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Le rap comme activité (s) sociale (s) : dynamiques discursives et genre à Montréal PDF

521 Pages·2015·5.66 MB·French
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Preview Le rap comme activité (s) sociale (s) : dynamiques discursives et genre à Montréal

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Le rap comme activité (s) sociale (s) : dynamiques discursives et genre à Montréal (approche sociolinguistique) - 2015 ! ! Lesacher, Claire. Le rap comme activité (s) sociale (s) : dynamiques discursives et genre à Montréal (approche sociolinguistique) - 2015 ! Lesacher, Claire. Le rap comme activité (s) sociale (s) : dynamiques discursives et genre à Montréal (approche sociolinguistique) - 2015 ! ( "##$%&' !"##$%&'( )! &'#'&*%'#'+,!( -! %+,&"./*,%"+(01+1&$2'((0'+&'(',(!"*%"2%+0/%!,%3/'(4(2'(*5"%6(./(&$7(*"##'("89',(.'( &'*5'&*5'( :! "#$%&'()*!)%!)+,-#&)./)*!0)!#$,,)(*)*!12.%#-$3$&*)*!4!/211).%!).5&*$6)#!37$/%&5&%-!#$,! 12.%#-$3$&*)!07(.!,2&.%!0)!5()!*2/&20&*/(#*&8!)%!9!37$(.)!0(!6).#)!:! ;! *5$7%,&'(%;(2<$*,%=%,1(&$7(>(#"+,&1$2(4((121#'+,!(.</+'(*"+,'6,/$2%!$,%"+( !"*%"5%!,"&%3/'('+(,'&&$%+(72/&%2%+0/'( ?)! <=!>.!?&*%2#&'()!0(!#$,!)%!0(!?&,@?2,!9!A2.%#-$3=! BC! <<=!D$,!12.%#-$3$&*!)%E2(!#$,!'(-F-/2&*!:!4!(.)!#)/?)#/?)!'(&!*)!82/$3&*)!*(#!3)!%)##$&.! 12.%#-$3$&*! 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À l’issue de ce travail de recherche, mes premiers remerciements vont à mon directeur de recherche, Thierry Bulot. Merci d’avoir cru en ce projet de recherche, et de m’avoir accompagnée et guidée dans mes réflexions depuis le début de mon Master. Merci aussi de m’avoir initiée à la recherche. Merci pour tes conseils avisés, nos nombreux échanges et nos collaborations. Je remercie également les membres du jury, Marie-Madeleine Bertucci, Claudine Moïse, Patricia Lamarre, Cyril Trimaille et Karim Hammou, d’avoir accepté de lire, de discuter et d’évaluer ce travail. Tout particulièrement, je remercie Patricia Lamarre de m’avoir non seulement accueillie au Ceetum, mais également de m’avoir intégrée à son équipe de recherche pour un passionnant projet « on the move ». Merci également pour tes conseils qui ont été si précieux dans le cadre du travail présenté ici. J’exprime également ma reconnaissance à Philipe Blanchet, pour m’avoir accordé toute sa confiance dans le cadre du Réseau-mixte LaFEF. Cette expérience professionnelle m’a permise de mener ce doctorat dans des conditions relativement confortables – humainement et économiquement —, tout en « mettant un pied » de l’autre côté du miroir de la recherche. Merci aussi pour le soutien dont tu m’as témoigné au cours de ce doctorat. J’adresse également mes remerciements à Catherine Loneux, et Thierry Bulot, directrice et directeur de mon laboratoire d’accueil PREFics pendant le déroulement de cette thèse. Merci de votre disponibilité et de vos encouragements. Ma profonde reconnaissance va aux artistEs qui ont participé à cette recherche, à l’intérêt, au temps et à la confiance qu’elles m’ont accordés et qu’elles ont accordé à ce travail. Leur rencontre à rendu ce projet d’autant plus passionnant, et nos moments d’échanges m’ont marquée bien au- delà de ce projet… merci à vous pour votre énergie. J’exprime également mes plus vifs remerciements aux personnes qui ont participé à l’élaboration du présent manuscrit via leurs relectures toujours bienveillantes, minutieuses, stimulantes, pertinentes et bienvenues. Merci à vous Nadia, Fanny, Solenn, Aude L. S., Gudrun, Marcella, Nolwenn, Diane, Elen, Marianne, Claire et Gildas. Merci également à Aude E., Aude L.S, Thibaut et Floriane pour vos traductions, ainsi à Natalie pour les transcriptions des entretiens conduits en anglais. ……. À charge de revanche. Au moment de conclure cette recherche j’ai une forte pensée pour les personnes qui animent l’espace recherche ALC de l’Université Rennes 2 : les doctorant-e-s, le personnel administratif, les enseignant-e-s-chercheur-e-s. Espace de travail, de discussion, de débats, de projets en germe ; lieu de vie ; de rires et de partage… L’énergie qui se dégage de cet espace nourri et concrétise le sentiment de faire partie d’une équipe, dont la présente recherche porte indubitablement la marque. Tout particulièrement, je pense ici aux doctorantes qui sont, elles aussi, engagées dans le sprint final de la thèse au moment où j’écris ces lignes. La thèse engageant finalement tout son entourage, je tiens ici à adresser mes pensées les plus vives et les plus reconnaissantes à celles et ceux qui ont entouré d’une belle énergie ces années de doctorat, et d’autant plus à celles et ceux qui m’ont insufflé la force de finaliser ce grand chantier. 