R E N N E S Médecin de l'Éducation Nationale Commission d’appréciation:12 et 13 mai 2004 ÉTUDE PROFESSIONNELLE Formation initiale courte LE SOMMEIL, « UN AMI POUR GRANDIR », UN AMI POUR « LA GRANDE ECOLE. » Michèle MAS Michèle MAS - Etude professionnelle - ENSP – Filière MEN - 2004 R e m e r c i e m e n t s A Guillaume, Marie-Julie, Anne-Claire. A Claude. Mes remerciements vont tout particulièrement à : - Françoise DELORMAS, (médecin et directeur médical de PROSOM) et à Catherine PEQUEGNOT, (médecin Education Nationale conseiller technique) pour leur amitié et leurs encouragements. - Ainsi qu’aux Drs Marie Josèphe CHALLAMEL et Jean-Louis VALATX. Ce travail n’aurait pas pu se faire sans la collaboration, la vigilance et l’efficacité, pour lesquelles je les remercie, de Mesdames GERVASONI et MUSY de l’école maternelle Françoise DOLTO d’ Arbent (01), de Mesdames PAKULA et RAVIER, enseignantes à l’école maternelle St Joseph d’Oyonnax(01) ainsi que de Mme BIDE, directrice. Je remercie également Isabelle GUILLEMIN et Michèle DE PALFRAY, infirmières scolaires, qui m’ont aidée pour la réalisation des bilans de 5 ans, dans ces deux écoles, et ont ainsi contribué à faciliter la mise en œuvre de cette étude. Je remercie Josiane CARVALHO, médecin responsable de formation à l’ENSP, pour son écoute et son attention qui ont été des aides précieuses en cette année « délicate ». Que soient également remerciées, pour la considération qu’elles ont accordée à mon travail, les membres de la commission d’appréciation : Mmes Marie-Claude ROMANO, médecin conseiller technique auprès du directeur de l’enseignement scolaire, Claire MAITROT, médecin conseiller technique du recteur de l’académie de Rennes et Geneviève CONNAULT-LEVAI, médecin conseiller technique auprès de l’IA de Seine et Marne. « A l’école, l’enfant acquiert son jardin secret qu’il cultive en s’endormant » H. DE LEERSNYDER « Pendant le sommeil, … je repose ma relation à moi » F. DOLTO (L’enfant du miroir) Michèle MAS - Etude professionnelle - ENSP – Filière MEN - 2004 S o m m a i r e 1. INTRODUCTION P.3 2. CADRE GENERAL DU PROJET P.4 2.1. CONTEXTE NATIONAL 2.2. CONTEXTE LOCAL P.5 2.3. CONNAISSANCES SUR LE SUJET 2.3.1. DETTE DE SOMMEIL DE L’ECOLIER 2.3.2. SOMMEIL ET RELATION PARENTS ENFANT P.7 2.3.3. SOMMEIL ET DERNIERE ANNEE DE MATERNELLE P.9 3. OBJECTIFS DE L’ETUDE P.13 3.1. OBJECTIF GENERAL P.14 3.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES 3.2.1. OBJECTIVER LE MANQUE DE SOMMEIL 3.2.2. METTRE EN EVIDENCE LES CAUSES DU MANQUE DE SOMMEIL ET TENTER DE LES EVITER P.15 3.2.3. PROPOSER DES OUTILS D’AIDE A L’INFORMATION P.16 4. METHODOLOGIE 4.1. PUBLIC VISE 4.2. METHODE ET OUTILS P.17 4.3. CALENDRIER P.18 5. RESULTATS ET ANALYSE P.19 5.1. DEMARCHE D’ANALYSE 5.2. RESULTAT GLOBAL P.20 5.3. OU L’ENSEIGNANTE A REPERE UN TROUBLE DE LA VIGILANCE P.21 5.4. OU L’EXAMEN MEDICAL A REPERE DES SIGNES P.24 5.5. OU LA FAMILLE MANIFESTE UNE INQUIETUDE P.25 5.6. OU L’ENTRETIEN AVERC LA FAMILLE(OU L’AGENDA) FAIT APPARAITRE DES SIGNES P.26 5.7. OU TOUT VA BIEN 6. DISCUSSION P.27 7. PROPOSITIONS P.28 8. CONCLUSION P. 29 BIBLIOGRAPHIE P. 30,31 Michèle MAS - Etude professionnelle - ENSP – Filière MEN - 2004 L i s t e d e s s i g l e s u t i l i s é s A.D.E.S. : Association Départementale d’Education Sanitaire A.D.E.S.S.I : Association Départementale d’Education Sanitaire et Sociale de l’Isère A.T.S.E.M : Agent Technique de Service en Ecole Maternelle B.S.E.D.S 5-6 : Bilan de Santé Evaluation du Développement pour la Scolarité 5 à 6 ans . C.P.A.M. : Caisse Primaire d’Assurance Maladie C.M.P.E. : Centre Médico Psychologique pour Enfants E.N.S.P. : Ecole Nationale de la Santé Publique