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La présupposition selon laquelle Hokkaidô a toujours représenté pour le Japon un PDF

681 Pages·2013·9.62 MB·French
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Institut National des Langues et Civilisations Orientales École doctorale N°265 Langues, littératures et sociétés du monde Centre d’Études Japonaises (CEJ) THÈSE présentée par : Noémi GODEFROY soutenue le : 23 novembre 2013 pour obtenir le grade de : Docteur de l’INALCO Discipline : HISTOIRE, SOCIÉTÉS ET CIVILISATIONS Autour de l’île d’Ezo : évolution dans les rapports de domination septentrionale et des relations ème avec l’étranger au Japon, des origines au 19 siècle Thèse dirigée par : Monsieur François MACÉ Professeur des universités, INALCO RAPPORTEURS : Monsieur Augustin BERQUE Directeur d’études émérite, EHESS Madame Annick HORIUCHI Professeur des universités, Université Paris Diderot MEMBRES DU JURY : Monsieur Augustin BERQUE Directeur d’études émérite, EHESS Madame Annick HORIUCHI Professeur des universités, Université Paris Diderot Monsieur François MACÉ Professeur des universités, INALCO Monsieur Pierre-François SOUYRI Professeur ordinaire, Université de Genève REMERCIEMENTS Je tiens à remercier les professeurs Kômori Yôichi, Shibata Yôichi, Yonetani Masafumi et Kim Seung-Young qui m’ont aiguillée en début de thèse, et m’ont permis d’allier dans mon travail mes premières amours, l’histoire des Aïnous, à une réflexion plus large sur le septentrion japonais. Un grand merci à Annick Horiuchi, pour sa gentillesse et ses références, elle a su guider mes recherches bibliographiques en France, une tâche que je n’aurai pas pu accomplir sans elle. Depuis des années, Jean-Michel Butel, Arnaud Nanta et Laurent Nespoulous suivent mon travail et me conseillent avec patience et sérieux. Ce travail n’aurait pu aboutir sans eux. Je suis extrêmement redevable à Nathalie Cazal, qui, malgré les vacances, la chaleur, et les travaux, m’a exceptionnellement ouvert les portes de la Bibliothèque du Collège de France afin que je puisse peaufiner mes références bibliographiques. À mes amis, qui ne m’ont pas oubliée et ont continué à m’écrire pour m’encourager, et ce malgré mon silence durant ces derniers mois de vie retirée et monastique. Aux thésards et jeunes docteurs : Thomas Garcin, Grégoire Sastre, Marie Parmentier, Mathieu Capel, David-Antoine Malinas, Pauline Cherrier, Ellen van Goethem, Federica Carlotto, Eric Silverman, Evelyne Lesigne-Audoly, Rémi Scoccimaro, Constance Séréni, Arnaud Doglia, Isabelle Konuma, Wojciech Nowak, Daniel Kremers, Matthias Hayek, Côme Martin, Bérengère Baucher, Lydie Cabane, Camille Paulhan, Colin Smith, Shûko Tanaka, Mecit Kerem Uzun, David Dylus, David Funtowiez, Myrtille Hunault, Michael Kelly, et à tous ceux qui alimentent le site Ciel mon doctorat. Merci ! Arthur, merci de m’avoir fait découvrir PhD comics, ainsi que pour ton soutien durant le monitorat et tout au long du travail de thèse. Merci pour tes conseils « adaptés » pour la rédaction de l’intro. Hiroko, merci infiniment d’avoir mis tes talents linguistiques au service de la traduction de la langue japonaise d’Edo. Ta rapidité et ton efficacité internétiques auront permis d’effacer la distance géographique nous séparant. Je tiens tout particulièrement à remercier Claude qui, malgré le fossé séparant nos univers de recherche, s’est plongé avec courage et détermination dans les questions de domination septentrionale, les tatouages péribuccaux et les nurseries à faucons. Ses conseils, ses remarques ainsi que son soutien quasi-quotidiens m’ont été indispensables ces derniers mois. Des Aïnous aux tondenhei aux kaitakuron, de Meiji à Edo, le savoir encyclopédique de François Macé, ainsi que son soutien et sa gentillesse indéfectibles, ont été mes plus fidèles alliés depuis mes premiers pas timides dans le monde de la recherche il y a presque dix ans. Je l’en remercie de tout cœur. À mon oncle, dont l’humour m’a permis d’aborder l’épineux sujet de ma thèse et de mon avenir académique sans dramatiser. À mon père, qui a finalement accepté que je ne le suive pas dans la voie des mathématiques, bien que je lui emboîte le pas dans celle de la recherche académique. Le soutien matériel et psychologique qu’il m’a apporté durant toutes ses années auront été indispensables à l’accomplissement de ce travail. À ma mère, dont l’enthousiasme insubmersible en toute situation a été une source d’inspiration tout au long de ce travail. À ma sœur, dont la passion pour l’écriture et l’attitude positive face aux remarques et aux critiques m’ont servi de modèle pendant la phase de rédaction. À Victor, pour sa barbe. À Julius, pour tout. 1 Table des matières REMERCIEMENTS ................................................................................................................ 