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Le commerce extérieur français de Méline à nos jours. : Colloque tenu à Bercy le 3 juin 1992 PDF

166 Pages·1998·2.759 MB·French
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Animation de la recherche Le commerce extérieur français de Méline à nos jours Colloque tenu à Bercy le 3 juin 1992 ASSOCIATION POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L' HISTOIRE ÉCONOMIQUE COMITÉ POUR L'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE DE LA FRANCE Dans la collection "Histoire écono mique et !ïnancière de la France ,, la série Anbnation de la recherche est destinée à publier les actes des collo ques organisés par le Comité, ainsi que des • mélanges • consacrés à un thème ou à un chercheur particulier en histoire économique et financière. Cet ouvrage es! coédité par le Comité pour l'Histoire Econo~ique et Finan cière, Ministères de l'Economie et du Budget, 6, avenue de l'Opéra et par I'AssociatiC?n pour le Développement de l'Histoire Economique, 17, rue du Mont parnasse, 75006 Paris, avec le concours de l'Imprimerie Nationale, 27, rue de la Convention, 75015 Paris. Iconographie : Allégorie du commerce :détail d'un billet de l 000 F mis en circulation le 4 juin 1944. Peintre : Cheffer. - Graveur : Delochi. Histoire économique et financière de la France Cet ouvrage a été composé par les Editions Méréal © Comité pour l'Histoire Écçnomique et Financière, Ministère de l'Economie, Association pour lt; Développement de l'Histoire Economique Paris 1993 ISBN 2-11-087165-2 MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE Le commerce extérieur français de Méline à nos jours Colloque tenu à Bercy le 3 juin 1992 Avant-propos de Jean-Louis Beffa Introduction de Jacques Marseille Avec le concours de l'Institut d'Histoire d'Industrie et du CNRS ASSOCIATION POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'HISTOIRE ÉCONOMIQUE COMITÉ POUR L'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE DE LA FRANCE Le Comité pour l'Histoire ~conomique et Financière, présidé par M. Edmond Alphandéry, ministre de l'Economie, et M. Nicolas Sarkosy, ministre du Budget, est composé des personnalités suivantes : a. Membres de droit: Les directeurs et chefs de service du ministère de l'Économie et des Finances, et du Budget, le gouverneur de la Banque de France, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, le directeur général des Archives de France, l'administrateur général de la Bibliothèque nationale. b. Membres désignés en raison de leur compétence : Michel Aglietta, Michel Antoine, Guy Antonetti, Françoise Bayard, Louis Bergeron, Jean-Jacques Bienvenu, Christian de Boissieu, Françoise Caron, Patrick Fridenson, René Girault, Maurice Lévy-Leboyer, Jacques Marseille, Yves Mény, François Monnier, Gabriel Montagnier, Alain Plessis, Raymond Poidevin, Guy Thuillier, Jean Tulard, Denis Woronoff. c. Membres ès qualités: Jacques Campet, Jean-Noël Jeanneney, Françoise Gasnault. La mission du Comité est de contribuer à une meilleure connaissance de l'histoire de l'État et de son rôle en matière économique et financière depuis le Moyen Age jusqu'à nos jours, de susciter des travaux scientifiques et d'en aider la diffusion. L'Association pour le Développement de l'Histoire Économique a pour vocation : -de susciter l'intérêt des étudiants pour une discipline sans laquelle il est dif ficile de comprendre le temps présent -de fournir aux professeurs de collège et de lycée une formation permanente leur permettant d'enseigner la discipline de manière rénovée, attractive -de mettre à la disposition des entreprises et des collectivités, des chercheurs et des formateurs capables d'identifier les tenants et les aboutissants des poli tiques passées pour donner aux décideurs d'aujourd'hui une plus vaste compré hension des problèmes - d'organiser des rencontres au cours desquelles chercheurs et acteurs peu vent confronter leurs points de vue. AVANT-PROPOS Lorsque les organisateurs de cette journée m'ont fait part de leur projet, il y a quelques mois de cela, je leur ai dit aussitôt tout l'intérêt qu'il éveillait auprès du nouveau président de l'Institut d'Histoire de l'Industrie, compte tenu de l'ac tualité du sujet, des pages d'Histoire appelées à s'inscrire très bientôt dans la réalité de l'Europe économique future. "Le commerce extérieur français de Méline à Maastricht": vous me permet trez d'insister sur le second terme, car je ne doute pas que les historiens et éco nomistes ici présents nous éclaireront avec compétence sur les avatars passés du protectionnisme et ses déclinaisons successives. J'ai pour ma part l'impression que les succès d'autrefois, il y en a certaine ment eu, ont reposé sur deux atouts