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la proprioception PDF

33 Pages·2017·1.34 MB·French
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Il était une fois… la proprioception (Partie 2) Après la première partie de ce dossier sur la proprioception dédiée à une approche théorique, nous vous proposons de poursuivre ce second et dernier volet, par un versant plus pratique consacré : à une revue de littérature concernant les effets de l’entraînement sur surfaces instables; puis à des perspectives sur la manière d’aborder la proprioception dans vos entraînements. Bonne suite. Sommaire Partie 1 (consultable gratuitement sur le site Sci-sport) I. La proprioception, à l’image du haut niveau ? II. L’héritage du passé : approche neuroanatomique et terminologie III. Système postural, mouvement et proprioception 1. Système sensori-moteur et proprioception 2. Homéostasie posturale, segmentaire et proprioception 3. Contrôle moteur, contrôle musculaire et proprioception 4. Coactivation musculaire, réflexes et proprioception Partie 2 IV. Effets de l’entraînement sur surfaces instables : revue de littérature 1. Rééducation, réathlétisation et surfaces instables 2. Renforcement musculaire et surfaces instables 3. Performance et surfaces instables V. Aspects pratiques et perspectives : comment aborder la proprioception dans vos entraînements ? VI. Références RÉSUMÉ : La proprioception, qu’est-ce que c’est ? Retrouvez un préalable concernant la manière de définir et d’entraîner la proprioception. (Interview réalisée par le site et l’application Tonsser) Effets de l’entraînement sur surfaces instables : revue de littérature Dans l’expression de la proprioception, une stabilité optimale étant fondamentale à la performance (Comerford et al., 2001) [ref]Comerford MJ., Mottram SL. Functional stability re-training:principles and strategies for managing mechanical dysfunction. Manual Ther 6: 3–14, 2001.[/ref] – comme nous l’avons conclu dans la partie 1 – il est pratique courante d’incorporer des exercices d’équilibre dans le programme d’entraînement des athlètes qui désirent rester compétitifs le plus longtemps possible, sans se blesser. Inspirées des protocoles de rééducation utilisés en kinésithérapie, les surfaces instables sont dès lors employées avec la volonté d’améliorer la stabilité articulaire par la recherche de co-contractions agoniste- antagoniste appropriées, de stimuler le taux de développement de la force (Rate of Force Development : RFD) (Cressey et al., 2007) [ref]Cressey EM., West CA., Tiberio DP., Kraemer WJ., Maresh CM. The effects of ten weeks of lower-body unstable surface training on markers of athletic performance. J Strength Cond Res., 21(2):561-7, 2007.[/ref], la stabilité réactive et la capacité du pied à agir comme un adaptateur efficace et mobile (Lewindon et Joyce, 2008) [ref]Lewindon D., Joyce D. Sports injury prevention and rehabilitation : integrating medicine and science for performance solutions – The athletic foot and ankle. Routledge, 2016.[/ref]. Cependant, de nombreux avis mitigés demeurent pour cette approche jugée non- spécifique à la pratique d’un grand nombre de disciplines sportives. Reflétant les contradictions scientifiques auxquelles la thématique est sujette, entre les études qui signalent des améliorations globales de l’équilibre par l’entraînement sur ces surfaces alors que d’autres ne rapportent des effets que sur les tâches spécifiquement entraînées (Kümmel et al., 2016) [ref]Kümmel J., Kramer A., Giboin LS., Gruber M. Specificity of Balance Training in Healthy Individuals: A Systematic Review and Meta- Analysis. Sports medicine, 46(9), 1261-1271, 2016.[/ref]. Il n’y a aucune preuve que l’entraînement sur surfaces instables augmente la proprioception (NDLR : des chevilles). Bien qu’il puisse augmenter la coordination et l’équilibre, ce n’est pas la même chose que la proprioception (Eriksson, 2001) [ref]Eriksson E. Can proprioception be trained? Knee Surg, Sports Traumatol, Arthrosc, 9 : 127, 2001.