0 Table des matières ...................................................................................................................... 2 AVERTISSEMENTS ............................................................................................................... 7 I. UNE LOGIQUE ANCIENNE DE RAPPORTS DE DOMINATION PLURISÉCULAIRES DANS LE SEPTENTRION JAPONAIS, DÉFINIS PAR UNE VISION PARADIGMATIQUE D’OPPOSITION ENTRE BARBARES ET CIVILISÉS ..... 30 1. Le septentrion japonais depuis la préhistoire ................................................................... 30 (1) Une unité culturelle à l’époque Jômon .................................................................. 30 (2) Une première rupture culturelle : les cultures Yayoi et du Jômon prolongé ......... 30 (3) Les cultures de Satsumon et d’Okhotsk : des cultures septentrionales intégrées à un dense réseau d’échanges .............................................................................................. 32 (4) Des cultures proto-aïnoues ..................................................................................... 36 2. La naissance de la frontière et l’émergence de la vision paradigmatique d’une opposition entre barbares et civilisés ................................................................................... 41 (1) La « frontière » : une expérience vécue plus qu’une délimitation territoriale ou topographique ................................................................................................................... 41 (2) L’opposition entre centre et périphérie : la mise en place d’une vision dichotomique entre barbare et civilisé ............................................................................. 42 (3) Barbares et civilisés au Japon ................................................................................ 45 (4) Les « barbares de l’Est » du Japon : les Emishi ..................................................... 47 3. Un antagonisme grandissant entre l’État central japonais et les Emishi : la soumission des « confins des terres » ...................................................................................................... 53 4. Asseoir la domination japonaise du septentrion : nouveaux enjeux, nouveaux acteurs, nouvelles altérités régionales................................................................................................ 64 (1) De nouveaux enjeux dans le contrôle du nord .............................................................. 64 (2) L’avènement de la culture aïnoue ................................................................................. 73 (3) La culture et la société aïnoues...................................................................................... 85 (4) Des partenaires commerciaux ................................................................................ 96 (5) Les guerres aïnoues : de la nécessité de définir les rapports entre Japon et Ezo, et d’établir un type d’autorité nouveau dans le nord .......................................................... 104 II. LE TEMPS DES SYSTÈMES : L’ÉCLATEMENT DES CENTRES ET LA MISE EN PLACE DE DÉPENDANCES CROISÉES : COMMERCE ET SOUMISSION DANS LE MINI-SYSTÈME MATSUMAE-EZO-PACIFIQUE ............................................................ 111 1. Un nouvel ordre japonais dans un nouvel ordre mondial : le système bicéphale shogunal-domanial et sa politique d’isolement partiel dans un contexte de mondialisation archaïque et d’émergence du système-monde moderne ..................................................... 111 (1) Les institutions du shogunat Tokugawa ............................................................... 111 2 (2) Un monde qui rétrécit – la nécessité de mettre en place un référentiel paradigmatique nippo-centré .......................................................................................... 123 (3) La mise en place d’un cadre de régulations des relations avec l’Asie et l’Europe : les interdictions maritimes et la politique du sakoku ..................................................... 137 2. L’éclatement des centres : le fief de Matsumae dans le système shogunal-domanial 145 (1) La mise en place du fief de Matsumae– l’officialisation de la domination septentrionale ................................................................................................................. 145 (2) Un « invité vêtu de brocart » – les entorses de Matsumae au système shogunal- domanial ......................................................................................................................... 154 3. Les relations nippo-aïnoues – un système complexe de dépendances croisées shogunat- fief de Matsumae-Aïnous ................................................................................................... 