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Larousse. La Grande encyclopédie. Tom 10 PDF

581 Pages·2016·22.58 MB·French
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Preview Larousse. La Grande encyclopédie. Tom 10

Volume 10 Cet ouvrage est paru à l’origine aux Éditions Larousse en 1974 ; sa numérisation a été réalisée avec le soutien du CNL. Cette édition numérique a été spécialement recomposée par les Éditions Larousse dans le cadre d’une collaboration avec la BnF pour la bibliothèque numérique Gallica. La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 10 Le vulgarisateur Mais il retrouve son siège en 1902, cautionné l’expérience. Deux congrès Guesde (Jules) 1906, 1910, 1914 et 1919. préparatoires à l’unité n’aboutissent du marxisme qu’à un regroupement partiel. Guesde Socialiste français (Paris 1845 - Saint- Jules Guesde collabore aux Droits de Les grands thèmes et Édouard Vaillant (1840-1915) créent Mandé 1922). l’homme, au Radical, à la Révolution de Guesde le Parti socialiste de France (3 nov. française ; en 1877, il lance le pre- 1901), tandis que Jaurès fonde le Parti Les années mier hebdomadaire socialiste fran- C’est sans doute au cours de la pre- socialiste français (2-4 mars 1902). de formation çais, l’Égalité, dont la parution sera mière législature où il siège au Parle- Sous la pression de l’Internationale plusieurs fois interrompue ; en 1880, ment (1893-1898) que Jules Guesde Jules Guesde, de son vrai nom Jules socialiste, l’unité se réalise cependant il publie, avec Benoît Malon (1841- exerce sur l’ensemble du mouvement Basile, est le fils d’un directeur d’éta- après le Congrès international d’Ams- 1893), un quotidien, l’Émancipation. socialiste le plus grand ascendant. blissement libre, homme de droite et terdam (avr. 1904). Elle se fait sur Condamné à six mois de prison par la Le XIe Congrès du parti ouvrier de catholique pratiquant, père de cinq des positions beaucoup plus proches cour d’assises de Moulins pour avoir France (Paris, oct. 1893) décide que les enfants. La vie est difficile. Malgré un du guesdisme que du jauressisme, attaqué Rothschild, il collabore, à sa élus à la Chambre devront se considé- brillant succès au baccalauréat, il n’est condamnant par exemple le ministéria- sortie, au Citoyen, puis au Cri du rer comme l’avant-garde du prolétariat pas question de poursuivre des études lisme et obligeant les élus socialistes à peuple de Jules Vallès* et fonde en en marche vers la conquête du pouvoir dans l’enseignement supérieur. Le voter contre le budget de l’État bour- 1885 le Socialiste. politique et défendre en toute circons- jeune homme devient expéditionnaire- geois. Guesde escomptait peut-être que La fréquentation de jeunes intellec- tance les revendications ouvrières. traducteur au ministère de l’Intérieur Jaurès ne se plierait pas à ces obliga- tuels l’a convaincu de la précellence du L’action syndicale n’intéresse Guesde (1864). tions et se mettrait en dehors du Parti socialisme scientifique et de l’analyse que dans la mesure où elle permet le socialiste unifié. Mais il les accepte au Mais le journalisme l’attire. Pour marxiste. Dans ses articles, il va s’en rassemblement des masses ouvrières et congrès de la salle du Globe, à Paris, ne pas faire tort au recrutement de faire le vulgarisateur. l’éveil de leur conscience. Il en va de en avril 1905, bientôt abandonné par l’établissement que dirige son père, il Son emprisonnement lui donne le même pour l’action coopérative, tout certains de ses lieutenants ; Guesde, à prend le nom de jeune fille de sa mère, étant subordonné, à ses yeux, à la prise loisir nécessaire pour rédiger un Pro- ce moment, paraît avoir gagné la partie Guesde. En 1869, il est secrétaire de du pouvoir. La solidarité internationale gramme du socialisme révolution- rédaction au Progrès libéral de Tou- contre Jaurès. naire français et préparer une bro- des prolétaires n’exclut pas le droit et louse, qu’il abandonne, avec toute chure, Collectivisme et Révolution. même le devoir de défendre la nation De 1905 à 1914 la rédaction, lorsque le journal vire Au IIIe Congrès ouvrier socialiste de contre toute agression : « La France vers la droite. Il collabore encore à la France, tenu à Marseille en octobre attaquée n’aurait pas de plus ardents En fait, il va la perdre. Son état de Liberté de l’Hérault, où il réclame la 1879, les guesdistes l’emportent sur les défenseurs que les socialistes du parti santé lui rend difficile une action conti- représentation proportionnelle, et, dès réformistes. Le but est de « préparer la ouvrier. » nue. Son autoritarisme écarte de lui le 1erjuin 1870, aux Droits de l’homme, formation d’un grand parti qui puisse, Guesde réclame la journée de huit quelques-uns de ses amis, séduits par de Montpellier, dont il devient le di- le moment venu, mettre la force au ser- heures, condamne les « lois scé- le prestige de Jaurès après 1905. Les recteur et où il mène la lutte contre la vice du droit ». Ce parti sort du congrès lérates », oppose le socialisme à syndicalistes révolutionnaires, de leur guerre « impérialiste et dynastique », de Marseille sous le nom de Fédération l’anarchie, se risque (20 nov. 1894) à côté, préfèrent Jaurès à Guesde. Si, ce qui lui vaut d’être emprisonné. Hos- du parti des travailleurs socialistes brosser un tableau de la future révo- aux élections de Roubaix, les majori- tile à l’armistice, il se rallie à la Com- de France. Jules Guesde se rend à lution collectiviste, oppose (15 et tés rassemblées par Jules Guesde vont mune* et la soutient dans les Droits Londres au printemps 1880 pour y éla- 24 juin 1896) le socialisme ouvrier au en augmentant, ses interventions à la de l’homme. Poursuivi par le gouver- borer avec Marx* un programme pré- catholicisme* social d’Albert de Mun Chambre et dans les congrès sont plus nement de Versailles, il est condamné cis, qui est adopté en novembre 1880 et au libéralisme bourgeois de Paul rares et portent moins. Le dernier de en juin 1871 à cinq ans de prison et par le congrès du Havre. Au congrès Deschanel. ses grands discours au palais Bourbon 4 000 francs d’amende. de Saint-Étienne (1882), les sympa- est prononcé à la suite de la grève des Pour échapper aux conséquences thisants de Paul Brousse (1844-1912), Guesde et l’unité cheminots (oct. 1910), où il attaque de la condamnation, il se réfugie en partisans de structures fédérales, sont socialiste Briand*, ancien député socialiste de la Suisse, où il subit l’influence de Ba- éliminés. La conception centraliste de tendance de Jaurès devenu président du kounine*, et rejoint la section juras- Guesde l’emporte dans le parti, qui Jules Guesde a sans doute cru, à ce Conseil, qui a brisé la grève. sienne de l’Internationale*. C’est sa prend alors le nom de parti ouvrier de moment, qu’il arriverait à grouper phase libertaire. France (P. O. F.) et d’où les derniers dans le parti ouvrier de France tous De 1914 à 1922 Le climat de Genève lui convient anarchistes seront éliminés en 1891. les militants socialistes dignes de ce mal. Il va en Italie, où il enseigne et nom, et il a vu d’abord en Jaurès* un Devant la guerre, l’attitude de Guesde Entre 1882 et 1890, Guesde tient où il se marie à la fille d’un ancien sol- de ses lieutenants possibles. En fait, il est conforme à ce qu’il avait toujours plus de douze cents réunions. Son dat de Napoléon ; il y fonde la Corres- s’est heurté à de très vives résistances, dit : la grève générale, dans ces cir- visage de prophète ascétique, son pondance franco-italienne et collabore dues pour une part à son tempérament constances, serait un crime ; elle ne éloquence âpre, sa parole coupante, à divers journaux d’extrême gauche, autoritaire, d’autre part aux tendances pourrait que profiter à l’ennemi et se son don des formules frappantes lui dont l’Italia nuova et la Plèbe. Sa par- partiellement contradictoires des socia- retournerait contre le socialisme. Aussi assurent un grand ascendant sur les ticipation à l’action de l’Internationale listes français, dispersés