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La situation économique et financière des entreprises agroalimentaires françaises PDF

19 Pages·2014·0.94 MB·French
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La situation économique et financière des entreprises agroalimentaires françaises Lilia Aleksanyan Juillet 2014 Working Paper ALISS 2014-03 INRA UR 1303 ALISS 65 bd de Brandebourg 94205 Ivry-sur-Seine France http://www6.versailles-grignon.inra.fr/aliss La situation économique et financière des entreprises agroalimentaires françaises∗ LiliaAleksanyan† Juillet2014 1 Introduction Lesecteuragroalimentaire,quiregroupelesentreprisesdel’industriealimentaire,delafabricationdesboissons etdelafabricationdutabac1,estlepremiersecteurindustrielfrançaisentermesdechiffred’affairesetdevaleur ajoutée.Ilestaussilepremieremployeurdel’industriemanufacturière.Selonlesdonnéesdel’INSEE(tableau1), les60000entreprisesdel’industrieagroalimentaire(IAA)horstabac,principalementdesentreprisesdemoinsde 20 salariés, ont réalisé, en 2011, 169 milliards d’euros de chiffre d’affaires (CA) soit un peu moins de 20 % du CAdel’industriemanufacturièreetontemployé576000salariés(prèsde20%del’emploitotaldansl’industrie manufacturière). Les études récentes abordant les défis et les opportunités économiques des entreprises agroalimentaires ré- vèlent certaines spécificités de l’industrie agroalimentaire française : les entreprises agroalimentaires françaises sont davantage tournées vers le marché intérieur que le reste de l’indutrie manufacturière; la concentration des entreprisesestfaibledanslesecteuragroalimentairequiestessentiellementconstituédepetitesetmoyennesen- treprises(PME);lesgainsdeproductivitédesIAAsontinférieursàceuxdel’industriedanssonensembleetont mêmebaissésurlapérioderécente;larentabilitédesIAAasubiunebaissetendanciellesurladernièredécennie; lesIAAsecaractérisentparunestabilitédel’emploiparrapportàl’industriemanufacturière;lamajeurepartiede leursconsommationsintermédiairesproviennentdusecteuragricolecequilesexposesystématiquementaurisque delahaussedesprixdesmatièrespremières;lesIAAontmieuxrésistépendantlacriseprincipalementenraisonde l’inertiedelaconsommationalimentairedesménagesetc.(Rouault2010,Girard2010,IGF2012,IGF2013,Bu- taultetRéquillart2012,Bontempsetal.2010etc.).Considéréescommedesenjeuxstratégiques,laperformanceet l’activitéexportatricedesindustriesagroalimentairesontsuscitél’intérêtcroissantdeséconomistesetdespouvoirs publics notamment en raison de leurs difficultés de compétitivité au sein de l’Union européenne (UE). Pourtant peud’étudessesontintéresséesàlasituationfinancièredesindustriesagroalimentairesfrançaiseset,notamment, auxconditionsdefinancementdesentreprisesagroalimentairesbienquecessujetsaientétémisenavantparplu- sieurs études. Le Panorama des industries agroalimentaires 2012 considère que le soutien à la compétitivité des IAAconcerneégalementl’améliorationdeleuraccèsaucrédit.LerapportRouault2010soulignequelapolitique industrielledugouvernementdoitaméliorer,entreautres,«l’accèsaufinancementpoursoutenirledéveloppement etlastructurationdusecteur».Lesconditionsdefinancementconstituentunequestioninquiétantepourlesecteur ∗JetiensàremercierLouis-GeorgesSoler,PatrickSevestre,Jean-PierreHuiban,Jean-PierreVilletelleetMurielRogerpourleursremarques