le monde dans la main les dossiers pédagogiques de Mikaël Ollivier Collection « xxxx » Éditions Thierry Magnier - w1w8,w r.u eed Siétigounies-rt h- 7ie5r0ry0-6m Paagrnisi e-r 0.c1o m44 83 80 00 - 01 44 83 80 01 mikaël ollivier ou le temps de l’adolescence les dossiers pédagogiques Une fiche à proposer aux collégiens de quatrième et de troisième, puisque l’étude du fantastique est au programme de français de quatrième, voire aux élèves de seconde. 1 – Eléments biographiques Mikaël Ollivier est né le 22 mars 1968, à Versailles. Dans son autobiographie, publiée en 2004 chez De La Martinière jeunesse, Celui qui n’aimait pas lire, il raconte qu’il fuyait les livres et détestait la lecture à l’époque du collège et du lycée. Comme quoi, un écrivain en devenir peut se nourrir d’autre chose… « Quand j’ai ensuite été en âge de me coucher seul, je ne prenais pas de livre non plus. A l’inverse de mes amis, je n’ai jamais lu clandestinement sous les draps à la lumière d’une lampe de poche, ni passé mes journées de fièvre au lit avec Edmond Dantès ou Nemo … Mes parents, au moins, n’avaient pas besoin de se fâcher pour que j’éteigne la lumière ! Il y avait pourtant des livres à la maison, et des lecteurs … Mais je n’étais pas des seconds et ne touchais pas aux premiers. […] Me voyant traîner à ne rien faire, ma mère me dit parfois : « Pourquoi tu ne prends pas un livre, comme ton frère ? - J’aime pas lire … - C’est pas comme ça que tu vas améliorer ton orthographe ! » Donc, les livres sont des médicaments contre les fautes d’orthographe. Et comme tous les médicaments, c’est bien connu, ils sont amers… » Par contre, Mikaël Ollivier aime la musique, est passionné par le cinéma, adore, entre autres, les films d’Alfred Hitchcock. Aussi intègre-t-il une école de cinéma après avoir obtenu le bac et travaille-t-il ensuite pour la chaîne Canal Plus. Et c’est cette passion qui le mène à la littérature. A 25 ans, il écrit une adaptation cinématographique du roman de Pierre Loti, Pêcheur d’Islande. Tout en continuant à écrire des scénarios pour le cinéma et la télévision, celui qui, enfant, n’aimait pas les livres, devient également écrivain ! Il aborde tous les genres : policier, chronique sociale, science-fiction, roman intimiste, alternant les textes pour la jeunesse et pour les adultes. L’un des premiers textes qu’il écrit avec son compère Raymond Clarinard est un roman de SF, L’Ombre de Mars, publié en 1997 au Fleuve Noir. Les deux auteurs travailleront à nouveau ensemble pour E-Den, un roman de SF jeunesse publié chez Thierry Magnier en 2004. En 2001, il écrit, avec Hugues Barrière, la biographie de Bruce Springsteen pour les éditions Librio. En 2002, est publié son premier roman policier, Trois souris aveugles, chez Albin Michel. En 2003, les éditions Thierry Magnier, maison essentiellement jeunesse, inaugurent une collection de romans destinés aux adultes. Y figurent des auteurs reconnus dans le petit monde de la littérature de jeunesse : Jean-François Chabas, avec Les aventures de Kiki Mauro, Leïla Sebbar et un recueil de nouvelles, Sept filles, Marie-Sabine Roger, La théorie du chien perché, et puis le roman de Mikaël Ollivier, La fièvre bâtisseuse. Ce récit de 257 pages met en scène un vieux célibataire, Jean-Louis Massin, fonctionnaire impeccable, dont l’existence tranquille dans sa petite maison de la banlieue parisienne est réglée à la minute près selon des rituels immuables. Il travaille le jour sans enthousiasme et lit le soir avec délectation : « Jean-Louis ne vivait qu’entre 18 heures et 7 heures du matin. » Pourtant, un matin, à quelques mois de la retraite, il comprend brusquement qu’il n’a jamais vraiment vécu. Il décide alors de devenir écrivain. Cette décision va bouleverser sa vie … « Ce matin de septembre, en pliant Le Parisien pour le ranger dans sa serviette de cuir bordeaux, Jean-Louis Massin ne se doutait pas qu’au milieu de son quotidien, en première page du dossier régional traitant du département des Yvelines, se www.editions-thierry-magnier.com mikaël ollivier ou le temps de l’adolescence les dossiers pédagogiques trouvait un article qui allait bouleverser sa vie. Cette journée mémorable avait pourtant débuté de la manière la plus ordinaire. » On trouve dans ce roman intimiste les thèmes que MO développe ensuite dans la plupart de ses romans destinés aux adolescents, et sa manière d’écrire en flash-back, comme au cinéma. Dans les premières lignes du roman, le narrateur se trouve à un moment crucial de sa vie et, sans l’avoir vraiment voulu ni exprimé auparavant, il comprend que la journée qu’il vit là est décisive. Il a une décision à prendre, une expérience douloureuse et / ou passionnante à traverser, qui le changera à jamais. Depuis 2000, cet auteur