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Le cinéma de Woody Allen PDF

389 Pages·2018·1.708 MB·French
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Le cinéma de Yannick Rolandeau oo u W dY a ke cd in n a aLLen anol YR n e Le cinéma de Dans un style simple, délaissant tout parallèle autobiographique, L l’auteur nous immerge au cœur des films de Woody Allen selon un L point de vue strictement existentiel. Loin d’être un ouvrage théorique, a ce livre revisite la filmographie du célèbre cinéaste new-yorkais avec oo l’ambition de lui rendre sa réelle ampleur. Reconnaître la singularité Y W dY des films de Woody Allen est aisé, en découvrir les fondements et en d restituer la richesse est plus délicat. Avec un grand luxe de détails, l’auteur indique comment le o cinéaste interroge toutes les illusions qu’entretient soigneusement l’être o humain sur lui-même et sur le monde (sur son identité, sur l’amour, sur la rationalité…) et parvient à en saisir les subtilités en s’appuyant W concrètement sur de nombreuses scènes et des dialogues-clefs. À contre- aLLen courant de certains préjugés, il montre aussi comment l’esthétique du e cinéaste (sa mise en scène, son mariage entre éléments comiques et tragiques, son utilisation du jazz, son ironie) en fait l’une des œuvres d artistiques les plus joyeusement démystificatrices et l’une des plus importantes de notre temps. Un ouvrage incontournable sur le cinéma a de Woody Allen. m é n Yannick Rolandeau est enseignant, scénariste, cinéaste (courts-métrages). Il est aussi l’auteur i de La mise en scène au cinéma (Aléas), Quentin Tarantino ou le crépuscule de l’image, c et Nouvelle Vague, essai critique d’un mythe cinématographique (L’Harmattan). e L Couverture : J. Allain / Jalka Studio ISBN : 978-2-343-15905-8 30 € Le cinéma de Woody Allen Yannick Rolandeau Le cinéma de Woody Allen Du même auteur Nouvelle Vague. Essai critique d’un mythe cinématographique, L’Harmattan, 2018. © L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-15905-8 EAN : 9782343159058 AVANT-PROPOS....................................................................................9 1/ HOMO ALLENUS............................................................................13 I/ L’homme, l’auteur et le personnage................................................13 II/ L’approche idéologique..................................................................20 2/ L’ESTHÉTIQUE DES FILMS DE WOODY ALLEN..................29 I/ De l’écriture à la mise en scène.......................................................34 Influences et références...................................................................34 Le scénario......................................................................................41 La lumière et les plans....................................................................43 Le montage......................................................................................55 La direction d’acteur.......................................................................58 La production..................................................................................61 II/ Le comique, la comédie et l’ironie.................................................66 III/ New York City..............................................................................76 Manhattan in the rain......................................................................77 IV/ Le jazz...........................................................................................81 V/ Une esthétique de l’artifice: l’artifice, la magie et le hasard.........85 3/ IL ÉTAIT UNE FOIS…....................................................................91 I/ L’identité.....................................................................................93 Le mimétisme..................................................................................94 Le réel et son double.....................................................................115 II/L’homme sous influence..............................................................138 La famille......................................................................................138 La religion et la politique..............................................................161 L’intellectuel, la rationalité et la psychanalyse.............................173 L’art...............................................................................................192 La société......................................................................................226 III/ L’amour, le couple, et le temps...................................................252 Mensonges et vérités.....................................................................253 What is the thing called love?......................................................296 IV/ L’imperfection, le mal et la mort................................................312 L’imperfection..............................................................................313 Le