etsuggestionssurlesdifférentesversionsdecetravail.J’aibénéficiédesconseilsdeJean-LucCayssialsetFrançoisServantsurlesméthodes decalculdesratioséconomiquesetfinanciers.MesremerciementsvontégalementàmescollèguesàlaBanquedeFranceetàl’INRAquiont reluetcommentécetravail,ainsiqu’àJérômeBreysseetVanessaQuérédel’Associationnationaledesindustriesagroalimentairespourleurs retoursutiles.Jerestetoutefoisentièrementresponsabledesinsuffisanceseterreursquipourraientsubsisterdanscetteétude.Cetteétudereflète mesidéespersonnellesetn’exprimepasnécessairementlapositiondesinstitutionsauxquellesj’appartiens. †UniversitéParis1–PanthéonSorbonneetINRA.LiliaAleksanyanappartenaitaussiàl’ObservatoiredesentreprisesdelaBanquede Francelorsdelaréalisationdecetteétude.Courriel:[email protected] 1. Lessecteurssontdéfinisselonlanomenclatureagrégéedel’INSEE(NA2008)issuedelaNAFenvigueurdepuis2008. 1 agroalimentaire d’après les enquêtes réalisées par l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA)2. Enfin, Bpifrance (Banque publique de financement), a considérablement augmenté ses fonds financiers destinés auxentreprisesagroalimentairesen2013(+28%parrapportà2012et+85%parrapportà2011),car«compte tenuleurpetitetailleetleursfaiblestauxdemarges,lesentreprisesagroalimentairesontsouventleplusgrandmal àobtenirlesoutiendesbanques»3.CommelesoulignelerapportIGF-CGAER2012,uneobservationinfinedu secteuragroalimentaireestnécessaireafind’analyserleurséventuellesdifficultésliéesaudurcissementdel’accès aucrédit.Parallèlement,selonl’enquêtesurl’accèsaufinancementdesPME(aumoins10salariés)del’INSEEles PMEagroalimentairesontunefortedemandedecréditbancaire,maisl’enquêtenerévèlepasdedifficulténotable d’accèsaucréditbancairepourlesPMEdusecteuragroalimentaireentre2007et20104. Enadoptantuneapprochedescriptive,laprésenteétudeessaiedemettreenexerguelesprincipalescaractéris- tiqueséconomiquesetfinancièresdesentreprisesagroalimentairesetd’identifierleursconditionsdefinancement. Elle mobilise plusieurs bases de données d’entreprises de la Banque de France : la base FIBEN Bilan, les don- néesdesdéfaillancesetlesdonnéesdelaCentraledesrisques5.Commelemontreletableau1,lesdonnéesdela Banque de France portent sur un nombre plus restreint d’entreprises agroalimentaires que celles de l’INSEE (en 2011,7000entreprises6agroalimentairesrecenséesparlaBanquedeFrancecontreprèsde60000parl’INSEE). Mais d’une manière générale cette restriction ne nuit pas à l’analyse des données agrégées basée sur les ratios moyens. La base FIBEN est, au niveau agrégé, représentative de l’industrie manufacturière et du sous-secteur agroalimentaire7. TABLEAU1–Chiffresclésdusecteuragroalimentaireetdel’industriemanufacturière,2011a ESANE,INSEE FIBEN,BDF IAA en%de Ind.Manuf. IAA en%de Ind.Manuf. l’Ind.Manuf. l’Ind.Manuf. Nombred’entreprises,milliers 59,4 29% 207,0 7,0 17% 39,7 dont<20salariés,milliers 56,3 188,3 4,3 Effectifsalariéau31/12,milliers 575,9 19% 2971,6 387,3 15% 2536,1 Effectifmoyenparentreprise 9,7 14,4 55,5 63,8 Chiffred’affairesHT,milliardsd’euros 168,9 19% 900,0 145,1 15% 954,5 CAmoyenparentreprise,millionsd’euros 2,8 4,3 20,8 24,0 CAexportations,milliardsd’euros 31,2 10% 306,7 28,9 9% 335,3 Tauxd’exportation,% 18% 34% 20% 35% Valeurajoutée,milliardsd’euros 36,0 17% 215,4 29,7 14% 213,6 