3 Lesacher, Claire. Le rap comme activité (s) sociale (s) : dynamiques discursives et genre à Montréal (approche sociolinguistique) - 2015 Je pense ici au Gang des Moniques et à Vincent, ainsi qu’aux « copines de toujours », aux collègues/camarades et aux autres comparsEs de Rennes et d’ailleurs… et là encore, j’ai une pensée particulière à celles et ceux qui terminent leur thèse. Je remercie aussi mes parents, Nadine et Gildas, de m’avoir soutenue sans jamais perdre patience, et de m’avoir laissée mener comme je l’entendais le mandat qui revient aux ainé-e-s, d’entamer une première connaissance du terrain pour mieux armer les suivant-e-s. Et parmi ces suivantes, j’ai une pensée particulière pour Floriane et Priscilla, sœur, cousine, et non moins amies. Une pensée également pour mes cousines/filleules ou filleules/cousines, à qui j’espère avoir transmis un petit quelque chose en menant et en achevant ce travail. Au-delà de remercier l’ensemble de ma famille pour le soutien et les encouragements qu’elles et ils m’ont toujours apporté, je me tourne particulièrement vers ma grand-mère Henriette. Forte de nos discussions, le travail mené ici a toujours un peu sonné comme la revanche d’un parcours qu’elle n’a pu entamer il y a plusieurs décennies. J’ai aussi une pensée pour Thomas au moment de conclure cette thèse, dont les lignes portent quelque part la marque de nos péripéties montréalaises. À tout-e-s mes ami-e-s et à ma famille, merci aussi d’avoir compris pourquoi je n’ai pas toujours été très présente ces dernières années, et d’autant plus ces derniers mois. Avec l’aboutissement de ce travail, se termine donc une étape, celle du doctorat, influencé de comme influençant les moments d’une vie, marquant d’une saveur particulière la seconde moitié de ma vingtaine. Une étape intense, parfois désarmante, mais riche ; toujours traversée de la conscience de vivre une période relativement privilégiée et confirmant mon attrait pour la recherche. À l’issue de cette passionnante étape, je n’ai alors qu’une hâte, c’est de voir de quoi la suivante sera faite. ( 4 Lesacher, Claire. Le rap comme activité (s) sociale (s) : dynamiques discursives et genre à Montréal (approche sociolinguistique) - 2015 % (( *+&",-)+%"*(./*/&$0' ( .'*&'('+(!")%"0%*.-%!+%1-'(2(0'()3"%4(,-(&$5()"##'("67'+(,'(&')3'&)3' « le rap francophone est un bel objet pour se demander comment naissent les genres » (Hammou, 2009b : 9) Le genre musical rap représente un « bel objet » pour interroger les phénomènes et les processus à l’œuvre au sein d’une société donnée, les rapports sociaux qu’ils convoquent et la manière dont se composent les subjectivités et les pratiques sociales dans ce contexte. Cette proposition trouve son fondement dans le statut ambivalent du rap au sein des discours en circulation, lesquels engagent des acteur-trice-s tant « internes » qu’« externes » au rap – dont les acteur-trice-s de la communauté scientifique -, ainsi qu’ils impactent et organisent en partie les pratiques relatives à ce genre musical. En effet, le rap est régulièrement évoqué, interpellé, ou commenté selon des procédés qui en convoquent et/ou en confère la caractéristique d’expression de ceux1 qui dénoncent les inégalités de leurs propres conditions sociales et revendiquent une meilleure justice sociale. Corollairement, et selon des mécanismes qui émergent des mêmes présupposés, le rap est également appréhendé comme un genre subversif. Une caractérisation qui engage alors des positionnements ambivalents. Certains discours vont souligner la