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Le temple de Bel a Palmyre [1] Texte et planches. PDF

311 Pages·1975·121.216 MB·French
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INSTITUT FRANÇAIS D'ARCHÉOLOGIE DE BEYROUTH BIBLIOTHÈQUE ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE - T. LXXXIII LE TEMPLE DE BEL A PALMYRE par HE RI SEYRIG, ROBERT AMY, ER EST WILL V-,/-c,AIS ô .., ' .,, ,.. " ~"' ::, ~ ~ ... 0 ~z -G) --!<-~ ,."' .. --+ f'>-qo~~ TEXTE ET PLANCHES Ouvrage publié avec le concours de la Commission des Publications de la Direction Générale des Relations Culturelles Scientifiques et Techniques et du Centre National de la Recherche Scientifique PARIS LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER 12, RUE VAVIN (VI•) 1975 AVANT-PROPOS L'ouvrage qu'introduit cet Avant-Propos comporte deux tomes, celui qui est identifié par le sous-titre Texte et Planches et qui groupe effectivement avec le texte les planches photographiques n°s 1-52, sans parler des dessins au trait formant les figures n°s 1-86; et un tome joint à celui-ci, dit Album, et qui offre 143 grandes planches de dessins au trait1. Robert Amy a présidé à la réalisation des planches comme des figures au trait et à l'exécution de la maquette des planches photographiques. Le texte est l'œuvre ou conjointe ou individuelle des trois auteurs dont les noms figurent sur la page de titre. Chacun d'entre eux doit être considéré comme plus particulièrement responsable de la partie signée de lui, et cette indépendance des différentes parties expliquera les petites divergences qu'une critique minutieuse pourra relever entre les unes et les autres. Pour le reste, le travail d'har monisation est dû à l'auteur de ces lignes; il en va de même pour la présentation matérielle du présent volume. La documentation photographique, d'origine assez disparate, groupe des vues dues à des auteurs divers; mais une mention spéciale doit être faite de celles qui sont l'œuvre d'Hervé2• Les remerciements des auteurs vont en premier lieu à tous ceux qui, dans les instances adminis tratives ou dans les commissions scientifiques, au Ministère des Affaires Étrangères ou au Centre National de la Recherche Scientifique, ont permis la réunion des moyens financiers nécessaires à l'achèvement d'un ouvrage conçu sur le modèle des grandes publications architecturales consacrées dans le passé à la Syrie antique et qui pourra paraître à d'aucuns comme revêtu d'un faste anachronique. Des remerciements vont ensuite aussi à tous ceux qui ont contribué, d'une manière ou d'une autre, à la réalisation matérielle des deux tomes. Il s'agit, en premier lieu, de tout un groupe de dessi nateurs dont seront nommés, pour leur rôle particulièrement important, Nazmi Kheir, de Damas, responsable d'un grand nombre de relevés faits à Palmyre même, et du regretté Julien Bruchet, du Bureau d'architecture antique du CNRS d'Aix-en-Provence. Il s'agit ensuite de tous ceux qui par leur bonne volonté ou leur savoir-faire ont pris soin de l'impression de ce tome, notamment Henri Abdelnour, secrétaire de l'Institut français d'archéologie de Beyrouth, et le personnel de l'imprimerie Catholique de Beyrouth. Institut français d'archéologie de Beyrouth ERNEST WILL Février 1975 1. Cet Album a été achevé en 1968 sur les presses de l'imprimerie Braun de Mulhouse. Les deux tomes portent le n° LXXXIII dans Ja série de la Bibliothèque Archéologique et Historique de l'Institut français d'archéologie de Beyrouth. Les mentions Alb. 1 etc. renvoient aux planches de )'Album; pl. 1 etc. aux planches photographiques et fig. 1 etc. aux figures dans le texte. 