dessus que porte la critique de Grégoire, et mesure à nos oreilles dans l'Écriture, à nos yeux dans l'Incarnation 3. elle n'est pas sans rappeler celle qu'il fait à l'expression ocv6pc,m66e:ot;. C'est à l'intérieur de cette économie de communication de Dieu avec Pas plus que dans le cas du Christ, où ce n'est pas l'union du divin .l'homme, dont l'Incarnation est le sommet et dont le but est de et de l'humain qui fait l' hypostase du Fils de Dieu, dans le cas du nous ramener à Dieu, que se situe la !L~~~<; des deux natures en Saint-Esprit, ce n'est l'union d'une réalité créée et d'une autre Jésus-Christ. incréée. Nous donnons ces précisions afin qu'on ne déduise pas de ce Voyons d'abord comment Grégoire désigne les termes du « mé- texte de l'Adversus M acedonianos que fLr:~~t; est inapplicable dans lange». Il s'agit de « ce qui est nôtre» ('t'à 'Y"} fLe:'t'e:pov ) ~vec le dvim·'. ; une christologie orthodoxe'. de Dieu (6e:6<; sans article), l'Infini, l'Incompr~henslbl~, l'Inexpn Signalons enfin la place de fL~~~t; dans le vocabulaire de la chute mable, supérieur à toute grande~r, avec la sOUlll~e (Àu6po:,) de !~ d'Adam et de notre restauration: Grégoire parle de connaissance nature humaine 0; du terrestre (Y'Y}·LVOV) avec le meIlleur (Kpe:~-r:0~). ' mélangée, de nature mélangée, comme nous l'avons vu, mais encore du Dieu Monogène avec l'hUlllÎlité de notre nature7• La ~vmlt~ d'arbre mélangé pour parler de l'arbre de la connaissance du bien (6e:6't"Y}<;) se mêle à chacune des parties de ~'homme 8. «Le D~e~ ~Ul et du malo• A la résurrection au contraire, le vase, rendu sans s'est manifesté s'est mêlé à la nature pénssable afin de divmIser mélange (OCfL~yé<;) de l'élément contraire, est restauré dans sa beauté l'humain par la communion à la divinité 9. » Grégoire écrit encore: primitive par la reconstitution de ses éléments « C'est en se mêlant à l'humanité (ocv6pc,m6't"Y}t;), en revêtant tous. les 6. caractères propres à la nature (ta~wfLot't'ot) : la nai.ssanc~, l:éduc~tion, B. L'UTILISATION DE !L~~~<; EN CHRISTOLOGIE. - Lorsque Gré la croissance, et en franchissant toutes les étapes Jusqu à 1 expénence goire de Nysse utilise !L~~~<; en christologie, il ne s'agit pas d'une de la mort, que Dieu a exécuté tout ce dont nous avons parlé plus innovation. Le premier témoin d'un tel usage semble bien être Hip haut délivrant l'homme du vice et guérissant l'auteur même du polyte ou les textes qu'on lui attribue Au IVe siècle, ce terme est vice ~o. » Il reproche à Eunome de ne pas accepter que le Maître se 7. parfaitement admis, et Grégoire de Nazianze l'utilise fréquemment 8. 1. GRÉGOIRE DE NYSSE, Discours cat. XXXII, 5 (éd. L. Méridier, p. 146). 1. Cf. K. HOLL, Amphiloch!us von lkonium ... , Tubingue, 1904, pp. 226-227. • 2. ID., De beatitud. or. Il (PG XLIV, c. 1209 B). 2. GRÉGOIRE DE NYSSE, DJscours cat. l, 8 (éd. L. Méridier, p. 12). 3. ID., Adversus Arium e~ Sabellium. CGNO III/l, p. 73), 3. ID., 4dy. Macedon. XVII (PG XLV, c. 1324 A). 4. ID., Discours ca~. XXV, 2 (éd. Méridier, p. Il8). 4. ID., Jbidem. 