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Le Ferlo sénégalais PDF

380 Pages·2017·16.92 MB·French
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Le Ferlo sénégalais: Approche géographique de la vulnérabilité des anthroposystèmes sahéliens. Ababacar Fall To cite this version: Ababacar Fall. Le Ferlo sénégalais: Approche géographique de la vulnérabilité des anthroposystèmes sahéliens.. Géographie. Université Paris 13 - Sorbonne Paris Cité, 2014. Français. ￿NNT: ￿. ￿tel- 01622314￿ HAL Id: tel-01622314 https://hal.science/tel-01622314 Submitted on 24 Oct 2017 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. UNIVERSITE PARIS 13 SORBONNE PARIS CITE UFR LETTRES SCIENCES DE L’HOMME ET DES SOCIETES N° attribué par la bibliothèque : THESE Présentée pour obtenir le grade de Docteur de l’Université Paris 13 Sorbonne Paris Cité Discipline : Géographie Présentée et soutenue publiquement par Ababacar FALL Le 24 Octobre 2014 Le Ferlo sénégalais : Approche géographique de la vulnérabilité des anthroposystèmes sahéliens Sous la direction de Frédéric ALEXANDRE Professeur à l’université Paris 13 Sorbonne Paris Cité Jury Catherine MERING Professeur, Université Paris Diderot-Paris 7, Présidente Luc DESCROIX Directeur de recherches, IRD, Rapporteur Vincent GODARD Professeur, Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, Rapporteur Frédéric ALEXANDRE Professeur, Paris 13 Sorbonne Paris Cité, Directeur Jean Baptiste NDONG Maitre de conférences, UCAD, Co-directeur Francis HUGUET HDR, Paris 13 Sorbonne Paris Cité, Examinateur Julien ANDRIEU Maitre de conférences, Nice Sophia Antipolis, Examinateur Le Ferlo sénégalais : approche géographique de la vulnérabilité des anthroposystèmes sahéliens Page 1 sur 378 Remerciements Ce travail de thèse est dédié à celle qui ne savait ni lire, ni écrire mais qui, toute sa vie durant, s’est battue avec passion et amour pour que ses enfants réussissent à l’école. Son affection, ses mots d’encouragement et ses prières n’ont jamais fait défaut. Merci maman Fatou KANE Dieureudieuf Mes premiers remerciements vont à l’endroit de mon directeur de thèse M. Frédéric ALEXANDRE qui m’a enseigné, encadré, soutenu et guidé depuis mes travaux de master à l’université Paris Diderot- Paris 7. L’efficacité de son encadrement, sa pédagogie et ses conseils pertinents m’ont permis de bien « lâcher le bébé à temps ». Je remercie M. Jean Baptiste NDONG, maître de conférences à l’université Cheikh Anta DIOP de Dakar d’avoir accepté de codiriger ce travail et d’avoir aussi eu à guider mes premières expériences dans la recherche en encadrant mon mémoire de maîtrise. Un grand merci à l’école doctorale ERASME et au laboratoire CRESC PLEIADE qui ont accepté de financer mes missions de terrain et l’impression du manuscrit de thèse. Je remercie également la Pr Catherine MERING d’avoir facilité notre accès au laboratoire Pôle image de Paris 7 et d’avoir aussi accepté de présider le jury de cette thèse. Mes remerciements vont aussi à l’endroit de mes deux rapporteurs M. Luc DESCROIX (Directeur de recherche à l’IRD) et M. Vincent GODARD (Pr à l’université Paris 8 Vincennes Saint-Denis) pour la pertinence de leurs avis et leurs critiques très constructives qui m’ont permis d’améliorer le manuscrit. Merci messieurs ! Je remercie aussi M. Francis HUGUET (HDR à Paris 13) et M. Julien ANDRIEU (maître de conférences à l’université de Nice) d’avoir accepté de participer à l’évaluation de ce travail en tant qu’examinateur. Mes remerciements vont aussi à l’endroit des enseignants du département de géographie de Paris 13, M. Boris LEBEAU, Mme Anaïs MARSHALL, Mme Marie REDON et des doctorants Fabien ROUSSEL et Morgane FLEGEAU, bon courage à vous deux ! Un grand Dieureudieuf à ma famille, aux amis, camarades et collègues chercheurs du Pôle image à Paris 7, de l’université Paris 13 et de l’UCAD : Cheikh Lo FALL, Oumar MAREGA, José Luis SAN EMETERIO, Benoît TOULOUSE, Milena PALIBRK, Sonia RANDRIANISOA, Ibrahima DIEDHIOU, François MIALHE et à tous les autres « pôliens », à Moctar DIOUF A mon père Cheikh FALL A mes frères Serigne FALL et Aliou FALL Que la terre de Touba vous soit légère Aux Peuls du Ferlo Page 2 sur 378 Sommaire INTRODUCTION GÉNÉRALE.............................................................................................5 Première partie : Le Ferlo, un agroécosystème sahélien ........................................................ 