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La thérapie des schémas : principes et outils pratiques PDF

256 Pages·2015·13.68 MB·French
by  Pascal
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Dans la même collection Soigner les addictions, par les TCC, par P. Graziani et L. Romo, 2013, 272 pages. Applications en thérapie familiale systémique, 2e éd., par K. Albernhe & T. Albernhe, 2013, 248 pages. Remédiation cognitive, par N. Franck, 2013, 256 pages. Psychothérapie de soutien, par L. Schmitt, 2012, 256 pages. Soigner par l’hypnose, par G. Salem et É. Bonvin, 5e éd., 2012, 352 pages. Gestion du stress et de l’anxiété, par D. Servant. 3e éd., 2012, 248 pages. Cas cliniques en thérapies comportementales et cognitives, par J. Palazzolo, 3e éd., 2012, 288 pages. Sexualité, couple et TCC, par F.-X. Poudat, 2011 : volume 1. Les difficultés sexuelles, 248 pages ; volume 2. Les difficultés conjugales, 224 pages. La thérapie d’acceptation et d’engagement. ACT, par J.-L. Monestès et M. Villatte, 2011, 224 pages. Premiers pas en psychothérapie. Petit manuel du thérapeute, par L. Schmitt. 2010, 200 pages. Intervention psychodynamique brève. Un modèle de consultation thérapeutique de l’adulte, par J.-N. Despland, L. Michel, Y. de Roten, 2010, 232 pages. Protocoles et échelles d’évaluation en psychiatrie et psychologie, par M. Bouvard et J. Cottraux, 5e éd., 2010, 368 pages. Soigner par la méditation. Thérapies de pleine conscience, par C. Berghmans, 2010, 208 pages. Anorexie et boulimie : approche dialectique, par J. Carraz, 2009, 252 pages. Les psychothérapies : approche plurielle, par A. Deneux, F.-X. Poudat, T. Servillat, J.-L. Venisse, 2009, 464 pages. L’approche thérapeutique de la famille, par G. Salem, 2009, 304 pages. Questionnaires et échelles d’évaluation de la personnalité, par M. Bouvard, 3e éd., 2009, 352 pages. La relaxation – Nouvelles approches, nouvelles pratiques, par D. Servant, 2009, 188 pages. TCC chez l’enfant et l’adolescent, par L. Vera, 2009, 352 pages. Mécanismes de défense : principes et échelles d’évaluation, par J.-C. Perry, J.-D. Guelfi, J.-N. Despland et B. Hanin, 2e éd., 2009, 184 pages. Thérapies brèves : situations cliniques, par Y. Doutrelugne et O. Cottencin, 2009, 224 pages. Collection Pratiques en psychothérapie Conseiller éditorial : Dominique Servant La thérapie des schémas Principes et outils pratiques Bernard PASCAL Psychiatre-psychothérapeute cognitivo-comportementaliste Ancien attaché de psychothérapie au CHU de Grenoble Chargé d’enseignement Universités Lyon-1, Grenoble, Clermont-Ferrand et Reims ; et AFTCC Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit, tout particulièrement dans le domaine universitaire, le développement massif du « photo-copil- lage ». Cette pratique qui s’est généralisée, notamment dans les établissements d’enseignement, provoque une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée. Nous rappelons donc que la reproduction et la vente sans autorisa- tion, ainsi que le recel, sont passibles de poursuites. Les demandes d’autorisation de photocopier doivent être adressées à l’éditeur ou au Centre français d’exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. Tél. 01 44 07 47 70. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle). © 2015, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés ISBN : 978-2-294-74009-1 e-ISBN : 978-2-294-74087-9 Elsevier Masson SAS, 62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex www.elsevier-masson.fr Abréviations ACE adverse childhood experiences AFTCC Association française de thérapie comportementale et cognitive APA American Psychiatric Association CIM Classification internationale des maladies DES Dissociative Experiences Scale (échelle des expériences dissociatives) DSM Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (Manuel diagnos- tique et statistique des troubles mentaux) EMDR Eye movement desensitization and reprocessing IRMf imagerie par résonance magnétique