5. ID., ibid. XIV, 1 (p. 76). 5. ID., De homo DPiI., XIX (PG XLIV, c. 197 A). 6. ID., Adv: Apol. (GNO III/l, p. 213). 6. ID., Discours cat. VIII, 7 (éd. L. Méridier, p. 54). 7. ID., ibid. (p. 221). 7. Saint HYPPOLYTE, De Antichristo, IV (PG X, c. 732 B). 8. ID., De ~ridui spa~io (PG XLVI, c. 6.I~ cl. 8. GRÉGOIRE DE NAZIANZE, Or. II, XXII (PG XXXV, c. 432 B) • 0,. XLV, IX 9. ID., Discours cat. XXXVII, 12 (éd. Méndier, p. 182). (PG XXXVI, c. 633 C) ; Carm. l, XI (PG XXXVII c. 471 A). '., 10. ID., ibid. XXVI, 9 (p. 124)· RT j REVUE THOMISTE VOCABULAIRE DE L'UNION CHEZ S. GRÉGOIRE DE NYSSE 547 soit mêlé aux serviteurs, l'Incréé aux créatures altérées par leur ture» différente peuvent s'unir dans un sujet sans perdre ce qui penchant au malI. fait leur vérité profonde. Tout comme, dans le composé humain, le Le co~mentaire ~u Cantique des cantiques le répète en termes corps ne cesse d'être un corps et l'âme une réalité spirituelle et plus lynques: « Mamtenant ils ont clairement appris de l'Égli pourtant, réunis, ils forment un seul vivant, un sujet; de même, comment le Verbe se fait chair, comment la vie se mêle à la mor~e dans le Christ, les deux natures mêlées ne cessent d'être la nature co~ent par ses m.eu~:trissur:s il guérit nos blessures, comment a; humaine et la nature divine, en réalisant cependant une unité sans l~ fa~b!esse de la C::OlX Il détrwt la puissance de l'adversaire, comm~nt séparation OCXWpLO"-rOÇ l, un seul vivant ~v ~éilov. l m.vlslble s~ manIfeste dans la chair, comment il rachète les captifs La fl~~LÇ des deux natures dans le Christ permet l'échange des et Il est l~l-même la rançon, il s'est donné lui-même à la mort propriétés auquel nous avons déjà fait plusieurs fois allusion. cOI?me pnx d~ notre rachat, comment il est dans la mort et ne qwtte pas la VIe, comment il se mêle à la servitude et demeure dans la royauté 2. » 4. KpOCO"LÇ et ses composés Pour être co~pl~t dans no~re enquête, signalons cette exp~ession e _ -drsu: XCCXoL\ n,CtXr VeC XA.,I \'Y p)<oPl ehs :n-~aç ~3r• e pour désIgner l'humanité du Christ·• 0, S, :rIIIr1.L X s:~ç la KpprOéCdOi"LlÇe cetti osnes dceo mGpréogséosi rfeo dnet pNayrtsisee, alovrescq ufl'~i~lL Çs,' adgeist tdeerm qeusa lqiufiie ro nlet rapport des deux natures dans le Christ. Pas plus que dans le cas de A la lumière de cette première enquête, et indépendamment de fl~~LÇ, ce n'est là une innovation. Origène utilise en christologie ce. que pourront nous apporter les sources philosophiques de Gré~ autant le verbe ocvcxxS:PcXVVUflL que le substantif ocVcXXPCXO"LÇ. Après le gOIr~, nous pou~ons dégager déjà un certain nombre de conclusions. ve siècle, on rejette cette expression à laquelle on trouve une saveur ? abor.d: ce n est pas la fl~~LÇ au sens des natures abstraitement apollinariste. Il est vrai qu'Apollinaire l'utilise fréquemment, pnses qw mtéres~e. notre a~teur. Il prend le problème de plus haut. comme d'ailleurs tout le courant alexandrin 2. A l'époque qui nous L~ mélange du ~lvm av~c l humain est une loi profonde de l'écono intéresse, OCVcXXPMLÇ ou