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La vie de Muhammad T.2 - La prédication prophétique à La Mecque PDF

315 Pages·2008·1.88 MB·French
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Table des matières Couverture Page de titre Table des matières Page de copyright DU MÊME AUTEUR INTRODUCTION PREMIÈRE PARTIE - Les racines de l'islam Chapitre premier - Les principales sources. Un premier bilan Chapitre II - Anthropologie historique Chapitre III - Fondation et développement de La Mecque Chapitre IV - La société mecquoise et la vie de Muḥammad avant la Prophétie Chapitre V - Le problème des influences chrétiennes DEUXIÈME PARTIE - Genèse et développement de l'islam Chapitre VI - Analyse historique du Qur'ān mecquois Chapitre VII - Analyse critique des ouvrages de Sīra, de Ansāb et de Tārīkh Chapitre VIII - Croyants et infidèles Chapitre IX - L'émigration à Médine Bilan de la recherche L'itinéraire prophétique à La Mecque traduit de l'arabe par Hichem Abdessamad © Librairie Arthème Fayard, 2008. ISBN : 978-2-213-63283-4 978-2-213-67055-3 D U MÊME AUTEUR La Personnalité et le devenir arabo-islamiques, Seuil, 1974. L'Europe et l'Islam, Seuil, 1978. Al-Kūfa. Naissance de la ville islamique, Maisonneuve, 1986. La Grande Discorde. Religion et politique dans l'islam des origines, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », 1989. Fī-l-Sīra Nabawiyya, Dār al-Talī‚a, Beyrouth, 1999. Azmat al-Thaqāfa al-islāmiyya, Dār al-Talī‚a, Beyrouth, 2000. La Fondation du Maghreb islamique, Tunis, 2004. La Crise de la culture islamique, Fayard, 2004. La Vie de Muḥammad, I, Révélation et Prophétie, Fayard, 2007. INTRODUCTION La Prédication prophétique à La Mecque : nous avons choisi ce titre dans le souci de souligner l'historicité de la Prédication, saisie dans le milieu, l'environnement immédiat et le monde qui l'ont vu naître. Cet ouvrage est le deuxième tome d'une trilogie sur La Vie de Muḥammad1. Il traite de l'« itinéraire » muḥammadien à La Mecque depuis sa naissance jusqu'à l'Hégire (l'émigration) ; c'est-à-dire de ce que Ibn Isḥāq a appelé le mab‚ath – qu'on peut rendre par « la levée prophétique » –, terme précis qui tranche avec le contenu des ouvrages de Maghāzī (campagnes, guerres prophétiques). La notion d'itinéraire dépasse la seule biographie, même entendue au sens large, pour englober l'ambiance locale ainsi que l'arrière-plan mondial dans lesquels la Prophétie est apparue. Le plus important demeurant, à nos yeux, la Prédication en elle-même, son évolution plus ou moins heurtée tout au long de cette période mecquoise, et la pensée qu'elle a colportée, telle qu'elle transparaît principalement à travers le Qur'ān. En effet, ce travail est différent du premier tome, qui était avant tout une recherche sur l'essence de la Révélation et de la Prophétie, à mi-parcours entre l'approche philosophique – théologique et métaphysique – et l'histoire. Notre souci était de développer sur la question le point de vue d'un penseur musulman d'aujourd'hui. Ce deuxième volet propose un changement de cap. Il s'agit de s'en tenir strictement au point de vue de l'historien sur un sujet extrêmement sensible, puisqu'il touche à la croyance et au surnaturel. Or l'histoire est une science positive, terrestre, qui a pour objet l'action passée des hommes et des sociétés humaines. Comme telle, elle se déprend délibérément de toute foi et de toute croyance. L'histoire se pose des questions particulières et recourt à des méthodes qui lui sont propres, élaborées depuis longtemps et ayant pour unique objectif l'intelligibilité universelle des choses du passé. En ce sens, un ouvrage sur Muḥammad peut, de toute évidence, intéresser des lecteurs d'autres religions, et pas uniquement des Arabes et des musulmans. Certes, l'historien est porté – en plus de l'objectivité et de la rigueur – à l'empathie pour le sujet de sa recherche. À la fois objectif et compréhensif, il doit se défaire des a priori et des préjugés qui ont faussé la démarche de certains orientalistes comme Lammens et d'autres2. Le lecteur en jugera, notre objectif n'est nullement de toucher aux choses sacrées de l'islam ni à la personne du Prophète ; encore moins d'émettre des jugements dépréciateurs ou négatifs. La science explique et ne juge pas. Nous avons nous-même été meurtri par les écrits orientalistes qui se sont permis de soumettre le parcours prophétique à des appréciations morales et religieuses. Tentation qui n'a pas épargné les plus illustres, comme Tor Andrae, auteur d'une biographie riche et approfondie du Prophète qui se conclut malheureusement par un portrait plutôt sombre du personnage3. D'autres, tout à leur parti pris marxiste ou chrétien, n'ont pu réprimer des jugements, explicites ou entre les lignes, mais souvent sévères. À vrai dire, les orientalistes islamisants les plus réputés ne se sont pas préoccupés directement de l'histoire du Prophète ni de la Prédication. Ni Nöldeke, qui s'est intéressé aux aspects évolutifs du Qur'ān4, ni Bell5, ni, plus tard, Blachère6. Quant aux travaux de Goldziher, ils ont porté sur