[/ref]. Et au risque d’en faire bondir certains (attention à la retombée tout de même, surtout si vous vous trouvez sur un Bosu® ball…), certains auteurs n’hésitent pas à remettre en cause la conception d’une capacité d’équilibre général et à comparer l’entraînement sur surfaces instables à « une perte de temps » (Van Hooren, 2016) [ref]Van Hooren Bas (LinkedIn) : Balance training: A waste of time?[/ref]. Un brin provocateur ? Voyons ensemble. Nous avons déjà tous entendu parler de Freeman et son célèbre plateau sphérique (photo 1) (les plus facétieux diront de ne pas confondre avec l’acteur américain ou le compositeur du groupe de rap marseillais IAM), sans forcément avoir eu la curiosité de se pencher sur la teneur de ses travaux réalisés dans le contexte du traitement des entorses de chevilles dans les années 1960 (pour les plus curieux : Instability of the foot after injuries to the lateral ligament of the ankle – Reflex innervation of the ankle joint). Et grâce auxquels la rééducation proprioceptive, abordée par les kinésithérapeutes, et dont nous nous inspirons, à vu le jour. L’idée était de suppléer le déficit des récepteurs ligamentaires par une stimulation accrue des FNM (fuseaux neuromusculaires ou muscle spindles en anglais), au travers des protocoles sur plans stables puis instables (Barsi, 2012) [ref]Barsi S. La proprioception – Principes fondamentaux de la rééducation proprioceptive. Sauramps Medical, 2012.[/ref]. Or, ce principe bien qu’il puisse paraître intéressant en théorie et en terme de résultats cliniques obtenus dans une approche rééducative, a en pratique, trouvé ses limites lorsqu’il est rapporté à l’amélioration de la proprioception et à une optique de performance. Photo 1 – Plateau de Freeman Rééducation, réathlétisation et surfaces instables « L’entraînement en instabilité est considéré comme bénéfique en tant qu’outil de rééducation » (Kohler, 2010) [ref]Kohler JM., Flanagan SP., Whiting WC. Muscle activation patterns while lifting stable and unstable loads on stable and unstable surfaces. J Strength Cond Res., 24(2):313-21, 2010.[/ref]. S’appuyant sur les travaux d’Anderson et Behm (2004, 2005) [ref]Anderson KG., Behm DG. Maintenance of EMG activity and loss of force output with instability. J Strength Cond Res., 18(3):637-40, 2004.[/ref] [ref]Anderson K., Behm DG. The impact of instability resistance training on balance and stability. Sports Med., 35(1):43-53, 2005.[/ref] [ref]Anderson K., Behm DG. Trunk muscle activity increases with unstable squat movements. Can J Appl Physiol., 30(1):33-45 2005.[/ref], Kohler et son équipe précisent « qu’un niveau équivalent d’activation musculaire peut se produire en utilisant moins de résistance, tout en sollicitant le tronc et les stabilisateurs articulaires pendant l’exercice ». Et tout les avantages que cela pourrait procurer dans la prise en charge d’un sportif ou d’une personne blessé(e) : l’entraînement avec des charges réduites sur une surface instable pourrait entraîner moins de forces de compression sur les segments du corps et donc engendrer moins de stress pendant la rééducation. La répartition des contraintes autour de l’articulation pouvant expliquer une augmentation plus ou moins importante de l’activité des muscles antagonistes (selon les auteurs) et surtout de celle des synergistes observées en contrepartie d’une diminution de la force produite (Behm et al., 2002; McBride et al., 2006) [ref]Behm DG., Anderson K., Curnew RS. Muscle force and activation under stable and unstable conditions. J Strength Cond Res., 16(3):416-22, 2002.[/ref] [ref]McBride JM., Cormie P., Deane R. Isometric squat force output and muscle activity in stable and unstable conditions. J Strength Cond Res., 20(4):915-8, 2006.