créativité et l’inventivité de pratiques artistiques qui s’extirpent des normes dominantes (langagières notamment), voire qui les remettent en cause2, quand d’autres vont en en dénoncer la violence verbale ou la teneur des propos tenus (Lesacher, 2013), dans un mouvement qui associe ces formes de caractérisations à l’inadaptation sociale de ses auteurs, dont elles seraient alors le reflet. Dans ce cadre, le rap est souvent décrit comme un lieu privilégié de sexisme, d’ultra-sexualisation et/ou de subordination des femmes (Lesacher, 2013). Ainsi, quand bien même les fondements dont relèvent ces représentations communes - qui imprègnent les discours et l’action politique, les travaux scientifiques, les logiques des structures de production et de promotion de la musique, ainsi que celles des instances médiatiques et des artistes - ont été mises au jour et discutées, le rap demeure rarement envisagé « dans la neutralité ». En atteste, par exemple, l’attention dont peut faire l’objet du ton « neutre, voire clinique », adopté par Karim Hammou au cours de ses recherches sur le rap : 1 La non-féminisation est ici volontaire pour rendre compte de la propension de ces représentations à convoquer le rap en tant que genre artistique masculin. 2 Cf, Chapitre III, 2.2 ; 3.2 et 3.3. 5 Lesacher, Claire. Le rap comme activité (s) sociale (s) : dynamiques discursives et genre à Montréal (approche sociolinguistique) - 2015 « À : Le ton du livre est très neutre, voire clinique. C’est un choix ? K : Oui. Ceci dit, je sais que ma démarche n’est pas neutre pour autant. Mon point de vue est certes étayé, mais il est partial. Cette neutralité de ton est elle-même une prise de position : elle signifie qu’on peut parler du rap sans être dans une posture morale, sans devoir prendre parti « pour » ou « contre » ceci ou cela. On peut chercher en premier lieu à décrire le rap dans sa complexité, dans ses conflits. « Comprendre » le rap, au sens sociologique, c’est ça » (JB, 2014) » Pour le sociologue, cette interview accordée au média en ligne www.abcdrduson.com, est une occasion d’expliciter cette « neutralité » comme lieu d’un positionnement de recherche général à l’égard du rap. Aussi, et considérant que les représentations communes sur le rap relèvent de rapports sociaux coproduits, ce genre musical représente un objet qui permet d’appréhender le caractère complexe et ambivalent de leur mise en œuvre, ainsi qu’il engage à envisager l’actualisation des rapports sociaux sur le mode de la complexité et de l’ambivalence. Partant de là, la mise en perspective de ces observations avec des intérêts de recherches relatifs à mon inscription dans le champ de la sociolinguistique et des études genre, invite à relever deux aspects de l’appréhension du rap au sein de ces domaines scientifiques. D’une part, les recherches focalisées sur ce genre musical en ont relativement peu examiné la dimension genrée, de même que les études interrogeant le fait et le champ musical au prisme du genre ne se sont que rarement intéressées au rap. Particulièrement, manifeste en France et au Québec, cette observation est néanmoins à pondérer concernant l’espace étatsunien, où le rap et la culture hip-hop ont notamment été appréhendés et problématisés par les travaux des féministes africaines-américaines (Rose, 1994 ; hooks, 1994 ; Morgan, 1999 ; Collins, 2006). D’autre part, des sociolinguistiques ont démontré combien l’étude du rap est adaptée aux problématiques investies par ce champ de recherche, « non seulement parce qu’il constitue un espace sociolinguistique particulier, mais aussi parce qu’il révèle et influence les dynamiques de la société dans laquelle il s’inscrit. » (Auzanneau et al., 2003 : 110). Toutefois, la « sociolinguistique du rap » s’est surtout intéressée aux textes et aux paroles de ce genre musical et beaucoup moins aux discours épilinguistiques des artistes sur ces derniers, sur ce qui relève des interactions interindividuelles entre acteur-trice-s du rap, ou encore sur les enjeux de la diffusion du rap dans l’espace public. Prenant acte de ce contexte, nous proposons ici d’interroger le rap à l’aune