LE DESSIN ANIMÉ POUR APPRENDRE À COMPRENDRE UNE HISTOIRE Nathalie Blanc et Marion Navarro Armand Colin | Le français aujourd'hui 2012/4 - n°179 pages 37 à 47 ISSN 0184-7732 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- D ocu http://www.cairn.info/revue-le-francais-aujourd-hui-2012-4-page-37.htm olin m -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- C ent té mand léc Ar harg Pour citer cet article : 8. © é depu -B-l-a-n-c- -N-a--th--a-li-e- -e-t- N--a-v-a-r-r-o- -M--a-r-io-n--, -«- -L-e- -d-e-s--s-in- -a-n--im--é- -p-o-u--r -a-p-p--re--n-d-r-e- -à- -c-o-m--p-r-e-n-d--re-- u--n-e- -h-i-s-to--ir-e- -»-,- ----------------- 3 09h1 is 1 w Le français aujourd'hui, 2012/4 n°179, p. 37-47. DOI : 10.3917/lfa.179.0037 20 w 1/ w -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 0 .c 2/ a 2 irn.in 36 - fo - B 138.1 IU 2. M 3.5 o 9 n 1 tpellier - - 1 ntpellier - - 9 o 3 M .52 U .1 BI 38.136 - 2 D©i sAtrrmibuatniodn C éolelinc.t rToonuiqsu der Coiatsir nré.isneforv péosu pro Aurrm toaunsd pCaoylsin.. airn.info - 2 c /0 w. 1 w /2 w 01 La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des s 3 ui 09h1 céotanbdliitsiosenms egnétn. éTroauletes adu'utrteili sreaptiorond udcut iosnit eo uo ure, plreé sceanst aéticohné, aennt ,t oduet so uc opnadrtitieio,n sso ugsé nqéureallqeuse dfoer mlae leicte dnec eq useoluqsucer imtea npiaèrr ev oqturee é dep 8 ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en g . © A France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. char rm élé and C ment t o u lin oc D 1 / 1 ✐ ✐ “FA-179”(Col.:LeFrançaisaujourd’hui) — 2012/12/4 — 23:55 — page 37 — #37 ✐ ✐ LE DESSIN ANIMÉ POUR APPRENDRE À COMPRENDRE UNE HISTOIRE Nathalie BLANC & Marion NAVARRO UniversitéMontpellier3 LaboratoireEpsylon De récentes études menées sur le développement des habiletés de com- préhensiondetextestémoignentdesavancéesmarquantesqueconnaitce domaine de recherche (pour une synthèse, voir Blanc 2009). L’objectif D ocu général de ces travaux est d’identifier les conditions les plus propices à olin ment té céteutdaepspqreunitsisosnatgeaupjoouurrdm’hiueuixmle’ancéceosmchpeazgnl’eern.fLanetcraerpacotsèeresunrodveautexuriddéeess mand C léc originales mais néanmoins fondées. La première concerne la temporalité Ar harg de l’apprentissage de la compréhension de textes et consiste à préconiser 8. © é depu ul’ennefsaonltlidciatnatsiol’nacpqruéicsoitcieondedceectetesahvaobiirle-ftaéi.rEensiepfafertt,iciullsi’eargiqtud’e’asctcloamcappaagcniteér 3 09h1 is w à comprendre un texte avant même qu’il ne sache lire. La deuxième idée 201 ww concernelesupportàmettreàprofitdanscetteappropriationprécocede 01/ .ca compétencesencompréhension.Partantdesmoyensqu’offrentnossociétés 22/ irn.in «technologisées», les recherches actuelles se tournent vers l’utilisation de 36 - fo - B claiéteé.léDveisuioxne,nfsaeimsabnltesfidedetrla’vimauaxgeexnaémgiantievnetqnuoitalmuimesetntbileensbséonuévfeicnetsaàsseon- 138.1 IU 2. M tirercommesupportd’apprentissage,lesunsprivilégiantlesprogrammes 3.5 o 9 n éducatifs,lesautreslesprogrammesrécréatifs(i.e.,dessinsanimés). 