fonctionnelle ISST International Society for Schema Therapy ITDST interview pour troubles dissociatifs et symptômes liés au trauma OMS Organisation mondiale de la santé SBA stimulations bilatérales alternées SCID-D Structured Clinical Interview for DSM-IV Dissociative Disorders SDQ-20 Somatoform Dissociation Questionnaire, 20 items SMI Schema Mode Inventory (Questionnaire des Modes) SUD subjective units of disturbance TAI traitement adaptatif de l’information TCI Temperament and Character Inventory TDI trouble dissociatif de l’identité VD vocalisations de détresse VOC validity of cognition YPI Young Parenting Inventory (Questionnaire des attitudes parentales) YSQ Young Schema Questionnaire Avant-propos La thérapie des schémas est actuellement l’un des traitements les plus adap- tés à la prise en charge des troubles de la personnalité. Elle est issue de la thérapie cognitive qu’elle a considérablement enrichie en lui intégrant des concepts et des techniques provenant d’autres champs de la psycho- thérapie. Fondée sur l’abord phénoménologique de la pathologie présentée par les patients, elle est très appréciée par ceux-ci qui se sentent reconnus et compris au travers de notions qui leur apparaissent évidentes parce qu’empiriques. Les techniques thérapeutiques utilisées, reposant essen- tiellement sur l’émotion, leur permettent de ressentir leurs difficultés en en découvrant les sources dans leur histoire de vie. Ce livre, écrit à la demande de Dominique Servant, directeur de cette collection, se veut pédagogique. Après avoir traduit, en 2003, le livre de Young, Klosko et Weishaar La thérapie de schémas, j’ai été amené à ensei- gner régulièrement cette thérapie, soit dans un cadre universitaire, à Lyon, Clermont-Ferrand et Reims, soit dans des associations, notamment à l’AFTCC (Association française de thérapie comportementale et cognitive) à Paris, et aussi à donner diverses conférences sur le sujet. Cet ouvrage est ainsi le fruit de neuf années d’enseignement ; c’est la raison pour laquelle il contient de nombreuses vignettes cliniques et une abondante iconogra- phie. Au fur et à mesure des années, les questions posées par les étudiants m’ont permis d’améliorer la présentation de concepts parfois complexes et leur feedback m’a conforté dans la recherche d’illustrations graphiques et d’exemples de cas. Le livre présente une première partie théorique qui cherche à exposer des connaissances actualisées en matière d’attachement et de développe- ment infantile, ainsi que des données neuroscientifiques applicables aux notions de Schéma ou de Mode. Puis il présente les différents aspects conceptuels de la Thérapie des Schémas, jusqu’à la notion la plus moderne, celle des Modes. Enfin, la seconde moitié du livre est consacrée à la cli- nique, depuis la conceptualisation de cas jusqu’aux différentes méthodes d’intervention. Pour ce qui est des techniques thérapeutiques, j’ai choisi de les présenter en abordant le traitement des principaux Modes, de façon successive : Enfant Vulnérable, Protecteur Détaché, Parent Critique/Punitif et Adulte Sain, et ce afin d’exposer une méthode qui soit aussi directement applicable que possible dans la pratique. 1 Historique et évolution des concepts Historique, ou de Beck à Young Après 4 ans d’études de psychologie à l’Université de Yale, où il suit l’ensei- gnement d’Arnold Lazarus et d’Albert Ellis, Jeffrey Young décide de finir ses études à Philadelphie pour se former à la thérapie comportementale auprès de Joseph Wolpe, ainsi qu’à la thérapie cognitive avec Aaron T. Beck. En 1979, il obtient son doctorat et Beck l’invite à intégrer son équipe au Beck Institute, à Philadelphie. Il y devient rapidement Directeur de la recherche et de l’enseignement, accompagnant régulièrement Beck pour des confé- rences au travers des États-Unis. En 1984, Young quitte le Beck Institute de Philadelphie pour New York où il ouvre un cabinet de thérapie cognitive, au cœur de Manhattan. À cette