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Le Bercail vol.16 no.1 PDF

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L e Œercai Bulletin de la Soicété de généalogie et d'histoire de la région de Thetford Mines Thetford Mines, mars 2007 Volume 16, numéro 1 Moaistes et cliapea~ 671. boul. Frontenac Ouest, Thetford Mines G6G lNl Tél. (418) 338-8591 poste 231 Télécopieur (418) 338-3498 Courrlel : [email protected] SIte Intemet : http://WWw.genealogle.org/club/sghrtm Organisme sans but lucratif, la Société favorise l'entraide des membres, la recherche en généalogie et la diffusion de l'histoire de notre région. Elle permet également d'acquérir des connaissances généalogiques par la publication de ses répertoires. Siège social: Cégep de Thetford 671, bou\. Frontenac Ouest, Thetford Mines, Québec G6G lNl Tél. : (418) 338-8591 poste 231 Télécopieur: (41 8) 338-3498 Courriel : [email protected] Web : http://www .genealogie.org/club/sghrtm PUBLICATIONS CONSEIL D' ADMINISTRATION EXÉCUTIF 2005-2006 SACRÉ-CŒUR-DE-MARIE SAINT-JEAN-DE-BRÉBEUF SAINT-JACQUES-DE-LEEDS PRÉSIDENT: DANY TANGUAY SAINT -JOSEPH-DE-COLERAIN E VICE-PRÉSIDENT: STÉPHANE HAMANN ANGLOPHONES (Clé MÉGANTIC) SECRÉTAIRE: JEANNETTE G1GUÈRE SAINT-ANTOINE-DE-PONTBRIAND TRÉSORIER: FRANÇOIS PELLERIN SAINT-NOËL-CHABANEL, THETFORD MINES SAINT-DÉSIRÉ-DU-LAC-NOIR, BLACK LAKE SAINT-MÉTHODE CONSEILLERS ROBERTSON VILLE SAINTE-MARTHE, THETFORD MINES SAINTE-CLOTILDE (BEAUCE) CLÉO BAKER THETFORD MINES (ACTES CIVILS) MAL VIN BAKER SAINT-ANTOINE-DANIEL NELSON FECTEAU SAINT-ÉPHREM (BEAUCE) SUZANNE GRÉGOIRE SAINT-PIERRE-DE-BROUGHTON ROGER LAFRANCE AU-DELÀ DE L'AMIANTE SAINT-ALPHONSE, THETFORD MINES (bapt.) ASCENDANCES FAMILLES RÉGION AMIANTE GHISLAINE GERVAIS: directrice générale SAINT-HENRI-DE-LÉVIS (bapt.) BEAULAC -GARTHBY STS-MARTYRS-CAN. SAINT -JULIEN-DE-WOLFESTOWN HISTORIQUE DES RUES DE THETFORD MINES COMITÉS DE LA SOCIÉTÉ HEURES D'OUVERTURE LUNDI AU JEUDI: 8 H 15 - 20 H COMITÉ DIRECTEUR VENDREDI : 8 H 15 - 17 H REVUE DANY TA NtiUA y INFORMA TIQUE STEPHANE HAMANN DU 1E R SEPTEMBRE AU 1L R JUIN INTERNET STÉPHANE HAMANN SAMEDI : 13 H - 16 H DIMANCHE: 13 H - 16 H COTISATION ANNUELLE DES MEMBRES MEMBRE INDIVIDUEL 20 $, ÉTUDIANT 10$ LA COTISATION COMPREND L'ABONNEMENT À LA REVUE « LE BERCAIL » Table des matières Mot du président..................................................................................... page 4 Au fil de son histoire................................................................................ page 5 Modiste et chapelier... ... ......... .................. ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ..... page 8 Sortes de chapeaux... ... ... ...... .................. ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ..... page 10 Les 10 commandements du chapeau .......................................................... page 16 Expressions populaires sur les chapeaux... . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. page 17 Les ennemis du chapeau...................................................................... page 19 Chansons sur les chapeaux... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ..... page 20 Modistes à Thetford Mines: Simone Lessard (Mme Moisan)...... ... ... ... ............. page 24 Émilienne Bergeron (Mme Bizier)........ ... ... ... ... ... ... page 25 Marie Ange Charest (Mme Lamonde).................... page 26 Gabrielle Garon (Mme Couture)... ... ... ... ... ... ... ... ... page 27 Jeanne Handfield (Mme Poudrier)... ... ... ... ... ... ... ... page 27 Émélie Roussin (Mlle Tuite)............ ... ... ... ... ...... ... page 27 Lucienne Moisan (Mme Marceau)... ... ... ... ... ... ... ... page 28 De la grande visite !. ................................................................................ Page 29 Le Bercail, vol. 16, no 1-mars 2007 3 Mot du président Même si la période des Fêtes est terminée, je profite de l'occasion pour souhaiter une très belle année 2007 à tous les membres de notre Société. Que chacun de vos projets et souhaits se réalise. Le travail entamé l'automne dernier devrait porter fruit durant cette nouvelle année. La Société a décidé de mettre l'accent sur la publication des répertoires. Ceux de Disraeli et Saint-Maurice seront publiés dans les mois qui suivent. Des bénévoles travaillent actuellement sur les répertoires d'autres paroisses qui pourraient également être publiés en cours d'année. De plus, la Société a entrepris la rédaction d'un volume sur l'histoire du Vieux Saint-Maurice (la paroisse fête ses cent ans de fondation). Plusieurs personnes nous ont demandé de faire connaître ce quartier, aujourd'hui disparu. J'invite les gens qui ont des racines à Saint-Maurice à communiquer avec nous, car la plus grande partie du livre sera consacrée aux familles qui ont bâti cette paroisse. Si tout va bien ce volume devrait être disponible l'automne prochain. Aujourd'hui, je suis heureux de vous faire découvrir le merveilleux monde des modistes et chapeaux. Mme Ghislaine Gervais nous présente ce monde qui, aujourd'hui est plus effacé, mais qui avait une place importante dans la vie de nos parents et grands-parents. La tradition voulait que chaque femme porte un chapeau neuf le dimanche de Pâques. Les cultivateurs n'allaient pas aux champs sans leur chapeau de paille. L'homme avait toujours son beau chapeau de feutre qu'il portait dans les grandes occasions. Le chapeau est à l'origine de bien des expressions. Je ne parle pas à travers mon chapeau en affirmant cela. Je ne voudrais faire porter le chapeau à personne non plus. J'en profite également pour donner un coup de chapeau à Mme Gervais pour la publication de ce Bercail ainsi qu'à tous les bénévoles qui travaillent pour notre Société. A vous tous chers membres de notre Société, je lève mon chapeau et je vous salue bien bas. Bonne lecture 1 Dany Tanguay Généalogiste recherchiste agrée Le Bercail, vo1.l6, no 1 mars 2007 4 Au fil de son histoire Ghislaine Gervais Universellement connu et porté, le chapeau a traversé les siècles de l'histoire de l'humanité en s'adaptant aux différentes conditions climatiques, aux différents matériaux utilisés pour sa confection et aux différentes modes qu'on lui a imposées. Son histoire et son évolution sont intimement liées à celles de l'Homme. Le chapeau lui doit sa création, toutes ses transformations et sa transmission de génération en génération. Il est utilisé au niveau de toutes les classes sociales, de tous les peuples de la terre peu importe la langue, la religion ou la couleur de la peau. Le chapeau fut le témoin de grands bouleversements tant positifs (ex. un bonnet de chirurgien qui assiste à une grande découverte médicale) que négatifs (ex. un casque de guerre qui regarde impuissant de sauvages combats). Il fut également le signe distinctif d'une époque spécifique (ex. le chapeau cloche des années 1920, le chapeau de cow-boy des années 1940 ... ). Au fil du temps le chapeau s'est spécialisé, par exemple, les chapeaux de travail (pour les policiers, les pompiers, les chirurgiens ... ), les chapeaux de sport (hockey, football, vélo ... ), les chapeaux en lien avec une religion (tiare, mitre, voile ... ) ou encore selon la culture d'un peuple (sombrero mexicain, akubra australien, chapka russe ... ). Il est parfois unisexe telle que « la casquette », parfois réservé spécifiquement au sexe féminin