2. Ce sont )es nos 2,1; 3,2; 8; 9,1 et 2; 11,2; 13,2; 15,2 et 3; 22,l; 24,3; 27; 28,l et 2; 29,l et 2; 31; 33; 34,l et 2; 35,4; 38,3; 45 · 46, 1 et 2; 48,2; 50, l et 2. ' La grande masse des vues photographiques est due à Robert Amy; une série d'autres à Chéfik Imam, actuellement Conservateur du Palais Azem à Damas, ainsi qu'à E. Will. Les vues historiques - clichés Bonfils ou de l'aviation militaire française - sont signalées dans les légendes. INTRODUCTION Le temple de Bêl fut le monument le plus grandiose de Palmyre; conçu comme tel au moment même où la cité prenait son essor, il le resta toujours et, même gravement mutilé, il l'est encore aujourd'hui. Sans doute connut-il, comme le reste de la ville, une longue éclipse; noyé dans la masse des maisons du village arabe de Tadmor, il ne semble pas avoir frappé les premiers voyageurs occi dentaux et il faut attendre les dessins de R. Wood, suivis de ceux de Cassas et de Laborde1 pour que justice lui soit rendue. Dawkins et Wood virent bien en lui le temple majeur de la cité et l'identifièrent, comme on pouvait s'y attendre, avec le seul édifice religieux mentionné dans un texte antique, en l'occurrence le passage de la Vie d'Aurélien de FI. Vopiscus où il est question du templum Solis2• Cette belle conviction s'effrita peu à peu, sans avoir donné lieu à une discussion de fond, et elle avait pratiquement disparu dès 1920, avec la multiplication des découvertes d'inscriptions palmyréniennes. Il fallut bien se rendre à l'évidence que le dieu suprême ne s'appelait pas Sol, mais Bêl et qu'il était flanqué de deux parèdres astraux, larhibôl et Aglibôl. Le dégagement de la ruine ne fit que confirmer les déductions des épigraphistes et le problème fut tranché sans réplique par la découverte de l'inscrip tion relative à la consécration du temple, en 19323• La résurrection du temple de Bêl a été en première ligne l'œuvre d'Henri Seyrig. C'est lui qui, fraîchement nommé directeur du Service des antiquités de Syrie et du Liban, en 1929, inscrivit au prograrrune des grands travaux à exécuter le dégagement et la restauration du temple de Bêl. Cette entreprise, qui nécessita au préalable l'évacuation des habitants du village de Tadmor et leur transfert dans une agglomération nouvelle, fut menée avec vigueur au cours des années 1930 à 19324 et dirigée par l'un des signataires de cet ouvrage, Robert Amy. C'est ce dernier aussi qui procéda, dès le départ, aux patients relevés d'ensemble et de détail et tenta la restitution des parties ruinées, tandis que Jean Cantine au réunissait et étudiait les textes épigraphiques et qu'Henri Seyrig rédigeait ses remarques sur les problèmes religieux et artistiques soulevés par le monument et son décor5• Ce ne fut cependant qu'au lendemain de la 2e Guerre mondiale qu'Henri Seyrig fixa les moda lités de la publication. La présentation du temple fut dissociée de celle du sanctuaire et une équipe fut constituée, dont fit partie désormais l'auteur de ces lignes. Pendant plusieurs années, une série de missions réunit les trois collaborateurs à Beyrouth même. Cependant l'œuvre entreprise se révéla aussitôt comme laborieuse, à la fois en raison des difficultés d'interprétation et de restitution soulevées par certaines parties du monument et par le nombre et la complexité des dessins à réaliser. Les t. Cf. ce qui sera dit plus loin sur ces auteurs. _ _ . _ . , . 2. C f . pour ce texte E . WILL , M.é lang. es. André Piganiol ' p. 1409; FL. Vor1scus, Vie du dmm Aure/1en, chap. 31, 5-10. 3 J CANTINEAU Inventaire des mscr1pt1ons de Palmyre, IX, n 0 1. . . f ' d s de R DussAun dans Syria XI, 1930, p. 203; XII, 1931, p.191; XIII, 1932, p. 313; XIV, 1933, 4. Cf. les bre s comptes-ren u • . , , . . . ttO I l convient d'aJouter les Comptes-rendus de I Académie des Inscr,pllons, 1930, p. 61, et 1932, p. 98, 1 4 P· 89; XV, ~~ • p. . 