La psukhê et les phrenes sont malades. Représentations du délire à l’époque classique (VIe-IIIe) Gwenaëlle Le Person To cite this version: Gwenaëlle Le Person. La psukhê et les phrenes sont malades. Représentations du délire à l’époque classique (VIe-IIIe). Psychologie. Université Rennes 2, 2007. Français. NNT: . tel-00267188 HAL Id: tel-00267188 https://theses.hal.science/tel-00267188 Submitted on 26 Mar 2008 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. UNIVERSITÉ RENNES 2- HAUTE BRETAGNE Unité de Recherche Ecole Doctorale Humanités et Sciences de l’Homme La psukhê et les phrenes sont malades. Représentations du délire à l’époque classique (VIe-IIIe) Thèse pour le grade de Docteure de l’Université de Rennes 2 présentée et soutenue publiquement le 18 septembre 2007 par Gwenaëlle LE PERSON Directeur de thèse : M. le Pr. Pierre BRULE Jury : M Vincent BARRAS, professeur à l’ IUHMSP de Lausanne (Rapporteur) Mme Brigitte LE GUEN, professeur à l’Université de Paris VIII (Rapporteur) M Francis PROST, Maître de conférences à l’Ecole Normale Supérieure. 1 Le Person Gwénaëlle. La psukhê et les phrenes sont malades, 2007 Remerciements Mes premiers remerciements vont à Pierre Brulé, qui m’a fait découvrir et aimer les Grecs par son enseignement hors du commun et si captivant. Je le remercie d’avoir dirigé mes recherches avec constance, enthousiasme et exigence et d’avoir ainsi contribué à leur progression. Merci de m’avoir fait confiance. Je remercie l’université de Rennes II et le laboratoire CRESCAM dont je suis fière d’être membre. Jérôme Wilgaux pour son soutien et ses conseils très précieux, pour m’avoir permis de rencontrer l’équipe de chercheurs de Lausanne et de Fribourg qui m’a chaleureusement accueillie et m’a fait part de critiques constructives pour la suite de mon travail. Des remerciements plus amicaux à Gaëlle, pour ses mots magiques qui m’ont secouru et redonné confiance quand il le fallait, pour nos longues discussions et nos passions partagées. A Sylvain, pour sa châris et son sens artistique qui ont animé de joyeux moments. A Hélène, pour son enthousiasme presque bachique. A Patrice, pour sa sympathie et ses encouragements sans cesse renouvelés. Les derniers mais non les moindres... Merci à mes parents, pour tout l’amour qu’ils me portent et la confiance qu’ils me donnent. A ma sœur, Jenny, qui a suivi le même chemin que moi avec, dans nos cœurs, des peurs, des doutes et une passion semblables. Nos escales ont été instructives, curieuses et passionnées. A Yann pour ses encouragements et ses relectures attentives. Mes pensées vont aussi à mon grand-père Yves, pour son soutien et l’intérêt qu’il a toujours témoigné pour ce travail. 2 Le Person Gwénaëlle. La psukhê et les phrenes sont malades, 2007 Références bibliographiques et abréviations. Périodiques : Les références utilisées sont celles de l’Année Philologique. Sources : Les références des sources anciennes sont présentées sous forme abrégée en bas de page. Ces abréviations étant miennes, par souci de clarté, elles sont présentées ci-dessous : Aristophane : Aristoph Euripide : Eur Guêpes : Guêpes Bacchantes : Bacch Lysistrata : Lys Héraclès furieux : Her Oiseaux : Ois Hippolyte : Hipp Iphigénie à Aulis : IA Aristote : Arist Iphigénie en Tauride : IT Médée : Med Catégories : Cat Oreste : Or Ciel : Ciel Constitution d’Athènes : Const Ath Héraclite : Her Grande morale : Gr. Mor. Fragments : Fr De l’âme : Ame De la divination dans le sommeil : Div somm Hésiode : Hes De la mémoire et de la réminiscence : Mem Rem De la respiration : resp Théogonie : Théog De la sensation et des sensibles : Sens Des rêves : rêves Hippocrate : Hipp Du sommeil et de la veille : Som ve Ethique à Eudème : EE Affections : Aff Ethique à Nicomaque : EN Affections internes : Aff int Génération des animaux : GA Airs, Eaux, Lieux : AEL Génération et corruption : Gen Cor Ancienne médecine : Anc med Histoire des animaux : HA Aphorismes : Aph Métaphysique : Meta Art : Art Parties des animaux : PA Chairs : Chairs Physiognomonie : Phgn (Pseudo-Aristote) Cœur : Cœur Physique : Phys Crises : Crises Poétique : Po De la génération : Gen Politique : Pol Epidémies : Ep Problèmes : Pb (Pseudo-Aristote) Femmes stériles : fe ster De la respiration : Resp Fœtus de sept mois : Foet Rhétorique : Rh Fractures : Fract Topiques : Top Glandes : Glandes Lettres : Lettres (Pseudo-Hippocrate) Eschyle : Esch Lieux dans l’homme : Lieux Maladie sacrée : Mal sac Agamemnon : Agam Maladies : Mal Choéphores : Choe Maladies des femmes : Mal fe Euménides : Eu Maladies des jeunes filles : Mal JF Perses : Ps Nature de l’homme : Nat ho Prométhée enchaîné : Prom Nature de la femme : Nat fe Sept contre Thèbes : Th Nature des os : Nat os Suppliantes : Sup Prénotions Coaques : Coa Pronostic : Pron Prorrhétique : Prorrh 3 Le Person Gwénaëlle. La psukhê et les phrenes sont malades, 2007 Hippocrate (suite) Régime des maladies aiguës (Appendice) : RMA (Appendice) Régime des maladies aiguës : RMA Régime : Reg Usage des liquides : Usage des liquides Vents : Vents Homère : Hom Iliade : Il Odyssée : Od Pindare : Pin Fragments : Fr Odes Pythiques : OP Platon : Pl Alcibiade : Alc Banquet : Bq Charmide : Char Cratyle : Cra Criton : Cri Definitions : Def (Pseudo-Platon) Euthydème : Euth Gorgias : Gor Hipparque : Hipp Ion : Ion Lois : Lois Lysis : Ly Menon : Men Parménide : Parm Phédon : Phéd Phèdre : Ph Philèbe : Phi Politique : Pol Protagoras : Prot République : Rep Thééthète : Th Timée : Tim Sophocle : Soph Ajax : Aj Antigone : Ant Electre : El Œdipe à Colonne : OC Œdipe roi : OR Trachiniennes : Trac 4 Le Person Gwénaëlle. La psukhê et les phrenes sont malades, 2007 Introduction 5 Le Person Gwénaëlle. La psukhê et les phrenes sont malades, 2007 Selon Michel Foucault1, « (…) La conscience de la folie, au moins dans la culture européenne, n'a jamais été un fait massif, formant bloc et se métamorphosant comme un ensemble homogène. Pour la conscience occidentale, la folie surgit simultanément en des points multiples, formant une constellation qui peu à peu se déplace, transforme son dessin et dont la figure réserve peut-être l'énigme d'une vérité. Sens toujours fracassé. ». En évoquant les diverses figures que présente la folie, le philosophe souligne combien il est difficile de la définir strictement, de l’enfermer dans les limites figées d’un concept. Elle est multiple, polymorphe d’où ce « sens fracassé » qu’il lui attribue et qu’on reconnaît lorsqu’on tente de faire converger le point de vue médical, disons psychiatrique, avec le point de vue social ou ordinaire. Tandis que la science psychanalytique s’est dotée de critères spécifiques pour traiter des problèmes de « santé mentale » et pour permettre d’établir, en fonction de la nosographie qui lui est propre, l’existence ou l’absence d’une pathologique mentale chez un patient, la société identifie la folie de manière plus vague, selon le vécu et le seuil d’acceptation propre à chacun. Cette folie « sociale » dépend ainsi du regard porté sur l’Autre, lourd de valeurs communes et individuelles. Cette constatation valable pour notre époque contemporaine et notre société occidentale peut nous paraître intemporelle et universelle. Certes, elle a déjà traversée des siècles comme le suggèrent les mots de Foucault sur l’idée de la folie au XVIIIe : le fou dit-il, « n’est pas manifeste dans son être ; mais s’il est indubitable, c’est qu’il est autre. (…) Le fou, c’est l’autre par rapport aux autres : l’autre - au sens de l’exception – parmi