1 tpellier - - 1 fnaovAuepusrrnèdso’auuvsnoaiarrprppêrtréeesrneotnnistsséasgsuuercpclreinésccoctaecmreadcetenétlrailsectsiaqppuraiecnsitcédipuàacupoxrmoagpprrpaeomnrdtmsreeduersnécéerthéuaidstetiofs,ierlnee, ntpellier - - 9 o 3 dessin animé, qui en font un support pertinent pour amorcer ce type M .52.1 d’apprentissageavecdejeunesenfants.Serontensuiterapportéslesrésultats BIU 38.136 - 2 dasuv’uapnnpteoargéttesuddp’eoa,ulicrme«lelenaptdeprerelDan.drérLefilneàxeibocaonrmgsepurrreelnt’udJs.raePgieuontdreotsewxdstkeesis»(i.n2Às00a9ln’a)i,mppqéuusiicadomepomcueesr airn.info - 2 c /0 différentséléments,nousprésenteronsendétailuneétudequenousavons w. 1 w /2 réaliséeauprèsd’enfantsscolarisésenmaternelle.Lacontributiondecette w 01 s 3 étudeferal’objetd’unediscussionouvertesurlespossibilitésd’application ui 09h1 d’unteltravailderecherche. é dep 8 g . © ar A ch rm élé and C rrttiiccllee oonn lliinnee ment t o u lin oc ✐ D ✐ ✐ ✐ ✐ ✐ “FA-179”(Col.:LeFrançaisaujourd’hui) — 2012/12/4 — 23:55 — page 38 — #38 ✐ ✐ LeFrançaisaujourd’huin°179,«Lecturederécitsenmaternelle» La capacité à comprendre une histoire : une compétence précoce ? Solliciterlescapacitésdecompréhensiondesenfantsdèsleurplusjeune âge, au même titre que leurs habiletés langagières de base (conscience phonologique,connaissancesdeslettres,vocabulaire),estuneidéeforteque véhiculentlestravauxmenésparvandenBroeketsescollègues(Kendeou etal.2005;vandenBroeketal.2005;Kendeouetal.2007;Kendeouet al.2008).Àl’appuideplusieursétudeslongitudinales,cesauteurssuivent l’évolutiondescapacitésdecompréhensionchezl’enfantdèsl’âgedequatre ans. Dans la plupart de leurs études, les capacités de compréhension des enfants,maisaussileurshabiletéslangagièresdebase,sontévaluéesàquatre ans,àsixansmaisaussiàhuitans.Deuxprincipauxapportsdecestravaux méritent d’être soulignés. Premièrement, ils révèlent que les habiletés de compréhension évaluées dèsl’âgedequatre anspermettent deprédire les Do compétencesfuturesdecesenfantsenmatièredecompréhension.Lapériode n cu préscolairen’estdoncpasànégligerdansl’apprentissagedelacompréhension oli m C ent té ddeévteelxotpesp,eemtceentd’daeustacnatpapcluitsésqud’eelcleomserpariéthseunscsieopntibmleesdueréperséduilstpéoriseeurraeumbeonnt mand lécha en situation de lecture. Deuxièmement, en comparant les capacités de © Ar rg compréhension d’une histoire en situation auditive, en situation audio- 8. é 1 depuis vsuisruleellcea,rpauctisèrpelugséntaérrdaleisnabsilteudaetiocenttdeealcetcitvuitrée,ccoegsntirtaivvea,uextmpaerttceonntsl’éaqcuceenntt 13 09h w soulignent l’intérêt de diversifier les supports pour mieux l’appréhender 20 w 1/ w.c (Blanc2011). 2/0 a 2 irn.info - B CpéaAtienun2cr0eesg0a7ers)ds,eld’nuetsisaeglcleoesndunàadliaessscasainnpcaaecnsitidméodéneptrcoéonsmendptireseppnolduserseieauuurnjsoeuahvradisn’thtoauigrieessu.(OCr oaleknshncialoiltmreet- 138.136 - IU M la structure narrative, être capable de produire des inférences et savoir 3.52. o auto-évaluersacompréhensionsontautantdecompétencesquel’enfantest 9 n 1 tpellier - - 19 hsqpuuoesnuecsrecipometnsiebttdltreeroeditseeexncmtoetmersta,tpvlreaéeitdleenepnsrcsœéeicnsuovsacroneenmimatelodénrétsscecqimesutivb’aiellpesrpedàrgoealnn’ratdcpiesêpstuarregnenedu.tienEsssnssaiugnrpeéaspnudoimermtléaéa,.plcSepoardmcoehpspasrrniiénét- ontpellier - - 3 M .52 animépermetàl’enfantdesefamiliariserdefaçonludiqueaveclastructure U .138.13 ns’aarprpautiyvaendtessurrésceistsp,rloupireosffcroenlnaapisossasnibceilsiteétdcoenpsrtoitduueirpeotdeenstiienllfeémrenenctesuenne nfo - BI 6 - 