éclectique a écrit, pour les adolescents et les plus jeunes, une quinzaine de romans. Ils explorent tous, d’une manière ou d’une autre, les fêlures de l’enfance et de l’adolescence, racontent les expériences qui font grandir, parfois malgré soi, montrent le déclic qui se produit sans que l’on sache exactement comment ni pourquoi, dissèquent les secrets de famille. Les lecteurs ne s’y trompent pas : ces livres leur parlent et parlent d’eux ; ils peuvent s’y reconnaître et y puiser matière à vivre et à se construire. La plupart de ces romans ont reçu un ou plusieurs prix littéraires, décernés par des collégiens, et certains ont aussi été adaptés pour la télévision ou le cinéma. Mikaël Ollivier est aujourd’hui un auteur reconnu et très occupé par ses différentes activités. Il dirige également la collection Nouvelles, inaugurée en 2007 chez Thierry Magnier. Des infos plus complètes sur le site de l’auteur : http://www.mikaelollivier.com 2 – Bibliographie commentée Aux éditions Thierry Magnier, dans la collection Roman Le monde dans La main, 2011 Le début « C’est mon plus lointain souvenir. L’un de mes premiers Noël, mais je n’en savais rien. Je ne savais rien à rien, je ne vivais même pas au jour le jour mais simplement au présent. Le présent. J’habitais le présent. Le temps n’existait pas encore pour moi. Mon monde se limitait à quelques visages familiers, des odeurs, des sons, la faim, le sommeil, la douleur, le chaud, le froid. » Le contenu La veille de ses seize ans, au début du mois de janvier, Pierre et ses parents se rendent chez Ikéa pour acheter le nouveau mobilier de la chambre de Pierre. C’est son cadeau d’anniversaire. Après les quelques heures épuisantes passées dans ce grand magasin labyrinthique, la famille parvient enfin sur le parking pour charger les cartons dans la voiture. C’est là que Marie-des-Neiges Blanc, née Legrand, la mère de Pierre, s’éloigne sans un mot d’explication et disparaît dans la nuit. Pierre et son père, Patrick, ne comprennent pas, s’inquiètent, s’interrogent et attendent un signe. C’est un SMS laconique qui arrive sur le portable de Patrick : « Ne vous inquiétez pas pour moi. Je n’en peux plus, c’est tout. » Dans le bel appartement bourgeois de Versailles, appartenant aux grands-parents maternels de Pierre, la vie est suspendue. Comment accepter cette disparition soudaine ? Patrick, le père, sombre dans la dépression, ne va plus travailler et attend ; les grands-parents de Pierre, Marie-Luce et Paul Legrand, bourgeois catholiques et collet monté, sont effondrés. Pierre tente, tant bien que mal, de poursuivre sa jeune vie au lycée La Bruyère et au conservatoire de Versailles, où il étudie le piano, tout en s’occupant de son père, de faire les courses, la cuisine et le ménage. Pierre est un garçon calme et ordonné, qui aime la musique classique, espère devenir concertiste, se rend à la messe le dimanche, rend visite régulièrement à ses grands-parents et à son autre grand-mère, Michelle, dans sa maison de retraite. Il a conscience d’être différent de la plupart des adolescents de son âge, mais il l’assume. Il se confie seulement à sa grande www.editions-thierry-magnier.com mikaël ollivier ou le temps de l’adolescence les dossiers pédagogiques sœur, Alix, qui n’est plus à la maison, avec laquelle il communique par mails, Messenger et SMS. Quelques semaines après la disparition de sa mère, Il constate que celle-ci ne lui manque pas tant que cela. Quand Alix lui demande ce qu’il ressent, il lui donne ces quatre mots : inquiétude — incompréhension — rancœur — excitation. Le temps passe, la vie continue. Pierre, pour mieux comprendre sa famille, interroge ses grands-parents, sa grand- mère paternelle, sa tante Bertille, sur leur passé et déterre quelques secrets de famille. Puis il part à Dinard, dans la maison familiale, passer le mois de juillet tandis que son père reste à Versailles. Ce ne sera pas un été ordinaire pour Pierre le solitaire, trop timide pour approcher les filles, ce dont pourtant il rêve. Il rencontre Eglantine, qui aime nager, comme lui. Eglantine sera son premier amour et sa première déception. Quand il rentre chez lui, Pierre trouve un père ragaillardi et comprend bientôt qu’il est l’amant d’Adelia, la boulangère de leur quartier. Il comprend cette relation mais supporte mal ces nouveaux amoureux qui ne cessent de se montrer leur amour. La vie de Pierre change à nouveau : son père s’affranchit de ses beaux-parents, quitte son travail et l’appartement bourgeois. Il devient boulanger et vit chez Adelia. Pierre suit, à contrecœur, il n’a pas encore le choix. Sur la table du salon, il laisse à regret la partie d’échecs commencée quatre ans auparavant avec sa sœur Alix, qui n’a jamais été terminée. Adelia vit dans un