du genre – pensé comme un rapport social coproduit- et ce, d’un point de vue sociodiscursif. Par ailleurs, le thème unificateur de la sociolinguistique réside dans l’appréhension du langage comme une « activité, socialement localisée, et dont l’étude se mène sur le terrain » (Bachmann, Lindefeld et Simonin, 1991 : 30). Ce champ de recherche présente une alors tendance manifeste à 6 Lesacher, Claire. Le rap comme activité (s) sociale (s) : dynamiques discursives et genre à Montréal (approche sociolinguistique) - 2015 se focaliser sur les sujets parlants, ainsi que sur leurs pratiques et leurs représentations, via la mise en oeuvre d’enquêtes qualitatives auprès de ces dernier-ière-s. Cet ancrage corrobore des postulats épistémologiques défendus dans le cadre des études genre. Danielle Kergoat, entre autres, met en exergue la nécessité de partir du terrain et de s’attacher aux pratiques (Kergoat, 2012 (2010)b) dans le cadre de recherches qui engagent l’appréhension de la coproduction des rapports de pouvoir. La sociologue avance ainsi qu’« il faut aller voir la réalité des pratiques qui sont toujours compliquées, ambigües, contradictoires ambivalentes… et qui comme telles intègrent la complexité créée par l’imbrication des rapports sociaux » (Kergoat, 2012 (2010)b : 328). Ce faisant, la présente recherche vise à interroger la dimension genrée du rap en en accordant une attention particulière, aux pratiques, aux expériences, aux représentations et aux trajectoires des personnes impliquées dans le champ, qu’il convient alors d’envisager comme une activité engageant une pluralité d’acteur- trice-s en interaction. Plus précisément, cette étude propose de se focaliser sur les rappeuses. Ce choix procède en partie de mes intérêts de recherches, axés, depuis mon entrée en Master, sur la prise de responsabilités des femmes dans un espace public traversé par des rapports de pouvoir coproduits. De manière concomitante – et intriquée –, le choix de s’intéresser aux rappeuses trouve ses origines dans le contexte même au sein duquel s’inscrit cette étude. Si l’on s’attache aux discours communs sur le rap, leur tendance à « alpaguer » ce genre musical sur la base de son dit sexisme - et du sexisme de ses auteurs - est concomitant à un désintérêt de ces mêmes discours à l’égard des rappeuses, voire même à leur invisibilisation, puisque qu’ils posent le genre rap comme étant, de fait, porté par des hommes - « déjà » sexistes de surcroit. En effet, d’un point de vue macrosociologique, force est de constater que les femmes sont moins présentes et/ou visibles que les hommes au sein de l’activité rap, qui apparaît surtout être « une affaire de mec » (Strausz et Dole, 2010 : 12). En outre, c’est dans le secteur de la communication que les femmes y seraient les plus visibles : journalistes, animatrices d’émissions TV, agents artistiques, organisatrices d’événements, etc. (Laabidy, 2005 : 130). Ce fait rejoue d’ailleurs les observations portées par Marie-Thérèse Lefebvre au cours de son travail d’historicisation de la contribution des femmes au champ musical québécois (Lefrebvre, 1991 et 2005). Les femmes semblent être davantage investies dans une dynamique de présentation ou de relai du travail « des autres » que de création artistique. Par ailleurs, lorsque l’on s’attache plus particulièrement aux pratiques artistiques de l’activité rap, on remarque que les femmes sont plus souvent derrière le micro pour chanter les chœurs ou les refrains r’n’b (Laabdidy, 2005) que pour rapper. Au milieu des années 2000, Karim Hammou avait ainsi estimé à 5 % le pourcentage de « rappeuses « connues » en France (H.K., 2004). Ce chiffre, bien que non représentatif de la totalité des expériences (il fait référence à des pratiques qui relèvent d’une certaine 7 Lesacher, Claire. Le rap comme activité (s) sociale (s) : dynamiques discursives et genre à Montréal (approche sociolinguistique) - 2015

Description:
à la « chambre » ou au « domicile », auxquels est associée la musique pop (Cohen, 1997). Ce faisant, les différentes interprétations relatives à la
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