a. LesdonnéesESANEpourl’année2012nesontpasdisponibles. Sources:ESANE,INSEEetFIBEN,BanquedeFrance Lastructuredel’articleestlasuivante.D’abord,nousanalysonsl’évolutiondeleursindicateursd’activité,de rentabilité et des besoins de financement. Ensuite, nous abordons les caractéristiques de structure financière des entreprises du secteur agroalimentaire et leur évolution sur la période récente, notamment dans le contexte de la haussedesdéfaillancesagroalimentaires.Enfin,unebrèveanalyseparsous-secteurestréaliséedanslasection4. Lesconclusionssontprésentéesdansladernièresection. 2. Parexemple,selonl’ANIA,en2009,«35%desPMEagroalimentairessesontheurtéesàdesdifficultésdecréditauprèsdeleursbanques aucoursdesderniersmois»(LesEchos2009). 3. SelonunedéclarationduMinistredel’Agriculture,del’AgroalimentaireetdelaForêt(AFP2014). 4. Lesrésultatsdel’enquêtedel’INSEEconcernantlesentreprisesagroalimentairessontprésentésdansIGF2012. 5. Voirl’annexepourlaprésentationdesbasesdedonnées. 6. Danscetteétudeladéfinitiondel’entreprise-unitélégaleaétéretenue. 7. Voirl’annexepourlacomparaisondétailléedesdifférentesbasesdedonnées. 2 2 Activité, rentabilité et besoins de financement TABLEAU2–Chiffres-clés,IAA,partaille,2012 IAA Ind.Manuf. PME en% ETI Ensemble Ensemble del’ensemble etGE Nombred’entreprises,milliers 6,0 91% 0,6 6,6 38,2 Effectifsalariéau31/12,milliers 145,6 38% 235,3 380,9 2504,6 Effectifmoyenparentreprise 24,2 388,9 57,4 65,5 Chiffred’affairesHT,milliardsd’euros 35,2 24% 112,4 147,6 913,4 CAmoyenparentrep.,millionsd’euros 5,8 185,7 22,3 23,9 CAexportations,milliardsd’euros 3,7 13% 25,1 28,6 310,3 Tauxd’exportation,% 11% 22% 19% 34% Valeurajoutée,milliardsd’euros 8,5 28% 22,4 30,9 211,1 Source:FIBENBilan,BanquedeFrance Unsecteurconstituéd’unemajoritédePME... Parmiles6600entreprisesagroalimentairesrecenséesparlaBanquedeFranceen2012,prèsde6000sontdes PME8, soit 91 % de l’ensemble des entreprises agroalimentaires. Elles emploient moins de 40 % des salariés de l’agroalimentaire et réalisent moins d’un tiers de la valeur ajoutée du secteur agroalimentaire. L’entreprise moyenneagroalimentaireemploiemoinsde57salariésetréaliseplusde22millionsd’eurosdechiffred’affaires, tandisquel’entreprisemoyennemanufacturièreestplusgrande(65salariéset24millionsd’eurosdechiffred’af- faires)(tableau2).Lesprincipauxacteurséconomiquesdusecteursontdonclesentreprisesdetailleintemédiaire (ETI)etlesgrandesentreprises(GE)quiemploientplusdelamoitiédel’effectifdusecteuragroalimentaire.La tailleinsuffisantedesentreprisesconstitueundesdéfisdusecteuragroalimentairefrançaissionlacompareavec latailledesentreprisesagroalimentairesdesprincipauxpaysconcurrentsdanslemarchémondial(l’IGF-CGAER 2012, 2013, Panorama des industries agroalimentaires 2012). Cette faible taille peut également limiter leurs ef- fortsd’innovation,d’exportationetleurpouvoirdenégociationvis-à-visdeleursclientsdelagrandedistribution (Rouault2010,IGF-CGAER2013). ... etmoinstournéversl’internationalquel’industriemanufacturière Unedesconséquencesdelafaibletailledesentreprisesagroalimentairesestlafaibleouvertureàl’internationale decesecteur.En2012,seulement1/5èmeduchiffred’affairesagroalimentaireaétéréaliséàl’étranger,contreprès de35%dansl’industriemanufacturière.LesPMEsontlesmoinsinternationaliséesavecuntauxd’exportationde seulement13%(tableau2). C’est dans les