UNIVERSITE DE PARIS VIII No. Attribué par la bibliothèque : ECOLE DOCTORALE PRATIQUES ET THEORIES DU SENS THESE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE PARIS 8 Discipline : ETUDES JUIVES ET HEBRAIQUES Présentée et soutenue publiquement Par Tal Strasman Shapira Juillet 2016 La presse israélienne contre le viol et le suicide entre les années 1958 et 1962 Directeur de thèse : M. Gideon Kouts Jury : M. Kouts Gideon, Professeur à l’Université Paris 8 M. Elyada Ouzi, Professeur à l’Université de Haïfa M. Rausky Franklin, Directeur des recherches doctorales à l’Université Denis Diderot M. Riveline Ephraïm, Professeur émérite à l’Université Paris 8, Président Résumé en français : Le 10.01.1960, se tient à Tel Aviv une réunion spéciale d’un sous-comité du Comité des rédacteurs. Ce sous-comité est fondé ad-hoc dans l’intention de prendre une décision exceptionnelle d’autocensure. Les rédacteurs s’infligeaient par cette décision des restrictions quant à la quantité de nouvelles publiées dans la presse sur les questions liées au suicide et au viol. La présente étude présentera les différents aspects de cette décision dans le cadre de la situation en Israël à l’époque : Les lourdes vagues d’immigration et les conséquences sociales qu’elles entrainaient et les rapports entre les journalistes et le leadership politique. Il est possible que la décision de Janvier 1960 soit le fruit d’une perception de la part des décideurs de la stratégie commerciale, perception selon laquelle la presse a une influence éthique, morale, émotionnelle et psychologique au-delà de son simple rôle de transmission de l'information. Selon cette approche, l’objectif de ladite décision était de réduire l’impact psychologique et criminel de ce type de publications ainsi que le phénomène de copiage des actes décrits. Je suggère qu’un second motif a peut-être conduit à l’adoption de la décision et cette seconde hypothèse implique que Ben Gourion a poussé les rédacteurs à adopter cette décision afin de cacher au public des lecteurs les difficultés de la réalité du pays. Cette recherche est la première étude traitant de l’autocensure des publications sur le suicide et le viol et c’est aussi la première recherche au sujet de la décision de 1960. La revue de presse que démontre que la décision n’a jamais été appliquée intégralement, malgré le fait qu’elle a influencé la quantité et la qualité des publications pendant un certain temps. L’analyse démontre que la réduction du nombre d’articles ainsi que leur présentation n’ont eu aucun impact tangible sur le nombre de suicides et de viols. Dans les deux domaines, la décision a failli à entrainer une baisse des taux de suicide et de viol en Israël. Title in English : The Israeli press vs. rape and suicide between the years 1958 and 1962 Abstract : On January 10th, 1960, two senior newspaper editors held a meeting in Tel Aviv. The two editors constituted a special subcommittee of the Editors Committee that had been appointed to make an unusual decision in favour of self-censorship. The decision set limits on the quantity and contents of published articles on the subjects of suicide and rape. This research examines various aspects of that decision and the conditions that enabled it to be taken, based on different aspects of the situation in Israel at the time: the mass migration, the status of the journalists and their relations with the leaders, and the prevailing laws. It is possible that the January 1960 decision, the focus of this research, evolved from the belief of the editors and policy-makers, that the press had a moral, mental, emotional and psychological effect on the newspaper consumers, in addition to its role of spreading information. This self-imposed restriction on detailed publication on the subjects of suicide and rape, may have originated from their intention to prevent psychological and criminal damage, and copycat cases. There may have been another reason for taking this decision which was that David Ben Gurion, the Prime Minister at the time, directed the editors to take it in order to prevent the exposure of the difficulties prevailing in those years. This is the first research about self-imposed censorship on the subjects of suicide and rape, and the first examination of the self-imposed censorship decision taken by the Editors Committee in January 1960. The research will show that the decision was implemented partially and for a limited time only. The analysis shows that the reduction of publications and changing the terminology following the decision had no influence on the quantity of suicides, attempted suicide cases and assaults. In both suicide and rape, the decision did not reduce the number of actual cases. Table des matières Avant-propos ............................................................................................................................ 