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Le cinéma nigérian : originalité et médiocrité / Nigerian - Africultures PDF

24 Pages·2003·0.27 MB·French
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Preview Le cinéma nigérian : originalité et médiocrité / Nigerian - Africultures

R E I S Le cin ma africain S 10 ans apr s Niamey/ O D The African cinema 10 years after Niamey 63 II numéro 2 /troisième trimestre11999922 number 2 / third quarter Deux pays dont l’état du cinéma mérite d’être connu, dix ans après le Manifeste de Niamey, sont les sujets de notre présent dossier: le Nigeria et l'Algerie. Le Nigeria Le Nigeria, géant de l’Afrique avec plus de 100 millions d’habitants, est parvenu depuis de nombreuses années à développer un cinéma populaire inspiré du théatre traditionnel. Il s’agit du cinéma Yorouba qui prolifère aujourd’hui sur des cassettes vidéo dans tout le pays. Toutefois cette originalité du cinéma nigérian est ignorée par le public international. Les raisons principales en seraient la médiocrité des réalisations et l’absence d’une véritable politique cinématographique comme l’explique Françoise Balogun dans son article. Dans L’extrait de son livre sur le cinéma africain(African cinema/ Politics and culture) que nous publions, Manthia Diawara, universitaire africain enseignant aux Etats-Unis, tente de répondre aux questions sur les raisons de la faiblesse de la production cinématographique dans la partie anglophone de l’Afrique. En prenant l’exemple du Nigéria il traduit son optimisme pour le développement d’un cinéma africain réellement indépendant. Nous vous invitons également à découvrir un des cinéastes du cinéma populaire nigérian, Ade- Love, à travers l’entretien qu’il nous a accordé. L’Algérie La tradition cinématographique de ce pays n’est guère remise en doute au fil du temps . En dépit des difficultés conjoncturelles le cinéma algérien bénéficie aujourd’hui d’un second souffle marqué par la redynamisation des structures de production et l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes. Cependant les cinéastes algériens doivent faire face à plusieurs défis. Lesquels? Said Ould Khélifa journaliste et cinéaste algérien (Ombres blanches) se penche sur la question. 64 D The subject of this issue’s dossier is the state of the cinema in two countries worth getting to know, ten years after the Manifesto of Niamey: Nigeria and Algeria. Nigeria O NIigeria, a giant of Africa with more than 100 million inhabitants has, after a good number of years, succeeded in developing a popular cinema inspired by traditional drama. This is Yoruba cinema which today proliferates on video cassettes throughout the country. S However, this originality of the Nigerian cinema is completely unknown to the international public. The main reasons for this are probably the mediocrity of the films and the absence of a real film policy, as Francoise Kabore explains in her article . In the extract from his book S on African cinema (African Cinema/Politics and culture) that appears in this issue, Manthia Diawara, an African university professor who teaches in the United States, tries to answer the questions on the weakness of film production in the English-speaking part of Africa. Taking the example of Nigeria, he translates his optimism for the development of a truly I independent African cinema. There is also an invitation to discover one of the film-makers of popular Nigerian cinema, Ade-Love, in an interview he gave us. E Algeria R Doubts on the film tradition of this country have never been raised as time passed. Despite economic difficulties, Algerian cinema benefits today from a second breath of life marked by newly dynamic production structures and the emergence of a new generation of film- makers. Nevertheless Algerian film-makers have to face up to challenges on several fronts. Which ones: Said Ould Khelifa, Algerian journalist and film-maker (Ombres blanches/White shadows) considers the question. numéro 2 /troisième trimestre11999922 number 2 / third quarter 10 ans apr s Niamey/ dhabitants (88 millions dit le dernier recensement contest et contestable, 110 millions dit-on daprs les R CINE MA NIG RIAN calculs statistiques) qui lui seul constitue un