I.A. : Inspecteur d’Académie I.E.N : Inspecteur de l’Education Nationale I.N.S.E.R.M. : Institut National pour la Santé et la Recherche Médicale O.D.E.M : Office Départementale de l’Enfance Maltraitée P.R.O.S.O.M. : PROmotion des connaissances sur le SOMmeil (hôpital de l’Hôtel Dieu, Porte 17 69288 LYON Cedex 02) R.E.P. : Réseau d’Education Prioritaire Z.E.P. : Zone d’Education Prioritaire Michèle MAS - Etude professionnelle - ENSP – Filière MEN - 2004 1. INTRODUCTION « Le sommeil, un ami pour grandir… ». J’ai emprunté ce titre à une brochure à laquelle j’avais ’apporté ma contribution, aux côtés de l’association P.R.O.S.O.M, lorsque je me suis engagée dans ce métier de médecin scolaire, il y a 5-6 ans. Parallèlement à ce travail, j’ai eu l’occasion, de nombreuses fois, de répondre aux demandes d’informations sur ce sujet du sommeil (tant chez le jeune enfant , que chez le préadolescent ou l’adolescent). Ces demandes émanaient aussi souvent des enseignants que des parents ou d’infirmières scolaires de lycées ou collèges, cotoyant au quotidien, les jeunes et adolescents . Par ailleurs, .je constate quotidiennement, dans le cadre de mon activité professionnelle combien le sommeil est un compagnon essentiel dans cette aventure si délicate qu’est la fonction de grandir. Le sommeil est non seulement le vecteur physiologique qui permet à l’organisme du petit de croître (avec l’hormone de croissance), de s’armer contre l’adversité (avec des défenses immunitaires), de récupérer des fatigues de l’apprentissage. Il est aussi (et cet aspect me semble être le plus délicat à prendre en compte en éducation pour la santé) un marqueur de la relation parents enfant. Il se manifeste dès l’arrivée au monde de Bébé, et signe cette relation comme le pire des enfers ou au contraire, le plus beau des paradis. Mais, au fait, les parents sont-ils les mieux placés pour éduquer l’enfant à bien dormir ? Les enseignants ne le feraient-ils pas mieux ? . D ‘après P. FLUCHAIRE (26) , ce sont les « adultes qui désapprennent à l’enfant à dormir ». Alors, que faire pour que l’enfant dorme bien ? Que peut faire le médecin scolaire placé au carrefour des deux voies éducatives que devra subir l’enfant , pris entre les attentes affectives (et affectueuses) de ses parents et les exigences pédagogiques (et pédagogues) de ses maîtres et maîtresses ? Placé dans cette interface, le médecin scolaire est fréquemment saisi par les interrogations, en apparence, mais seulement en apparence, contradictoires, au sujet de la fatigabilité de l’enfant. Les enseignants ont bien souvent la certitude que les parents ne font pas assez dormir les enfants. Les parents ont la conviction que les enseignants leur font faire de trop longues siestes. Où est la vérité ? Michèle MAS - Etude professionnelle - ENSP – Filière MEN - 2004 2. CADRE GENERAL DU PROJET 2.1. CONTEXTE NATIONAL En février 2003, dans une communication au Conseil des Ministres sur la santé des jeunes en milieu scolaire, Xavier DARCOS, ministre délégué à l’enseignement scolaire, mettait l’accent sur les deux points suivants : - Assurer la mise en œuvre effective de l’Education à la Santé : « c’est en effet dès le plus jeune âge qu’il convient d’aider les enfants à construire leur identité et à prendre conscience de leur corps et de leur capital santé ». -Eduquer à la nutrition : « L’obésité peut être le signe d’une grande anxiété ou la réaction à une souffrance psychique importante. Dans ce cas, l’approche cognitive ne suffit pas ». Sur ce deuxième point, nous rappellerons l’étude menée par l’A.D.E.S. du Rhône, en collaboration avec l’unité 265 de l’I.N.S.E.R.M. par E. LOCARD et N. MAMELLE (1).Dans cette étude, après prise en compte des antécédents familiaux d’obésité et d’une obésité de l’enfant à la naissance, la durée du sommeil courte (<10h) reste le principal facteur de risque environnemental d’obésité . Dans un article récent, E. LOCARD (34) cite encore : « Depuis une dizaine d’années, des publications s’appuyant sur des enquêtes épidémiologiques d’envergure ( International Journal of Obesity. 