u a sous la direction de E r o EmmanuEllE BErnhEim et PiErrE norEau La thèse… on l’aborde comme une aventure, on la vit comme n • un voyage, on la quitte comme un songe. Passé le cap des m i E généralités, chaque expérience est singulière et il y a autant h n r de raisons d’entreprendre une thèse qu’il y a d’étudiants E B inscrits au doctorat. Si les motivations sont innombrables, les difficultés et les joies de la trajectoire se ressemblent et ceux qui les ont connues peuvent faire de leur expérience un guide pour les autres. r ti Comment choisir un directeur de thèse ? Qu’y a-t-il au r o début et à la fin du tunnel ? Que faut-il faire pour s’en sortir s indemne ? Ce livre rassemble les expériences d’étudiants qui n e ont, pour l’essentiel, soutenu leur thèse au cours des cinq s’ t dernières années, dans l’un ou l’autre champ des sciences e … sociales et humaines. Il aborde différents aspects pratiques r e du projet doctoral, depuis sa conception aux choix personnels r t et professionnels qui suivent sa réalisation. Il manquait un n e ouvrage sur les conditions matérielles, personnelles et rela- la thèsE y tionnelles de la thèse, le voici ! r u o p un guidE Pour y EntrEr… Emmanuelle Bernheim est titulaire d’une double formation en sciences e d Et s’En sortir sociales et en droit. Elle est professeure au Département des sciences juridiques i u de l’Université du Québec à Montréal et chercheure au Centre de recherche g de Montréal sur les inégalités sociales (CRÉMIS). n u Pierre Noreau est professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université de • E Montréal et chercheur au Centre de recherche en droit public. Il est politologue s et juriste de formation et œuvre dans le domaine de la sociologie du droit. è h t a l 27,95 $ • 25 e isbn 978-2-7606-3684-2 Couverture : Saint Jérôme dans son étude Jan van Eyck, Detroit Institute of Arts, (domaine public) Également disponible en version numérique www.pum.umontreal.ca PUM Les Presses de l’Université de Montréal La thèse-C-4.indd 1 16-08-22 10:28 Thèse.indd 2 2016-08-22 13:47 LA THÈSE Thèse.indd 3 2016-08-22 13:47 Thèse.indd 4 2016-08-22 13:47 Sous la direction de Emmanuelle Bernheim et Pierre Noreau LA THÈSE Un guide pour y entrer… et s’en sortir Les Presses de l’Université de Montréal Thèse.indd 5 2016-08-22 13:47 Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Vedette principale au titre : La thèse : un guide pour y entrer… et s’en sortir Comprend des références bibliographiques. ISBN 978-2-7606-3684-2 1. Thèses et écrits académiques - Guides, manuels, etc. I. Bernheim, Emmanuelle, 1976- . II. Noreau, Pierre, 1958- . LB2369.T43 2016 808.06’6378 C2016-941240-7 Mise en pages : Folio infographie ISBN (papier) : 978-2-7606-3684-2 ISBN (PDF) : 978-2-7606-3685-9 ISBN (ePub) : 978-2-7606-3686-6 Dépôt légal : 3e trimestre 2016 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2016 Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC). ImprImé au CaNada Thèse.indd 6 2016-08-22 13:47 Introduction La thèse… On l’aborde comme une aventure, on la vit comme un voyage, on la quitte… comme un songe. Passé le cap des généralités, chaque expérience est singulière. Rien ne semble ressembler à rien, et pourtant. Les difficultés et les joies de la trajectoire se ressemblent et ceux qui les ont connues peuvent faire de leur expérience un guide pour les autres. C’est l’objet de cet ouvrage collectif. Il y a autant de raisons d’entreprendre une thèse qu’il y a d’étudiants inscrits au doctorat. Si ces motivations sont innombrables, c’est la conviction qu’on ne peut pas vivre sans l’avoir terminée qui explique qu’on arrive à l’ache- ver. Ainsi, un jour, on lève les mains du clavier, la tête encore bourdonnante de mots : « Oh là là ! Que d’amours splendides j’ai rêvées ! » C’est terminé ! Sur le moment, on ne se souvient plus des angoisses et des difficultés du parcours. Pourtant, tout cela a bien eu lieu. Puis, par touches successives, on se remémore les étapes une à une. Au-delà de la spécificité des disciplines, des choix théoriques et des conflits de méthodes, les embûches que rencontrent les doctorants sont souvent les mêmes. C’est pourquoi l’ouvrage que nous proposons aujourd’hui est structuré à partir de l’expérience