L’ACTION DE L’ÉTAT DANS LES HAUTES-ALPES RAPPORT D’ACTIVITÉ 2012 2 Le code général des collectivités territoriales dispose dans son article L3121-26 : «Chaque année, le représentant de l’État dans le département informe le conseil général, par un rapport spécial, de l’activité des services de l’État dans le département. Ce rapport spécial donne lieu, éventuellement, à un débat en présence du représentant de l’État». L’obligation inscrite dans la loi amène le préfet à rendre compte, chaque année, devant l’assemblée départementale, de l’activité des services de l’État placés sous son autorité. C’est un nécessaire et salutaire exercice d’expression de la démocratie. C’est aussi un exercice difficile : la synthèse de douze mois d’actions dans des domaines aussi divers que la sécurité civile, la protection animale ou la police des installations classées est malaisée. Pour autant, c’est l’ensemble des bilans et des missions de l’État qui est retracé dans ce document qui présente le travail fourni. Il est considérable. C’est enfin l’opportunité de mettre en exergue certaines des réalisations ou des missions des services de l’État, parfois méconnues ou moins visibles. Il y a, bien sûr, de la fierté à constater que dans le contexte économique et budgétaire difficile que nous connaissons, où l’ensemble des collectivités publiques doivent assurer au mieux la maîtrise des dépenses, les services de l’État s’attachent à fournir à ce territoire exigeant et à ses habitants, un service public de qualité, dans le respect des principes d’égalité, de neutralité et de continuité. Ce document en apporte la démonstration et l’illustration. Cette fierté, je la partage avec tous mes collaborateurs, les agents de l’État, dont je connais le dévouement permanent pour le bien commun. Ce rapport est aussi l’exposé de leurs réussites. Mais la lecture de ce rapport d’activité procure une autre satisfaction, celle de mesurer que l’État n’assume pas dans la solitude, les missions qui lui sont confiées. Il sait pouvoir travailler avec les acteurs institutionnels et socioprofessionnels du département, et en particulier les collectivités territoriales. Jacques QUASTANA Préfet des Hautes-Alpes 3 4 SOMMAIRE Garantir la sécurité & protéger les populations Lutte contre la délinquance 6 Sécurité civile 9 Gestion de crise 11 Prévention des risques naturels 14 Sécurité routière : des routes plus sûres 20 Santé, gestion des risques sanitaires, environnement 24 Installations classées pour la protection de l’environnement 25 Surveillance des normes de santé animale & de l’alimentation 26 Soutenir l’emploi & dynamiser l’économie Politiques & dispositifs pour l’emploi 28 Les jeunes & l’insertion dans la vie active 30 Le dispositif emplois d’avenir 31 Appui aux entreprises & développement de la qualité de l’emploi 32 Assurer le respect du droit du travail 35 Prévenir les risques professionnels 36 Renforcer la cohésion sociale & la solidarité Hébergement & accès au logement 40 Soutien au monde associatif & sportif 42 Lutte contre les discriminations 44 Devoir de mémoire 47 Promouvoir la culture Actions culturelles 48 Protection du paysage 50 Actions en direction des jeunes 51 Soutenir le monde agricole & préserver les territoires Soutien financier aux agriculteurs 52 Accompagner les agriculteurs 53 Poursuivre l’aménagement des territoires Évolution de l’intercommunalité 56 Planification territoriale 58 Parc National des Écrins 59 Renforcement des infrastructures structurantes 60 Innovation & modernisation 62 Impulser & accompagner la transition écologique Protection des milieux naturels 66 Aménagement durable 67 Contribuer au bon fonctionnement des collectivités Aider les projets 70 L’État, garant du respect de la légalité 75 Appui en matière d’urbanisme & de gestion des infrastructures 79 Moderniser l’action de l’État Le service rendu au public & aux collectivités 81 La dématérialisation 85 La fusion des réseaux des finances 87 Rationalisation & mutualisation des moyens 89 5 GARANTIR LA SÉCURITÉ & PROTÉGER LES POPULATIONS LUTTE CONTRE LA DÉLINQUANCE Territoire essentiellement rural, les