1992,16. 2000,24. 2002,26) ont mis en évidence des liens entre durée de sommeil et obésité » et elle soulève deux hypothèses. Elle constate d’une part, que : « La sécrétion d’hormone de croissance est diminuée chez les obèses » alors que, par ailleurs : « le GHRH, hormone libératrice de l’hormone de croissance, est un inducteur du sommeil ». D’autre part, citant P. BOURGIN et coll (4) elle énonce que les hypo crétines, hormones cérébrales sécrétées par l’hypothalamus latéral, ont un rôle non seulement sur le métabolisme énergétique et le comportement alimentaire, mais aussi sur la régulation des cycles veille sommeil. Dans le Contrat Cadre de Partenariat en Santé Publique signé entre le Ministre de l’Education Nationale et le Ministre de la Santé, le 17 juillet 2003, on trouve à l’article 1 qui précise les « domaines concernés » : « la promotion des comportements favorables à la santé notamment en matière de nutrition… de qualité du sommeil » Michèle MAS - Etude professionnelle - ENSP – Filière MEN - 2004 2.2. CONTEXTE LOCAL L’an dernier, les infirmières scolaires de mon secteur ont réalisé, à la demande d’enseignants et de parents, un spectacle de marionnettes destiné à des élèves de Maternelle. Ce spectacle est conçu comme un support pédagogique interactif destiné à sensibiliser les jeunes enfants à la connaissance et au respect de leurs besoins et rythmes physiologiques. Cette action qui a demandé un gros investissement personnel de la part des infirmières (même leurs conjoints ont participé à la réalisation, pour la confection du capulet, notamment) a été appréciée. Le spectacle continue sa tournée dans les écoles de la ville d’Oyonnax et des ses environs proches, à la demande des directrices et directeurs. J’ai pensé inscrire mon étude dans la continuité de ce travail, les infirmières ainsi que les enseignants constatant la difficulté à mobiliser les parents. 2.3. CONNAISSANCES SUR LE SUJET 2.3.1. DETTE DE SOMMEIL DE L’ECOLIER Les projets d’aménagement du temps scolaire, avec en particulier l’instauration de la semaine de quatre jours, ont suscité une abondance de publications au sujet des rythmes de l’écolier et de la fatigue de l’enfant. La fatigue concerne, selon A. BOURRILLON (5), 10 à 25% des consultations pédiatriques. Et il précise que parmi les causes de cette fatigue, l’incidence des anomalies du rythme de vie est prépondérante. Il cite à l’appui, l’étude réalisée par DE MONTIS (20) en 1993 ainsi que l’enquête hospitalière prospective qu’il conduisit en 1998 « auprès de 100 enfants âgés de 2 à 15 ans dont le motif exclusif de consultation des familles était la plainte exprimée vis à vis d’un état de fatigue chez l’enfant. » Chez les 2/3 de ces enfants, la fatigue « était aisément attribuée à des modifications de rythmes de vie. » L’enquête réalisée dans le département du Tarn par le Dr E. MULLENS (35) montre que : « 7% des 3-8 ans et surtout 22,4% des 8-12 ans se réveillent fatigués », Nous relevons par ailleurs, que toutes les études concordent sur ce point : les écoliers, quel que soit leur âge, manquent de sommeil. Michèle MAS - Etude professionnelle - ENSP – Filière MEN - 2004 Déjà en 1969, GRATIOT- ALPHANDERY. H, POUSSEUR. N, et NORMAND. F (28), dans une étude portant sur 10 000 élèves du secondaire, notaient