à ce moment accepte-t-il de devenir ministre d’État foules ouvrières. Mais, candidat aux entraîne son expulsion ; entre-temps, en plusieurs organisations rivales. dans le cabinet Viviani, et il le demeu- élections législatives, il est trois fois il a commencé à se forger sa propre rera dans les cabinets suivants jusqu’en battu : en août 1881, en octobre 1885 Au moment où certains espéraient conception du socialisme. Dans deux décembre 1916. et en septembre 1889. C’est seulement une réalisation prochaine de l’unité par écrits composés à cette époque, l’Es- le 20 août 1893 qu’il est élu député de la fusion, la participation d’Alexandre Devant la révolution d’Octobre, son sai de catéchisme socialiste et De la Roubaix, dès le premier tour, par 6 879 Millerand (1859-1943), socialiste indé- jugement est nuancé : il lui paraît anor- propriété, il prend ses distances avec voix contre 6 541 à l’ensemble de ses pendant, au cabinet de Waldeck-Rous- mal que le socialisme tente de s’instau- l’anarchisme*. adversaires, sur 13 852 votants. Il ne seau aux côtés de Gallifet — l’un des rer dans un pays de structure arriérée Après un nouveau séjour en Suisse, sera pas réélu aux élections de 1898, généraux versaillais qui ont réprimé la et essaie, cependant, de se subordon- il est autorisé à rentrer en France en battu par l’industriel Motte et écarté Commune — fournit à Jules Guesde ner l’ensemble du mouvement ouvrier. 1876. pour quatre ans du palais Bourbon. un thème d’opposition à Jaurès, qui a Guesde ne sera donc pas de ceux qui, 5143 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 10 au congrès de Tours (1920), voteront à 1914, devaient adopter des positions de « Che ». Lorsque les États-Unis pro- carnation de l’« homme nouveau », le ralliement à la IIIe Internationale. très diverses. voquent la contre-révolution militaire meilleur et plus pur qu’aucun autre. Mais il n’acceptera aucune entreprise G. L. de juin 1954, il part pour le Mexique, Le marxisme, avant d’être un système contre-révolutionnaire. F Internationales / Jaurès (J.) / Socialisme. où il va rencontrer les exilés cubains. de lois économiques et sociales, est, à ses yeux, une morale révolutionnaire A. Zévaès, Jules Guesde, 1845-1922 (Ri- Originalité du guesdisme vière, 1928). / G. Lefranc, le Mouvement socia- La révolution cubaine généreuse. liste sous la Troisième République, 1875-1940 C’est pourquoi Guevara en vient à Le parti ouvrier de France a été le pre- (Payot, 1963). / C. Willard, le Mouvement socia- Che Guevara fait la connaissance des dénoncer les Soviétiques, au nom de mier parti français de masse (2 000 ad- liste en France (1893-1907). Les guesdistes (Éd. frères Castro en 1955 et accepte de sociales, 1965). l’éthique marxiste ; il a été auparavant hérents en 1889 ; 10 000 en 1893 ; participer à leur tentative de débar- éliminé, à l’été 1961, par les commu- 17 000 vers 1898), organisé avec ses quement en qualité de médecin. Après Les principales oeuvres de nistes cubains, qui dénoncent le « gau- sections, ses fédérations, ses congrès quelques mois d’entraînement au J. Guesde chiste » Guevara, coupable d’avoir départementaux et nationaux, sa dis- Mexique, les révolutionnaires s’em- critiqué les causes de la crise de pro- cipline. Introducteur en France de la (avec leur date de barquent sur le Granma et abordent duction et prôné l’industrialisation et manifestation du 1er mai en 1890, il se publication) à Cuba le 2 décembre 1956. L’échec la sagesse économique. D’une certaine heurte, à partir des dernières années initial permet à Guevara de donner sa 1871 le Livre rouge de la justice rurale. manière, il tombe comme Trotski à du siècle, à la concurrence du syndica- mesure ; il écrira : « Ces consultations 1878 Essai de catéchisme socialiste. l’occasion d’un débat économique lisme révolutionnaire, qui, lui, consi- données aux paysans de la Sierra ont semblable. dère la prise du pouvoir comme néces- 1879 la Loi des salaires et ses conséquences ; transformé ma résolution spontanée et Collectivisme et Révolution ;le Collectivisme sairement décevante. Les jauressiens quelque peu lyrique en une force se- au Collège de France. Un, deux, beaucoup lui reprochent de vivre replié sur lui- reine et de qualité. Il n’y a rien comme même, de ne pas avoir accordé àla lutte 1883 le Programme du parti ouvrier. vivre une révolution pour faire l’édu- de Viêt-nam pour la libération de Dreyfus l’impor- 1885 Services publics et socialisme. cation d’un honnête homme [...]. C’est Jusqu’en 1965, Guevara est resté révo- tance qu’elle méritait et d’ajourner au le peuple qui forme ses chefs. » Fidel 1898 le Socialisme au jour le jour. lutionnaire cubain à Cuba. À cette date, lendemain de la prise du pouvoir tout Castro dira, de son côté, que Guevara le Viêt-nam prend la priorité dans ses 1901 Quatre Ans de lutte de classe à la effort de construction révolutionnaire. était aimé de tous et admiré pour son Chambre (1893-1897) ;État politique et mo- préoccupations : « Le Viêt-nam, qui À l’heure de sa plus grande in- rale de classe. courage extraordinaire, doublement incarne les aspirations, les espoirs du fluence, le guesdisme compte parmi ses 1911 Questions d’hier et d’aujourd’hui ;En admiré en tant qu’étranger combat- monde des peuples oubliés, est seul adhérents 60 p. 100 de travailleurs de garde ! Contre les contrefaçons du socia- tant pour Cuba : « S’il avait son talon [...]. On doit l’accompagner jusqu’à la l’industrie (dont 15 p. 100 du textile, lisme et la fausse monnaie des réformes d’Achille comme guérillero, c’était par victoire ou la mort. » 12 p. 100 de métallurgistes), 17 p. 100 bourgeoises. excès de qualité agressive, à cause de Renonçant à ses fonctions cubaines, de commerçants, 7 p. 100 de paysans, son absolu mépris du danger. » le « Che » prend congé de sa famille petits propriétaires exploitants, sou- Le « petit médecin » devient ainsi et de ses camarades, écrivant avec hu- vent vignerons ou horticulteurs. le « comandante » de la brillante cam- mour et ironie : « Je sens de nouveau Guevara (Ernesto, Géographiquement, le guesdisme pagne de Las Villas, qui brise le régime les côtes de Rossinante sous mes ta- repose : dit Che) de Batista. En 1959, à trente et un ans, lons, me voilà de nouveau sur la route, 1o sur la France du Nord (la conurba- le « Che » parvient à la gloire natio- l’écu au poing [...] essentiellement tion lilloise, le tulle calaisien), le Nord nale et internationale ; directeur de rien n’a changé, sauf que je suis plus Homme politique argentin (Rosario et le Pas-de-Calais représentant la moi- l’Institut national de la réforme agraire conscient, que mon marxisme est enra- 1928 - région de Valle Grande, Boli- tié des effectifs du P. O. F. ; (I. N. R. A.), président de la banque na- ciné et nettoyé [...]. Laissez-moi dire, vie, 1967). 2o sur un certain nombre de foyers tionale et ministre de l’Industrie, il est même si j’ai l’air ridicule, que le vrai du Massif central (Montluçon, Com- la conscience de la révolution cubaine. révolutionnaire est guidé par un grand Introduction mentry, Limoges, Saint-Étienne, Au cours de ces brèves années, il fait amour. » Roanne), où l’industrie est à la fois Son père descendait de notables pro- connaître ses idées à travers quelque Alors que les Américains parlent de houillère, métallurgique, textile et vinciaux et sa mère de l’aristocratie trois cents articles, discours, lettres et sa mort, il part en secret pour le Congo diverse, avec des prolongements vers de Buenos Aires. Après une enfance entrevues accordées à la presse. Qu’il et combat durant l’hiver 1965-66 avec Lyon et l’Isère ; provinciale, Ernesto Guevara fait des s’agisse du budget cubain, de la stra- les rebelles. Déçu, il rentre à Cuba. À 3o sur la France méditerranéenne études de médecine à l’université de tégie révolutionnaire internationale la fin de l’année, il est en Bolivie pour (Aude, Hérault, Gard, Bouches-du- Buenos Aires et se passionne pour ou de l’élevage des bêtes à corne, le y créer un autre