années 90 que les exportations agroalimentaires de la France ont commencé à marquer un infléchissement.D’aprèsuneanalysedel’évolutiondelapartdemarchéextérieur,Thomas2002montrequeces baissesdesexportationssontduesaureplidespartsdemarchédelaFrancesurlespaystiershorsUE,maisaussi surl’Unioneuropéenne.Danscertainssecteurs,notammentdansl’industriedelaviande,lapositiondelaFrance s’est dégradée plus fortement que celle de ses partenaires européens. Les raisons de la perte de compétitivité de l’agroalimentairefrançaispeuventêtreliéesàl’émergencedemultiplescontraintessurl’environnementetlasanté publique,surtoutdanslesecteurdelaviande.Lastagnationdelaproductionagricole,principalementàcausedes effetsdesréformesdelapolitiqueagricolecommune(PAC)aaussicontribuéaureculdel’excédentagroalimentaire (ButaultetRéquillart2012). 8. Voirl’annexepourladéfinitiondelatailled’entrepriseutiliséedanscetteétude. 3 FIGURE1–Lesindicateursdel’emploietdel’activité(envolume),parsecteuretpartaille(1998=100) (a)Effectifau31/12 (b)Chiffred’affaires (c)Valeurajoutée 160 160 160 140 140 140 120 120 120 100 100 100 80 80 80 60 60 60 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 IAA Ind. Manuf. IAA Ind. Manuf. IAA Ind. Manuf. (d)Effectifau31/12 (e)Chiffred’affaires (f)Valeurajoutée 160 160 160 140 140 140 120 120 120 100 100 100 80 80 80 60 60 60 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 IAA PME IAA ETI et GE IAA PME IAA ETI et GE IAA PME IAA ETI et GE Note:Lesindicateursduchiffred’affairesetdelavaleurajoutéesontdéflatésparl’indicedeprixdelavaleurajoutéebruteparbranche. Source:FIBENBilan,BanquedeFrance Untauxdecroissancemodestemaisplusrésistantàlacrise En termes de chiffre d’affaires, l’activité agroalimentaire a un faible taux de croissance jusqu’en 2007. Elle est plus dynamique dans l’industrie manufacturière (sur la période 1998-2007, le chiffre d’affaires croît de plus de 40%).Cependanten2009lechiffred’affairesdel’industriemanufacturièresubitunechutebrutale:entre2008 et 2009 l’industrie manufacturière a perdu près de 20 % de son chiffre d’affaires (figure 1). Ces dégradations observées pendant la crise sont moins sévères dans le secteur agroalimentaire, en partie grâce à l’inertie de la consommation alimentaire des ménages (Girard 2010). Etant donné la nature internationale de la crise récente, la faible internationalisation des entreprises agroalimentaires peut être également une des raisons de la bonne résistance aux variations de la conjoncture, même si la possible réduction de l’offre du crédit ou la baisse de la consommationalimentairedesménagesreprésententdesmenacespourlesindustriesagroalimentaires(Courleux 2008). Néanmoins,l’activitéévoluedifféremmentselonlatailled’entreprises.L’activitédesPMEsedégradedepuis lafindesannées90etn’ajamaisretrouvésonniveaudel’année1998.L’activitédesETIetdesgrandesentreprises a, au contraire, évolué positivement jusqu’en 2008, sauf léger tassement en 2004 (figure 1). La crise a touché principalementlesgrandesentreprisesagroalimentairesquisontplusinternationalisées(chuteduchiffred’affaires d’environ10%entre2008et2009).LesPMEagroalimentairessoutiennentl’activitédusecteurl’annéedelacrise avecunecroissanceduchiffred’affairesd’environ3%.Lareprisedel’activitéesttrèsmarquéepourlesgrandes entreprises qui atteignent leur pic de chiffre d’affaires de la décennie en 2011. Pour les PME, en revanche, la situationéconomiquesedégradeentre2010et2012marquéeparunralentissementetreculduchiffred’affaireset parunechutedelavaleurajoutée. 