2 basedediscussionquil’amèneàréaliseruneauto-évaluationdecequ’ila airn.i 2 comprisdelasituationexposée.Précisonségalementque,parnature,ledes- c /0 w. 1/2 sinaniméfournitdifférentstypesd’indices(visuels,auditifs)quifacilitentla ww 01 compréhensionmaisaussifavoriselemaintiendescapacitésattentionnelles s 3 ui 09h1 desetlq’eun’filancot.nUstniteueauutnreedoepspqouratulintéitsédpuoduersstionusanleims eén,featnntso,nqdueesllemqouinedsroeist, é dep 8 g . © A leuroriginesociale,d’êtreexposésàdumatérielnarratifsemblableàcelui char rm rencontré dans les livres. La place accordée au livre n’étant pas la même élé and C 38 ment t o u lin oc ✐ D ✐ ✐ ✐ ✐ ✐ “FA-179”(Col.:LeFrançaisaujourd’hui) — 2012/12/4 — 23:55 — page 39 — #39 ✐ ✐ Ledessinanimépourapprendreàcomprendreunehistoire danstouslesfoyers,latélévisionjoueainsiunrôledenarrateurd’histoires pluslargementaccessibleàtous. Précisonsquel’idéederecouriràundessinanimépourétudierlescapacités de compréhension des jeunes enfants n’est pas nouvelle. Dès 1996, P.W. van den Broek, et al. (1996) mettent à profit cette idée pour examiner quelle importance des enfants âgés de quatre ans et six ans accordent à ladimensioncausaled’unehistoiretéléviséelorsqu’ilsdoiventlaraconter aprèsl’avoirvisionnée.Outrelefaitquecesupportleurpermetdemontrer comment les enfants s’approprient progressivement la dimension causale d’unehistoire,cesauteursouvrentlavoieàl’utilisationdudessinaniméavec commeargumentmajeurqueleshabiletésdecompréhensionsollicitéespour comprendreunehistoireseraientgénéralisablesd’unmodedeprésentation àunautre(auditif,audiovisuel,lecture). Fortedecesconsidérations,uneétuderécentemenéeparD.Linebarger et J. Piotrowski (2009) confirme la pertinence de sonder les capacités de D ocu compréhension précocementàpartir dedessinsanimés.Desenfantsâgés olin m dequatreansetdemienvironontétéexposésquotidiennement,pendant C ent té quarantejours, àundessinanimédontlastructurenarrative del’histoire mand léc estsemblableàcellerencontréetraditionnellementdansleslivres.D’après Ar ha les auteurs, cette exposition s’est avérée bénéfique au développement de © rg 8. é leur capacité à comprendre mais aussi à raconter une histoire, transfert 1 depu de compétences particulièrement intéressant. De plus, l’exposition à ce 3 09h is w typedematérielaudiovisueldotéd’unestructurenarrativeacontribuéau 201 w développement de leur capacité à produire des inférences sur les aspects 1/ w 0 .c implicitesd’unesituation(parexemplesurlesmotivationsetlesémotions 2/ a 2 irn.in des personnages). Partant de ces résultats, D. Linebarger et J. Piotrowski 36 - fo - B (sItrbuidc.t)ursaotuiolingndeunrtéqciuteple’ramcqeuttirsaitiitoànl’penréfcaoncted’daellocounerndaaisvsaanntcaegseesnesmreastsioèurercdees 138.1 IU 2. M cognitivesàlaproductiond’inférences,cettecompétenceétantdécisiveen 3.5 o 9 n matièredecompréhensionderécits. 