march. Un film, condition d tre produit sur un petit budget, Originalité et peut trs bien tre commercialement viable car il y a une grande demande sur le plan local. Mme si les E médiocrité structures officielles ne permettent vraiment ni la production, ni la distribution efficace, des structures informelles pallient leur carence. Ainsi, lOffice I par Franoise Balogun nigrian du cinma (Nigerian Film Corporation) cr en 1979 et la Nigerian Film Distribution Company, organisme d tat charg de la distribution des films, S Dans l’ensemble de la production qui longtemps nont exist que de nom, continuent cinématographique de l’Afrique noire, jouer un rle secondaire dans le dveloppement du cinma au Nigeria au profit dorganismes privs. La S le cinéma nigérian présente une crise conomique svre qui sest installe dans le pays au dbut des annes 80, associe linertie de grande originalité tant par la forme lorganisation tatique, a contribu au dveloppement O des structures informelles. Devant labsence dune que par son mode de production politique culturelle visant la production cohrente de films et de moyens techniques de production - et de distribution. plusieurs laboratoires nont jamais exist que de nom- D les cinastes nigrians se sont organiss: dune part, avec plus ou moins de succs, les banques se sont Pris dans l tau des anciennes structures coloniales (le interesses au financement des films, dautre part la Colonial Film Unit cr en 1945, puis remplac par le diminution du nombre des salles et leur dgradation Film Unit en 1947), il a dabord suivi la tradition du nont jamais constitu un obstacle la distribution des documentaire britannique et ce nest que dans les films qui circulent dans les coles, les universits, les annes 70 quil a vraiment pris son dpart, annonc clubs, les associations, les villages grce une 65 par la cration des premires socits de production distribution itinrante, le producteur/metteur en scne cinmatographiques nigrianes, Latola Film et se transformant, pour rentabiliser son film, en Calpenny Nigeria Ltd en 1962 et 1965 respectivement. distributeur avec vhicule transportant gnrateur, Kongis Harvest (1970), dapres la pice de Wole projecteur et projectionniste, cran, billetterie... Soyinka, produit par la Calpenny et mis en scne par Cependant ce qui explique le mieux la situation lAfro-amricain Ossie Davis, ouvre la liste de la actuelle du cinma nigrian cest limmense succs production qui, au cours des annes 70-80, allait tre des films yoruba, dit parfois tort films "folkloriques". fructueuse avec des longs mtrages en pidgin-English, La naissance de ce cinma ethnique remonte 1976: en anglais et en langues nationales, notamment en ibo, Ola Balogun qui avait dj ralis deux longs en hausa et surtout en yoruba. Les noms de Sanya mtrages peu distribus, se demandait comment faire Dosunmu, Jab Adu, Ola Balogun, Eddie Ugbomah le lien avec le public. Cest alors quil eut lide de dbutrent la liste des cinastes nigrians, liste a faire appel aux troupes ambulantes du th tre yoruba. laquelle vinrent bientt sajouter Ade Folayan, Moses Le premier film, Ajani-Ogun, qui raconte lhistoire Adejumo Olaiya, Hubert Ogunde, puis Bankole Bello. dun pauvre chasseur aux prises avec un chef la Les annes 80 sannonaient bien: les films nigrians richesse mal acquise, eut un succs retentissant, non taient non seulement trs demands par le public seulement parmi les yorubaphones qui sont plus de 16 local, mais commenaient circuler en Afrique de millions, mais dans le pays tout entier car les louest. Dix ans plus tard, ils restent touiours trs comediens principaux, Duro Ladipo et Ade Folayan, demands par le public nigrian: ainsi Ajani-Ogun galement directeurs de troupes ambulantes, tourn en 1976, produit et mis en scne par Ola jouissaient dune grande renomme dans tout le pays. Balogun attire encore des spectateurs, mais le cinma Ce succs ne tarda pas susciter des vocations et dans nigrian est pratiquement tomb dans loubli le sillage dAjani-Ogun commena fleurir un cinma letranger. La production continue, mais elle est yoruba. Ade Folayan fut le premier directeur de troupe inexportable et lon peut se demander comment lon crer une socit de production de films, Friendship en est arriv cette situation. Motion