16 Chapitre 1 - L’environnement biophysique du Sénégal intérieur à l’heure des changements socio-environnementaux ....................................................................................................... 17 Chapitre 2 : L’utilisation de l’espace et ses conséquences socioenvironnementales dans le Sénégal intérieur : le poids de l’histoire coloniale et post-coloniale ....................................... 43 Chapitre 3 : La question de la dégradation des écosystèmes sahéliens en rapport avec l’extraversion des modes de production agricoles et la péjoration de la pluviosité ................. 57 Chapitre 4 : Concepts et méthode ......................................................................................... 77 Deuxième partie : Caractérisation des changements socioenvironnementaux dans le Ferlo au cours des 50 dernières années ............................................................................................... 89 Chapitre 5- La question de la variabilité pluviométrique dans le Sénégal intérieur : une histoire de successions de crises climatiques ......................................................................... 91 Chapitre 6 : Traitement d’images multispectrales de télédétection pour la cartographie de l’occupation du sol en région sahélienne : choix méthodologique ....................................... 127 Chapitre 7 : Occupation et utilisation actuelles du sol dans le Ferlo et le nord du bassin arachidier 147 Chapitre 8 : Cartographie par télédétection des changements dans l’occupation du sol ........ 175 Troisième partie : Le Ferlo, un agroécosystème en voie de dégradation ?............................ 191 Chapitre 9 : La réponse du NDVI (Normalized Difference Vegetation Index) ..................... 193 Chapitre 10 : Analyse de la composition floristique de la végétation envisagée comme ressource et comme indicatrice des changements socioenvironnementaux .......................... 211 Chapitre 11 : Dynamique des paysages ruraux dans le Sénégal intérieur entre le Ferlo et le Bassin arachidier ................................................................................................................ 275 Chapitre 12 : Perception des changements socio-environnementaux et évolutions des pratiques et stratégies agricoles et pastorales au Ferlo et sur ses marges avec le bassin arachidier 299 CONCLUSION GENERALE ............................................................................................. 326 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................. 332 Page 3 sur 378 Page 4 sur 378 INTRODUCTION GÉNÉRALE Le Ferlo sénégalais appartient à la région sahélienne de l’Afrique de l’Ouest (Fig. 1), bande de territoires faisant la transition, à la fois climatique et biologique, entre les domaines saharien au nord et soudanien au sud. C’est une entité bioclimatique définie en première instance par son climat tropical aride à semi-aride, contrôlé par la mousson du Golfe de Guinée et les alizés maritimes et continentaux (Le Houérou & Popov, 1981 ; Toupet, 1992 ; Hiernaux et al, 2006). La géographie physique très particulière du Sahel amène les systèmes socioécologiques1 (Liu et al. 2007 ; Folke, 2007; Lagadeuc & Chenorkian, 2009) et les sociétés qui s’y inscrivent et évoluent à développer des stratégies basées sur des modes de production extensifs à savoir le pastoralisme et l’agriculture vivrière. Dans le cas du Ferlo, dans la zone sahélienne du Sénégal, le pastoralisme dominait largement, organisant entièrement l’espace régional. L’anthroposystème pastoral (Fig. 2) s’est installé en raison des caractéristiques biophysiques particulières, peu favorables à l’agriculture, dans