Viêt-nam. Rhône), où, paradoxalement, le gues- A. Schweitzer et Gndh. En 1951-52, style en est polémique et pressant ; Après une préparation minutieuse disme prolonge la tradition démocrate il part avec un ami pour étudier les l’urgence morale de l’action ne per- et un démarrage hâté par la nécessité, socialiste de 1848-1851 ; communautés de lépreux de l’Amé- met pas de développer une cohérence le mouvement s’amorce en mars 1967, 4o sur un certain nombre d’îlots (Bor- rique du Sud. En moto, ils traversent rigoureuse, mais donne l’occasion à dans les forêts du Sud-Est. Malgré les deaux, Troyes). le Chili et le Pérou, puis, sur un radeau, l’enthousiasme et à la générosité de se embûches et l’isolement politique, les Dans le mouvement syndical, c’est ils descendent un affluent de l’Ama- manifester. révolutionnaires mettent le gouver- la Fédération du textile qui a été le zone. Guevara rêve alors de devenir un « Dans un monde dominé par les nement en difficulté et l’obligent à principal bastion du guesdisme avec grand médecin pour aider l’humanité. forces du mal, l’homme nouveau serait demander l’aide militaire américaine. Victor Renard. En 1953, après avoir terminé ses engendré par la révolution et la lutte Mais les guérilleros doivent ensuite se Parmi les militants connus qui ont études, il reprend son voyage, inter- sans merci. Si c’est une vraie révo- replier sur la défensive. En octobre, le subi l’influence de Jules Guesde il rompu par la guerre civile en Colom- lution, on gagne ou l’on meurt. » Le « Che » est pris dans une embuscade faut citer Alexandre Bracke-Desrous- bie, et rejoint des amis au Guatemala. « Che » a opté pour le marxisme parce et exécuté. seaux (1861-1955), Marcel Cachin C’est là, au milieu de jeunes révolu- que c’est pour lui la manière de rendre J.M. (1869-1958), Adéodat Compère-Morel tionnaires venus de tout le continent « scientifique » son honnêteté, sa gé- F Amérique latine / Bolivie / Castro / Cuba. (1872-1941), Paul Faure (1878-1960), et attirés par le réformisme du colonel nérosité et sa décision de combattre, Che Guevara, Obra revolucionaria (Mexico, Jean Lebas (1878-1944), personnages Arbenz, qu’il commence à s’intéresser parce que, dans la théorie et les idéaux 1967 ; trad. fr. OEuvres, Maspéro, 1968 ; 4 vol.) ; qui, face aux événements postérieurs à la politique. Il reçoit alors le surnom marxistes, il trouve ce camarade, in- Obras, 1957-1967 (Maspéro, 1970 ; 2 vol.) ; 5144 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 10 Scritti, discorsi e diari di guerriglia, 1959-1967 vecteur p, appelé vecteur de Poynting (dans le système d’unités M. K. S. A.) pénètre pas dans le conducteur. Dans (Turin, (1969). / R. Vasquez Diaz, la Bolivie à (fig. 1) et dont la valeur, qui s’exprime la permittivité électrique le cas d’un conducteur non parfait, l’heure du « Che » (trad. de l’espagnol, Mas- péro, 1968). / P. Gavi, Che Guevara (Éd. univer- en watts, est égale à la valeur algé- l’existence d’une conductivité non infi- sitaires, 1970). / M. Lowy, la Pensée de « Che » nie, donc d’une résistance non nulle, Guevara (Maspéro, 1970). / J.-J. Nattiez, Che et la perméabilité magnétique entraîne une pénétration plus ou moins Guevara (Seghers, 1970). / A. Sinclair, Guevara 0 = 4 . 10– 7, par les relations grande de l’onde dans le conducteur et, (Londres, 1970 ; trad. fr., Seghers, 1970). par voie de conséquence, son affaiblis- sement. La pénétration caractérise la et c0 = 300 000 km/s. profondeur à laquelle l’onde doit par- Guide (le) L’air, milieu matériel, se comporte venir pour que l’amplitude du champ à peu près comme le vide tant que la électrique, par exemple, soit divisée longueur d’onde ne devient pas trop par 2,72. Son expression est liée à la F ACADÉMISME. courte. À partir de la gamme des ondes perméabilité , à la conductibilité et millimétriques, l’influence des consti- à la fréquence f par la relation tuants de l’air se manifeste. Encore faut-il que les distances parcourues guide d’onde soient suffisantes pour permettre un Plus la conductibilité est grande, affaiblissement perceptible de l’onde. plus la pénétration est petite. À la Tube métallique de section variée per- limite, pour les conducteurs parfaits, mettant l’acheminement d’une onde Son comportement en présence la conductibilité est infinie et la pé- électromagnétique de fréquence très Par rapport à une origine des es- d’un plan conducteur nétration est nulle. Si la fréquence f élevée par réflexion sur les parois paces O et en fonction de l’abscisse z, À l’intérieur d’un conducteur parfait, augmente, la pénétration diminue. internes. le long de l’axe de propagation Oz, le le champ est toujours nul. Une onde Pour un conducteur en cuivre, donc Aux fréquences de l’ordre de plu- champ e (exprimé en volts par mètre) électromagnétique qui tombe per- bon conducteur, la pénétration n’est sieurs centaines ou milliers de méga- et le champ h (exprimé en ampères par pendiculairement ou non sur un plan que de 1,2 à 3 000 MHz ( = 10 cm). hertz, le câble coaxial ne peut plus mètre) ont respectivement pour valeur : conducteur parfait ne peut y pénétrer. servir qu’à établir des jonctions très Les conditions à la surface de sépara- courtes, de l’ordre de quelques mètres tion du milieu conducteur et du milieu ou décimètres, en raison de l’affaiblis- extérieur (vide ou air) sont telles que sement exagéré des signaux. Le guide c étant la célérité avec laquelle l’onde le champ électrique total ne peut être d’onde prend alors le relais de la trans- que perpendiculaire au plan ou nul et se propage et qui est celle du change- mission des signaux électromagné- que le champ magnétique total ne peut ment d’état. tiques de très haute fréquence. être que tangent au plan ou nul ; le Si le champ e est orienté suivant vecteur ne peut donc être que tan- L’onde l’axe Ox et le champ h suivant l’axe Oy gent à ou nul (fig. 3). En un point M, électromagnétique d’un trièdre trirectangle (Oxyz), la pro- l’onde réfléchie, qui prend naissance, pagation se fera suivant le troisième donne avec l’onde incidente en ce point Sa propagation dans le vide axe Oz (fig. 2). une onde totale qui vérifie les condi- Cette onde est constituée de deux vi- tions aux limites énoncées. Le rayon Les grandeurs e et h ne sont pas in- brations vectorielles, perpendiculaires réfléchi pr est, dans le plan d’incidence, dépendantes l’une de l’autre, mais liées à leur direction de propagation p et matérialisé par la normale n en M et par l’intermédiaire du milieu. Le rap- perpendiculaires entre elles. Ces deux le rayon incident pi, et l’angle de ré- vibrations sont le champ électrique e et flexion est égal à l’angle d’incidence port est une constante indépen- Z0 le champ magnétique h. Dans le vide, (fig. 4). Il y a, d’autre part, retourne- dante du temps et de l’espace, appelée ces deux champs vibrent en phase, et ment du vecteur e si celui-ci est paral- impédance d’onde et qui s’exprime en de leur variation simultanée résulte la lèle au plan (cas dit de la polarisation ohms : propagation de proche en proche d’une horizontale) et conservation du vecteur modification du milieu, propagation si celui-ci est parallèle au plan qui se fait de façon rectiligne et dans un Dans le vide, et c s’expriment en (cas dit de la polarisation verticale) Z0 sens dépendant de leur orientation rela- fonction des paramètres électrique [fig. 5]. La réflexion n’entraîne pas tive. Direction et sens sont ceux d’un et magnétique du milieu, c’est-à-dire d’affaiblissement, puisque l’onde ne 5145 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 10 Son comportement en présence d’ondes polarisées horizontalement, d’un plan de séparation de deux en certains points P les champs inci- diélectriques dent et ei réfléchi er peuvent s’oppo- ser et s’annuler (c’est le cas de tous Un diélectrique est un milieu matériel les points M) ; en d’autres points, au caractérisé par des propriétés bien défi- nies vis-à-vis des ondes électromagné- contraire, les champs ei et er peuvent s’additionner arithmétiquement pour tiques. Les