1 Introduction .............................................................................................................................. 7 Chapitre 1 – La décision ........................................................................................................ 26 1.1 - La décision du Comité des rédacteurs au sujet de la publication de nouvelles sur le suicide et le viol.................................................................................................................... 26 1.2 Notions de base théoriques, les causes et les conséquences .......................................... 71 Chapitre 2- L’état d’Israël dans les années cinquante ....................................................... 97 2.1 Contexte historique et culturel ....................................................................................... 97 2.2 Le contexte politique .................................................................................................... 105 2.3 Le contexte sociologique-psychologique-criminologique ........................................... 111 Chapitre 3 - L'état de la presse en Israël dans les années cinquante .............................. 131 3.1 Introduction sur la presse en Israël dans les années 50 ................................................ 131 3.2 Le Comité des rédacteurs - Histoire et Caractéristiques ............................................. 143 3.3 Le conseil de la presse .................................................................................................. 151 3.4 Les relations entre journalistes et dirigeants dans les années 50 .................................. 154 3.4.1 Ben Gourion et sa relation avec la presse .............................................................. 160 3.4.2 Ben Gourion et les sujets du suicide et du viol...................................................... 177 Chapitre 4 – La presse et les cas de suicides ...................................................................... 188 4.1 Suicide et journalisme - Introduction ........................................................................... 188 4.2 La situation dans d'autres pays ..................................................................................... 196 4.3. La situation en Israël - Introduction ............................................................................ 202 4.3.1 Revue de presse 1958-1962 ................................................................................... 208 4.3.1.1 Données statistiques ....................................................................................... 208 4.3.1.2. Analyse qualitative ........................................................................................ 220 4.4 Les attentats-suicides.................................................................................................... 245 Chapitre 5 - La presse et les cas de viol ............................................................................. 252 5.1 Viol et journalisme - Introduction ................................................................................ 252 5.2. La situation dans d'autres pays .................................................................................... 265 5.3 La situation en Israël - Introduction ............................................................................. 278 5.3.1 Revue de presse 1958-1962 ................................................................................... 289 5.3.1.1. Données statistiques ...................................................................................... 289 5.3.1.2. Analyse qualitative ........................................................................................ 299 Chapitre 6 - Discussion et conclusions ............................................................................... 319 Bibliographie ........................................................................................................................ 341 Annexes ................................................................................................................................. 375 Annexe 1- Liste détaillée des publications quotidiennes sur le suicide dans Maariv, Davar et Hatzofé. .......................................................................................................................... 