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Le Manuel Du Généraliste - Pédiatrie PDF

568 Pages·2009·59.827 MB·French
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0 8-0010 1 0 0 8- Boiterie de l’enfant e n ci e d é M e d e u q ati Pr e di é p PHautefort o cl y c n E F réquent motif de consultation en orthopédie pédiatrique, la boiterie permet de découvrir un grand nombre d’affections,essentiellementorthopédiques,etparfoisneurologiques. La boiterie se définit comme un trouble de la marche avec inclinaison du tronc plus d’un côté que de l’autre, ou alternativementd’uncôtépuisdel’autre. ©Elsevier,Paris. n n (cid:226) Examenscomplémentaires Différents types de boiterie Orientation diagnostique [1, 2, 3] Examenradiologique Il comprend un cliché de bassin de face et des La recherche du diagnostic étiologique de la Deuxprincipauxtypesdeboiteriespeuventêtre deuxhanchesdeprofil.Ilpeutêtrecomplétépardes boiteriereposesurunfaisceaud’élémentscliniques clichés des articulations suspectes et par un grand distingués au cours de l’examen de la marche de associésàdiversexamenscomplémentaires. cliché des membres inférieurs. La scintigraphie l’enfant: – boiteried’esquive:elleestdueàuneesquisse (cid:226) Interrogatoire osseuseauTechnetium99,latomodensitométrieet l’imagerie par résonance magnétique (IRM) seront de l’appui sur le côté douloureux et entraîne une Ilprécise: demandées en fonction de l’orientation diminutiondelalongueuretdeladuréedupas.Elle – l’âge de l’enfant et ses antécédents depuis la diagnostique. est visible, douloureuse et généralement naissance; d’apparitionplusoumoinsrécente; – ladatededébutdelaboiterie,etsoncaractère Bilanbiologique – boiterie d’épaule (ou boiterie d’équilibration): spontanéousecondaireàuntraumatisme; elle est due à une insuffisance du muscle moyen – l’évolutiondelaboiterieaucoursdelajournée, Il comportera au minimum une numération fessier. En appui monopodal, au repos, le bassin permanenteousurvenantàl’effort; formule sanguine (NFS) et une vitesse de basculeducôtéopposéaumembreportant(signe – lecaractèredouloureuxounondelaboiterie, sédimentation (VS), en sachant les répéter si de Trendelenbourg) alors qu’il reste parfaitement en sachant que la douleur peut être projetée à la nécessaire. horizontalchezlesujetnormal.Àlamarche,lorsde faceantérieuredelacuisseouaugenouaucours n desaffectionsdelahanche; l’appui sur le côté insuffisant, la compensation – l’existenced’unefièvre. Étiologie des boiteries s’effectue, soit par une translation du tronc avec chutedel’épauleducôtéenappui,soitensoulevant (cid:226) Examenphysique lebassinparunecontractiondesmuscleslombaires C’est le temps essentiel. Il sera méthodique et avecchutedel’épauleducôtéenappui.Ils’agitdela Il faut distinguer les boiteries récentes et les patient car il réclame une coopération de l’enfant. boiterie d’épaule de Duchenne de Boulogne, qui boiteriesanciennesdanslarecherchedescausesdes Effectué sur un enfant dévêtu, il étudie, si cela est n’est jamais douloureuse et le plus souvent boiteries. possible,lamarcheetlapositiondeboutenappui ancienne. Plusrares,sontlesautrestypesdeboiterie: monopodal.Enfin,l’enfantseraexaminéenposition (cid:226) Boiteriesrécentes assise,puiscouchéàplatdosetàplatventre.Ilsera – boiterieavecsalutation(inclinaisonantérieure bilatéraletcomparatif. Ellessontengénéralduesàuneaffectiondela du tronc lors de l’enraidissement en flexion de la Lecôtéetletypedelaboiteriesontprécisés;la hanche. hancheoudelatibiotarsienne); mobilitépassivedelahanche,dugenouetdupied, Paris du–trobnocitleorrisedaevsepcapralalysstrieosndnuemmeunstcl(ehgypraenredxfteesnssieior)n. adionusiloquureeudxuràaclhaisperestsséitoundiéoeu.Ildréecclheenrcchhéeeunpaprouinnt S(oyuno«vrhituemaiegdueëhtraanncshiteo»ir)e[1,d2e] lahanche vier, Parfois,iln’estpasfaciledepréciserlecôtédela mouvement, une amyotrophie au niveau de la C’estlacauselaplusfréquentedelaboiterieentre e Els boiterie ni même de la reconnaître quand elle est cuisseoudumollet.Ilestcomplétéparunexamen 3 et 7 ans, mais doit être considérée comme un © bilatérale. neurologique. diagnostic d’élimination. Le début est brutal avec 1 8-0010-Boiteriedel’enfant 1 A. Ostéochondrite pri- mitivedelahanchegau- che,étendueàtoutel’épi- physe (stade de nécrose épiphysaire). B. Aspect de la hanche aprèsostéotomiedubas- sin. A B esquive de l’appui, survenant souvent après un traction, appareillage de décharge, traitement n parfois, il peut s’agir d’une tumeur osseuse épisode d’infection rhinopharyngée. Il existe une chirurgical (ostéotomie du bassin, ostéotomie bénignedel’extrémitésupérieuredufémuroudela douleurprovoquéeaucoursdelamobilisationdela fémorale)(fig1B). régioncotyloïdienne: hanche avec limitation des amplitudes articulaires, – ostéome ostéoïde caractérisé par sa douleur Épiphysiolysefémoralesupérieure[1,2] surtout en abduction et en rotation. Le reste de nocturne calmée par l’aspirine et par l’image de l’examencliniqueestnormal. Ils’agitduglissementdunoyauépiphysairepar nidusentouréed’unezonedecondensationosseuse Lesexamensbiologiquesretrouventparfoisune rapportàlamétaphyse,leplussouventenbaseten (radiographie,TDM); lymphocytoseetuneVSunpeuaccélérée. arrière.Ellesevoitchezdesenfantssouventobèses – kyste essentiel et kyste anévrismal de siège La radiographie est normale ou montre des (syndromeadiposogénital),enpériodeprépubertaire métaphysairefémoral; signes d’épanchement intra-articulaire avec entre11et13ans.Lahancheestenrotationexterne – granulomeéosinophile; refoulement de la ligne graisseuse péricapsulaire; etlaflexionsefaitenabductionetrotationexterne. – tumeur maligne (ostéosarcome, sarcome l’épanchement peut être confirmé par une La radiographie du bassin de face montre une d’Ewing). modification de l’aspect du cartilage de croissance échographie. Parfois, une scintigraphie est Au niveau du genou et du pied, il existe de métaphysoépiphysaire, une diminution de la nécessaire, montrant une hyperfixation au niveau nombreusescausesdeboiteries: hauteur du croissant épiphysaire objectivée en delahanche. – apophysite de croissance de la tubérosité traçant la ligne de Klein (ligne parallèle au bord L’évolution est en règle favorable en quelques tibialeantérieure,delarotule,ducalcanéum; supérieurducol).Ledéplacementseraappréciésur joursavecuntraitementsimple,associantlereposet – ostéochondrite de croissance du condyle laradiographiedeprofil(incidencedeDunn). laprised’anti-inflammatoiresnonstéroïdiens(AINS). fémoral,duscaphoïdetarsien,delatêtedel’undes L’évolution spontanée se fait vers l’aggravation Dans les cas plus douloureux, avec une certaine métatarsiens; dudéplacement,soitprogressive,soitaiguë. raideur,unetractioncolléepeutêtremiseenplace. – arthrites inflammatoires à pyogènes ou Le traitement consiste en un vissage- Enfin,uneponctionarticulaireévacuatricepeutêtre rhumatismales; épiphysiodèse si le déplacement est modéré ou nécessairesil’épanchementresteimportantousila – lésionsméniscales,instabilitéfémoropatellaire, moyen (quelques degrés à 60°) avec un résultat douleurpersistemalgréletraitementinitial. tendinites; satisfaisant.Letraitementestplusdifficileaprèsun Dans tous les cas, un contrôle clinique et – quelques pièges à éviter: l’écharde, la verrue glissementimportant,nécessitantunerepositionde radiologique est nécessaire à la huitième semaine plantaire, le corps étranger du pied, la fracture de l’épiphyse sur la métaphyse associée à une pourélimineruneostéochondritedébutante. fatiguedupied. stabilisation. Le risque est celui de nécrose Quand l’examen des membres inférieurs reste épiphysaire; un deuxième risque est celui de la Ostéochondriteprimitivedelahanche normal,ilfautévoqueruneaffectiondurachis: raideurdelahancheparcoxitelaminaire. (oumaladiedeLegg-Perthes-Calvé)[1,2,3] – spondylodiscite; Tels sont les diagnostics les plus fréquents qui C’est une nécrose ischémique du noyau sontévoqués. – sciatique; épiphysaire fémoral (fig 1A). Elle touche la même – affectiondupetitbassinavecpsoitis. tranched’âgequelasynoviteaiguëtransitoire(entre Autreslésions Enl’absencedecause,ilfautréexaminerl’enfant, 4 et 10 ans), plus souvent le garçon que la fille. D’autreslésionspeuventsevoir[1,2,3]: refaire des radiographies et un bilan biologique, L’atteinteestparfoisbilatérale(15à20%descas). n après un traumatisme: chez l’adolescent demander une scintigraphie du squelette qui Lacliniqueestpeuspécifique.Austadededébut, sportif, l’examen permet de retrouver un permettrademettreenévidenceunelésioninvisible laradiographieestnormale:lediagnosticreposesur arrachement apophysaire (épine iliaque, tubérosité sur les radiographies initiales (ostéochondrite la scintigraphie osseuse (hypofixation) ou l’IRM ischiatique, petit trochanter), parfois une fracture primitive de hanche débutante, fracture (hyposignal en T1). À un stade plus tardif, la métaphysaire ou diaphysaire du fémur, non sous-périostée,hémopathies). radiologie montre une tête condensée puis déplacée,nécessitantuneradiographiedufémuren n fragmentée,unélargissementdel’interligne,parfois entiersilaradiographiedubassinestnormale; des modifications au niveau du col fémoral. n dans un contexte parfois fébrile avec un Boiteries anciennes [2] L’atteinte du noyau peut être globale ou partielle. syndromeinflammatoire: L’évolutiondecetteaffectionestlongue. – arthrite aiguë ou subaiguë à pyogènes ou Letraitementvarieselonl’âgeetl’importancede tuberculeuse; l’atteinte épiphysaire et métaphysaire, le but du – ostéomyéliteducolfémoral; Ellessurviennentdansuncontextedifférent. traitement étant de prévenir les déformations – monoarthritedanslecadred’uneACJ; La cause la plus fréquente est la boiterie du séquellairesdelatêteenaméliorantl’emboîtement – arthrite de la sacro-iliaque (dont le diagnostic moyenfessier: de la tête fémorale et de la cavité cotyloïdienne: reposesurlascintigraphie); – luxationcongénitaledehanche; 2 Boiteriedel’enfant-8-0010 2 A. Séquelle d’arthrite septique du nourrisson de la hanche gauche: coxavaraavecinégalité de longueur du fémur partroubledecroissance ducol. B. Ostéotomie de valgi- sation. A B – luxation pathologique par séquelles d’arthrite Parfois, dans le contexte d’une affection – infirmemoteurcérébral(IMC); septique; neurologiqueassociéeounonàuneluxationdela – modificationdel’anglecervicodiaphysairequi hanche: – myopathie. est diminué avec ascension du grand trochanter – poliomyéliteantérieureaiguë(PAA); (coxavaramalformatives,coxavarainfantiles,coxa Dansunautrecontexte:laboiterieliéeàungenu varaséquellesd’arthriteseptique)(fig2A,B). – spinabifidaavecmyéloméningocèle; varumimportant. Patrick Hautefort:Praticienhospitalier, service de chirurgie