.Adabachev La vie demain tragédie ENCE POUR TOUS ou harmonie? TIONS DE MOSCOU L'auteur de ce livre, Igor Adabachev, est ingénieur des constructions mécaniques, mais depuis quelques années, cédant à la vocation d'écri vain de vulgarisation scientifi que, il collabore à diverses revues scientifiques soviéti ques dont « Tekhnika - molo diogi II et « Znanié - Sila 11. Igor Adabachev est égale ment l'auteur de 16 livres et brochures de vulgarisation scientifique ainsi que de deux films. li y traite surtout de l'exploitation rationnelle des ressources de 111 nature, aujourd'hui si menacée et dont il se montre un ami dévoué et un ardent défen seur. La popularité dont ses ou vrages jouissent auprès des lecteurs soviétiques s'expli que par la clarté de l'exposé, un langage très Imagé et une présentation exhaustive des problèmes abordés. L'activité littéraire d'Igor Ad11b11chevl ui a valu l'attri 'bu1Ion de plusieurs prix dé cernés par les revues sovié tiques « Molodaïa gwardia " .et « Ogonlok "· HrOPb A,IUBAfilEB TPArE,rvm HJIH fAPMOHHH? H3,IU TEJibCTBO «MhlCJib,i MOCHBA La vie demain -tragédie ou harmonie? PAR 1. ADABACHEV ÉDITIONS MIR •MOSCOU Traduit du russe par I. SOKOLOV A NOS LECTEURS Les Editions Mir vous seraient très recon naissantes de bien vouloir leur communi quer votre opinion sur le contenu de ce livre, sa traduction et sa présentation, ainsi que toute autre suggestion. Notre adresse: Editions Mir, 2, Pervi Rijski péréoulok, Moscou, 1-110, GSP, U.R.S.S. Ha gJpa1a,fyac-,coaMa1 ,1,ne © 11.a,~aTeJU.CTBO «MhlCJU.», 1973 © Traduction française Editions Mir 1976 TABLE DES MATŒRES Chapitre premier. Serait-ce le commencement de la fin?.. . 7 Chapitre II. L'invraisemblable est tout à côté 53 Chapitre III. Les lois de la grande spirale 128 Chapitre IV. L'homme est le fils de la Tene 190 Chapitre V. Les illusions et la vérité de notre ère 233 Chapitre VI. Problèmes d'urbanisation 291 Chapitre VII. La Tene et les hommes 364 Chapitre VIII. Géographie constructive 440 LE PROGRAMME DE L'ÉDIFICATION DU COMMU NISME EN U.R.S.S. PREVOIT UNE EXPLOITATION RATIONNELLE, LA SAUVEGARDE ET LA REPRO DUCTION DES RESSOURCES NATURELLES ET UNE GRANDE SOLLICITUDE ENVERS LA NATURE. LE PARTI COMMUNISTE ET L'ÉTAT SOVIÉTIQUE SE PREOCCUPENT CONSTAMMENT DE PROTEGER LA NATURE ET D'UTILISER SES RICHESSES D'UNE FAÇON RATIONNELLE. Tiré de l'arrêté du Soviet Su prême de l'U.R.S.S. relatif au ren forcement de la protection de la nature et à l'exploitation ration nelle des ressources naturelles. CHAPITRE PREMIER SERAI~CE LE COMMENCEMENT DE LA FIN? .. Le désert est trompeur. Tantôt il présente l'aspect de dunes totalement dénudées, tantôt - ô surprise! - il se revêt d'un tapis d'herbe luxuriante parsemée de fleurs éclatantes. Tel est précisément le tableau qu'offre au printemps la plus grande partie du Kara-Koum, le plus vaste désert de sable de l'Union Soviétique. Les arbres, les arbustes, voire l'herbe y sont extrêmement clairsemés, ne formant que quel ques rares petites taches vertes disséminées par mi le sable jaune. Pour citer tel ethnographe, la végétation du Kara-Koum est verruqueuse>>. << Les plantes mêmes sont frêles, rabougries. Le fameux saxaoul est sans doute l'arbre le plus tortu du monde. Ses branches rares, de formes fantasques, courbées en tous sens, sont couvertes de feuilles cylindriques si minces qu'elles ne donnent presque pas d'ombre. Il en est de même des arbustes bleuâtres de l'acacia des sables qui se recouvre au printemps de fleurs violet foncé exhalant une odeur suave. Mais la plante la plus précieuse du désert est 1' aréna ria, aux feuilles filiformes, dont le nom local est ilac. Cette plante est plus riche en pro téine et en matières grasses que la luzerne. Al' ap proche 4,e$ 1r1n1-desc haleurs - précisons que par 7 endroits, l'été, la température à la surface du sable atteint jusqu'à 80 °C - l' ilac se flétrit et jaunit, se transformant en foin sur pied en quelque sorte, dont les moutons sont très friands. Les moutons sont la principale richesse du Kara-Koum. Ils fournissent la viande, la laine, le lait et surtout, évidemment, l'astrakan, c'est à-dire la fourrure du karakul né avant terme. Les moutons du Kara-Koum sont tout à fait particuliers. Efflanqués, les membres longs et grêles, ils n'en sont pas moins d'infatigables voyageurs et parcourent avec une aisance remar quable dans les 20 à 30 km par jour en quête de pâture. Durant des siècles, les seuls habitants et travailleurs du désert furent les bergers, qui étudièrent à fond les lois des sables et les obser vèrent à la lettre. Ce n'est pas sans raison qu'on leur donna le nom de « koumlis >>, c'est-à-dire hommes des sables ». << La principale loi du désert se ramenait à cette simple vérité que le bétail ne devait brouter la végétation clairsemée que très progressivement. Les « hommes des sables >> ignoraient l' arithmé tique, mais de leur œil exercé, aussi précis qu'un astrolabe, ils mesuraient sans se tromper 5 à 20 hectares de pâturage par bête. Ils savaient le moment et l'endroit où il s'avérait opportun d'augmenter ou, au contraire, de diminuer l' é tendue du pâturage par tête. Ils savaient aussi qu'on ne devait utiliser comme combustible que le saxaoul parvenu à mâturité, sans l'abattre d'ailleurs, mais en 1u i cassant les branches et en prenant grand soin de lui laisser ses péricar pes. Cependant, la loi du désert n'était pas respec tée partout. A proximité des rares puits et aux abords des oasis, sur les rives de l' Amou-Daria 8