paramètres qui le caracté- donner un champ double. La première risent sont la permittivité électrique , catégorie de points s’appelle noeuds de la perméabilité magnétique , comme vibration pour le champ électrique, la pour le vide, et la conductibilité . seconde ventres de vibration pour ce Les diélectriques purs comme le vide (fig. 7b et 7c). Il devient dès lors pos- diculaires aux parois et et écartées même champ. sont des milieux où la conductibilité sible de trouver des valeurs de , 1, de a, permettent d’écrire est nulle. Ils sont donc parfaitement Les noeuds sont donc distribués, tout 2, 3, ..., telles que, pour une lon- transparents aux ondes électromagné- comme les ventres, sur des plans paral- gueur d’onde donnée, on ait tiques. Le comportement général des lèles au plan et espacés de la quantité Or, il n’est pas nécessaire d’entrete- ondes électromagnétiques en présence nir une réflexion entre et , puisque d’un plan de séparation de deux dié- la propagation est assurée par le régime lectriques différents est analogue à étant la longueur d’onde (fig. 6). no1 entre et . L’absence de régimes celui des ondes lumineuses, et l’on d’oscillation entre et (régime no0 Si l’on désire placer un plan pa- La même onde de longueur est, dès retrouve à cette occasion les fonctions suivant la direction Ox) conduit à écrire rallèle au plan , il est indispensable lors, acheminée par des faisceaux de classiques de réflexion-réfraction, de que dans règnent les mêmes condi- réflexion totale et de polarisation. Dans diverses incidences, et le guidage se tions aux limites que dans . On ne Un tel guide d’onde conduit donc la le cas de diélectriques purs, il n’y a pas fait suivant divers régimes. Plus la peut donc placer n’importe où, mais vibration électromagnétique obligatoi- d’affaiblissement lors du changement longueur d’onde est petite et plus le suivant un des plans nodaux, d’ailleurs rement dans la direction Oz du guide de milieu, mais seulement déphasage. quelconque. Si n est le numéro d’ordre nombre de régimes est grand (fig. 7d). sans affaiblissement, si les plans sont Sous certaines incidences, dites inci- de ce plan à partir de , la distance b Pour qu’il y ait n régimes de propaga- des conducteurs parfaits, et en obser- dences de Brewster, il peut y avoir blo- de à est tion possibles, il faut que vation rigoureuse des conditions aux cage de la réflexion. limites caractérisées par les inégalités précédentes. Le guidage des ondes Cette relation fondamentale détermine Aucun régime n’est possible si n = 0, Lorsque le champ électrique est dans Dans un espace compris entre deux l’ensemble des propriétés de base des c’est-à-dire si la section droite du guide, le régime est plans conducteurs parallèles et , guides d’onde. le régime TE01 (transversal-électrique, l’onde électromagnétique se réfléchit 1o Si le plan est placé suivant le plan régime d’oscillation 0 suivant Ox, 1 sur chaque plan de façon telle que nodal no 1, la distance b a pour valeur Types de guides d’onde suivant Oy) [fig. 8]. Ce régime est le les conditions aux limites sur chacun régime fondamental de base du guide d’eux soient respectées. Ces conditions Le guide d’onde rectangulaire rectangulaire. Si, dans un guide donné, entraînent l’existence d’une relation Si b est imposé et si l’on fait varier C’est un tuyau à quatre parois conduc- on diminue la longueur d’onde , c’est- qui lie l’angle d’incidence et la dis- , l’angle varie. Pour une valeur de à-dire si l’on augmente la fréquence, trices orthogonales, dont deux consti- tance b entre les plans à la longueur = 0, l’onde rebondit orthogonale- il apparaît des régimes tels que TE01, d’onde, et qui est la relation fondamen- tuent les plans et . Pour une lon- ment sur place entre les plans et ; TE02, TE03, etc., correspondant à une tale des ondes guidées : gueur d’onde donnée, le plus petit il n’y a plus propagation suivant Oz multiplicité de rayons. écartement, b, est obtenu pour n = 1 (fig. 7a). On atteint ainsi la longueur Si le champ magnétique est situé d’onde de coupure c du système de (régime no 1 suivant la direction Oy) ; n étant un entier positif différent de dans la section droite, les régimes sont guidage : c = 2b ; la fréquence de cou- c’est évidemment le plus économique. zéro. du type TM (transversal-magnétique). pure correspondante est D’autre part, la multiplication des En un point P situé au-dessus d’un régimes abaisse les performances. En Le guide à section circulaire plan conducteur , il existe deux conséquence ondes : l’une incidente, pi, aboutissant où c est la célérité de l’onde. Bien que généralement plus simple, le en un point M1 ; l’autre réfléchie, pi, en Pour qu’il y ait propagation, il faut guide circulaire est d’étude bien plus un point M2. Suivant la position de P, donc < 2b. complexe. Cette complexité est due au ces deux ondes sont dans des condi- 2o Si la longueur d’onde diminue, la Les mêmes raisonnements appliqués fait que l’onde électromagnétique n’est tions de phase variable. S’il s’agit quantité cos diminue et augmente aux deux autres parois et , perpen- pas de révolution autour de l’axe de 5146 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 10 (rapport 2 en puissance), ce qui permet fait apparaître des affaiblissements des portées de 20 km environ. exagérés. Ils sont employés conjoin- tement avec d’autres pièces. En effet, La réalité est, en fait, assez com- une ligne de transmission est toujours plexe. La conductibilité non infinie associée à des équipements localisés des parois, le fait que les sections ne qui permettent de faire subir au signal sont pas rigoureusement circulaires, les électrique transmis les modifications solutions de continuité électrique entre envisagées par la technique servie tronçons successifs du guide rendent le (modulation, amplification, détection, mode TE01 instable et peuvent le trans- changement de fréquences, affaiblisse- former en modes supérieurs, lesquels, ment, filtrage, etc.). La mise en oeuvre en créant de nouveaux modes TE01 dé- des guides s’accompagne de celle phasés par rapport au mode d’origine d’organes actifs ou passifs (amplifica- et interférant avec lui, engendrent des teurs à ondes progressives, oscillateur distorsions inacceptables. à klystron, cavité résonnante, etc.). La propagation, alors que le guide à sec- mètres, puis taillés aux dimensions Or, l’exploitation d’une des pro- ligne de transmission n’est plus un fil tion circulaire l’est. Les champs e et h voulues. priétés du mode TE01 peut empêcher métallique sur lequel on peut mesurer ne peuvent être tous les deux dans la la création et la propagation des modes Une réalisation intéressante, parce une intensité ou un potentiel, mais elle section droite du guide ; donc le vec- que facilitant la mise en oeuvre, est parasites. Dans un guide circulaire limite aux parois du guide un espace en teur de Poynting ne peut être celle du guide souple, constitué d’une fonctionnant en régime TE01, le champ tout point duquel les phénomènes élec- axial, et l’onde se propage à l’intérieur bande métallique enroulée en spirale ; électrique est dans la section droite du triques se manifestent par des champs guide et le champ magnétique est tou- du guide non pas suivant l’axe de ce- ce guide donne satisfaction jusqu’à des magnétique et électrique. lui-ci, mais tout comme dans un guide fréquences de l’ordre de 10 000 MHz. jours situé dans un plan contenant l’axe Les guides d’onde sont utilisés dans du guide. La composante axiale de ce à section rectangulaire, par réflexions Un autre type de guide flexible, de sec- les techniques de transmission par champ développe dans le conducteur successives sur la paroi circulaire. tion elliptique, est formé d’une série faisceaux hertziens, dans les gammes des courants de circulation de section Le câble coaxial peut être considéré de brides à piège et de brides plates, hyperfréquences, dans les techniques droite. Il n’est donc pas nécessaire de comme un guide particulier. La pré- afin de pallier les effets de la rupture