'au;i:J~e ~;S (H. SEYRIG). Le dégagement du temple avait entraîné un certain nombre de travaux de restau- et enfin Archaol. Anzeiger, • Éc S • XVIII 1937 298 . d rt il cf M ocHARD, yna, , • P· · rationS; suJr CcAeuNxT INuE ApUo, /an u•e nta· i.r e ·d es 1.n scr1• pt,·ons palmyrénienn. es •. IX (19. 33). Les recherches d'H. SEYRIG, parues au cours des années dans S~ri~, se trouvent réunies commodément dans ses Antiquités syriennes. INTRODUCTION 2 . . de lus en plus accaparantes, des uns et affectations nouvelles et les occupat10ns professionnelles, p où l'achèvement de , l' t t c'est au moment meA me des autres firent le reste. Les retards s accumu eren e rt ·nattendue sans avoir l'œuvre était enfin bien en vue qu , Henn· S eyn·g f u t emp orté par une mo 1 ' eu la joie de tenir dans ses mains l'ouvrage imprimé. . d h . . t ·res et les chapitres ont c acun Voici donc le texte avec sa partie commune aux trois signa ai . 1 t une image d'entre eux est isolément responsable. Il permettra, espérons-le, de fournir au ec edur d't' . . monument et es con i 10ns aussi précise et claire que possible de ce que fut cet extraord maire . '. d 1 diverses qui lui donnèrent naissance ou, du moins, dans le pire des cas, de lU1 faire ~ompren re es d ésoudre Un pomt en tout cas proble' mes que les auteurs de cette pubh·c at1· 0n se sont e1u:ro rce' s e r · , . . ne paraîtra pas contestable, même à un esprit des plus exigeants: l'œuvre du maitre mco~nu ~ui ' ' · · · · 1 · d ' t corps a reçu une consecrat10n conçut l edifice, celle des artisans et des ouvners qw ui onneren digne de leurs efforts dans l'Album de planches dû à Robert Amy qui accompagne ce volume de texte. A lui seul, il suffirait à garantir la survie du monument. Parmi les devanciers de la présente publication nous avons déjà cité, pour les dessins, ceux de l'ouvrage de Dawkins et Wood qui, dès 1753, furent les premiers à ressusciter le monument devant les yeux d'un public épris d'orientalisme et d'antiquités. A ces dessins, un peu secs, mais relativement exacts, succédèrent d'autres, plus fantaisistes, dus au crayon de Cassas (1799); on peut ajouter une planche du comte Léon de Laborde de 18376• Enfin, dans l'été 1972, Henri Seyrig réussit à retrouver au terme d'une patiente enquête une petite aquarelle de Jane Elisabeth Digby chez les actuels membres de sa famille installés en Angleterre 7• Cette dernière image nous montre un édifice un peu moins ruiné qu'il ne l'était8 quand les premiers relevés vraiment scientifiques furent réalisés par deux expéditions allemandes, l'une dirigée en 1902 par O. Puchstein, l'autre, en 1917, par Th. Wiegand; l'étude du temple avait été confiée à l'architecte B. Schulz et le commentaire historique à E. Weigand. Une publication de 1932 expose les résultats de ces recherches; bien illustrée et non encore périmée, elle présentait tout ce qu'on pouvait savoir de l'édifice, de son histoire et de ses caractères avant les fouilles. A la même date précisément s'achevaient les travaux de dégagement qui allaient permettre de relancer l'étude du monument et qui justifient le présent ouvrage. ERNEST WILL 6. R. Wooo, The Ruins of Palmyra otherwise Tedmor in the D BouvERrn), notamment pL I, III, VII, VIII, XVI, XVIII, XIX, XXesi~i~;~dres, 1753) (avec _la collaboration de DAWKINS et de et, de l7a · BJaa snsee_ EElg1' ~yap bt ee t( hP aon·1s g, b 1y 7(9l98)0, 7p-l1.8 2881,) ,3 d6,i v3o7r 'c é3e8 'e 4n1 1• 84320 • d45'E • d5w8.a, 'rLdE . LON DE' CLAASBSOARSD, EV •o Vy aogyea gPei tdtoe reSsyqruiee d(1e 8l3a7 )S,y prile. , IdX e l a1 4P he,m c.1.e vecut en Syne ou elle est enterrée à Damas aw • Earl of Ellenborough et re ·, , ' . · . 