De livre en livre, Javier Tomeo se dévoile un peu plus. Cette fois, il apparaît en voyeur solitaire, effondré sur son canapé, entre sa poupée gonflable et le fantôme de sa mère. La ville alentour dresse un décor hiératique, virtuel et précis, où de misérables distractions s'offrent au marcheur esseulé. Manifestations de cheminots jaunes et bleus, rousse en robe jaune, statues équestres, innombrables cheminées qui ferment son horizon, autant de surprises qui le renvoient sans cesse à sa solitude. Qu'il s'agisse du théâtre, d'une soirée chez la Comtesse, des sopranos hongroises, du musée de Paléontologie, de soupes mortelles, de cravates jaunes à pois rouges et rouges à pois jaunes ou de suicides, tout est irréel et tout est poignant. Parce que, grâce à la magie d'une écriture récurée comme le squelette du fameux tyrannosaure, c'est la résolution d'une seul et unique question qui guide la lecture : qu'est-ce que la vie pour qui est seul ?
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