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La violence. Regards croisés sur une réalité plurielle PDF

651 Pages·2010·2.762 MB·French
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Sous la direction de Lucien FAGGION et Christophe REGINA La violence. Regards croisés sur une réalité plurielle CNRS ÉDITIONS 15, rue Malebranche – 75005 PARIS © CNRS Éditions, Paris, 2010 ISBN : 978-2-271-07104-0 Sommaire Préface ............................................................................................................11 Arlette FARGE Introduction .................................................................................................13 Lucien FAGGION et Christophe REGINA, La violence. Le mot, le geste, l’image I. HISTOIRES DE LA VIOLENCE ET VIOLENCES DE L’HISTOIRE La révolte anticitadine de Malo (territoire de Vicence, 27 décembre 1552) ........................................................................................................55 Andrea SAVIO Incidents, rites et stratégies. La violence dans la négociation interna- tionale à la fin du XVIe siècle (Espagne, France, Italie) ....................67 Fabrice MICALLEF Violence et société dans le duché de Milan. Les requêtes de grâce adressées au Sénat (1588-1590)….. .....................................................89 Mélanie URLI « Con corpi, e sangui ». Société et religion dans un procès du Con- seil des Dix (Santorso, 1777-Venise, 1782) .................................... 113 Alessandro BOARIN Les performances de rédemption palermitaines lors des exécutions publiques ............................................................................................... 129 Maria Pia DI BELLA La société marseillaise au XIXe siècle : un contretemps dans le pro- cessus de civilisation des mœurs ...................................................... 155 Céline RÉGNARD-DROUOT Le garde assassiné : paradigme local du trou dans la vicinité. Cas isérois entre 1813 et 1888 .................................................................. 173 Nicolas KRAUTBERGER Violence de l’histoire et histoire de la violence. Sources littéraires et historiographie de la Résistance en Italie ......................................... 197 Marie-Noëlle SERENO André Girard. Orphelin de guerre, peintre résistant ........................ 217 Thomas RABINO Guerre civile et violences idéologiques en Corée (1945-1953) .......................................................................................... 231 Laurent QUISEFIT II. VIOLENCES AU FÉMININ Pouvoirs des femmes, violence des mères ....................................... 247 Marie-France MOREL Un procès pour infanticide dans la juridiction de Boulay-Moselle en 1606 .................................................................................................. 261 Antoine FOLLAIN, Rosine HOCHULI L’infanticide au Siècle des Lumières à Marseille. Une affaire de femmes ? ............................................................................................... 285 Christophe REGINA Le discours sur la violence des mères au XIXe siècle : folie et infanticide ................................................................................ 313 Francesca ARENA La créativité perverse : la Sœur Marie-Thérèse de la Croix, abbesse du refuge d’Aix, et Jean de Cabanes ................................................. 331 Christophe REGINA Les femmes et la violence policière à Montpellier durant la première moitié du XVIIIe siècle ........................................ 349 Nicolas VIDONI III. VIOLENCES DU DISCOURS ET DISCOURS DE LA VIOLENCE Les couleurs de la violence : une lecture médico-symbolique des la- pidaires médiévaux (XIIe-XVIe siècles) .............................................. 369 Valérie GONTÉRO-LAUZÉ La violence négociée. Le mot et le geste en Terre Ferme vénitienne (1550-1600 env.) ................................................................................. 391 Lucien FAGGION Une institution littéraire de la conflictualité : les Jeux Floraux dans la seconde moitié du XVIe siècle ........................................................ 411 Isabelle LUCIANI Paradoxes et enjeux de la représentation de la violence dans des fic- tions utopiques dites classiques ......................................................... 439 Lucie TANGY Texte et contexte : la violence dans les sermons protestants du XVIIIe siècle ...................................................................................................... 457 Céline BORELLO La première génération des historiens de la Révolution française face à la violence ................................................................................. 479 Éric BARRAULT L’importance de la violence dans la fondation et la conservation de l’ordre juridico-politique. Carl Schmitt et Walter Benjamin ........ 501 Tristan STORME Portraits croisés et autoportrait d’une meurtrière présumée : Alias Grace de Margaret Atwood ............................................................... 523 Anne-Marie BARANOWSKI Violence intellectuelle et « parrêsia » : l’écriture polémique de Pierre Bourdieu ............................................................................... 549 Johann DEFER IV. VIOLENCES DE L’IMAGE ET IMAGES DE LA VIOLENCE Violence et folie dans l’œuvre de Jérôme Bosch ............................ 569 Delphine RABIER Exotisme et violence sur la scène du Teatro alla Scala : une ap- proche historienne du livret d’opéra.................................................. 589 Alexandre LHÂA L’usage de citations par les artistes de la Figuration Narrative : vio- lence interruptrice et iconoclasme symbolique ................................ 617 Leïla CADET La violence de l’art, pour une esthétique de la violence ................ 627 Amandine CHA-DESSOLIER INDEX DES NOMS .................................................................................. 641 REMERCIEMENTS ................................................................................ 