8 L · · ' manee a un she1kh syrien . es auteurs cités sont particulièrement intéressants , , ' colonne encore debout au sud du portail, du temps de Jane Dpo., ur I etat_d u_p ortail (cf. plus loin, p. 24 - 9. TH. WŒGAND, Palmyra, 2 vol., Berlin 1932 • p. -127 et pglb. y6, 8a veat iSt U~IV1.s paru en 1902. et n. 10). Notons que la PREMIÈRE PARTIE DESCRIPTIO ET RESTITUTIO D MO MET PAR HE RI SEYRIG, ROBERT A Y, ER~EST \1., ILL 5 Fig. 1. Le site de Palmyre. - 1. Temple de Bêl. - 2. Temple de ébo. - 3. Temple de Baalshamîn. - 4. Triple arc. - 5. Grande Colonnade. - 6. Colonnade transversale. - 7. Théâtre. - 8. Agora. - 9. Mur du Haut-Empire. - 10. Camp de Dioclétien. - 11. Rempart de Dioclétien. - 12. Fossé. - 13. Emplacement du camp romain et du village actuel. - 14. Nécropole du Sud-Ouest. - 15. écropole Ouest. - 16. Nécropole Nord. - 17. Nécropole Sud-Est. - 18. Château arabe. - 19. Source Efqa. Le temple de Bêl se dresse au centre d'une vaste cour carrée bordée de portiques, de quelque 200 mètres de côté; on accédait à cette cour, sur le côté Ouest, par des propylées précédés d'un escalier monumental aujourd'hui disparu. La puissante masse du sanctuaire dominait ainsi la ville qui s'étendait à ses pieds, avec ses monuments, ses maisons et ses rues à colonnes, au loin vers le Nord Ouest (fig. 1; pl. 1; Alb. 1). L'édifice est un pseudo-diptère corinthien, dont le grand axe est à peu près orienté du Nord au Sud. Son péristyle comporte huit colonnes sur les petits côtés et quinze sur les longs. Sa porte, percée dans un de ces derniers, s'ouvre à l'Ouest. A l'intérieur de la cella, les deux petits côtés sont occupés par deux ensembles monumentaux, qui encadrent chacun une loge ouverte, accessible par un perron. Nous emploierons, pour désigner ces ensembles, le nom de thalamos, par lequel Lucien, dans sa description du temple de Hiérapolis, désigne la tribune monumentale où les idoles étaient exposées aux regards. 7 I. LE SOCLE ET LA FONDATION 22 12 13 Fig. 2. Plan des fondations. - 1. Fondations des murs du thalamos Nord et des colonnades. - 2. Fondations des dallages et de la crépis. - 3. Fondations du thalamos Sud et de sa rampe. - 4. Fondations de la rampe d'accès à la crépis. - 5. Fondations du podium et du prolongement de la rampe. ( Les chiffres 1 à 23 reportés sur le plan même indiquent les sondages et leur emplacement. J Le temple se dresse sur une crépis à degrés, à laquelle on accède de la cour par une rampe. A un moment donné, on· décida d'abaisser le sol de la cour (de 92 cm.), ce qui rendit la crépis inuti lisable. On construisit alors autour du temple un podium, posé sur le sol de la nouvelle cour, qui dissimula entièrement la crépis sous une large terrasse. La rampe d'accès fut adaptée en conséquence. H. SEYRIG, R. AMY, E. WILL 8 FONDATION. · ' sur la manière dont la fondation Un certain nombre de sondages (fig. 2) nous ont rense1~n_es rt d'arbitraire ont , , 1· . orte ev1demment une pa ' est établie. Leurs données, dont la genera 1Sat10n comp servi à établir le plan et la coupe que nous publions. Ces substructions comprennent (Alb. 10, 12 et 13): · d l 11 t dont la profondeur est d'une 1° une fondation rectangulaire qui porte les murs e a ce a, e quinzaine de mètres (sondages 1, 2, 9) (pl. 10); · · l d d ' · tyle et dont la profondeur, 2° une fondation rectangulaire qw porte la co onna e u pens , au seul point où nous l'ayons mesurée (sondage 14), atteint 13 mètres; · · ' d d · t el de la cour et qui s'étend 3° un massif qw ne pénetre que peu au- essous u mveau ac u . . ' · C 'f ' la fondat10n des murs mais sous tout le temple et sous toute la crep1s. e mass, est traverse par ' . · · l d , d l ' · l dallage du péristyle et celm 11 mterrompt celle de la colonnade. Il porte es egres e a crepis, e de la cella (pl. 7 ,3); 4° une fondation rectangulaire peu profonde, posée à l'extérieur du massif précédent, et qui ne porte que le mur du podium (sondages 12, 15, 19) (pl. 7,2; Alb. 13). La profondeur des deux principales fondations, qui portent les murs et la