mal...........................................................................................324 La mort ou l’homme, ce bipède dans l’univers.............................352 FILMOGRAPHIE...............................................................................369 Télévision..............................................................................................383 5 Scénariste..............................................................................................384 Acteur...................................................................................................384 CD.........................................................................................................385 Livres....................................................................................................385 6 «Un homme qui n’est jamais idiot n’est pas tout à fait humain.» Gonzalo Torrente Ballester, Les Délices et les ombres. AVANT-PROPOS Woody Allen est un cinéaste célèbre et il a du succès. Qui n’a pas vu ne serait-ce que Manhattan ou Annie Hall? Qui n’a pas en tête telle ou telle scène hilarante ou bien la silhouette de ce petit homme s’agitant sans cesse, parlant, récriminant contre les situations que lui oppose la vie? Toutefois, j’ai souvent l’impression d’une méprise concernant le cinéma de Woody Allen. Celui-ci est plus «décapant» que ce qu’on en dit bien souvent. Il n’est pas douteux que les personnages de ses films soient «névrosés». Je dirais même qu’ils sont atteints d’un mal plus «grave» que la névrose: ils sont dans l’illusion. C’est à mon sens sous cet angle que l’œuvre du cinéaste révèle toute sa force et sa beauté: celui d’interroger sans relâche le mécanisme de l’illusion, de mettre à plat d’une manière simple et sensible toutes les chimères que l’être humain peut s’inoculer dans son rapport à l’existence, tout en montrant par ailleurs qu’il est aussi bien difficile d’y échapper. Tout l’étrange charme de l’expérience humaine se tient là. Il y a ainsi dans chaque film une manière de montrer l’envers et l’endroit, l’ombre et la lumière, en un mot les contradictions de ses personnages, comme s’ils étaient l’amalgame de deux moitiés «opposées» en perpétuel conflit. À ce titre, le cinéma de Woody Allen est l’un des plus joyeusement démystificateurs que je connaisse. Le but de cet essai est de lui redonner toute son envergure. J’ai voulu en quelque sorte «immerger» le lecteur dans ses films en en restituant par le détail leur complexité et leur simplicité. Reconnaître la singularité de l’œuvre de Woody Allen est aisé; en découvrir les fondements et en restituer la richesse est plus délicat. Il est vrai qu’entreprendre l’étude de cette œuvre cinématographique, tenter du moins de la comprendre, risque de nous faire rencontrer deux écueils majeurs. Le premier est de faire face au fourmillement intense qu’un spectateur peut ressentir au sortir des films du cinéaste. Il n’est pas douteux que ce foisonnement-le nombre de films réalisés, les divers thèmes abordés, sans cesse repris et retravaillés comme d’infinies variations - soit destiné à nous restituer le sentiment complexe, ambigu, ironique, déconcertant, multiple, cinglé, incompréhensible, désespérant, délirant, tragique, comique, tragi-comique de l’existence et de la comédie humaine. Pour parodier une répartie de Maris et femmes, les films de Woody Allen sont comme «un repas complet avec vitamine et supplément de germe de blé.» Les répliques fusent, les séquences s’enchaînent à une cadence soutenue, un éclat de rire chasse une interrogation métaphysique quand les deux ne sont pas intimement imbriqués, les personnages s’agitent, se désespèrent, vitupèrent, bref le tempo est souvent éprouvant. Plusieurs fois, au sortir de l’un d’eux, je me suis senti submergé par la densité de ce que je venais de voir et d’entendre, le cœur et la tête parcourus de sentiments et d’idées contradictoires, quelque part malmené et ravi, partagé entre l’allégresse et le 9 découragement devant un tel «déluge».D’autant quel’auteur de Manhattan a une énergie peu commune pour réaliser un film par an. Certains s’en lassent croyant y voir un radotage égotiste des mêmes obsessions. Or, ce côté exubérant et copieux, hilarant et déconcertant, agité et serein, à la fois ironique et mélancolique, sous-tendu par la musique de jazz, n’est là que pour nous relancer dans ce que l’on peut prendre pour acquis. D'autres cinéastes comme Stanley Kubrickpréfèrent concentrer leur talent sur un film qu'ils vont peaufiner et peaufiner sans cesse pour en faire une œuvre-somme, tandis que Woody Allen enchaîne film sur film. Il y a là une économie propre à chaque grand créateur, et au final, le résultat est très différent. Cependant, quand on survole l’œuvre de Woody Allen, on ne peut être que frappé par la diversité et la subtilité des thèmes qu'il a abordés, l'élégance et la rigueur esthétique dont il fait preuve à chaque film et a fait preuve tout au long de sa carrière. Le second écueil, conséquence inévitable du premier, est qu’il est toujours un peu réducteur de