l'historicité du Ḥadīth7 ainsi que sur les méthodes de l'exégèse coranique8. Wellhausen, pour sa part, s'est intéressé au paganisme arabe9 et à ses survivances dans l'islam. Il a traduit au passage quantité de Maghāzī de Wāqidī10, entre autres travaux qui font encore autorité. On peut encore citer Schacht, qui s'est intéressé à l'émergence du Fiqh et des ḥadīth-s à caractère juridique11. L'histoire – les faits comme le récit – se passe ici-bas et ne s'intéresse pas aux vérités métaphysiques en elles-mêmes, sauf à réserver l'histoire du bouddhisme aux bouddhistes, celle des religions grecques aux Grecs, etc. L'historien doit donc faire l'impasse sur ses convictions religieuses lorsqu'il s'apprête à étudier la naissance de l'islam. Il est comptable de l'analyse et de la description des faits religieux, de l'étude des influences et des inflexions, de la mise en perspective des événements historiques, sans s'arrêter aux impératifs de la foi. Autrement, il n'est plus de recherche possible. Le chercheur se tient toujours à la lisière des choses et des événements, il s'occupe des phénomènes et non des vérités transcendantes12. Pourtant, je comprends que certaines analyses pourraient susciter des réserves, voire une levée de boucliers, dans un monde musulman en pleine crise d'identité. Le sentiment d'encerclement engendre un réflexe obsidional : le choc de la modernité n'a pas fini de produire des ondes qui pèsent sur une identité en mal de repères et sur notre devenir même. L'histoire elle-même a une histoire. L'usage méthodologique des archives a permis à l'histoire de se hisser au rang de science dès le XIXe siècle, en Allemagne et en France. Les connaissances accumulées tout au long du XXe siècle l'ont encore fécondée, et elle est arrivée à maturité grâce à la greffe de l'économie, de l'anthropologie ou de la sociologie. L'historien a beau prendre ses distances par rapport à son propre vécu, il a beau se vouloir neutre et strictement objectif, la science qui est la sienne demeure, en sa quintessence, une science de l'homme et du social, souvent prise dans les rets d'enjeux qui la dépassent et la soumettent à l'esprit du temps. À telle enseigne que, science ou pas, l'histoire renvoie les reflets de l'image que la société se fait d'elle-même. D'un autre côté, s'il faut admettre que l'histoire est avant tout affaire de spécialistes, elle concerne de proche en proche tous ceux qui appartiennent à la civilisation ou à la société étudiée. Cet intérêt pour ainsi dire existentiel confère une importance particulière aux études historiques. Il va de soi, dès lors, qu'un travail sur Muḥammad intéresse en tout premier lieu les Arabes et les musulmans. C'est-à-dire des populations dotées d'une vision propre des choses et des préjugés qui s'y rattachent, forgés par l'éducation religieuse et les dispositifs culturels qui conditionnent tout individu. Et quel individu n'est pas habité par l'histoire de sa société, par la quête de ses racines, celles de la société à laquelle il est redevable d'être ? Chez les intellectuels, ce tropisme induit des amalgames entre l'histoire et des idéologies comme l'islamisme et le laïcisme aujourd'hui. Notre démarche se veut précisément à mille lieues de toute idéologie. Loin de nous l'idée de démolir l'islam jusque dans ses fondations, ni, à l'inverse, d'illustrer ses signifiances premières. Ni à charge ni à décharge, notre propos n'est pas de plaider la cause du Prophète contre un orientalisme injuste à son endroit ou contre une opinion occidentale conditionnée par une tradition séculaire d'hostilité au Prophète de l'islam. Un seul souci anime ce travail : approfondir notre connaissance et contribuer à l'enrichir, à l'heure où la science historique connaît des avancées immenses. Mais, comparées aux recherches consacrées aux mondes romain ou grec, au judaïsme et au christianisme, au passé de l'Europe, voire aux civilisations indienne, chinoise, les productions s'intéressant au monde musulman sont relativement insuffisantes. Et si, dans l'ensemble, on évolue vers un abord plus objectif et plus subtil des choses de l'islam, on ne peut que déplorer la vogue d'une « école » néo-orientaliste qui multiplie les hypothèses oiseuses et les généralisations hâtives13. Comme science humaine, l'histoire ne prétend certes pas à l'exactitude des sciences naturelles ni à la rigueur mathématique. Mais l'historien véritable, conscient du caractère parfois hypothétique de son récit, se tient au plus près des sources, toujours prudent dans la formulation de la moindre hypothèse. Son souci constant est, encore une fois, de comprendre et d'extraire de l'entrelacs des textes une relation du passé cohérente, structurée, sans se laisser dominer par quelque vision a priori. En Europe, les clameurs anticléricales sont désormais révolues. Les guerres entre la science et la foi, de Galilée à Renan, sont éteintes. Le temps où l'Église était au fondement de l'État et de la société, l'élément structurant de la conscience collective, n'est plus. À l'heure de la consécration de la technologie, produit de la science, la