1 tpellier - - 1 ppoeNuutrotcoroebnjéettrcuitbidfueedrs’’eiaxnuasmcdriiéntveedrlaonspisplel’aemxlpeignontsiétdeioedsnecealn’peanccslieatmséssebdlàeeddceeosmcdepsersétsrhianevsnasuaionxnimetdéaes ntpellier - - 93 jeunes enfants scolarisés en zone d’éducation prioritaire. Pour évaluer la Mo .52 compréhension des enfants, une dimension critique quant à l’attention U .1 BI 38.13 patotretnéteioanu.xIélvsè’nageimtednetsladd’uimneehnissitooniréemaoptliuosnpnaerltleicuqluièirceomnesntittureeteunnuinndoitcree nfo - 6 - 2 important à la mémorisation d’une histoire (Davidson et al. 2001), mais airn.i 2 c /0 aussiàlaproductiond’inférenceschezdesenfantsrelativementjeunes(Blanc w. 1 w /2 2010;Gouin-Décarieetal.2005).Enrésumé,notreétudeviseàexplorer w 01 s 3 si la capacité des enfants à comprendre des histoires peut bénéficier d’un ui 09h1 apprentissageréaliséàpartirdedessinsanimésetsicebénéficeattenduse é dep 8 maintientdansletemps. g . © ar A ch rm élé and C 39 ment t o u lin oc ✐ D ✐ ✐ ✐ ✐ ✐ “FA-179”(Col.:LeFrançaisaujourd’hui) — 2012/12/4 — 23:55 — page 40 — #40 ✐ ✐ LeFrançaisaujourd’huin°179,«Lecturederécitsenmaternelle» Comprendre une histoire en maternelle : les atouts du dessin animé comme support d’apprentissage Population Deux écoles maternelles ont été sollicitées pour la réalisation de cette étude.Précisonsquel’uned’ellesestclasséeenzoned’éducationprioritaire (ZEP).Deuxniveauxontplusparticulièrementretenunotreattention:la moyennesection(enfantsâgésenmoyennedecinqans)etlagrandesection (enfantsâgésenmoyennedesixans).Danschacunedecesdeuxécoles,deux classesontparticipé,soituneclasseparniveau.Dansl’écoleclasséeenZEP, quarante-neufenfantsontétéévaluésquantàleurcapacitéàcomprendre une histoire (vingt-cinq élèves de moyenne sectionet vingt-quatre élèves degrandesection).L’effectifdesenfantssollicitésdansl’autreécoleestde quarante-cinq,soitseizeélèvesdemoyennesectionetvingt-neufélèvesde D grandesection.Autotal,quatre-vingt-quatorzeenfantsontprispartàcette o n cu étude. oli m C ent té Matériel mand léc Ar ha Danslacollectionintitulée«LesDrôlesdePetitesBêtes»imaginéepar © rg AntoonKrings,nousavonssélectionnédesdessinsanimésdisponiblessur 8. é 1 depuis DsepVtDm.iCnuetsedsecshsiancsunan.iLmaésstréutcatiuenretnauarnraotmivebrdeedcehanceuunf,deetdceusrnaieeunftéepnivsoirdoens 13 09h ww aétéanalyséedesortequelacomplexitédeshistoiresqu’ilsracontentsoit 1/20 w 0 .c comparable entre elles. En plus de ces dessins animés, nous avons utilisé 2/ a 2 irn.info - B damueêudmxioeh.iaDsntoa’uliyrnesesedsdteurulraécetmudrêaemledeqicxuoelmlleeicnstiudotenesssq,inucsie,saenlhliemisst,éoséitr;aeciseencoitnadtfiisfnapiodtneli’gboalberjasentsutidrr’CuqnuDee 138.136 - IU M les schémas narratifs employés étaient d’un même niveau de difficultéen 3.52. o situationd’écouted’unehistoirequ’ensituationdevisionnaged’undessin 9 n 1 tpellier - - 19 asdoneCribtmehaaésqec.uuhenalebesidtseuietculelasetmhioiesnntostiérlveesosqm(suuiéereusDxdVcaoDnnsnoleuuersséucdrietCsreDennvfaaounidetinsotd)aeauméxtaéqtsueéralntereceltliéeomn:nloaétijeoodniees, ontpellier - - 3 M .52 lacolère,latristesseetlapeur.Partantdel’idéequelaprésenced’émotions U .138.13 f2a0v1o0ris;eDlaavciodmsopnreéthaeln.s2i0o0n1d;eGl’oévuèinne-Dméecnatrideéectraitl.e2t0sa05m),énmooursisaavtoionnsp(Brélfaénrcé nfo - BI 6 - 2 recouriràunetâched’attributiond’émotionspoursonderlacompréhension airn.i 2 des neuf dessins animés et des deux histoires données à écouter. Pour c /0 w. 1/2 chaquedessinaniméetchaquehistoire,cettetâched’attributiond’émotions ww 013 étaitcomposéedeneufénoncésquiportaientsurcertainspassagesdontla uis 09h18 cboamsepprréohpeonsséieosn,cleeullrepqeuriméetattitaiatpdpersoéplericéteioànlnaesri,tupaatrimonildesécqruitaet.rePréémciostoinosnsqudee gé dep . © A