Hautes-Alpes restent un département préservé des lourds phénomènes de délinquance. Excepté sur des manifestations ponctuelles (cambriolages, troubles de voisinage), le sentiment d’insécurité y est même quasiment absent. La zone de compétence gendarmerie (ZGN) englobe 82 000 habitants et la zone de compétence police (ZPN) 53 000 habitants. Sur le plan démographique, le département se caractérise par une forte saisonnalité, puisque la population peut tripler lors des périodes des congés d’été et décupler dans les communes stations de sports d’hiver. Cette fréquentation emporte, bien entendu, des conséquences en terme d’ordre public, avec une nécessaire adaptation des dispositifs de sécurité publique aux flux de vacanciers. Pour l’essentiel, la délinquance des Hautes-Alpes résulte souvent de flux importés, en provenance d’autres départements périphériques (agglomérations de PACA ou grenobloises). Les faits commis par des auteurs locaux le sont souvent sous l’emprise de l’alcool (violences intrafamiliales) ou pour des raisons liées à la consommation de stupéfiants (menus larcins et cambriolages). Enfin, compte-tenu de sa situation, le département bénéficie d’une direction dépar- tementale de la Police aux frontières, pour le point de passage frontière de Mont- genèvre. Le bilan 2012 de la délinquance dans les Hautes-Alpes est contrasté : si l’on peut se réjouir de la baisse dans plusieurs domaines, en revanche, certains indicateurs restent problématiques et incitent à une vigilance redoublée. Des indicateurs satisfaisants dans la lutte contre la délinquance … En 2012, certains indicateurs d’évolution de la délinquance montrent une diminution. Ils sont le reflet du travail de terrain des policiers et des gendarmes tant au plan de la prévention que de la répression. Ainsi, les vols par effraction dans les locaux d’habitation ou LES CHIFFRES ceux dédiés à un usage industriel et commercial, connaissent une diminution du nombre de faits de près de 1 %, classant le département au 9ème rang des départements les plus sûrs de France en la matière. Vols par effraction Les cambriolages sont légèrement en hausse (2,24 %) et on relève 16 vols supplémentaires par effraction dans des rési- dences par rapport à 2011 ; mais les vols par effraction dans Les Hautes-Alpes des résidences secondaires et des locaux industriels et com- 9éme merciaux enregistrent respectivement de fortes baisses de – 10,34 et – 11,90 %. des départements les En dépit d’une hausse des cambriolages dans des résidences, plus sûrs. la dégradation est moins forte proportionnellement dans les Hautes-Alpes qu’au plan national. Le taux des vols par effrac- tion des résidences pour 1000 habitants est de 1,82 (1,72 en 2011), le chiffre national étant de 3,72 (3,44 en 2011). Seuls 8 départements sont dans une meilleure situation (15 en 2011). 6 GARANTIR LA SÉCURITÉ & PROTÉGER LES POPULATIONS GARANTIR LA SÉCURITÉ & PROTÉGER LES POPULATIONS LUTTE CONTRE LA DÉLINQUANCE Le ralentissement du nombre de vols par effraction constatés s’explique également par les excellents résultats des opérations « tranquillité vacances » mises en œuvre pour protéger les habitations des haut-alpins absents du département, ainsi que par le travail de la cellule anti-cambriolage au sein de laquelle policiers et gendarmes échangent leurs informations et coordonnent leur action afin de lutter contre cette délinquance souvent itinérante. Autre motif de satisfaction, comme au niveau national, les faits d’escroqueries et les infractions économiques et financières sont en diminution de 15,87 %. Enfin, les violences physiques crapuleuses baissent de 5,66 % et le taux des violences physiques départemental pour 1 000 habitants s’établit à 0,37, bien inférieur au taux national qui est de 1,97. … mais d’autres motifs de préoccupation demeurent Pour autant, certaines tendances restent préoccupantes et elles constitueront les priorités des services pour 2013. Ainsi, si les violences physiques crapuleuses sont en baisse, les atteintes volontaires à l’intégrité physique connaissent une progression de 16,67 %. Comme l’année