passion technophile s'éloigne, et, avec elle, le vieux positivisme. La science et plus particulièrement les sciences de l'homme et de la société ont gagné en sérénité et dépassé la naïveté inhérente à tout combat idéologique. D'aucuns parmi les musulmans diront que nous avons aujourd'hui moins besoin des sciences humaines que des sciences naturelles par ces temps de modernisme tous azimuts. Quel besoin aurions-nous des études profanes sur les fondations de l'islam, d'une réflexion sur le devenir arabe ou musulman, qui risqueraient de jeter la suspicion sur des vérités enracinées dans la conscience ? Mais la science est une, et le souci de scientificité est la marque des sociétés libres. Voilà deux siècles que le savoir ne cesse d'explorer le passé de l'humanité depuis le néolithique. Nous avons aujourd'hui une bien meilleure connaissance de nous-mêmes, de nos origines et du processus historique qui nous a faits ce que nous sommes. L'histoire a bénéficié, dans cet effort, du concours de sciences annexes et de l'apport cognitif fécond d'autres sciences de l'homme. D'un autre côté, aucune critique de l'orientalisme n'aura de sens tant que les Arabes et les musulmans n'auront pas entrepris eux-mêmes cet effort de connaissance de leur propre passé en s'appuyant sur les méthodes universellement admises. Certes, depuis un demi-siècle, de nouveaux historiens sont apparus sur la scène intellectuelle arabe, sérieux et brillants. Leur effort constitue l'apport le plus intéressant dans le domaine des sciences humaines ; on ne lui trouve pas d'équivalent dans les recherches consacrées à l'économie, à l'anthropologie ou à la sociologie. Malheureusement, ces chercheurs ne sont pas légion. Nous autres Arabes sommes dépositaires d'un patrimoine écrit pour l'essentiel en arabe, porté par une longue tradition de culture et de connaissance assez rare chez certains musulmans non arabes. Pourtant, et alors que l'histoire de la Prophétie est un patrimoine en partage, les écrits sérieux sur le sujet sont plutôt rares en langue arabe. Un ouvrage comme celui de Mohamed Hussein Haykal sur la vie de Muḥammad, qui demeure une exception, date un peu et n'est pas vraiment scientifique. On trouve beaucoup plus d'ouvrages en langue persane, souvent à caractère religieux, à l'exception d'un ouvrage laïcisant à forte tonalité idéologique14. Il est plus que temps pour nous d'investir un domaine qui nous concerne au premier chef, et ce, dans une optique résolument scientifique. Durant un siècle, de 1860 à 1960, les savants européens ont arpenté de long en large l'histoire de l'islam, qu'ils appréhendaient comme l'une des grandes civilisations humaines. Leur intérêt s'est focalisé sur l'histoire religieuse, sur la littérature, sur la philosophie et les sciences naturelles. L'orientalisme est l'une des manifestations de la conscience prométhéenne d'une Europe sûre d'elle- même et convaincue qu'elle a recueilli en son sein ce que l'humanité a produit de meilleur dans les arts, la littérature et la science. D'où l'engouement pour les arts premiers, d'où l'orientalisme pictural et littéraire, comme autant d'adjuvants pour l'âme européenne. Ce fut un temps où l'Europe a dominé le monde tel qu'aucune autre civilisation n'avait pu le faire par le passé. Le « moment 1900 », qui commença en réalité vingt ans avant le tournant du siècle et se prolongea sur deux décennies, fut à tous égards étonnant : outre l'expansion impériale, il fut un moment d'ouverture sur tout et d'exploration d'à peu près tous les domaines de la connaissance et de l'art. Tout cela ne va pas sans conséquences : mettre l'art africain à contribution, c'est l'abolir comme expression religieuse intimement liée à une culture et à une identité, en tant qu'art absolu. La science est ainsi faite : en décryptant les signes du monde naturel, elle tire la raison humaine vers les sommets, mais détruit du même geste le caractère absolu des religions, et banalise le mystère immémorial de l'Univers. Heureusement, la modernité n'est pas partout la même. Pour certains penseurs, le doute, la réflexivité et la critique de soi sont au principe de toute modernité. Cette critique devient conscience de la conscience ; une métaraison de la raison. Quant au formidable ébranlement provoqué par la modernité dans la conscience islamique, il déborde notre propos. Disons qu'il a donné lieu au sentiment tragique d'un déchirement entre la pensée et l'être, entre le soi et le monde, entre l'histoire et l'identité. Déchirement que nous vivons encore. Pour revenir au Prophète Muḥammad, il a attiré l'attention de l'Occident dès le commencement. Mais sa vie et ses actes n'ont fait l'objet d'études approfondies

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La Prédication de Muhammad à La Mecque : nous avons choisi ce titre dans le souci de souligner l’historicité de la Prédication, saisie dans le milieu, l’environnement immédiat et le monde qui l’ont vu naître. Cet ouvrage est le deuxième tome d’une trilogie sur La vie de Muhammad. Il t
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