375 Annexe 2- Liste détaillée des publications quotidiennes sur le viol dans Maariv, Davar et Hatzofé. .............................................................................................................................. 376 Avant-propos « Depuis le 17ème siècle, le journal imprimé est un intermédiaire clé entre l'événement et le lecteur. Cependant, le journal ne s’est jamais contenté de remplir le rôle d’outil de transfert passif de l'information vers le public et a de tout temps participé activement à la construction de la réalité ...1 les perceptions ainsi que les styles d'écriture journalistiques ont changé plusieurs fois au fil des ans. Aujourd'hui, dans un monde électronique, digital, cellulaire et rapide, dans lequel l’information est dépassée immédiatement après son transfert au public, l’importance, la portée et l’impact des journaux sont en baisse constante. Ils sont jetés après leur utilisation à court, Et ont du mal à maintenir leur importance et ils sont une source de fascination et intérêt pour le lecteur, le citoyen, les nouvelles des consommateurs. Ces quotidiens sont à présent jetés à la fin de leur bref emploi et ont du mal à conserver leur importance et à rester une source d'attraction et d'intérêt pour le lecteur, le citoyen et le consommateur d’actualité. Dans un pays comme Israël ou la sécurité militaire et sociale est un défi quotidien, le terme «consommateur d’actualité» se réfère à presque tous les résidents du pays, y compris les enfants dès qu’ils sont capables de lire. De nos jours, la source d’informations la plus rapide et accessible est inéluctablement l’internet. L'exposition aux nouvelles est virtuellement inévitable et l’information est transmise en direct au consommateur sur les plateformes digitales, accessibles à tout instant et de n’importe quel coin du monde. Lors d’un sondage réalisé par l’Institut de Géo-cartographie, 37% des participants ont répondu qu’ils ne lisent aucun journal imprimé. 60% ont répondu qu'ils ont tendance à consommer les nouvelles en ligne.2 La télévision et à la radio ont encore un rôle dans la transmission des informations aux consommateurs. Dans le sondage susmentionné, les participants ont donné la préférence à l'Internet (34%), la deuxième place à la télévision (32%), la troisième place à la radio (17%) et à la quatrième place au journal imprimé (12%).3 Durant la période que couvre cette étude - les années 1958-1962 - la presse écrite tenait un rôle clé et bénéficiait d’un statut respectable. Le débat social et public était influencé par ce qui était écrit dans les journaux et était également reflété dans leurs pages. La décision du Comité des rédacteurs qui est au centre de cette étude exprimait la situation sociale et politique en vigueur et avait pour objectif d’influencer cette situation. Les journaux étaient à l’époque la source d’informations la plus fiable et disponible pour le public. En tant que tels, leur impact a été énorme. 1 C’est sur ce point que mon étude sur la presse écrite se concentre. Ce medium bénéficiait d’un degré d’influence et de pouvoir important dans les années 50 et 60 du 20ème siècle, au cours duquel la presse jouait un rôle central en tant que véhicule de l’information, des opinions et des idéologies. A cette époque, avant la naissance de l’Internet et de la technologie mobile, la censure avait une lourde signification et un impact tangible. Gideon Kouts présente une historique de la censure interne qui existait déjà dans l’écriture juive au 19e siècle, tant dans la presse et que dans la littérature. L’autocensure que s’imposait la communauté juive était due autant a des raisons de préservation culturelle qu’a des prérogatives de sécurité physique.4 Cette censure interne était présente non seulement dans les domaines de la religion et de la morale, mais aussi dans le domaine politique.5 Kouts écrit: « Ainsi, les journaux faisaient face à un problème sérieux des qu’ils voulaient publier un avis critique [...] le journaliste enquêteur avait un dilemme entre sa liberté d’expression et la responsabilité éthique, afin de ne pas être considéré comme un « délateur », figure détestable dans la tradition juive. »6 Au cours de la décision, les premières années d'existence de l'Etat, les rédacteurs des journaux étaient prêts à accepter des restrictions importantes, principalement dans le domaine de la couverture médiatique des affaires de sécurité nationale, par le biais d’accords de censure ou du Comité des rédacteurs, afin de défendre la sécurité de l'Etat.7 Les sujets censurés de plein gré, ainsi que les relations entre la presse et la censure changeait d’un temps à l’autre. Dans les années 50, les journalistes israéliens acceptaient sans proteste des lois que leurs successeurs actuels ne seraient