4 Unestabilitédel’emploiexceptionnelleparrapportàl’industriemanufacturière L’emploiestrelativementstabledanslesecteuragroalimentaire,alorsqu’onobserveunfortreculdel’emploidans l’ensemble de l’industrie manufacturière (environ 21 % entre 1998 et 2012). Cette stabilité de l’emploi des IAA est une caractéristique exceptionnelle au sein de l’industrie française qui est marquée par une forte destruction d’emplois,malgrélabonnetenuedel’activitéentre1998-2007.Enlienaveclafaiblecroissancedel’activité,les PMEagroalimentaires,enrevanche,ontperduprèsde11%del’emploienquatorzeans(figure1). Lesgainsdeproductivitésontglobalementmodestes... Le faible dynamisme de l’activité et la stabilité de l’emploi induisent une faible croissance de la productivité du travail des entreprises agroalimentaires. Au contraire, les entreprises de l’industrie manufacturière ne suivent pas cette tendance, leur productivité étant en forte croissance jusqu’en 2007 (figure 2). La modernisation dans l’industrie agroalimentaire a été à la fois plus lente et moins complète que celle intervenue dans l’ensemble de l’industrie(ShreiberetVicard2011).Deplus,lesecteuragroalimentaireestégalementdécritcommeunmarché arrivé à maturité (peu de révolutions techniques dans la production des biens alimentaires) (Girard 2010). Par ailleurs,Bontempsetal.(2010)montrentqu’enmoyennepourlesIAA,laproductivitétotaledesfacteursabaissé de0,44%paransurlapériode1996-2006.Enparticulier,danslesecteurdelaviande,lesauteursontévaluéune diminutiondelaproductivitéde0,7%paran,enmoyenne. FIGURE2–Productivitéetcoûtdutravail (a)Productivitédelamaind’œuvre,milliersd’euros (b)Coûtapparentdelamaind’œuvre,milliersd’euross 100 100 80 80 60 60 40 40 20 20 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 IAA Ind. Manuf. IAA Ind. Manuf. 100 100 80 80 60 60 40 40 20 20 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 IAA PME IAA ETI et GE IAA PME IAA ETI et GE Note:Laproductivitéestdéflatéeparl’indicedeprixdelavaleurajoutéebruteparbranche. Source:FIBENBilan,BanquedeFrance ... etlecoûtsalarials’alourdit Sur la période 1998-2012, un salarié a coûté, en moyenne, environ 41 000 euros dans le secteur agroalimentaire (environ 49 000 dans l’industrie manufacturière) (figure 2). La composition de la main d’oeuvre des entreprises 5 agroalimentairespeutenpartieexpliquercettefaiblesseducoûtdutravail.Lesecteuragroalimentairesecaractérise par une proportion plus importante des ouvriers et des femmes parmi ses salariés. Selon l’enquête emploi de l’INSEE,en2010,prèsde40%dessalariésdesentreprisesagroalimentairessontdesfemmescontre29%dans l’industrie; 15 % des salariés des entreprises agroalimentaires ont le statut d’ouvrier contre près de 10 % dans l’industrieetc. Lecoûtdelamaind’œuvres’alourditdemanièrecontinuedepuis1998.Cettecroissanceestmêmeplusrapide quelaproductivitéapparentedelamaind’œuvre:lecoûtdutravailaaugmentédeprèsde45%pourlesIAAet de50%dansl’industriemanufacturièreentre1998et2012(figure2). LarentabilitédesIAAnefaiblitpaspendantlacrise Dans le secteur agroalimentaire, le taux de marge est à son plus bas niveau depuis la fin des