les autres – au sens de l’universel. (…) Entre le fou, et le sujet qui prononce ‘celui-là est un fou’, toute une distance est creusée, qui n’est plus le vide cartésien du ‘je ne suis plus celui-là’ mais qui se trouve occupée par la plénitude d’un double système d’altérité : distance désormais toute habitée de repères, mesurable par conséquent et variable ; le fou est plus ou moins différent dans le groupe des autres qui est à son tour plus ou moins universel »2. Aujourd’hui, le fou peut tout autant apparaître dans la société comme celui qui souffre d’une pathologie mentale qu’un individu à la personnalité trop exubérante ou, au contraire, trop réservée, qui est alors jugé « hors norme » et souvent marginalisé, essentiellement en raison d’un comportement qui sous entend une certaine forme d’altération intellectuelle, la 1 FOUCAULT M., (1961) : 181 2 FOUCAULT M., (1961) : 199. 6 Le Person Gwénaëlle. La psukhê et les phrenes sont malades, 2007 combinaison de ces aspects recevant la dénomination vulgarisée et négative de folie. La notion englobe différents degrés d’altération, intellectuelle et comportementale : simple bizarrerie, stupidité, niaiserie que tout individu, mentalement sain, est susceptible de montrer ou de suggérer dans ses paroles ou dans ses attitudes, mais aussi des pathologies mentales, névroses ou psychoses, de divers degrés de gravité. La folie est polymorphe, imprévisible. Elle est perçue de manière négative et suscite de la méfiance et de la peur, très rarement de l’admiration en dépit des figures de génie comme Nietzsche, Artaud, Van Gogh qui la représentent aussi. Dans la société occidentale, la folie est généralement appréhendée comme une maladie honteuse qu’il faut cacher. Lorsqu’il est soigné, le fou est généralement enfermé dans des centres psychiatriques spécialisés et, si ce n’est pas le cas, sa maladie le contraint souvent à un certain isolement ou, tout au moins, à une marginalisation sociale. Il va de soi que les apports de la psychiatrie ont contribué à préciser les contours de la folie, ont permis de mieux la traiter et peut-être de modifier tant soit peu le regard que la société porte sur elle. Cette vision contemporaine n’est probablement pas celle qui prévaut dans la Grèce classique, ne serait-ce qu’en raison des profonds écarts des savoirs médicaux sur la question. Curieusement cependant, la représentation du délire qui semble ressortir des sources antiques présente à la fois des grandes différences et de profondes ressemblances avec notre concept de folie. Nous sommes en effet tentés de reconnaître des images du délire dans certaines descriptions du théâtre tragique notamment : le triple infanticide d’Héraclès, la mise en pièces de Penthée par sa propre mère, les égarements d’Io ou de Cassandre sont autant d’exemples qu’on classerait aujourd’hui spontanément comme des signes évidents de folie. Il ressort d’ailleurs des traductions3 et des commentaires de ces sources tragiques mais également des documents médicaux et biologiques qui décrivent le délire, une certaine confusion des concepts: certains auteurs4 parlent de troubles de l’âme, de maladies mentales ou de dérèglement des fonctions cérébrales pour caractériser les scènes antiques de délire. Elles 3 Ce constat est valable pour toutes les traductions, anciennes ou récentes, françaises et anglaises (Editions des Belles Lettres, Gallimard Flammarion, Loeb notamment). Il va de soi qu’il est parfois très difficile de rendre, en français, sans les trahir, des concepts grecs, nous pensons donc que dans certains contextes il est préférable de conserver le mot grec. Ainsi, nous choisissons par exemple de garder le terme mania plutôt que de le traduire par manie par exemple, le sens contemporain de ce dernier n’ayant aucun rapport avec la mania grecque. 