Quelles perspectives pour l’enseignement/apprentissage de l’oral en FLE/FLS? Laura Abou Haidar Directrice du CUEF de Grenoble Université Grenoble Alpes – Laboratoire LIDILEM [email protected] 1 Introduction 1. Quels enjeux autour de l’enseignement/apprentissage de l’oral ? 2. L’oral dans une perspective pédagogique: 1. Objets : 1. Genres de l’oral 2. Types d’interaction 3. Registres 4. Corpus pédagogiques vs corpus authentiques 5. Quel oral enseigner ? 2. Démarches : 1. Cadre didactique de référence 2. Besoins 3. Objectifs (l’oral, pour quoi faire ?) point de vue de l’enseignant, de l’apprenant, des familles, de l’institution scolaire… ça fait beaucoup !!! 4. Compétences 5. Comment enseigner l’oral ? 3. Outils 3. Quelles activités pour la classe ? 2 Enjeux identitaires Une question de représentations, d’attitude, envers la langue et la culture cibles « Les représentations que les locuteurs se font des langues, de leurs normes, de leurs caractéristiques, ou de leurs statuts au regard d’autres langues, influencent les procédures et les stratégies qu’ils développent et mettent en œuvre pour les apprendre et les utiliser (Dabène, 1997) » (travail cité par Castellotti & Moore, 2002, 7). Que pensent vos élèves / étudiants de la langue française ? 3 Enjeux identitaires Avant toute chose, l’oral engage la face, au sens propre et figuré (visage / soi) (Goffman 1974, Gumperz & Hymes 1972, de Salins 1988) Rien de moins naturel que de s’exprimer dans une LE entre pairs / compatriotes Le poids des traditions culturelles : Cultures d’enseignement La « faute » : verdict, sentence, jugement, couperet… Comment l’erreur est-elle conçue, non seulement dans la classe, mais aussi dans la société ? Comment sont perçus les écarts par rapport à la norme ? Les sociétés de « l’apparence… » : tout écart à la norme dévalorise la personne par rapport au groupe Nécessité de sécuriser, donner confiance, détourner la focalisation crispée sur la performance 4 Pourquoi apprendre l’oral ? 1. Que font les apprenants avec la langue orale ? 2. Quel intérêt ont-ils à l’apprendre ? Quelle motivation ? Quel plaisir en tirent-ils ? 3. Quel usage dans la vie quotidienne ? Professionnelle ? 4. Quel prestige social et culturel en tirent-ils ? 5. Quelles évaluations de l’oral ? 6. Quel oral apprennent-ils ? Quel oral souhaitent-ils apprendre ? 5 Code oral / Code écrit Une langue, deux codes L’actualisation de la langue à travers le code oral est première par rapport à l’écrit : un enfant apprend à parler, l’écrit vient se greffer dessus dans un cadre scolaire Processus cognitifs distincts : production, perception, compréhension orales, à traiter différemment de la production, perception et compréhension écrites L’écrit rend visibles les structures profondes de la langue, qui sont pour certaines inutiles, voire totalement absentes du code oral Ex. « ne…pas » Je ne veux pas => [ʒənvəpa] [ʒvəpa] [ʒəvəpa] 1 seul contexte possible pour [ʒənvəpa] 6 Code oral / Code écrit Critère de différenciation : immédiateté versus distance Source : KOCH Peter & Wulf ŒSTERREICHER, 2001, « Langage parlé et langage écrit », in Lexikon der Romanistischen Linguistik, tome 1, 584-627, Tübingen, Max Niemeyer Verlag 7 Grammaire de l’oral ? Source : KOCH Peter & Wulf ŒSTERREICHER, 2001, « Langage parlé et langage écrit », in Lexikon der Romanistischen Linguistik, tome 1, 584-627, Tübingen, Max Niemeyer Verlag 1. Domaine pragmatico-textuel 2. Domaine syntaxique 3. Domaine sémantique 4. Domaine phonique Source : Koch & Osterreicher, 2001 8 Domaine pragmatico-textuel 1. Multi-canalité, moyens paralinguistiques, connecteurs phatiques du locuteur et de l’auditeur… 2. Contextualisation multiple 3. L’auditoire contribue à la performance 4. Marqueurs de structuration typiques délimitent le statut des portions discursives et leurs relations sémantiques 1. Ouvertures : alors, eh ben, mais… 2. Clôture : hein, quoi, non… Rituels spécifiques de l’interaction 5. Répartition des tours de parole (avec toutes les règles qui les régissent, les marqueurs de début et fin de tours, …) Source : Koch & Osterreicher, 2001 9 6. Le locuteur coordonne (…) intention communicative, contextes pertinents, interlocuteurs, tradition discursive, linéarité du discours, règles de la langue Les traces du processus de formulation abondent 7. Eléments d’émotionnalité : ancrage dans le contexte communicatif non verbal… 8. Particules de modulation : atténuent ou renforcent un énoncé : dislocation à droite (t’as qu’à…), … 9. Polyfonctionnalité efficace et économique des marqueurs/connecteurs Source : Koch & Osterreicher, 2001 10
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