fl~~LÇ sont utilisés tant par Apollinaire que mIe. du sal~t qw se réalise de manière parfaite et singulière dans le par ses adversaires, avec un sens bien différent toutefois. Mais il en Chnst, ma!s que l'on retrouve dans l'Écriture par exemple. C'est est de ces formules comme de beaucoup en christologie; elles ne parce q~e l homm~ après la chute ne peut plus entrer en communion seront considérées comme hétérodoxes que lorsqu'elles seront av~c DI~U que DIeu :e mêle à nous multifariam multisque modis, devenues le bien exclusif de ceux qui se situent hors de la grande ~u Il mele sa Parole a nos mots humains afin que nous puissions Église. Combien d'auteurs, aujourd'hui docteurs de l'Église, ne l e~tendre, .qu'Il envoie son Fils dans la chair afin que nos yeux peut-on taxer de monophysisme verbal? Combien d'expressions pwssent VOIr l~ LUlniè.re, afin que notre mort soit guérie par la Vie. employées de nos jours en christologie auraient paru à Cyrille de ~ans le ~hnst, réa~satio~ parf~te de cette fl~~LÇ, Grégoire tend saveur nestorienne? L'historien des doctrines n'a pas pire ennelllÎ à bIen manlfest-er la dimenslOn phIlanthropique du ((mélànge» S'il qu'un dictionnaire! p~rle de natures, c'est toujours de la nature divine, pure, pieine Il est difficile de traduire en français OCVcXXPCXO"Lç : alliage, mélange, d ~our, et .de la nature humaine pécheresse, aveugle, séparée de union. Ce terme évoque une union très étroite: l'intérêt en christo l~ VIe. J~mals la présentation du mélange n'est séparée de la dimen logie sera de savoir ce qui est ainsi mêlé. Si ce sont des (( fragments » SlOn salvlfiqu:, de!a « vision» totale de l'éconOlnie. La fl~~LÇ réalisée qui s'emboitent comme un puzzle ou des éléments qui se mêlent en Jésus-~~nst n :st pas une synthèse des natures: l'œuvre (iu comme des liquides, alors nous sommes en climat monophysite: sa!ut seraIt ImpossIble si le Christ n'était parfaitement Dieu et par la réalité n'est pas si simple. fruten:ent homme. E~ n?us savons bien maintenant que dans sa Nous ne referons pas pour ocVcXXPCXO"LÇ, celui des composés de XpOCO"LÇ polém~que a:rec ApollinaIre, Grégoire refuse de voir dans le Christ que Grégoire utilise le plus souvent en christologie, l'enquête à ~ne fl~~:Ç qUl serru.t (( composition» d'un vivant à partir d'éléments laquelle nous avons procédé pour fl~~LÇ. L'emploi (( profane» le plus Jusque-la épars et mcomplets. intéressant pour nous, parce que Grégoire le réfère une fois encore , Si l'analogi~ de l'âme et du corps n'est pas rejetée pour autant, c est parce qu elle permet de manifester que deux réalités de (( na- I. ID., ibid. (p. 224). . 2. Cf. saint CYRILLE D'ALEXANDRIE, Hom. pase. VIII (PG LXXII, C. 572 A). THÉODORET, El'anistes, II, 171 (PG LXXXIII, c. 216 A). ISIDORE DE PÉLUSE, Ep. 321... IGID DR..É,, GAlnOdIvaRC. nE A tDpie~o .l. N c(YaGnSNtSfe.OE., VICII.II IE/ l(u,P npG.. I2XI2IL2,)I .IV II' , c5. 