lesenfantsdisposaientpourrépondredequatreémoticônesreprésentatives char rm del’expressionfacialedesquatreémotionsdebase(voirfigure1,ci-dessous). élé and C 40 ment t o u lin oc ✐ D ✐ ✐ ✐ ✐ ✐ “FA-179”(Col.:LeFrançaisaujourd’hui) — 2012/12/4 — 23:55 — page 41 — #41 ✐ ✐ Ledessinanimépourapprendreàcomprendreunehistoire Àchaquepassagedudessinaniméoudel’histoirequileurétaitrappelé,il leursuffisaitdecolorierl’émoticônequileurparaissaitêtrelaplusadaptée à la situation évoquée. Par exemple, pour l’énoncé «Marie la fourmi se met à pleurer quand elle se retrouve toute seule dans le jardin», il leur était demandé de colorier l’émoticône qui traduit l’état émotionnel du personnagementionné(enl’occurrenceici,cellequiestreprésentativedela tristesse). Afindeciblerl’unedescapacitésessentiellesaubondéveloppementdes habiletés de compréhension, la capacité à produire des inférences, nous avons adopté la règle suivante. Tous les énoncés élaborés pour les tâches d’attributionavaientpourparticularitédeportersurdesévènementspour lesquels les émotions n’étaient pas explicitement désignées. Les enfants devaient donc utiliser les caractéristiques de la situation, le scénario ou encorelesattitudesdespersonnages,pourinférerladimensionémotionnelle delasituation. D o n cu oli m C ent té mand léc Ar ha © rg CONTENT(E) PEUR TRISTE COLÈRE 8. é 1 depu Figure1.Lesémoticônesdonnéesàcoloriercommemodederéponse 3 09h is àlatâched’attributiond’émotions. 1 w 20 w 1/ w 0 .c 2/ airn.in deLsseinmsaatnérimieléasientsilecsotnâscthiteuséda’aétttérirbéuptairotnidde’élamfoaçtioonnssuciovrarnetsep.oPnadramniteless,ntreouisf 36 - 2 fo - B seulementontétésélectionnéspourévaluerprécisémentlescompétencesde 138.1 IU compréhensiondetouslesenfants.Àcematérield’évaluations’ajoutentles 2. Mo deuxhistoiresàécouter.Lessixdessinsanimésrestantsontétéutilisésdansles 93.5 n 1 tpellier - - 1 aeddnteeeslZileeaErnsPfrda.énaeAltcfissionametndipo’erntxérohadmiesenitsnecieomernssppiasrlte:oeslpaicoevorasmsén,stpunélneotieuuqnrsucpeeamsavreoetninnctcsipoaéumavtxipaoelrunnééfhaaenulnatxssidocaonetemlbl’iéépecnrroséélhfe(ineccniliaavsiseiesoanénuet ntpellier - - 9 o 3 M .52 initial–évaluation1);autermedestroissemainesconsacréesauxateliers U .1 (niveau intermédiaire – évaluation 2) et un mois et demi après la fin de BI 38.13 lapériodedestinéeauxateliers(niveaufinal–évaluation3).Leniveaude nfo - 6 - 22 dco’umnpdreéshseinnsaionniméétaeittdsyesltaémtâacthiequde’amtternibtuétvioalnuéd’àémpaorttiiorndsecolarrpesrpésoenndtaantitoens. cairn.i /0 w. 1 Précisonsque,pourleniveauintermédiaireetleniveaufinal(évaluations2et w /2 w 01 3),nousavonségalementévaluélescompétencesdecompréhensionàpartir s 3 ui 09h1 dm’uatnièerheidsteociarepaàcéitcéoduetecro,ml’ipdrééehéetnasniotnd’de’xuanmeihniesrtosiirleepsobuénvaéifeicnetsêatrteteonbdsuesrveéns é dep 8 g . © quellequesoitlamodalitédeprésentationemployée(audiovisuelleversus ar Arm auditive). éléch and C 41 ment t o u lin oc ✐ D ✐ ✐ ✐ ✐ ✐ “FA-179”(Col.:LeFrançaisaujourd’hui) — 2012/12/4 — 23:55 — page 42 — #42 ✐ ✐ LeFrançaisaujourd’huin°179,«Lecturederécitsenmaternelle» Procédure Lesenfantsontétésollicitéstroisfoisaucoursd’unemêmeannéescolaire: enfévrier(niveauinitial),enmars(autermedestroissemainesd’ateliers)et enfinenmai(niveaufinal).Rappelonsquelessixateliers«compréhension» n’ont été proposés qu’aux enfants de l’école