jamais capables d’accepter. Par exemple, les journalistes des années 50 ont accepté de censurer toute information relative à des entrainements illégaux de l’armée et aux peines sévères infligées aux soldats.8 Dans le même temps, la censure de d’informations pour des raisons d’ordre politique, ou l'interdiction de publier certaines informations déjà publiées dans la presse étrangère, étaient constamment au centre du débat public. Les limites de la liberté journalistique n’étaient pas définies uniquement par les besoins de la sécurité nationale. Malgré le fait que la communauté journalistique soutenait l'existence de la censure militaire, de nombreuses directives lui étaient imposées.9 Ces directives touchaient entre autre la question sioniste. Par conséquent, les journalistes israéliens s’abstenaient par exemple de signaler l’immigration en provenance de pays avec lesquels l’Etat d’Israël n'avait pas de relations diplomatiques. Même si ces directives n’avaient pas force de loi, les journalistes donnaient leur consentement à ces restrictions. Il était entre autre interdit d'écrire 2 sur les phénomènes négatifs qui touchaient aux kibboutzim, du fait qu’ils représentaient la valeur suprême du parti au pouvoir.10 Gideon Kouts rapporte les propos de Sokolov et se réfère au « modèle de responsabilité nationale »: « Nahum Sokolov, l’un des fondateurs de la presse hébraïque et un personnage clé qui a défini en grande partie le caractère de cette presse, a présenté vers la fin de ses jours un modèle de journalisme « guidé » qu’il estimait être le mieux adapté aux besoins du peuple juif et du mouvement sioniste. »11 Selon ce modèle, « La presse juive qui soutient l'idée sioniste doit remplir [...] une fonction sioniste-politique : celle d’être en quelque sorte la presse officielle de l’état en voie de création, très puissante du fait que l’état n'existe pas encore ».12 La décision du Comité des rédacteurs sur l'autocensure des cas de suicide et de viol, adoptée près de 12 ans après la fondation de l'Etat, reflète fidèlement cette vision du monde. Le sujet de cette recherche m’a été suggéré par mon superviseur, Gideon Kouts, lors de notre première rencontre. Il a lu un article de Haim Schurer dans le livre de celui-ci intitulé « Dans la rédaction et dans le système », dans lequel était mentionnée la décision d’autocensure des cas de suicide et de viol qui a été adoptée par le Comité des rédacteurs en Janvier 1960.13 Cet article m’a donné une perspective sur le sujet. L'idée était d’enquêter sur la décision du Comité des rédacteurs, ses causes et ses conséquences. L’Article de Schurer m’a conduit au début du périple fascinant et complexe de la rédaction de cette étude. Mon objectif était d'enquêter sur les circonstances qui ont conduit à l’adoption de la décision, sur l’étendue de sa mise en application dans la réalité et sur la corrélation supposée entre la réduction du nombre de publications dans la presse et la récurrence des cas de viol et de suicide dans la réalité. Le tout concernant une période plus de cinquante ans antérieure à l’époque de lancement de mes travaux de recherche. La collection de données écrites était complexe. Je cherchais des documents datant de cinquante ans et parfois soixante ans en arrière, certains se cachaient dans les sous-sols des archives (les archives de l’Association des journalistes et celles de la bibliothèque de la Presse de l'Université de Tel-Aviv), dans des archives privées (celles de collecteurs de journaux) ou encore dans la mémoire des personnes que j’ai interrogé. Les coupures de presse que j’ai rapporté concernant les éditions de 1958 à 1962 se trouvaient à la bibliothèque de la presse de l’institut « Shaar Zion - Beit Ariela » à Tel-Aviv, et à la bibliothèque « Yad Tabenkin » du séminaire académique de Ramat Efal. En conséquence, la collecte du matériel a duré plusieurs années. J’ai aussi fait appel à l’aide de journalistes et de rédacteurs qui étaient actifs à cette époque, ainsi qu’à celle d’hommes d’état et de policiers. La 3 tache fut laborieuse. La plupart des personnes interrogées étaient âgés de soixante-quinze ans et plus, et certains d'entre elle sont décédées au cours de la période de recherche. Parmi les gens auxquels j’ai réussi à parler, certains avaient du mal à se souvenir des détails de la décision et des circonstances de son adoption par le Comité des rédacteurs. Aujourd'hui, soit cinquante-cinq ans après l’adoption de la décision, il est difficile de clarifier les vraies raisons qui ont poussé le Comite des rédacteurs à adopter la décision d’autocensure. Les deux rédacteurs en chef qui siégeaient au sous-comité qui a pris la décision, Arié