165 (1) Un héritage médiéval : le « commerce sous le château » .................................... 166 (2) Une évolution mercantiliste : l’avènement des « guerriers marchands » ............ 179 (3) L’ambivalence des rapports nippo-aïnous et des dépendances croisées à la lumière des sources aïnoues, les yukar ........................................................................................ 186 4. Les conséquences des dépendances croisées : déséquilibres inter- et intra-ethniques 195 (1) L’intrusion grandissante des Japonais en territoire aïnou et ses conséquences écologiques et environnementales .......................................................................................... 195 (2) Une balance commerciale déséquilibrée : la détérioration des rapports commerciaux nippo-aïnous ............................................................................................ 200 (3) Les changements dans la société aïnoue : ............................................................ 202 (4) Des conflits intra-ethniques, dus à la concurrence pour les ressources rendue nécessaire par la présence japonaise .............................................................................. 207 5. Le tournant de la guerre de Shakush’ain : la sakoku-isation de Hokkaidô, la détérioration des rapports nippo-aïnous et le tournant mercantiliste, proto-industriel et proto-capitaliste de Hokkaidô ............................................................................................ 209 (1) Le conflit .............................................................................................................. 210 (2) De nouveaux moyens de domination septentrionale : séparer pour mieux surveiller et soumettre .................................................................................................................... 220 III. LE TEMPS DES ENJEUX ÉCONOMIQUES (fin 17ème – mi 18ème siècle) : DOMINATION, EXPANSION, MULTIPLICATION DES ACTEURS RÉGIONAUX ET DÉVELOPPEMENT .............................................................................................................. 246 1. Pallier les difficultés financières shogunales : l’émergence des « traités d’ouverture » - Le septentrion comme territoire à défricher, solution à des problématiques économiques nationales ............................................................................................................................ 247 (1) Les finances shogunales jusqu’au milieu du 18ème siècle : .................................. 247 (2) L’apparition du septentrion dans les réflexions économiques ............................. 249 (3) Les richesses potentielles de l’île d’Ezo : riz, territoire et or ............................... 250 2. La réalité économique locale : La transition entre des priorités économiques héritées du Moyen-âge à une économie proto-industrielle et proto-capitaliste .................................... 271 (1) Les origines du système des basho : conséquence d’une transition économique, démographique, technique et agricole ............................................................................ 272 3 (2) Le fonctionnement effectif et logistique d’un basho .................................................. 285 (3) Conséquences ....................................................................................................... 295 3. Les origines économiques de la présence russe en Extrême-Orient ........................... 315 (1) Réseaux et tensions commerciaux ....................................................................... 315 (2) La volonté russe d’instaurer un commerce avec le Japon .................................... 321 (3) La rencontre entre la Moscovie et le Japon.......................................................... 332 IV. LE TEMPS DES ENJEUX STRATÉGIQUES (DES MENACES ?) : L’ÉMERGENCE DE LA MENACE RUSSE ET DES TRAITÉS D’OUVERTURE ET DE DÉFENSE MARITIME (KAIBÔRON海防論) ....................................................................................... 344 1. Le tournant de 1771 : le coup de semonce de Beniowski ........................................... 344 (1) Point historiographique ........................................................................................ 345 (2) Beniowski, le comte qui criait aux Russes ........................................................... 346 (3) Les Mémoires de Beniowski ................................................................................ 347 (4) Le périple de Beniowski ...................................................................................... 349 (5) Les Kouriles de Beniowski .................................................................................. 