Picture, suivi de prs par Hubert Ogunde et Le Nigeria est un grand pays denviron cent millions Moses Olaiya Adejumo, plus connu sous le nom de numéro 2 /troisième trimestre11999922 number 2 / third quarter Baba Sala. Ija Ominira, Aiye, Orun Mooru. qui sont en loi de 1963-64 sur le cinma. Le projet damendement gnral ports au crdit de Ade Folayan, Hubert propos par un comit sous la direction dOla Balogun Ogunde et Baba Sala respectivement, furent en fait recommandait une rvision de la censure et la cration tous trois co-produits et mis en scne par Ola Balogun, dun office charg du dveloppement et du les directeurs de troupes tant les initiateurs des financement de la production nigriane, mais il ne fut projets et assurant la production et les rles pas retenu. La censure est toujours rgie par la mme principaux. Ces trois films ont drain les foules, tant et loi et lOffice du cinma cr par le dcret du 14 si bien que le succs a gnr suffisamment de fonds septembre 1979 et mis en place en 1982, ne pour que les trois directeurs de troupes, pars du titre correspond pas ce qui avait t recommand. Dix ans de cinastes du jour au lendemain, financent puis plus tard, il est nouveau question de revoir les dcident de mettre en scne eux-mmes dautres films. structures officielles permettant la production et la La machine faire les films yoruba tait en marche. distribution de films et les recommandations non Depuis la production na pas cess bien quelle ait retenues en 1979 reviennent lordre du jour. Lon se sombr dans lamateurisme. En effet, au dpart les lamente beaucoup hors du Nigeria et au Nigeria mme films taient tourns en l6 mm ou en 35 mm avec post- dans certains milieux sur labsence dune production production en France ou en Angleterre faute de de qualit. Il est de fait dommage que dans un pays qui moyens techniques fiables sur place, mais 1a crise ne manquent ni dhommes ni de moyens, la production conomique aidant et le succs du film tant de toute cinmatographique originale et un moment trs faon assur du fait mme de son mode de production prometteuse se dveloppe la demande dun public et de distribution ainsi que de son inspiration, lon en peu exigeant et en suivant la pente de la facilit. La est venu tourner avec de la pellicule inversible ou ncessit simpose de conscientiser cette production mme tout simplement sur support vido Vhs et et la volont politique seule peut y aider. renoncer donc la coteuse post-production outremer. A lheure actuelle, il y a une prolifration de films vido en yoruba dans lesquelles sillustre tout le 10 years after Niamey/ monde du th tre ambulant (Ishola Ogunsola, Charles NIGERIAN CINEMA Olumo, Ajimajasan, Oyin Adejobi, Akin Ogunba) et des maisons de production vido assurent financement et distribution. Il est difficile de faire un recensement Originality and 66 D exact de la production abondante, peu coteuse et tout mediocrity fait en dehors des normes de la production internationale. Le cinma yoruba actuel, sil est inexportable tant donn sa mdiocrit, est en tout cas, O un phnomne social intressant qui en un sens by Franoise Balogun indique une direction pour le cinma africain en gnral. Il est entendu que le pige de la mdiocrit est In Black African film-making as a whole, Nigerian regrettable et prpar la fois par le manque de S films stand out for their great originality both of form formation professionnelle et lappt du gain rapide - and production and distribution methods. phnomne frquent dans la socit nigriane -, mais la preuve est faite quil existe bel et bien un march et S Immobilized in the old colonial structures (the que ce march peut tre aliment sans le recours Colonial Film Unit set up in 1945, subsequently laide extrieure - la mendicit. replaced by the Film Unit in 1947) Nigerian film- Cest un constat qui pourrait tre rassurant, reste making first of all followed in the tradition of British I nanmoins quil est impratif de revenir un cinma documentaries and it was only in the 1970s that it de qualit. Pour sortir le cinma nigrian de son really took off, heralded by the creation of the first E affligeante mdiocrit, il faut une volont politique Nigerian film production companies, Latola Film and dune part et le dsir de faire rayonner ce cinma hors