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Le roman de Renard PDF

259 Pages·1986·50.151 MB·French
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LE ROMAN DE RENARD ŒUVRES DE MAURICE GENEVOIX DANS PRESSES POCKET : LA FORÊT PERDUE BEAU-FRANÇOIS MAURICE GENEVOIX de l'Académie française LE ROMAN DE RENARD roman Préface et dossier de Jean DUFOURNET Professeur à l'Université de la Sorbonne Nouvelle PLON La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les copies ou reproductions strictement réser- vées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (alinéa 1 de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. © 1968. MAURICE GENEVOIX ET LE ROMAN DE RENARD « Ainsi, lorsque plus tard j'ai arrangé à ma manière l'histoire de Renard le goupil, c'est seulement après avoir entendu l'appel du rude petit fauve, revu trembler à cet appel, silencieusement, sur l'horizon inté- rieur où nos projets passent, comme des nua- ges, de longs éclairs de poésie. Le seul jeu . littéraire ne m'y eût jamais décidé. » Maurice Genevoix, Jeux de glace, p. 145. I Comédie animale qui est un décalque coloré, souvent satirique, de l'éternelle comédie humaine, le Roman de Renard a été, dès le Moyen Age, un vaste chantier sur lequel des écrivains plus ou moins doués ont travaillé pen- dant près d'un siècle, reprenant des scènes, des motifs et des expressions'. M. Genevoix, à son tour, s'est mis à l'ouvrage (1958), près d'un siècle après Paulin Paris (1861) et un peu avant Philippe Van Tieghem et Maurice Toesca (1962), Albert-Marie Schmidt (1963) et Jacques Haumont (1966). Inutile de s'attarder sur les emprunts à l'avant-texte, nombreux et attendus. On trouvera, dans le dossier qui suit le texte, un tableau des correspondances entre les cha- pitres de M. Genevoix et les branches du Roman de Renard médiéval. Il faut préciser que certaines histoires ne viennent pas de l'œuvre médiévale, comme celles de Renard et du héron Pinçart en I, 6 ou le loup et le lima- çon, le chasseur chassé en II, 9. M. Genevoix a emprunté à son modèle des noms propres et des aventures, des mots anciens comme chemin ferré, grenons « moustaches », avaler « descendre », grailes « trompettes au son aigu » 5 plessis « enclos », des proverbes (« le besoin qui fait vieilles trotter... ») et des tours formulaires très divers (du méchant nain, du puant nain pour qualifier Renard, à Pinte qui pond les gros *œufs, ou grave comme un prêtre au synode, ou ça lui pendait à l'œil, pp. 150 et 200), des esquisses, comme celle du prêtre qui étend son fumier (p. 203), des procédés comme le recours comique au latin (p. 154) et les énumérations (p. 79). Plus intéressantes sont les suppressions, sans doute pour limiter le volume du roman, mais surtout pour élimi- ner tout ce qui ressortissait à un anthropomorphisme trop appuyé, c'est-à-dire les scènes où Renard joue au jongleur (branche Ib) ou au médecin (branche X) - il est simple- ment rappelé qu'il est mire (p. 135) -, les scènes où il tonsure Isengrin (branche IV), essaie de croquer le grillon (branche V) et met en pratique les leçons de magie appri- ses à Tolède (branche XX), les scènes d'église avec le chat Tybert (branche XII ou le loup Primaut (branche XIV), le duel entre le goupil et le coq Chantecler (branche XVII), l'intervention du chameau qui est légat du pape (branche Va). M. Genevoix a négligé aussi la scène de Renard teinturier (branche Ib), sans doute après avoir hésité, puisque nous lisons dans le dossier cette note : « Peut-être retenir épisode de la cuve du teinturier : thème du déguisement qui sera bien à sa place dans ce cycle. » De même disparaît la première partie de la branche XXIV qui, racontant la naissance du goupil, en fait un animal féminin et diabolique, un fils d'Eve, et que Paulin Paris a reprise dans le Prologue de son adaptation, tout comme L. Chauveau Enfin, M. Genevoix a éliminé des scènes trop connues, telles que le corbeau et le renard (le fromage) ou le renard et le coq (du moins la ruse par laquelle le goupil s'empare du second), toutes les allusions à l'actualité qui caractériseront les branches postérieures du Roman de Renard, et surtout tout ce qui ralentit le rythme de l'ac- tion, comme le rappel des mauvais tours du goupil, qui convenait à la déclamation fragmentée de l'ensemble du roman - encore que M. Genevoix y recoure dans l'épisode du plaid quand Renard entreprend de se défendre -, comme le redoublement de certaines scènes qui, dans l'ori- ginal, sont annoncées et préparées, puis réalisées : ainsi, dans la branche IX, Renard propose-t-il son plan (vers 645-719) qu'il applique ensuite (vers 741-936); M. Gene- voix, dans le chapitre VII de la seconde partie, se contente de noter : « Constant serra le poing et le brandit vers le fossé. - A moins que... souffla Renard, de sa voix la plus sucrée. - A moins que ? répéta le vilain en ralentissant sa course. - Ecoute-moi, Constant, dit Renard. Tu ne le regretteras pas. Il a fait des progrès, Renard. Il connaît à présent son monde. De l'un, de l'autre, il sait tirer parti pour réaliser ses desseins. Mais ses desseins ne sont que de Renard, et chacun y aura son tour » (p. 119). Toujours dans la branche IX, Brunmatin, la femme du vilain, indique, pour se débarrasser de Renard, le stra-

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