dernière et comme cela est malheureusement constaté au niveau national, les violences physiques non crapuleuses sont en hausse (de 10,56 %), dues notamment à la hausse des coups et blessures volontaires très souvent commis au sein de la cellule intrafamiliale (un tiers des faits constatés) ou du cercle des relations privées, de voisinage ou professionnelles. Ces violences sont le plus souvent en lien avec des conflits de soirées alcoolisées ou des conflits de familles. Le taux d’élucidation des affaires est particulièrement élevé en la matière puisque les auteurs d’agression sont connus de leurs victimes. Cela demeure pour autant un motif d’insatisfaction. Les atteintes aux biens sont également en augmentation de 5,92 %, ce qui reflète une tendance constatée au niveau national. Localement, des nuances peuvent être apportées au vu des faits, majoritairement constatés dans les secteurs touristiques en zone gendarmerie (vols de téléphones portables ou de skis). En zone police, c’est la hausse des vols liés à l’automobile qui est cette année marquante : + 51 faits de vols à la roulotte et + 48 faits de vols d’accessoires. En revanche, les destructions et dégradations de biens (publics et privés) marquent le pas, notamment en zone police. 7 RAPPORT D’ACTIVITÉ DES SERVICES DE L’ÉTAT 2012 GARANTIR LA SÉCURITÉ & PROTÉGER LES POPULATIONS LUTTE CONTRE LA DÉLINQUANCE L’activité des services et les actions d’initiative sont en progression Les services ont continué à se mobiliser dans les domaines de la lutte contre le trafic, la revente et l’usage de stupéfiants (637 faits constatés). En matière de lutte contre la fraude, les services de l’État, organisés sous la forme du comité départemental anti-fraude, partagent leurs informations sur des fraudes détectées, conduisent des actions communes sur le terrain et croisent leurs données, pour des montants de redressement ou de sanction non négligeables, en matière fiscale ou de prestations sociales notamment. S’agissant du bilan de la direction départementale de la police aux frontières, le nombre d’étrangers en situation irrégulière interpellés s’est élevé à 237 ; grâce à une bonne collaboration avec les autorités italiennes du poste de police de Bardonecchia qui traitent directement les réadmissions, la police aux frontières a mis à exécution 88 arrêtés portant obligation à des personnes en situation irrégulière de quitter le territoire en 2012. En 2012, le centre opérationnel de renseignements de la gendarmerie a reçu et traité 50 595 appels, soit une progression de 3,83 % par rapport à 2011 et a réalisé 4 508 interventions. Les commissariats de Gap et Briançon ont quant à eux comptabilisé 5 931 interventions (hausse de 7,64 %) dont 2 931 découlant d’appels du 17. Les actions de prévention, l’autre volet de la lutte contre la délinquance Pour aider ses partenaires, collectivités locales ou associations, dans la prévention de la délinquance, l’État investit largement dans tous les champs destinés à prévenir le risque de comportement délinquant, à travers divers programmes et actions qui permettent aux jeunes des Hautes-Alpes de s’ouvrir de façon différente sur la société. En 2012, l’État a ainsi investi près de 45 000 € au titre du Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance (FIPD), pour le financement d’actions de prévention. À ceci s’ajoutent les quelques 62 000 € au titre des aides à la vidéoprotection, dont la ville de Gap pour l’extension de son système de vidéoprotection et le raccor- dement du dispositif au commissariat. Les Crédits de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT) se sont élevés en 2012 à 23 025 euros. En outre, un important travail a été réalisé auprès des conseils locaux ou intercommunaux de prévention de la délinquance (CLSPD ou CISPD) et des différents porteurs de projet du département (collectivités territoriales, partenaires sociaux et associatifs, établissements scolaires...) afin de développer une politique de sensibilisation. 