Le Tour d'écrou

52 Pages·2012·21.32 MB·French

Opera
National de Bordeaux
Benjamin Britten
Le Tour
d'écrou
BORDEAUX
&

Le Tour d'écrou
The Turn of the Screuu
Opéra en deux actes et un prologue
Musique de Benjamin Britten
Livret de Myfanwy Piper
d'après la nouvelle éponyme de Henry James.
Créé le 14 septembre 1954 au Festival de Venise
NOUVELLE PRODUCTION
OPÉRA NATIONAL DE BORDEAUX
Bordeoux, novembre 2008
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Le Tour d'écrou
The Turn of the Screw
Direction musicale, Jane Glover - Mise en scène et
scénographie, Dominique Pitoiset - Costumes, Nathalie
Prats - Lumières, Christophe Pitoiset - Assistant mise en
scène, Stephen Taylor
Prologue I Peter Quint, Paul Agnew - La Gouvernante.
Mireille Delunsch - Miles. Louis-Alexander Désiré - Flora.
Morgane Collomb* - Mrs Grose. Hanna Schaer - Miss
Jessel, Cécile Perrin
•membre de l'Académie vocale de Paris, Direction lain Simcock
Orchestre National Bordeaux Aquitaine
Stéphane Rougier et Eugène Sauuikouuski, violons - Tasso
Adamopoulos, alto - Etienne Pédard, violoncelle - Roland
Gaillard, contrebasse - Samuel Coles, flûtes - Dominique
Descamps, hautbois - Stéphane Kwiatek, clarinette
Jean-Marie Lamothe, bassons - Gilles Balestro, cor
Lucie Marical, harpe - Jean-Marc Fontana, piano -
Emmanuel Kurt, percussions
Chef de chant, Jean-Marc Fontana
Assistant direction musicale, Geoffrey Styles
Régie générale, Johannes Haider - Régie de scène. Gabrielle Laviale
Décors, costumes, accessoires et coiffures réalisés par les Ateliers
de l'Opéra National de Bordeaux
Maquillages réalisés par Annie Lay-Bardon
Grand-Théâtre
Première le 24 novembre 2008
Spectacle en tournée en Région Aquitaine .
Péri gueux 0*4 déc. 08 et Arcochon 12 déc. 08
Acte 1: 50 mn - Entracte 20 mn - Acte II : 50 mn
Durée totale : 2 h environ
L ' e s s e n t i e l
Le compositeur :
Benjamin Britten (1913-1976]
Formé au Collège royal de
musique, Benjamin Britten débute
pour la scène aux Etats-Unis avec
l'opérette Paul Bunyan (1941). Doué du sens de
l'évocation et de l'image musicale, il composes uccessivement
Peter Grimes (1945), Le Viol de Lucrèce (1946), Albert Herring
(1947), Le Petit ramoneur, un opéra pour enfants (1949),
Billy Budd (1951), Gloriana (1953), The Thrn of the Screw
(1954), Noyés Fludd, le miracle Duchester (1958) et Le Songe
d'une nuit d'été (1960). Avec Eric Crozier et son compagnon
le ténor Peter Pears, il fonde en 1958 le festival d'Aideburgh,
petite ville de la côte du Suffolk où il fait représenter chaque
année en juin les oeuvres de Purcell, de jeunes compositeurs
anglais ainsi que ses propres compositions. 11 fonde l'English
Opera Group pour lequel il a composé une trilogie de
paraboles médiévales, destinées à être représentées dans
les églises : La Rivière aux courlis, La Fournaise ardente,
Le Fils prodigue. Créateur de l'Opéra britannique moderne,
il emprunte aux formes anciennes en utilisant de petites
formations musicales. Bien qu'ayant consacré la majeure
partie de son travail au théâtre lyrique, Britten a également
composé diverses partitions symphoniques, lesquelles se
distinguent par une vive originalité d'écriture et un ample
lyrisme. Ses Douze variations sur un thème de Frank Bridge
pour orchestre et cordes (1939), son Concerto pour violon
(1939) et ses deux Concertos pour pianos en sont les plus
parfaites illustrations. Dans de nombreuses pièces, Britten
conjugue la polyphonie et le raffinement orchestral. A Boy
4
Opéra 2 - Le Tour d'écrou
was Born (1935) Sinfonietta da Requiem (1940), Ceremony
of Carols (1950) ou War Requiem (1961) figurent parmi ses
oeuvres les plus connues. Au cours du XXe siècle, Britten
marque de ses chants sacrés et profanes la musique vocale,
véritable tradition et fer de lance culturel d'outre-manche. Il
reste considéré comme le représentant le plus prestigieux de
la musique anglaise contemporaine.
L'œuvre : The Turn of the Screw
The Turn of the Screw est le fruit d'une commande adressée
en 1953 à Britten par la Biennale de musique de Venise.
D'après la nouvelle de Henry James publiée en 1898 et le
livret de Myfawny Piper, le compositeur construit un opéra
de chambre en 2 actes et 16 scènes. Une jeune gouvernante
prend en charge deux enfants, Miles et Flora, qui vivent à
la campagne auprès d'une vieille domestique. Elle découvre
chez eux d'inquiétantes manifestations. A la tension
dramatique croissante de la nouvelle de James, Britten et
sa librettiste donnent voix aux personnages fantomatiques
de Quint et de Miss Jessel et font résonner des chansons
enfantines. La nouvelle — uniquement centrée sur le récit
de la gouvernante — se déplace dans l'opéra autour des
personnages des deux enfants et de leurs fantômes respectifs.
La partition, qui suggère plus qu'elle n'impose, témoigne
d'une sensibilité et d'une émotion communicatives. On y
retrouve les thèmes chers à Britten : l'innocence de l'enfance,