de de détection d’obstacles (radar, navi- ménager pour ces courants une conduc- sence d’une âme métallique centrale continuité métallique entre deux élé- gation aérienne et maritime), dans les tibilité axiale de l’enveloppe, mais seu- permet aux champs e et h d’être dans la ments adjacents. L’ensemble est main- techniques de diffusion à grandes puis- lement une conductibilité circulaire section droite de la ligne, et l’onde se tenu dans une enveloppe en gomme. sances et sur ondes très courtes. Les de la section droite. Si on réalise une propage dès lors suivant l’axe de symé- Tout comme une ligne de transmis- informations transmises, à la fois par enveloppe en enroulant, à spires join- trie. Le régime est alors du type TEM sion classique, un guide d’onde a des l’onde porteuse et par le guide, sont tives, sur un mandrin cylindrique, un (transversal-électrique-magnétique). paramètres de transmission. L’affai- de nature variée : signaux télépho- fil de cuivre émaillé, donc isolant, on niques simples ou multiplex, signaux blissement est fonction de la forme de bloque toute possibilité de création de Les guides d’onde réels de télévision, impulsions numériques, la section, de la nature du conducteur, courants de surfaces axiaux et l’on in- données. Le guide rectangulaire est le plus cou- de la nature du régime. En effet, le terdit ainsi tous les régimes pouvant les ramment utilisé. Il est constitué de conducteur utilisé n’est pas électrique- provoquer. Si la fabrication, qui se fait Le guide d’onde hélicoïdal est mis métaux très bons conducteurs, polis ment parfait ; on peut donc prévoir des par longueur de 3 m, est très délicate, en oeuvre comme une véritable ligne sur leur face interne (cuivre, laiton, pertes à chaque réflexion, pertes qui le raccordement des longueurs peut se de transmission à grande distance recouvert ou non d’une pellicule d’ar- sont d’ailleurs fonction du régime et, faire sans précautions spéciales. (20 km). C’est, à l’heure actuelle, la gent) et protégés par un vernis contre la pour un régime déterminé, de la fré- ligne de transmission ayant la plus corrosion. Certains guides sont faits de quence. Enfin, l’affaiblissement dé- Utilisation des guides grande capacité évaluée en nombre de matériaux légers (aluminium), recou- pend des dimensions et de la forme de communications téléphoniques. Il a la d’onde verts à l’intérieur d’une pellicule d’un la section (fig. 9). possibilité d’en transmettre simulta- métal bon conducteur. Leurs formes Les guides d’onde de section rectan- nément plusieurs dizaines de milliers (rectangulaire, carrée, circulaire, el- Le guide d’onde hélicoïdal gulaire ou circulaire sont utilisés dès ainsi que plusieurs dizaines de pro- l’instant que le transport des ondes grammes de télévision. liptique), ainsi que leurs dimensions, L’affaiblissement de propagation varient selon leur mode et leur gamme d’une onde TE01 dans un guide circu- d’utilisation. laire décroît et tend vers 0 quand la Les dimensions d’un guide rectan- fréquence augmente. Or, à dimensions gulaire utilisé dans la gamme de fré- constantes du guide, l’augmentation de quence du régime TE01 (de 8 450 à la fréquence, donc la diminution de la 10 300 MHz) sont les suivantes : longueur d’onde, a pour effet d’entraî- largeur de la section a : 10,16 mm ; ner l’apparition de régimes supplémen- longueur de la section b : 22,86 mm ; taires de plus en plus nombreux. Ces épaisseur des parois e : 1,5 mm env. régimes non seulement ne sont pas né- Les dimensions de certains guides cessaires pour assurer la propagation, peuvent atteindre 20 cm pour les mais sont même nuisibles. Il faut donc gammes de fréquence basse (900 MHz : choisir un compromis entre affaiblisse- radar, télévision) et descendre jusqu’à ment et importance des régimes para- quelques millimètres pour les gammes sites. Le choix se porte sur un guide de fréquence élevée (quelques dizaines de 50 mm de diamètre travaillant dans de milliers de mégahertz). Les guides la gamme des 35 GHz, soit environ sont fabriqués industriellement, par éti- 0,85 mm de longueur d’onde. L’affai- rage suivant des longueurs de quelques blissement est de l’ordre de 3 dB/km 5147 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 10 Ces performances tiennent princi- à une nouvelle révolte de ses vassaux faire prêter serment de fidélité quelques rendent la justice. Ainsi, Guillaume palement au fait que, l’onde transmise de basse Normandie ; cette révolte semaines plus tard par son compétiteur peut, tout à la fois, rétribuer les fidé- étant de fréquence très élevée, sa pos- est animée par Gui de Brionne, fils le chef du parti anglo-saxon, Harold. lités anciennes ou nouvelles et béné- sibilité de transmission l’est aussi. De de Renaud de Bourgogne et petit- Une tempête ayant jeté ce dernier sur ficier des avantages du système féo- Ier plus, la nature physique de la ligne per- fils, par sa mère, du duc de Normandie les côtes du Ponthieu, le comte du Pon- dal (services d’ost, d’aide, de conseil, met de maintenir avec un affaiblisse- Richard II. Craignant que le succès de thieu, Gui, l’a livré au duc de Norman- etc.), tout en empêchant la constitution ment très faible l’énergie à l’intérieur Gui de Brionne n’entraîne la constitu- die, qui ne lui a rendu la liberté que de puissantes principautés territoriales du tube, alors que les procédés clas- tion d’une principauté normando-bour- contre cette promesse ayant trait sans dangereuses pour l’autorité du roi, qui siques de rayonnement d’ondes élec- guignonne fatale au domaine royal, le doute à la succession d’Édouard. est devenu, avec 1 422 manoirs, le pre- tromagnétiques entraînent une disper- roi Henri Ier accorde aussitôt son aide Cependant, à la mort d’Édouard le mier propriétaire foncier d’Angleterre. sion obligatoire dans la propagation en féodale à son vassal Guillaume le Confesseur, le 5 janvier 1066, Harold Consignés en 1086 dans le Domes- espace libre, donc un affaiblissement Bâtard. se fait proclamer roi d’Angleterre dès day Book, ou Livre du Jugement der- considérable. Vainqueur grâce à lui des rebelles au le 6. Guillaume exploite aussitôt, grâce nier (v. Angleterre), les résultats de ce Enfin, on a réalisé des guides d’onde Val-ès-Dunes en 1047, le duc de Nor- à une habile propagande, le parjure bouleversement territorial traduisent qui ont des domaines d’utilisation très mandie confisque une partie des biens de l’earl saxon, parjure qui constitue le souci du souverain de traiter sur un particuliers et qui utilisent les proprié- des rebelles, tels ceux des vicomtes du le thème central des Gesta Guillelmi pied de complète égalité les tenanciers, tés de réflexion totale des ondes élec- Bessin et du Cotentin ; en même temps, ducis de Guillaume de Poitiers et de qu’ils soient anglais ou normands et tromagnétiques à la surface de sépa- il contraint un grand nombre d’entre la tapisserie de Bayeux. Il obtient qu’il assujettit aux mêmes redevances, l’appui du pape Alexandre II, et l’ex- ration d’un diélectrique et de l’air. Le eux à recevoir des garnisons ducales régime de propagation dans une tige de dans leurs châteaux ; à tous, enfin, il pédition, partie de Saint-Valery-sur- tel le danegeld d’un rapport annuel de section circulaire est une association impose le respect de la paix de Dieu, Somme, débarque à Pevensey (Sussex) 20 000 livres. Guillaume le Conqué- d’un mode TE et d’un mode TM. qu’il proclame à Caen en 1047 avec le 29 septembre 1066. Vainqueur le rant, qui dispose au total, grâce à son G. D. l’aide d’un clergé dont il choisit avec 14 octobre de Harold II à Hastings, domaine, de 50 000 à 60 000 livres F Courants porteurs (procédé de transmission soin les dignitaires, ne nommant, en Guillaume est couronné à Westminster de revenus par an, apparaît comme par) / Faisceaux hertziens (procédé de transmis- particulier à la tête des monastères le 25 décembre. l’un des souverains les plus riches de sion par) / Télécommunication. qu’il fonde, que des adeptes de la ré- Il doit briser en décembre 1067 la