pédiatrique, hôpital Bicêtre, 270, rue du Général-Leclerc, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France; centre chirurgical de l’enfant, 105, avenue Victor-Hugo,92100Boulogne,France. Touteréférenceàcetarticledoitporterlamention:PHautefort.Boiteriedel’enfant. EncyclMédChir(Elsevier,Paris),EncyclopédiePratiquedeMédecine,8-0010,1998,3p Références [1] Monographie du GEOP. Chirurgie et orthopédie de la hanche de l’enfant. [3] TilkowskiCM.Pathologicgaitpatterns(3rded).In:MorissyRTed.Lovell Montpellier:SaurampsMédical,1991 andWinter’sPediatricOrthopaedics(3rded).Philadelphia:JBLinpicott,1990: 78-90 [2] TachdjianMO.PediatricOrthopedics(2nded).Philadelphia:WBSanders, 1990:18-26 3 20 Céphalées chez l’enfant 8-0020 0 0 8- ne (y compris les syndromes méningés) ci e d é M e d e u q ati Pr e di é op MTardieu,ACharollais cl y c n E S O AK L es céphalées sont une plainte fréquente. Il faut savoir dépister l’urgence, limiter les examens, en particulier l’imageriecérébrale,aiderl’enfantparuntraitementetuneattitudeadaptés:nepasreconnaîtrelespremiers signesd’unehypertensionintracrânienne(HIC)oud’uneméningiteestgrave,maismultiplierlesexamensdevant une céphalée de tension (ou tensionnelle) avec symptomatologie anxieuse ou dépressive est également mauvais pourl’enfant,etinefficace. ©1999,Elsevier,Paris. n d’infection intracrânienne. Une fièvre est associée, Reconnaître les urgences TableauII.–Caractèresdescéphaléesmigrai- ainsiqu’uneraideurdelanuque.Desvomissements neusesettensionnelles. nesontpasrares. EllessontprésentéesdansletableauI. Céphaléesbattantesetéventuellementvomisse- ment,modificationvisuelle,aura (cid:226) Méningitebactérienneouvirale (cid:226) Hémorragieméningéeouintracérébrale Syndromemigraineux.Silocalisationfixe,sipas d’atteintefamiliale:possibilitéd’angiome Les méningites bactériennes du nourrisson sont Cessaignementssurviennentplutôtaucoursde les plus difficiles à reconnaître mais elles ne se la deuxième enfance. La céphalée est parfois Céphaléesenbarresanssigned’accompagne- ment(parfoisnausée) révèlentpasàcetâgeparuneplaintedecéphalée intense, vite accompagnée de troubles de la (bienquedesdouleurssoientfréquentes).C’estchez conscience,etlediagnosticestrapidementévoqué, Leplussouventcéphaléetensionnelleaiguë.Re- legrandenfantqu’unecéphaléepeutêtrerévélatrice d’autantplusqu’ilexisteuneraideurdelanuque[2]. chercherHTA,sinusite,pathologiedentaireoude l’articulationtemporomandibulaire,anomalies Chezd’autresenfants,lediagnosticestplusdifficile visuelles carl’intensitédelacéphaléen’estpasincompatible TableauI.–Céphaléessymptômesd’affections nécessitantuntraitementurgent. aveclapoursuitedesactivités.Lediagnosticdoitêtre Céphaléeschroniques évoquédevantlecaractèreinhabitueldescéphalées, Leplussouventcéphaléestensionnellespsychogè- Syndromesméningés leur début d’une seconde à l’autre, leur aspect nes:céphaléespermanentespeuintensesenbarre. Recherchersyndromeanxieux,dépressif,agression -Diagnostic:céphaléesdetypepesanteur lancinant,etleretentissementsurlecomportement. psychologique(ausenslepluslarge)récentesubie accompagnéesdefièvreetd’unsyndromemé- parl’enfant.TrèsexceptionnellementHICdébu- ningé.Nécessiteenurgencel’étudeduliquide tante,allantens’aggravantouHICbénigne:faire céphalorachidien (cid:226) Tumeurdelafossepostérieure l’étudedufondd’œil. -Conduitepratique:hospitalisation,réalisa- ouplusrarementsus-tentorielle tiond’uneponctionlombaireettraitement antibiotiqueparvoieveineusesiméningite HTA:hypertensionartérielle;HIC:hypertensionintracrânienne. Très souvent crainte au cours de céphalées bactérienne chroniques,ilestfinalementrarequ’unetumeurse Empyèmeintracrânien révèle par des céphalées isolées. Ce sont des -Diagnostic:céphalée,fièvre,rougeuret céphaléesdumatin,induisantdesvomissementsqui bouffıssuredespaupières soulagent provisoirement la douleur. Le principal -Conduitepratique:étudedufondd’œil signeàrechercherestuntorticolisouuneraideurdu (œdème),hospitalisation,imageriecérébrale, cou (à ne pas confondre avec la raideur d’un ou d’épisodes itératifs de céphalées (tableauII). Le interventionneurochirurgicale(ponctionlom- bairedangereuse) syndrome méningé, moins importante sponta- diagnostic repose sur l’interrogatoire de l’enfant et némentetaggravéeparladorsiflexionducou).La desesparents.Ilfautpréciserlecaractèrehabituel Hémorragieintracrânienne présence d’une ataxie, de paralysie des paires ou inhabituel des céphalées, leur type (battante, -Diagnostic:céphaléebrutaleinhabituelle crâniennes, d’un strabisme, rend le diagnostic plus écrasement, barre...), leur localisation (frontale, avectroubledeconscience facile. hémicrâne,périorbitaire...),leurhoraire(nuit,matin, -Conduitepratique:hospitalisation,imagerie findejournée),lessignesd’accompagnement(aura, cérébrale,traitementneuroradiologiqueou neurochirurgical n vomissements, nausées, signes visuels), les Distinguer la migraine antécédents familiaux de céphalées et leur type Tumeurintracrânienne et les céphalées de tension (parents,fratrieetgrands-parents).L’examenclinique Paris -atDaxiaiegnoousatiuctr:ecéapttheainléteendeuumroalotigni,qtuoerticolis, vsiégrnifieesdeensipnaurstiicteu,lideersl’tératabtisdmeen,tdaeireb,arisescehedrechl’aecudietés evier, -piCtaolnisdautiiotenp,rimataiqgueerie:éctéurdéebrdaulef,oinndtedr’vœenilt,iohnos- Dansl’immensemajoritédescas,lesenfantsou visuelle. L’examen du fond d’œil et la prise de la Els neurochirurgicale leurs parents se plaignent de céphalées au long pression artérielle doivent être faits systémati- © cours quement. 