Disenchik et Gershom Schocken, sont décédés. Il y a un flou concernant la mesure dans laquelle la décision du Comité a été transmise aux différentes rédactions sous la forme de directive sans équivoque. Il est également difficile de comprendre les motivations des rédacteurs à restreindre leur liberté d’expression dans le cadre spécifique de ces deux questions, le suicide et le viol. Aucune des personnes interrogées n’a su me dire ou trouver le texte de la résolution elle-même. Mes tentatives pour trouver des documents historiques sont allées des entretiens avec des journalistes actifs moment de la décision jusqu’aux fouilles systématiques dans les archives. La recherche de la décision elle-même, écrite noir sur blanc, a duré près de six mois. Finalement, j’ai trouvé un feuillet jaunissant datant de mai 1960 dans les boîtes des archives de l’Association des journalistes sur lequel étaient écrites les décisions principales du Comité des rédacteurs, ainsi que le numéro du dossier dans lequel se trouvait la décision. J’y ai trouvé le texte de la décision ainsi que des copies des lettres envoyées à tous les rédacteurs en chef des journaux. Je me suis ensuite servi des archives du Conseil de la Presse afin de suivre l'évolution de la décision au cours des années, à travers une lecture des protocoles et du courrier du Conseil. Une autre source importante dans ma quête de documents originaux a été le Bureau National des Statistiques. Au début de mes travaux de recherche, j’ai réussi à trouver et à acquérir auprès du Bureau des copies originales des données sur le suicide et les tentatives de suicide pour les années concernées. C’est à cette époque que j’ai appris qu'il n'y avait pas de statistiques pour les années étudiées au sujet de cas de viol. En conséquence, l’analyse statistique présentée au titre du chapitre consacré au cas de viol (chapitre 5) incluait uniquement les statistiques concernant les articles publiés et celles de la police. J’ai en ma possession une déclaration officielle du Bureau National des statistiques qui confirme qu’il n’existe pas de données statiques disponibles pour les années 1958 à 1962 sur le sujet du viol. La partie suivante de mes recherches concernait le chapitre qui traite de l’évolution du droit pénal concernant les « crimes contre la moralité », à savoir les infractions sexuelles et le viol. Lors de ma lecture des 4 comptes rendus des réunions de la Knesset au sujet d'un projet de loi privé du membre de la Knesset Arditi en 1960 qui avait pour objectif de durcir les peines encourues pour le viol et l’attentat à la pudeur, je me suis rendue compte qu'il présentait des statistiques qui ne m’ont pas été transmises par la police et que le Bureau des Statistiques déclarait inexistantes. Je suis retourné au Bureau National des Statistiques à Tel-Aviv, et j’ai été enfin autorisée à chercher par moi-même dans les archives. Et j’y ai trouvé les données manquantes. Il se trouve qu’il existe des statistiques détaillées sur la question du viol et d'autres délits contre la moralité pour les années étudiées. J'ai bien sur ajouté ces données dans l’analyse statistique concernant le viol. Cette étude traite d’une époque durant laquelle le moyen principal de transmission de l’information au public était la presse écrite. Le seul moyen efficace pour donner un aperçu précis et complet des statistiques et de l'analyse du contenu était de lire tous les pages des journaux sélectionnés. Chaque publication sur le sujet du viol ou du suicide a été mesurée selon plusieurs paramètres : la longueur de l’article, la taille du titre, la page de publication et le jour de publication. De plus, j’ai analysé les contenu des articles pour voir la différence dans le contenu entre les périodes antérieures à la décision et ultérieurement. J’ai sélectionné trois journaux de nature différente, sur une période de cinq ans; Maariv (journal indépendant), Davar (journal affilié à l’Union ouvrière) et Hatzofé (journal partisan affilié au mouvement sioniste religieux). Maariv était le « journal des masses » alors que Davar et Hatzofé étaient considérés comme les « journaux de l'élite ».14 Au total, près de 4600 coupures de presses ont été analysées, y compris les pages des trois journaux entre le 01.01.1958 et le 31.12.1962. L'analyse des données recueillies au cours de la recherche permet de percevoir l’étendue la mise en œuvre de la décision et son effet sur la portée des cas de suicide et de viol dans ces années, dans le contexte historique et en prenant en compte la relation particulière qui existait alors entre les journalistes et les dirigeants. 5
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