l’Occident. forme clunisienne. révolte du Kent, provoquée par la cupi- Cela lui permet d’infléchir dans le dité de ses vassaux, puis en 1068 celles Ayant ainsi acquis l’appui du Saint- sens d’un renforcement du pouvoir des partisans de Harold II à Exeter et Guillaume le Siège, Guillaume affirme sa position Ier royal les institutions anglaises, tout en à York, et en 1069 celle des Anglais parmi les grands féodaux en épousant respectant les traditions locales : main- Conquérant du Nord, qui reconnaissent comme roi vers 1053 Mathilde, fille du comte de Edgar Atheling (ou Aetheling) avec tien de la milice des centaines et des Flandre Baudouin V. En fait, ce ma- l’appui des Danois de Svend Estrids- comtés auprès de l’armée féodale nor- (Falaise? v. 1027 - Rouen 1087), duc riage n’est que l’un des éléments de sa son. Ayant contraint ces derniers à mande ; assimilation de la curia regis de Normandie (1035-1087) et roi politique dynamique, qui vise à étendre réembarquer, le roi d’Angleterre pra- à l’ancien Witenangemot anglo-saxon ; d’Angleterre (1066-1087), fils illégi- son autorité au-delà des frontières de la tique dans les comtés du Humber et de attribution, à partir de 1075, de l’admi- time du duc Robert de Normandie Normandie, dont il transfère la capitale Ier la Tyne une politique de la terre brûlée et d’une jeune Normande, Ariette, fille de Falaise à Caen, où il fait construire nistration locale dans chaque comté qui incite à la soumission le Yorkshire d’un peaussier originaire de Falaise. le château ducal. (shire) à des sheriffs analogues aux vi- en 1069, le Shropshire en 1070 et qui comtes du duché. Mais, bien que choi- Guillaume dispose d’une armée conduit le roi d’Écosse Malcolm III, La jeunesse nombreuse grâce à l’institution de fiefs sissant ceux-ci exclusivement parmi attaqué sur son territoire, à renoncer à de haubert en faveur de chevaliers soutenir Edgar Atheling en 1072. des Normands, Guillaume ne parvient Guillaume est reconnu comme héri- contraints à un service d’ost très strict pas à briser leur tendance à l’hérédité tier légitime du duché de Normandie de quarante jours. Il resserre en outre des charges. par les barons normands réunis en La réorganisation son alliance avec Henri pour écarter 1034 à la demande de son père, qui Ier de l’Angleterre En fait, celle-ci n’est pas encore le puissant et dangereux comte d’An- part pour un pèlerinage à Jérusalem. Il et la fin du règne dangereuse, car il dispose de l’appui de jou, Geoffroi Martel, auquel il reprend est placé sous la tutelle d’un petit-fils l’Église romaine, qui, elle, lui est re- Alençon avant d’occuper Domfront en Imposant à ses troupes une sévère de Richard l’énergique Gilbert de Ier, connaissante de chasser les prélats in- 1049. discipline, ne concédant à ses barons Brionne ; mais celui-ci est assassiné au dignes (l’archevêque Mauger à Rouen, cours de la révolte féodale qui suit l’an- En 1058, il fait même reconnaître sa normands que les terres confisquées l’archevêque Stigand à Canterbury) au nonce de la mort, en Anatolie, en juil- suzeraineté par le comte du Maine Her- aux seuls partisans d’Harold, tués le profit de moines réformateurs, qu’il let 1035, du duc Robert Guillaume bert II, avant d’annexer sa principauté 14 octobre 1066 ou révoltés entre 1066 Ier. affranchit de la tutelle de l’aristocra- passe sous la tutelle de l’instigateur de en 1062 et de s’y maintenir par la force et 1072, contraignant les propriétaires tie locale : Maurille, abbé de la Trinité ce meurtre : Raoul de Gacé. en 1073 et en 1084. Mais, entre-temps, attentistes à tenir leurs terres de leur il est devenu roi d’Angleterre. de Fécamp ; Lanfranc, abbé italien du souverain pour prix de leur rachat, Bec-Hellouin, en Normandie. Recon- Le duc de Normandie Guillaume le Conquérant introduit La conquête de naissante de cette politique antinico- en Angleterre le régime seigneurial Après douze ans d’anarchie sanglante l’Angleterre laïte et antisimoniaque, précisée par de en basse Normandie, période au cours français. nombreux conciles (Winchester, 1072 ; de laquelle Raoul de Gacé renonce à Cousin germain du roi anglo-saxon Ce régime repose en fait sur le prin- Londres, 1075 ; Gloucester, 1080 et défendre le Vexin français et le châ- Édouard* le Confesseur, qui l’a bien cipe, déjà appliqué avec succès en 1085), la papauté renonce à disputer teau de Tillières-sur-Avre, assiégé en accueilli en 1051 et qui lui a sans doute Normandie, de la dispersion, à travers au roi d’Angleterre l’investiture laïque 1036 par le roi de France, Henri offert sa succession en 1065 par l’inter- toute l’Angleterre, des manoirs, dont Ier, des évêques. le jeune duc de Normandie prend en médiaire de l’archevêque de Canter- Guillaume confie en fief l’exploitation main le gouvernement de sa princi- bury, le Normand Robert de Jumièges, à 1 500 seigneurs anglais ou normands, En fait, ne tolérant d’autre autorité pauté. Presque aussitôt il doit faire face Guillaume est, en outre, parvenu à se qui en perçoivent les redevances et y que la sienne en Angleterre comme en 5148 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 10 Normandie, Guillaume jette les bases (Hachette, 1964). / La Conquête de l’Angleterre Pays-Bas. L’offensive absolutiste du se compromet irrémédiablement. par les Normands (A. Michel, 1968). d’une puissante monarchie mi-conti- souverain, visant à enlever aux grands Le gouvernement, dont l’autorité est seigneurs toute participation effective minée par la désaffection larvée de la nentale, mi-insulaire, que tout oppose à dans les prises de décision gouverne- haute noblesse, ne peut pas davantage la monarchie capétienne, avec laquelle mentales, suscite l’opposition de la endiguer les troubles nés de la répres- Guillaume Ier elle engage dès 1074, sous l’impul- haute noblesse. Devenu membre du sion. Au mois d’août 1566, une vague sion de Philippe Ier, un conflit multi- d’Orange-Nassau Conseil d’État, chevalier de la Toi- de fureur iconoclaste déferle sur les séculaire. Le roi de France accorde son d’or et gouverneur de Hollande, Pays-Bas. le Taciturne son soutien, en 1078, au fils révolté le prince d’Orange ne se satisfait pas du Conquérant, Robert Courteheuse, de charges honorifiques, mais ambi- Le soulèvement (Dillenburg, comté de Nassau, 1533 - tionne d’exercer une influence réelle tandis qu’Odon, évêque de Bayeux et L’émigration (1567-1572) Delft 1584), stathouder de Hollande, sur les affaires d’État. Ses capacités frère utérin de Guillaume, qui intrigue, de Zélande et d’Utrecht (1559-1584). et sa position le désignent, malgré son Débordés par les masses populaires, lui aussi, est arrêté et enfermé dans peu d’expérience, comme le meneur de nobles et bourgeois se rallient en la tour du château de Rouen de 1082 L’opposition l’opposition. majorité au pouvoir. Seuls les calvi- à 1087. C’est en exécutant un raid de nistes militants se maintiennent dans Un grand seigneur représailles contre la ville française de L’opposition religieuse l’opposition et organisent une résis- Guillaume de Nassau renonce en 1544 tance armée, vite réprimée. Sollicité en Mantes que Guillaume le Conquérant Par ailleurs, les progrès rapides enre- à ses droits patrimoniaux en Allemagne vain par les révoltés, Guillaume ne se meurt le jeudi 9 septembre 1087. gistrés par la Réforme renforcent le pour hériter de son cousin René de décide à joindre leurs rangs qu’à l’an- courant d’opposition à la politique de P. T. Chalon, outre la principauté d’Orange, nonce des mesures de répression déci- persécution religieuse. Le calvinisme F Angleterre / Normandie. les titres et domaines des Nassau situés dées par Philippe II. En choisissant, se répand largement dans les masses dans les Pays-Bas. Il devient ainsi l’un comme des milliers d’autres, l’émigra- SOURCES. Guillaume de Poitiers, artisanales prolétarisées des grands des premiers membres de la haute no- tion, il échappe aux exécutions mas- Gesta Guillelmi ducis (éd. et trad. par centres urbains et du plat pays avoisi- R. Foreville, Les Belles Lettres, 