Le développement psychique précoce De la conception au langage Chez le même éditeur Dans la même collection : Les thérapies famiLiaLes systémiques, par K. aLbernhe, T. aLbernhe. 2014, 4e édition, 328 pages. Le déveLoppement affectif et inteLLectueL de L’enfant, par B. GoLse. 2008, 4e édition, 400 pages. entraînement aux habiLetés sociaLes appLiqué à L’autisme, par A. baGhdadLi, J. brisot-dubois. 2011, 135 pages. Dans la collection Les Âges de la vie : psychopathoLogie transcuLtureLLe, par t. baubet, m.-r. moro. 2013, 2e édition, 304 pages. psychopathoLogie de L’intersubjectivité, par N. GeorGieff, M. speranza. 2013, 272 pages. adoLescence et psychopathoLogie, par D. marceLLi, A. braconnier. 2013, 8e édition, 688 pages. appLications en thérapie famiLiaLe systémique, par K. aLbernhe, T. aLbernhe. 2013, 2e édition, 248 pages. enfance et psychopathoLogie, par d. marceLLi, d. cohen. 2012, 7e édition, 688 pages. psychopathoLogie en service de pédiatrie, par P. duverGer, A.-S. Juan-chocard, J. maLka, A. ninus. 2011, 656 pages. L’attachement : approche théorique, par n. Guedeney, a. Guedeney. 2010, 3e édition, 256 pages. L’attachement : approche cLinique, par n. Guedeney, a. Guedeney. 2010, 3e édition, 256 pages. psychopathoLogie de La scoLarité, par n. catheLine. 2012, 3e édition, 432 pages. Dans la collection Psychologie : manueL de psychoLogie et de psychopathoLogie cLinique généraLe, par r. roussiLLon et coll. 2e édition à paraître en 2014. traumatismes psychiques. prise en charge psychoLogique des victimes, par L. crocq et coll. 2e édition à paraître en 2014. manueL de psychoLogie cLinique de La périnataLité, par s. missonnier, m. bLazy, n. boiGe, n. presme, o. taGawa. 2012, 400 pages. Dans la collection Pratiques en psychothérapie : L’approche thérapeutique de La famiLLe, par G. saLem. 2009, 5e édition, 304 pages. activités d’enseignement pour enfants autistes, par éric schopLer, marGaret LansinG, LesLie waters. 2000, 272 pages. Autres ouvrages : écheLLes et questionnaires d’évaLuation chez L’enfant et L’adoLescent, par M. bouvard. 2008 (en 2 volumes). Collection Médecine et psychothérapie Le développement psychique précoce De la conception au langage Sous la direction de Bernard Golse et de Marie Rose Moro En collaboration avec Raphaël Riand Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la menace que re présente pour l’avenir de l’écrit, tout particulièrement dans le domaine universitaire, le développement massif du « photocopil lage ». Cette pratique qui s’est généralisée, notamment dans les établissements d’enseignement, provoque une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée. Nous rappelons donc que la reproduction et la vente sans autorisa tion, ainsi que le recel, sont passibles de poursuites. Les demandes d’autorisation de photocopier doivent être adressées à l’éditeur ou au Centre français d’exploitation du droit de copie : 20, rue des GrandsAugustins, 75006 Paris. Tél. 01 44 07 47 70. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 1224, L. 1225 et L. 3352 du Code de la propriété intellectuelle). © 2014 Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés ISBN : 9782294032592 ISBN ebook : 9782294734786 Elsevier Masson S.A.S. – 62, rue Camille Desmoulins, 92442 IssylesMoulineaux Cedex Les auteurs Bernard Golse, pédopsychiatre-psychanalyste (membre de l’Association psychanalytique de France), chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpi- tal Necker-Enfants Malades (Paris), professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris Descartes (Paris-5), Inserm, U669, Paris, université Paris-Sud et université Paris Descartes, UMR-S0669, Paris, LPCP, EA 4056, université Paris Descartes, CRPMS, EA 3522, université Paris Diderot, ancien membre du Conseil supérieur de l’adoption (CSA), président de l’Association Pikler Loczy-France, président de l’Association pour la formation à la psychothérapie psychanalytique de l’enfant et de l’adolescent (AFPPEA) (www.psynem.org). Marie