la culpabilité, le rêve et l'imaginaire mais aussi le fantastique,
le mystère, les cauchemars et les fantômes. L'ambiguïté —
bien présente dans l'œuvre de James — et les multiples
interrogations que suscitent cet ouvrage sont transcendées
par une orchestration minimaliste et terriblement efficace.
Le huis clos et le sentiment de peur exacerbent la tension
dramatique croissante jusqu'à l'issue funeste.
La création
Créé au Teatro de La Fenice à Venise par la Compagnie que
Britten a fondée, l'English Opera Group, le 14 septembre
1954, The Thrn of th Screw connaît depuis lors un large
succès sur les scènes internationales. La première mise
en scène de Dominique Pitoiset pour l'Opéra National de
Bordeaux transpose le décor victorien original et la propriété
de Bly dans le cadre unique d'un appartement de banlieue
Scandinave de la fin des années soixante. La formation
réduite des musiciens de l'ONBA est dirigée par Jane Glover
spécialiste de Britten.
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« L'apparition... s'est arrêtée
net et m'a fixée exactement comme
elle m'avait fixée à partir de la tour et
du jardin. Quint me reconnaissait autant que
je le reconnaissais, ; et là, dans cette froide pénombre,
avec un faible scintillement... Nous nous sommes
regardés dans les yeux avec une intensité partagée.
C'était en l'occurrence une présence absolument vivante,
dangereuse, détestable. »
Le Tour d'écrou, Henry James, 1898
Moquettes des décors du Tour d'écrou, novembre 2008.
Opéra 2 - Le Tour d'écrou
Argument
Prologue
Le Narrateur relate l'histoire d'une jeune femme — la
Gouvernante — à qui fut confiée la garde de deux jeunes
orphelins — Miles et Flora — dont l'oncle et tuteur, un
jeune homme d'affaires très occupé, avait refusé d'assu­
mer la charge.
Acte I
Scène 1 - Le voyage.
Sur la route qui la mène à Bly, la Gouvernante exprime
ses craintes devant ce nouveau poste. Elle l'a cependant
accepté, séduite par le tuteur, et ne peut plus à présent
rebrousser chemin.
Scène 2 - L'accueil.
Accueillie chaleureusement par les enfants et Mrs Grose,
l'intendante, la Gouvernante oublie ses craintes. Charmée
par la beauté des lieux, elle n'accorde aucune attention
à la réflexion de Mrs Grose indiquant que la garde de ces
orphelins l'éreinte.
Scène 3 - La lettre.
La Gouvernante reçoit une lettre l'informant que Miles
est renvoyé de l'école. Confortée dans son jugement par
Mrs Grose, elle refuse de croire que l'enfant soit mau­
vais. Aussi décide-t-elle de ne pas informer le tuteur de
ce renvoi.
Scène 4 - La tour.
Au cours d'une promenade dans le parc, la Gouvernante
aperçoit la silhouette d'un homme en haut d'une tour.
Effrayée, elle se demande qui peut être cet inconnu.
Scène 5 - La fenêtre.
Alors que les enfants jouent, la Gouvernante aperçoit
à nouveau, au travers d'une fenêtre « l'inconnu de la
tour ». Elle le décrit à Mrs Grose qui reconnaît en lui Peter
Quint, l'ancien valet du maître de maison. Son influence
7
Opéra 2 - Le Tour d'écrou
maléfique sur Miles et l'ancienne gouvernante, Miss Jessel
avait eu des conséquences tragiques : elle avait dû quitter
Bly enceinte avant de mourir. Mrs Grose précise ensuite
que Peter Quint aussi est mort et que l'homme aperçu à la
fenêtre ne peut être qu'un fantôme. Persuadée que Quint
va reparaître, la Gouvernante promet de protéger les en­
fants, sans toutefois alerter leur oncle.
Scène 6 - La leçon.
Miles récite brillamment sa leçon de latin. La gouver­
nante, satisfaite, lui demande s'il connaît autre chose.
Etrangement absent, le garçon entonne alors une triste
chanson aux paroles énigmatiques intitulée « Malo ».
Scène 7 - Le lac.
Lors d'une promenade avec Flora au bord du lac, la Gou­
vernante aperçoit une nouvelle silhouette sur la rive op­
posée. Sans la connaître, elle est pourtant persuadée qu'il
s'agit de celle de l'infortunée Miss Jessel. Flora la voit
également, mais n'en laisse rien paraître, continuant à
jouer avec sa poupée. Il n'en faut pas plus pour convain­
cre la Gouvernante que les enfants aussi perçoivent ces
apparitions.
Scène 8 - La nuit.
Du haut d'une tour, Quint appelle Miles tandis que, près
du lac, Miss Jessel essaie d'attirer Flora vers elle. L'ar­
rivée de la Gouvernante et de Mrs Grose interrompt le
dialogue des enfants avec les fantômes.
Acte II
Scène 1 - Colloque et Soliloque.
Quint et Miss Jessel évoquent leur passé tumultueux et
leur intention de pervertir les enfants. Tandis que les fan­
tômes s'effacent, la Gouvernante apparaît pour exprimer
ses craintes grandissantes.
Scène 2 - Les cloches.
Les enfants chantent une adaptation irrévérencieuse
d'un texte liturgique. Pour la Gouvernante, c'est donc la
preuve qu'ils ont perdu leur innocence et sont déjà cor­
rompus. Mrs Grose conseille à celle-ci d'écrire au tuteur.
Mais la Gouvernante s'y refuse bien que de plus en plus
bouleversée par le comportement méprisant de Miles à
son égard.
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