classée en ZEP. En d’autres mots, lesenfantsdesdeuxécolesontbien étéévaluésquantàleurniveau decompréhensionentroistemps,sachantqueseulsceuxdel’écoleclassée enZEPontbénéficiédestroissemainesd’ateliers«compréhension»entre l’évaluationinitialeetl’évaluationintermédiaire.Cesateliersontétéplanifiés desortequelesenfantspuissentbénéficierdedeuxinterventionsparsemaine pendanttroissemaines;chacunedesinterventionsétantorganiséeautour d’undessinaniméetdelatâched’attributiond’émotionscorrespondantes. Chaqueatelierduraitenvironuneheure,untempsdediscussionlibreavec lesenfantsétantsystématiquementproposépourleurpermettred’échanger Do verbalement sur l’histoireque racontaitledessin animéprésenté. Notons n cu queceséchangesavaientpourfonctiond’inciterlesenfantsàauto-évaluer oli m C ent té ldeeurl’hcoismtopirreéhàecnesliloenddesealu’htirsetso.ireenconfrontantleurproprereprésentation mand lécha Pourlestroistempsd’évaluation,unlivretnominatifaétéremisàchacun © Ar rg desenfants.Chaquelivretcomportaitlesfeuilletscorrespondantàchacune 8. é 1 depu d2e(sdteâscshinesadn’iamttéri+buhtiisotonirde’éàméocotiuotnesr):;évévalauluataitoionn13(d(desessisninanainmimé)é;+évhailsutoaitrieonà 3 09h is 1 w écouter).Précisonsquelesénoncésnefiguraientpassurlesfeuillets-réponses 20 w 1/ w.c desélèves,seuleslesquatreémoticônesproposéescommemodederéponse 2/0 a 2 irn.in penofuarnctshéatqauieenétnéovnalcuéééstàaipeanrttirrepdreéssmenêtméeess.hPirsétcoiisroens,sqéug’aillesm’agenistseqdueestdoeusssilness 36 - fo - B animésoudeshistoiresàécouter. 138.1 IU 2. M 3.5 on Évaluation1 Ateliers Évaluation2 Évaluation3 19 tpellier - - 1 MSeocytieonnnZeEP Dessinanimé Sainximdeésssins +DHéceiosstusoitinereranàimé +DHéceiosstusoitinereranàimé ntpellier - - 9 Moyenne Dessinanimé - Dessinanimé Dessinanimé o 3 M .52 Section + + U .1 Contrôle Histoireà Histoireà BI 38.13 GrandeSection Dessinanimé Sixdessins éDceosusitneranimé éDceosusitneranimé nfo - 6 - 2 ZEP animés +Histoireà +Histoireà airn.i 2 c /0 écouter écouter w. 1 w /2 GrandeSection Dessinanimé - Dessinanimé Dessinanimé w 013 Contrôle + + uis 09h1 Héciostuotierer à Héciostuotierer à é dep 8 g . © A Tableau1.Lesdifférentesphasesdel’étuderéalisée char rm etlematérielcorrespondant élé and C 42 ment t o u lin oc ✐ D ✐ ✐ ✐ ✐ ✐ “FA-179”(Col.:LeFrançaisaujourd’hui) — 2012/12/4 — 23:55 — page 43 — #43 ✐ ✐ Ledessinanimépourapprendreàcomprendreunehistoire Résultats Les données recueillies lors des trois phases d’évaluation ont été codées delafaçonsuivante.Lorsquel’émoticônecoloriéeparl’enfantétaitcorrect comptetenudel’évènementévoquédansl’énoncé,unpointétaitattribué. Danslecascontraire,aucunpointn’étaitreporté.Autotal,nousdisposions pourchaqueenfantd’unemoyenned’attributionscorrectespourchacune destroisévaluationsréaliséesàpartird’undessinanimé(figure2),etd’une moyenne d’attributions correctes pour les évaluations intermédiaires et finalesréaliséesenparallèleàpartird’unehistoireécoutée(figure3). Concernantlesbénéficesattendusdelaparticipationdesenfantsdel’école classée en ZEP aux ateliers de compréhension, reportons nous à la figure 2quiillustrelesdonnéesrecueilliesauxévaluations1,2et3àpartird’un dessinanimé. D o n cu oli m C ent té mand léc Ar ha © rg 8. é 1 depu 3 09h is 1 w 20 w 1/ w 0 .c 2/ a 2 irn.in 36 - fo - BIU Figure2.Proportionmoyenned’attributionscorrectesdechaqueclasse 