Rose Moro, pédopsychiatre-psychanalyste (Société psychanalytique de Paris, IPA), chef de service de la Maison des adolescents de l’hôpital Cochin (APHP, Paris)-Maison de Solenn et chargée de la pédopsychiatrie à la maternité de Port Royal (Paris). Responsable de la consultation trans- culturelle parents-enfants à l’hôpital Avicenne (Bobigny) et à l’hôpital Cochin (Paris), professeure de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université René Descartes (Sorbonne, Paris Cité), Inserm, U669, LPCP. A été responsable du diplôme universitaire de psychopathologie du bébé à Paris- 13 (www.marierosemoro.fr). Est présidente de l’Association i nternationale d’ethnopsychanalyse (AIEP, www.clinique-transculturelle.org). Les collaborateurs Luis Alvarez, pédopsychiatre adjoint, institut de puériculture de Paris. Bérengère Beauquier-Maccotta, pédopsychiatre, praticien hospitalier à l’hôpital Necker-Enfants Malades (service de pédopsychiatrie du Pr B. Golse), doctorat de recherche en psychopathologie, membre associée du labo- ratoire de psychologie clinique, psychopathologie, psychanalyse (PCPP, EA 4056), institut de psychologie, université Paris Descartes, Sorbonne, Paris Cité, Paris. Nicolas Georgieff, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Lyon-1, chef de service à l’hôpital du Vinatier, Bron. Aurélie Harf, pédopsychiatre, Maison de Solenn-Maison des Adolescents, Pr Marie Rose Moro, hôpital Cochin, AP-HP, unité Inserm 669, université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Paris. Les auteurs Bernard Golse, pédopsychiatre-psychanalyste (membre de l’Association psychanalytique de France), chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpi- tal Necker-Enfants Malades (Paris), professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris Descartes (Paris-5), Inserm, U669, Paris, université Paris-Sud et université Paris Descartes, UMR-S0669, Paris, LPCP, EA 4056, université Paris Descartes, CRPMS, EA 3522, université Paris Diderot, ancien membre du Conseil supérieur de l’adoption (CSA), président de l’Association Pikler Loczy-France, président de l’Association pour la formation à la psychothérapie psychanalytique de l’enfant et de l’adolescent (AFPPEA) (www.psynem.org). Marie Rose Moro, pédopsychiatre-psychanalyste (Société psychanalytique de Paris, IPA), chef de service de la Maison des adolescents de l’hôpital Cochin (APHP, Paris)-Maison de Solenn et chargée de la pédopsychiatrie à la maternité de Port Royal (Paris). Responsable de la consultation trans- culturelle parents-enfants à l’hôpital Avicenne (Bobigny) et à l’hôpital Cochin (Paris), professeure de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université René Descartes (Sorbonne, Paris Cité), Inserm, U669, LPCP. A été responsable du diplôme universitaire de psychopathologie du bébé à Paris- 13 (www.marierosemoro.fr). Est présidente de l’Association i nternationale d’ethnopsychanalyse (AIEP, www.clinique-transculturelle.org). Les collaborateurs Luis Alvarez, pédopsychiatre adjoint, institut de puériculture de Paris. Bérengère Beauquier-Maccotta, pédopsychiatre, praticien hospitalier à l’hôpital Necker-Enfants Malades (service de pédopsychiatrie du Pr B. Golse), doctorat de recherche en psychopathologie, membre associée du labo- ratoire de psychologie clinique, psychopathologie, psychanalyse (PCPP, EA 4056), institut de psychologie, université Paris Descartes, Sorbonne, Paris Cité, Paris. Nicolas Georgieff, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Lyon-1, chef de service à l’hôpital du Vinatier, Bron. Aurélie Harf, pédopsychiatre, Maison de Solenn-Maison des Adolescents, Pr Marie Rose Moro, hôpital Cochin, AP-HP, unité Inserm 669, université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Paris. VI Martine Lamour, psychiatre, chercheuse, formatrice, Paris. Elle a exercé pendant 28 ans dans une unité spécialisée de soins psychiatriques pour jeunes enfants et leurs parents (centre Myriam David, Paris). Professeure