1 8-0020-Céphaléeschezl’enfant(ycomprislessyndromesméningés (cid:226) Migraines normale. L’électroencéphalogramme (EEG) est l’imagerie cérébrale est normale. Le traitement souvent pathologique au cours des accès dépenddelagravitédessymptômes.Destroubles Elles sont constituées d’accès de céphalées migraineux[6]. de la vision, des sinusites chroniques, ou des battantes, souvent localisées (hémicrâne) d’une n anomaliesdel’articulédentairepeuventfaciliterdes duréede1heureà1jour,nécessitantlereposetle Pièges diagnostiques céphalées chroniques ou des crises migraineuses sommeil. Les accès s’accompagnent, ou peuvent et diagnostics différentiels (tableauII). êtreprécédés(aura)denauséesetdevomissements, de la migraine et des céphalées n de tension Traiter les migraines et de symptômes visuels (points brillants ou noirs, et les céphalées tensionnelles éclairs, scotome central, hémianopsie)[6]. Il existe de l’enfant parfoisdessignessensitifsoumoteursauniveaudes – Lespiègesdelamigrainesontnombreuxparla membres[3]. Des accès migraineux peuvent être variété des symptômes pouvant l’accompagner et Certainsélémentsdutraitementsontcommunsà observés dès les premières années de vie (sous surtout par la possible anomalie des examens tous les types de céphalées. L’aspirine (50 à formed’accèsdepâleur,devomissements,demal complémentaires (EEG, étude du liquide 60mg/kg) et le paracétamol (30 à 60mg/kg), des transports, de changements brutaux de céphalorachidien). Un point essentiel est de se donnésautoutdébutdessymptômesdouloureux, comportement, voire de torticolis ou de vertiges renseigner sur l’existence de migraine dans la sont très efficaces dans la majorité des cas de aigusparoxystiques)maissontplusfréquentsaprès famille. Les céphalées tensionnelles psychogènes migraine et de céphalées tensionnelles de l’enfant 5 ans. Les migraines sont souvent familiales (des font facilement errer le diagnostic du fait de leur demoinsde12ans.Uneraisonfréquented’échec antécédents familiaux sont retrouvés dans 50 à chronicité et souvent de la demande familiale estleretarddanslaprisedumédicament,souvent 70%descasetconstituentuneaideimportanteau d’examenscomplémentaires.Leurchronicité,même parce que l’enfant n’en parle pas ou attend la fin diagnostic). Elles touchent plus fréquemment les sansaucunsigned’accompagnementsicen’estde d’untempsscolaire.L’utilisation,laisséeàladécision garçons,jusqu’àl’adolescence,àpartirdelaquellela lasériedépressive,estévocatrice.Ilestimportantde del’enfant,d’uneformelyophilisée(àprendresans classiqueprédominanceféminineestobservée[6]. demanderdesdétailssurlemodedeviedel’enfant eau) des médicaments précédents peut être d’une (activitésextrascolaires,amis...). bonneaide. (cid:226) Céphaléestensionnelles – Le diagnostic différentiel avec les céphalées Si les accès migraineux ne sont pas calmés par duesàunetumeurintracrânienneesttrèssouvent l’aspirine ou le paracétamol, l’ergotamine (1mg/j Elles peuvent être aiguës, en barre frontale et évoqué et craint par la famille, mais ceci est chezl’enfantdeplusde10ans)peutêtreutilisée.Elle banales, ou plus permanentes et alors le plus facilement clarifié (cf supra). Une malformation est contre-indiquée en cas d’hémiparésie ou souvent psychogènes[5]. Dans ce dernier cas, les artérioveineusepeutêtrecausedesymptomatologie d’hémianopsie durant les accès. Si les accès sont céphalées durent parfois plusieurs jours de suite, migraineuse: les accès migraineux se répètent, fréquents et gênent la scolarité, un traitement avecsensationd’écrasement,depesanteurfrontale, toujours semblables à eux-mêmes, dans la même préventif quotidien (propranolol: Avlocardylt 40 à parfoistrèsinvalidantes,maisneprovoquentpasle localisation, et sans atteinte familiale[2]. La 60mg/jouoxétorone:Nocertonet60à120mg/j, besoin d’un sommeil pour calmer la douleur. Les réalisationd’unetomodensitométriecérébralesans ou plus rarement flunarizine: Sibéliumt) peut être signesaccompagnateurscommedesvomissements et avec injection de produit de contraste est trèsefficaceetcomplémentairedesprécédents[4]. oudestroublesvisuelssontrares,tandisqu’ilexiste indiquée.L’HICditebénigneestunsyndromeparfois Le traitement des céphalées tensionnelles souvent une symptomatologie anxieuse ou trèsinvalidantparsonretentissementfonctionnelet psychogènes résistantes à l’aspirine et au dépressive. Elles peuvent être familiales et sont sa chronicité, survenant en règle chez un grand paracétamolpeutêtretrèsdifficilecardeséléments exceptionnelles avant 5 ans. Les céphalées enfant ou un adolescent, souvent une fille avec psychoaffectifs(dépression,anxiété)etsociauxsont psychogènesnesontpasprogressives. surpoids[1]. Le diagnostic est établi devant des trèssouventassociés.Celanécessiteuneapproche Lesexamensparacliniques,tantdanslamigraine céphalées persistantes intenses associées à un globale et un long dialogue. L’utilisation que dans les céphalées tensionnelles psychogènes œdème papillaire chronique, et parfois à des d’antidépresseurs est parfois nécessaire sontpeuutiles.Latomodensitométriecérébraleest hémorragiespéripapillairesenflammèche,alorsque (amitriptyline:Laroxylt)[4]. MarcTardieu:ProfesseurdesUniversités,praticienhospitalier. AudeCharollais:Chefdeclinique. Servicedeneurologie,départementdepédiatrie,hôpitalBicêtre,78,rueduGénéral-Leclerc,94275LeKremlin-Bicêtrecedex,France. Touteréférenceàcetarticledoitporterlamention:MTardieuetACharollais.Céphaléeschezl’enfant(ycomprislessyndromesméningés). EncyclMédChir(Elsevier,Paris),AKOSEncyclopédiePratiquedeMédecine,8-0020,1999,2p Références [1] BouyguesD,CauchoisB,PonsotG,ArthuisM.Hypertensionintracrânienne [4] GaudelusJ,VinasA,SauvionS,NathansonM,PerelmanR.Traitementdela bénignedunourrissonetdel’enfant.Commentairesàproposde33observations. migrainedel’enfant.MedInform1988;1:85-90 AnnPédiatr1980;27:286-290 [5] HolguinJ,FenichelG.Migraine.JPediatr1967;70:290-297 [2] CharbierS,AlvarezH,ParkerF,TardieuM.Hémorragiescérébroméningées del’enfant.JournéesParisiennesdePédiatrie.Paris:Flammarion,1998:25-31 [6] Pinsard N, Mancini J, Livet MO. Les migraines de l’enfant. 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D’autres signes fonctionnels, tels que 1 Orientationdiagnostiquedevantuneconjonctivitedel’enfant. douleurs, photophobie, blépharospasme doivent n fairesuspecteruneatteinteplussévère(kératite). associéeàlapollinose,survenantchaqueannéeàla A` l’examen, la conjonctive est uniformément Conjonctivites virales mêmeépoque.Endehorsdelarhinite,ilexisteune rouge, avec parfois un œdème palpébral ou conjonctivitebilatérale,nonpurulente,volontierstrès conjonctival(chémosis).Larougeurpeutprédominer œdémateuse. Le traitement symptomatique repose souslapaupière(conjonctivetarsale).L’hyperhémie Ellessontduesauvirusadénopharyngoconjonc- surlesantiallergiqueslocaux.Ladésensibilisationpeut peut se localiser en petits points, centrés par un tival(APC),avecassociationàunepharyngiteetune êtreutile.Parfoisl’atteinteestperannuelle,enrapport vaisseau (papilles), parfois associés à de petites adénopathie prétragienne. Il existe des sécrétions avecdesallergènesubiquitaires,telsquelesacariens. élevures translucides (follicules). Il existe séreuses. Ces formes sont également très n généralement des sécrétions qui collent les cils au contagieuses et doivent faire l’objet de mesures Conjonctivite printanière réveil. Celles-ci peuvent être muqueuses ou d’hygiène (lavage des mains) et d’une antibiothé- franchement purulentes. Le contexte et certains rapie,enprévenantqueletraitementnevisequ’à signespeuventorienterendirectiond’uneétiologie empêcherlessurinfections,etquelaguérisonpeut C’est une forme particulière d’allergie particulière(fig1). prendreplusieursjours,parfoisquelquessemaines. conjonctivale, spécifique de l’enfant atopique. Elle n L’associationàunekératiteestfréquente,interdisant survient plutôt au printemps et en été, avec une la prescription de corticoïdes locaux sans examen photophobieetdessécrétionsvisqueuses.Lesigne Conjonctivites bactériennes ophtalmologique. caractéristique est l’existence, sur la conjonctive n Conjonctivite herpétique tarsale(enretournantlespaupières),devolumineux (généralement de primo-infection folliculesjuxtaposés(«pavés»).Ceux-cipeuventêtre chez l’enfant) àl’origined’ulcérationscornéennes.Laconjonctive Elles comportent des sécrétions purulentes ou périlimbique est le siège d’un épaississement mucopurulentes qui peuvent faire l’objet d’un circulaire.Letraitementlocaldoitêtreassociéàun prélèvement (celui-ci n’est pas systématique). Elles Elle associe à des follicules conjonctivaux, des traitement général (antihistaminiques, voire sonttrèscontagieuses,parl’intermédiairedesmains vésicules palpébrales et une adénopathie corticothérapie)etparfoisàungestechirurgicalsur qui ont frotté les yeux, mais réagissent prétragienne.Ilexisteparfoisunekératitedendritique. lespavés.Lessignesdisparaissentaveclapuberté. favorablement aux antibiotiques locaux Letraitementreposesurl’acyclovirparvoielocale.Les n (Rifamycinet6fois/j).Legermeencauseestleplus corticoïdeslocauxdoiventêtreproscrits. souventunstaphylocoquedoréouepidermidis.Leur n Conclusion récidive,toujoursdumêmecôté,faitsuspecterune Conjonctivite allergique imperforationducanallacrymonasalnécessitantun sondage(cfchapitre«Larmoiement»).LeChlamydia Au total, les conjonctivites de l’enfant doivent estparfoisencause,volontiers8à10joursaprèsun faire l’objet d’un examen ophtalmologique bainenpiscine.Lesfolliculessontalorsnombreuxet Elle survient dans un contexte évocateur soigneux, dès que l’on sort du cadre d’une forme il existe une adénopathie prétragienne. L’évolution (antécédents familiaux, saison, exposition à un typique, réagissant vite et favorablement au esttraînanteetlediagnosticmicrobiologiqueutile. allergène donné). Une forme fréquente est celle traitementlocaletnerécidivantpas. PascalDureau:Chefdecliniqueassistant. Marie-SophiedeMonteynard:Ancienchefdecliniqueassistant. JL Dufier:ProfesseurdesUniversités,chefdeservice. Serviced’ophtalmologie,hôpitalNecker-enfantsmalades,149,ruedeSèvres75743Pariscedex15,France. aris P Touteréférenceàcetarticledoitporterlamention:PDureau,MSdeMonteynardetJLDufier.Conjonctivitesdel’enfant. vier, EncyclMédChir(Elsevier,Paris),EncyclopédiePratiquedeMédecine,8-0030,1998,1p e Els © 1 0 8-0060 6 0 0 8- Cyanose e n ci e d é M e d e u q ati Pr e di é op FHeitz cl y c n E S O K A L acyanoseestunsymptômecliniquedéfiniparlacolorationbleuedestégumentsetdesmuqueuses,traduisant