Institut d’Etudes Politiques de Paris ECOLE DOCTORALE DE SCIENCES PO CEVIPOF Doctorat en Science politique Programme doctoral Théorie politique Le corps politique dans une perspective phénoménologique : Arendt, Lefort, Merleau-Ponty, Ricœur Agnès Bayrou-Louis Thèse dirigée par Dominique Colas, Professeur émérite des Universités à l’IEP de Paris Soutenue le 30 avril 2013 Jury : M. Dominique Colas, Professeur émérite des Universités, IEP de Paris M. Jean-Marie Donegani, Professeur des Universités, IEP de Paris M. Gilles Labelle, Professeur titulaire à l’École d’Études Politiques, Université d’Ottawa (rapporteur) M. Robert Legros, Professeur émérite de philosophie, Université Libre de Bruxelles, Université de Caen (rapporteur) M. Georges Mink, Directeur de recherche au CNRS-ISP, Université Paris X Nanterre Je remercie avant tout M. Dominique COLAS d’avoir accueilli avec bienveillance ce projet de recherche. Et de m’avoir accompagnée de près dans sa réalisation du début jusqu’à la fin. Je souhaite dire ma reconnaissance à tous les enseignants qui m’ont découvert la théorie politique. Je remercie en particulier Mme Camille FROIDEVAUX-METTERIE et M. Didier MINEUR alors à l’IEP ; M. Jean-Marie DONEGANI, M. Marc SADOUN, à l’Ecole doctorale, ainsi que M. Jean BAUDOUIN ; M. Gil DELANNOI et M. Lucien JAUME, au CEVIPOF. Je remercie Mme Marie-Hélène KREMER pour sa disponibilité et sa patience à toute épreuve. Ma gratitude va tout particulièrement à M. Pierre MANENT qui, depuis si longtemps, entretient le goût de l’intelligence des choses politiques chez tous ses étudiants. Je souhaite exprimer ma reconnaissance à M. Philippe PORTIER, qui m’a dirigée avec bienveillance dans les premiers temps de ma recherche. Je remercie également M. Robert LEGROS, pour son amour communicatif de la phénoménologie politique et pour ses conseils. J’adresse un remerciement particulier à M. Alexander SCHNELL dont l’enseignement rend simple la phénoménologie compliquée et à cause de la confiance qu’il a d’emblée mise en moi. Je remercie le directeur, les enseignants et le personnel de l’IEP de Lille qui m’ont si bien accueillie. Je remercie en particulier M. Michel HASTINGS pour ses conseils et ses encouragements à terminer la thèse. Je remercie M. Julien FRETEL qui m’a montré le chemin de l’enseignement et parce qu’il pratique la sociologie politique la plus compréhensive qui soit. Merci à toutes les petites, ou plutôt grandes mains qui ont relu ma thèse, morceau par morceau. Bien sûr, je remercie Adrien LOUIS, grâce à qui la fin douloureuse de cette thèse a été si joyeuse. Mais, c’est si peu dire que je te remercie. Je remercie ma mère qui a toujours espéré pour moi contre toute espérance. Je remercie mon père, par qui l’amour de la politique m’est aussi venu, même si « aimer la politique » se dit en plusieurs sens. Je remercie avec affection les frères et sœurs qui répondent toujours et ne raccrochent jamais. Sans oublier ni les conjoints, ni les neveux. Merci à André et Christophe pour leurs conseils scientifiques rigoureux. Je remercie Ségolène, Marie, Loriane et Camille, qui savent rire même quand c’est grave. Ainsi que les deux Marion et Alicia. Je remercie chaleureusement le groupe des doctorants de l’EHESS qui vivent la recherche comme une amitié. Ils s’appellent Marie-Hélène, Felix, Cynthia et parfois Ariane. Et non moins chaleureusement, le docteur de l’EHESS, Giulio. Merci enfin aux doctorants de théorie politique de Sciences-po qui font tout pour faire vivre et revivre cette discipline. A Pic. Table des matières INTRODUCTION.....................................................................................................................1 A -‐ Une notion suspecte et incontournable......................................................................................2 B-‐ Problématique et choix du corpus.................................................................................................9 C-‐ Hiérarchie des questions et positionnement méthodologique.......................................17 PREMIÈRE PARTIE : LA QUESTION DU CORPS POLITIQUE ET LA PHÉNOMÉNOLOGIE............................................................................................................29 1ÈRE SOUS PARTIE : L’HISTOIRE DU « CORPS POLITIQUE »....................................30 I - Aristote et le caractère organique de la cité.................................................................33 A -‐ Ce que l’image du corps désigne : l’antériorité de la cité.................................................33 B -‐ Ce que l’argument organique ne signifie pas : identité biologique de la cité et négation de l’individu.............................................................................................................................38 C -‐ Aristote, le corps politique et la démocratie..........................................................................41 II - Jean de Salisbury et l’unité spirituelle du royaume chrétien................................49 A -‐ Jean de Salisbury en son siècle....................................................................................................49 B -‐ L’image du corps politique dans le Policraticus...................................................................52 C -‐ Le prince, clef de voûte de la république.................................................................................56 D -‐ Les prêtres, mémoire de la Loi divine......................................................................................63 E -‐ Le primat de la justice.....................................................................................................................65 F -‐ Richesse et difficulté de la théorie politique de Salisbury...............................................68 III - Thomas Hobbes : l’État moderne à visage humain..................................................71 A -‐ La renaissance moderne du « corps politique »...................................................................71 B -‐ L’unité de l’État hobbesien............................................................................................................74 C -‐ Nature et politique chez Hobbes.................................................................................................81 D -‐ Le retournement de l’image du corps politique..................................................................87 IV - Conclusion : l’image du corps et la politique.............................................................95 2NDESOUS-PARTIE :LA PHÉNOMÉNOLOGIE ET LA QUESTION DU CORPS POLITIQUE.........................................................................................................................105 V - La phénoménologie et le problème politique...........................................................107 A -‐ Une question « irritante »............................................................................................................108 B -‐ La méthode phénoménologique et ses