quartier et un appartement beaucoup plus modestes. Mais Pierre y fait la rencontre qui changera sa vie à jamais : Yildiz, une jeune violoncelliste turque, magnifique, qui prépare le concours d’entrée au conservatoire de Paris. Il comprend que, malgré la disparition de sa mère, les secrets enfouis, le deuil et le nouvel amour de son père, la vie pourra être riche et belle et que le monde est dans sa main. Ce tout dernier roman de Mikaël Ollivier est excellent, mené de bout en bout avec une grande sensibilité. Comment vivre avec l’inexplicable, l’absence, le sentiment d’abandon ? Comment se construire ou se reconstruire, malgré et avec cela ? Tel est le sujet majeur et original de ce roman. C’est aussi l’occasion pour l’auteur, à travers le personnage de Pierre, le narrateur, d’explorer les relations humaines et familiales, d’aller au-delà des apparences d’une famille bourgeoise, lisse et sans histoires, apparences trompeuses évidemment. En plus de la douleur occasionnée par la disparition de sa mère, Pierre doit faire face à des fêlures plus anciennes, liées au deuil et à la culpabilité. Il traverse ces épreuves, en sort grandi, ce qui lui permet d’appréhender le monde où il devient un homme avec un optimisme raisonnable. Ce roman est, en tout cela, porteur d’espoir. L’aLibi, 2008 Le début « On m’a menti durant quinze ans. La politesse, la grammaire, le piano, les maths, l’anglais, l’espagnol seconde langue, l’histoire, la physique, l’éducation civique et le bac tout au bout pour se préparer un avenir Foutaises ! La seule chose qu’on devrait nous enseigner à l’école, c’est que la vie peut basculer en un clin d’œil. Dans mon cas, ça n’a pas pris plus de trois jours. » Le contenu Nicolas Vergeau, le narrateur, a 15 ans, est en seconde et mène une vie confortable avec ses parents, dans une belle maison située sur le port de La Rochelle. Il souhaite devenir architecte. Sa vie bascule un après-midi d’octobre alors qu’il rentre chez lui plus tôt que d’habitude et qu’il voit son père revenir aussi à une heure inhabituelle, les vêtements froissés et tachés, les chaussures boueuses, et la voiture sale et cabossée. Il a entendu les informations à la radio : une fusillade a eu lieu à Marans, tout près de La Rochelle, au cours de laquelle trois personnes ont été tuées : un policier, un passant et un malfrat. Nicolas ne comprend pas ce qui se passe : sa mère quitte précipitamment la maison, son père fait repeindre sa voiture en noir, et la maison est saccagée alors que son père et lui sont allés manger à la crêperie. La quiétude qui régnait au sein de la famille unie vole en éclats et Nicolas a des doutes quant à laresponsabilité dans la fusillade de son père, qu’il surprend avec un pistolet. La confiance qu’il avait en lui n’est plus de mise. Il doit admettre que son père est l’un des malfrats recherchés, sans doute l’assassin, et que la vie qu’ils menaient tous les trois repose sur le mensonge. Nicolas www.editions-thierry-magnier.com mikaël ollivier ou le temps de l’adolescence les dossiers pédagogiques enquête de son côté, fouille la cabane de l’île de Ré où ils vont souvent passer le week-end et comprend enfin que ses parents sont des trafiquants de drogue. En rentrant chez lui, il trouve trois policiers interrogeant son père et, malgré sa conviction profonde de la culpabilité de son père, lui fournit un alibi irréprochable et le tire donc d’affaire. Mais le lieu familial et la confiance sont brisés, Nicolas choisit d’aller vivre loin d’eux, chez sa grand-mère. Ce roman, qui est plutôt une nouvelle, est mené à un rythme haletant. Ce qui en fait tout l’intérêt, ce n’est pas réellement le suspense, car on comprend très vite que le père du narrateur est bien le coupable. Mais c’est le chemin de Nicolas, son parcours mental qui le conduit, progressivement, à accepter une vérité très douloureuse, qui bouleversera sa vie à jamais. Nicolas, d’un coup, brutalement, sort de son cocon douillet, et grandit. Il ne peut pas arrêter d’aimer ses parents, qui l’ont toujours choyé et entouré. Il choisit donc de les protéger, mais de s’en éloigner. Il prend une décision très difficile, qu’il assume. Passionnant et intelligemment mené. TouT doiT disparaîTre, 2007 Le début « J’aurais aimé avoir le sens de la repartie. Dire ce qu’il faut sans hésiter, trouver les mots sans bafouiller, au moment précis où j’en ai besoin. Clouer le bec à mon interlocuteur, lui fermer sa gueule, calmement, pertinemment, spirituellement. Il y a des gens qui font ça très bien. Moi pas. » Le contenu Les parents d’Hugo, professeurs installés dans la région lilloise, décident de partir enseigner à Mayotte et de devenir ainsi des « expats ». Ils y emmènent leurs deux enfants, Hugo, 11 ans, et sa jeune sœur Lydie. Après