époque, les travaux du Dr Beck à Philadelphie portaient essentiellement sur le trouble dépressif majeur, et les patients, au Beck Institute, étaient sélec- tionnés dans ce sens. En s’installant seul à New York, Young se confronte à une psychopathologie « tout-venant », et il reçoit nombre de patients qui présentent des troubles psychopathologiques au long cours : « chaque New-Yorkais est porteur d’un trouble de personnalité », a-t-il l’habitude de dire en plaisantant. Avec un groupe d’une quinzaine de collègues, il fait le constat que la thérapie cognitive standard ne permet pas la prise en charge correcte de ces troubles, et il réfléchit aux modalités d’adaptation de la thé- rapie de Beck pour ce nouveau champ d’application. Les années 1980 correspondent également, pour Young, à une recherche en développement personnel, et il fait la connaissance de la Gestalt- thérapie : cette rencontre sera décisive dans l’évolution de ses idées, lui révélant un point qui deviendra majeur dans la future thérapie des Sché- mas : les émotions sont un précieux fil conducteur pour l’exploration des souvenirs d’enfance du patient. Par ailleurs, leur prise en charge exige des méthodes spécifiques. Dès 1985, le groupe de réflexion de Young propose de centrer la théra- pie sur les Schémas, dont Beck avait déjà postulé l’existence, mais en se préoccupant de ceux qui se sont créés dans l’enfance du patient : les pre- miers S chémas P récoces inadaptés sont alors décrits. Ces Schémas Précoces constituent la base du traitement des troubles de la personnalité dans la thérapie nouvelle. Les études de cas cliniques conduisent à des modifica- tions théoriques jusqu’en 1998. En 1986, le Centre de thérapie cognitive La thérapie des schémas © 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 4 Théorie de New York voit le jour. En 1990, paraît Cognitive therapy for personality disorders : a schema-focused approach [86], qui jette les bases de la thérapie des Schémas ; un deuxième livre, en 1993, Je réinvente ma vie [87], présente les Schémas Précoces au grand public. En 2003, Young publie son livre prin- cipal : La thérapie des schémas [88], qui détaille, à l’usage des profession- nels, les principes et les méthodes qu’il recommande. En 2006 se tient à Stockholm la première rencontre de la société qu’il a créée : l’International Society for Schema Therapy (ISST). Les différents éléments constitutifs de la thérapie des Schémas Thérapie cognitive La thérapie des Schémas a pour fondement la thérapie cognitive. Dans La Thérapie cognitive et les troubles émotionnels [5], paru en 1976, Aaron T. Beck explique l’importance du langage intérieur des patients, reprenant en cela la conception d’Edmund Husserl (1859–1938) et de Karl Jaspers (1883–1969), phénoménologistes qui ont appliqué leurs idées à l’exploration du mental. Initialement psychanalyste, Beck pratiquait la méthode de libre association. Mais il découvrit chez certains de ses patients l’existence d’un train de pensées que le sujet n’exprimait pas spontanément. Telle cette patiente ([5], p. 34-35) qui présentait en séance une expression anxieuse sans que ses propos puis- sent expliquer cette émotion. La question : « Quelles sont les pensées qui vous traversent l’esprit en ce moment précis ? » permit à Beck de découvrir toute une idéation « cachée » : « Je ne m’explique pas de façon claire… Il en a assez de moi… Il n’arrive probablement pas à suivre ce que je raconte… Ça doit lui paraître fou… Il va sûrement essayer de se débarrasser de moi ». C’est ainsi que furent mises en évidence les pensées automatiques, c’est-à-dire des pensées qui traversent l’esprit du patient lors des moments de forte émotion, à condition que le thérapeute lui conseille de se concentrer sur son ressenti émotionnel instantané, alors que la technique de la libre association ne les met pas en évidence. Observant que les thèmes exprimés dans le contenu manifeste des rêves des patients dépressifs étaient communs avec