Calpenny Nigeria Ltd, in 1962 and 1965 respectively. du pays dautre part. Ce dsir nest gure aiguillonn Kongis Harvest (1970) based on Wole Soyinkas play, car le film africain est en gnral vu comme un sous- R produced by Calpenny and directed by the Afro- produit folklorique achet, lorsquil lest, comme un American Ossie Davies, is the first in a series of film de troisime catgorie. Les cinastes nigrians productions which, during the 1970s and 1980s, was eux-mmes ont plusieurs reprises tent dimpliquer to be highly prolific, with feature films in pidgin l tat et dobtenir sinon des financements, du moins la English, in English and in the vernacular languages, cration de structures qui aident la production et la particularly in Ibo, Hausa and above all, in Yoruba. distribution. Un effort fut fait en 1979 pour rviser la The names of Sanya Dosunmu, Jab Adu, Ola Balogun numéro 2 /troisième trimestre11999922 number 2 / third quarter R E I S S O D 67 Baba Sala dans Owo l'agba (Le roi du fric) de Ola Balogun / Baba Sala in Owo l'agba (The king of dough) by Ola Balogun numéro 2 /troisième trimestre11999922 number 2 / third quarter and Eddie Ugbomah head the list of Nigerian film- office ... However, the hugely successful Yoruba- makers, with Ade Folayan, Moses Adejumo Olaiya, language films, sometimes wrongly called folklore Hubert Ogunde and then Bankole Bello soon following films, best explain the current situation of the Nigerian on. The 1980s were full of promise: not only was there cinema. The birth of this ethnic cinema dates back to a high demand for Nigerian films by local audiences 1976: Ola Balogun who had already made two feature but they began to circulate throughout West Africa. films that had not been widely distributed, wondered Ten years later, they were still in demand by Nigerian how to create a link with the audience. It was at that audiences: Ajani-Ogun made in 1976, directed and time that he had the idea of turning to the travelling produced by Ola Balogun, still draws audiences but Yoruba theatre companies. The first film, Ajani-Ogun, Nigerian films have been virtually forgotten abroad. which tells the story of a poor hunter at grips with a Production continues, but the films are no longer chief who has come by his wealth dishonestly, was exportable and it is legitmate to wonder how this incredibly successful, not only with the Yoruba- situation has been reached. Nigeria is a large country speaking part of the population (more than 16 million) with a population of about one hundred million (88 but in the whole country as the main actors, Duro million according to the last debatable (and debated) Ladipo and Ade Folayan, who were also travelling census, 110 million according to calculations based theatre directors, enjoyed a very good reputation in on statistics) that represents a market in itself. On the whole country. This success did not take long to condition that it has been produced with a low budget, create other vocations and in the wake of Ajani-Ogun a film can easily be a Yoruba cinema commercially viable as production began to there is a large demand on flourish. Ade Folayan was a local scale. Even if the the first travelling theatre official structures do not director to create a film really consent efficient production company, production or distribution, Friendship Motion the informal structures Picture, shortly followed make up for the formers by Hubert Ogunde and shortcomings. The Nigerian Moses Olaiya Adejumo, Film Corporation, set up in better known as Baba 68 D 1979 and the Nigerian Film Sala. Ija Ominira, Aiye Distribution Company, the and Orun Mooru, which State organization in charge are generally credited to of the distribution of films, Ade Folayan, Hubert O which have long existed in Ogunde and Baba Sala name only, continue to play respectively, were in fact Ola Balogun a secondary role in the all co-produced and development of Nigerian directed by Ola Balogun, S cinema to the advantage of private companies. The the theatre directors being the instigators of the harsh economic crisis that took over the country in the projects as well as producers and taking the main early 1980s, together with the inertia of the roles. These three films