un voyage épuisant, l’arrivée à Mayotte est difficile tant le dépaysement est grand. La vie d’Hugo en est bouleversée. Physiquement tout d’abord, car la chaleur moite, plombante et les odeurs l’irritent. Moralement ensuite : isolé, sans ami, seul Blanc de la classe au collège, le garçon ne sait pas où se situer dans ce pays démuni de tout, qui n’est pas le sien. Il se sent mal partout, avec les « expats » qui se réunissent le week-end pour boire un verre et profiter des plaisirs de l’un des plus beaux lagons du monde. Il déteste leurs conversations et leurs avis « éclairés » sur l’île et ses habitants. Il n’aime pas non plus tout l’argent qu’ils gagnent, alors que les Mahorais vivent dans la misère. Avec les Mahorais aussi, qu’il ne fait que côtoyer, sans les connaître vraiment. Seule Françoise, la documentaliste blanche de son collège, mariée à un Mahorais, accorde à Hugo attention et amitié. Puis les années passent, Hugo entre en troisième et rencontre Zaïnaba, une jolie Mahoraise, plus âgée que lui, qu’il aide dans son travail scolaire. Il tombe amoureux de la jeune fille, qui lui fait connaître son monde, si différent du sien. Avec Zaïnaba, il vit son premier amour et ses premières expériences sexuelles. Il se sent enfin vivant mais, quand Zaïnaba lui apprend qu’elle est enceinte, il fuit ses responsabilités et l’île, et il doit vivre avec la honte de n’avoir rien assumé. De retour en France, Hugo ne se sent guère mieux. Il redécouvre, avec un œil neuf, la métropole, la frénésie de ses parents qui dépensent, dans une belle maison suréquipée, l’argent gagné à Mayotte. Il observe la société de consommation, qu’il avait oubliée dans l’île, où l’on se bat au moment des soldes pour pouvoir acheter toujours plus de... superflu, où l’on change de portable tous les six mois ! Hugo décide de résister et de lutter, à sa manière, en tenant tête à toute sa famille et en choisissant de consommer le moins possible, la seule manière, selon lui, de rester libre. Mikaël Ollivier propose un roman construit en flash-back et en deux temps : celui de Mayotte puis celui de Béthune. Le narrateur se souvient des cinq dernières années, déterminantes pour lui, qui l’ont fait grandir et mûrir, où il a trouvé amour et désillusion. Dès lors, il cherche à répondre à la question posée par son père, désespéré par son fils rebelle : « Qu’est ce qu’on va faire de toi ? ». Dans ce roman initiatique, Hugo est en quête de son bonheur et de son identité. Il sait ce qu’il rejette, mais n’a toujours pas découvert ce en quoi il peut croire. www.editions-thierry-magnier.com mikaël ollivier ou le temps de l’adolescence les dossiers pédagogiques Frères de sang, 2006 (première publication chez J’ai lu jeunesse, 2003) Le début « Il y a un an, j’aurais été capable de dire qui j’étais en quelques mots seulement : Martin Lemeunier, quatorze ans, en troisième, fils de Pierre — neurochirurgien — et de Nadège — directrice artistique dans une agence de publicité —, frère de Brice, dix-neuf ans, en seconde année dans une école de cinéma, option réalisation. J’étais un adolescent ordinaire, plutôt gâté par la vie : j’avais des copains, un ami, une grande chambre dans une grande maison, j’étais bon au collège, je jouais au tennis, j’allais au cinéma, à la montagne en hiver et à la mer en été. » Le contenu Martin Lemeunier, le narrateur, a 14 ans, un frère aîné avec lequel il s’entend très bien, Brice. Ses parents ont des professions rémunératrices et la famille vit confortablement dans l’un de ces domaines résidentiels de la région parisienne, le Domaine de Sans-Souci. « Je sais que je me souviendrai toujours avec précision du moment où ma vie a basculé. », écrit-il. Un soir, la police débarque pendant le repas, fouille la chambre de Brice et l’emmène, menottes aux mains. Le frère qu’il aime tant, étudiant en 2e année de cinéma, option réalisation, est soupçonné d’avoir commis cinq meurtres atroces. Il est emprisonné. Tous les indices mènent à Brice, qui clame pourtant son innocence. Martin ne peut accepter cela, veut aider son frère à sortir de l’enfer dans lequel il se trouve. Mais il doit subir les injures et les railleries des élèves de son collège, les doutes qui assaillent ses parents, les ragots des voisins. Il décide de mener sa propre enquête, avec l’aide de sa grand- mère maternelle, qui vit à Grenoble, la seule qui le soutient et croit à l’innocence de son frère. Ses investigations le mènent sur la liste de Nicole Lascan, internée dans un hôpital psychiatrique, mère d’un certain Loïc, qui ressemble à s’y tromper à son frère Brice. Martin déterre un secret de famille soigneusement enfoui et risque sa vie, dans une caravane sordide, car Loïc est très dangereux, animé par la vengeance et une rage