351 (6) Beniowski au Japon ............................................................................................. 356 (7) L’avertissement de Beniowski ............................................................................. 361 2. Les conséquences du passage de Beniowski : le début des rivalités européennes dans le Pacifique nord .................................................................................................................... 366 (1) Une absence de réaction shogunale ..................................................................... 366 (2) La réaction russe : la mission Shabalin ................................................................ 367 (3) Le regard russe se tourne vers les Aléoutiennes .................................................. 370 (4) Les autres réactions européennes : « D’incalculables avantages à l’initiative d’un gouvernement audacieux » ............................................................................................. 372 (5) Le Voyage de La Pérouse .................................................................................... 376 3. Le contexte d’émergence des traités d’ouverture et de défense : l’époque de Tanuma 383 (1) Contexte économique de l’arrivée au pouvoir de Tanuma Okitsugu................... 383 (2) Un contexte d’essor intellectuel et de remise en cause des piliers du confucianisme 392 4. La naissance des traités de géographie : les partisans de l’ouverture (積極論者) et les hommes qui « brisèrent le rêve du sakoku » ...................................................................... 402 (1) Hayashi Shihei 林子平, le « consultant free-lance » : « Un pays prospère, une armée forte » par la préparation et l’anticipation ........................................................... 403 (2) Kudô Heisuke : celui qui fit bouger le shogunat (幕府を動かした人物) .......... 426 V. LE TEMPS DE LA RÉFLEXION : LES MISSIONS D’EXPLORATION 1783-1786 454 1. Le temps de l’investigation : les missions d’exploration 1783-1786 .......................... 454 (1) La mission de Hezutsu Tôsaku平秩東作 ........................................................... 454 (2) L’expédition de l’ère Tenmei ............................................................................... 463 4 (3) Un changement de contexte politique : la chute de Tanuma et l’arrivée au pouvoir de Matsudaira Sadanobu ................................................................................................ 471 (4) Une mission shogunale sous Matsudaira : Furukawa Koshoken « cent paroles ne valent pas un regard » (百聞は一見に及ばず) ............................................................ 476 2. Le soulèvement de Kunashiri-Menashi ....................................................................... 480 3. Le temps de la réflexion : immobilisme ou changement ? .......................................... 502 (1) Deux politiques shogunales possibles : ................................................................ 502 (2) Le pragmatisme marchand de Naka.i Chikuzan .................................................. 507 (3) Le changement radical : Honda Toshiaki et Mogami Tokunai ............................ 513 4. Le temps de l’action : le tournant de 1791-1792 ......................................................... 538 (1) Le Traité de Défense d’un pays maritime 海国兵談 (Kaikoku heidan) (1785) .. 538 (2) Un très mauvais timing : les mesures défensives de Matsudaira et la réception du Traité 548 (3) L’Opinion écrite relative au développement d’Ezo (Ezo kaihatsu ni kansuru jôsho 蝦 夷開發に關する上書) ........................................................................................................... 550 VI. Le temps de l’action : l’ouverture ............................................................................... 556 1. La rencontre avec Laxman .......................................................................................... 556 (1) La fabuleuse histoire de Daikokuya Kôdayû et d’Isokichi, ambassadeurs malgré eux : 556 (2) La réaction shogunale .......................................................................................... 561 (3) Le face-à-face ....................................................................................................... 566 (4) Les conséquences du côté russe ........................................................................... 569 2. Le durcissement des positions : l’émergence d’une volonté de rejeter les barbares ... 570 (1) Un envoyé spécial malgré lui : le parcours atypique d’Ôhara Sakingo ............... 570 (2) Les Humbles paroles concernant les terres du nord (Chihoku gûdan 地北寓談) – la sérénité à travers « un pays prospère et une armée forte » (富国強兵) ................................. 572 (3) De nouvelles menaces : le premier passage de Broughton ......................................... 