drew huge crowds, to the S Government, has contributed to the development of extent that their success generated sufficient funds for informal structures. Faced with the absence of a the three troupe directors, given the title of film- cultural policy for a coherent production of films and makers from one day to another, financed then I the technical means of production - many laboratories decided to direct other films themselves. The Yoruba have never existed except in name - Nigerian film- film-making machine was in motion and production E makers took the organizatiom into their own hands: on has never stopped since, although it has declined into the one hand, banks were interested in financing the amateurism. In the beginning all the films were made films, with varying degrees of success; on the other in 16 mm or 35 mm, with post-production in France or hand the reduction in the number of cinemas and their England, due to the lack of reliable technical R deterioration has never represented an obstacle for resources in the country, but with the economic crisis the distribution of films that are shown in schools, and the guaranteed success of the film thanks to its universities, clubs, associations and villages thanks to very methods of production and distribution as well an itinerant distribution, the producer/director as its inspiration, the result has been that reversible becoming the distributor with a lorry carrying the film or, simply a Vhs video support, is used, thus generator, projector and projectionist, screen, ticket forgoing costly overseas post-production. At the numéro 2 /troisième trimestre11999922 number 2 / third quarter present time, there is a proliferation of video films in bought, considered as third-category films. The Yoruba in which all the names of travelling theatre Nigerian film-makers themselves have on several R (Ishola Orgunsola, Charles Olumo, Ajimajasan, Oyin occasions tried to involve the Government and obtain, Adejobi, Akin Ogunba) have distinguished themselves if not financing, at least the creation of structures that and video production companies take care of funding help production and distribution. An effort was made and distribution. It is difficult to give an exact picture in 1979 to amend the 1963-64 law on the cinema. The E of this abundant low-cost production, which lies proposal for amendment put forward by a committee completely outside the standards of international chaired by Ola Balogun recommended a revision of production. Yoruba cinema today, if unexportable censorship and the creation of a board for the I given its mediocrity, is nevertheless an interesting development and funding of Nigerian productions, but social phenomenon that, in a certain sense, points a it was not adopted. Censorship is still subject to the way for African film-making in general. It is a same law and the Board of Cinema, founded by the S recognized fact that falling into the trap of mediocrity Act of 14th September 1979 and set up in 1982, does is at one and the same time regrettable and inevitable not correspond to the recommendations. Ten years due to the lack of professional training and the later, it is again a question of reviewing the official S O D 69 Ajani ogun de Ola Balogun / Ajani ogun by Ola Balogun attraction of a fast way of making money - a structures allowing the production and distribution of phenomenon that is all too frequent in Nigerian films and the recommendations that were not taken society - but there is the proof that a market does exist into consideration in 1979 again appear on the and that this market can be satisfied without recourse agenda. The absence of quality film-making is greatly to foreign assistance - or to begging. This observation regretted outside Nigeria and in Nigeria itself in could be reassuring but the fact remains, nevertheless, certain circles. It is indeed a great pity that in a that a return to quality cinema is imperative. In order country that lacks neither men nor resources, original to take Nigerian cinema out of its sorry mediocrity, a cinema production, at one time highly promising, is political will is necessary on the one hand with, on the developing in accordance with the demand of