meurtrière. Voici un excellent thriller pour adolescents, dont le suspense est habilement mené et dosé par Mikaël Ollivier. L’enquête parallèle menée par le jeune narrateur, animé par l’amour qu’il porte à son frère, est passionnante et tient les lecteurs en haleine. On le suit, dans ses découvertes successives, tirant le fil d’une vieille histoire familiale, plombée dans un silence épais, engendrant frustrations et violence. On comprend la palette de sentiments qu’il exprime d’une manière très juste, passant de l’étonnement à l’impuissance, de la colère à la volonté farouche de réussir. Les personnages qui entourent Martin, ses parents, les amis de ceux-ci, le commissaire chargé de l’enquête, sa grand-mère, sont tout à fait crédibles, dans des registres différents. La scène finale, dans cette caravane perdue au creux d’un bois, est impressionnante. Ce roman, plébiscité par les lecteurs, a été couronné de nombreux prix et adapté pour la télévision par Stéphane Kappes. Le téléfilm a été diffusé sur France 2 en octobre 2009. Hier encore mon père éTaiT morT, 2006 (première publication chez J’ai lu jeunesse, 2003) Le début « Hier encore, mon père était mort. Ca fait deux jours que je me répète cette phrase, si bien qu’elle n’est plus vraie. Maintenant, je devrais dire “avant-hier’’. Mais on n’est plus à un jour près quand on apprend brutalement qu’on mène depuis treize ans une vie qui n’est pas la sienne. » Le contenu Mathieu, le narrateur, a treize ans et vit avec sa mère et sa grande sœur, Laetitia, dans la banlieue parisienne. Depuis toujours, on lui a affirmé que son père était mort à sa naissance. Il s’en est donc accommodé. Il passe ses vacances à Bergerac, chez ses grands-parents paternels qu’il aime beaucoup, se livrant à son activité favorite, la pêche. Mais la découverte d’une lettre adressée à sa sœur Laetitia et signée « papa » bouleverse sa vie. On lui a menti pendant treize ans. Il a bien un père, emprisonné depuis treize ans. Sans réfléchir davantage, un matin, Mathieu quitte Bergerac www.editions-thierry-magnier.com mikaël ollivier ou le temps de l’adolescence les dossiers pédagogiques sans prévenir personne, prend le TGV sans billet et arrive à Paris où un chauffeur de taxi l’emmène à la prison de la Santé. Il veut voir sans délai le père qu’il vient de découvrir, mais il est refoulé car ce n’est pas le jour des visites. Michel Lespan, le chauffeur de taxi, récupère un garçon complètement déboussolé, l’accueille chez lui, le fait parler avant de le conduire chez sa mère. Celle-ci lui avoue enfin la vérité et lui explique pourquoi son père est en prison. Le lendemain, enfin, Mathieu fera la connaissance de celui qui n’existait plus, qui connaît tout de lui. Un moment décisif et bouleversant dans la jeune existence de Martin. Ce roman très touchant, écrit de manière vivante et sensible, aborde un sujet difficile : l’emprisonnement, qui génère l’absence et la culpabilité et entraîne, au sein de la famille du détenu, un déséquilibre très difficile à supporter. La vie de Martin repose sur un mensonge, certes, mais sa mère se défend en plaidant l’amour qu’elle éprouve pour son fils, et son souhait de le mettre en l’abri. La confrontation entre la mère et le fils est à cet égard, passionnante et très juste, tout comme celle entre le fils et le père trouvé, extrêmement émouvante et crédible. sous Le même signe, 2005 (première publication dans le magazine Je Bouquine, 2003) Le début « Port de Cancale, le 13 juin 2003, à 6h05 Perplexe, Yann Plédran se gratta la tête. Il se pencha une nouvelle fois pour regarder le mât de son bateau blanc et bleu et, malgré la fausse lumière du petit jour, constata qu’il n’avait pas rêvé. Le signe était réapparu : S + J » Le contenu Sébastien Touzeau, le jeune narrateur, a 14 ans. Il se rappellera toute sa vie le jour de son quatorzième anniversaire, ce 12 juillet 2003, qui ne fut pas un 12 juillet ordinaire. Sébastien est un garçon sérieux. Il aime l’ordre, les horaires précis, les sciences. Il vit au Mans avec sa mère et son beau-père. Il voit aussi régulièrement son père qui habite la même ville, dans un atelier d’artiste. Son père, Stéphane, est illustrateur et peintre, plutôt bohême, ne s’embarrassant ni d’horaires fixes ni d’obligations fastidieuses. Le père et le fils, nés le même jour, sous le même signe astrologique donc, sont pourtant très différents : le père aime et croit enl’astrologie ; le fils ne jure que par l’astronomie. Mais ils ont l’habitude de fêter leur 12 juillet ensemble. Ce jour-là, ils vont à Paris, au Palais de la Découverte, au Planétarium, au restaurant et au cinéma. Ce rituel est immuable et Sébastien y tient. Mais ce matin-là, rien ne se passe comme prévu. Sébastien se blesse sous un échafaudage, ils