maîtres, condition nécessaire de la réussite sur les théâtres d'opérations extérieurs : la qualité des produits et leur compéti tivité. C'est ainsi que l'on échappait déjà aux contraintes et aux handicaps sou vent hypocrites et artificiels des barrières douanières. La plupart de nos grandes sociétés internationales d'aujourd'hui ont d'ailleurs très tôt tourné la difficulté (et je ne pense pas qu'à Saint-Gobain) en se faisant, grâce à leur excellente technologie, producteurs nationaux là où une telle exigence s'impo sait, quitte à se créer ainsi de nouvelles bases d'exportation. Je crois que, bien plus qu'un saut d'obstacle pour neutraliser les barrières douanières, il y avait là une volonté très moderne de structurer des marchés et des marchés d'une taille telle qu'ils rendaient viable le futur. C'est ainsi que Maastricht devrait s'entendre, à mes yeux, dans la lignée d'une longue et ancienne volonté de compétition. Un commerce extérieur dynamique est le plus sûr moyen de la croissance. La compétitivité des acteurs repose, en effet, en ce domaine sur la maîtrise de plusieurs facteurs : investissements de productivité, maîtrise des coûts salariaux, de ceux des matières premières et de l'énergie, qualité des produits et du service après-vente, via l'excellence des réseaux commerciaux. En permettant d'envisager l'Europe comme un marché intérieur structuré, le traité de Maastricht offre aussi une chance capitale aux industriels, aux décideurs et acteurs économiques : celle du passage possible - pour les grands groupes notamment - d'une gestion fédérative d'unités qui sont souvent fruit d'une longue prégnance historique, à une gestion intégrée des moyens de production et de vente. Le champ d'action qui va s'ouvrir aux entre prises procure aussi de nouvelles occasions exceptionnelles de rationalisation VIII Le commerce extérieur de Méline à nos jours des investissements, de spécialisation d'activités par grandes zones géogra phiques que sont les pays. Je dirai, au fond, que le premier bienfait que devrait apporter Maastricht aux grandes entreprises comme aux PME-PMI, c'est de pouvoir programmer leur progression au rythme de leurs clients. Les succès à l'exportation repérables dans le passé se sont souvent appuy~s sur les fortes positions d'un marché domestique solide et disons-le, lucratif. Le Japon de l'après-guerre n'a pas procédé autrement pour prendre la place que l'on sait dans la compétition internationale. C'est certainement aussi la chance d'une Europe de 370 millions de consommateurs, mais dans laquelle la ques tion des barrières douanières périphériques restera essentielle tant que des accords clairs de réciprocité d'une politique extérieure, de politiques indus trielles communes. La force de l'Europe tiendra en vérité pour beaucoup dans sa capacité à réclamer une ouverture globale du marché japonais, pour que les règles du jeu international soient nettes. Je n'ignore certes pas que la France, qui va être votre champ d'investigation aujourd'hui, souffre encore de quelques faiblesses dans ce domaine du commerce extérieur. Elles sont certainement, pour une bonne part, structurelles. Elles appellent, même si la correction en sera longue, un renforcement de son tissu il)dustriel moyen, un développement de la culture exportatrice. Mais nos industriels ont aussi des atouts d'excel lence, en matière technologique par exemple. les réalisations d'Ariane et d'Airbus ne sont-elles pas l'illustration d'idées françaises, reprises avec réussite au plan européen ? Voici, jetées tout à trac, quelques idées suggérées à un homme de terrain par le thème dè votre rencontre. L'Histoire, c'est un lieu commun que de le dire, n'est pas faite pour dégager des lois déterministes ou de trompeuses analogies. Je souhaite cependant que vos débats permettent de cerner des enseignements concrets et de rassembler de riches éléments de réflexion sur un sujet dont l'en jeu est capital en cette fin du XX• siècle. Je me réjouis d'autant plus que le Ministère de l'Industrie et du Commerce Extérieur, ainsi que celui des Finances, aient songé à associer à cette journée l'Institut d'Histoire d'Industrie. Vous savez qu'une des ambitions de ce dernier est de faciliter aux industriels une approche fructueuse de l'outil historique et du monde de la recherche, d'abolir les solutions de continuité trop voyantes entre histoire académique et histoire appliquée. la réunion d'aujourd'hui me paraît fournir à cet égard un excellent terrain concret. Jean-Louis BEFFA Président-directeur général du Groupe Saint-Gobain Président de l'Institut d'Histoire d'Industrie INTRODUCTION Il est des anniversaires peu glorieux et des centenaires qu'on souhaiterait enterrer au plus vite. C'est le sentiment qu'on