implications........................................................115 C -‐ Phénoménologie et politique......................................................................................................124 VI - Vers une phénoménologie du corps politique........................................................143 A -‐ La redéfinition phénoménologique du corps......................................................................143 B -‐ La chair, médium de la relation intentionnelle..................................................................146 C -‐ Autrui et le corps de chair ; la distinction entre chair et corps..................................149 D -‐ Le corps de chair et le monde environnant.........................................................................153 E -‐ Jalons pour une phénoménologie du corps politique......................................................155 VII - Conclusion : quatre auteurs pour une enquête.....................................................161 DEUXIEME PARTIE : LE CORPS POLITIQUE DANS L’INTERPRÉTATION PHÉNOMÉNOLOGIQUE DU TOTALITARISME..........................................................165 I - Hannah Arendt : la destruction totalitaire du corps politique.............................177 A -‐ Réflexion introductive : l’analyse arendtienne du Léviathan......................................180 B -‐ L’atomisation de la société totalitaire....................................................................................191 C -‐ L’indétermination territoriale du système totalitaire.....................................................201 D -‐ Une politique de l’immédiateté.................................................................................................205 E -‐ Conclusion : le monde-‐fantôme du totalitarisme..............................................................208 II - Maurice Merleau-Ponty : l’abstraction communiste..............................................211 A -‐ Le totalitarisme manqué ?...........................................................................................................211 B -‐ Le marxisme et l’incarnation des valeurs humaines........................................................217 C -‐ L’abstraction communiste...........................................................................................................227 D -‐ Conclusion : l’universalisme comme problème.................................................................243 III - Paul Ricœur : la méconnaissance de l’autonomie du politique........................247 A -‐ La seconde crise de la démocratie...........................................................................................248 B -‐ La nature politique du mal et l’organisation du pouvoir...............................................257 C -‐ La corruption de l’unité du corps politique.........................................................................264 D -‐ Conclusion : faiblesse du citoyen, faiblesse de la cité......................................................269 IV - Claude Lefort : le totalitarisme entre organicisme et mécanisme...................271 A -‐ L’organicisme totalitaire..............................................................................................................275 B -‐ Le principe mécanique de la société totalitaire.................................................................290 C -‐ Conclusion : de la liberté des modernes................................................................................300 V - Conclusion : Négation du politique, négation du donné........................................303 TROISIEME PARTIE : LA MÉDIATION DU CORPS POLITIQUE............................309 I - L’action et la communauté politique.............................................................................313 A -‐ Hannah Arendt : l’inconditionnalité de l’action et la condition politique de l’homme......................................................................................................................................................313 B -‐ Paul Ricœur : la politique entre la liberté et la nature....................................................332 C -‐ Conclusion : sur la notion de médiation................................................................................349 II - La chair de l’histoire..........................................................................................................355 A -‐ Introduction : l’activité de la pensée et l’expérience du corps propre.....................356 B -‐ Merleau-‐Ponty : la liberté dans l’histoire personnelle et publique...........................366 C -‐ Histoire et institution.....................................................................................................................375 D -‐ De Merleau-‐Ponty à Lefort : histoire et institution politique.......................................395 E -‐ L’expérience des sociétés « sans histoire »..........................................................................401 F -‐ L’expérience des sociétés démocratiques.............................................................................409 G -‐ Conclusion : L’institution politique et la chair de l’histoire..........................................416 III - L’unité symbolique du social........................................................................................421 A -‐ Merleau-‐Ponty : le symbolisme généralisé..........................................................................426 B -‐ Lefort : le politique et la diversité du social.........................................................................445 C -‐ Paul Ricoeur : permanence du corps politique...................................................................466 D -‐ Conclusion : économie et politique.........................................................................................479 IV - Conclusion : corps et chair du politique....................................................................483 CONCLUSION.....................................................................................................................487 A -‐ Le phénomène politique...............................................................................................................488 B -‐ Parenté du politique et du corps propre...............................................................................493 C -‐ Une pensée de la médiation........................................................................................................500 D -‐ Pourquoi la métaphore du corps politique n’est pas organiciste..............................504 E -‐ Une métaphore du corps ou de la chair ?..............................................................................508 F -‐ Interprétation contemporaine d’une métaphore classique..........................................512 BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................................525
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