ratent leur train et Stéphane décide d’emmener son fils à Cancale, où il a passé de très bons moments dans sa jeunesse. Le voyage est un cauchemar : la voiture tombe en panne, Stéphane tente de la réparer sous une pluie battante et les gendarmes les arrêtent et les emmènent à la gendarmerie, les prenant pour des trafiquants de voitures volées. Sébastien maudit son père qui a l’art, selon lui, de se / les fourrer toujours dans des situations impossibles. Ce n’est que dans l’après-midi qu’ils parviennent enfin à Cancale, après quelques détours extravagants, vêtus de deux magnifiques survêtements aimablement prêtés par les gendarmes. Là enfin, l’ambiance change après que le père et le fils se soient dit leurs quatre vérités. Sébastien s’apaise et apprécie l’endroit. Ils marchent sur la plage à marée basse, jusqu’à un vieux bateau amarré là, La Gonnelle. Stéphane raconte à son fils que ce bateau est important pour lui : c’est là qu’il a emmené la première fille qu’il a aimée, Jeanne. Tandis que son père monte à bord, Sébastien croise une fille qui l’émeut aussitôt, Juliette, dotée de magnifiques yeux bleu vert émeraude. Faudrait-il croire aux astres qui lui offrent cette journée extraordinaire ? Le récit se présente comme une sorte de road movie entre Le Mans et Cancale et explore, en une seule très longue journée, les relations père-fils. Les deux protagonistes sont très différents. La succession d’événements riches d’imprévus, qui tournent parfois au burlesque, est vécue très différemment par Sébastien et son père : le premier subit et s’exaspère ; le second prend les choses du bon côté, y voyant toujours un aspect positif. Ce qui attend chacun au bout de la route permet toutefois le rapprochement et la réconciliation. Porté par les beaux yeux de Juliette, Sébastien s’adoucit, se laisse www.editions-thierry-magnier.com mikaël ollivier ou le temps de l’adolescence les dossiers pédagogiques aller, se détend. Cela lui permet d’appréhender la vie autrement et de voir son père autrement, comme un homme qui mérite le respect. e-den avec raymond Clarinard, 2004 Le début « Comme tous les matins, le ciel d’un bleu parfait s’étend au-dessus des collines d’Evergreen et de la Whale Bay, la baie des baleines. Et comme tous les matins, Mel se tient sur la terrasse du dernier étage de leur maison. Car même s’il est encore un peu tôt, elle ne voudrait manquer le spectacle pour rien au monde. Sur la gauche, les hauteurs verdoyantes partent à l’infini, parsemées d’autres demeures qui dominent la baie. Sur la droite, une route serpente jusqu’à la ville que Mel ne peut pas voir depuis la terrasse. » Le contenu Serge Poiret, policier de la Brigade des stupéfiants, et son fils Goran, 15 ans, doivent partir en vacances. Mais Serge est appelé d’urgence pour enquêter sur une nouvelle drogue qui a plongé une jeune fille dans le coma. L’affaire est d’autant plus importante que Mélanie est la fille d’un politicien influent. Serge n’a guère le choix, il doit réussir cette enquête et renoncer au temps qu’il aurait dû passer avec son fils. Goran, qui a accompagné son père au domicile de la jeune fille et de son père, aperçoit Mélanie endormie, telle une gisante magnifique, et tombe aussitôt sous son charme. Le père et le fils vont enquêter, chacun de leur côté, afin de savoir ce qui est arrivé à la jeune fille. Lors de ses recherches, Goran va lui aussi succomber à l’E-den, cette drogue virtuelle, afin de retrouver l’élue de son cœur. Malheureusement, si entrer au « paradis » ne pose pas de difficultés, il n’en est pas de même pour en sortir... Terrible, ce monde dépeint par les auteurs, dans ce futur proche, où le paradis ne serait plus que virtuel et où l’E-den peut mener à l’enfer. L’individu ne peut plus s’épanouir au sein de notre société humaine et terrienne ! C’est le constat que dressent les deux auteurs dans ce roman de science-fiction au suspense fort bien mené. C’est un réquisitoire efficace contre la drogue, mais aussi une réflexion pertinente sur ce que peuvent devenir les relations familiales, et sur la manière dont les adolescents, même s’ils sont loin d’être démunis sur le plan matériel, peuvent être livrés à eux-mêmes au sein de leurs familles. C’est aussi un beau roman d’amour : par amour, Goran va jusqu’à ce paradis — enfer virtuel y chercher celle qu’il aime. L’on pense à Orphée et Eurydice… Tu sais quoi ?, 2002 Le début « Née un 14 juillet, j’ai compris que la vie n’était pas toujours ce à quoi elle ressemblait le jour où il m’a fallu admettre que le feu d’artifice n’était pas tiré en mon honneur. Chaque année après mon dîner d’anniversaire, on marchait en famille jusqu’à la place de la mairie pour regarder les fusées de toutes les couleurs monter en pétaradant dans la