[/ref]. Comme nous l’aborderons plus loin. Dans la continuité des travaux de Freeman, McHugh et al. (2007) [ref]McHugh MP., Tyler TF., Mirabella MR., Mullaney MJ., Nicholas SJ. The effectiveness of a balance training intervention in reducing the incidence of noncontact ankle sprains in high school football players. Am J Sports Med., 35(8):1289-94, 2007.[/ref] ont mis en évidence l’utilité de protocoles d’entraînement en instabilité dans la prévention des blessures à la cheville, pour lesquels cinq minutes par jour suffiraient pour produire une réduction significative du risque de blessure(s) sans contact au cours d’une saison… Un intérêt clairement identifié par les physiothérapeutes (et des concepteurs) dans le cadre d’une restauration des fonctions articulaires (Mori A., 2004) [ref]Mori A. Electromyographic activity of selected trunk muscles during stabilization exercises using a gym ball. Electromyogr Clin Neurophysiol., 44(1):57-64, 2004.[/ref] qui a grandement contribué à l’avènement et l’évolution des divers outils et procédés d’instabilité (Chanussot et Danowski, 2001) [ref]Chanussot JC., Danowski RG. Rééducation en traumatologie du sport. Membre inférieur et rachis (3ème édition). Masson, 2001.[/ref]. Plus que par la restriction des sollicitations articulaires avec les premiers modèles de plateau (de Castaing), puis l’évolution vers une forme tridimensionnelle avec les plateaux de Freeman (et plus récemment encore avec le concept Myolux : photo 2), sans compter tous les dispositifs gonflables comme le Bosu®, les coussins dits de « proprioception »…etc; c’est aussi et surtout en terme de recrutement neuromusculaire qu’un enrichissement a du être apporté (Barsi, 2012). Et l’intention que les praticiens ont eu, entre autre, d’inclure les techniques de PNF (Proprioceptive Neuro Facilitation) ou Kabat – approche manuelle qui consiste à précéder la contraction des muscles par leur mise en tension et un étirement bref (cela doit vous rappeler quelque chose : cf. partie 1) – Bobath ou Feldenkrais pour ne citer qu’elles, au préalable des exercices proposés sur différentes surfaces stables puis instables. En vue de « conditions de recrutement plus extrêmes » qui ne suffisent pas à la seule utilisation de ces surfaces ou matériels : le taux, la fréquence et la gravité encore importants des pathologies des membres inférieures malgré leur usage l’attestent, en particulier chez les sujets sains (Söderman et al., 2000; Konradsen, 2002; Verhagen et al., 2004) [ref]Söderman K., Werner S., Pietilä T., Engström B., Alfredson H. Balance board training: prevention of traumatic injuries of the lower extremities in female soccer players? A prospective randomized intervention study. Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc., 8(6):356-63, 2000.[/ref] [ref]Konradsen L. Factors Contributing to Chronic Ankle Instability: Kinesthesia and Joint Position Sense. J Athl Train., 37(4): 381–385, 2002.[/ref] [ref]Verhagen E., van der Beek A., Twisk J., Bouter L., Bahr R., van Mechelen W. The effect of a proprioceptive balance board training program for the prevention of ankle sprains: a prospective controlled trial. Am J Sports Med., 32(6):1385-93, 2004.[/ref] . Ajouté à cela, à l’instar des investigations de Ashton-Miller (2001) [ref]Ashton-Miller JA., Wojtys EM., Houston LJ., Fry-Welch D. Can proprioception really be improved by exercises? Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc., 9(3):128-36, 2001.[/ref] et nos constatations sur les latences du système neuromusculaire abordées en première partie, les travaux originels de Thonnard (1988) [ref]Thonnard JL. La pathogénie de l’entorse du ligament latéral externe de la cheville. Évaluation d’une hypothèse. Thèse en vue de l’obtention du grade de Docteur en réadaptation. Université Catholique de Louvain – Faculté de médecine – Institut d’éducation physique et de réadaptation, 1988.