Au Docteur de Justice, le Sage de Qumrân, à qui je dois ce livre, en témoignage d'admiration et de reconnaissance. Nihil obstat Paris, le 8 octobre 1979 Cl. Chopin. Imprimatur Paris, le 8 octobre 1979 P. Faynel. TABLE DES MATIÈRES (que les Allemands et les Anglais aiment trouver au début des ouvrages, comme un menu, et que les Français placent à la fin). Préface .......................................................................................................... 7 Déclarations préliminaires .................................................................... 9 Première partie : Royauté, Règne et Royaume de Dieu ... 11 Chap. I : Sens des Mots ................................................................ 13 A) Dans l’Ancien Testament......................................................... 14 B) A Qumrân .................................................................................. 16 C) Dans la Mishnâh........................................................................ 18 D) Dans l’Evangile de Matthieu................................................... 19 Chap. II : Dans l’Evangile de M arc.............................................. 23 Chap. III ; Dans la Source Commune à Matthieu et à Luc___ 35 Chap. IV : Les Textes propres à Matthieu ................................... 43 Chap. V : Les Textes propres à Luc.............................................. 56 Chap. VI : Dans l’Evangile de Jean................................................ 64 Chap. VII : Dans les Actes des Apôtres.......................................... 66 Chap. VIII : Dans les Epîtres de S. Paul .......................................... 70 Chap. IX : Les Epîtres non PauUniennes ...................................... 77 Chap. X : Dans l’Apocalypse ........................................................ 79 Chap. XI : Vue d’ensemble .............................................................. 83 Chap. XII : Royauté de Dieu et Royauté du Christ..................... 92 Chap. XIII : Le Royaume de Dieu et l’Eglise................................. 95 A) Caractéristiques du Royaume de Dieu.................................. 95 B) Identification du Royaume de Dieu ...................................... 98 C) Cette identification à travers les âges .................................... 102 Chap. XIV ; Règne de Dieu et Justification ................................... 120 A) Caractéristiques du Règne de Dieu........................................ 120 B) Réflexions sur ce Règne de Dieu............................................. 122 C) « Hors de l’Eglise point de salut » ........................................ 127 Conclusions de la Première Partie ........................................................ 130 6 TABLE DES MATIÈRES Seconde partie : ... sans Eschatologie 131 Chap. XV : Les méfaits de l’Eschatologie ................................... 133 Chap. XVI : Formation d’une erreur ............................................ 138 A) Reimarus....................................................................................... 138 B) Strauss........................................................................................... 139 C) Reuss ............................................................................................. 140 D) Renan ........................................................................................... 142 Chap. XVII : Succès d’une erreur........................................................ 147 A) Johannes Weiss ........................................................................... 147 B) Alfred Loisy............................................................................... 151 Chap. XVIII : Triomphe d’une erreur : Albert Schweitzer ............ 156 A) Le système de Schweitzer.......................................................... 157 B) Que penser du système de Schweitzer ..................................... 160 C) Jugement par les contemporains de Schweitzer ................... 165 D) Excuses en faveur de Schweitzer.............................................. 167 Chap. XIX : Logique d’une erreur ; Rudolf Bultmann ................. 169 Chap. XX : Retournement d’une erreur : C.H. Dodd................. 179 Chap. XXI : Libération d’une erreur : Karl Barth......................... 184 Chap. XXII : Bilan d’une erreur.......................................................... 189 A) Avantages ..................................................................................... 189 B) Inconvénients ............................................................................... 190 Chap. XXIII : Objections et Conclusions ............................................ 197 Appendices ; I : Exemple d’exégèse « scientifique » ....................................... 203 II : Comment on suppose au point de départ ce qu’il faudrait démontrer................................................................................... 206 III : Exemple de blocage inconscient............................................ 209 IV : Comment on sollicite inconsciemment les textes............... 210 V : Comment sont présentés les textes de Qumrân ................. 