Vous avez les plus belles jambes du monde, vous serez ma femme ouma maîtresse. Voilà ce qu’est devenu l’amour de ma vie. Moi, épouserun Juif, jamais ! Barbara juive ? Tais-toi donc mon garçon, elle est sigentille. Avec un instinct sûr, vous choisirez votre siège. Vous prenezvotre petit déjeuner à la table de ce nazi ! Comme c’est gentil de mereconnaître, Jacques Lacan. It’s no greek ! Madame, Madame, j’aicompris l’étymologie de con-cierge. À partir de combien de livres est-oncultivé ? Que pensez-vous de ce que vous voyez ? J’aime quand tu as lecorps gai. Arrêtez de le regarder, laissez-le partir...Ces phrases font passer de l’anecdote à l’idée. Elles sont commedes noms propres qui titrent les souvenirs. Elles fabriquent uneautobiographie philosophique, racontée à mon fils Victor etécrite avec lui. En les disant, je comprends pourquoi et commentelles m’ont fait vivre-et-penser. Si dures soient-elles parfois, ellesdonnent accès à la tonalité du bonheur. Un travail mère-fils qui fait redécouvrir Char, Heidegger, Lacan,la Grèce, l’Afrique du Sud, la Corse, les juifs, les cathos, desHongrois, des Allemands... Avec Ulysse en figure de proue,l’homme d’Homère qui passe là où il n’y a pas de passage, entreHélène qui ravit et Barbara bla-bla-bla.