tel que le bibi et parfois porté uniquement par le sexe masculin tel que le chapeau melon. Le chapeau accompagne l'être humain dès sa naissance (ex. le bonnet mis sur la tête du bébé naissant afin de diminuer la déperdition de chaleur), il s'agrandit un peu pour répondre au besoin de l'enfant, il s'adapte aux goûts multiples des adolescents, il se diversifie pour répondre aux attentes des adultes et enfin, il répond aux exigences des vieillards. Certains chapeaux ont même accompagné leur propriétaire jusque dans la tombe. Il fait partie de la vie de tous les jours. Nous pouvons l'utiliser 24 heures par jour en partant du bonnet de nuit, puis le chapeau de travail, le casque de sport, le chapeau de soirée et retour au bonnet de nuit. Pour certains, le chapeau fut un item indispensable à leur garde-robe pour des raisons de confort, afin de les protéger contre les intempéries (ex. la pluie, la neige, le soleil. .. ). Pour d'autres, il s'est révélé un accessoire complémentaire à leur habillement pour des raisons d'élégance. Enfin, pour plusieurs, il fut le symbole de l'autorité, une identité culturelle et un indice de rang social. Pour des raisons de convenance, à l'église, les dames devaient se couvrir la tête, tandis que les messieurs devaient enlever leur chapeau. Pour des raisons de galanterie et de courtoisie, les messieurs doivent soulever leur chapeau lorsqu'ils rencontrent une dame, tandis que les dames n'ont qu'à saluer d'un signe de tête. Affublé de toutes les couleurs possibles, il s'est promené de tête en tête, finissant sa carrière soit aux vidanges, soit reconditionné avec des décorations nouvelles, soit recyclé comme matériel de rembourrage ou d'isolation. Quoi qu'il en soit, le chapeau est un accessoire vestimentaire que l'on porte sur la tête. De tout temps il fit partie de l'habillement des gens. La forme changeait selon les époques, les modes et les lieux géographiques. Une chose est certaine, le chapeau accompagnera l'Homme dans son évolution terrestre et probablement même dans son envolée sidérale. Le Bercail, vol.l6, no 1 mars 2007 5 Au fil des siècles : Au Moyen Âge, les femmes portaient des arrangements divers de filets, coiffures relevées et voiles. Les hommes portaient une coiffe en forme de cône et inclinée vers l'avant. " y avait aussi les capuchons en laine, les chaperons (chapeaux à fond élevé avec ou sans bord) et une sorte de casquette aux bords allongés sur le devant. Au XVIIe siècle, les coiffes en lin et dentelle étaient réservées aux femmes de classe moyenne et aux servantes. Le tapabord était un chapeau mou dont les bords pouvaient se rabattre. " fut porté en Nouvelle-France tout au long de ce siècle. Notons que les chapeaux de castor étaient imperméables. L'immense vogue que connaissent les chapeaux provoque l'essor du commerce des fourrures. Au XVIIIe siècle, le chapeau féminin se développe. Par exemple en France, Rose Bertin, favorite de la reine Marie-Antoinette, lui fournissait tous les chapeaux demandés et apportait un soin particulier à la création de coiffures. Elle est considérée comme la première modiste. La « Mantille» était un fichu de dentelle en tulle brodé ou en soie, de couleur noire en général. Elle fut introduite en Espagne en 1721 par les dames d'honneur de l'infante. Les chapeaux à plumes portés par les cavaliers durant la guerre civile anglaise, donnèrent naissance au tricorne. Chapeau à bord relevé sur trois côtés, porté par les gentilshommes et les courtisans dans toute l'Europe. Par la suite, les Français ont lancé le «Bicorne», chapeau associé à Napoléon. Au Canada de nos jours, s'ouvre la session parlementaire à la chambre des communes par trois coups frappés