1952). blesse, appelé aux charges publiques sives qui frappent indistinctement tous nant ; les classes moyennes, inquiètes F. M. Stenton, William the Conqueror and the les plus élevées. Dès 1549, il est admis les opposants. L’absolutisme royal est de l’avenir économique, et la noblesse, Rule of the Normans (Londres, 1908). / R. Fran- dans l’entourage de Charles Quint, qui introduit par la terreur dans les Pays- appauvrie, sont gagnées sinon à l’anti- cis, William the Conqueror (Londres, 1915). / le prend sous sa protection et lui ouvre Bas. Convaincu de haute trahison, le cléricalisme calviniste, du moins à la H. Prentout, Histoire de Guillaume le Conqué- une brillante carrière militaire. Taciturne est condamné par contumace tolérance. À partir de 1564, la ques- rant, t. I : le Duc de Normandie (Ozanne, Caen, à l’exil perpétuel et à la confiscation de tion religieuse domine entièrement 1936). / M. de Bouard, Guillaume le Conqué- L’opposition politique ses biens. les débats politiques, cristallisant tous rant (P. U. F., coll. « Que sais-je ?», 1958 ; éd., 2e L’abdication de Charles Quint au les mécontentements. En s’efforçant Dillenburg devient à partir de 1567 1966). / D. C. Douglas, William the Conqueror, the Norman Impact upon England (Berkeley, profit de Philippe II en 1555 marque vainement de contrôler les divers cou- le foyer de la révolte. De là partent 1964). / P. Zumthor, Guillaume le Conquérant un tournant dans la vie politique des rants d’opposition, le prince d’Orange les pamphlets, armes de propagande 5149 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 10 redoutables ; là s’organisent les entre- états, pour leur part, rejettent avant tout d’Anjou. Inefficace, le duc perd rapi- l’Espagne : celui de l’équilibre entre le prises militaires, toutes infructueuses, la centralisation unificatrice. L’autorité dement toute popularité ; un coup de pouvoir central et le pouvoir régional. financées par l’endettement du prince. du prince offre un contrepoids précaire main malheureux contre Anvers le La délimitation équivoque des attribu- Recherchant l’appui des huguenots, aux forces centrifuges qui dominent les contraint à se retirer en France. Destiné tions respectives des états généraux et Guillaume participe en France à la troi- états généraux. par les états de Hollande à prendre la des états provinciaux, de même que la sième guerre de Religion ; au contact succession d’Anjou comme comte de position ambiguë du stathouder ont en- des réformés, son indifférence reli- Haec religionis ergo Hollande, le Taciturne meurt prématu- tretenu un antagonisme symbolisé par gieuse s’estompe. En 1572, sa grande rément en 1584, victime d’un attentat. l’opposition entre le pensionnaire de Soucieux de cimenter l’union entre offensive dans les Pays-Bas se solde Hollande, chef du parti républicain, et catholiques et calvinistes, le Taciturne par un nouvel échec, précipité par la Pater patriae le stathouder, porte-parole de tous les défend par ailleurs une politique de désaffection des huguenots après la liberté religieuse, rapidement com- Éloquent mais secret, indécis quoique opposants à l’hégémonie de la bour- Saint-Barthélemy. Par contre, les promise par les violences calvinistes. tenace, le Taciturne reste controversé. geoisie hollandaise. « Gueux de la mer » s’emparent de Se fondant sur l’élément populaire, S’est-il dressé contre le pouvoir royal Frédéric-Henri d’Orange-Nassau ports hollando-zélandais et, multipliant la minorité calviniste s’assure partout avec désintéressement ou par ambi- (1584-1647) avait déjà oeuvré non les coups de main contre les villes, pour un temps le contrôle des villes. tion démesurée ? Son idéal politique sans succès au renforcement du sta- s’assurent une base d’opération mili- Le bouleversement social qu’entraîne n’était-il pas réactionnaire plutôt que thoudérat (1625-1647) et usé de son taire placée sous l’autorité du prince. le prosélytisme calviniste précipite la révolutionnaire ? Était-il gagné à la li- influence au profit de son fils : à par- réaction catholique. berté religieuse par esprit de tolérance tir de 1631, Guillaume fut reconnu La décision militaire (1572-1576) ou par indifférence ? En dépit des in- successivement comme héritier dans Contre toute attente, le réduit hollando- Les Pays-Bas espagnols certitudes, la signification historique toutes les provinces, y compris la Frise, zélandais résiste victorieusement aux du Taciturne demeure : par son rallie- Impuissant à réfréner le dynamisme fait sans précédent. Poursuivant une forces espagnoles, tenues en échec ment, il a légitimé le soulèvement. calviniste, le Taciturne ne peut, fina- politique étrangère en accord avec ses d’abord devant Alkmaar, puis devant lement, éviter la rupture, provoquée Si, finalement, la destinée du prince préoccupations dynastiques, Frédéric- Leyde. Mésestimant l’ampleur de la ré- par la polarisation croissante des se confond avec le destin politique des Henri s’était attiré les faveurs de la volte, menant par ailleurs une politique contradictions. Au clivage religieux Provinces-Unies, c’est qu’aux mo- monarchie française en favorisant l’al- mondiale qui le conduit à une banque- se superpose un clivage socio-éco- ments décisifs il s’est toujours identifié liance franco-hollandaise de 1635. Les route retentissante, Philippe II trahit les nomique et politique. Dans les pro- à la révolte, sans pour autant renoncer à marques de considération dont il béné- limites de sa puissance. Le Taciturne, vinces à forte concentration urbaine, ses idéaux politiques. Quoique fonciè- ficiait facilitèrent la conclusion d’un stratège moyen, mais homme d’État la bourgeoisie calviniste s’assure une rement tolérant, le Taciturne se sentait mariage princier à la cour d’Angleterre remarquable, se prépare à en recueillir influence politique prépondérante ; politiquement et même religieusement entre Guillaume et la fille de Charles Ier le bénéfice politique. dans les provinces de l’Est, à prédomi- plus proche des calvinistes que de Stuart, Marie (1641). l’absolutisme et de la Contre-Réforme. nance agraire, la noblesse catholique Réagissant contre la politique étran- La décision politique (1576-1579) Cette double fidélité à soi et à la révolte se maintient. gère du stathouder, le parti républicain Le décès inopiné de Luis de Zúñiga y a été consacrée par l’histoire, qui a fait Les provinces wallonnes de l’Est, profita d’abord de la vieillesse de Fré- Requeséns (1528-1576), gouverneur du Taciturne d’abord le père de la pa- dominées par l’aristocratie foncière déric-Henri, puis du manque d’expé- général des Pays-Bas, et la débandade trie confédérale et protestante des Pro- et stratégiquement indéfendables, se rience de Guillaume II pour opérer au des troupes espagnoles qui s’ensuit vinces-Unies, puis celui du royaume laissent, les premières, reconquérir. détriment de la France un rapproche- créent un vide politique mis à pro- des Pays-Bas, débutant par l’éphémère Les provinces wallonnes méridionales, ment spectaculaire avec l’Espagne. fit par les états généraux, qui se réu- réunion du Nord et du Sud sous une très exposées et socialement les plus Frédéric-Henri se résigna aux négo- nissent illégalement. Sous l’impulsion dynastie dont il est le fondateur. menacées par la position précaire de ciations de paix hollando-espagnoles, d’Orange, la paix entre les provinces P.J. la noblesse, monnaient leur soumis- menées à bon terme à la veille de sa révoltées et les états généraux est F Hollande / Orange-Nassau / Pays-Bas / Pro- sion à l’obédience royale : confédéra- mort (1647). Guillaume II ne put pas vinces-Unies. bientôt conclue, et l’unité des dix-sept tion d’Arras (6 janv. 1579), confirmée davantage empêcher la conclusion offi- provinces rétablie. Lorsqu’en 1577 les Correspondance de Guillaume le Taciturne, par la paix d’Arras (17 mai), où une cielle de la paix en 1648. Nostalgique prince d’Orange, éditée par L. P. Gachard états généraux dictent leurs conditions douzaine de provinces et seigneuries (Bruxelles, 