[/ref] grandement repris, ont montré que le laps de temps nécessaire à la survenue d’une lésion ligamentaire (≃ 30 ms) était très inférieur à celui de la réponse musculaire correctrice (≃ 60 à 70 ms) initiée par la boucle de rétroaction. Barsi expliquant que « la rééducation proprioceptive est souvent réduite à la notion de placement du patient dans des conditions de déstabilisations […] » et « il ne s’agit pas seulement de pousser sur le patient pour faire du proprioceptif et entraîner une contraction des muscles périarticulaires sans autres distinctions. […] de ces constatations est née l’idée de développer des réponses, anticipées, programmées à l’avance par un apprentissage dans des situations de plus en plus complexes et risquées » afin d’aider le patient à retrouver le sens proprioceptif sans lequel « la rééducation proprioceptive ne peut se concevoir ». Photo 2 – Le concept Myolux gamme « medik » (Source : Myolux) L’emploi des surfaces ou matériels instables qui a donc sa part belle dans une rééducation ou réathlétisation musculo-articulaire progressive et globale, reste toutefois fortement limitée pour ne pas dire inexistante pour la proprioception et donc la prédiction des accidents d’instabilité. « En s’entraînant simplement sur surfaces instables et autres, ne suffira pas à récupérer une fonction [musculo-articulaire] correcte » (Bosch, 2015) [ref]Bosch, F. Strength training and coordination: An integrative approach. Ten Brink, The Netherlands: 2010 Publishers, 2015.[/ref]. Aussi, le déficit de force produite et malgré la supposée activation musculaire lors d’exercices à faibles charges constaté lors de ces pratiques (Behm et al., 2010) [ref]Behm DG., Drinkwater EJ., Willardson JM., Cowley PM. The use of instability to train the core musculature. Appl Physiol Nutr Metab., 35(1):91-108, 2010.[/ref], si on s’appuie sur les observations scientifiques et la logique des préférences motrices, implique pour le système sensori-moteur d’accentuer les mécanismes de compensations (cf. partie 1). Et finalement, d’aller à l’encontre du but recherché lorsqu’elles sont systématiquement employées dans nos entraînements : (ré)équilibrer à défaut de pouvoir remédier à coup sûr, à une dysfonction musculo-articulaire. La présumée plus grande participation des muscles antagonistes et surtout des synergistes (hypothèse plus probable) constatée par Behm et al. (2002) [ref]Behm DG., Anderson K., Curnew RS. Muscle force and activation under stable and unstable conditions. J Strength Cond Res., 16(3):416-22, 2002.[/ref], comme les observations faites par Zemková (2016) [ref]Zemková E. Instability resistance training for health and performance. J Tradit Complement Med., 7(2):245-250, 2016.[/ref] concernant les effets de la fatigue lors d’un mouvement de chest press plus marqués sur un plan stable que sur un plan instable, soutiennent cette position. La praticité des surfaces instables sur une population saine étant sans fondement (Cressey et al., 2007; Kohler, 2010). A l’image des dernières études sur les entorses latérales de cheville (LAS : Lateral ankle sprain), les exercices sur surfaces instables ne ciblent pas la proprioception, bien au contraire : ils court-circuiteraient les informations sensorielles en provenance de la cheville et du pied (!) (Kiers et al., 2012) [ref]Kiers H., Brumagne S., van Dieën J., van der Wees P., Vanhees L. Ankle proprioception is not targeted by exercises on an unstable surface. Eur J Appl Physiol., 112(4):1577-85, 2012.[/ref]. A quelques exceptions près, le pied est un peu le laissé-pour- compte du milieu de l’entraînement soit dit en passant… Retourner au sommaire Renforcement musculaire et surfaces instables Kiers et ses collaborateurs, ont dès lors émis l’hypothèse que l’instabilité occasionnée par une surface instable obligeait le système nerveux central (SNC) à une réorganisation sensori-motrice : reporter la gestion de l’équilibre à l’étage sus-jacent, à savoir dans ce cas, la région lombaire. En effet, il est majoritairement admis que le travail en instabilité engage d’avantage les muscles abdominaux et posturaux (Anderson et Behm, 2005; Marshall et Murphy, 2005; Marshall et Murphy, 2006; Sternlicht et al., 2007; Behm et al., 2010) [ref]Marshall PW., Murphy BA. Core stability exercises on and off a Swiss ball. Arch Phys Med Rehabil., 86(2):242-9, 2005.