par un huissier de la Verge noire, émissaire personnel du gouverneur général. " porte le bicorne replié sous le bras gauche. e Au XIX siècle, le chapeau prend une réelle importance. Caroline Reboux, surnommée « la reine des modistes» a fait du chapeau un accessoire indispensable à l'habillement. Chacun d'entre eux était une œuvre d'art. Le « bibi» fait son apparition. Le « Bolivar» créé vers 1820 tire son nom du chapeau haut de forme à larges bords que portait Simon Antonio Bolivar (dictateur militaire). Le « Borsalino » fut créé en 1857 par Guisepe Borsalino, chapeau de feutre qui fut adopté par tous les élégants italiens. Le« Panama» est fabriqué avec la feuille du latanier (arbre poussant à Panama). Le nom de Panama (1865) fait référence au creusement du canal portant le même nom. Les cadres occidentaux finirent par comprendre que les Indiens qui creusaient sous leurs pieds, supportaient beaucoup mieux la chaleur grâce à leurs chapeaux tressés. e Au XX siècle, 1900 : la « Belle époque » : les chapeaux sont de plus en plus grands et de plus en plus volumineux. Certains sont énormes, garnis d'une profusion de fleurs artificielles, de rubans de satin, de plumes diverses. Paul Poiret introduit le turban dans la mode. " s'agissait d'une étoffe de soie enroulée en turban permettant de varier les créations à l'infini. On pouvait l'orner d'une grande aigrette, de petites plumes, d'un bijou ... Vers 1910, les toques reviennent au goût du jour. En 1914, Coco Chanel confectionnait dans sa boutique à Deauville, une diversité de chapeaux dépouillés et modestes. Par la suite, celle-ci se lançait dans la haute couture. Le « canotier» est un chapeau de paille tressée, rigide à fond plat et à bord droit. " fut popularisé par Maurice Chevalier (1888 - 1972) et immortalisé par les gondoliers qui ont été représentés sur d'innombrables cartes postales. Le canotier fut peint sur une toile de Renoir intitulée « Le déjeuner des canotiers ». Le Bercail, voU 6, no 1 mars 2007 6 1920: les « Années folles»: le chapeau cloche devient le chapeau le plus à la mode. Les femmes aiment ce chapeau aux lignes simples qui s'adapte parfaitement aux coiffures courtes à la garçonnière. C'est un chapeau rond à petit bord souple tombant autour de la tête. Sa forme évoque celle d'une cloche. La « capeline» était un chapeau à très large bord souple, porté aussi bien pour se protéger du soleil que pour les soirées habillées. 1930 : « l'élégance et la modernité» : le chapeau de cette époque est un élément indispensable à l'esthétique féminine. Chacun est assorti à l'élégance de la toilette portée, selon les activités en après-midi ou en soirée. 1940: la deuxième guerre mondiale interrompt les créations. La pénurie de matières premières en ce domaine pousse les modistes à des inventions originales. Par exemple, on utilise du papier journal, des copeaux de bois, des bouts de ficelle, de ruban, de la laine ... 1950 : en général, les chapeaux sont petits tout en fleurs ou en plumes et ne couvrent que le sommet de la tête. Ils sont parfois agrémentés de courtes voilettes. 1960 : la tendance dominante est aux vêtements unisexes. Les jeunes portent la casquette «'Beatles ». Les femmes plus classiques portent un petit chapeau rond sans rebord, popularisé par Jackie Kennedy. 1970 : les hippies choisissent des chapeaux romantiques, un retour à la nature affirmant leur position antimatérialiste. Ils se servent de leurs chapeaux pour symboliser leur refus des valeurs sociales de la société de consommation. Jacky Kennedy 1980: «diversité et audace ». En Grande-Bretagne, Lady Diana, princesse de Galles, favorise les chapeaux plus solennels avec voilette. Par contre dans le domaine de la création originale, les chapeaux présentent des formes audacieuses adaptés au goût de la clientèle. 