ceux de leurs pensées automatiques, Beck conçut la théorie des Schémas cognitifs, structures sémantiques inconscientes, dont les pensées automatiques sont l’expression consciente ou préconsciente (figure 1.1). Construits au contact des expériences vécues, les Schémas sont des repré- sentations inconscientes de soi, des autres et de l’environnement. Lors de certains stimuli déclencheurs (situation de l’environnement, pensée, image mentale), un Schéma peut s’activer, c’est-à-dire parvenir partiellement à la conscience, sous la forme de pensées automatiques. Pour le thérapeute, les pensées automatiques représentent donc une façon d’appréhender l’incons- cient : une « sonde cognitive ». Historique et évolution des concepts 5 Figure 1.1. Pensées automatiques et schémas. Un autre aspect important de la thérapie cognitive est le rôle de la chro- nologie dans les cognitions : les pensées automatiques sont contemporaines des émotions et expriment le ressenti du sujet (« je suis en colère parce qu’on ne me respecte pas ») ; ensuite viennent des pensées qui orientent le comportement (« j’ai envie de crier et de partir ») ; puis des pensées qui surviennent après le comportement (« je suis agressif »). Ce dernier type de pensées, fruit des conséquences des comportements, évaluations du sujet sur lui-même, ont un effet important – positif ou négatif – sur la confiance en soi et sur l’estime de soi. « Une des choses que j’ai retenues de Beck [dit J. Young], c’est qu’il faut s’en tenir aux données fournies par le patient, en se contentant de ses propres mots, et que c’est à partir de son discours qu’il faut conceptualiser, non à partir d’une théorie. Toutes les hypothèses doivent être tirées des propos du patient, ceci est extrêmement important. Bien sûr, il existe des différences entre les conceptions de cet auteur et la mienne : en thérapie des Schémas, nous posons des questions qui amènent le patient à décrire son enfance, ce qui n’est pas important en thérapie cognitivo-comportementale, mais c’est la façon dont il en parle et les mots qu’il utilise qui vont nous servir à formuler la conceptualisation : il faut construire un modèle qui soit tiré des données du patient et travailler avec lui à partir de là. Il faut régulièrement demander son avis au patient, pour corriger le modèle en fonction de ses réponses. Construire une conceptualisation est un processus de constante interaction. On ne peut pas avoir une idée a priori sur un élément de vie du patient : ce qui est vrai pour un individu ne l’est pas nécessairement pour un autre. Lorsque je discute avec des thérapeutes pratiquant d’autres thérapies, non cognitivo-comportementales, je constate au contraire qu’ils cherchent à appliquer un modèle théorique ; par exemple, au cours d’une séance d’enseignement où je présentais un cas que j’avais traité, quelqu’un m’a dit : “le viol est un acte de prise de contrôle”. J’ai répondu que cela peut 6 Théorie être vrai parfois, mais que cela ne signifie pas pour autant que tout viol cor- responde à un besoin de contrôle. Si je tiens compte de toutes les données obtenues en travaillant avec ce patient (par l’imagerie, en lui demandant ce qu’il avait ressenti alors qu’il accomplissait ce viol, par l’ensemble de son histoire infantile), rien n’indiquait que le contrôle fût un problème dans ce viol. Je pense qu’il vaut mieux accorder sa confiance à ce que dit le patient plutôt que de croire dans une théorie du contrôle dans le viol qui, dans ce cas précis, n’est pas applicable. Ceci est une idée très importante : sur ce plan-là, Beck a eu une très grande influence. » (Entretien personnel avec Jeffrey Young, 2006) Thérapie comportementale Les travaux de Burrhus F. Skinner (1904–1990) ont abouti à une théorie de l’apprentissage par essai et erreur, dans laquelle le sujet apprend en fonction des conséquences de ses comportements. Cette façon d’appren- dre par l’expérience, au cours de laquelle les personnes sélectionnent les comportements