colonnade, dépe_nd de celle où le constructeur a rencontré une couche d'argile compacte, sablonneuse par endroits, toujours dure à entamer, et très propre à porter l'édifice. Cette couche n'est pas nécessairement horizontale, ce qui explique probablement que la fondation de la colonnade, au seul endroit où nous l'ayons constatée, soit ·moins basse que celle des murs. La fondation des murs et celle de la colonnade sont faites de même manière. Deux parements de moellons contiennent un blocage, lié par un mortier dans ses parties hautes. Les moellons de chaque parement, négligemment calés à l'aide de petites pierres, sont disposés en lits horizontaux. La longueur des pierres varie, mais leur hauteur, qui est celle des lits, est généralement voisine de 20 cm. Les parements ne sont pas verticaux, mais légèrement inclinés, de sorte que la fondation se trouve être un peu plus large en haut qu'en bas. Un peu au-dessous du niveau actuel de la cour, les deux fondations rencontrent le massif qui s'étend, comme il a été dit, sous tout le temple. La taille de leurs moellons augmente alors, en même temps que leurs parements se confondent dans le blocage du massif. Dans la fondation de la colonnade, cette disparition est définitive, et le stylobate repose tantôt à même le blocage (sondage 15), tantôt sur une étroite fondation, haute de 2 mètres (sondage 16) (Alb. 13), liée au plâtre et noyée dans le blocage. Dans la fondation des murs, au contraire, les parements réapparaissent un peu plus haut pour porter le toechobate. La fondation des murs présente cette particularité remarquable que sa largeur est à peu près deux fois aussi grande sur la face Nord que sur les autres faces. Cette disposition a pour objet d'y permettre l'implantation, non seulement du mur Nord de la cella, mais encore de la façade du thalamos Nord. A vrai dire, deux sondages pratiqués aux extrémités de cette façade (Alb. 12) ont montré que la fondation ne descend sous celle-ci, dans l'angle Nord-Ouest (sondage 2), qu'à 4 mètres et n'y est pas liée d'une manière très serrée avec la fondation du mur Ouest, laquelle descend à 15 mètres. Mais dans l'angle Nord-Est au contraire (sondage 1), les deux fondations descendent à 15 mètres et sont liées si intimement qu'il est impossible de douter qu'elles n'aient été établies en même temps. Nous n'avons pas pu vérifier si le départ de l'escalier d'accès au thalamos comportait une fondation particulière. Le thalamos Sud est fondé d'une manière différente (Alb. 76). Il repose, avec toute sa rampe d'accès, sur une fondation très étendue, peu profonde, préparée spécialement pour lui (sondages 4 et 5). On y trouve, à partir du bas, une couche de petits moellons (hauteur: 1 m.); une mince couche de plâtre; une couche de galets de rivière (hauteur: 1 m. 50); enfin une couche de blocage au plâtre ~~ntena~t _d~s débris de ch~ntier. L~ façade du _thalamos repose simplement sur cette fondation par l mtermediaire de deux assises de pierres de taille: encore celles-ci n'existent-elles pas sous la baie du thalamos, où un tel soin a dû paraître inutile. A peu près à la hauteur du piédroit Sud de la 1. LE SOCLE ET LA FONDATION 9 porte, la fondation que nous venons de décrire vient buter contre celle du dallage de la cella, com posée de couches alternées de blocage au plâtre et de blocage simple (sondages 1, 2, 3, 17, 18). Le dallage du péristyle (Alb. 10) est posé sur une fondation qui descend, suivant les lieux, à 4 ou 5 mètres. On y rencontre, de bas en haut, un massif de moellons placés en vrac, puis des couches alternées de blocage au plâtre et de gravillons. La dernière couche, sur laquelle reposent les dalles, est plus riche en plâtre (sondages 6, 7, 8, 9, 10, 11). La fondation de la crépis (Alb. 13; pl. 7, 3) est analogue à celle du péristyle (sondages 14, 15, 16 ). Elle se termine, à l'aplomb du premier degré, par un parement vertical régulier, contre lequel vient s'appliquer la fondation du podium. Celle-ci est établie de façon variable. Sur tout le pourtour du temple l'assise de réglage du podium (au contact de laquelle venait le dallage de la cour) repose sur · une assise de calcaire blanc, et cette_ assise elle-même repose tantôt sur une ou deux assises de même nature, tantôt à même la terre (sondage 13), tantôt sur un massif de simple blocage (sondage 12). La rampe elle-même (Alb. 17) n'est fondée à droite et à gauche que sur le dallage de la cour; sa partie médiane est portée par un blocage très grossier, et ses dalles reposent même, par endroits, sur une simple couche d'argile. L'implantation des fondations, à la fois profondes et puissantes, n'a pas suffi à leur éviter l'effet des tassements du sous-sol. On relève en effet des variations notables dans le niveau du toechobate et du stylobate (11 cm. 5 du Sud au Nord sur le côté Est de la cella; 11 et 12 cm. <l'Ouest en Est) (Alb. 11 et 34). Le point le plus bas se trouve à l'angle Nord-Est de la cella, mais il ne peut s'agir d'un affaissement local, car la dénivellation est progressive dans le sens Sud-Nord, comme dans le sens Ouest-Est: les quatre côtés de la fondation ont donc participé au mouvement. Or celui-ci est antérieur à la construction des murs. On constate, en effet, que ce double affaissement du toechobate n'a affecté en rien l'appareil des assises; on ne relève aucun joint béant. On a donc remédié à l'absence d'un niveau horizontal à la base par des corrections multiples apportées jusqu'au niveau de l'architrave (Alb. 34 a en haut; cf. plus loin, p. 28, pour le socle des murs)1. CRÉPIS. La crépis a été construite pour une cour qui n'existe plus aujourd'hui, et dont le niveau était supérieur de 92 cm. à celui de la cour actuelle (Alb. 14; pl. 9,1-3). Cette cour - comme la cour actuelle - montait vers le temple par une pente sensible. Elle ne nous est plus connue que par les traces de piquetage, qui marquent approximativement son niveau sur le degré inférieur de la crépis, et par quelques dalles restées en place sous la rampe d'accès, le long de sa face Nord. La crépis forme un massif long de 62 m. 24 à l'Est, de 62 m. 21 à l'Ouest, large de 36 m. 66. Sa hauteur totale est de 1 m. 89, et sa largeur entre le stylobate et le dallage de la cour est de 3 m. 32. Elle est posée légèrement en retrait sur sa fondation (de 10 à 20 cm. suivant les endroits). Elle est construite, comme tout le temple, en pierres de taille, assemblées à joints secs vers l'avant, et liées au mortier de plâtre en arrière. Elle se compose de sept degrés (largeur: 55 cm., hauteur: 27 cm.), dont le giron est légèrement incliné (face antérieure du degré haute de 25 cm. en moyenne). Tous les degrés (Alb. 14) , sauf le premier, présentent une feuillure continue (hauteur: 7 cm.; profondeur: 1 à 2 cm.), qui souligne leur joint inférieur. Chacun d'eux repose d'une part sur le degré placé au-dessous de lui, d'autre part sur un bloc de même épaisseur, posé en arrière, et que nous appellerons arrière-marche. Cependant le 6e et le 7e degré présentent une disposition particulière. Les blocs du stylobate, qui forment le septième, ont une hauteur double de celle d'un degré (SS cm.), mais présentent, sur la moitié inférieure de leur face, un retrait (3 cm. 5), dans lequel venait s'encastrer le 6e degré, posé devant eux. Les blocs de celui-ci, déplacés lors de la construction du podium dont 1. On voit sur la planche Alb. 34 b que le portail est affecté d'un sérieux dévers vers l'extérieur; il s'agit là probablement d'un accident - peut-être d'origine sismique - postérieur à la destruction du temple. 