212 VI : Déclarations de diverses Eglises sur les rapports entre le Royaume de Dieu et l’Eglise.................................................. 214 Bibliographie................................................................................................ 217 Table des Textes bibliques étudiés.......................................................... 237 Table des Auteurs cités ............................................................................. 240 Table des Sujets effleurés........................................................................... 246 PRÉFACE Depuis plus d’une vingtaine d’années ce livre se forme en moi. Je ne puis pas le retenir plus longtemps. Il faut qu’il naisse. Première étape. Vers 1955, dans un brouillon d’article sur les manuscrits de Qumrân, j’avais écrit spontanément : «... le Royaume de Dieu, qui tient une telle place dans la pensée de Qumrân... ». J’ai voulu étayer cette affirma tion par quelques références et j’ai constaté, à mon grand étonnement, que jamais le Royaume de Dieu n’y était mentionné. D’où la question : « Sous quelle influence ai-je ainsi projeté sur les textes de Qumrân une théologie imaginaire ? » Deuxième étape. En poursuivant mes études sur les manuscrits de Qumrân, j’ai été frappé par les déformations que certains auteurs imposaient aux textes au nom de l’Eschatologie (tout comme j’avais failli le faire moi-même au nom du Royaume de Dieu). Tel disait même : « L’Eschatologie exige que...». Comment était-il possible de confondre une théorie avec une réalité et d’attribuer même à cette pseudo-réalité une force contraignante ? Par réaction, j’ai écrit : « L’Eschatologie dans la Bible et à Qumrân». Troisième étape. En travaillant le Notre Père, j’ai été surpris des interpré tations imaginées pour « Que votre Règne arrive ». Divers auteurs confondaient le Règne de Dieu et le Royaume de Dieu, mélangeaient l’un avec l’autre, se prononçaient en faveur de l’un ou de l’autre en toute fantaisie. Ces hésitations m’ont obligé à réfléchir sur ces termes, à mieux les préciser, quand j’ai rédigé le chapitre VII de mes « Recherches sur le Notre Père ». Quatrième étape. Pour expliquer l’engouement qui entoure la notion d'Eschatologie, je me suis risqué à étudier sa naissance, son évolution, sa prolifération. Et là je suis allé de stupeur en stupeur. Ce terme datait seulement de 1804 ; de 1850 à 1892 sa signification a été radicalement modifiée ; depuis lors chacun y projette ses conceptions personnelles, au point qu’on pourrait lui trouver au moins deux cents définitions différentes. En fait, ce terme est un puissant facteur de confusion. J’ai résumé mes découvertes dans «Les< Dangers de l’Eschatologie». Cinquième étape. Lors des discussions qui ont suivi la conférence sur « Les Dangers de l’Eschatologie », certains contradicteurs, à ma grande surprise, ont mis en cause le Royaume de Dieu. Alors, mais alors seulement, j’ai compris qu’historiquement le problème de l’Eschatologie était lié au problème du Règne et du Royaume de Dieu. C’était enfin pour moi la lumière : la notion d’Eschatologie s’était formée à cause d’une altération de 8 PRÉFACE la notion du Royaume de Dieu. Il fallait tout reprendre à la base, assainir la théologie du Royaume de Dieu et ramener la notion d’Eschatologie à la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Ainsi ce livre était fait. Je n’avais plus qu’à le mettre par écrit. Il est dédié au Docteur de Justice, car il est tout entier qumrânien. Bien que les références à Qumrân n’y abondent pas, c’est l’étude de ces docu ments qui m’a ouvert les yeux‘ sur le Nouveau Testament et, hélas, sur la théologie moderne. Jean Carmignac. (1) A Qumrân on dirait plutôt « m’a ouvert les oreilles » (Règle de la Guerre X, 11 ; Hymnes I, 21 ; VI, 4 ; XVIII, 4), car il ne suffit pas de lire la Parole de Dieu, il faut l’écouter. DÉCLARATIONS PRÉLIMINAIRES 1) J’avoue très volontiers n’avoir pas lu tous les travaux publiés sur le Royaume de Dieu et sur l’Eschatologie. Parfois j’avais l’excuse que ces travaux (même écrits en français, mais publiés en Suisse ou en Belgique) ne se trouvaient pas dans les principales bibliothèques de Paris. Pour qu’on puisse vérifier les limites de mon information, je n’ai mentionné dans la bibliographie générale que les travaux réellement consultés. 2) J’ai tellement perdu de temps à déchiffrer d’agaçantes abréviations, que j’ai pris la résolution de les proscrire radicalement, surtout le sinistre «ss» et l’équivoque «cf». Cependant j’ai cru pouvoir maintenir p. pour « page», vol. pour « volume», et parfois Matth. pour « Matthieu». 3) Contrairement à l’usage français, mais conformément à l’usage allemand et anglais, je demande la permission d’employer très libéralement les majuscules, pour manifester que certains termes ne sont pas à prendre dans un sens banal, mais qu’ils sont riches de toute une théologie, qui les personnifie en quelque sorte. Ainsi je dirai « le royaume de David », mais « le Royaume de Dieu ». 4) Les futurs recenseurs de cet ouvrage me feraient plaisir s’ils avaient la gentillesse de préciser clairement dans leur recension s’ils ont eu la patience et le courage de le lire vraiment d’un bout à l’autre. Je les en remercie par avance.