39 4(G 8 NDO -9 4I9I ' AP p; .1G2N6O'1 2V7I), .p p. 254-255). rCeDfXusCeVrI~ (cPetGte L eXxpXreVsIsIioI,n ct. a4n5d2i sC q).u Ae pSOoLpLhINroAnIeR Ed,e FJréargumsaelnemt 1, 2L8é. oSn.c Jee daen BDyazmaanscceè neet Anastase d'Antioche continueront à l'utiliser. REVUE THOMISTE VOCABULAIRE DE L'UNION CHEZ S. GRÉGOIRE DE NYSSE 549 au mystère du Christ, a trait aux rapports de l'âme et du corps1. A propos de la distinction des deux mondes - sensible et intelli que par celui de !L~~LÇ la conjon.ction ~e deux ré.alités qui ~ont, des natures infiniment distantes, umon qm est le fruIt de la philanthro gible - Grégoire écrit: « il s'opère dans l'homme, par un effet de la pie de la nature supérieure, et qui élève la nature inf~rieure. Les sagesse divine, un mélange (!L~~LÇ) 'et une 'combinaison' (&vcXxpoc<nç) l , du sensible et de l'intelligible 2. » Plus loin, il se fonde sur cette dleeuurx d tiesrpmroepso drtei oln'u nqiuoen l ep evuovceanbtu lêatirree. dd'ea uletuanr tc opnlujos nmctainoInf eesstté sé tdrOa~Its. analogie pour parler du rapport des deux natures dans le Christ: D'un côté le supracéleste, la droite du Très-Haut, le Ve~be, de 1 «pv Sii'ti'O tCuL ) chà elr'chhuems,a din'a, uitlr ees pt atretm, pcso mqmuee ntut lcah deirvchineist éd 'saeb morêdle d (eX OqC'ut'OeClXlLe l'autre l'humilité de notre nature, le serviteur. Cette uni~n SI extr~­ nature est l'union (j\)!L~ULOC) de l'âme et de la chair 3. » «Mais de même ordinaire ne peut être qu'œuvre d'amour: «C'est par philanthr~ple que dans ce cas nous avons été amenés à croire que l'âme était autre que le Verbe de Dieu, qui était au commenceme?t ~u:pr~s de DIeu, s'est mêlé à notre nature afin que l'homme SOIt divmlSé par son chose que le corps, en considérant qu'une fois isolée de l'~me la mélange avec le divin, car par les prémices qu'il a ~ssumée~ toute. la chair est morte, ainsi nous reconnaissons que la, nature divine diffère de la nature mortelle dans le sens d'une majesté plus haute tout en pâte a été sanctifiée en même temps 1. Il «L~ droite de D~eu qm a étant incapables de concevoir comment s'opère le mélange (&vcXxpoc<jLç) créé toutes choses, qui est le Seigneur par qUl tout a été faIt et ~ans qui rien ne subsiste, a conduit à sa propre hauteur l'hom~e qu elle qdeu eD Gierué geoti red ed el' hNoymsmsee v4•a I l réCf'uestet re ncecuoxre qàu ip laurit ior bdjee ccteenttte q aunea lDogieiue ~'est uni par 1'&vcXXpOCO'Lç2. Il Nous retr~uvons. la p~rspectIve forte ment sotériologique de Grégoire. Sa chrIstolOgie est Inséparablement étant invisible et immatériel ne peut être circonscrit dans un corps. « Si l'âme humaine, mêlée au corps (O'uyxexpoc!Lév'Y)) en vertu des lois sotériologie. Et parce que le « mélange Il des deux natures dans le Christ est un effet de la philanthropie de Dieu, de sa condescendance, naturelles, peut être partout à son gré, qui oblige à dire de la divinité qu'elle est enfermée de toutes parts dans la nature charnelle, au il sanctifie notre nature, la transforme et permet à tout homme, .p~r la foi et les sacrements, de parvenir à une &.VcXXPOCO'LÇ avec le .divm lieu d'arriver par des exemples qui sont à notre portée à nous faire participée de celle qui se réalise pour l'humanité