1990 : « renaissance de l'art du chapeau ». Les chapeaux deviennent un élément de parure. L'on retrouve deux tendances opposées, soit celui de la rue qui continue d'être porté pour la protection contre les intempéries, soit celui des stylistes qui optent pour des créations originales, artistiques ... où l'imaginaire est mis de l'avant. 2000: nouveau millénaire, le chapeau se diversifie et s'adapte aux nouvelles matières développées. Il se porte en toute occasion et dans toutes les formes. Tout comme pour le reste de l'habillement, la mode du chapeau évolue et à l'occasion les vieux modèles reviennent à la mode. Une grande partie de la population nord-américaine préfère sortir nu tête. Le chapeau n'est acheté ou conservé que pour de grandes occasions. Le chapeau est de plus en plus industrialisé. Fabriqué en série, sa vie est de courte durée car la société de consommation favorise le changement. Le Bercail, vo1.16, no 1 mars 2007 7 Modiste et chapelier Ghislaine Gervais Modiste La modiste crée des modèles uniques de chapeaux. Elle se définit comme fabricante et marchande de coiffures féminines. La modiste doit être capable de lancer une mode. Elle doit imaginer et confectionner des chapeaux de formes, tailles et matières différentes. Chaque modiste possédait son nécessaire sous la main tant pour la confection que pour le rafraîchissement des chapeaux. Certaines modistes dessinaient leurs modèles et s'en servaient comme catalogues pour les montrer à leurs clientes. D'autres confectionnaient quelques modèles et les installaient sur des présentoirs à différentes hauteurs pour attirer le coup d'œil de clientèles potentielles. Chez la majorité des gens de l'époque, l'on gardait le même chapeau plusieurs années (certains jusqu'à leur mort) et on le faisait rafraîchir par la modiste de temps à autre. Certaines modistes fabriquaient elles-mêmes leurs formes et les moulaient en buckram (qui se vendait à la verge), sorte de tissu d'armature semblable au canevas (plus rigide et tissé plus serré). D'autres achetaient leurs formes à l'atelier de Québec. A cela s'ajoutaient un assortiment de matériel tels que soie, voile, paille, feutre, fourrure, plume, satin, perles ... ainsi qu'un minimum d'outillage tel que alènes, aiguilles, ciseaux ... Vers 1915, une modiste demandait 50 sous pour la confection d'un chapeau. Certaines garnitures étaient chargées en sus (ex. plume de paon ... ). Les couleurs étaient limitées et l'on retrouvait du blanc, du gris et le plus souvent du noir. A l'époque l'utilisation des couleurs vives était un signe d'orgueil. De sa confection à sa vente, le chapeau passe par de nombreuses étapes de transformations et demande en fonction de sa complexité, plusieurs heures de travail. La première étape consiste à créer un modèle original qui comblera les attentes de la cliente donc il faut faire un patron. La seconde étape correspond au moulage sur des supports de bois ou de métal, utilisant des matériaux divers (paille, feutre, fourrure .. ). La dernière étape est celle de la finition c'est-à-dire de mettre les garnitures en utilisant de nombreux matériaux tels que voilettes, fleurs, rubans, perles, dentelle ... ). La garniture la plus onéreuse était la plume d'autruche et celle du paon. Celle-ci avait environ 10 pouces de longueur. Pour obtenir une plume de qualité et bien fournie, l'on pouvait payer jusqu'à 6 50$ la plume car elles étaient rares. Il fut un temps où la beauté naturelle et la durabilité des plumes d'oiseaux ont fait un ornement idéal pour la plupart des styles de chapeaux. La