d’étudiants1 et présente un ensemble de textes courts qui abordent les différents aspects pratiques et souvent problématiques du projet doctoral, depuis sa conception jusqu’aux choix personnels et professionnels qui suivent sa réalisation. Les 1. Dans le présent ouvrage, le masculin, neutre, inclut le féminin, malgré le fait que les étudiantes sont en nombre supérieur aux étudiants dans la plupart des domaines. Thèse.indd 7 2016-08-22 13:47 8 • La ThèSe : uN guIde pour y eNTrer… eT S’eN SorTIr auteurs sollicités ont pour la plupart soutenu leur thèse au cours des cinq dernières années, dans l’un ou l’autre champ des sciences sociales et humaines. L’ouvrage est d’abord destiné à un public nord-américain. Plusieurs ouvrages récents traitent des mêmes questions en contexte européen2. Il aborde des questions qui, à un moment ou un autre, s’imposent au candidat qui envisage la thèse ou y est déjà engagé : Qu’y a-t-il au début et à la fin du tunnel ? Comment s’en sortir indemne ? Il manquait un ouvrage sur les conditions matérielles, personnelles et relationnelles de la thèse. On a tenté ici de rap- porter l’expérience de ceux qui ont connu les difficultés et les joies du travail intellectuel au troisième cycle, sans pour autant verser dans l’autobiographie. Il s’adresse d’abord aux étudiants comme aux directeurs et directrices de thèse les plus expérimentés, parce qu’il traite, en définitive, de la condition étudiante contemporaine. Les étudiants de deuxième cycle pourront eux aussi en tirer profit, alors qu’ils rédigent leur mémoire de maîtrise. On a voulu éviter les développements de nature épistémologique, parce qu’ils sont souvent propres à chaque discipline et dépendent de choix qui ne peuvent se faire que dans le cadre d’échanges continus avec le directeur ou la directrice de thèse. Il s’agit essentiellement d’un ouvrage de référence, qu’on peut lire dans le désordre. Le plan de l’ouvrage suit cependant le cours des questions qui se succèdent généralement pendant la démarche doctorale. Il est composé de trois parties qui traitent successivement de la thèse en tant que projet de vie, de la thèse telle qu’elle se fait, et de la thèse une fois terminée, la thèse… et puis après. La première partie de l’ouvrage, « Un projet de vie », traite de dimensions trop rarement abordées, qui pourtant traversent de part en part la vie de la majorité des étudiants. Plusieurs de ces questions se posent avant même l’en- trée de l’étudiant au troisième cycle : pourquoi faire une thèse, quels grands choix sa réalisation implique-t-elle, notamment sur le plan des compétences, du calendrier et des ressources de ceux qui s’y engagent ? Comment choisir un directeur de thèse ou s’intégrer dans un contexte universitaire nouveau, voire étranger ? Comment passer sans trop de heurts du monde de la pratique professionnelle au milieu universitaire ? Comment financer ses études docto- 2. On consultera notamment : Moritz Hunsmann et Sébastien Kapp (dir.), Devenir chercheur. Écrire une thèse en sciences sociales, Paris, Éditions EHESS, 2013, 360 p. Lire également : Michel Beaud et coll., L’art de la thèse. Comment préparer et rédiger un mémoire de master, une thèse de doctorat ou tout autre travail universitaire à l’ère du Net, Paris, La Découverte, 2006, 208 p. Thèse.indd 8 2016-08-22 13:47 INTroduCTIoN • 9 rales et répondre aux exigences matérielles de la vie courante ? À quelles conditions peut-on combiner thèse et parentalité et poursuivre la rédaction d’une œuvre importante tout en répondant aux exigences de la vie familiale ? Comment envisager l’isolement auquel tout doctorant doit inévitablement faire face ? Toutes ces questions peuvent être abordées à l’avance ou à n’importe quel moment de la trajectoire doctorale. Dans tous les cas, l’expérience de ceux qui ont eu à y répondre peut servir à ceux qui se les posent aujourd’hui. La seconde partie de l’ouvrage, « La thèse telle qu’elle se fait », traite du cœur même de la démarche doctorale. Encore ici, les questions soulevées se posent dans le cours normal de la recherche et de la rédaction. À quoi reconnaît-on une bonne thèse et que cherche le lecteur exigeant ? Comment construire une question de recherche structurante pour l’ensemble de la démarche