Description:Un soir pluvieux du mois de février 1846, je pris une grande résolution. Je décidai que j’irais au bal de l’Opéra. En conséquence de cette résolution subite et bizarre, je rentrai chez moi à minuit, et je m’habillai. Comme Murat, je me faisais beau pour la mort. Certes, le bal de l’Opéra est chose bien lugubre ; certes, il est impossible de réunir, dans une des plus grandes salles du monde, plus de gens qui s’ennuient, et cependant, par une attraction que j’ai souvent subie sans la comprendre, j’allais, ce soir-là, encore tenter l’aventure et me mêler à cette réunion de fous tristes qui font, chaque semaine, veiller, pendant une nuit, la moitié de cette ville qui s’intitule la ville la plus intelligente du monde civilisé.