very other, the desire to take this cinema beyond its easily satisfied audiences and following the easiest national frontiers. This desire is not greatly stimulated course open to it. Nigerian film-making needs an as African films in general are seen as a sub-standard action of consciousness-raising and this can only folk product and on the occasions when they are come about through strong political determination. numéro 2 /troisième trimestre11999922 number 2 / third quarter 10 ans apr s Niamey/ NIGERIA La nouvelle génération des cinéastes par Franoise Kabor Funmi Osoba et Saddik Balewa sont deux jeunes réalisateurs de la nouvelle génération du cinéma nigérian qui entendent se distinguer en faisant un cinéma différent. Funmi Osoba nanti dune maitrise en Art dramatique, avait travaill Funmi Osoba dans les circuits du thatre nigrian comme metteur en scne. Aprs un passage la tlvision, Balewa a 70 Funmi Osoba est lune des rares ralisatrices de D donn des cours dArt dramatique luniversit cinma du Nigria. Elle a signal son entre dans le Ahmadou Bello. Il travaille prsentement sur son milieu avec un court mtrage de fin d tudes au prochain long mtrage (Dare Rigar Mugu) qui parlera London International Film School. The dormant dun prelinage la Mecque. Saddik Balewa et Funmi O genius, prsent au Fespaco 91 est un documentaire Osoba ont un attachement commun: la valorisation des sur les fondeurs de bronze du Nigria. Funmi Osoba cultures de leur pays. Avant de tourner, je rends compte raliser trs prochainement une srie de courts toujours hommage aux anctres, confie Funmi mtrages de dessins anims lintention des enfants, Osoba. S base sur les mythes et les contes africains. Pour lanne 93, elle prpare un long mtrage de fiction petit budget. 10 years after Niamey/ S Saddik Balewa NIGERIA Saddik Balewa a quant lui marqu lanne I THE NEW cinmatographique nigrianne de 91-92 avec son premier long mtrage Kasamur ce (cette terre qui est GENERATION E la ntre). Le film a dj fait le tour des festivals internationaux. Pour Balewa la relation entre les OF NIGERIAN peuples et le sol est fondamentale depuis le R commencement de lhistoire, et do je viens, dans le FILM-MAKERS nord du Nigria o le film a t tourn, il y a beaucoup dindustries minires illgales de pierres prcieuses comme le saphir. Jai pens quil tait grand temps de by Franoise Kabor porter de lintrt ces activits, et aussi dessayer de faire valoir la culture du peuple Ibo. Funmi Osoba and Saddik Balewa are two young Avant sa sortie de l cole de cinma, Saddik Balewa, numéro 2 /troisième trimestre11999922 number 2 / third quarter directors of the new generation of Nigerian cinema who aim to gain recognition by making a different R kind of film. Funmi Osoba E Funmi Osoba is one of the rare female film-makers in Nigerian cinema. She marked her entry into the film world with a short film at the end of her studies at the I London International Film School. The dormant genius presented at Fespaco 91 is a documentary on the bronze sculptors of Nigeria. Funmi Osoba hopes S soon to make a series of short animated films for children, based on African myths and tales. For 1993 she is preparing a full-length fiction feature on a low S budget. O Nigerian theatre as a director. After a period in D television, Balewa gave drama lessons at the Ahmadou Bello University. He is currently working on his next feature film (Dare Rigar Mugu) which will be about the pilgrimage to Mecca. Saddik Balewa and Funmi Osoba have a common attachment: recognizing the value of the cultures of their country. Before filming, I always pay homage to the ancestors, says 71 Funmi Osoba. Trois expressions étranges de Saddik Balewa / Three curious expressions of Saddik Balewa Saddik Balewa Saddik Balewa marked the Nigerian film year of 1991- 92 with his first feature film Kasamur ce/This Land of ours. The film has already done the rounds of international festivals. For Balewa, the relation between people and the earth has been fundamental since the beginning of history, and where I come from, in the north of Nigeria where the film was made, there is a lot of illegal mining for precious stones like sapphires. I thought that it was high time to take some interest in these activities