[/ref] [ref]Marshall PW., Murphy BA. Increased deltoid and abdominal muscle activity during Swiss ball bench press. J Strength Cond Res., 20(4):745-50, 2006.[/ref] [ref]Sternlicht E., Rugg S., Fujii LL., Tomomitsu KF., Seki MM. Electromyographic comparison of a stability ball crunch with a traditional crunch. J Strength Cond Res., 21(2):506-9, 2007.[/ref]. Cette croyance assez répandue selon laquelle le moyen le plus efficace de recruter les muscles stabilisateurs du tronc ou du « core » (muscles des régions abdominale et lombo-pelvienne) est de réaliser les exercices traditionnels sur des surfaces instables; au vu des résultats mitigés obtenus au cours de différentes études, manque encore de preuves scientifiques concluantes (Lawrence et Carlson, 2015) [ref]Lawrence MA., Carlson LA. Effects of an Unstable Load on Force and Muscle Activation During a Parallel Back Squat. J Strength Cond Res., 29(10):2949-53, 2015.[/ref]. Pour illustration, ces différentes études citées ayant utilisé la même charge absolue dans toutes les conditions alors que la charge relative reste plus importante sur une surface stable comparée aux conditions sur une surface instable. Et pour la majorité d’entre elles, effectuées auprès d’une population non entraînée et même parfois « complètement déconditionnée » (Cressey et al., 2007). Sans parler des différentes modalités de placement et d’exécution (photos 3 à 6) qui restent discutables desquelles l’efficacité et les résultats obtenus dépendent irrémédiablement (Sternlicht et al., 2007). Ou de l’hétérogénéité dans la durée des expériences allant d’une session unique à six mois d’études (Aman et al., 2015) [ref]Aman JE., Elangovan N., Yeh IL., Konczak J. The effectiveness of proprioceptive training for improving motor function: a systematic review. Front Hum Neurosci., 8:1075, 2015.[/ref]. Un manque de pertinence que confient leurs auteurs eux-mêmes. Photo 3 – Chest press methods stable. (Anderson et Behm, 2004) Photo 4 – Chest press methods unstable. (Anderson et Behm, 2004) Photo 5 – Measurement of strength parameters during barbell chest presses on a bench and a swiss ball. (Zemková, 2016) Photo 6 – Measurement of strength parameters during squats on a stable support base and a Bosu ball. (Zemková, 2016) Pour Fowles (2010) [ref]Fowles JR. What I always wanted to know about instability training. Appl Physiol Nutr Metab., 35(1):89-90, 2010.[/ref], l’approche ne constitue pas la meilleure stratégie en toute situation. L’auteur qui s’appuie sur la prise de position de Behm et al. et de la Canadian Society for Exercise Physiology (2010) [ref]Behm DG., Drinkwater EJ., Willardson JM., Cowley PM. Canadian Society for Exercise Physiology position stand: The use of instability to train the core in athletic and nonathletic conditioning. Appl Physiol Nutr Metab., 35(1):109-12, 2010.[/ref] mentionne la propension d’un grand nombre d’entraîneurs, de coachs et d’athlètes à vouloir utiliser l’entraînement en instabilité de manière intensive dans le désir d’accentuer la difficulté des exercices de base comme par exemple les squats. Précisant que cela reste concevable, à condition que le niveau de stabilité et la technique concordent, l’exercice devant être adapté il va de soi. Il spécifie que la musculature du « core » (squelette axial et ses tissus mous) doit être entraînée en endurance, le renforcement musculaire, la force et la puissance envisagés au travers d’autres procédés et exercices plus adaptés. Cressey et al. (2007) font remarquer dans le modèle des chaines cinétiques, l’importance de différencier : l’instabilité au niveau du pied qui requiert une surface stable dans la régulation du centre de gravité (CoM : Center of Mass ou CoP : Center of Pressure) [rejoignant les constatations de Ivanenko et al. (1999) [ref]Ivanenko YP., Talis VL., Kazennikov OV. Support stability influences postural responses to muscle vibration in humans. Eur J Neurosci., 11(2):647-54, 1999.