1847-1858 ; 6 vol.). / C. V. Wed- du traité de partage des Pays-Bas espa- au successeur de Requeséns et se soli- gwood, William the Silent (Londres, 1944 ; méridionales se réconcilient avec gnols conclu en 1635 entre Richelieu darisent ensuite dans la révolte, Orange trad. fr. Guillaume le Taciturne, Payot, 1947). Philippe II. La menace militaire, loin et les Provinces-Unies, il assistait avec / J. W. Berkelbach van den Sprenkel, Oranje, semble avoir atteint son but ; le sou- d’affermir la solidarité des confédérés, en de vestiging van de Nederlandse staat (Ams- dépit à l’aboutissement de la guerre de lèvement général des Pays-Bas unis renforce encore les tendances particu- terdam, 1946 ; nouv. éd., 1960). / Y. Cazaux, l’indépendance, commencée quatre- contre l’absolutisme et contre l’intolé- Guillaume le Taciturne (A. Michel, 1970). laristes. La reconquête du Brabant et vingts ans plus tôt. rance religieuse. de la Flandre substitue finalement une Après 1648, aucune des provinces coupure militaire nord-sud au clivage ne remit en cause l’Union scellée à La guerre est-ouest. Guillaume II Utrecht en 1579 pour la durée de la d’indépendance guerre contre l’Espagne. Si la confé- d’Orange-Nassau L’unité d’action ainsi constituée résiste Les Provinces-Unies dération fut un moment ébranlée, c’est cependant mal au particularisme pro- L’offensive diplomatico-militaire à la suite de contradictions opposant la vincial et au radicalisme calviniste. espagnole donne au soulèvement un (La Haye 1626 - id. 1650), stathouder politique dynamique et belliqueuse de caractère de guerre d’indépendance de Hollande (1647-1650). Guillaume II à celle, mercantile et pa- Haec libertatis ergo non pas nationale, mais confédérale. Le stathoudérat de Guillaume II cifique, des états de Hollande. À peine Le sentiment national qui anime le Ta- Les ouvertures vers la France et les marque un point culminant dans le la paix signée, Guillaume II chercha à citurne n’est guère partagé par les états avances faites à Henri duc d’Anjou conflit séculaire opposant le parti renouer avec la France l’alliance visant généraux, confédération d’États imbus valent au Taciturne, en 1580, la pros- orangiste au parti républicain. Durant le démembrement des Pays-Bas espa- de leur autonomie séculaire. Alors que cription qui lui coûtera la vie. L’année toute l’existence des Provinces-Unies gnols, dont l’affaiblissement rassurait la liberté politique invoquée par le Ta- suivante, les états généraux proclament s’est posé le problème politique qui la Hollande, tandis que le voisinage citurne s’oppose à l’absolutisme, les la déchéance de Philippe II au profit était à l’origine du soulèvement contre éventuel de la France l’inquiétait. Par 5150 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 10 ailleurs, il entendait intervenir aux orangiste, qui vient de triompher des famille, Jean de Witt, qui croit ainsi qui vient d’avoir vingt ans, devient côtés des Stuarts dans la guerre civile états de Hollande. Ceux-ci tirent tout pouvoir neutraliser définitivement la membre du Conseil d’État. anglaise, alors que la Hollande jugeait de suite parti de l’événement. À leur remuante dynastie d’Orange. En fait, L’invasion des Provinces-Unies par essentiel à ses intérêts commerciaux le demande, une assemblée générale le grand pensionnaire minimisera tou- les Français en 1672 renverse toutes maintien de bons rapports avec l’An- des états des sept provinces décide de jours la valeur du jeune prince, qui se ces barrières. Devant l’imminence du gleterre républicaine de Cromwell. déclarer chaque province souveraine révèle rapidement d’une intelligence péril et sous la pression de l’opinion et de ne pas donner de successeur à précoce et aussi, dans un milieu hos- L’épreuve de force entre le parti publique, Jean de Witt laisse les états Guillaume II dans ses charges de capi- tile, d’une impénétrable froideur. orangiste et le parti républicain s’en- généraux nommer, le 24 février 1672, taine général et de stathouder de cinq gagea en 1650 au sujet de la fixation Le temps semblant travailler pour Guillaume III capitaine et amiral gé- provinces. Ainsi triomphent les thèses du taux de démobilisation. Décidé à lui, Jean de Witt se préoccupe de conso- néral pour la durée de la campagne. républicaines favorables à l’hégémonie asseoir son autorité par l’intimidation, lider le régime de 1651 en développant Bientôt le passage du Rhin par les de la province de Hollande. Jusqu’en Guillaume II fit arrêter plusieurs repré- les libertés urbaines et en essayant de troupes de Louis XIV (12 juin) et la 1672, le grand pensionnaire Jean de sentants des états de Hollande au même rendre impossible l’arrivée au pouvoir prise d’Utrecht (20 juin) provoquent Witt* va dominer de sa personnalité moment où un coup d’État frappait de Guillaume. En 1654, à la demande un sursaut national. Et, tandis que l’ou- la République néerlandaise, arrivée à Amsterdam, bastion de l’opposition. de Cromwell, les états de Hollande verture des digues sauve Amsterdam, l’apogée de sa puissance. De leur côté, s’engagent, par l’Acte de « séclusion » les états de Zélande, le 2 juillet, nom- L’effet de surprise ayant été déjoué, les orangistes attendront impatiem- la ville fut assiégée. Mais les deux ou d’exclusion, à exclure à jamais la ment Guillaume stathouder ; le 3, ceux ment, pour reprendre le pouvoir, que maison d’Orange du stathoudérat de la de Hollande en font autant ; le 8, les partis, l’un et l’autre enclins à négo- le jeune Guillaume III ait atteint l’âge province ; en 1667, ils votent l’aboli- états généraux acceptent le rétablisse- cier un compromis, dénouèrent la crise d’homme. tion de la charge elle-même ; en 1670, ment du stathoudérat et, malgré l’Acte au bout de quelques jours. L’issue de Protégé par son oncle Charles II — l’Acte d’harmonie interdit le cumul d’harmonie, nomment Guillaume capi- cette confrontation restait incertaine. sa mère est Marie Stuart, fille aînée de des fonctions de capitaine général taine général et amiral général à vie. Quelques représentants ayant été sym- Charles —, Guillaume est éduqué et de stathouder d’une des six autres Le 20 août, l’assassinat de Jean et de boliquement écartés, la magistrature Ier par le plus implacable ennemi de sa provinces ; cependant, Guillaume III, Cornelis de Witt assure le triomphe des urbaine hollandaise sauvegardait son autonomie vis-à-vis du stathouder. La mort impromptue de Guillaume II provoqua un retournement de la situa- tion. Nul ne sait si les Provinces-Unies auraient connu à leur tour une guerre civile à l’exemple de l’Angleterre ou de la France, ni si une victoire du parti orangiste aurait signifié la reprise des hostilités aux côtés de la France contre l’Espagne et l’intervention des Provinces-Unies dans les affaires anglaises. Par contre, la disparition de Guillaume II au moment où son suc- cesseur n’était pas encore né assurait pour un temps le règne sans partage du parti républicain et du grand pension- naire Jean de Witt. P.J. F Hollande / Orange-Nassau / Provinces-Unies. A. Waddington, la République des Pro- vinces-Unies, la France et les Pays-Bas espa- gnols de 1630 à 1650 (Alcan, 1895-1897 ; 2 vol.). / G. W. Kernkamp, Prins Willem II (Ams- terdam, 1942). Guillaume III (La Haye 1650 - Kensington 1702), stathouder des Provinces-Unies (1672- 1702), roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande (1689-1702). Dans l’ombre de Jean de Witt Guillaume naît huit jours après la mort inopinée de son père, le stathouder Guillaume II, emporté le 6 novembre 1650 par la petite vérole. Cette dis- parition jette le désarroi dans le parti 5151

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Paris, 1974, С. 5143-5722Le Grand Larousse encyclopédique (de son nom complet Grand Larousse encyclopédique en dix volumes) est un dictionnaire encyclopédique en français, édité par Larousse, et dont la publication s'est étalée entre février 1960 et août 1964, abstraction faite des deux s
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