unehypoxémieartérielleouunestasecapillairepériphérique. Lacyanoseapparaîtlorsquelaquantitéd’hémoglobineréduitedanslesangcapillairedépasse5g/100mL(valeur normale:2,6g/100mL). ©Elsevier,Paris. n Prise en charge, transport globulesrouges,etducontrôlelocaldudébitparun et distribution de l’oxygène *Saturation Hb O2 % facteur métabolique ou par la PO2 tissulaire. L’hyperviscosité sanguine réduit ainsi la perfusion 100 2,3-DPG (cid:226) Priseenchargedel’oxygène(O ) H+ *15 descapillairesdepetitetailleetentravel’utilisation 2 TEMP *25 périphériquedel’O . auniveaudespoumons 80 Hb *40 2 n Lapressionpartielled’oxygènealvéolaire(PAO ) 2 60 dpéaprteienlldeddeella’Ov2ednetilla’atiiorninasplvirééo.lLaairediefftudseionladperel’sOsi2onà pH7,P45 307°C40 Normal 2H,+3-DPG Etdis'xostxruaylagctièrioenne Diagnostic de la cyanose travers la membrane alvéolocapillaire est TEMP déterminéepar:legradientdespressionspartielles 20 Hb (cid:226) Diagnosticclinique du gaz entre sang capillaire moyen et alvéoles, la PO2 Torr La coloration bleutée des téguments et des surfacedeséchanges,l’épaisseurdelamembrane. 0 20 40 60 80 100 muqueuses est plus ou moins remarquée selon L’O2diffuseenviron20foismoinsvitequeleCO2. 26 l’éclairage de la pièce d’examen (lumière naturelle Lesrapportsventilation/perfusionsontnettement 1 Courbededissociationdel’oxyhémoglobine.2,3- préférable à la lumière artificielle), la pigmentation plusélevésàl’apexqu’àlabasedespoumons,avec DPG: 2,3-diphosphoglycérate; TEMP: tempéra- naturelle de la peau, le nombre et la qualité des régulation locale par vasoconstriction artériolaire ture;Hb:hémoglobine. hématies. induiteparunebaissedePAO . 2 – lapartiedescendanteetabruptedelacourbe (cid:226) Examenscomplémentaires(tableauI) (cid:226) Transportdel’O parlesang expliquelafaciledissociationdel’oxyhémoglobine 2 auniveautissulaireetàunniveauencoreélevéde Mesurepercutanéedelasaturation L’O dissous est en petite quantité (0,3 vol%), propo2rtionnelle à la pression partielle d’oxygène pressionpartielleenO2(PO2)veineuse. enoxygènedusang(SpO2) La courbe peut être déplacée vers la droite danslesangartériel(PaO ). Elleestréaliséeàl’aided’unoxymètredepoulset 2 (diminutiond’affinitédel’hémoglobinepourl’O )en L’O combiné à l’hémoglobine représente la 2 d’un capteur digital, par analyse des propriétés 2 cas d’acidémie, d’hypercapnie, d’hyperthermie, ou formemajeuredutransportdel’O . d’absorption de la lumière rouge par l’oxyhémo- 2 d’élévation du 2,3-DPG intraérythrocytaire globine. Le résultat, immédiat, est exprimé en L’hémoglobine est composée de quatre apparaissantaucoursdel’hypoxie,etverslagauche pourcentagedelacapacitémaximaledesaturation sous-unités, formées chacune d’une chaîne danslessituationsopposées. del’hémoglobineenO .LacorrélationentreSpO et polypeptidique et d’un hème contenant un atome 2 2 de fer à l’état ferreux (Fe++), lequel peut s’unir de (cid:226) Distributiondel’O2auxtissus SaO2estexcellentesilaSO2estsupérieureà80%, mais la SpO surestime la SaO pour des valeurs manière réversible à quatre ligands: O , H+, CO , ElleestpassiveetdépenddugradiententrePO 2 2 2 2 2 inférieures. 2,3-diphosphoglycérate (2,3-DPG), en se capillaireetPO tissulairemoyennes.L’équationde 2 transformantenferferrique(Fe+++).Lafixationd’une Fick(V˙O =Q˙cx[CaO -Cv(cid:223)O ])metenrelationla 2 2 2 Analysedesgazdusang molécule d’O modifie la conformation de consommation d’O (V˙O ) avec le débit cardiaque 2 2 2 l’hémoglobineetaugmentel’affinitédecelle-cipour systémique(Q˙c)etavecladifférencedescontenus Le prélèvement de sang artériel, ou de sang l’O : effet « allostérique ». Cette propriété explique en O artériel (CaO ) et veineux (Cv(cid:223)O ). La capillaire « artérialisé », permet d’évaluer les 2 2 2 2 l’allure sigmoïde de la courbe de dissociation de consommationenO2varieenfonctiondesbesoins pressionspartiellesartériellesenoxygène(PaO2)et l’oxyhémoglobineenfonctiondelaPaO2(courbede métaboliques. Elle est particulièrement élevée au en gaz carbonique (PaCO2), ainsi que l’équilibre Barcroft)(fig1): niveau du foie, du cerveau, du cœur et du rein acidobasique.Uneacidosemétabolique,causéepar – lorsque la PaO varie de 70 à 100mmHg, la (respectivement25%,20%,10%et8à9%dela l’hypoxie et l’ischémie tissulaires, impose un 2 aris saturationartérielleenO2(SaO2)nevariequede5% consommationtotale),etauniveaudesmusclesen traitementurgent. P etlecontenuenO dusangresteélevé,tantquela activité,jusqu’àunevaleurmaximalecorrespondant evier, PaO2estsupérieur2eà50mmHg.Cecijoueunrôle auseuild’anaérobiose. Numérationformulesanguine Els protecteur vis-à-vis des situations d’hypoxémie Larépartitiondusangdanslesréseauxcapillaires La cyanose apparaît pour un niveau de SaO2 © modérée; dépend de la déformabilité et de l’agrégabilité des fortementabaisséencasd’anémie,etplusélevélors 1 8-0060-Cyanose Lacyanoseapparaîtlorsquelaméthémoglobinémie désaturation veineuse O veineuse et l’apparition TableauI.–Conduiteàtenirdevantunecya- 2 dépasse 1,5g/100mL de sang: coloration d’une cyanose. La SO artérielle est normale et la nosenéonatale. 2 cutanéomuqueuse ardoisée, couleur brune en air cyanosen’intéressepaslesmuqueuses. 