pouvait éprouver en organisant à l'occasion du centenaire de la loi Méline, une journée d'étude sur le commerce extérieur de la France en longue durée. La loi votée en effet le 11 janvier 1892, alors que Jules Méline, député de Remiremont, était président de la Commission générale des douanes, n'a pas bonne réputation. A partir de 1945, on lui a imputé tous "les malheurs" de la France. Symbole de frilosité, elle avait anesthésié l'économie française, une économie qui aurait pendant un demi siècle vécu "à l'heure de son clocher", à l'abri d'un tarif doua nier savamment protecteur destiné à assurer dans tous les domaines la sauve garde des droits acquis. Recourant peu aux importations, l'économie française aurait exporté le moins possible et comme malgré elle. Engageant le minimum de ressources dans la mêlée confuse des échanges internationaux, elle aurait préféré l'équilibre et la mesure, deux vertus qui reposaient en fait sur une attitude malthusienne à l'égard de la production et sur une tradition protectionniste à l'égard des échanges extérieurs. Personnage exécré puis oublié, Jules Méline aurait ainsi été responsable du "décrochage de la France à la fin du XIXe siècle. C'est ainsi, rappelle Alain Plessis, que son portrait qui faisait face au portrait du ministre de l'Agriculture, a disparu mystérieusement vers 1957 et que plusieurs de ses œuvres sont en si mauvais état à la Bibliothèque nationale qu'elles ne sont plus consultables. Et pourtant, cette image mille fois ressassée d'une France peu compétitive, alanguie par son passé protectionniste, découvrant tardivement les contraintes de l'économie mondiale n'est plus aujourd'hui de mise chez les historiens. C'est pour le rappeler que cette jouJilée a été organisée par l'Association pour le Développe!J1ent de l'Histoire Economique avec le concours du Comité pour l'Histoire Economique et Financière et le soutien de l'Institut d'Histoire de l'Industrie. Avant d'en tirer les principales conclusions, nous voudrions tout d'abord reprendre la fable de l'économiste Bastiat que citait Jacques Rueff dans une x Le commerce extérieur de Méline à nos jours conférence qu'il prononçait le 27 février 1933 sous le titre : "De quelques héré sies économiques qui ravagent le monde". Il était une fois, dit Bastiat - cela commence comme un conte de fées, et c'en est un, en effet, puisque l'on y trouve le secret magique qui permet de mettre en excédent les balances commerciales de tous les pays, donc de combler les vœux de tous les chefs de gouvernement, de tous les ministres et de toutes les Chambres de commerce du monde. Il était une fois, donc, un capitaine au long cours qui transportait des marchandises entre la France et l'Angleterre. C'était l'époque où les com mandants de navires achetaient leur cargaison et allaient la vendre à l'étranger. Celui-ci était un bon commerçant et un bon marin. Il acheta du vin de Bordeaux, qu'il choisi avec soin, et le paya un million. Puis il mit le cap sur l'Angleterre et la douane vigilante enregistra, à la sortie du port, une exportation d'un million. Le navire accosta sans heurt les rives de la Tamise et le capitaine vendit aussitôt son chargement à de fins connaisseurs, qui lui donnèrent, en livres sterling, l'équivalent de deux millions de francs. Mais notre commandant de bord, toujours bon commerçant, employa les deux millions qu'il venait d'obtenir à l'achat de cotonnades, et celles-ci furent si bien choisies et achetées à si bon compte qu'à l'arri vée en France la douane estima la valeur de la cargaison à quatre millions de francs. Ainsi, notre commerçant habile avait introduit dans la balance com merciale de la France une exportation d'un million, soit un déficit de trois millions. Son activité coupable avait donc aggravé de trois millions de francs la balance défavorable de la France, et vous reconnaîtrez avec moi que, si les mots ont un sens et s'il faut tenir pour personnes raisonnables les hommes qui veulent améliorer la balance commerciale de leur pays, notre commandant de navire était un bien grand coupable, qui devait être, sinon pendu haut et court, au moins réduit à l'impuissance par retrait d'emploi. Mais, heureusement, Bastiat ne connaissait pas que de pareils mal faiteurs. Il avait dans ses relations deux autres commandants de bord, l'un qui était un mauvais commerçant, l'autre un détestable marin. Le mauvais commerçant, lui, disposait à son départ de Bordeaux d'un capital de quatre millions, et il acheta du vin pour cette somme, avec l'idée de l'exporter en Angleterre. La douane, toujours exacte, enregistra une sortie de quatre millions de francs. Malheureusement, notre exportateur avait mal choisi son vin et

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