années 90. Cette baissesuitlatendancegénéraledansl’industriemanufacturière.L’originedecetassementréside,enpartie,dansla haussedeschargesdepersonnel,principalecomposantedelavaleurajoutée.Leurcroissanceàlongtermeabsorbe les gains de la productivité. Malgré ce recul du taux de marge, le secteur agroalimentaire est plus rentable que l’industriemanufacturièredanssonensemble9.Lacriseaentraînéunedégradationimportantedutauxdemarge dans l’industrie manufacturière : entre 2008 et 2009 les entreprises manufacturières passent de 22 % à 16 % de taux de marge. Mais cette évolution défavorable dans l’industrie manufacturière n’apparaît pas dans le secteur agroalimentaire qui affiche une hausse de l’excédent brut d’exploitation (EBE) en 2009 et en 2010. Le taux de margegardeainsisonniveaud’avantcrise(figure3). FIGURE3–Tauxdemarge(EBE/VA),% (a)parsecteur (b)partaille 40 40 30 30 20 20 10 10 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 IAA Ind. Manuf. IAA PME IAA ETI et GE Source:FIBENBilan,BanquedeFrance Depuis2008,l’écartderentabilitéentrelesPMEetlesETI/GEdevientplusimportant(figure3).Eneffet,le tauxdemargedesPMEstagneentre2008et2010ets’érodefortemententre2010et2012.Cettedégradationde larentabilitédesPMEagroalimentairespeutnécessiterunehaussedesbesoinsdefinancementdecourtterme.Les ETIetlesgrandesentreprises,aucontraire,poursuiventunelégèrecroissancedelarentabilitésurlapériodeentre 2008-2012. Atoniedel’investissementetaugmentationdesbesoinsdefinancementdecourttermeaprès2008 Le secteur agroalimentaire a un taux d’investissement plus important que l’industrie manufacturière (respective- ment18%et15%enmoyennesurlapériode1998-2012).Lapériodesuivantlacrisesecaractériseparuneforte 9. L’intensitécapitalistiqueestlégèrementplusfortedanslesecteuragroalimentaireparrapportàl’industriemanufacturière(leratioentre immobilisationsphysiquesetemploiestrespectivementprèsde122milliersd’euroset116milliersd’eurosenmoyennesurlapériode1998- 2012).Autrementdit,lavaleurajoutéeservantàrémunérerlecapitaldoitêtreplusélevée(tauxdemargeplusfort).LesIAAapparaissentplus rentablesquel’industriemanufacturièremêmequandonconsidèreleratioentrel’excédentbrutd’exploitation(EBE)etlesimmobilisations physiques. 6 atoniedel’investissement,malgrélacroissancedelavaleurajoutéedusecteuragroalimentaire(figure4).Cettesi- tuationmontre,d’unepart,l’augmentationdel’incertitudeetladiminutiondesperspectivesfuturessurlademande intérieureet/ouétrangèreetsurlesprofits:lesbesoinsdefinancementdesprojetsàlongtermediminuentet,les besoinsdefinancementdel’activitéàcourtterme(entermesdubesoinenfondsderoulement)augmentent.D’autre part, cette baisse du taux d’investissement peut également cacher l’existence des contraintes de financement des projetsd’investissementpourlesentreprisesagroalimentaires. FIGURE4–Lesbesoinsdefinancement (a)BFRenjoursdeCA (b)BFRenjoursdeCA,IAA,partaille 60 60 50 50 40 40 30 30 20 20 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 IAA Ind. Manuf. IAA PME IAA ETI et GE (c)Tauxd’investissementcorporel),% (d)Tauxd’investissementcorporel,IAA,partaille,% 25 25 20 20 15 15 10 10 5 5 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 IAA Ind. Manuf. IAA PME IAA ETI et GE Source:FIBENBilan,BanquedeFrance La forte baisse des investissements après la crise est due principalement à l’effort réduit des ETI et grandes entreprisesagroalimentaires.Mêmesilesinvestissementsrepartentpourcesentreprisesaprès2010,ilsrestentloin de leur niveau d’avant la crise. Les investissements des PME commencent à se dégrader bien avant la crise. En effet,entre2006et2012,letauxd’investissementcorporeldesPMEagroalimentairess’estréduitde4pointssans signedereprisesurlapérioderécente(figure4). 