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Le Parti colonial français : éléments d’histoire PDF

199 Pages·2014·2.23 MB·French
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LE PARTIS COLONIAL FRANÇAIS 1990 Presses de l’Université du Québec Case postale 250, Sillery, Québec G1T 2R1 ISBN 2-7605-0585-5 Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés © 1990 Presses de l’Université du Québec Dépôt légal - 1er trimestre 1990 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Imprimé au Canada SOMMAIRE Introduction ..........................................................................................................1 Chapitre I. Le Parti colonial français et l’État ...................................................7 Les grandes organisations du Parti colonial ...................................................8 Le Parti colonial dans les appareils d’État ...................................................18 Chapitre II. Les « grands » du Parti colonial ...................................................37 Les milieux politiques ..................................................................................37 Les milieux d’affaires ..................................................................................49 Les chefs du Parti colonial ...........................................................................51 Chapitre III. La politique du Parti colonial français .......................................63 L’impérialisme économique .........................................................................67 Étienne et l’expansion du capitalisme ..........................................................72 Le projet Sarraut ...........................................................................................82 Le financement de la mise en valeur ............................................................87 Le Parti colonial et la mise en valeur ...........................................................90 Chapitre IV. Le capitalisme français et l’Empire ............................................99 Les Tréfileries et laminoirs du Havre .........................................................104 Le cas des Batignolles ................................................................................116 Le Congo-Océan ........................................................................................128 Les Batignolles et le Parti colonial .............................................................133 VIII SOMMAIRE Chapitre V. Impérialisme et idéologie ..........................................................137 Le Parti colonial et les appareils culturels ................................................138 L’Exposition coloniale internationale de 1931 .........................................147 Chapitre VI. De la guerre à la décolonisation ..............................................159 Le renouveau impérialiste ........................................................................162 Le Parti colonial et la décolonisation .......................................................168 Vers un « nouvel ordre impérial » ............................................................172 Conclusion .......................................................................................................177 Bibliographie ...................................................................................................181 INTRODUCTION Quels sont les effets de l’impérialisme sur la société française depuis la fin du XIXe siècle ? Comment comprendre les liens entre la bourgeoisie française, les appareils d’État, les appareils du capital et l’impérialisme ? Quel rôle a pu jouer ce nouvel ordre colonial, qui s’installe à la fin du XIXe siècle et qui subira des transformations au gré de deux guerres mondiales, dans les structures écono- miques et politiques de la France contemporaine? Par ailleurs, avec quels moyens et sous quelles formes se sont manifestés les intérêts colonialistes dans la métropole ? Quelle a été leur influence ? Comment expliquer l’élargissement et le développement de l’activité des colonialistes —et à travers eux d’un impérialisme ascendant — dans les milieux politiques et d’affaires ? En d’autres termes, quelle politique pour quels intérêts? Notre propos, dans cet ouvrage, est de démontrer la nature et le fonctionnement de l’impérialisme français en étudiant le Parti colonial français (PCF). Ce parti « pas comme les autres » est au coeur de toute explication et de toute compréhension du phénomène impérialiste. Le Parti colonial n’est certes pas un parti comme les autres. Non seulement il n’est pas un parti hautement structuré et centralisé, mais il s’accommode mal à la politique purement politicienne. Le sens plutôt restrictif donné aux partis politiques traditionnels, faisant de l’électoralisme leur essence, ne s’applique guère au Parti colonial. La spécificité du Parti réside dans son implantation dans différents milieux, l’hétérogénéité de sa composition et la diversité des groupes qui le constituent, ce qui lui donne une grande envergure politique aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du jeu politicien. Par ailleurs, il nous semble que les intérêts économiques associés au Parti colonial et l’activité des représentants des milieux d’affaires ont toujours joué un rôle fondamental, sinon déterminant, dans la direction du Parti et dans l’orientation de sa politique. 