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La vocation de l'élite PDF

1919·11.7 MB·French
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i^rss^c^i 653 BIBLIOTHÈQUE HAÏTIENNE X919 ;! LA VOCATION DE L'ÉLITE PAR S •rice ]VXA.ï^ - R^eproduit aux A teliers Fardin pour compte de l'Inîer-Philo 1976-1977 fornia FORT-AU-PRINXE aal by iMPRiMEiuE Edmd.nu CHLNliir, 106, rue HOUX, 1U6, I9J9 La réédition de cet ouvrage a été réalisée sur la demande de la Classe de PhiJo du Collège Jean Price Mars et de rinter-Philo de 1976 - 1977, dans le cadre des manifes- tations commémorant le Centenaire de la Naissance de rOncle 15 Octobre 1876-15 Octobre 1976. Marie Madeleine PRICE-MARS lU ^^l^miimT Madame X24360S1 PRÉFACE L'une des choses qui m'ont le plus vivement impres- sionné, au retour de ma mission en France, il y a deiix ans. c'est le désarroi dans lequel j'ai trouvé l'élite de ce pay^ depuis i intervention américaine dans les aôaires û'ÎJaiti. , On était en droit de croire qu'après le vote de la Con- vention haiiiano-améiicaine dont î'apre discussion avait aggravé la division des liommes de pensée, 4 l'ère nou- vclie » eut amené la quiétude et la paix dans la conscien- ce de ceux au moins qui en ont été les partisans sincères et désintéressés. (Miez beaucoup de ceux-ià comme chez leurs adversaires d'hier, j'ai été stupéfait de rencontrer la môme note de lamentations et de scepiicisme. Chez les uns et les autres, j'ai recueilli, combien de fois hélas I le même propos amer qui revenait surleurs lèvres tel qu'un leit-motiv : « il ny a plus rien à faire, r ' ' ' En outre, j'ai cru remarquer dans l'attitude de la plu- part des gen<î, en même temps que ce renoncement à l'ef- fori, un fléchissement de la volonté de vivre, une sone d aspiration vers la mort pour se délivrer des craintes de Invenir. Même parmi les rari-^simes bénéficiaires de la si- tuation présente, j'ai cru déceler quelqueiois des inquié- tudes, des malaises à peine fardés d'une assurance toute ma extérieure. 11 semblé que cet état d'âme était gros de conséquences pour l'existence du peuple haïtien et j'ai ré- solu de le combattre par une campagne de relèvement mo- ral oans la presse et à la tribune des salles de conférences. De cette préoccupation est né le petit ouvrage queje livre aujourd'hui au public grâce à la générosité de ceux qui ont bien voulu m'honorerde leurssympathiesen sous- crivant à Sa publication. Je Ic-r, en remercie vivement. 11 est égalemenf-né de la colliburaiion de ceux qui m'ont aidé à bàtir mes enquêtes sociales. S'il pouvait avoir quel- que mérite, je le reporterais à leur bienveillante assistan- ce. Mais je s.iis qu'il est très insnnf'sa'û ei i-.ès 'nfrr'eur PRéFACE il à la haute ambftion dont je nie suis nourri. La faute en «t moiox à Tintérêt des sujets que rai essayé de traiter qu'à l'indigence de mes moyens Du moins, s il ne peut pas se reùlamcr de Tautoriré d'un grand raient, j'y ai mis Tar^i^otesincérîté de mon cœur.J'aurais étéheureux qu'on y retrou.vât, emr'autres choses, ma profonde convic^;ion '<Jue nqrre saiut dans la crise que nous traversons ne se trouve ouli.e part ailleurs qu'en nous mêmes. Saos doute,quelques unesdes idées sûr lesquelles nous avons vécu jusqu'ici ont été violemment heurtées par les faits. Dans ce sens, je signalerai notamment l'idée que nous nous sommes faite de l'Etat.- 'Nous l'avons conçu comme une très haute abstraction en y incarnant des aL- iribuîs de la Divinité elle-même ; la toute puissance et l'omniscience. Sentant d'instinct, cependant, que Tlitat, ne vaut en déhnitive, que ce que valent lej hommes qui ûétiennent le Pouvoir, et malgré des déceptions répétées, nous mctiions. tout demême. noireultime espérance dans 1 attence de Celui qui viendrait, un jour, réaliser nos es- pérances les plus chimériques et nos aspirations les plus extrava;4,iiue.s C est toui cela que nous renfermions dans les ioriuuies : l'èrg nonvdk^ adapiaiton au pro^rèsy a la eivilisaiîon moderne etc dont est saturée notre spécieuse phraséologie politique et qui se retrouve périodiqueaieut avec une déconcertante petsistance dans les programmes, les discours, les proclamations, les décrets et les lois de- puis J804 • Or l'aventure dramatique de 1915 a eu pour résultat immédiat de nous meiirc face à face avec une autre con- ception de l'Eut : c'est celle qui, ix^ussée d.ms ses coa- séquences extrêmes et idéales, réfrène et iitr.ite 1 action du Pouvoir en Ucs conditions et en des domaines déter- minés et laisse à l'activité de rindividu le plu^ complet épanouissement. Elle est pariicuHèremeut en honneur dans vuelcjucs unes des fociétés anglo-saxonnes. . , Jl est èvidenr que l'intervention américaine dans nos allaircs dcvjit faialement amener une confrontation -Jcs deux docirJncs ei opérer la subsiiturion de 1 a:îc ». 