que « le manque de sommeil est une plainte très fréquente : 44% s’en plaignent dès la sixième et le pourcentage augmente de classe en classe pour atteindre 70% en terminale. » Le docteur Stéphane NOEL (39) (Unité de Sommeil. Centre Universitaire Provincial. Bertrix,. Belgique), dans son intervention au Colloque du Sommeil de CASTRES , le 21 novembre 2003, pense que les troubles du sommeil de l’enfant de 6-12 ans sont sous- estimés dans la littérature pédiatrique. Il cite le Pr. KAHN qui, dans une étude parue dans Pediatrics en 1989, (/1000 enfants âgés de 8 à 10 ans en région bruxelloise) constatait que : « 43% des enfants présentaient des troubles du sommeil ». La littérature internationale offrait des chiffres comparables : 46% en Suède, 35% en Amérique. Puis il donne les conclusions d’une étude qu’il a conduite lui-même durant une année scolaire, s’intéressant au sommeil de 4255 enfants scolarisés, âgés de 6 à 12 ans sur toute la province de Luxembourg. Dans son étude, qui diffère des autres sur l’appréciation du critère « mauvais sommeil » (subjectif, ici), des chiffres comparables sont retrouvés : 30%. Il constate également que la « durée du sommeil diminue de manière linéaire entre 6 et 12 ans » (alors que les besoins en sommeil ne varient pas dans cette tranche d’âge). Dans son Rapport d’Evaluation de l’enquête conduite, pour la deuxième année, en 2001- 2002 (316 élèves de 8 à 12 ans) la C.P.A.M. de Paris et le R.E.P.5 (Paris 11ème) constatent que « les élèves sont en état de déficit chronique de sommeil et de désynchronisation de leurs rythmes biologiques. La prévalence des troubles du sommeil se situe dans les mêmes pourcentages chez les enfants plus jeunes (2 à 3 ans) .Nous faisons ici référence à l’enquête récente (10) portant sur 503 enfants dans le département de l’Isère : 20% des parents interrogés disent que leur enfant présente des troubles du sommeil (troubles ressentis), tandis que la réalité des troubles (évalués sur des critères objectifs) est de 36%. A la lecture de ces résultats, on est toutefois frappé par le décalage constant qui existe entre le ressenti des parents et la réalité des troubles et, encore plus, du manque de sommeil. C’est ce que constate le Pr. A. KAHN (30) : « … divers travaux nous apprennent que les troubles du sommeil sont particulièrement fréquents chez l’enfant. …et sont trop peu souvent signalés au médecin. ». Et il ajoute : « Lorsqu’ils le sont, ils sont alors trop fréquemment traités par des médicaments Michèle MAS - Etude professionnelle - ENSP – Filière MEN - 2004 sédatifs… ». Sur ce point, le Dr M. J. CHALLAMEL(10) dit aussi : « Les troubles du sommeil de l’enfant ne se traitent pas par des somnifères. », considérant que les causes organiques de troubles du sommeil ne sont retrouvées que dans une faible proportion. Constatant que la fatigue est un symptôme qui concerne environ 1 enfant sur 4 ou 5, et que la cause prépondérante en est la désorganisation des rythmes biologiques et la dette de sommeil qui en découle , et ce dès le plus jeune âge ; constatant également que les parents ont beaucoup de difficultés à appréhender la réalité des troubles du sommeil, nous nous interrogeons sur l’influence de l’organisation familiale et des attitudes parentales face au respect des rythmes de l’enfant et, particulièrement de ses besoins en sommeil 2.3.2. SOMMEIL ET RELATION PARENTS ENFANT Quelle connaissance les parents ont-ils des besoins physiologiques de leur enfant ? Et cette connaissance suffit-elle ? F. DOLTO (23) écrit : « Le piège de la relation parents enfant, c’est de ne pas reconnaître les vrais besoins de l’enfant dont la liberté fait partie » Les pédiatres