demande était tellement forte que toutes sortes de plumes furent utilisées: plumes de poulet, d'hirondelle, de mésange d'aigrette, de grand héron, d'oiseau de paradis ... La cruauté de cette mode ne passa pas inaperçue. En effet en 1915, le Canada interdisait l'importation de plumes autres que celles de l'autruche. Cependant, la loi n'a pas suffi à enrayer le commerce clandestin des plumes d'oiseaux. C'est une nouvelle mode de coiffure qui allait sauver les oiseaux. En effet, la mode des cheveux courts coupés au carré, ne convenait plus aux chapeaux extravagants. Les chapeaux mous en forme de cloche ont pris la relève et la plupart des plumassiers (marchands qui préparaient les garnitures de plumes pour l'industrie de la mode) se sont trouvés contraints d'abandonner leur commerce. Les oiseaux avaient enfin retrouvé l'utilisation de leurs plumes selon les lois de la nature. Le Bercail, vol.l6, no 1 mars 2007 8 Une grande part de modistes tenaient leur atelier à leur maison privée. Le salon d'essayage prenait une place importante dans son atelier. Il fallait prévoir un miroir de bonne dimension afin que la cliente puisse se regarder de tous les côtés. Un fauteuil confortable était de mise, car l'essayage pouvait durer assez longtemps. Quelques petites étagères, supportant les derniers modèles de création, étaient essentielles. Enfin, une petite table sur laquelle l'on déposait les chapeaux lors de l'essayage, complétait le mobilier. Certaines modistes réservait une tablette pour y exposer les boîtes à chapeaux où apparaissait leur marque de commerce. La pièce réservée à cet atelier devait être bien éclairée et agréablement décorée, l'honneur de la modiste en dépendait. Enfin, il n'était pas rare de voir traîner un petit calepin noir dans lequel la modiste inscrivait les demandes de ses clientes, parfois le dessin du chapeau demandé, le nom de tous ses fournisseurs et même l'inventaire de tout son matériel. Chapelier A l'époque du moyen âge, le métier de chapelier se subdivisait en plusieurs branches: chapeliers de fleurs, chapeliers de coton, chapeliers de paon et chapeliers de feutre. Dans la littérature de l'époque, les personnages des romans et des chansons de gestes passent leur temps à en tresser. D'ailleurs le « chapel de fleurs» demeura à titre de redevance féodale et fut considéré comme une marque d'honneur et de respect. Plus tard, il fut remplacé, au niveau de la classe supérieure, par des cercles d'orfèvrerie ornés de pierres précieuses. Le chapelier de coton ne vendait que des bonnets. Les chapeaux de paon n'étaient portés que par les dames. Ces plumes étant onéreuses, ils étaient réservées aux grandes dames qui s'en servaient pour décorer leurs coiffures .complexes. Les chapeliers de feutre eurent les premiers un statut de corporation à la fin du règne de Saint-Louis. Nous retrouvions le maître chapelier et son apprenti. Mentionnons que cet apprentissage durait sept années et qu'il fallait verser dix sous dans la confrérie. Dans certaines villes, les chapeliers réunissaient plusieurs industries: on les appelait chapeliers-aumussiers-bonnetiers. Il faut préciser que les chapeliers n'étaient pas forcés d'entrer dans une confrérie, mais c'était plutôt une nécessité morale. Par la suite, le métier de chapelier se diversifie selon les pays, les coutumes et les découvertes industrielles. De manière Chapeliers générale, disons que le chapelier fabrique les chapeaux en petites séries et revend également les modèles plus industriels. Ces hommes et femmes doivent avoir de l'imagination, de l'habileté manuelle, de la patience et un goût artistique très développé. Les modifications dans la fabrication de chapeaux se