" Le 3 juin 1950, je foulais dans une sorte d'extase, la neige sommitale de l'Annapurna, la déesse des hindouistes... " Mais, dès le sommet conquis, les éléments se vengent : pieds et mains gelés, Maurice HERZOG sera amputé. Lors de la descente, la mort s'apprête à le saisir puis l'abandonne, et c'est un véritable sentiment de renaissance, profond et spirituel, qui l'étreint alors. Près de cinquante ans après cet exploit extraordinaire, celui qui fut autant un industriel et une personnalité politique qu'un homme de montagne nous révèle tout le sens de cette " deuxième naissance ". Car, pour Maurice HERZOG, il y aura eu l'avant Annapurna -le jeune homme amoureux des cimes, résistant durant la guerre- et l'après : l'engagement. Que ce soit avec de Gaulle, comme secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports ; en tant que député de Haute-Savoie, et maire de Chamonix, dans l'industrie ; au Comité international olympique... Une vie d'homme plus qu'accomplie. Mais en lui, l'Annapurna, et sa leçon de vie, reste présent. " Parce que vous avez beaucoup souffert, vous avez pu renaître " : cette parole sacrée que lui offre l'une des plus grandes sommités du bouddhisme continue, encore aujourd'hui, à l'accompagner.