associée de psychologie de l’enfant à l’université René Descartes (Paris-5). Mathilde Laroche Joubert, psychologue clinicienne, service de psychopatho- logie de l’enfant, de l’adolescent, psychiatrie générale et addictologie spé- cialisée, hôpital Avicenne-hôpitaux universitaires Paris-Seine- Saint-Denis (AP-HP). Hélène Lazaratou, professeur associée de psychiatrie infantile à l’École de médecine de l’université d’Athènes. Katherine Lévy, psychologue clinicienne, unité parentalités et addiction, service de psychopathologie de l’enfant, de l’adolescent, psychiatrie générale et addictologie spécialisée, hôpital Avicenne-hôpitaux universi- taires Paris-Seine-Saint-Denis (AP-HP). Anne-Françoise Lof, psychologue clinicienne exerçant en crèches, halte- garderie et RAM (relais d’assistantes maternelles). Eglantine Mazeaud, interne, Maison de Solenn-Maison des Adolescents, (Pr Marie Rose Moro), hôpital Cochin, AP-HP, unité Inserm 669, univer- sité Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Paris. Estelle Nicoud, psychologue clinicienne, service de pédopsychiatrie, centre hospitalier intercommunal des Portes de l’Oise. Valérie Plard, psychologue clinicienne, service de psychopathologie de l’enfant, de l’adolescent, psychiatrie générale et addictologie spécialisée, hôpital Avicenne-hôpitaux universitaires Paris-Seine-Saint-Denis (AP-HP). Aymeric Reyre, psychiatre, praticien hospitalier, unité d’addictologie, ser- vice de psychopathologie de l’enfant, de l’adolescent, psychiatrie géné- rale et addictologie spécialisée, hôpital Avicenne-hôpitaux universitaires Paris-Seine-Saint-Denis (AP-HP). Dalila Rezzoug, pédopsychiatre, maître de conférences-praticien hospitalier à l’université Paris-13, service de psychopathologie de l’enfant, de l’ado- lescent, psychiatrie générale et addictologie spécialisée, hôpital Avicenne- hôpitaux universitaires Paris-Seine-Saint-Denis (AP-HP). Raphaël Riand, psychologue clinicien, service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, hôpital Avicenne-hôpitaux universitaires Paris-Seine-Saint-Denis (AP-HP), chargé de cours à l’université Paris Descartes et à l’université Paris-13, coordinateur pédagogique du diplôme universitaire de psychopathologie du bébé à Paris-13. Geneviève Serre-Pradère, pédopsychiatre, praticien hospitalier, service de psychopathologie de l’enfant, de l’adolescent, psychiatrie générale et addictologie spécialisée, hôpital Avicenne-hôpitaux universitaires Paris- Seine-Saint-Denis (AP-HP). V II Roberta Simas, pédopsychiatre, praticien hospitalier dans le service de pédopsychiatrie de l’hôpital Necker-Enfants Malades (Pr B. Golse) et doc- teur en psychologie et psychanalyse de l’université Paris Diderot (Paris-7). Sara Skandrani, maître de conférences, LASI-centre de recherche Didier Anzieu, université Paris Ouest, Nanterre. Laurence Vaivre-Douret, psychologue clinicienne, neuropsychologue, psy- chothérapeute, psychomotricienne, professeur des universités en psycho- logie et neuropsychologie du développement. Franck Zigante, psychiatre des hôpitaux, praticien hospitalier dans le ser- vice de pédopsychiatrie de l’hôpital Necker-Enfants Malades (Pr B. Golse), docteur de recherche en psychanalyse et psychopathologie. Introduction – Le développement précoce en tant que découverte ou exploration d’un nouveau monde Le bébé comme nouveau paradigme (histoire générale des idées) Bernard Golse « Les parents savaient bien, depuis toujours, que leur bébé ne peut pas être réduit à un simple… tube digestif ! » Et pourtant jusque dans les années cinquante, les professionnels ont parlé du bébé comme d’un être très passif, principalement centré sur son activité alimentaire (« nourrisson ») et recevant tout de son environnement. Pour toute une série de raisons historiques, en grande partie liées à la somme de souffrances endurées par les bébés au cours de la Seconde Guerre mondiale, c’est seulement dans la deuxième partie du vingtième siècle qu’un changement radical de paradigme