doctorale, et exploiter de façon à la fois critique et productive la littérature de votre domaine de recherche ? Quels sont les avantages et les inconvénients de la thèse par articles par rapport à la thèse « classique » ? Comment se discipliner dans l’écriture et vaincre le syndrome de la page blanche ? Comment travailler avec le directeur de thèse que l’on a choisi ? Comment parvenir à écrire sa thèse dans une autre langue, à mener à bien la rédaction d’une thèse multidisciplinaire ou qui combine à la fois les exigences de l’analyse et de la création artistique ? Et alors que l’aventure tire à sa fin, comment franchir la dernière étape du parcours et réussir sa soutenance de thèse ? La troisième partie de l’ouvrage, « La thèse… et puis après », projette le doctorant vers l’avenir. Existe-t-il une vie après la thèse, et pour quoi faire ? Lorsqu’on abandonne la thèse, est-ce qu’on tombe de haut ? Comment l’impos- sible peut-il devenir une réalité ? Et lorsqu’on la termine, que trouve-t-on devant soi ? Le marché du travail nous attend-il quelque part et comment s’y préparer ? Peut-on envisager de travailler hors du monde universitaire, en milieu de pra- tique ? Lorsqu’on a réalisé une thèse mobilisant plusieurs disciplines, comment éviter de se retrouver en plein no man’s land professionnel et institutionnel ? Cet ouvrage reste inévitablement incomplet. Plusieurs autres thèmes pourraient encore être exploités utilement : les stratégies de publication de la thèse, la coopération scientifique et la propriété intellectuelle, la thèse en contexte de recherche-action, les stratégies de passage à la carrière universi- taire, la poursuite d’une carrière au collégial, etc. Il est fort probable que la parution de cet ouvrage suscitera la suggestion de nombreux autres thèmes. Thèse.indd 9 2016-08-22 13:47 10 • La ThèSe : uN guIde pour y eNTrer… eT S’eN SorTIr *** Les statistiques sur la destinée des titulaires d’un diplôme doctoral laissent entrevoir qu’on continuera longtemps à compter plus de doctorants que de postes de professeur d’université ou de chercheur de haut niveau. Se pose ainsi le problème de la pertinence des études doctorales pour plusieurs de ceux qui s’y engagent aujourd’hui. Cette conception comptable des choses est cependant oublieuse d’aspects beaucoup plus profonds. Le travail doctoral ne se justifie pas par le fait qu’il permet à l’institution universitaire de se perpétuer en formant une nouvelle génération d’universitaires pareils à l’identique. Il trouve plutôt son sens dans la construction intellectuelle des doctorants et le renou- vellement continu des connaissances. La thèse est l’une des dernières grandes aventures dans lesquelles un esprit singulier peut s’engager. Le thésard s’y confronte à lui-même, à ses limites et à ses possibilités. Pour celui qui s’engage en thèse, le but à atteindre est bien celui-ci : aller au bout de soi-même. Bien sûr, il faut reconnaître les dimensions collectives du savoir. Mais nous savons tous que les idées germent quelque part. Il arrive de temps en temps qu’on rencontre un étudiant inquiet de s’être engagé un peu inconsciemment à vaincre l’Annapurna, mais on ne rencontre jamais un docteur en sciences sociales ou en sciences humaines se plaindre d’y être parvenu. Se demander si le nombre des étudiants au doctorat est trop élevé aujourd’hui, c’est comme se demander si une société peut compter trop de personnes capables de réfléchir systématiquement à un problème ou à une question. Dès lors que cette question survient, tout est perdu. Enfin, nous sommes convaincus que tous les auteurs de cet ouvrage s’asso- cieront à nous pour remercier le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC) pour sa collaboration dans la recherche d’auteurs récemment diplômés capables de généraliser et d’objectiver leur propre expérience pour la rendre utile à d’autres. Un merci particulier à Normand Labrie, directeur scientifique du FRQSC au cours des dernières années, dont la complicité a été essentielle. Des remerciements également aux Presses de l’Université de Montréal et plus particulièrement à Nadine Tremblay pour son ouverture, sa détermination et son savoir-faire. Tous ses conseils nous ont été utiles. Thèse.indd 10 2016-08-22 13:47