2.138.1 M auxtroisévaluationsréaliséesàpartird’undessinanimé 3.5 o 9 n 1 tpellier - - 1 apNpoorutespdoesuévloénmsernemtsaernqfuaevrequuredelal’ciodméepsaerlaoinsolanqdueesllterolaisptreémsepnscde’déevsalautaetliieorns ntpellier - - 93 pourrait donner lieu à une amélioration des capacités de compréhension Mo .52 desenfants.Précisément,lesenfantsdemoyennesectionenZEPsemblent U .1 BI 38.13 téimreortpiornofciotndneasitatuenlieerpsr,ocgarreslseiuornpdreolp’éovratliuoantidon’atintriitbiaulteio(0n,s43co)ràrle’cétveasluda’tuionne nfo - 6 - 2 intermédiaire(0,51)pouratteindreunniveauélevéd’attributionscorrectes airn.i 2 c /0 comparableàceluiobservépourlesdeuxgroupesd’enfantsdegrandesection w. 1 w /2 (0,70). Notons par ailleurs que, si la proportion d’attributions correctes w 01 s 3 dugroupedemoyennesectionenZEPestplusfaiblequecelledugroupe ui 09h1 contrôledemoyennesectionauxévaluations1et2,ellenel’estpluslorsde é dep 8 l’évaluation3.Enrésumé,lesenfantsdemoyennesectionenZEPsemblent g . © ar A avoirtiréavantagedeleurparticipationauxateliers,commeentémoigne ch rm leur niveau de compréhension final à la tâche d’attribution d’émotions élé and C 43 ment t o u lin oc ✐ D ✐ ✐ ✐ ✐ ✐ “FA-179”(Col.:LeFrançaisaujourd’hui) — 2012/12/4 — 23:55 — page 44 — #44 ✐ ✐ LeFrançaisaujourd’huin°179,«Lecturederécitsenmaternelle» réaliséeàpartird’undessinanimé.Enoutre,lebénéficeretirédesateliers parait perdurer ets’accentueravec letemps. Force estdeconstater quela proportion d’attributions correctes decesenfants demoyennesection en ZEP ne diminue pas six semaines après l’arrêt des ateliers (évaluation 3), maisaucontrairepoursuitsaprogression. ConcernantlesenfantsdegrandesectionenZEP,laprésencedesateliers ne semble pas avoir influencé leur capacité à comprendre une histoire racontée par un dessin animé. En effet, leur niveau de performance à la tâched’attributionestrelativementélevéetresteconstantd’uneévaluation à une autre. On peut néanmoins se demander si la présence des ateliers neleurapaspermisdesestabiliseràceniveaudeperformancesconstant, d’autant que le groupe contrôle de grande section présente, quant à lui, uneproportiond’attributionscorrectesendiminutiondel’évaluation1à l’évaluation3. D o n cu oli m C ent té mand léc Ar ha © rg 8. é 1 depu 3 09h is 1 w 20 w 1/ w 0 .c 2/ a 2 irn.in 36 - fo - B 138.1 IU 2. M 3.5 o 9 ntpellier - - 1 Fauigxuérvea3lu.aPtrioonpsor2tieotn3mréoayleisnéneseàd’paattrrtiibrudt’iuonneshcoisrtroeicrteeàsdéceocuhtaeqrueclasse ntpellier - - 1 93 Considéronsàprésentlaproportiond’attributionscorrectesdecesmêmes Mo .52 quatregroupesd’enfantsensituationd’écouted’unehistoireenévaluations U .1 BI 38.13 2deestq3u(avtoreirglraofuigpuersea3u)g.mDeanntesnl’tendseeml’ébvlael,uialtaiopnpa2raàitl’qéuvaeluleastipoenrfo3r;mmanêmcees nfo - 6 - 2 sicetécarts’avèreplusprononcépourtroisdesquatregroupesévalués.Il airn.i 2 c /0 doit être remarqué que les performances observées à l’évaluation 2 sont w. 1 w /2 relativementhomogènespourchaqueclassed’âge.Eneffet,sil’oncompare w 01 s 3 lesproportionsd’attributionscorrectesdesdeuxgroupesdemoyennesection ui 09h1 entre eux, la différence observée est très faible (0,03). Ce même constat é dep 8 peut êtreformulé sil’on compare lesproportions d’attributions correctes g . © ar A des deux groupes de grande section entre eux (0,04). À l’évaluation 3, la ch rm proportiond’attributionscorrectesaugmentedefaçontrèsmarquéepourles élé and C 44 ment t o u lin oc ✐ D ✐ ✐ ✐ ✐ ✐ “FA-179”(Col.:LeFrançaisaujourd’hui) — 2012/12/4 — 23:55 — page 45 — #45 ✐ ✐ Ledessinanimépourapprendreàcomprendreunehistoire deuxgroupesdegrandesectionetlegroupecontrôledemoyennesection, tandis que celle du groupe de moyenne section en ZEP augmente plus modérément. Enfin,encomparantlesproportionsd’attributionscorrectesobtenuesà partirdesdeuxtypesdesupportsutilisésauxévaluations2et3(dessinanimé ethistoireàécouter),deuxrésultatsméritentd’êtredégagés.Premièrement, les différences observées entre les deux supports à l’évaluation 2 sont modéréespourlesquatregroupes,alorsqu’elless’accentuentàl’évaluation3. Deuxièmement,àl’évaluation3,ilapparait:i)quelesenfantsdemoyenne section en ZEP sont plus performants que le groupe contrôle seulement lorsqu’ilssontévaluésàpartird’undessinanimé;ii)quelesdeuxgroupes degrandesectionprésententuneproportiond’attributionscorrectesplus élevée lorsqu’ils sontévalués àpartir del’histoire àécouter qu’àpartir du dessinanimé. D o n cu Contributions et perspectives oli m C ent té Lesapportsdecetteétudesontnombreuxauregarddestravauxquifont mand léc référence en la matière. Rappelons que notre objectif était d’examiner si Ar ha des enfants de moyenne section et de grande section, scolarisés en école © rgé classée ZEP, pouvaient voir leur capacité de compréhension améliorée 18. depu parlaparticipationàdesateliersréalisésàpartirdedessinsanimés.Nous 3 09h is avonsdonccomparéleurcapacitédecompréhensionàcelled’enfantsnon 1 w 20 w scolarisésenZEP,sachantquecesderniersnebénéficiaientpasdesateliers. 1/ w 0 .c Les capacités de compréhension de tous les enfants étaient évaluées en 2/ a 2 irn.info - B tpraoUritsnicteiepmdaetpsiso,cnocenacutirxiabafiutnetlidioe’nresxsapmmoauijnveeaurirtesêisturdeneeocbqesuteteerlvcééotenu.qdueeeisntfdlueencocnefpiromsietirvequdeellaa 138.136 - IU 2. M présence des ateliers s’avère propice aux capacités de compréhension des 3.5 on enfantsscolarisésenZEP.ConformémentàD.LinebargeretJ.Piotrowski 19 tpellier - - 1 (cla2e0lpl0eas9rt)di,ceilsp’éaevtnaiolfuananttaisounxdeadtemeslioecyrosem.nDnpeéetespenlcuctesiso,nle’,nefrfcéeovtèmpleopsruiétnhiferndéseeislonabt,éenleinéefrispceanr’tseiusctiutepliaeàsr ntpellier - - 9 transitoire, il persiste et s’accentue même après l’arrêt des ateliers pour o 3 M .52 les enfants de moyenne section. Ce résultat plaide donc en faveur de U .1 BI 38.13 lp’ienutvreondtupctoiotennptireélcleomceendt’asteelpieorusrdseuicvormeepnrédheehnosirosnd,uatcealiderresdscoonlatilreestaacnqtulies nfo - 6 - 2 dessinaniméestunmatérielfamilieretludique,accessibleàtouslesenfants airn.i 2/0 (Fisch2004;Mielke1994;SchmidtetAnderson2007). w.c 1 w /2 Uneautredescontributionsdecetteétuderejointlestravauxmenéspar w 013 P.W. van den Broek et ses collègues (1996; van den Broek et al. 2005; uis 09h1 Kendeouetal.2005,2007,2008)quisoulignenttoutl’intérêtdesolliciter é dep 8 précocement les habiletés de compréhension des enfants, notamment à g . © ar A partirdedessinsanimés.Toutefois,letransfertdecompétencesévoquépar ch rm cesauteursd’unesituationaudiovisuelleàunesituationauditivenouspose élé and C 45 ment t o u lin oc ✐ D ✐ ✐ ✐
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