1-MesurerlaSO2percutanéeouartérielleenair ambiantdusang.LaSO2transcutanéeestabaissée, Lastasesanguinepeutêtreliéeàladiminutiondu ambiant maislaPaO estnormaleetdonclaSaO (déduitede débit sanguin local (troubles vasomoteurs), à la 2 2 SO >93% laPaO2lorsd’uneanalysedesgazdusang)s’avère baissedudébitcardiaqueouàuneobstructionau –P2olyglobulie? paradoxalementnormale.Letraitementdesformes retourveineux. –Méthémoglobine? sévères consiste en l’administration intraveineuse –Stasecapillairepériphérique? (IV)d’agentsréducteurs,telslebleudeméthylèneà Acrocyanosepartroublevasomoteur SO <93% 1%(1à2mg/kg)oul’acideascorbique. périphérique 2 –Testd’hyperoxie(ventilationO2pendant20mi- Autres C’est la situation la plus fréquente chez le nutes) nourrisson, après la sortie d’un bain ou lors d’une –Gazométrieartérielle Il existe d’autres anomalies congénitales et –Équilibreacidobasique(pH,réservealcaline, structurellesdel’hémoglobine. expositionaufroid,ousansaucunfacteurfavorisant. PCO ) Sil’examendel’enfantestnormal,ilconvientd’être –Rad2iographieduthorax (cid:226) Cyanosed’originecentrale très rassurant. Le syndrome de Raynaud associe –Échocardio-doppler++ Définie par la présence d’une désaturation extrémitésfroides,douloureuses,pâlesoucyaniques 2-Appréciertolérancedelacyanose artérielleenO ,secondaireàunshuntdroite-gauche lors de l’exposition au froid. La stase capillaire est 2 (D-G)ouàuntroubledel’hématose. associée ici à une vasoconstriction artériolaire 3-Traitementurgentsiacidosemétabolique Lacyanosecentraleesttypiquementlocaliséeàla intense. –Ventilationartificielle face(lèvresetrégionpéribuccale,nez,oreilles),aux –Alcalinisation muqueuses (langue surtout, conjonctives) et aux Défaillancecardiaqueaiguëoucollapsus –Transfertimmédiatenmilieuspécialisé extrémités(pulpesdesdoigtsetdesorteils,régions cardiovasculaire 4-Bilanétiologiqueurgentettraitementadapté sous-unguéales).Elleestaccentuéeparleseffortset Cyanose diffuse dans un contexte clinique de –Troublesdel’hématose les pleurs. La SO2 « percutanée » est inférieure à détressevitale. Anomaliesrespiratoires 93%,leplussouvententre70%et90%.Lalimite PCO2élevée de viabilité est atteinte pour des valeurs de SO2 Phlébite Radiographieduthoraxévocatrice inférieuresà30%. Testd’hyperoxiepositif Cyanose localisée avec œdème, intéressant un L’origine centrale est confirmée par les valeurs –Anomaliecardiovasculairecyanogène membreouunsegmentdemembre,enprésencede Soufflecardiaque-AnomaliesECG abaisséesdelaPaO2etdelaSaO2. signes inflammatoires. Une thrombose veineuse Radiothorax:silhouettecardiaqueetanomalies Il convient alors d’orienter la recherche centrale entraîne une cyanose systématisée aux delavascularisationpulmonaire étiologique. territoirescavesupérieurouinférieur. Testd’hyperoxienégatif Diagnosticprécisparéchocardio-doppleretcathé- Cardiopathiecyanogèneouhypertension n terismecardiaque artériellepulmonaire Anomalies cardiovasculaires Enfaveurd’unecardiopathiecyanogèneoud’une cyanogènes ECG:électrocardiogramme. hypertension artérielle pulmonaire (HTAP): anomalies de l’auscultation cardiaque, de la depolyglobulie,puisquelaquantitéd’hémoglobine silhouette cardiaque et de la vascularisation (cid:226) CardiopathiesavecshuntD-G réduitevarieenproportiondanslesdeuxcas. pulmonaire à la radiographie, présence d’une hypoxémie artérielle avec normocapnie ou Définition Testd’hyperoxie hypocapnie. Le test d’hyperoxie est en général Cardiopathie responsable d’un passage de sang Ilconsisteàdélivreraupatientuneventilationen déterminant, avec hypoxémie « réfractaire à l’O ». 2 désaturé en O de la circulation droite vers la O purdurant15à20minutes,àl’aided’unmasque Chez le nouveau-né, ce test ne permet pas de 2 2 circulation gauche, à travers une communication nasal étanche ou après intubation trachéale. La différencier une HTAP sévère d’une authentique intra-ouextracardiaque,avecpourconséquencesla PaO doit normalement s’élever au-dessus de cardiopathiecongénitale. 2 réductiondudébitpulmonaireetunedésaturation 350mmHg.SilaPaO resteinférieureà100mmHg, 2 Troubledel’hématosepulmonaire artériellesystémique. l’hypoxémieestdite«réfractaireàl’O ». 2 En faveur d’un trouble de l’hématose (cid:226) Diagnosticdifférentiel pulmonaire: sémiologie respiratoire prédominante Incidence avec hypercapnie aux gaz du sang, anomalies L’incidenceglobaledescardiopathiescyanogènes Érythrocyanosesecondaireàunepolyglobulie radiographiques intéressant le parenchyme variede0,1à0,3%desnaissancesvivantes,soitun pulmonaire et/ou les plèvres. Le test d’hyperoxie Elleestvolontiersrencontréechezlenouveau-né, quartdescardiopathiescongénitales. amène une amélioration franche et parfois la en raison d’un état de postmaturité, d’un diabète maternel,d’unetransfusionmaternofœtaleouentre normalisationdelaPaO2. Physiopathologie(tableauII) Les troubles de l’hématose pulmonaire sont jumeaux.Lapolyglobuliesecondaireàl’hypoxémie Élévationdespressionsdroites,secondaireàun classésselonlemécanismepathogène: chronique en cas de cardiopathie congénitale obstacle anatomique ou fonctionnel, et shunt D-G – hypoventilation alvéolaire: obstructions des cyanogèneauraaussipoureffetderenforcerl’aspect par une communication située en amont de voiesaériennes,atélectasie,pneumopathie; déjàcyaniquedespatients.Lesjouessontrouges,les l’obstacle: – anomalie de diffusion des gaz: œdème et lèvresontunecoloration«framboise»etsurtout,la – les obstacles anatomiques sur la voie droite fibrosepulmonaires; SaO2estnormale. sont associés à une communication