577 (4) L’Avertissement concernant les terres du nord (北地危言 Hokuchi kigen)............... 581 (5) Vers les concepts de fukoku kyôhei, jô.i et le rôle grandissant de l’Ecole de Mito ..... 587 (6) Le retour de Broughton ............................................................................................... 588 3. L’émergence du courant d’abandon du modèle asiatique au profit du modèle européen, la création de la figure paternelle du souverain et la proposition de mesures coloniales dans les écrits de Honda Toshiaki .............................................................................................. 589 (1) Les Contes d’Occident (Sei.iki monogatari 西域物語) – l’expansionnisme septentrional selon Honda .............................................................................................. 589 (2) Les Mesures secrètes pour gouverner (Keisei hisaku 経世秘策) ....................... 592 4. Intégrer Ezo ................................................................................................................. 604 (1) « Itouroup, grand empire japonais » (Dai Nippon Etorofu大日本恵土呂府) - l’expédition de 1798 ....................................................................................................... 604 5 (2) Une décision pour contrer la bienveillance russe à l’égard des Aïnous............... 606 (3) Gommer le barbare, respecter l’autochtone - les mesures concrètes envers les Aïnous ............................................................................................................................ 608 VII. BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................... 619 OUVRAGES GÉNÉRAUX, ATLAS ET DICTIONNAIRES .............................................. 619 HISTOIRE – OUVRAGES GÉNÉRAUX ET THÉORIQUES ............................................. 619 HISTOIRE DU JAPON ......................................................................................................... 620 HISTOIRE DE HOKKAIDÔ ................................................................................................. 623 Sources secondaires ............................................................................................................ 623 Sources primaires ............................................................................................................... 629 HISTOIRE DES AÏNOUS ET DES MARGES AU JAPON ................................................. 630 OUVRAGES RELATIFS À LA CULTURE AÏNOUE ........................................................ 639 OUVRAGES RELATIFS À L’ÉTUDE DE LA FRONTIÈRE ............................................. 643 OUVRAGES RELATIFS À LA QUESTION DU SAKOKU ................................................ 645 HISTOIRE DES RELATIONS AVEC L’ ÉTRANGER ....................................................... 648 Généraux ............................................................................................................................ 648 Avec l’Asie ......................................................................................................................... 649 Avec l’Europe .................................................................................................................... 650 Avec la Russie .................................................................................................................... 651 Beniowski ........................................................................................................................... 653 Les naufragés ...................................................................................................................... 654 HISTOIRE DE LA CARTOGRAPHIE ET DE L’EXPLORATION DU PACIFIQUE NORD ................................................................................................................................................ 657 Cartographie ....................................................................................................................... 657 Exploration ......................................................................................................................... 659 Récits de voyages, de captivité et d’expéditions ................................................................ 661 ÉCONOMIE ........................................................................................................................... 663 Commerce japonais pendant l’époque d’Edo ..................................................................... 663 Commerce à Hokkaidô ....................................................................................................... 664 Système des lieux d’entreprise contractuels ....................................................................... 