4 Les recherches de J. Pigeaud sur la question de la folie dans l’antiquité gréco-romaine sont notamment présentées dans deux ouvrages remarquables : La maladie de l’âme, étude sur la relation de l’âme et du corps dans la tradition médico-philosophique antique (1981) et Folie et cures de la folie chez les médecins de l’antiquité gréco-romaine : la manie, (1987). Tout en soulignant la qualité du travail de cet auteur, on peut cependant s’étonner de son choix d’employer des concepts contemporains pour désigner des idées antiques. Les notions d’âme et de manie, voire même celle de folie, nous semblent inapplicables au contexte ancien. Les mêmes remarques sont valables pour l’ouvrage de B. Simon, Mind and madness in Ancient Greece : the roots of clinical psychiatry (1978) qui emploie les termes mind, madness et établit des parallèles entre le délire antique et la psychanalyse freudienne. 7 Le Person Gwénaëlle. La psukhê et les phrenes sont malades, 2007 nous plongent, ce faisant, dans l’anachronisme, appliquant notre propre vision des maladies mentales à la conception qu’en ont les Grecs. Il est donc essentiel de tenir à distance certains de nos jugements, souvent péjoratifs, sur la folie pour appréhender sa représentation dans la Grèce de l’époque classique. Il est ainsi apparu nécessaire de conserver la dénomination grecque de certaines notions5. C’est le cas notamment pour la psukhê dont l’idée, qui n’est pas encore unifiée à l’époque classique, ne peut, de fait, être traduite par aucune notion contemporaine. Sa transcription orthographique latine vise à calquer au mieux le grec pour mieux signifier le concept ancien ce qui permet, par la même occasion, de le distinguer de celui, plus récent, de psyché, notion élaborée et employée par Jung et Freud pour désigner l’ensemble des manifestations conscientes et inconscientes c’est-à-dire l’ensemble des phénomènes psychiques qui constituent l’individualité, la personnalité d’un individu. Chaque fois que le terme psyché est employé, c’est donc essentiellement en référence à la psychologie contemporaine, pour désigner les états de conscience actuels, contrairement au terme psukhê qui ne s’apparente à aucun concept connu sinon celui-là même qu’il définit à l’époque classique notamment. Les mêmes remarques sont valables pour la notion de phrên/phrenes qui n’a pas toujours la même signification suivant le contexte dans lequel elle est employée ou encore pour le concept de mania qui ne trouve aucun équivalent contemporain. Si ni l’âme ni le cerveau ne sont en question pour les anciens Hellènes, comment expliquent-ils et justifient-ils l’origine des désordres intellectuels et des actes tels que ces exemples tragiques les présentent ? Quels mots emploient-ils pour les nommer ? Ont-ils seulement une conception univoque du délire ? Dire que la psukhê ou les phrenes sont malades renvoie déjà à une certaine idée du délire mais suscite aussi un certain nombre d’interrogations. La psukhê apparaît à l’époque classique comme le principe vital dans l’homme, celle qui insuffle le mouvement au sôma. Pour les médecins hippocratiques, Aristote et Platon, elle possède les fonctions cognitives et sensitives. Une psukhê malade suggère donc que les facultés intellectuelles sont altérées, c’est-à-dire que l’individu est atteint de troubles de la raison. La notion de psukhê a connu une profonde évolution de sens depuis l’époque homérique6 où elle était essentiellement liée à la mort, représentée comme le souffle qui s’échappe par la bouche du cadavre, pour aller errer dans l’Hadès comme simple eidolon, image de l’homme, sans pensée, ni émotion, ni souvenir de son existence passée. Cette 5 Ce choix s’applique à bien d’autres termes ce qui nous oblige à revenir sur certaines traductions. Les textes que nous avons traduits sont indiqués par la mention « traduction corrigée » figurant en note de bas de page après la référence du texte. Le mot âme est systématiquement remplacé par celui de psukhê. S’il s’agit de la seule modification apportée à une traduction déjà existante, nous n’avons pas jugé nécessaire de le préciser puisque nous le faisons ici. 6 Voir l’ouvrage de référence sur ce sujet : ROHDE E., (1908). 