10 H. SEYRIG, R. AMY, E. WILL ·1 · l l · , , , · 61 61 aux autres degrés de la crépis, ils r sera question p us om, ont ete retrouves en partie: sem a es . . , ' ·' h 61 ' I' s venons de décnre: ils n ont que presentent en arnere une anat yrose convena e a usage que nou ' · ' · l 1· tion contre le stylobate· la largeur (58 cm. 5) necessarre pour former un degre par s1mp e app rca . . ' et ils sont dépourvus de scellement, puisque leur surface devait être entièrement vtsible. La longueur des blocs de la crépis varie entre 1 m. 02 et 2 m. 82. STYLOBATE. Le stylobate (longueur: 55m.59 à l'Ouest, 55m.60 à l'Est; largeur: 30m.05 au Nord et au Sud; hauteur moyenne: 55 cm.) est constitué par une alternance de blocs carrés sous les _colonnes (2 m. 085-2 m. 10 de longueur sur leur face apparente, et 2 m. 08-095 de côté) et rectangulaires da~s les entrecolonnements (longueur: 1 m. 71 à 1 m. 75, sauf dans l'entrecolonnement médian des petits côtés: 2 m. 82 au Nord). Sur le côté Sud, la largeur des dalles est légèrement plus forte que sur les trois autres côtés, atteignant 2 m. 145 (Alb. 2 et 11). Le stylobate est interrompu sur la face Ouest par le seuil du portail, dont les particularités seront décrites en même temps que le portail. TOECHOBATE. Les murs de la cella reposent sur leur fondation par le moyen d'un toechobate en pierre de taille (longueur: 40m. 21 à l'Est, 40m. 215 à l'Ouest; largeur: 14m. 585 au Nord, 14m. 625 au Sud) (Alb. 9, 10 et 12). Les blocs de cette assise de réglage sont de hauteur diverse (45 à 55 cm.). Leur largeur varie également, car ils forment vers l'extérieur un joint rectiligne avec le dallage du péristyle, mais sont alignés irrégulièrement vers l'intérieur de la cella. Un sondage, pratiqué dans la cage de l'escalier Sud-Est, montre que les blocs du toechobate présentaient la même irrégularité sur les petits côtés. L'ordonnance des blocs est régulière sur les petits côtés, où quatre dalles approximati vement égales portent les pilastres et les demi-colonnes de la façade, et sont séparées par trois autres dalles proportionnelles aux entrecolonnements. Sur les longs côtés, au contraire, les blocs sont de longueur diverse, et le constructeur semble n'avoir pris que le soin de faire alterner, dans une certaine mesure, les blocs courts avec les blocs longs. Aux angles Nord-Est et Sud-Est (pl. 7,1), deux dalles de stylobate ont été introduites dans le toechobate. On les reconnaît à la feuillure prévue pour la 7e marche: cette feuillure a été masquée au Sud par le bl~c voisin, et au Nord par le dallage du péristyle. Le lit d'attente du toechobate affleure au niveau du dallage du péristyle. A l'intérieur de la cella, il affleure également au niveau des deux dallages qui s'étendent, respectivement, devant les deux thalamos, et qui ont été plus tard dissimulés par la pose du dallage actuel de la cella (pl. 36,1). Sous le seuil de la cella (pl. 22, 2 et 3), le toechobate fait saillie sous le péristyle (56 cm. sur une longueur de 7 m. 83). DALLAGE DU PÉRISTYLE. Le dallage du péristyle (large~r moyenne: 5 m. 63) (Alb. 2), composé de larges plaques rectan gulaires, affleure exactement au ht d'attente du toechobate, et à 4 cm. 5 au-dessous de celui du stylobat~ (Al~. 10 et 14). Ses dalles (épaisseur: 40 à_ 50 cr:ri.) sont jointes avec soin et sont alignées perpend1cula1rement aux murs de la cella. Leurs drmens10ns varient et l'on a seulement pris soin de faire alterner les rangées larges avec les rangées étroites. Nous remettons à plus tard la description de deux particularités. La première concerne une aire peu étendue, située au Nord du portail, et pavée uniquement de petites dalles: elle semble du moins à première vue, être en rapport avec la porte secondaire de la cella, et sera discutée en même temps qu'elle.

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