666 OUVRAGES RELATIFS À LA PENSÉE JAPONAISE ...................................................... 670 Ouvrages généraux sur la pensée à l’époque d’Edo ........................................................... 670 Ouvrages biographiques ..................................................................................................... 672 Sources primaires ............................................................................................................... 676 6 AVERTISSEMENTS Systèmes de retranscription et particularités concernant l’aire culturelle japonaise Pour retranscrire phonétiquement les mots, patronymes et toponymes en japonais, nous utilisons le système de retranscription Hepburn modifié. Pour indiquer les sons vocaliques allongés, nous utilisons les accents circonflexes, en lieu et place des macrons (exemple : Hokkaidô). Comme il est de coutume en langue japonaise, dans le cas de patronymes japonais, le nom de famille précède systématiquement le prénom. Exemple : Koizumi Jun.ichirô. Contrairement au choix effectué lors de nos précédents travaux, nous avons choisi d’orthographier « Aïnou » le terme écrit en japonais à l’aide des katakana アイヌ. Cette orthographe, que l’on retrouve dans des dictionnaires de noms propres, est privilégiée par Arlette et André Leroi-Gourhan, Augustin Berque, Jean Esmein, Thierry Mormanne, Tsushima Yûko, Tahara Kaori et Hans-Otto Meissner, entre autres. D’autres graphies possibles sont « Ainu » (utilisées par le professeur François Macé, Philippe Dallais et lors de nos deux précédents mémoires), « Aïnos » (Dictionnaire encyclopédique historique Mourre, Larousse, collection « Bordas », 1996). Par ailleurs, pour la retranscription des termes aïnous en langue française, comme par exemple kamui, ou yukar, je me fierai aux précédents établis par les ouvrages des auteurs précédemment cités. L’endonyme « aïnou » n’apparaît dans les sources japonaises qu’à partir de l’époque Kamakura, au moment de l’implantation permanente de Japonais sur Hokkaidô ; cette appellation est utilisée de plus en plus fréquemment à partir du 15ème siècle, pour supplanter complètement celle d’ « Ezo » après Meiji. Dans les sources européennes, le mot « Aino » apparaît en 1591 dans un manuscrit, rédigé en latin, intitulé De Yezorum insula, où Hokkaidô est désignée par le terme Ainomoxori. Dans le cas de la retranscription et la traduction de documents anciens, nous nous fierons au texte d’origine. Les mois du calendrier lunaire japonais ont été mis en correspondance avec ceux du calendrier grégorien en 1873 ; toutes les dates antérieures à cette année sont conformes au modèle : « énième jour du énième mois » ou « énième jour de la énième lune ». Par souci de clarté et quand c’est possible, nous faisons correspondre les dates citées dans ce mémoire au calendrier grégorien, sauf mention contraire. Autres remarques Nous utiliserons indifféremment les expressions « fief de Matsumae » ou « Matsumae » pour désigner le fief, et « Fukuyama » pour désigner la ville-capitale (ou ville sous le château, jôkamachi). J’utiliserai ensuite les expressions « Ezo », « territoire ezo » ou « territoire des Ezo » pour désigner la partie de l’île ne faisant pas partie du fief de Matsumae, et « territoire des Japonais » (Wajinchi) par opposition à ces expressions, pour désigner le fief de Matsumae, 7 habité par les Japonais à partir de 1672. J’utiliserai, bien que de manière anachronique, les expressions îles de Hokkaidô, ou îles Kouriles, ou île de Sakhaline, pour désigner ces îles dans leur totalité, en tant qu’entité géographiques, ou par opposition à d’autres (comme Honshû). Traduction de titre d’ouvrages Les traductions françaises des titres d’ouvrages en japonais sont écrites en italique, qu’ils aient fait l’objet d’une publication, ou non. Dans le cas d’ouvrages dont une traduction française a déjà été publiée, les références de celle-ci seront précisées en note. Notes de bas de page et références bibliographiques Nous avons souhaité que ce mémoire soit lisible et compréhensible pour des « non- japonisants », ce qui explique la présence de certaines notes concernant l’histoire et la culture japonaises, qui pourraient sembler superflues. Pour faciliter la lecture, nous avons choisi de placer les notes en bas de page, ce qui induit parfois une quantité assez dense d’informations. La norme utilisée pour les références bibliographiques est la norme ISO 690 pour les ouvrages publiés, que nous avons choisi de légèrement modifier pour faciliter leur lecture. Pour plus de clarté, nous avons retranscrit au début de chaque sous-partie (numérotée grâce à un chiffre entre parenthèses) la notice bibliographique complète de chaque auteur, cité une première fois. Les références suivantes à l’intérieur de chaque sous-partie seront indiquées comme suit : NOM Prénom, op.cit., numéro de page. Dans le cas où un auteur aurait écrit plusieurs ouvrages, cités à l’intérieur d’une même sous-partie, nous procéderons de la manière suivante : NOM Prénom, op.cit., année, numéro de page. Il n’existe, dans ce mémoire, aucun cas où un auteur aurait écrit plusieurs documents relatifs à notre travail la même année. Dans la bibliographie, les ouvrages d’un même auteur sont présentés dans l’ordre chronologique. 