and also to try and give greater value to the culture of the Ibo people... Before leaving film school, Saddik Balewa, who holds a Master degree in dramatic art, had worked in the numéro 2 /troisième trimestre11999922 number 2 / third quarter 10 ans apr s Niamey/ principal dans un film. La prestation tait satisfaisante. ADE-LOVE Comment avez-vous acquis le financement de votre premier film? “ Je reconnais Ajani Ogun a satisfait ma famille et mes amis. En 1977, par lintermdiaire dun ami, jai obtenu l’importance largent ncessaire la production de Ija Ominira. de la mère” Serait-ce correct de dire que tous les premiers films ne rendent pas seulement les ralisateurs populaires, mais riches spontanment? par Fatunde Tund Pas du tout. Cest possible que ce ne soit que par pure concidence que je men sois sorti. On a vu Adeyemi Afolayan dit Ade-Love est un plusieurs cinastes abandonner aprs un premier film. des principaux acteurs et cinéaste Avez-vous amorti le cot de la ralisation de vos huit films? Yoruba. L’histoire de l’industrie du Je sais que je ne suis pas riche, mais que ce que je possde comme matriel couvre tout ce que cinéma Yoruba ne saurait être jaurai pu devoir. Tous les films ne connaissent pas le succs. Mais lorsque lon persvre, on arrive, tt ou complète sans Ade-Love. C’en est un tard honorer ses dettes. Je nai pas dautres membre fondateur et un pionnier. occupations que de faire des films. Pourquoi ne faites-vous pas usage de langlais dans vos films? Quelques jours avant la clbration de ses 21 ans sur 80 % des Nigrians sont illettrs ou moiti scne et dans la ralisation cinmatographique, Ade- instruits dans cette langue. L lite nigrianne nest pas Love nous a accord une interview exclusive dans notre public. Elle a ses proccupations propres. Elle 72 D laquelle il fait un riche et enrichissant rsum de sa na mme pas le temps de voir des films. Alors, si profession et de certains aspects de lindustrie du vous visez ce genre de public, nous autres nous serions cinma nigrian. sans travail. Mes contemporains qui ont dcid de tourner des films en anglais ne sont nulle part O aujourdhui. Ce nest pas parce que leurs films sont Interview mauvais, mais parce quils ont dirig leurs oeuvres vers une audience qui ne rpond gure, je crois, Ecrans dAfrique: Pourquoi tes-vous pass notre adage populaire : charit bien ordonne S du th tre la ralisation cinmatographique commence par soi-mme. en 1977 avec un premier film Ija Ominira/ Lutte pour lindpendance? Est-ce que votre public au th tre est le mme S Ade-Love: Ds le dbut, javais lintension de au cinma? devenir un acteur du cinma, jai dcid de faire du Ce public ma suivi de la scne l cran. Dans th tre, parce qualors, il ny avait pas dindustrie du Ija Ominira, qui a t adapt jai poursuivi avec le cinma nigrian. Mais je savais quelle serait une I thme de lauteur du livre. Kara et les autres sont ralit un jour et que si je commenais par la scne, je originaux et mes films font la satyre du vcu parviendrai mes fins. A l cole, je m tais achet un E quotidien. Je puise mon inspiration dans la tradition impermable, des bottes et un parapluie pour me Yoruba. Jaime montrer les erreurs des gens et protger de la pluie au cinma. En ce temps-l, au apprendre de leurs fautes. Dans Iyani Wura je montre Nigeria, les salles de cinma n taient pas couvertes. les difficults que les mres vivent pendant le tutelage R Jai dcid de poursuivre avec le th tre jusquen 1975 dun enfant. Je reconnais limportance des mres. quand Ola Balogun, le chef de file des cinastes du Nigeria me sollicita pour jouer le rle principal dans Vous tournez vos films au Nigeria, quen est-il un de ses films Yoruba dont le titre est Ajani Ogun. des autres aspects de la ralisation? C tait en 1976. C tait la premire occasion pour moi Nous terminons soit en Grande Bretagne soit de me trouver devant la camra et dinterprter un rle en Amrique except le dernier film, Ehin Oku numéro 2 /troisième trimestre11999922 number 2 / third quarter

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faire appel aux troupes ambulantes du th tre yoruba. Le premier film, Ajani-Ogun, qui raconte l histoire d un pauvre chasseur aux prises avec un chef la richesse
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