a eu lieu et que les professionnels ont commencé à parler, non plus du nourrisson, mais du bébé. C’est alors que l’image du bébé a profondément changé Le bébé a de plus en plus été considéré comme une personne, une personne en devenir certes, mais une personne quand même, ayant dès lors droit au respect et à la dignité1. S’intéresser au bébé, c’était évidemment s’intéresser aux origines, aux ori- gines de la vie physique et de la vie psychique, et c’est ainsi que débutèrent les études sur les compétences précoces du nouveau-né et du très jeune enfant, désormais regardé comme un être éminemment actif, fondamentalement 1. La série télévisée intitulée Le bébé est une personne réalisée par Bernard Martino dans les années quatre-vingts a marqué un moment important de l’évolution des idées à ce sujet. Le développement psychique précoce © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 2 Le développement psychique précoce interactif, un être à orientation sociale d’emblée et se comportant en fait comme un véritable partenaire de l’interrelation avec l’adulte et comme un acteur de son propre développement. Sur le fond d’une certaine culpabilité des adultes à l’égard des bébés, ceux-ci ont alors été décrits comme d’authentiques « supermen », sachant déjà tout faire et tout comprendre, nouveaux héros des temps modernes et dépositaires principaux de nos dernières utopies… Bien entendu, la vision réaliste du bébé se situe quelque part entre l’image dévalorisée du nourrisson-tube digestif et celle, idéalisée, du bébé tout- puissant et, à ce titre, il importe d’insister sur la notion de compétences potentielles, seulement extériorisables dans certaines situations expérimen- tales particulières (telle que, par exemple, la « motricité libérée » décrite par A. Grenier) mais non utilisées par le bébé dans les circonstances quoti- diennes habituelles, ces compétences potentielles fonctionnant comme des compétences en réserve, en quelque sorte, et comme des potentialités dont la signification fonctionnelle demeure encore assez énigmatique. On assista alors une véritable explosion des connaissances dans ce champ. Cinq types d’interactions précoces furent ainsi décrits (biologique ou fœto-maternelle surtout, comportementale ou éthologique, affective ou émotionnelle, fantasmatique, pré- ou proto-symbolique), interactions pré- coces fondées sur la réciprocité et la mutualité, mais aussi sur la dissymé- trie entre l’adulte et le bébé, et formant le socle des liens primitifs et des relations à venir. C’est cette réciprocité dissymétrique qui forme le vif de ce que J. Laplanche a appelé, ensuite, la « situation anthropologique fondamentale » et qui, selon lui, serait encore plus fondamentalement humaine que l’organisation œdipienne, tout en la sous-tendant bien évidemment. On découvrit également les niveaux dits archaïques ou originaires du fonctionnement psychique, niveaux qui vont sous-tendre ensuite, tout au long de la vie du sujet, les modalités de son fonctionnement psychique, à l’adolescence comme à l’âge adulte, et qui éclairent aujourd’hui d’un jour tout à fait nouveau notre compréhension générale de la psyché. À l’évidence, l’étude du bébé s’est donc avérée être la source d’une grande richesse et d’une grande fécondité théorico-cliniques. On remarquera au passage que les auteurs qui ont été les pionniers de ces nouveaux développements des connaissances, ont souvent été des pra- ticiens qui se trouvaient alors en position grand-parentale (T.B. Brazelton, L. Kreisler, M. Soulé et S. Lebovici, par exemple), comme si cette position permettait une observation plus efficace, car moins marquée d’enjeux direc- tement narcissiques comme la position parentale. On sait aussi que les chercheurs les plus créatifs avec les bébés ont été ceux qui ont su leur apporter une sécurité suffisante soit par la qualité des appuis postérieurs fournis au niveau du dos (T.B. Brazelton, A. Grenier,
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