8 En mars 2008, le journal japonais Asahi shimbun 朝日新聞 publie une série d’articles intitulée : « L’époque Edo est-elle vraiment celle d’un ‘pays verrouillé’ ? » (江戸時代は本当に 鎖国か)1. Bien que la tendance actuelle parmi les chercheurs de refuser cette étiquette ait été soulignée en introduction, un tel titre semble indiquer que cette idée n’avait pas encore fait son chemin parmi le grand public il y a de cela quelques années2. En effet, si l’ensemble des chercheurs s’accordent aujourd’hui à répondre par la négative à cette question rhétorique, la vision d’un Japon refusant les contacts avec l’étranger a prédominé jusque dans les années 1950. Après-guerre, lorsque certains japonologues américains – à l’instar de John Whitney Hall3, Donald Keene (né en 1922) ou Conrad Totman (né en 1934)- se sont penchés plus attentivement sur l’histoire du Japon, ils ont commencé à remettre en cause la vision d’un Japon émergeant à l’ère Meiji de deux siècles et demi d’isolement, mais également d’« immobilisme », d’ « atonie intellectuelle » ou même d’un « long sommeil féodal »4. Ils se sont rendus compte que l’ouverture et la modernisation du Japon à l’ère Meiji, bien qu’accélérées par l’arrivée du Commodore Matthew Perry en 1853, constituaient le produit d’un long processus historique et intellectuel interne –certes invisible au regard des nombreux pays occidentaux qui ne bénéficiaient pas de contacts commerciaux ou diplomatiques avec le Japon-, ainsi que de contacts répétés avec l’étranger, et ce bien avant le milieu du 19ème siècle5. En 1955, Hall affirme que « la vitesse de la réaction japonaise à la crise [des bateaux noirs de Perry] et [sa] remarquable adaptabilité ne peuvent pas être comprises simplement à travers l’analyse de ces évènements »6, mais plutôt à la lumière d’une analyse de l’évolution de la pensée politique qui s’étend plus d’un siècle en arrière. Le rejet d’une distinction sommaire et simpliste entre un « avant » et un « après » Perry, un « avant » et un « après » Meiji, d’une vision dichotomique de l’histoire japonaise, ainsi que d’un verrouillage étanche du Japon vis-à-vis du monde extérieur jusqu’au milieu du 19ème siècle revient donc à affirmer que des dynamiques de changement et d’ouverture à l’étranger sont à l’œuvre bien avant 1853. La quête de tels remous intellectuels et politiques pendant l’époque d’Edo a été l’une des forces motrices de notre travail ; à l’instar de nombreux chercheurs qui y ont participé, tels que David L. Howell7, nous avons cherché à dévoiler l’émergence de nouveaux courants de pensée parmi les lettrés proches du pouvoir en tant qu’origine de la dissolution des institutions gouvernementales. Nous avons ensuite pensé à 1 http://www.asahi.com/culture/news_culture/TKY200803120100.html, consulté le 27 septembre 2013. 2 TOBY Ronald, « sakoku » to iu gaikô (La politique étrangère dite du « pays verrouillé »), Tôkyô, Shôgakukan, collection « Nihon no rekishi – Shinshiten kenseishi », volume 9 (sur 16), 2008, p.76 3 John Whitney Hall (1916-1997) : fils d’un couple de missionnaires, basé à Tôkyô, il est considéré comme l’un des pionniers de la japonologie et fut décoré par l’Ordre du Trésor Sacré pour son excellence académique par le gouvernement japonais. 4 Pour reprendre l’expression de Spencer Daniel Lloyd, dans « Japan’s pre-Perry preparation for Economic Growth » (Préparatifs pré-Perry pour le développement économique du Japon), American Journal of Economics and Sociology, volume 17, n°2, janvier 1958, p.195 5 Ce courant historiographique américain, rejoint par de nombreux chercheurs japonais à partir des années 1970, fait l’objet d’une analyse plus poussée lors de l’analyse du corpus bibliographique. 6 HALL, John Whitney, Tanuma Okitsugu, 1719-1788: Forerunner to modern Japan (Tanuma Okitsugu, 1719- 1788 : un pionnier du Japon moderne), Cambridge (Massachussets), Harvard University Press, 1955, p.1 7 HOWELL David L., Geographies of Identity in Nineteenth century Japan (Géographies des identités dans le Japon du 19ème siècle), Berkeley, University of California Press, 2005, p.1 9

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premières amours, l'histoire des Aïnous, à une réflexion plus large sur le septentrion 40 A l'instar des écrits d'Iwasaki Naoko et Tajima Toshiya.
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