en fonction de leur résultat, a été nommée conditionne- ment opérant ; la conséquence du comportement est appelée renforçateur (ou motivateur). Le sujet aura tendance à reproduire le comportement à conséquence positive, à éviter de répliquer celui dont la conséquence est négative, et à ignorer les gestes qui ne servent à rien (absence de renfor- cement). De ces travaux est née la thérapie comportementale, dont Beck a écrit [5] qu’elle est un « sous-ensemble » de la thérapie cognitive : la notion de renforcement demeure en effet essentielle dans toute conceptualisation cognitivo-comportementale, et nous verrons comment la thérapie des Schémas envisage la notion de renforcement dans le cadre des troubles de la personnalité. Les pensées qui font suite au comportement ont un impact – positif ou négatif – sur l’évaluation que le sujet fait sur soi-même, donc sur le sentiment de compétence (confiance en soi) ou de valeur personnelle (estime de soi). Trois modèles successifs se complètent en se recouvrant Si la thérapie comportementale est un sous-ensemble de la thérapie cogni- tive, on peut dire que la thérapie cognitive, à son tour, est incluse dans la thérapie des Schémas : avec les ajouts de Young, notamment en prenant en compte le développement psychoaffectif de l’enfant et les expériences précoces de vie, la thérapie des Schémas inscrit la thérapie cognitive dans le champ de la personnalité et permet d’en élargir les indications cliniques aux troubles de la personnalité (figure 1.2). Historique et évolution des concepts 7 Figure 1.2. Les thérapies cognitivo-comportementales : trois modèles successifs qui se complétent en se recouvrant. Les ajouts de Young à la thérapie cognitive Sous l’influence de Jeffrey Young, la thérapie cognitive de Beck a été e nrichie par des apports provenant de diverses origines. La notion de Schémas Précoces Par rapport au modèle du Schéma cognitif de Beck, Young a apporté des modifications conceptuelles. Selon Beck, les Schémas se construisent tout au long de l’expérience vécue du sujet : il existe des Schémas construits au début de la vie, et d’autres qui apparaîtront plus tardivement dans l’existence : après un traumatisme, il peut apparaître un Schéma de v ulnérabilité ; après un échec scolaire ou professionnel, un Schéma d’échec ou d’incompétence, etc. Pour ce qui est des troubles de la personnalité, on s’intéresse aux Sché- mas apparus le plus précocement dans la vie du sujet. À côté des Schémas Précoces, la thérapie de Young considère l’existence de Stratégies Précoces. Nous serons amenés à voir plus loin que, pour chercher à s’adapter à son milieu et aux expériences vécues, l’enfant met en place des Stratégies, qui sont des mécanismes inconscients à visée adaptative. Les Schémas Précoces et les Stratégies Précoces sont deux éléments fonda- mentaux dans la construction de la personnalité, et donc dans la concep- tualisation des troubles de la personnalité, comme nous le verrons. Ces deux concepts servent également à analyser la relation thérapeutique, au cours de laquelle des Schémas et des Stratégies s’activent chez le patient. Au contact de son thérapeute, celui-ci peut parfois avoir un ressenti iden- tique à ce qu’il a pu éprouver par le passé avec un personnage important de son enfance pour lequel il ressentait de l’attachement. Cela l’amène alors à se comporter avec ce thérapeute de la même manière qu’autrefois avec cette personne. Le thérapeute, quant à lui, possède ses propres Schémas et Stratégies : il risque, s’il n’est pas averti et entraîné, de les mettre en œuvre de façon contre-productive avec son patient.

Description:
La thérapie des schémas de Young est une psychothérapie tirant notamment ses sources des TCC. Les "schémas" se développent au cours de l’enfance ou de l’adolescence et sont en lien avec le vécu du sujet. Ils sont responsables de la mise en place de "stratégies" d’adaptation qui entraîn
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