sont nombreux à constater la méconnaissance des parents sur le sujet des besoins en sommeil. Et pourtant, comme le précise le Dr M. J. CHALLAMEL (9) : « Pratiquement tous les troubles du sommeil peuvent être pris en charge par un médecin généraliste, un pédiatre ou un pédopsychiatre, mais avant tout par les parents » Toutefois une simple information sur la physiologie du sommeil de l’enfant ne serait pas suffisante tant sont diverses les représentations parentales, tant elles sont soumises à des influences qui peuvent être entachées de vécus personnels douloureux, de références culturelles. « Parler d’un trouble du sommeil avec des confrères méditerranéens n’a pas la même signification quand certains considèrent comme normal de dormir dans la chambre, voire le lit, des parents jusque vers l’âge de 6 ans. »,écrit le Dr Undreiner, pédiatre. Michèle MAS - Etude professionnelle - ENSP – Filière MEN - 2004 A ce sujet, nous évoquerons la pratique du « co-sleeping ». Le Dr S. NOEL, dans l’étude citée ci-dessus, relève que le co-sleeping « est présent chez 35 à 40% des enfants de 2 à 5 ans et chez 15 à 19% des enfants de 6 à 9 ans. » et il ajoute qu’ : « il existe une association significative entre le co-sleeping et un mauvais sommeil : 3 fois plus de troubles du sommeil chez les enfants qui dorment dans le lit des parents » Plus qu’une question de connaissances ou de fait culturel, le problème est, me semble-t-il que le sommeil étant un des premiers besoins fondamentaux qui ne peut être assisté (comme le besoin de nourriture par exemple, ou encore le besoin de sécurité) il requiert, très tôt, de l’autonomie . Or, comme le dit F. DOLTO « Eduquer, c’est rendre autonome ». Et offrir à l’enfant les conditions de son autonomisation, c’est d’abord lui permettre de vivre sereinement les séparations. « Le coucher est un des moments forts de la petite enfance, car il est un moment de séparation chargé affectivement », écrit L. NEMET- PIER (38). L’éducation à la séparation est, selon elle, essentielle pour que l’entrée dans le sommeil soit bien vécue par l’enfant et que, par conséquent, son sommeil soit de bonne qualité. Elle recommande aux parents de permettre au bébé ou à l’enfant, de bénéficier, dans la journée « de moments de repli ou de solitude pendant lesquels il apprendra peu à peu à aménager la séparation d’avec ses proches avec de moins en moins d’anxiété et pendant une durée de plus en plus longue » Et elle ajoute un peu plus loin : « l’enfant et ses parents vivent-ils l’endormissement comme une continuité ou comme une séparation ? ». Pour faire de ce moment crucial de la mise au lit, un bienfait et non une déchirure, tous les spécialistes recommandent de veiller à soigner le « rituel du coucher ». Pour Michel SOULE (42), le rituel contribue à créer une « aire d’illusion », favorisant un bon endormissement, avec, par exemple ce qu’il appelle joliment des « contes à dormir couché ». Ce principe est extrêmement séduisant et nous paraît élémentaire : les « histoires pour endormir les enfants », les « berceuses », même la complicité du « marchand de sable », font partie des souvenirs d’enfance de la majorité d’entre nous. Mais , dans la réalité de notre quotidien professionnel, nous rencontrons de plus en plus des parents dont les horaires de travail , la longueur des temps de trajet , le stress des journées de travail, ne leur permettent pas d’accorder à la mise au lit ce temps de complicité, de disponibilité, de détente si essentiel au processus de maturation de leur enfant dans l’apprentissage d’une Michèle MAS - Etude professionnelle - ENSP – Filière MEN - 2004
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