1 .îufe. C'est ce dont beaucoup d'h;itticns ne >e renJeni d*.s ;;<! compte exiicù Cepe:idaia . ; ^.c :n.ti.i.vc, -n pra- PRÉFAOE- III tiqtic, de charjgeren un touf'de main les babiludes et les mœurs d un peuple, comme il est également difficile à la-nature humaine d'opérer sur soi des rébrmes radi- cales, il se trouve que le moias- q le i on -puisse dire de la simation actuelle cest que lés nouveaux; princii^es de gouvernement ont foituu caneux mariageavec le^ ni,:.hu- d<*-S'anciennes ' L'Ëtai Tia rien perdu ni de son artique prestige ui de - sa redoutable toute puissance," les'citoyens, eux,ont trop l'occasion de se soirveûir de 1 ancieane manière sans mê- me qu'ilspuissent escompter que leshasards de la poiitsG'.'.e leuvent, le cas échéantjeur laisser le béoé^hce éveiuuei a».' éjneiques grosses prébendes. Là réside l'une des priiicipa- Ics causes de l'incertitude et du désarroi qui i-ègueni dan. les esprits. La campagne que.j'ai entreprise,n'a d'autre but que de demande»' à l élite de se ressaisir et de ne compter que s\^ elle-même si elle veut garder son rô.e de représentaiioii €t de commandement. Pour attendre ce résultat, il lui faut notamment pe- iionccr aux antagonismes faciices de classe^ et de partis politiques et s ossocier selon toutes les modaliiés de, i'ac- livité humaine. Certes, on.peut différer d'opinion sur tel- les ou telles doctrines, sur ropportun;té ou I iriopporium- té de leur appication Ces divergences de vue doivcnt-eiles riécessaireiucul am:iner a leur suite des haines, des par- tis pris, d^s camp.igiies humiiiaxiti.s de dénigrement et Je calomnie^ ? Ne peut-on point ise pas paitag.r ici bciui- nicats de telle ou telle personnifié sans incramner l'iiuri- liêietè Je SCS inientjcns, san^ la vouer ti re.vécra'.ioa pu- blique ? Que si la vie hdïtienae offre à l'observateur le iris'.c témo!i;nage de mœurs d'apachcs, c'est piécisémeut quaui elle uKnirc le spectacle des lâchetés auxquelles reliic se prête roui la possession de 1 a-sicte aubeurre.Toute nioa ambition serait Je rappeler cette élite à la aigniié simple de sa vocation en lui conseillant un meilleur usa^e de ^a valeur morale, sociale et intellcclucile. Je souhaiterais ào^c qne les études piibliées dans ce vo- lume contrit.us.seut à rcdiseï" uu si noble dessein. Si je 2V PRÉFAf.E jiouvais convertir un seul homme à mes Idées, j'estime^ rais que mou effort n'a pas été vain. (Quoiqu'il en soit, cependant, je tiens à dire que rien a*a été plus loin de ma penséeque de ravaler la discussion des idées que j'ai essayé de faire valoir à des soucis de -polémique. ' Je serais flatté. qu'elles fussent ainsi comprises. Je me suis peut-être souvent trompé. On excusera mes erreurs en considération de ma bonne ibi. . . D'autre part, j'ai joint aux cinq prefiîières Conférences deux autres que j'ai jadis prononcées aux réunions pose scolaires de l'alliance française. Encore qu'elles r»e dérivent p<jir>t de la même préoccu- pation que les premières,elles, ne concernentpas moinsno- tre devenir dépeuple étant donné quelles ont eu pour but de vulgariser les recherches scientifiques sur le problème des races et qu'elles ont essayé de déterminer la position que la race haïtienne occupe dans les solutions proposées. S'il faut rappeler l e^ipression am'bitieuse de Janvier, à savoir ^ue nous représentons dans .l'histoire universelle uncturîeuse « expérience sociologique », et bien qu'il sott dc^ès bon ion, en ce moment, de bafouer la générosité de pareilles idées, j'espère qu'on en voudra pas tout de même aux hommes de penséîs qui, de temps à autre, es- saient de iaire la mise au point des doctrines scientifiques dans-lesquelles I exemple de notre peuplée est signalé com- me une preuve de l'aptitude ou de l'inaptitude de la race «oire à progresser.

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