[/ref] et Brumagne et al. (2008) [ref]Brumagne S., Janssens L., Knapen S., Claeys K., Suuden-Johanson E. Persons with recurrent low back pain exhibit a rigid postural control strategy. Eur Spine J., 17(9):1177-84, 2008.[/ref]] – pour assurer la transmission de ses informations sensorielles et de celles de la cheville au SNC – lors de la majorité des mouvements athlétiques en chaine cinétique fermée; et l’instabilité appliquée au niveau du tronc et surtout des bras plus sujets à être soumis à diverses situations de déséquilibre avec recherche d’une base de stabilisation (chaine cinétique ouverte). À cet égard, ils considèrent plus utile d’employer les surfaces instables comme par exemple un « stability ball » ou swiss ball pour renforcer la musculature du tronc et du haut du corps plutôt que pour les exercices ciblant les membres inférieurs, ce qui rejoint ce que nous avons vu plus haut. Tout en mettant en garde ces mêmes professionnels et coachs de la condition physique grands adeptes des surfaces instables : elles sont à consommer avec modération en dehors de toute rééducation ou réathlétisation. Martuscello et al. (2013) [ref]Martuscello JM., Nuzzo JL., Ashley CD., Campbell BI., Orriola JJ., Mayer JM. Systematic review of core muscle activity during physical fitness exercises. J Strength Cond Res., 27(6):1684-98, 2013.[/ref] au travers une revue de littérature, ont tenté d’identifier selon les résultats obtenus à l’EMG (électromyographie : ⚠️ une technique intéressante mais pas fiable à 100 %), les exercices les plus efficaces pour l’activation de trois muscles « posturaux » essentiels : lumbar multifidus, transverse abdominis, quadratus lumborum. Ces principaux muscles toniques riches en récepteurs proprioceptifs (notamment le multifidus) conditionnent la stabilité de la région lombo-sacrée qui joue un rôle clé dans le contrôle du bassin et de là, l’équilibre et la posture globale (cf. mon dossier sur le mal de dos et les lombalgies). Ils ont entre autre recensé une activité EMG plus importante des muscles multifides de la région lombaire durant les exercices avec charges libres qu’avec swiss ball ou avec Bosu (Willardson et al., 2009) [ref]Willardson JM., Fontana FE., Bressel E. Effect of surface stability on core muscle activity for dynamic resistance exercises. Int J Sports Physiol Perform., 4(1):97-109, 2009.[/ref]. Une activation similaire du muscle transverse durant des exercices de core stability et avec swiss ball. Pour le carré des lombes, aucune étude valide ayant été référencée. Les auteurs concluant l’intérêt supérieur des exercices polyarticulaires avec charges libres. Dans notre quête d’une stabilité optimale, Slijper et Latash (2000) [ref]Slijper H., Latash M. The effects of instability and additional hand support on anticipatory postural adjustments in leg, trunk, and arm muscles during standing. Exp Brain Res., 135(1):81-93, 2000.[/ref] avaient de leur côté, déjà étudié les effets de l’instabilité sur les ajustements posturaux anticipatoires (APA’s : Anticipatory Postural Adjustements) au niveau des muscles des jambes (tibialis anterior, soleus, rectus femoris, biceps femoris), du tronc (rectus abdominis, erector spinae) et des bras (biceps brachii, triceps brachii, flexor carpi radialis, extensor carpi ulnaris), lors d’actions de touché ou de saisie en station érigée. Cela leurs avait permis d’examiner par EMG, plateforme de force et accéléromètre, différentes stratégies adoptées par les sujets de l’étude pour la régulation de