Un témoignage poignant et courageux. Deux femmes, au péril de leur vie, se battent pour la reconnaissance de leur dignité. Il pose des questions incontournables telle la place de la femme dans la société, la rigidité de la tradition, le rôle de la religion, des médias, de la justice et de la famille. Hassi Messaoud est la ville la plus riche d'Algérie. Base pétrolifère la plus importante d'Afrique, elle attire les entreprises occidentales et il n'est pas rare de voir les femmes de ménage avoir le même salaire qu'un cadre qui serait établi dans le Nord du pays. C'est pourquoi de nombreuses femmes algériennes, pour nourrir leurs enfants, échapper à la crise économique et au terrorisme des années 90, sont venues s'y installer. Elles y habitent entre elles et partagent les charges. Elles circulent sans surveillance pour aller travailler et se rendre visite. Tissant une solidarité forte et des liens affectifs sincères, elles découvrent une véritable forme de liberté tout en se construisant un avenir décent. Or traditionnellement la femme algérienne ne s'éloigne pas de la cellule familiale, elle est au service d'un père, d'un époux ou d'un frère. Pour les hommes d'Hassi Messaoud, qui ne daignent pas accepter les emplois de service que ces femmes occupent et qui souvent leur louent des baraques délabrées, cette liberté est intolérable. Elle ne peut être que le fait de prostituées. Organisés en comités de quartier, ils exigent un nettoyage de ces « fornicatrices» aux autorités locales. Le vendredi 13 juillet 2001, à la mosquée, l'Imam prononce un discours ravageur à l'encontre de ces femmes, déclenchant une horde furieuse et entraînant la nuit d'horreur. Après l'humiliation des viols et du massacre, Les femmes d'Hassi Messaoud auront à subir la répudiation par leur propre famille, le silence de la presse étrangère, la demande de réconciliation proposée par l'Imam, et surtout un procès sans fin et une justice qui leur refuse le statut de victime et la condamnation des coupables.