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Le gothique international. L’art en France au temps de Charles VI PDF

138 Pages·2004·59.477 MB·French
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LE GOTHIQUE INTERNATIONAL L'art en France au temps de Charles VI INÈS VILLELA-PETIT Sommaire Les ateliers du royaume Paris, 1400, ou le mécénat des fleurs de lys 9 Libraires, orfèvres et marchands 17 Le creuset d'Avignon 23 Artistes bohêmes,œuvres gyrovagues 29 Création, imitation, transposition 37 Champmol en chantier 45 Dans l'œuvre Le royaume de courtoisie 54 Art de cour, art courtois 54 Châteaux de contes de fées 62 Paysages et perspectives 70 Nouveau regard sur la nature 70 La perspective aérienne 76 Sortir du cadre 82 Image et dévotion 88 À l'heure de la Vierge 88 "lmitatio Christi» 98 L'antique, le familier, l'exotique 106 Éloge du quotidien, rêves d'Orient 106 Histoire ancienne et Renaissance 114 Le miroir de ce monde 118 Laid comme soi-même 118 Bien mourir 126 Itinéraires Carte du royaume de France en 1407 132 Domaine royal 134 Fiefs royaux 135 Principauté de Louis d'Orléans 136 Principauté de Philippe le Hardi et Jean sans Peur 136 Principauté de Jean de Berry 137 Principauté de Louis Il et Jean 1er de Bourbon 138 Principauté de Louis 1er et Louis Il d'Anjou 139 État pontifical 139 Chronologie 140 Index 142 Bibliographie 143 INTRODUCTION • Né en Île-de-France vers le milieu du x11• siècle, diffusé peu à peu dans presque toute l'Europe, le« gothique» fut le langage formel des siècles suivants jusqu'au xv1• inclus, au nord des Alpes tout au moins. Mais au cours de ces cinq siècles de diffusion, il connut une évolu tion, des variantes et des transformations qui ont conduit à subdiviser la période. Le «g othique inter national», que l'on situe suivant les régions entre 1380 et 1420 au plus juste, des années 1360-1370 à 1430- 1440 au plus large, coïncide en France avec le long règne de Charles VI (1380-1422). Louis Courajod le premier, dans ses leçons sur les origines de la Renaissance professées à l'École du Louvre entre 1887 et 1896, évoquait le «c aractère en quelque sorte international,, de cette « époque solennelle de l'art", le «g rand réveil de la fin du x1v• siècle"· Si la perspective n'est plus la même aujourd'hui, car ce courant du gothique tardif vaut pour lui-même et non comme prémices obligées d'une Renaissance, la formule est restée. Qu'importe en effet le double anachronisme: la réfé rence péjorative à un «a rt des Goths» est bien oubliée. Et nation, à l'époque, ne désignait encore que le regroupement des maîtres et des étudiants de l'Université de Paris suivant leur origine géographique et linguistique: nation française (qui comprenait aussi Italiens et Espagnols), nation normande (France de l'Ouest), nation picarde (France du Nord et pays fla mands), et nation anglaise puis allemande (intégrant les ressortissants de Scandinavie et d'Europe centrale). Lexpression moderne «g othique international» en retient quelque chose puisqu'elle souligne l'homogé néité d'une culture chrétienne née de l'incessante péré grination des princes, des marchands, des moines, des étudiants et des artistes. Foyers de ce nouvel ars nova, Avignon, Paris, Dijon, Bruges, Milan, Strasbourg, Cologne, Londres, Prague ou Valence exercent sur eux leur attraction. Tous partagent le goût d'un art fait de • fluidité des lignes, d'éclat des couleurs, d'élégance courtoise, auquel les historiens allemands donnent fort à propos les noms de schone Stil («beau style») et weiche Stil («style doux, moelleux»), et qui chez nous reste associé à la figure de Jean de Berry et à ses Très Riches Heures. Cet art est alliance dialectique d'osten tation et d'intimisme, de stylisation et d'observation naturaliste, de préciosité et de drôlerie. Il correspond, dans la musique et la poésie lyrique, à l'esthétique de l'Ars subtilior, et, en architecture, aux débuts de ce qu'on appelle depuis Arcisse de Caumont le «g othique flamboyant». Résultat virtuose d'une parfaite maîtrise technique, l'architecture flamboyante laisse libre cours à l'imagination formelle, à la fantaisie, à l'effet de sur prise et à cette «q ualité féerique» dont parlait Focillon. La dynamique des courbes et des contre-courbes anime de flammes, de soufflets et de mouchettes les baies, les gables, les arcs-boutants des églises; la INTRODUCTION lumière inonde leurs structures audacieusement ajou rées; les nervures de leurs voûtes se font branchages; et leurs toits se hérissent de flèches et de pinacles qui dessinent dans le ciel des silhouettes graciles. En France, le « gothique international» apparaît à la fois comme l'héritier du « style Pucelle» et de ses pro longements dans l'art parisien des premiers Valois, et comme l'héritier du grand art siennois d'un Simone Martini assimilé par le truchement de la cour des papes à Avignon. Il annonce Jan Van Eyck et le « réa lisme flamand"· Entre Avignon et Bruges, donc, la géo graphie politique du temps de Charles VI esquisse les contours d'une diffusion qu'ont favorisée l'implantation des cours princières et les relations privilégiées entre les territoires assemblés dans leurs principautés res pectives. Le domaine royal s'étend alors de l'Île-de France à la Normandie, la Picardie, la Champagne et la Guyenne reconquise. Il inclut le Dauphiné, la Saintonge, le Toulousain et le La~guedoc. Des apa nages en ont été détachés au profit des fils puînés des rois de France: l'Anjou et le Maine à Louis 1er d'Anjou, qui y joint la Provence héritée de la reine de Naples; le Poitou, le Berry et l'Auvergne à Jean de Berry; la Bourgogne à Philippe le Hardi, qui l'augmente pro gressivement de l'Artois, de la Flandre et de la Franche Comté. La Touraine, l'Angoumois et Orléans seront l'apanage de Louis d'Orléans. Il faut citer encore la Bretagne, le Béarn, !'Armagnac et les grands évêchés, foyers d'art à une moindre échelle. Les Anglais tien nent Calais et le Bordelais. Les possessions pontifi cales enclavées que constituent Avignon et le Comtat restent en dehors du royaume, mais lui sont étroite ment liées culturellement. Quant à la Savoie et à l'Alsace, elles appartenaient encore à d'autres sphères d'influence et sortent du champ de notre introduction à l'art en France au temps de Charles VI. INTRODUCTION Les ateliers du royaume PARIS, 1400, OU LE MÉCÉNAT DES FLEURS DE LYS LIBRAIRES, ORFÈVRES ET MARCHANDS LE CREUSET D'AVIGNON ARTISTES BOHÊMES, ŒUVRES GYROVAGUES CRÉATION, IMITATION, TRANSPOSITION CHAMPMOL EN CHANTIER

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