de }ésus-Chnst. de sur l'économie du mystère une conjecture digne de lui 5 ? Il manière singulièreS. L'Incarnation n'est pas seulement ex~mplalre, Comme nous l'avons fait pour !L~~LÇ, voyons maintenant quels elle est aussi la cause de notre sanctification, et les deux msépara sont les termes de cette &VcXXPOCO'LÇ : le supracéleste et le terrestre 6, blement. C'est pourquoi le Christ est à la fois Fils Monogène (con la droite de Dieu qui est le Seigneur et l'homme qu'elle s'est uni', substantiel au Père) et Premier-né d'une multitude de frères (Incar le Seigneur et la chair 8, Dieu et la chair et le sang 9, Dieu et la nature humaine 10, Dieu et le serviteur 11, le Verbe et l'homme 12, le divin et nation), Premier-né d'entre les morts (myst~re :pascal), ~o~e Grégoire l'explique dans sa réfutation de la confesslOn de fOl d Eu la nature humaine la nature divine et la chair l'étroitesse de la nature humaine et 1l3a, grandeur du divin 15, le divi1n4 , et l'étroitesse de nome 4. Dans le Christ l' &.VcXXPOCO'LÇ permet la communication des pro- notre nature 16; on pourrait multiplier les exemples 17. priétés et réalise u, ne unité profonde des natures: e"v'1 >oe , 't'o\c o'1>U1 O, o'1>L O\C Il est difficile, dans une étude de vocabulaire d'arriver à des conclusions vraiment précises, ce que l'on dégage plutôt c'est un 'riiç &.vocxpcXO'eCùç 5. certain climat: Grégoire veut manifester tant par l'emploi d' &vcXXPOCO'Lç B. Le résultat du mélange et de la conjonction 1. GRÉGOIRE DE NYSSE, Discours cat. XI, 1 (éd. Méridier, p. 68). 32.. IIDD..,, iibbiidd.. VXII,, 31 ((pp.. 6384)).. Parler de !L~~LÇ et de &.VcXXPOCO'LÇ ne signifie en aucune manière pO:'lT 4. ID., ibid. (p. 70). Grégoire que l'humanité et la divinité se combinent ~~s l~ C~ll'1st 56.. IIDD..,, Aibdiud.. AXp, o3l .( p(G. N68O). III/l, p. 213). pour former une unique nature. Dans le Contre ApoU~na~re, 11. s em 7. ID., C. Eun. III, III, 44 (GNO II, p. 123). porte contre la formule de son adversaire: «La chaIr d~ SeIgneur 89·. IIDD..,, iIbni dC. aImII. , cIaVn, t.4, 6x (vp .( P15G2 )X. LIV, c. 1097 B ; GNO VI, p. 443). est adorée parce qu'elle est un seul7tp60'Cù7tOV et un seul V1v~t avec 10. ID., In diem namlcm Christi (PG XLVI, c. II37 C). lui. Cette formule à ses yeux révèle le sens profond du titre de II. ID., Adu. Apol. (GNO III/l, p. 161). Il 12. ID., ibid. (p. 151). 13· ID., In Canto canto IV (PG XLIV, c. 836 D ; GNO VI, p. 108). 14· ID., Adu. Apol. (GNO III/l, p. 207). 1. ID., Adu. Apol. (GNO III/l, p. 151). 15· ID., C. Eun. III, IV, 64 (GNO II, p. 158). 2. ID., C. Eun. III, III, 44 (GNO II, p. 123). . . • 16. ID., ibid. (p. 133). 3. Cf. ID., Discours cat. XXXVII, 8, 12 (éd. L. Méndier, pp. 178, 182), In Canto cam. 1 17· Cf. ID., Adu. Apol. (GNO III/l, pp. 201, 214, 224) ; EPist. III (PG XLVI, C.I020 (PG XLIV, C. 772 A; GNO VI, p. 23). C); C. Eun. (GNO II, pp. 124, 126, 131, 138, 150, 152, 158, 386, etc.). 4. ID., C. Eun., Refutatio (GNO II, pp. 34455.). 5. ID., Adll. Apol. (GNO III/l, p. 161).

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