3 Structure financière LesIAAplusdépendantesdesressourcesdefinancementexternes Lesentreprisesagroalimentairessontplusdépendantesdufinancementexterne:lesdettesfinancièresconstituent prèsde24%desressourcestotalesdesIAAcontreprèsde21%dansl’industriemanufacturière.Unedesraisons possiblesestlecoûtdel’endettement,légèrementplusfaibledanslesecteuragroalimentaireparrapportàl’indus- triemanufacturière(enmoyennesurlapériode1998-2012,ilestde5%danslesecteuragroalimentaire,etde6 %dansl’industriemanufacturière)(figure5).Aprèslacrise,lerecoursàl’endettementdusecteuragroalimentaire 7 baisselégèrementalorsquesurlamêmepériodelecoûtdel’endettementestenfortebaisse(liéàlaréductiondu tauxdirecteurparlaBanquecentraleeuropéenne(BCE)aprèslacrise). Lasituationestdifférenteselonlatailledesentreprises.Enlienaveclafortebaissedesinvestissements,letaux d’endettement des ETI et des grandes entreprises agroalimentaires se contracte depuis 2008 (figure 5). Pour les PMEagroalimentaires,lasituationestplusinquiétante.Eneffet,depuis2006letauxd’investissementestenbaisse maisletauxd’endettementstagneentre2006et2010etestenlégèrehausseaprès2010.Cettesituationindiquela présencedesdifficultésdetrésoreriedesPMEagroalimentairesquis’endettentessentiellementpourcouvrirleurs besoinsdefinancementdecourtterme. FIGURE5–Structurefinancièreetcoûtdel’endettement (b)Partdel’endettementfinancierdanslesres- (c)Partdel’endettementfinancierdanslesres- (a)Poidsdescapitauxpropresappelés,% sourcestotales,% sourcestotales,%,partaille 85 35 35 30 30 80 25 25 75 20 20 70 15 15 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 IAA Ind. Manuf. IAA Ind. Manuf. IAA PME IAA ETI et GE (e)Partdel’endettementbancairedansl’endet- (f)Partdel’endettementbancairedansl’endette- (d)Coûtapparentdel’endettementfinancier,% tementfinancier mentfinancier,partaille 8 80 80 7 60 60 6 5 40 40 4 3 20 20 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 IAA Ind. Manuf. IAA Ind. Manuf. IAA PME IAA ETI et GE Source:FIBENBilan,BanquedeFrance Principalesourcedefinancement,lecréditbancairereculedepuis2006 Lefinancementbancairereprésenteplusdelamoitiédel’endettementfinancierdusecteuragroalimentairesurla périodeentre1998et2012(figure5).Ilreprésente53%del’endettementdesentreprisesagroalimentairescontre, en moyenne, moins de 40 % dans l’industrie manufacturière sur la même période. Les PME du secteur sont en outre plus dépendantes du crédit bancaire (à hauteur de 60 % de leur endettement financier) que les ETI et GE agroalimentaires. Toutefois,depuis2006,lapartdel’endettementbancairedansl’endettementfinanciers’estréduitede5points danslesecteuragroalimentaire,indiquantl’augmentationdelapartdesressourcesdefinancementnonbancaire. D’aprèsl’enquêtesurl’accèsaufinancementdel’INSEEdesPMEemployantaumoinsdixpersonnes,lesPME agroalimentairesontdéclaréavoiraugmentéleursrecherchesdefinancement(principalementdesprêtsbancaires) 8 entre 2007 et 2010, de manière plus marquée