les conditions climatiques moyennes qui ont été observées depuis qu’il existe des mesures, à une forme de mise en valeur autre que l’élevage extensif qui permet d’exploiter des ressources dispersées et très variables. Ces moyennes n’ont cependant qu’une valeur relative, compte tenu des fluctuations interannuelles de la pluviosité. Dans un moment où, depuis le milieu des années 1990 la pluviosité est moins défavorable (Nicholson et al, 1998 ; Eklundh & Olsson, 2003 ; Olsson et al. 2005 ; Fensholt & Rasmussen, 2010), cette primauté de l’élevage itinérant est de plus en plus contestée par l’agriculture. Ainsi les éleveurs et les pasteurs2 évoluent-ils avec des stratégies d’adaptation quotidienne dans ces milieux du Sénégal intérieur marqués par l’instabilité écologique profonde et par les transformations à l’œuvre dans la société rurale. Ceci se combine à une certaine marginalisation sociale : 1 Les termes de systèmes socioécologiques (Liu et al, 2007 ; Lagadeuc & Chenorkian, 2009) et d’anthroposystème (Lévêque et al. 2000 ; Lévêque, Muxart et al, 2003) qui seront présentés et discutés dans le chapitre 4 - sont ici considérés comme presque équivalents. 2 Nous retenons ici la distinction qu’effectue la FAO (2013) entre les éleveurs (pratiquant souvent l’agriculture) qui « [appartiennent] au système de production extensif où toute la famille et le bétail sont sédentaires. L'élevage représente plus de 50 % de ses revenus. Son principal capital est le bétail, paissant sur des terrains communautaires » et le pasteur qui est un éleveur opérant essentiellement dans un système de production extensif développé sur des pâturages naturels ou des parcours. Ces pasteurs peuvent être des nomades, des transhumants et des semi-transhumants. (Source : http://www.fao.org/ag/againfo/programmes/fr/lead/Toolbox/homepage.htm). Page 5 sur 378 En rouge, la bande sahélienne Figure 1 : Localisation de la zone d’étude : Ferlo et Bassin arachidier Réalisation : Fall, 2014 Page 6 sur 378 « La question de l'élevage pastoral au Sénégal illustre bien les difficultés qu'ont parfois les politiques à prendre en compte certaines réalités. Si ces politiques sont promptes à mobiliser certains concepts récents (souveraineté alimentaire) ou à proposer des approches modernisantes pour les filières, les discours véhiculent encore souvent des clichés anciens sur l'atavisme ou l'irrationalité des éleveurs et une méconnaissance des réalités locales, économiques, agro-écologiques et sociétales » (Ancey & Monas, 2005). Au cours des cinquante dernières années, les systèmes socioécologiques du Ferlo ont été particulièrement affectés par d’importantes transformations d’ordre physique. En premier lieu, sont en question la péjoration de la pluviosité et la récurrence des années sèches ou pluviométriquement déficitaires enregistrées dans cette partie de l’Afrique au cours des dernières décennies, particulièrement la période qui va de 1965 à 1995 (Hein & De Ridder, 2005). Les répercussions sur l’environnement de cette conjoncture climatique sont généralement analysées comme un processus de dégradation des milieux, assimilé au terme de désertification (Ndong, 1996), qui sera discuté dans ce mémoire. La science coloniale qui a forgé le concept (Stebbing, 1935 ; Aubréville, 1949) dans une période de pluviosité favorable, a incriminé les pratiques des sociétés rurales africaines jugées trop agressives pour les écosystèmes, qu’il s’agisse de l’élevage ou de la pratique des brûlis. Aujourd’hui, on la considère comme le résultat d'une transformation physique, mais l’ambiguïté demeure souvent. La désertification est définie comme un ensemble de processus de transformation biophysique diversifiés, partant de la sécheresse jusqu’à la dégradation des écosystèmes naturels (Batterbury, 2001). Le processus de transformation est une accélération progressive des changements biologiques des écosystèmes arides et semi-arides, ayant comme conséquence principale l'apparition des traits désertiques - résultant des changements - là où ils n'existaient