tenter une telle approche par rapport à l’émotion poétique que nous procure une telle oeuvre. J’entends par émotion poétiquenon pas l’émotion strictement sentimentalistepourrait-on dire,mais celle plus particulière que le spectateur ressent à l’issue du film, émotion qui n’est, pour ma part, ni rattachée uniquement à quelque chose de physique (libre de l’intellect), ni bien évidemment à quelque chose d’uniquement cérébral (dégagé des sens). Comme dans l’expérience musicale, c’est au contraire la délicate alchimie des deux où se combinent plaisir et connaissance, émotion et compréhension, qui donne au cinéma, et a fortiori à l’art, sa force et sa beauté: le frisson esthétique de l’existence. Une telle entreprise ne peut évidemment pas restituer telle quelle cette émotion poétique puisque celle-ci s’engage d’emblée sur une voie critique qui paraîtra toujours plus «raide»en regard. Somme toute, rien que de très normal à cela. De même qu’un film ne peut pas retranscrire la pertinence d’une analyse, il paraît saugrenu de demander à un essai de restituer la beauté d’une œuvre d’art telle qu’on la ressent en la regardant. Toutes les deux évoluent dans des sphères différentes qu’il serait absurde de rapprocher à partir d’un seul point de vue. Ceci dit, je suis bien conscient qu’en définitive une telle entreprise demeure impuissante à saisir la richesse sensible d’une expérience cinématographique tout comme les mots le seront toujours pour traduire le comique et le tragique de l’existence. Dans tous les cas, j'espère que cette étude permettra à certains spectateurs de tisser un lien plus intime et plus étroit avec la filmographie du cinéaste, au besoin de la revisiter et d’y apercevoir des choses qui leur avaient échappé, ce qui est à mon sens l’objectif premier et fondateur de toute critique. D’un côté, s’il est vrai que s’attaquer à une telle œuvre relève du défi, tant elle est foisonnante, multiple et semble conjurer toute analyse, d’un autre côté, j’ai toujours la nette impression que l’on est plus intéressé par la 10 vie privée de Woody Allen que par son œuvre ou, quand on en vient à parler de son œuvre, de comparer celle-ci à sa vie privée. Ce ne sera pas le cas de ce livre qui se consacre uniquement à l’étude de ses films sans la moindre référence à l’existence intime du cinéaste. Par ailleurs, je ne traiterai pas de ses cinq premiers longs métrages, c’est-à-dire de Prends l’oseille et tire-toi (1969) jusqu’à Guerre et amour (1975), films drôles, mais inaboutis dans leur ensemble. Car à partir d’Annie Hall, le cinéma de Woody Allen change quasiment du tout au tout. À n’en pas douter, quelque chose s’est passé. Ses scénarios sont minutieusement composés et prennent de l’ampleur, sa mise en scène est d’une grande rigueur: il devient un véritable cinéaste comme on dit, parcours débutant avec le générique sobre, lettres blanches (police Windsor) sur fond noir qui n’a quasiment pas changé d’un iota depuis. Ont suivi (jusqu’à maintenant) plus d’une quarantaine de films. Citons les plus marquants: Annie Hall (1977), Intérieurs (1978), Manhattan (1979), Stardust memories (1980), Comédie érotique d'une nuit d'été (1982), Zelig (1983), La Rose pourpre du Caire (1986), Hannah et ses sœurs (1986), September (1987), Une autre femme (1988), New York Stories (1989), Crimes et délits(1989), Maris et femmes(1992), Coups de feu sur Broadway (1995), Harry dans tous ses états (1998), Celebrity (1998), La Vie et tout le reste(2003),Melinda et Melinda(2004),Match Point(2005),Vicky Cristina Barcelona (2008), Blue Jasmine (2013) et Wonder Wheel (2017). Peu de metteurs en scène peuvent se targuer d’une telle constance et d’un tel niveau de qualité surtout au rythme d’un film par an. Je recommande tout particulièrement au lecteur de voir les films1 que j’aborde au fur et à mesure, sinon il risque de s’ennuyer, c’est-à-dire d’être perdu en cours de route. Il doit être aussi cinéphile. J’ai voulu porter l’éclairage sur certains films en particulier, histoire d’en restituer la richesse et la cohérence dans le détail. Ma démarche est de coller au plus près de ceux-ci afin d’éviter de les fantasmer, c’est-à-dire soit de voir des choses qui n’y sont pas, soit encore de partir dans des analyses extravagantes coupées de la réalité concrète des œuvres. Cela m’oblige donc à citer des extraits de dialogues et d’être fidèle aux scènes que je prends à témoin au fil de l’eau. Éviter en somme ce qu’écrivait Jean de la Bruyère: «Quelques-uns de ceux qui ont lu un ouvrage en rapportent certains traits dont ils n'ont pas compris le sens, et qu'ils altèrent encore par tout ce qu'ils y mettent du leur ; et ces traits ainsi corrompus et défigurés, qui ne sont autre chose que leurs propres pensées et leurs expressions, ils les exposent à la censure, soutiennent qu'ils sont mauvais, et tout le monde convient qu'ils sont mauvais ; mais l'endroit de l'ouvrage que ces critiques croient citer, et qu'en effet ils ne citent point ; 1Ceux que j’ai mis en gras. 11

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