Après le vertigineux succès des Champs d'honneur, la source ne s'est pas tarie : Le monde à peu près nous inonde de bonheur.
Jean Rouaud peint en virtuose les faux départs, les contretemps, les
dérapages de son myope gaffeur. Il y a un style Rouaud qui nous entraîne
d'emblée dans l'univers qui lui est propre. Un libre plein, qui
s'impose à vous dès la première ligne et ne cesse plus ensuite de vous
tenir sous le charme. Le roman magnifie l'ordinaire tristesse des vies
moyennes à force de précisions dans la désolation et l'humour.
Est-ce l'intrication de la verve comique et du drame ? Le monde à peu
près ne ressemble à aucun autre roman. Qui a osé écrire que le roman
français était mort ?