leur centre de masse (cf. Homéostasie posturale, segmentaire et proprioception) à trois niveaux : musculaire (muscle isolé), articulaire (couple agoniste-antagoniste) et postural (muscles des jambes et du tronc). Partant du postulat que dans les conditions d’une approche systémique, le système nerveux central (SNC) ne contrôlerait pas les muscles isolément mais plutôt en tant qu’unités structurelles constituant un ensemble musculo- articulaire spécifique à une tâche; ils ont pu constater lors d’une action de touché, une diminution plus importante (que celle déjà établie) de l’activité posturale des muscles des jambes et du tronc en position debout sur une surface instable et peu de changements dans les muscles du bras. Aucune différence n’étant constatée lors d’une action de saisie dans les mêmes conditions, si ce n’est une augmentation significative de l’activité des muscles du membre supérieur. Il en ressort qu’au delà des diverses stratégies adoptées par chaque sujet dans ces conditions de tâches, l’étude confirme la fonction des muscles des jambes et du tronc pour la stabilité posturale – la gestion du centre de masse par le SNC durant les ajustements posturaux anticipatoires, étant » le point le plus important » – et des muscles du bras pour la stabilité articulaire. Dans les deux cas, et malgré les faibles sollicitations employées, limite consentie par les auteurs à propos de leur étude, la coactivation musculaire semble être la stratégie privilégiée par les systèmes mis en jeu. Un argument en faveur des cocontractions induites par l’instabilité, c’est-à-dire au degré d’implication du ou des muscles agonistes et antagonistes sans lesquels la tâche ne pourrait être réalisée. Pour autant, et en plus de la réorganisation sensori-motrice mentionnée au début de ce paragraphe, cela pose de nombreux problèmes d’un point de vue de l’efficience musculaire, à commencer par la production force si nécessaire à la performance. Comme l’affirment Broussal-Derval et Delacourt (2015) [ref]Broussal-Derval A., Delacourt L. La proprioception : le développement des qualités neuromusculaires au service de l’équilibre. Ed. 4Trainer et FFVB, 2015.[/ref] se référant à l’étude de Kohler et al. (2010), « on parle souvent du travail de l’équilibre en appui sur surface instable. Pourtant dans la pratique sportive, c’est plutôt l’inverse qui est observé : il s’agit de manipuler des charges instables sur des appuis stables »; à l’exception bien entendu des disciplines de glisse (et encore… Behm et al., 2005 [ref]Behm DG., Wahl MJ., Button DC., Power KE., Anderson KG. Relationship between hockey skating speed and selected performance measures. J Strength Cond Res., 19(2):326-31, 2005.[/ref]) qui nécessitent de surmonter une charge stable sur une surface instable (ski alpin, ski nautique, wakeboard, voile, surf, hockey sur glace, beach volley, natation…). Et toutes les limites de l’entraînement en instabilité qui tendent à se confirmer tant au niveau proprioceptif qu’en terme de performance et de production de force tout particulièrement. Puisque « l’une des meilleures façons d’améliorer son équilibre, est d’améliorer sa force » (cf. Bosu squats vs Regular squats). Non ? Retourner au sommaire Performance et surfaces instables McBride le résume ainsi : l’instabilité peut entraîner une augmentation de l’activité des muscles associés, mais n’induit pas de gains observables dans la production de force mesurée. Seulement, comme nous l’avons explicité dans la précédente partie du dossier, chaque contraction musculaire optimale sur laquelle repose l’efficience d’un pattern de mouvement nécessite une chaine de stabilisation.

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moins de forces de compression sur les segments du corps et donc engendrer moins de stress .. l-e-n-t, et loin d'être « antifragile ». Sans parler de
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