produisent à mesure que l'usage des chapeaux se répande sur notre planète. Le formier Le formier est l'artisan sur bois qui sculpte des blocs de tilleul selon différentes formes, à la demande des modistes et des chapeliers. Ce métier d'art requérait quatre années d'apprentissage. Le Bercail, vol.16, no 1 mars 2007 9 Sortes de chapeaux Ghislaine Gervais Le premier chapeau fit son apparition dans la préhistoire lorsque les premiers hommes ont assemblé quelques larges feuilles sur leur tête dont la fonction était de se protéger contre la pluie et le froid. Cette coiffure était éphémère, mais probablement efficace. Nous pouvons donc affirmer que le premier chapeau était certainement de type végétal. Par la suite, il a suivi l'évolution de l'Homme et s'est rapidement diversifié. Depuis son invention, des millions de sortes de chapeaux et de leurs dérivés ont parcouru l'histoire. Voici donc une courte présentation des chapeaux les plus connus. Pleureuses et joyeuses Au Québec d'antan, deux sortes de chapeaux étaient des plus courants. D'une part, il y avait les « Pleureuses» qui étaient des chapeaux de deuil pour les filles et la veuve. C'était un chapeau avec un voile couvrant tout le visage et qui s'arrêtait à l'épaule. L'on coupait du crêpe en lisière et on l'étirait pour faire la bordure autour du voile. Certaines modistes rajoutaient des fleurs fabriquées avec le crêpe et les disposaient harmonieusement sur le voile. Ce chapeau se portait le jour des funérailles et par la suite chaque dimanche à la messe. Rappelons-nous qu'à cette époque, le deuil durait un an et demi suivi du demi-deuil qui durait six mois. D'autre part, il y avait les « Joyeuses» qui étaient des chapeaux de mariage pour la future épouse. Certaines femmes préféraient le voile seulement, tandis que d'autres choisissaient le chapeau. De plus, la mode du temps apportait également un petit bandeau recouvert de satin sur lequel on cousait des perles à la main. Pour varier, l'on pouvait y mettre aussi des fleurs de soie ou de petites plumes blanches. La longueur du voile variait d'une future épouse à l'autre. Certaines préféraient le voile à l'épaule, d'autres le préféraient à la taille et certaines optaient pour le voile jusqu'à terre. Le chapeau de Pâques Dès les premiers avant-coureurs du printemps, une envie irrésistible d'acheter un chapeau s'emparait de nombreuses femmes. Il y a quelques années, ce symptôme universel de la fièvre du printemps était une véritable institution. C'était la saison du chapeau de Pâques, qui venait agrémenter une nouvelle robe et de nouveaux souliers. En principe, l'on achetait ces vêtements pour la messe de Pâques mais en pratique, c'était surtout pour le défilé de mode informel pendant cette messe spéciale. Ce dimanche-Ià, la gent féminine portait une attention spéciale, beaucoup plus sur les chapeaux des voisines que sur le sermon du curé! De nos jours, cette tradition se meurt progressivement compte tenu du déclin foudroyant de la religion. Cependant, à cette époque, le vieux réflexe se réveillait à chaque printemps. On allait voir sa modiste, on s'informait des nouveautés, on essayait différentes coiffures. Chacune des clientes avait sa demande spéciale: retrouver les œillades inimitables que permettait une discrète voilette de tulle, l'élégance du feutre qui mettait en valeur la pureté d'un profil, la délicatesse d'un ruban de soie rose qui prolongeait un teint charmant. . . L'important était de trouver un chapeau que tout le monde admirerait, un chapeau qui marquerait le bon goût de sa propriétaire et qui ferait des envieuses ... Le Bercail, vo1.16, no 1 mars 2007 10

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