2 INTRODUCTION Nous ne prétendons pas faire l’histoire du PCF, objet d’étude d’autant plus difficile qu’il est encore relativement peu travaillé. Moins qu’une synthèse, donc, nous nous proposons plutôt de planter quelques jalons de cette histoire. Nous avons choisi à cette fin les aspects qui nous paraissent les plus déterminants et les éléments les plus révélateurs de l’histoire du PCF. Cet ouvrage mettra en valeur l’influence que les individus ont pu exercer et le rôle qu’ils ont joué dans l’évolution et le rayonnement politique et idéologique du Parti colonial. Le premier chapitre traitera, tout particulièrement, de la pratique des individus en analysant quelques cas significatifs de grands impérialistes ainsi que de celle de différents groupes à l’intérieur du Parti. Car c’est bien à l’intérieur du Parti colonial que nous pouvons saisir les intérêts impérialistes dans leur complexité et mettre en valeur sa capacité d’action et d’intervention dans les différents milieux économiques et politiques. En effet, le Parti s’appliquera avec force à établir des liens entre ces milieux et entre les personnes. En quelque sorte, il tentera toujours de rapprocher les appareils d’État et ceux du capital, et ceci, de multiples façons mais principalement par l’intermédiaire de structures parallèles (les groupes politiques) et autonomes (les grandes associations), et par des rapports personnels. C’est ainsi que le Parti colonial apportera une contribution féconde à l’avènement de l’impérialisme en tissant des liens étroits entre hommes d’affaires et hommes politiques, entre les intérêts privés et les intérêts publics. Cette tâche sera facilitée par le fait que les IIIe et IVe Républiques, leurs institutions, leurs partis, leurs politiques encouragèrent l’imbrication, à tous les niveaux, du politique et de l’économique ; ainsi, les personnes liées à la bourgeoisie capitaliste prirent une grande importance. En d’autres termes, il faut appréhender le Parti colonial en tant qu’organisation des principaux intérêts impérialistes afin de pouvoir réellement évaluer son influence grandissante dans la société française. Afin de comprendre concrètement les liens entre les milieux d’affaires et les milieux politiques, il nous semble important de privilégier les appareils du Parti colonial par rapport à ceux de l’État et du capital. II faut aussi étudier ces différents milieux dans leurs pratiques à l’intérieur même des associations et des organisations coloniales, des institutions politiques et des entreprises capitalistes. Ceci fait l’objet des chapitres II et IV portant sur la structure du Parti colonial et sur celle des grandes entreprises capitalistes. Nous verrons dans le deuxième chapitre les moyens que le PCF se donnera afin de mener à bien son action. Le Parti colonial était composé d’une multitude d’organisations et d’associations souvent puissantes et suffisamment représentatives pour être efficaces. Ainsi, les grands comités colonialistes de concertation et de propagande, et les regroupements d’intérêts économiques, telle l’influente Union coloniale française (UCF), formeront l’ossature du Parti. Le Parti englobait un grand nombre d’associations professionnelles telles que les sociétés de géographie, les regroupements de propagandistes, d’écrivains et de publicistes. Il regroupait aussi d’importants comités coloniaux qui prenaient une place grandissante et même déterminante dans le dispositif du Parti. Les grands comités, en particulier ceux de l’Afrique française, de l’Asie française, INTRODUCTION 3 sans oublier l’UCF, étaient parmi les organisations les plus identifiées au Parti colonial et qui contribuaient le plus à la conception et à l’application de sa politique. En deuxième lieu, le Parti choisira et agencera ses membres afin de pouvoir intervenir directement dans l’appareil d’État, tel le Groupe colonial de la Chambre des députés. Ce puissant groupe, composé de politiciens provenant de presque tous les horizons politiques — notamment des partis du « centre » parlementaire, pouvait agir non seulement dans les commissions du Parlement, mais encore à l’intérieur même des partis politiques, qui constituaient les majorités gouvernementales. Sur le plan politique, le Parti étaitengagé dans des organismes décisionnels, telles les commissions parlementaires ou consultatives, comme le Conseil supérieur des colonies ; en outre, il intervenait par l’intermédiaire d’un nombre relativement important de hauts fonctionnaires, d’anciens politiciens et de responsables gouvernementaux. Cette structure multiple, et donc relativement souple, permettra au Parti d’être présent aux différents points névralgiques du pouvoir. C’est ainsi que, sous les IIIe et IVe Républiques, ses idées, ses orientations et finalement ses politiques pèseront de plus en plus. Son influence, en effet, fut grande et son poids disproportionné par rapport à son pouvoir économique, à son effectif et à sa représentation politique. Le chapitre IV fera le lien entre le Particolonial et les appareils du capital en démontrant les rapports entre les milieux d’affaires et les milieux politiques, et, finalement, entre les intérêts économiques métropolitains et l’Empire. Par ailleurs, nous étudierons les milieux d’affaires dans leurs pratiques, à savoir dans le cadre de l’entreprise capitaliste. Deux cas nous paraissent particulièrement significatifs car, entre autres, ils révèlent des éléments que nous croyons fondamentaux à toute explication de l’impérialisme. Dans le cas des Tréfileries et laminoirs du Havre (TLH), l’imbrication entre les milieux d’affaires, les milieux politiques et notamment le Parti colonial ressort avec force. En revanche, les Batignolles sont plutôt révélatrices de l’apport que pouvait avoir l’Empire dans l’expansion d’une grande société française. Ces deux grandes entreprises se trouvent donc dans la mouvance de l’impérialisme français. D’une manière générale, les TLH et les Batignolles s’insèrent dans le cadre, plus large, des rapports entre le capitalisme français et l’Empire. Le troisième chapitre nous permet de mieux saisir les orientations et le rayonnement du PCF en faisant le point sur ses propres pratiques politiques. L’action du Parti colonial est particulièrement évidente si l’on considère ses objectifs fondamentaux, qui sont permanents : la présence française à l’échelle mondiale et le développement économique de l’Empire. L’analyse des pratiques politiques et économiques éclaire l’action d’ensemble du Parti colonial. Dans cette perspective, il est d’autant plus important de cerner la conception puis l’évolution des projets politiques et des programmes économiques. Nous revenons, dans ce troisième chapitre, à l’idée que la démonstration de l’interaction et de l’interdépendance de l’économique et du politique reste fondamentale pour la compréhension du phénomène impérialiste.

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