653 Préface Arlette Farge (Cnrs – Ehess, Paris) Il se passe, à propos de la violence et de son histoire, la même chose qu’à propos d’autres thèmes sensibles de l’historiographie tels que l’amour, le corps, la criminalité, l’enfance, etc. Tout le monde a un avis sur le thème, qu’on soit ou non historien. Certains remarquent combien ces attitudes sont universelles, que violence il y eut, violence il y a, violence il y aura. Une sorte d’invariant (peu contrôlé) enduit les notions et concepts d’une quasi-certitude : incontournable, inévitable, la violence ferait partie des universaux. Par ailleurs, les historiens ont une prédilection pour cet objet qui fait effraction dans le cours ordinaire des choses, car là où il y a violence, là se retrouvent des traces, des indices, des documents, manuscrits et archives de police, permettant d’organiser des interprétations. D’autres encore (historiens aussi) ont été très séduits par l’hypothèse éliasienne prouvant avec talent que les mœurs se civilisaient et que l’histoire se déroulait dans une direction permettant d’annoncer une décroissance de la violence qui se serait affirmée depuis longtemps. Par contre, nos contemporains (qui en font d’ailleurs un thème politique) s’inquiètent de sa virulence actuelle, de sa recrudescence et de sa montée en puissance, de l’abaissement de l’âge concerné par la violence, de l’inquiétante insécurité gagnant chaque jour nos cages d’escalier et cours d’école. Que dire alors ? L’ouvrage présenté ici est d’une très grande richesse, parce qu’interdisciplinaire et bien structuré ; il rassemble énormément de contributions passionnantes aidant à situer les moments de violence dans la totalité de leur contexte – qu’il s’agisse d’infanticide, de violence religieuse, de cruauté judiciaire et ecclésiale, de violence féminine, de violence assumée par l’art, par le discours d’intellectuels, d’idées de rédemption, grâce à la violence infligée sur les corps, etc. Il s’agit toujours d’approches aiguës et ancrées historiquement. S’y côtoient donc certains aspects de la violence politique, comme certains moments de violences extrêmes, sociétales, révolutionnaires, coloniales et contre-coloniales, 12 Arlette Farge générationnelles ou sexuelles. Dans quelques articles, violence d’église et rédemption se nouent de façon étonnante, tandis que les exécutions publiques sont situées dans un contexte sacrificiel que l’Église prend à son compte. W. Benjamin, P. Bourdieu, Marie- Thérèse de la Croix, Sade, Carl Schmitt sont alors les personnages à part entière de ces figurations de la violence. Bien entendu, ni police ni justice ne sont évacuées. Comment le pourraient-elles, puisque c’est souvent à partir de leurs énonciations qu’on peut retrouver non seulement les traces d’actes violents, mais aussi les effets produits par elle. Qu’il y ait de la stratégie dans l’accomplissement des violences semble l’une des données vertébrales de cet ouvrage, et la façon micro historique de se pencher sur des événements ou singuliers ou de plus grandes ampleurs est diserte sur la démonstration qu’une violence est – peu ou prou – un événement rationnel effectué ou pratiqué ensuite par des débordements où la raison abandonne son territoire. Le corps est évidemment au centre de ce travail : pas de violence sans corps meurtri, et il faut entendre corps par l’expression « corps et âme », bien entendu. C’est là un des autres intérêts de l’ouvrage. À travers toutes les contributions, le corps règne en majesté, et il serait à souhaiter que quelque chose de plus ambitieux encore vienne « discuter » de ces corps. Il n’en est pas moins, que malgré l’intensité et la richesse des contributions, le « blesser l’autre » pour vivre, survivre, exister, s’il existe depuis longtemps, n’épuise jamais son sens. Car la souffrance infligée peut être aussi bien une nécessité (guerres, légitime défense). Pourtant, le lieu souvent fréquenté par nos activités, c’est-à-dire la violence de soi à l’autre, de soi sur soi est une énigme. J’entends par énigme, ce point focal où aucune explication, aussi valable qu’elle soit, ne pourra en rendre compte de façon définitive. De plus, la violence qui fait partie de la construction de notre être (pour le pire et parfois le meilleur) est l’une de ces disruptions de l’histoire qu’aucune explication n’épuisera, et qui, de toute nécessité, est une activité humaine qu’il faut sans cesse étudier et analyser. La violence crée et détruit tout à la fois. Qui peut relever le défi de ce paradoxe ? Qui sait aujourd’hui définir exactement l’être humain à travers elle ? Et qui voudrait, en un même moment, n’approcher l’être humain que par tant d’horreurs perpétrées ? Introduction La violence. Le mot, le geste, l’image Lucien FAGGION et Christophe REGINA Université de Provence (Aix – Marseille I) - TELEMME (MMSH) Paradigme polysémique, la violence retient l’attention des spécialistes des sciences humaines et sociales depuis plusieurs décennies. Le nombre élevé d’ouvrages récents, portant sur des aspects spécifiques de ce geste agressif, verbal et/ou physique, témoigne à la fois de l’importance de ce phénomène social, des sens qu’il convient de lui attribuer et des lectures contextuelles censées rendre intelligibles, éclairer et légitimer les actes de l’individu, des groupes, ceux de la communauté et de l’État, saisis dans la longue durée, à travers des sources documentaires aussi variées que les archives judiciaires, la littérature, l’expression iconographique, les enquêtes. La violence des mots, la violence des corps, les affrontements, la haine, la polémique constituent autant d’objets d’analyse complémentaires que les historiens ne peuvent négliger dans leurs appréhensions des logiques à la fois internes et externes, sociales et politiques, religieuses et culturelles, car la violence, quelle que soit sa forme, éclaire les rapports sociaux existants, les hiérarchies et les représentations d’une société1. La sphère des ______________ 1. Sur un tel sujet, voir les études récentes : CHAUVAUD F. (dir.), Corps saccagés. Une histoire des violences corporelles du siècle des Lumières à nos jours, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009 ; CHAUVAUD F. (dir.), La dynamique de la violence. Approches pluridisciplinaires, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010 ; DUPRAT A. (dir.), Révolutions et mythes identitaires. Mots, violences, mémoire, Paris, Nouveau Monde éditions, 2009 ; GARNOT B., Histoire de la justice : France, XVIe-XXIe siècle, Paris,

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