interventricu- – diminutiondelafractiond’O del’airinspiré: 2 laire (CIV) et/ou interauriculaire (CIA), le débit séjourenhautealtitude. Méthémoglobinémie pulmonaire étant alors suppléé par la circulation La méthémoglobinémie congénitale, par déficit (cid:226) Cyanosepériphérique systémique,voiretotalementdépendantdecelle-ci: enzymatique ou par hémoglobinose « M », ou Elle est provoquée par la stase sanguine au shunt G-D par un canal artériel perméable ou par secondaire à des agents oxydants tels les nitrites, niveaudescapillaires,entraînantuneaugmentation desartèrescollatéralesprovenantdel’aorte; rendlamoléculed’hémoglobineinapteàfixerl’O . dutempsd’extractiondel’O parlestissus,d’oùla – les obstacles fonctionnels sont associés à un 2 2 2 Cyanose-8-0060 canalartériel.Lacyanoseestplusmarquéedansla TableauII.–Mécanismesphysiopathologiquesdesshuntsdroite-gauche. moitié inférieure du corps (cyanose différentielle). Mécanismesphysiopathologiques Cardiopathies L’insuffisancecardiaqueestaupremierplanet,dece fait, ces cardiopathies ne font pas partie « stricto Obstacleanatomiquevoiedroite+communication Sténosepulmonairecritique+CIA sensu»descardiopathiescyanogènes. enamont AtrésiepulmonaireàseptumIVouvert AtrésiepulmonaireàseptumIVintact Anomaliesdeconnexiondesgrosvaisseaux:le TétralogiedeFallot sangveineuxcaveestéjectédirectementversl’aorte. Atrésietricuspide Présenced’unechambredemélangedesflux Hypoplasiecœurdroit artériel et veineux aux niveaux auriculaire, Maladied’Ebstein ventriculaire,oupédiculaire. Obstaclefonctionnelvoiedroite+communication HTAPpersistantenéonatale Fistuleartérioveineuseintrapulmonaire:lesang enamont HTAPprimitive désaturéartérielpulmonairerejointdirectementles Syndromed’Eisenmenger veinespulmonaires. CardiomyopathieVD Péricarditerestrictive Diagnosticettraitementselonl’âge Insuffısancetricuspidecongénitale derévélation Malpositiondesgrosvaisseaux Transpositiongrosvaisseaux Le diagnostic est aujourd’hui de plus en plus VDàdoubleissue souvent porté par échographie-doppler en période Chambredemélange Oreilletteunique anténatale. Ventriculeunique Troncartérielcommun ƒ Cardiopathiesàrévélationnéonatale[2] Anomalietotaleretourveineuxpulmonaire L’orientation étiologique dépend de l’examen Retourveineuxsystémiquedansl’OG clinique, de l’électrocardiogramme (ECG) et de la radiographie du thorax (tableauIII), mais le ShuntD-Gintrapulmonaire Fistuleartérioveineuse diagnostic doit être rapidement porté par Àpart:obstacleanatomiquevoiegauche+canal Hypoplasiecœurgauche échocardiographie-doppler.LetableauIVindiquela artériel«vicariant»néonatal Interruptionarcheaortique répartitionparfréquencesdescardiopathies[3]. Coarctationpréductaleaorte Sténoseaortiquecritique Sur un plan thérapeutique, la perfusion IV Sténoseouatrésiedesveinespulmonaires continuedeprostaglandines(0,03à0,1(cid:237)g/kg/min) est indiquée pour maintenir perméable le canal CIA:communicationinterauriculaire;IV:interventriculaire;HTAP:hypertensionartériellepulmonaire;VD:ventriculedroit;OG:oreillettegauche; artériel et accroître le débit pulmonaire des D-G:droite-gauche. cardiopathies ductodépendantes. Ce traitement est compliqué dans 10% des cas d’apnée, et très defect auriculaire en cas de diminution de la – chez le nouveau-né, les obstacles sur la voie fréquemment d’effets indésirables (hyperthermie, compliance du ventricule droit (VD) ou de fuite gauche responsables d’insuffisance cardiaque tachycardie,douleurs,rétentionhydrosodée). tricuspidienne,etàuncanalartérielouàundéfaut sévère,entraînentuneHTAPd’originepostcapillaire. Une atrioseptostomie de Rashkind consiste à septal lors d’élévation de la résistance vasculaire Ledébitdel’aortedescendante,ainsiquelasurvie déchirerlavalvedeVieussensduforamenovale,à pulmonaire(RVP)avecHTAP; de l’enfant, seront tributaires du shunt D-G par le l’aided’unesondeàballonnetgonflable,guidéepar TableauIII.–Cardiopathiescyanogènesnéonatales:orientationsétiologiques. Élémentscliniques Électrocardiogramme Radiographieduthorax Diagnostic Détresserespiratoire,sepsis Normal Cardiomégalie HTAP Maladierespiratoire Hilesvolumineux Poumonsclairs Cyanoseisoléeprofonde Normal Cœurovoïde TGV Hypervascularisationpulmonairediscrète Soufflecontinusous-claviculairegauche HVD Atrésiepulmonaire+CIV oudorsal Cœurensabot Arcmoyengauchecreux Soufflesystoliquepulmonaire HVD TétralogiedeFallot Hypovascularisationpulmonaire Soufflesystoliquedouxparasternalgauche AxeQRSgauche Atrésietricuspide Soufflesystoliquexiphoïdien HVD Cardiomégalie(RCT>0,6) Atrésiepulmonaire+CIA Hypovascularisationpulmonaire Rythmeà3ou4temps,soufflesystolique Blocbranchedroit Cardiomégaliemassive Maladied’Ebstein xiphoïdien HVG Hypovascularisationpulmonaire Préexcitationventriculaire Doublesouffle(systoliqueetdiastolique)et HVD CardiomégalieDilatationartèrespulmo- Agénésiedesvalvespulmonaires+CIV B2diminuéaufoyerpulmonaire nairescentrales Syndromemalformatif – Anomaliesdelatéralisationcœuretviscè- Syndromed’Ivemark res -Dextrocardie -Foiemédianoudroit ECG:électrocardiogramme;HVD:hypertrophieventriculairedroite;HVG:hypertrophieventriculairegauche;RCT:rapportcardiothoracique;HTAP:hypertensionartériellepulmonaire;TGV:transpositiondesgrosvaisseaux; CIV:communicationinterventriculaire;CIA:communicationinterauriculaire. 3

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