que celle de l’ensemble des secteurs économiques, y compris du reste de l’industrie. En revanche, selon les données de la Banque de France, le recours au crédit bancaire des PME agroalimentaires a une tendance à la baisse depuis 1998. Cette contradiction peut indiquer l’existence du rationnementdecrédit:lesPMEagroalimentairesontunefortedemandedecréditd’aprèsl’enquêtedel’INSEE, maisonobserveunelégèrediminutiondel’endettementbancairedesPMEagroalimentaires.Parailleurs,l’enquête del’INSEEsouligneégalementl’atténuationdesdifficultésdefinancementdesprêtsbancairesen2010parrapport à2007pourlesPMEagroalimentaires. LesPMEagroalimentairesvoientleursantéfinancièresedégradersurlapérioderécente Sur la période 1998-2012, les entreprises agroalimentaires sont globalement en meilleure santé financière que l’industriemanufacturièreentermesdelacapacitéd’endettement(lerapportentrelacapacitéd’autofinancement et l’endettement financier). En effet, la santé financière de l’industrie manufacturière se dégrade depuis 2005 et atteint son plus bas niveau de la décennie en 2009. Le secteur agroalimentaire, au contraire, se montre résistant pendant la crise. Mais ce constat est vrai seulement pour les ETI et les grandes entreprises agroalimentaires, puisquepourlesPMEagroalimentaires,aprèsunelégèrestagnationentre2008et2010,lacapacitéd’endettement sedégradesensiblementpouratteindreleplusbasniveaudeladécennieen2012(figure6).Cetteévolutionsuitla tendancedeleurrentabilité. FIGURE6–Capacitéd’endettement(CAF/Endettementfinancier),% (a)parsecteur (b)partaille 40 40 30 30 20 20 10 10 0 0 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 IAA Ind. Manuf. IAA PME IAA ETI et GE Source:FIBENBilan,BanquedeFrance Par ailleurs, une étude récente du Crédit agricole (2013) met en garde sur l’affaiblissement des entreprises agroalimentaires après la crise. Le recul du pouvoir d’achat des ménages dans le marché français est considéré commelaraisonprincipaledeladégradationdesfilièresagroalimentairesaprèslacrise.Ellemontreque,globa- lement,lasantéfinancièreestsatisfaisante,maisdesdisparitésimportantesexistent.Seloncetteétude,lasituation financière de plus d’un tiers des entreprises agroalimentaires interdit toute possibilité d’investissement (le ratio entrel’endettementetlaCAFestplusde10ansoulaCAFestnégative). Haussedesdéfaillances Letauxdedéfaillancedel’industriemanufacturièreatteintsonpicen2009.Lesecteuragroalimentaire,bienque résistantentre2008et2009,enregistreunnombrerecorddedéfaillancesàpartirde2010etjusqu’en2012(letaux de défaillance double sur cette période). Ainsi, en 2012, près de 1 400 entreprises agroalimentaires ont déposé lebilan,soitplusd’untiersdesdéfaillancesenregistréesdansl’ensembledel’industriemanufacturière(figure7). D’aprèsnosestimations,prèsde4000salariésontétéconcernésparlesdéfaillancesd’entreprisesagroalimentaires en2012,enforteaugmentationparrapportauxannéesprécédentes(l’effectifdesentreprisesdéfaillantesétaitde moinsde3000en2010et2011). 9

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les 60 000 entreprises de l'industrie agroalimentaire (IAA) hors tabac, aux conditions de financement des entreprises agroalimentaires bien que ces Le fichier FIBEN est notamment alimenté par les informations comptables
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