Description:Paru en 1937 dans sa traduction française, soit sept ans après sa publication en Espagne (1930) sous le titre <em>La rebellion de las masas, La révolte des masses demeure un opus majeur de la littérature intellectuelle mondiale. Et son auteur, le philosophe José Ortega y Gasset (1883-1955), professeur de métaphysique à l'université de Madrid de 1910 à 1936 et fondateur de l'influente « Revista de Occidente » est considéré comme l'un des plus éminents représentants de l'humanisme libéral européen du XXe siècle. Bien qu'il ait publié beaucoup d'autres ouvrages notables (dont « L'Espagne invertébrée » et « Le thème de notre temps »), c'est dans cette « Révolte des masses » à l'immense retentissement que la pensée d'Ortega s'expose avec le plus de saillance. Son rude diagnostic sur la nature de la maladie qui ronge l'Europe n'a rien perdu de sa pertinence: l'irruption de l'« homme-masse », un « enfant gâté » conformiste et égalitariste qui rejette le passé, la raison et l'exigence morale — corrélée à une inquiétante « étatisation de la vie » et à l'« idolâtrie du social ». Mais il y esquisse aussi ce qui peut l'en guérir: l'avènement d'« un libéralisme de style radicalement nouveau, moins naïf et de plus adroite belligérance », et l'édification culturelle d'une Europe réellement unie. En 1938, Ortega publie un « Épilogue pour les Anglais » prolongeant et actualisant la réflexion de « La révolte des masses » : la présente réédition inclut ce texte capital à la diffusion jusqu'alors demeurée confidentielle.