8 Le Person Gwénaëlle. La psukhê et les phrenes sont malades, 2007 conception « nouvelle » de la psukhê est le résultat d’une lente progression de la pensée présocratique notamment, qui tente d’expliquer le fonctionnement de la nature et de l’homme de façon plus « rationnelle »7. Elle n’est cependant pas partagée par les Tragiques qui attribuent les facultés intellectuelles à la phrên ou aux phrenes tandis qu’ils usent du concept de psukhê dans son sens homérique. Les Hippocratiques, Aristote et Platon emploient également le terme phrên mais ils le rapportent au diaphragme qui, outre son rôle dans le processus respiratoire, n’a aucun rapport avec le processus cognitif. La coexistence de deux notions pour désigner les facultés intellectuelles suggère que la représentation du délire à l’époque classique n’est pas univoque. De plus, si la psukhê, en tant que principe vital possédant les fonctions cognitives, s’est imposée chez certains auteurs, son idée n’est cependant pas totalement unifiée. En effet, tandis que Platon la considère comme un principe immortel uni au corps de l’homme par défaut, les Hippocratiques la conçoivent aussi mortelle que le sôma auquel elle est liée, sans idée d’enfermement comme le rapporte Platon8 mais dans un rapport d’interdépendance et de complémentarité. Les médecins ne s’étendent cependant pas sur sa nature et s’opposent parfois sur son siège qu’ils placent tantôt dans le cerveau ou dans le cœur mais probablement, pour la plupart, dans le fluide sanguin. Curieusement, on recense peu d’occurrences du terme dans le Corpus Hippocratique9 ce qui suggère que les praticiens emploient rarement le terme pour en désigner ses troubles. Un des principes de la pensée hippocratique, pour favoriser la diffusion de leurs idées, de leurs savoirs et de leurs compétences, a été l’adoption d’un langage compréhensible par tous et notamment par le profane10. Par conséquent, dans la mesure où le concept de psukhê est relativement nouveau et peu unifié, on pourrait en déduire qu’il n’a pas été véritablement adopté par les mentalités pour qui les anciennes croyances sur le siège des émotions et du raisonnement sont encore très prégnantes. Cela suggérerait alors l’existence d’un clivage entre les mentalités ordinaires et celles des « scientifiques » ce qui est cependant loin d’être le cas comme le rappellent notamment G.E.R Lloyd et Dodds11. La conception « nouvelle » de la psukhê a probablement gagné très progressivement les mentalités faisant évoluer les croyances sur le siège et les origines des facultés intellectuelles ou émotionnelles traditionnellement attribuées aux phrenes ou au thumos par exemple, représentation qui ne 7 LLOYD G.E.R., (1979) : 135-204. 8 Plat, Cra, 400 c : « Le corps est la geôle de la psukhê jusqu’à ce qu’elle ait payé sa dette ». Platon/Socrate rappelle l’origine orphique de cette théorie. Voir aussi Plat, Phd, 62 b. 9 On recense 119 occurrences du terme psukhê dont plus de 60 dans le seul traité du Régime, livres I à IV et 19 dans les lettres d’Hippocrate qui sont apocryphes. 10 LLOYD G.E.R., (1979) : 105. 11 DODDS E.R., (1959) : 71-91 et 179-196. 9 Le Person Gwénaëlle. La psukhê et les phrenes sont malades, 2007
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