8 GARANTIR LA SÉCURITÉ & PROTÉGER LES POPULATIONS GARANTIR LA SÉCURITÉ & PROTÉGER LES POPULATIONS SÉCURITÉ CIVILE L’application de la politique de sécurité civile, portée par le service de Défense et de Protection Civiles (SIDPC) s’ordonne autour de trois grands axes : • Préalablement à l’activation des moyens de secours, il convient d’identifier les vulnérabilités des territoires et leur enjeux de sécurité, notamment par le biais de l’information préventive sur l’existence des risques. • Il s’agit ensuite de s’organiser afin d’assurer la sécurité des citoyens, grâce à la planification de crise qui prévoit et prépare les modes opératoires les plus adaptés aux missions de secours par la conception des plans de secours. • Enfin, il est primordial de préparer les équipes aux interventions prévues par les plans de secours au moyen d’exercices de sécurité civile. La planification de défense civile Lorsque le risque est identifié, il convient de prévoir les moyens d’y faire face ainsi que les modes d’action qui seront mis en œuvre. C’est l’objet de la planification opérationnelle, dont le Plan ORSEC est le document de référence. Pour les Hautes-Alpes, l’effort a porté en 2012 sur la remise à niveau de plusieurs dispositifs de défense civile et sanitaire. LES PLANS révisés ou APPROUVES EN 2012 Date Nom du plan Objectif d’approbation Prise en charge et organisation des opérations Secours en montagne de secours à des pratiquants de la montagne en 15 octobre difficulté. Gestion des routes en cas de fortes chutes de neige ayant des conséquences sur la circulation et prise Plan neige en charge des automobilistes bloqués dans des 29 octobre structures d’accueil identifiées dans les communes du département. Planification sanitaire Distribution préventive à la population de Plan de distribution comprimés d’iode destinés à empêcher les effets de comprimés d’iode 8 août de la radioactivité sur l’organisme humain. Il s’agit stable du premier plan approuvé dans la zone sud. Prise en charge des personnes dont on pourrait penser qu'elles ont été exposées à des substances Plis et colis suspects 29 octobre chimiques susceptibles d'altérer leur santé ou leur vie et traitement du colis suspect. Prise en charge et logement des personnes Plan Grand Froid 30 octobre démunies et sans abri. 9 RAPPORT D’ACTIVITÉ DES SERVICES DE L’ÉTAT 2012 GARANTIR LA SÉCURITÉ & PROTÉGER LES POPULATIONS SÉCURITÉ CIVILE L’alerte Deux outils sont à la disposition des services de la préfecture : GALA (Gestionnaire d’Alerte Automatisé) le Portail Orsec (site de partage et de remontée des informations) En 2012, l’outil GALA, permettant l’envoi simultané de messages audio, sms, courriels et fax sur toute coordonnée enregistrée dans l’application, a été utilisé une dizaine de fois pour des événements principalement liés aux phénomènes climatiques. En raison de la vétusté du Réseau National d’Alerte actuel, la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises a conçu le Système d’Alerte d’Information de la Population (SAIP) afin d’alerter et informer la population en s’appuyant notamment sur : • la mobilisation de l’ensemble des moyens d’alerte existants : sirènes, automates d’appels, panneaux à messages variables, téléphones portables et médias ; • l’élargissement des risques couverts : dorénavant, le système sera utilisé pour les catastrophes naturelles (inondation, séisme…), technologiques, sanitaires, danger aérien ou spatial ; • un dispositif de proximité : déploiement pertinent de sirènes au regard de bassins de risques identifiés. LES CHIFFRES Dans les Hautes Alpes, le SAIP sera constitué de : 56 zones d’alertes comprenant 75 communes classées en MISE EN œuvre DU SAIP caractère à «fort enjeux». 47sirènes (dont 10 du RNA et 6 PPI), 10 PMV municipaux • Mars 2010 : recensement des moyens d’alerte et 1 automate d’appel. existants. 33sirènes supplémentaires • Novembre 2010 : détermination des zones d’alerte à installer sur le territoire. selon les risques identifiés et expression des besoins. • 2012 : consolidation des propositions de répartition géographique des moyens d’alerte. • 2ème semestre 2013 : premier raccordement de 10 sirènes au SAIP. 10
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