nuit. Mes parents n’ont jamais cherché à me faire croire qu’ils en étaient les organisateurs ni rien, mais tout naturellement, après les cadeaux et les bougies sur le gâteau, je prenais le feu d’artifice pour le clou de ma fête. Et je trouvais logique aussi que les habitants du village dans lequel nous passions les vacances se joignent à nous pour admirer le spectacle. » Le contenu Notre jeune narratrice s’appelle Daphné du Maurier, du moins c’est ce qu’elle nous dit dès la première page. Elle a onze ans, une imagination débordante, un sens aigu de la repartie et un penchant naturel pour le mensonge, disons plutôt l’exagération. Le jour où l’on fait sa connaissance, elle est dans le « vieux break pourri » familial avec ses parents, son grand frère Damien, son petit frère Hugo. La famille vient de quitter Béthune pour aller vivre dans un lotissement huppé des Yvelines, Les Jardins de Chevreuse. Son père a obtenu une mutation au siège de la société où il travaille. Il y gagnera beaucoup plus d’argent, ce qui permet ainsi à sa famille de vivre désormais dans une maison magnifique www.editions-thierry-magnier.com mikaël ollivier ou le temps de l’adolescence les dossiers pédagogiques et confortable. L’arrivée dans le nouveau domaine donne l’occasion à Daphné d’exercer ses talents. Pour ne pas paraître en reste auprès des voisins plutôt bon chic bon genre, elle s’invente une mère américaine, un frère surdoué, un autre frère victime d’une terrible maladie qui le rend cassable et, pour faire bonne mesure, un père sourd ! Elle distille ses mensonges par petites doses, avec un aplomb extraordinaire, aux voisins et à leurs enfants qui l’écoutent médusés et parfois, compatissants. Elle confie l’avancée de ses « travaux d’approche » au journal intime qu’elle vient de commencer et écrit aussi à sa meilleure amie de Béthune, Sabrina. Alors, quand ses parents invitent leur voisinage à un barbecue pour faire connaissance, la situation devient surréaliste et Daphné est au bord de la catastrophe, confrontée à ses multiples mensonges ! On entre avec plaisir dans l’univers de cette petite fille si désireuse de plaire et de paraître, qui souffre provisoirement de la situation modeste de ses parents. C’est une baratineuse sympathique tout de même, pleine de vivacité, qui finit par reconnaître que son système de relations sociales a ses limites. sTar-crossed Lovers, 2002 Le début « Ca nous est tombé dessus sans prévenir. C’était mes dix-sept ans, et papa et maman avaient pris leur journée en RTT. Avec mes trois sœurs, Laura, Alicia et Jessica, on décorait la salle à manger de papier crépon découpé en guirlandes. Cette habitude datait de mon enfance, mais on l’avait gardée même si on était devenues grandes. Enfin si j’étais devenue grande parce que Laura n’avait que quatorze ans, Alicia treize, et Jess, huit. Chez nous, les anniversaires, les fêtes, Noël, tout ça, c’était sacré.» Le contenu Guillaume et Clara se rencontrent par hasard et c’est le coup de foudre. Ils vivent dans une petite ville bouleversée par l’annonce de la fermeture prochaine de l’usine qui donne du travail à 1500 personnes. Guillaume, un garçon solitaire, brillant, passionné de musique et de littérature, est le fils du patron de l’usine ; Clara appartient à un milieu ouvrier, beaucoup plus modeste donc, et son père est le délégué syndical qui mène la lutte et la grève. Ils ignorent qui est le père de l’autre. Pas facile, dans un tel contexte de vivre une histoire d’amour. Pourtant, Guillaume et Clara ne pensent qu’à eux deux, à leur bulle, à leurs rencontres, aux moments où ils peuvent faire l’amour. Pourtant, leur ville s’embrase. La télévision s’en mêle. Ils deviennent héros malgré eux et doivent affronter le regard des autres et le jugement de leurs familles respectives. Peut-on s’aimer quand on appartient à deux mondes différents qui s’affrontent ? Peut-on construire une relation durable ? L’histoire est racontée successivement par les deux adolescents qui confient, avec leur sensibilité et leur histoire familiale très différentes, leur perception de l’aventure amoureuse qu’ils sont en train de vivre si passionnément. Leurs sentiments sont évoqués avec une justesse de ton à la fois étonnante et poétique. Les moments où ils vivent ensemble leurs premières expériences sexuelles sont particulièrement réussis. C’est un roman chaleureux, porté par un Roméo et une Juliette d’aujourd’hui, vivants et magnifique, ancrés dans une réalité et un contexte social que l’on ne connaît que trop aujourd’hui, hélas. Le cynisme des dirigeants et industriels, ne cherchant que le profit immédiat, en méprisant l’humain, est parfaitement démontré ici. La vie en gros, 2001 Le début « La seule chose de bien dans les visites médicales, au