pas auparavant (Zonn, 1978). Le questionnement scientifique s’interroge aujourd’hui sur les interactions réciproques entre la désertification et les changements globaux. La très forte variabilité climatique caractéristique de cette région renvoie plus précisément à l'aléa pluviométrique. Le changement climatique se traduirait ici par une forte irrégularité intra et interannuelle des précipitations qui accélèrerait la dégradation du couvert végétal et favoriserait l'érosion des sols, déclenchant ainsi les mécanismes de désertification (Hountondji, 2008). Les fluctuations de la pluviosité ne constituent pas, à proprement parler, une nouveauté dans l’histoire longue de cette région du globe (Bonfils et al. 1987 ; Ndong, 1996). Page 7 sur 378 De nombreux rapports des administrateurs coloniaux ont constaté et décrit, avec force détails, le processus de dégradation de l’environnement intervenu au début du siècle passé, notamment lors de la sévère période de sécheresse entre 1910 et 1918 (Freudenberger & Schoonmaker-Freudenberger, 1989) et les grandes crises de famines (1913-1914, 1931, 1941- 1942, 1954 etc.) qui s’en sont suivies (Topor, 1986; Gado, 1993 ; Bonnecase, 2009). Ceci étant, l’effort demandé aux territoires colonisés durant les deux conflits mondiaux (recrutement des hommes et fourniture de produits alimentaires) n’a pas été sans conséquence sur les effets sociaux de ce processus. Sur un autre plan, beaucoup de travaux scientifiques (Aubréville, 1949 ; Tricart, 1954 ; Toupet, 1992, Ndong, 1996 ; Wickens, 1997 ; Hein & De Ridder, 2005, Sivakumar, 2006) ont montré ou discuté les rapports entre les perturbations climatiques, la forte croissance démographique et la dégradation de l’environnement sahélien (Sivakumar, 2006). Dans ses travaux, bien antérieurs à la période de récurrence d’années sèches 1965-1995, Tricart (1954) a montré la remise en mouvement des dunes qu’il mettait en lien avec la dégradation anthropique suite au surpâturage et à l’extension inconsidérée des cultures spéculatives telle que l’arachide, favorisées par la colonisation et non remise en question après les indépendances. La monoculture commerciale, fortement favorisée par le colonisateur (parfois de façon ancienne : l’arachide a été introduite dès 1841), a persisté jusqu’à des degrés de spécialisation agricole régionale très poussés qui ont non seulement transformés des zones entières (bassin arachidier sénégalais, office du Niger au Mali) mais ont aussi participé à l’appauvrissement des terres (par le biais de la monoculture intensive) et à la dégradation des écosystèmes fragiles. L’extension considérable du front de l’arachide, au Sénégal, a nécessité le défrichement de nouvelles terres qui jusque-là étaient dévolues comme pâturage à l’élevage itinérant. Ici se place une des spécificités actuelles du Ferlo puisque, si la période de sécheresse des années 1965-1995 a signifié une certaine stabilisation de ce front agricole, la logique de progression de l’agriculture a repris dès lors que des améliorations ont été notées sur les quantités de précipitations tombées annuellement. Les systèmes agropastoraux du Sahel, et, en particulier, ceux du Ferlo, évoluent donc sous la contrainte physique d’un milieu, marqué par un déséquilibre à la fois conjoncturel et structurel et sous l’influence de sociétés rurales en pleine transformation. Sur ce point, il faut préciser d’emblée que le Ferlo a toujours été marginalisé dans les choix des politiques de mise en valeur agricole, l’apport possible du système d’élevage extensif ayant été systématiquement méconnu. Celui-ci n’a jamais été vu par les autorités comme une forme de Page 8 sur 378

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l'université Paris Diderot- Paris 7. L'efficacité de son encadrement, sa pédagogie et ses conseils pertinents m'ont permis de bien « lâcher le bébé à temps ». Je remercie M. Jean Baptiste NDONG, maître de conférences à l'université Cheikh Anta. DIOP de Dakar d'avoir accepté de codirig
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