bahut, c’est que ça fait manquer un cours. Moi, c’était un mardi, à 10 heures, à la place de la physique. A 10h10, j’attendais toujours dans le couloir en pensant à Metzger qui devait être en train de postillonner au tableau. www.editions-thierry-magnier.com mikaël ollivier ou le temps de l’adolescence les dossiers pédagogiques Ca me faisait drôle d’être là tout seul dans le couloir pendant que le reste de la classe était en cours. C’était un peu de liberté volée, comme quand on est malade et qu’en restant à la maison on se rend compte que le monde continue de tourner en dehors du collège. » Le contenu L’auteur a choisi en épigraphe à son roman une phrase de Martin Veyron : « - Mais c’est pas une fatalité d’être gr C’est pas comme être grand, petit, noir je sais pas moi, vous pouvez toujours maigrir ! ». Benjamin a quinze ans et mesure un mètre soixante-sept pour quatre-vingt neuf kilos. C’est un adolescent généreux, gourmand et gourmet, sympathique, doué d’une fraîcheur et d’un humour primesautiers. Il a une personnalité bien tranchée et un rêve qui le tient : ouvrir, plus tard, un hôtel restaurant dans son endroit préféré, la baie de Dinard, où il subjuguera les clients par la qualité et l’inventivité de sa cuisine. Mais, pour l’heure, il doit affronter les premières vraies difficultés liées à son obésité, ou plutôt, « surcharge pondérale », comme disent les médecins dans leur jargon politiquement correct. Mais Benjamin est bien obèse et il le sait. Il se situe loin, très loin, de cet aspect physique normalisé que les adultes décident, que la société impose à tous, que les adolescents, garçons et filles, recherchent pour séduire. Benjamin le sait : il ne pourra jamais plaire à une fille ; il est condamné à être l’ami, le bon copain. Pourtant, avec Claire la magnifique, une jeune fille de sa classe, il y croit. Elle s’intéresse à lui et le lui fait comprendre. Alors Benjamin se plie, de bonne grâce, avec plus ou moins de réussite, aux régimes amaigrissants, aux privations, à la nourriture qu’il faut mesurer, pour perdre du poids, aux visites chez l’acupuncteur, chez le psychologue. L’adolescence est un âge fragile, où les sens s’éveillent, où le cœur et le corps s’enfièvrent des premiers émois, et lorsque Claire explique à Benjamin qu’elle l’aime bien mais qu’elle ne l’aime pas, le garçon sombre à nouveau, se renferme, mange, s’empiffre jusqu’à la nausée, grossit à nouveau, sèche les cours. Il va mal et ne peut trouver d’issue. La complicité avec sa mère se délite, les professeurs se plaignent de lui. C’est Sophie, la nouvelle compagne de son père, qui lui ouvre les yeux et lui suggère une autre stratégie Des tableaux se succèdent, en petites touches, pour dépeindre la situation de Benjamin : la difficulté de trouver un pantalon correct à sa taille, le regard des autres sur son embonpoint à la piscine, la souffrance du corps pendant les cours de gymnastique, les sarcasmes du professeur, la faim qui tenaille, le plaisir de manger, le dégoût de manger… Benjamin, en racontant ses déboires, esquisse avec humour et lucidité, son propre portrait d’adolescent complexé. Un excellent roman, qui dit sans jamais tomber dans le mélodrame, avec des mots toujours justes, la difficulté d’être gros. Un roman porteur d’espoir aussi. papa esT à La maison, 2000 Le début « C’était un lundi, juste après les vacances de Noël. Je m’en souviens parce qu’on avait eu des maths l’après-midi et que les maths c’est ce que je déteste le plus au monde. En plus, le midi, à la cantine, c’était jour du chou-fleur Et on s’étonne que le lundi soit le jour le plus nul de la semaine ! Ce lundi-là, donc, la sortie a enfin sonné et j’ai couru pour être dehors avant ce crétin de Valentin. J’ai gagné, et au passage, je lui ai donné un bon coup de cartable. Dès que j’ai été dans la cour, je l’ai vu de l’autre côté de la grille : papa, avec sa tête plus grande que toutes celles des mamans. » Le contenu Elodie, la petite narratrice, a neuf ans et un regard à la fois naïf et juste sur le monde qui l’entoure. Sa vie change à la rentrée de janvier lorsqu’elle voit son père l’attendre à la sortie de l’école. Elle est ravie et surprise car, d’habitude, son père est très accaparé par son travail. Alors, elle tire parti de la situation, se concocte un goûter calorique (tout à fait défendu par sa mère qui veille à l’équilibre alimentaire), regarde son feuilleton débile préféré à la télé. Elle apprécie la présence de son père même si les repas qu’il essaie de préparer sont infects. Quand elle apprend enfin que son père est au chômage, elle s’inquiète : auront-ils assez d’argent pour vivre comme avant ? Que vont dire les copains www.editions-thierry-magnier.com
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